Philippe Spanghero "Le rugby portugais devrait avoir sa chance dans l'URC"

  • l’année dernière
Avec Philippe Spanghero. Retour sur la Coupe du Monde du Portugal.
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##RUGBY_ECOXPERT-2023-10-13##

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Sport
Transcription
00:00 C'est un avance, c'est un plein avance.
00:02 Sud Radio, la radio de la coupe du monde de rugby.
00:05 -Millions !
00:06 -Des millions, vous êtes charmante.
00:08 Vous voyez ce que ça fait déjà ? Un million, Armina.
00:10 Où est l'argent ?
00:12 -C'est mon pote mort.
00:13 -En fait, je viens retirer de l'argent.
00:15 -Félicitations, Anguero, qui est sur Sud Radio avec nous
00:28 pour nous parler d'économie et notamment du Portugal.
00:31 Sportivement, le Portugal a fait une coupe du monde
00:33 de très haut niveau, exceptionnelle.
00:35 Mais maintenant, il faut structurer sur cet exploit sportif.
00:38 Philippe Anguero, on a vu le retour des joueurs portugais au Portugal.
00:43 Retour magnifique, avec beaucoup de supporters, beaucoup de jeunes.
00:46 Il y a le terreau pour construire une nation du rugby, peut-être, Philippe ?
00:51 -Honnêtement, cet accueil reçu par les Portugais
00:54 à leur retour au pays est quand même assez hallucinant
00:57 et montre à quel point il y a un terreau fertile
01:00 pour notre sport et plus généralement pour les pays
01:03 comme cette fierté nationale.
01:05 Et ce parcours du Portugal, il est marquant.
01:09 -Oui, il est marquant. Il est très très marquant, Philippe.
01:14 Ce parcours du Portugal. Est-ce que tu es toujours avec nous, Philippe ?
01:18 Ah, on a perdu Philippe. C'est embêtant pour la chronique.
01:22 Quentin ?
01:23 -A priori, il est toujours là.
01:25 -Il est toujours là, Philippe ? Moi, je ne l'entends plus.
01:27 -On va essayer de le reprendre dans un instant.
01:30 Félix Panguero, c'est vrai que sportivement,
01:32 le rugby portugais a battu quand même les Fidji.
01:34 On a vu un retour exceptionnel avec tous les jeunes.
01:38 C'était beau.
01:39 On a vu la Une d'Abola, qui est le journal de sport référence au Portugal.
01:45 Très très football, extrêmement football, Abola.
01:48 On t'avait perdu, Philippe.
01:49 On te récupère sur l'engouement à la suite de cette Coupe du Monde au Portugal.
01:54 -Oui, pardon, j'ai été coupé.
01:56 Il y a encore un peu de sujets techniques, de transition entre les studios, visiblement.
02:01 Ce que je disais, c'est que le Portugal a un terreau rugby.
02:06 Il y a une vieille tradition de rugby.
02:08 Ça peine à se développer malgré tout,
02:11 parce que les clubs sont concentrés vraiment autour de Lisbonne.
02:14 Ce n'est pas homogène dans le pays.
02:16 Quelque part, on retrouve un peu la même problématique en France à d'autres échelles.
02:20 Mais c'est exacerbé dans un pays comme le Portugal.
02:24 Aujourd'hui, il y a moins de 7000 licenciés au Portugal.
02:27 75 clubs.
02:29 Je ne sais pas si vous imaginez la comparaison avec la France.
02:32 -Par exemple, 7000 licenciés, c'est 4000 de moins que la Ligue des Hauts-de-France,
02:38 que la région des Hauts-de-France, qui est à 11000 licenciés.
02:41 -Oui, et qui n'est pas une des plus grandes ligues.
02:44 -Et qui est une des plus petites de France.
02:46 -Donc aujourd'hui, l'enjeu, c'est quoi pour ce genre de nation ?
02:49 Le Portugal ou d'autres, parce qu'on en a parlé pour les Fidji,
02:52 on en a parlé pour ces nations émergentes.
02:54 C'est d'attendre un peu de soutien supplémentaire de World Rugby,
02:58 et également de voir comment se développer entre les Coupes du Monde
03:02 pour élever le niveau de jeu.
03:04 Pour moi, il y a deux choses à regarder de près.
03:07 C'est cette compétition de l'URC.
03:09 Cette compétition de l'URC, pour moi, c'est le meilleur véhicule
03:13 pour que demain, des pays comme le Portugal arrivent à structurer au moins une province,
03:18 parce que l'économie du Portugal, avec cet engouement pour le rugby,
03:22 doit permettre de faire vivre au moins une province,
03:25 avec des joueurs qui jouent très régulièrement
03:28 contre ce qui se fait de mieux en Europe,
03:30 et même au-delà de l'Europe, puisque les Sud-Africains,
03:32 maintenant, ont rejoint l'URC aussi.
03:34 Ça, c'est une première hypothèse dans les années qui arrivent,
03:37 c'est que ces pays-là, comme l'Espagne, le Portugal,
03:40 puissent avoir une white card pour rejoindre l'URC.
03:44 -Qui sont dans la Super Ligue Européenne actuellement,
03:46 avec les Black Lions, avec Tel Aviv,
03:48 il y a les Lusitanos côté portugais,
03:51 il y a une franchise espagnole,
03:53 mais c'est vrai qu'il faut passer maintenant l'étape au-dessus.
03:56 -Il faut passer l'étape au-dessus,
03:58 parce qu'on voit que cette équipe peut prétendre au top 15 mondial.
04:02 Et pour prétendre au top 15 mondial,
04:04 il faut avoir des joueurs qui, toute la saison,
04:06 jouent contre de grandes équipes,
04:09 de clubs ou de provinces,
04:11 et aussi, et on en revient au même problème,
04:14 on est dans une équation qui est très complexe.
04:17 C'est qu'on n'arrive pas à trouver de date,
04:19 et les calendriers sont très compliqués à manœuvrer,
04:22 mais il faut à tout prix que ces équipes
04:25 arrivent à jouer plus régulièrement contre les grandes nations.
04:28 Donc, il y a des solutions à trouver.
04:31 Peut-être que les Barbarians ont un rôle à jouer en ça,
04:36 avec un réservoir de Français
04:38 qui ne sont pas qualifiés pour les phases finales,
04:41 et qui pourraient, une fois par an, aller jouer un match.
04:43 Les Barbarians britanniques aussi.
04:45 Je n'ai pas les solutions, parce que sinon...
04:48 La FED française a un rôle à jouer auprès du Portugal ?
04:52 Parce qu'on voit déjà que c'est David Gerrard et Patrice Lagisquet,
04:55 des Français, qui sont à la tête de cette équipe,
04:57 et il y a énormément de joueurs de Pro D2 aussi dans cette équipe.
04:59 Moi, je crois que la Fédération française, non.
05:02 Il faut arrêter de penser qu'on va sauver le monde.
05:04 Le rugby français a des problématiques à gérer à même terme,
05:07 mais par contre, on fait partie de ces fédérations
05:10 et on a le devoir d'accompagner les nations à grandir.
05:13 Parce que ce que je disais la dernière fois,
05:15 c'est qu'aujourd'hui, on se rend compte de quoi ?
05:17 Que les équilibres mondiaux du rugby sont très fragilisés.
05:20 L'économie anglaise va mal, le rugby gallois va mal,
05:23 le rugby australien est à la casse,
05:25 les Sud-Africains ont dû se tourner vers un fonds d'investissement,
05:29 et l'URC pour sécuriser leurs finances.
05:32 Donc, tout ça est très très très fragile.
05:35 Donc, l'issue, c'est de trouver de l'homogénéité.
05:39 Donc, on a nos problèmes à gérer, les grandes fédérations,
05:42 mais il faut trouver des solutions pour créer les temps
05:46 et les fenêtres nécessaires dans le calendrier
05:49 pour que ces équipes grandissent au-delà du financier,
05:51 mais qu'elles jouent plus régulièrement.
05:53 Et en ça, je pense qu'on aura répondu à la problématique
05:57 de l'homogénéité du rugby.
05:59 Il faut à tout prix, on le disait dans la nouvelle formule
06:02 de la Coupe du Monde à venir,
06:03 mais il faut qu'on arrive à avoir au moins une vingtaine d'équipes
06:06 qui puissent figurer et qu'on ne se demande pas
06:09 et qu'on ne parie pas sur le fait qu'il y ait 100 points
06:12 sur certaines rencontres en Coupe du Monde,
06:14 parce que ça décédibilise beaucoup trop le produit.
06:16 Merci beaucoup, Philippe, pour cette chronique.
06:19 Très belle soirée à toi.
06:20 On va en parler justement avec Yohann Uge et Eric Bonneval.
06:23 Belle soirée à Philippe.
06:24 Bonne soirée, mes amis.
06:25 Et Yohann, tiens, Yohann, le Portugal,
06:29 est-ce qu'il y a un terreau fertile
06:30 pour une nouvelle nation forte du rugby, selon toi, Yohann ?
06:34 Oui, bien sûr, il y a un terreau très fertile.
06:37 Quand on voit ce qu'a fait Patrice en si peu de temps,
06:40 le Portugal a été très compétitif durant toute la compétition.
06:43 Ils ont emballé le public, ils ont eu un jeu de mouvement,
06:46 ils ont eu la grinta, on va dire aussi.
06:50 Donc je pense qu'il y a vraiment une culture rugby à développer.
06:55 Alors pas tout seul, Patrice Laliuski n'a pas pu tout faire tout seul.
06:58 Il a quand même naturalisé des joueurs,
07:00 il a créé sa propre équipe avec une idée bien en tête.
07:04 Et maintenant, ce serait de faire émerger des écoles de rugby au Portugal.
07:09 Mais comme dit Philippe, les mettre dans un championnat européen,
07:13 je ne suis pas sûr que ça aide à développer le rugby italien non plus.
07:16 Il faut qu'ils jouent ensemble, ces mecs, il faut qu'ils jouent face à des grosses nations.
07:21 Au début, ça va être compliqué, puis après, ils vont grandir.
07:24 Et ne pas les laisser à l'abandon pendant quatre ans.
07:26 C'est tout ce qu'on leur demande, parce que c'est de belles équipes.
07:29 Oui, il faut continuer de soutenir ce rugby portugais, Eric.
07:35 Qu'est-ce qu'on peut mettre en place parmi toutes les propositions qu'a soumis Philippe ?
07:39 Non, mais bien sûr qu'il faut.
07:41 Après, tous ces pays sont aussi confrontés à une réalité économique.
07:46 Être dans un championnat européen, ça veut dire des déplacements,
07:50 ça veut dire être capable d'avoir des joueurs pros.
07:53 Aujourd'hui, je ne suis pas sûr que le modèle économique du rugby au Portugal
07:58 le permette.
08:00 Par contre, c'est vrai qu'il y a toujours eu, au Portugal,
08:04 c'était surtout le rugby à 7, et puis au niveau universitaire,
08:07 il y a un vrai terreau.
08:11 Il y a beaucoup de... Je ne sais pas beaucoup de chefs-de-scie.
08:15 Ils aiment ce sport, mais il est certain que,
08:19 quand on voit ce qu'ils ont produit sur le terrain,
08:22 on n'a qu'une envie, c'est qu'ils soient capables de s'inscrire dans la durée,
08:28 comme a su le faire le Japon.
08:30 Et regardez, ça n'a pas été simple.
08:32 Pour le Japon, ils ont un championnat qui commence à être intéressant
08:38 parce qu'il y a beaucoup d'étrangers qui vont,
08:40 surtout côté Nord-Ouest, l'Australie, la pire du monde.
08:43 Mais parce qu'ils ont de l'argent.
08:45 C'est là la complexité.
08:47 Il y a un mot de dire, on décrète, oui, ces équipes doivent jouer, rencontrer.
08:52 Mais ce n'est pas évident, après, parce qu'il y a des réalités.
08:55 Il y a des réalités économiques.
08:57 C'est que, quand en France, on joue l'Italie,
08:59 le stade de France n'est pas rempli.
09:02 Ou quand on joue le Tonga ou même les Fidji,
09:05 on a du mal à remplir le stade de France, parfois.
09:09 Donc, c'est un vaste problème qui ressurgit tous les 4 ans,
09:16 parce que tous les 4 ans, il y a des équipes comme ça qui émergent
09:19 et qui donnent du plaisir aux gens.
09:21 Ça a été le cas du Portugal.
09:22 Moi, j'étais au match à Toulouse contre les Fidji.
09:25 C'était extraordinaire.
09:27 Les mecs qui jouent au Pro D2 ou même plus bas,
09:33 ils ont donné tout ce qu'ils ont pu et même ce qu'ils n'avaient pas.
09:37 C'était fabuleux de les voir à ce niveau.
09:39 Mais voilà, c'est comment, après, faire un saut, ce n'est pas simple.
09:43 C'est un drôle de challenge.
09:45 Mais je ne pense pas qu'il y ait une autre solution,
09:48 parce que sinon, il y a longtemps qu'elle aurait été mis en place.
09:51 Mais c'est arrivé à trouver cet équilibre entre l'économie
09:55 et l'attrait qu'on va avoir de ce pays pour ce sport.
10:00 C'est vrai que le set est un vecteur qui permet au rugby
10:05 de se développer dans tous ces pays.
10:07 Parce que c'est un peu plus facile à gérer 10-15 mecs que 40,
10:11 comme on a maintenant dans les staffs.
10:13 Je ne parle même pas des staffs.
10:15 Exactement, donc voilà pour le rugby portugais.

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