Les auditeurs ont la parole du 13 octobre 2023

  • l’année dernière
Regardez Les auditeurs ont la parole du 13 octobre 2023 avec Vincent Parizot.

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Vous êtes sur RTL
00:00:02 Céline Landreau et par la suite évidemment on va vous accueillir au 3210 Céline.
00:00:08 Et l'essentiel c'est cet enseignant tué et gorgé ce matin à coup de couteau au lycée Gambetta d'Arras.
00:00:16 Cindy Hubert, deux autres personnes ont été blessées par un assaillant qui a été interpellé dans la foulée.
00:00:22 Il est fait en haut lieu à peu avant 11h dans le centre-ville près de la gare d'Arras.
00:00:27 Un homme a attaqué au couteau plusieurs personnes au cri de Allahou Akbar.
00:00:31 Il y a un enseignant qui a été tué victime de plusieurs coups de couteau,
00:00:35 un au thorax et un à la gorge qui pourrait laisser penser à un égorgement.
00:00:40 Il y a aussi deux blessés graves qui ne sont pas des lycéens, un agent de sécurité et un enseignant.
00:00:46 Ce que je ne vous ai pas dit c'est que l'enseignant qui a été tué est un professeur de français.
00:00:52 L'auteur a été interpellé et le parquet antiterroriste a été saisi.
00:00:56 Thomas Proutot, on en sait davantage sur le profil de ce jeune assaillant.
00:01:03 Alors oui, il s'agit d'un jeune homme de 20 ans, ancienne élève de la cité scolaire.
00:01:08 Un jeune homme déjà connu non seulement des services de police d'Arras, du commissariat d'Arras.
00:01:15 Lui et au moins un de ses frères qui est actuellement en prison.
00:01:18 Un jeune homme également connu des services de renseignement puisqu'il est fiché S.
00:01:22 Fiché S, ça veut dire connu pour sa radicalisation et surveillé à ce titre.
00:01:28 À présent, ce jeune homme est en route vers le commissariat d'Arras.
00:01:33 Il va être très rapidement interrogé par les enquêteurs antiterroristes et les enquêteurs de la police judiciaire
00:01:38 afin de voir s'il revendique, s'il explique son acte.
00:01:42 Et bien entendu, ses téléphones et ses moyens informatiques vont être saisis.
00:01:47 Il s'agit, dernière information, d'un jeune homme qui est né en Russie.
00:01:51 Il nous dit une source policière qui est donc née en Tchétchénie et qui serait arrivée en France il y a quelques années.
00:01:58 On ne sait pas quand à ce stade.
00:02:00 C'est une grande famille.
00:02:01 Il y a trois frères, deux sœurs, un qui est actuellement incarcéré et un autre de 17 ans qui a été lui aussi interpellé.
00:02:09 Et on le dit depuis qu'on vous donne ces informations.
00:02:12 On ne sait pas pourquoi est-ce qu'il a été interpellé, si c'est par précaution,
00:02:15 si c'est pour savoir tout de suite ce qu'il peut dire sur son frère
00:02:18 ou si c'est parce que lui-même envisageait un acte de cette nature.
00:02:24 Je vous propose à présent d'écouter le témoignage de Tayeb.
00:02:26 Tayeb qui est élève dans ce lycée Gambetta d'Arras.
00:02:31 Là, on est confiné. On ne peut plus bouger.
00:02:34 Franchement, on ne peut pas sortir.
00:02:36 Là, j'ai fini à midi, je ne peux pas sortir.
00:02:38 Et là, du coup, il y a la police qui a encerclé tout le périmètre.
00:02:41 Il y a la police scientifique qui prend en photo les traces de sang, etc.
00:02:45 Moi, là, je suis au sixième, je suis à la fenêtre, je vois tout.
00:02:48 On voit juste une flaque de sang.
00:02:51 Une flaque de sang.
00:02:52 Il y a deux personnes de la police scientifique avec leur appareil photo.
00:02:55 Ils sont en train de repiquer les lieux, voir il y a quoi.
00:02:59 Et il y a des professeurs qui sont en panique au téléphone.
00:03:03 Il y a tout le monde qui est au téléphone.
00:03:04 Moi, la personne, je l'ai vue juste de loin.
00:03:06 Ça fait que je n'ai pas pu la reconnaître.
00:03:07 J'ai entendu dire que c'était un Tchétchène.
00:03:09 En fait, il n'y a pas 6 000 Tchétchènes dans notre ville.
00:03:12 On sait que la personne est islamiste parce qu'elle était connue pour des faits islamistes.
00:03:17 Cette personne-là, si c'est bien celle-là, elle était connue pour des faits islamistes.
00:03:20 Moi, je fais du basket.
00:03:21 Et souvent, je sors m'entraîner au terrain avec de la musique.
00:03:24 Et lui, quand il passe, il est vraiment en mode pas de musique,
00:03:29 tout ce qui est hors religion, non.
00:03:32 Du coup, il me voyait avec de la musique.
00:03:33 Il venait, il était n'imabaf.
00:03:35 Il me disait "non, tu n'écoutes pas de la musique",
00:03:36 alors que je ne le connais ni Dalanda ni Dev.
00:03:38 Je ne le connais vraiment pas.
00:03:41 Et du coup, je ne sais pas, c'est une personne vraiment bizarre.
00:03:44 En fait, elle était vraiment enfermée sur elle-même.
00:03:46 Tayeb élève dans ce lycée Gambetta d'Arras.
00:03:50 Témoignage recueilli pour RTL par Alexandre de Saint-Aignan,
00:03:54 un lycée dans lequel va se rendre Emmanuel Macron.
00:03:58 Le chef de l'État l'a fait savoir
00:04:00 dès qu'on a connu presque la teneur de cette attaque, Thomas Dépré.
00:04:04 On est aux alentours de 12h20 tout à l'heure.
00:04:06 Emmanuel Macron qui devrait être sur place d'ici une heure et demie.
00:04:10 Son cortège est prêt à partir dans la cour de l'Elysée.
00:04:13 Emmanuel Macron qui a interrompu ce qu'il faisait,
00:04:16 tout comme Elisabeth Borne d'ailleurs,
00:04:17 qui était en déplacement du côté d'Orléans.
00:04:19 Elle a fait demi-tour pour venir et rester à Matignon
00:04:22 pour suivre la situation.
00:04:23 Le chef de l'État qui ce matin,
00:04:25 et on va en parler sans doute dans quelques instants,
00:04:27 a échangé sur la situation en Israël,
00:04:29 sur le conflit avec le Hamas,
00:04:32 avec le président du Parlement irakien, Emmanuel Macron,
00:04:35 qui doit donc en quelque sorte mettre entre parenthèses
00:04:37 cette autre gestion de crise
00:04:39 pour finalement aller à Arras,
00:04:41 avec bien sûr la crainte,
00:04:43 même si ce n'est pas confirmé bien évidemment,
00:04:44 qu'il y ait un lien avec ces événements.
00:04:47 En tout cas le parquet national antiterroriste a été saisi.
00:04:50 Et effectivement, vous le disiez,
00:04:52 ce drame intervient dans un contexte international
00:04:54 très particulier Antoine Cavallero.
00:04:56 Avec cette question, l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza,
00:04:59 est-elle imminente ?
00:05:00 L'armée israélienne a ordonné l'évacuation massive
00:05:02 du nord de l'enclave palestinienne.
00:05:04 Elle le reconnaît, ça risque de prendre du temps.
00:05:07 1 million de personnes sont concernées.
00:05:09 L'ONU redoute des conséquences dévastatrices.
00:05:11 Et Bénédicte Tassar,
00:05:13 les bombardements se poursuivent sur Gaza.
00:05:15 Et selon le Hamas,
00:05:17 13 otages ont été tués dans les frappes israéliennes.
00:05:20 13 otages dans 5 endroits de la bande de Gaza,
00:05:22 selon les brigades al-Qassam,
00:05:24 qui les ont enlevés samedi dernier.
00:05:26 On rappelle l'horreur de ce bilan humain.
00:05:29 Côté israélien, 1200 personnes tuées,
00:05:32 dont 900 civils,
00:05:33 150 otages côté de la bande de Gaza,
00:05:35 1537 morts,
00:05:38 dont plus de 500 enfants.
00:05:39 L'évacuation des civils est donc en cours
00:05:42 vers le sud de la bande de Gaza.
00:05:43 À l'appel d'Israël ce matin,
00:05:45 le Hamas incite la population à ne pas obéir.
00:05:47 Mais l'ONU transfère son centre d'opération
00:05:50 et son personnel en bas du territoire,
00:05:52 gouverné par le Hamas.
00:05:53 423 000 personnes ont déjà été déplacées,
00:05:56 selon les Nations Unies.
00:05:57 Il y a plus d'un million de personnes
00:05:59 à qui s'adresse l'ordre israélien.
00:06:01 Nous comprenons que cela ne prendra pas 24 heures,
00:06:04 comme le concède ce midi le porte-parole de l'armée israélienne.
00:06:07 Merci Bénédicte Tassar,
00:06:08 chef du service international de RTL.
00:06:10 Et puis dans le reste de l'actualité,
00:06:12 Antoine,
00:06:13 c'est de bonnes nouvelles pour les fans de rugby,
00:06:15 Antoine Dupont sera bien titulaire
00:06:17 face à l'Afrique du Sud dimanche.
00:06:18 Le capitaine du 15 de France
00:06:20 sera bien là pour ce quart de finale de Coupe du Monde.
00:06:22 La composition a été annoncée ce matin.
00:06:25 Le reste de l'équipe ne change pas
00:06:26 par rapport à l'équipe qui a écrasé l'Italie
00:06:29 lors du dernier match de poule.
00:06:31 Merci beaucoup Antoine.
00:06:32 En bref, la météo pour cet après-midi.
00:06:35 Claire Delorme, qu'est-ce qui nous attend ?
00:06:36 C'est la dernière journée d'été
00:06:38 avec des températures qui augmentent légèrement.
00:06:40 Autant vous dire que l'ambiance sera lourde cet après-midi
00:06:42 avec 20 à 23 degrés le long de la Manche,
00:06:45 25 à 29 degrés ailleurs
00:06:46 et localement jusqu'à 30-31 degrés en région centre,
00:06:49 voire jusqu'à 33 degrés à nouveau dans le sud-ouest.
00:06:52 Le tout avec à nouveau un régime océanique,
00:06:55 surtout sur le quart nord-ouest,
00:06:56 donc au menu beaucoup de nuages
00:06:58 avec passagèrement des pluies modérées
00:07:00 accompagnées de vent jusqu'à 90 km/h
00:07:02 et partout ailleurs ce sera ensoleillé,
00:07:04 à l'exception du pourtour méditerranéen
00:07:06 en remontant vers la vallée du Rhône
00:07:08 où le ciel sera assez bâché par de nombreux nuages bas.
00:07:11 Merci beaucoup Claire Delorme.
00:07:13 Et merci à vous Céline Landreau
00:07:16 pour cette édition spéciale,
00:07:18 effectivement consacrée, vous l'avez compris,
00:07:21 à ce drame d'Ara.
00:07:22 C'est vrai qu'on est tous encore sous le choc,
00:07:25 alors on vous attend pour réagir,
00:07:28 pour exprimer évidemment votre émotion.
00:07:31 On va essayer d'éviter les conclusions un peu hâtives,
00:07:36 essayer de comprendre ce qui peut être compris pour l'instant,
00:07:40 évidemment évoquer ce contexte
00:07:42 parce qu'on ne peut pas oublier qu'hier soir,
00:07:44 Emmanuel Macron lançait un appel
00:07:47 à ne pas céder à la division, à l'unité républicaine,
00:07:50 à ne pas projeter en France ce conflit.
00:07:53 Alors il est beaucoup trop tôt pour dire
00:07:55 si le drame d'Ara, sur lequel on va revenir,
00:07:59 est lié directement ou pas directement
00:08:02 à la situation internationale.
00:08:04 Trop tôt aussi pour dire si c'est lié
00:08:07 au troisième anniversaire de l'assassinat de Samuel Paty.
00:08:12 Mais justement on va en parler avec le vice-président
00:08:15 du syndicat national des collèges et lycées,
00:08:17 Maxime Roper.
00:08:18 Il est avec nous et il sera sur l'antenne d'RTL dans un instant.
00:08:21 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:08:28 Vincent Parizeau.
00:08:29 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:08:32 Et au moment où l'on apprend que Gabriel Attal,
00:08:34 le ministre de l'éducation,
00:08:35 demande de renforcer sans délai la sécurité
00:08:38 de tous les établissements scolaires,
00:08:39 nous sommes donc avec le vice-président
00:08:43 du syndicat national des collèges et des lycées.
00:08:46 Bonjour Maxime Roper.
00:08:48 Bonjour.
00:08:49 Merci d'être avec nous pour réagir à ce drame d'Ara,
00:08:53 sous je le rappelle, un enseignant a été égorgé
00:08:56 et tué, deux autres grièvement blessés,
00:08:59 par un assaillant qui a crié "Allahou Akbar"
00:09:02 avant de passer à l'acte et qui a été interpellé.
00:09:05 Votre sentiment quelques heures après ce drame, Maxime Roper ?
00:09:10 Eh bien écoutez, je suis horrifié, nous sommes horrifiés.
00:09:14 Et j'en profite pour adresser toutes nos condoléances
00:09:19 à la famille des victimes,
00:09:21 également à nos collègues et aux élèves qui sont sur place,
00:09:25 qui doivent être encore plus choqués que nous.
00:09:28 Beaucoup de colère aussi,
00:09:30 beaucoup de colère parce qu'il y a trois ans,
00:09:33 notre collègue était assassiné, Samuel Paty.
00:09:37 Il y a quelques mois, un collègue, une collègue est morte,
00:09:43 tuée par un élève.
00:09:45 Aujourd'hui, c'est un autre collègue qui a été assassiné.
00:09:51 Et effectivement, beaucoup d'émotions,
00:09:53 beaucoup de questions aussi.
00:09:54 Parce qu'on se rend compte que nous ne sommes pas à l'abri,
00:09:58 que nos élèves ne sont pas en sécurité
00:10:00 et que cette thématique de la sécurité
00:10:03 dont on va parler aujourd'hui et les jours qui suivront,
00:10:06 eh bien c'est une thématique
00:10:08 qui ne trouve pas de solution satisfaisante.
00:10:11 Parce qu'aujourd'hui, quand on va travailler,
00:10:14 quand on va enseigner,
00:10:15 quand les parents déposent leur enfant à l'école,
00:10:18 on se rend compte que la sécurité absolue
00:10:24 n'existe pas.
00:10:25 - Ça veut dire qu'il faut se poser maintenant des questions
00:10:28 sur la sécurisation des établissements scolaires ?
00:10:32 - De toutes les façons,
00:10:33 la sécurisation des établissements scolaires,
00:10:35 elle se fait à plusieurs niveaux.
00:10:37 Il y a déjà au niveau des infrastructures,
00:10:39 je rappelle que ces infrastructures,
00:10:41 elles sont gérées au niveau des collectivités territoriales,
00:10:44 par la mairie, le département ou la région.
00:10:47 Parce que vous avez des établissements
00:10:49 qui sont, je vais dire, en plein air,
00:10:51 quand d'autres sont de véritables souricières,
00:10:54 vous avez aussi la question de l'introduction
00:10:57 d'armes dangereuses au sein des établissements.
00:11:01 Ça, c'est quelque chose qui revient assez régulièrement.
00:11:05 Donc voilà, sans parler de l'actualité,
00:11:11 effectivement, on a de plus en plus de raisons,
00:11:15 je veux dire, de craindre pour notre sécurité.
00:11:18 - Est-ce que depuis le début de l'offensive du Hamas,
00:11:26 vous avez été tenu informé d'un certain nombre d'incidents
00:11:31 relevés dans les établissements scolaires ?
00:11:33 - Non, je n'ai pas eu de...
00:11:34 - Actes antisémites ou autres ?
00:11:36 - Non, je n'ai pas été informé,
00:11:40 en tous les cas, personnellement,
00:11:42 d'une reprudessance,
00:11:44 hormis ce que j'ai pu voir via les chaînes d'information.
00:11:49 Je n'ai pas été alerté là-dessus.
00:11:51 - Les informations nous arrivent au compte d'où goûtent,
00:11:54 et une fois vérifiées par deux créneaux,
00:11:57 on vous les donne immédiatement.
00:11:59 Vous êtes immédiatement tenu informé sur l'antenne d'RTL.
00:12:02 Thomas Proutot, je vois que vous me faites signe de nouveaux éléments.
00:12:05 - Oui, ce sont des précisions sur les interpellations
00:12:08 qui ont lieu autour, dans l'entourage de l'assaillant.
00:12:11 On sait que son frère de 17 ans a été interpellé
00:12:14 peu après les faits.
00:12:15 Il y a également, on l'apprend à l'instant,
00:12:17 deux autres membres de sa famille
00:12:19 qui ont également été interpellés par les policiers
00:12:22 suite à l'attaque,
00:12:23 et qui sont actuellement dirigés vers des locaux de police
00:12:25 pour être interrogés.
00:12:27 Première hypothèse, il s'agit évidemment de comprendre
00:12:30 l'acte et le geste du principal assaillant.
00:12:34 Deuxième hypothèse, est-ce qu'ils ont été au courant,
00:12:37 est-ce qu'ils ont pu participer,
00:12:39 influencer, en tout cas, les services de police judiciaire et la DGSI ?
00:12:42 Ou ont-ils considéré immédiatement qu'il fallait les placer en garde à vue
00:12:46 et non pas les entendre comme simples témoins ?
00:12:48 Voilà, ça donne des indications sur les questions
00:12:51 que se posent les enquêteurs sur la préparation
00:12:54 de cette attaque au couteau
00:12:55 et du nombre de personnes qui ont pu être impliquées.
00:12:58 - Ce qui est apparu, Thomas, et à l'écoute notamment,
00:13:02 à la fois d'un représentant local d'un syndicat de police tout à l'heure
00:13:07 et ensuite d'un élève,
00:13:10 c'est que cette famille de Tchétchène
00:13:13 était visiblement connue, très connue, des services de police.
00:13:18 - Oui, mais il va falloir fructifier pour quel type de faits,
00:13:22 puisque pour l'instant, on ne nous parle que de faits de délinquance habituelle,
00:13:26 délinquance commune, pas des faits, en tout cas pour les frères et sœurs,
00:13:29 et nous n'avons pas assez d'informations,
00:13:30 donc je ne dis pas que c'est le cas ou que ce n'est pas le cas,
00:13:33 mais il ne s'agit pas de questions liées à d'éventuelles radicalisations.
00:13:37 A notre connaissance, seul l'assaillant est fiché S,
00:13:43 c'est-à-dire fiché pour des soupçons de radicalisation
00:13:46 et considéré comme potentiellement dangereux par les services antiterroristes.
00:13:50 - Merci Thomas Proutot, avec Sine Dubert, avec Thomas Dépré du service politique.
00:13:54 Vous êtes évidemment avec nous en studio et vous intervenez à tout moment,
00:13:59 dès qu'une information vous parvient et est vérifiée, je tiens à le préciser.
00:14:06 Merci beaucoup en tout cas Maxime Repert d'avoir réagi sur RTL,
00:14:11 vice-président du syndicat national des collèges et des lycées.
00:14:15 On va prendre en ligne, évidemment, vous êtes très nombreux à réagir,
00:14:20 c'est ce que je disais, on est tous sous le choc,
00:14:22 on a tous envie d'exprimer son émotion,
00:14:26 on veut tous aussi faire attention de ne pas faire d'amalgame trop rapide
00:14:31 et d'avoir des conclusions un peu trop hâtives,
00:14:34 en faisant le lien forcément entre ce qui s'est passé ce matin à Arras
00:14:40 et ce qui se passe évidemment dans la bande de Gaza.
00:14:44 Vous êtes un certain nombre en tout cas à avoir voulu réagir,
00:14:46 y compris après l'intervention d'Emmanuel Macron hier soir.
00:14:52 On est avec Alain qui nous appelle d'Auxerre. Bonjour Alain.
00:14:56 - Bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:14:59 - Voilà, j'allais dire comme ça. A chaud, qu'est-ce que vous avez envie de...
00:15:03 - Ah ben je suis horrifié et j'adresse toutes mes pensées à la famille et aux proches
00:15:09 de ces trois personnes dont une a été tuée.
00:15:13 Ne pas faire l'amalgame évidemment, je vais m'efforcer de ne pas faire de conclusions hâtives.
00:15:18 - Je sais que ce n'est pas facile, parfois il faut se faire un peu violence.
00:15:21 - Bien sûr, alors je dirais simplement que je constate que ce matin,
00:15:25 j'ai lu quelque part que 12 établissements de confession juive
00:15:30 avaient fermé leurs portes aujourd'hui, car ils estimaient que le risque était élevé.
00:15:35 On est à une date anniversaire de trois ans, quasiment presque, à quelques jours près,
00:15:40 de l'assassinat de M. Paty et on ne vient pas...
00:15:44 Alors, il y a des éléments extérieurs dont je vais éviter de parler au Proche-Orient,
00:15:49 mais on ne sécurise pas nos établissements scolaires.
00:15:54 Or, on sait, avec malheureusement M. Paty et l'autre enseignante
00:16:00 dont a parlé votre intervenant précédent, on sait que ce sont des endroits à risque.
00:16:05 Et là, quand même, avec la situation géopolitique et quand même autour de nous,
00:16:11 on sait qu'il y a un risque et le risque, il est évoqué, il est très élevé.
00:16:15 Je crois qu'on aurait pu prendre des précautions,
00:16:19 mais c'est toujours après, on aurait pu, on aurait pu...
00:16:22 - Oui, c'est sûr que c'est toujours facile après, mais vous posez quand même la bonne question.
00:16:27 Et je me tourne vers Thomas Després, épinode spécialiste du service Police-Justice.
00:16:33 Il y avait des clignotants qui s'allumaient depuis plusieurs jours dans les services.
00:16:40 Thomas Proutaud.
00:16:41 - Alors, c'était des clignotants, mais sur, en fait, le ton qui était donné,
00:16:46 c'était que les services redoutaient un passage à l'acte violent
00:16:51 contre une communauté ou une autre, d'ailleurs, communauté juive ou communauté musulmane,
00:16:56 mais sans avoir identifié aucune menace précise.
00:16:59 C'est une analyse, ils pointaient des risques au vu du contexte.
00:17:02 On nous a dit plusieurs fois, pas de menaces terroristes identifiées.
00:17:06 Donc, ce qui vient de survenir n'était en aucun cas dans les radars,
00:17:11 en tout cas, pour ce qu'on en sait, principalement de la DGSI,
00:17:14 le grand service antiterroriste, et des autres services chargés de surveiller les signaux faibles,
00:17:20 comment on les appelle, ceux qui permettent d'éventuellement détecter à l'avance
00:17:23 un passage à l'acte tel que celui-ci.
00:17:26 - Voilà, des inquiétudes, en fait.
00:17:27 - Enfin, Alain soulignait, par exemple, que des établissements scolaires juifs,
00:17:34 c'est ça, Alain avait décidé dans votre secteur, je crois, de rester fermé aujourd'hui
00:17:39 parce qu'il craignait des incidents.
00:17:42 Je ne sais pas si Alain est toujours en ligne avec nous.
00:17:45 - Oui, oui, je suis avec vous.
00:17:47 Ce qui est certain, c'est qu'il y avait des inquiétudes,
00:17:49 mais pas forcément fondées sur des actes précis.
00:17:53 Pour vous donner un exemple, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin et Gabriel Attal,
00:17:57 étaient cette semaine dans un établissement de confession juive à Sarcelles,
00:18:02 justement pour venir sensibiliser sur ces thématiques-là,
00:18:05 mais il n'y avait pas eu d'incident particulier.
00:18:08 - Et je vous rappelle, Gabriel Attal annonce à l'instant, donc,
00:18:11 sans délai la sécurisation des établissements scolaires.
00:18:14 On marque une courte pause et on vous retrouve au 3210.
00:18:16 On remercie Alain qui nous appelait d'Auxerre.
00:18:20 Merci à vous tous. À tout de suite.
00:18:21 - Les auditeurs ont la parole.
00:18:24 - Avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:18:26 - Les auditeurs ont la parole.
00:18:28 - Avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:18:30 - C'était évidemment une édition spéciale des auditeurs ont la parole.
00:18:34 On est tous sous le choc.
00:18:35 Je vous le rappelle, après ce qui s'est passé à Arras,
00:18:38 cette attaque dans un lycée, un collège lycée d'Arras.
00:18:44 En fin de matinée, un enseignant a été tué, égorgé.
00:18:49 Deux autres ont été grièvement blessés.
00:18:52 L'assaillant a crié à la Ouagbar à plusieurs reprises.
00:18:55 Il a été interpellé avec des coups de pistolet taser.
00:19:01 Il est actuellement entendu, bien évidemment.
00:19:04 On va faire un point complet sur l'enquête dans quelques minutes
00:19:07 avec Cindy Hubert, Thomas Proutot et Thomas Dépré,
00:19:10 qui sont avec nous en studio.
00:19:12 Mais je voudrais qu'on en parle aussi avec Abdel,
00:19:15 qui a fait le 3210.
00:19:16 Bonjour Abdel.
00:19:17 - Oui, bonjour.
00:19:18 - Vous êtes vous-même un président d'association de parents d'élèves, c'est ça ?
00:19:23 - Oui, je suis président d'une association de parents d'élèves.
00:19:25 Et là, je me trouve actuellement au collège Wattau, à Valenciennes.
00:19:29 - Oui, donc pas si loin d'Arras que ça d'ailleurs.
00:19:32 - Pardon ?
00:19:33 - Vous n'êtes pas si loin d'Arras ?
00:19:35 - On n'est pas si loin d'Arras.
00:19:36 Et cette question, elle se pose, pour nous, elle se pose tous les jours.
00:19:41 Quand on parle d'harcèlement, ça nous concerne.
00:19:44 Quand on parle de faits divers qui sont de l'extérieur, ça nous concerne.
00:19:48 Parce qu'on est là pour protéger les enfants,
00:19:50 on est là pour que l'établissement fonctionne correctement.
00:19:53 On se bat, nous, actuellement, justement,
00:19:55 contre les institutions qui voudraient fermer cet établissement
00:19:58 parce qu'elles disent qu'on a une structure un petit peu trop petite,
00:20:01 un peu trop familiale.
00:20:03 Mais je vous assure qu'on connaît les élèves,
00:20:06 enfin tout le monde connaît les élèves, tout le monde se connaît,
00:20:09 et ça nous choque.
00:20:11 Moi, déjà, je présente mes condoléances à la famille de ce professeur,
00:20:15 et ça me fait très mal, d'autant plus que je suis de religion musulmane,
00:20:19 donc au moins le mot est dit,
00:20:21 et que les propos qui ont été tenus par cette personne,
00:20:24 c'est catastrophique.
00:20:26 C'est catastrophique.
00:20:28 - C'est catastrophique pour tout le monde, évidemment,
00:20:32 mais si je comprends ce que vous voulez nous dire aussi,
00:20:34 c'est aussi catastrophique pour les musulmans ?
00:20:38 - Alors, c'est catastrophique à plusieurs.
00:20:39 Oui, comme vous le dites, déjà, nous, on est touchés dans notre four,
00:20:43 parce que ça ne nous représente pas.
00:20:46 Comme je vous dis, la plupart des personnes hors confession,
00:20:50 donc on est à fond,
00:20:53 moi j'ai mes enfants qui sont dans cet établissement,
00:20:56 j'ai toujours été président d'association parce que les parents l'ont voulu,
00:20:58 parce que les enfants l'ont voulu, parce que les enseignants le veulent.
00:21:01 Voilà, on travaille en communauté,
00:21:03 et on fait en sorte que ça se passe bien.
00:21:05 C'est pour ça que je suis en colère aussi,
00:21:06 c'est par rapport aux institutions,
00:21:08 parce qu'on est sur le terrain, on sait comment ça se passe.
00:21:13 Nous, par exemple, pour nous, à Valenciennes,
00:21:14 c'est très très très difficile.
00:21:17 On essaie de garder l'établissement ouvert.
00:21:19 - Qu'est-ce qui est très difficile, Abdel ?
00:21:20 - C'est difficile de se faire entendre.
00:21:22 Nous, on est sous fermeture, bientôt.
00:21:26 - Mais parce que vous êtes un établissement scolaire confessionnel ?
00:21:31 - Non, justement, c'est public.
00:21:34 C'est public, et c'est ça qui est le plus catastrophique,
00:21:37 c'est que c'est un établissement, l'effectif est complet,
00:21:40 les moyens sont là,
00:21:42 les professeurs sont auprès de leurs élèves,
00:21:46 ça se passe très bien, il y a un taux de réussite très important,
00:21:49 mais on considère qu'on n'est pas un établissement à gros effectifs,
00:21:54 donc les élèves vont être transférés dans des établissements à plus de 800 élèves,
00:21:58 et bien aller faire la sécurité dans ces établissements,
00:22:01 aller contrôler tous les élèves, aller contrôler tous les...
00:22:04 En plus, ça vient aussi de l'extérieur, c'est ça qui est problématique.
00:22:06 - On comprend toutes les questions que ça peut poser localement
00:22:10 pour augmenter encore le niveau de sécurité.
00:22:13 Je vous rappelle, Gabriel Attal vient de l'annoncer,
00:22:16 prendre sans délai toutes les mesures nécessaires
00:22:18 pour renforcer la sécurité de tous les établissements scolaires en France.
00:22:23 On va marquer une petite pause, revenir dans un instant sur les faits,
00:22:27 sur ce que l'on sait, un peu plus de deux heures maintenant,
00:22:30 après le début de cette attaque,
00:22:32 dans ce collège-lycée d'Arras, où un enseignant a été égorgé, tué,
00:22:37 et deux autres grièvement blessés par un assaillant criant "Allah ou Akbar"
00:22:41 qui lui a pu être neutralisé.
00:22:43 Tout cela dans le contexte que l'on connaît évidemment,
00:22:46 et dont on va parler dans un instant, à tout de suite sur RTL.
00:22:50 Jusqu'à 14h30,
00:22:52 Vincent Parizeau vous donne la parole sur RTL.
00:22:56 Jusqu'à 14h30,
00:22:59 les auditeurs ont la parole avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:23:03 - On va évidemment revenir en détail sur ce qui s'est passé en fin de matinée,
00:23:08 un petit peu après 11h dans ce collège-lycée Gambetta d'Arras.
00:23:12 Toutes les infos de nos enquêteurs, de nos journalistes
00:23:16 qui travaillent actuellement autour de nous,
00:23:18 vous les aurez ici même, mais on va sur place.
00:23:21 On va devant ce collège-lycée Gambetta d'Arras retrouver Franck Hanson.
00:23:26 Franck Hanson, je crois d'ailleurs que vous êtes avec une lycéenne.
00:23:29 - Oui, tout à fait, ici dans la rue Gambetta, devant ce collège-lycée,
00:23:34 une cité scolaire qui compte 2000 élèves, ici sur Arras,
00:23:37 en plein centre-ville, pas très loin de la gare.
00:23:40 Donc beaucoup d'émotions des enseignants, des profs, des parents,
00:23:44 des élèves qui sont actuellement réunis devant le périmètre de sécurité.
00:23:47 Tout a été bouclé, évidemment, dans le quartier.
00:23:50 Beaucoup d'émotions parmi ces parents qui retrouvent soulagés,
00:23:53 vous l'imaginez, leurs enfants, des élèves qui ont été évacués,
00:23:58 qui sont restés "coincés" dans leur classe.
00:24:03 - Confinés. - Confinés, voilà, exactement.
00:24:05 Ce que l'on sait, ce que l'on arrive à comprendre,
00:24:07 c'est qu'apparemment l'assaillant est arrivé vers 11h dans l'établissement.
00:24:11 Il a d'abord attaqué violemment, il a poignardé un enseignant,
00:24:14 un professeur de français, à l'entrée de l'établissement.
00:24:18 L'enseignant qui est donc décédé.
00:24:20 Ensuite, l'assaillant est rentré dans la cour,
00:24:23 il s'en est pris à d'autres professeurs, un enseignant en EPS,
00:24:26 qui s'est défendu, apparemment, d'après les vidéos, avec une chaise.
00:24:30 L'assaillant s'est attaqué violemment, d'après les images,
00:24:33 ça semble être assez violent.
00:24:35 Le professeur a voulu défendre des élèves.
00:24:38 Là, je suis avec Annalise, bonjour. - Bonjour.
00:24:40 - Annalise, tu étais dans l'établissement, dans le collège,
00:24:43 tu es collégienne, tu as vu l'assaillant, le monsieur,
00:24:46 qui a attaqué avec les couteaux. - Oui.
00:24:48 - Comment ça s'est passé ? - Nous, on avait SVT,
00:24:51 on partait à la cantine, on sort, et là, je vois,
00:24:53 il y a beaucoup de gens, ils sont là, ils courent partout,
00:24:55 je me dis "mais qu'est-ce qui se passe ?"
00:24:57 Je vais voir le prof de sport, je dis "monsieur, ça va ?"
00:24:59 Après, il me dit "cours, cours", directement, il me dit "cours, cours".
00:25:02 Et moi, je me retrouve, je vois le monsieur avec le couteau devant moi,
00:25:05 il était devant moi avec son couteau, il avait du sang sur le couteau.
00:25:07 Et moi, j'ai commencé à avoir peur, je n'arrivais plus à bouger,
00:25:09 je tremblais, je ne bougais pas. Et après, mes copines m'ont dit
00:25:12 "Annelise, cours, cours", et quand j'ai repris connaissance,
00:25:14 j'ai commencé à courir, je suis dans le bâtiment,
00:25:16 après, Aram m'a dit "on monte, on monte",
00:25:18 après, il a commencé à me tirer, on est montés,
00:25:20 et après, les profs nous ont dit qu'il fallait qu'on soit en confinement.
00:25:22 - Il était comment, l'agresseur ?
00:25:24 - Il avait les cheveux longs, attachés, il était un peu grand,
00:25:26 il avait des couteaux dans la main.
00:25:28 - Il a dit quelque chose ? - Non, il n'a rien dit,
00:25:30 il me regardait. En tout cas, quand il était devant moi,
00:25:32 il ne disait rien, il me regardait.
00:25:34 - Il a eu peur, j'imagine ? - Oui, j'ai eu peur, j'étais traumatisée, je tremblais.
00:25:36 - Et le professeur, il a voulu te protéger ?
00:25:38 - Il ne me disait que "cours, cours", il m'a dit "courir, cours".
00:25:42 - Et ensuite, après, vous êtes retournée en classe,
00:25:44 vous étiez confinée en classement.
00:25:46 - Oui.
00:25:48 - Et là, maintenant, ça va ? Vous avez pu sortir tranquillement ?
00:25:50 - Oui. - Comment ça se passe ?
00:25:52 Qu'est-ce qu'ils vous ont dit dans l'établissement, après ?
00:25:54 - Ils nous ont dit qu'on allait être confinée,
00:25:56 ils nous ont dit "pas de panique",
00:25:58 et qu'il allait bien aller,
00:26:00 et qu'après, on allait sortir
00:26:02 entre nos parents, normalement.
00:26:04 - Le professeur qui est décédé, tu le connaissais aussi ?
00:26:06 - Oui, c'était un prof de français dans mon collège,
00:26:08 je le voyais tous les jours, il était super gentil.
00:26:10 - Et là, c'est l'émotion ?
00:26:12 Comment tu te sens, là, aujourd'hui ?
00:26:14 - Je suis choquée, traumatisée.
00:26:16 - Voilà, Vincent, l'émotion des élèves,
00:26:18 vous imaginez ici, devant cet établissement,
00:26:20 cette cité scolaire Gambetta,
00:26:22 je vous le disais, 2000 élèves,
00:26:24 donc on imagine l'émotion dans cet établissement.
00:26:26 - Des élèves qui vont sans doute avoir aussi
00:26:28 besoin de parler,
00:26:30 on peut imaginer qu'une cellule psychologique
00:26:32 va être mise en place.
00:26:34 - Oui, tout à fait, c'est prévu.
00:26:36 Une cellule psychologique est prévue dans l'établissement.
00:26:38 - Bien sûr, qu'il va falloir un peu exprimer
00:26:40 ce qui a été vécu
00:26:42 ou ressenti.
00:26:44 Merci en tout cas beaucoup, et vous restez sur place,
00:26:46 bien évidemment,
00:26:48 Franck Ranson, devant ce collège
00:26:50 et lycée Gambetta d'Arras,
00:26:52 où s'est donc déroulé ce drame.
00:26:54 On a eu le récit,
00:26:56 évidemment,
00:26:58 parcellaire de cette jeune élève,
00:27:00 mais on peut revenir sur les faits,
00:27:02 en tout cas selon les informations
00:27:04 que nous avons,
00:27:06 et qui sont désormais confirmées.
00:27:08 Cindy Hubert.
00:27:10 - Alors, ce que l'on sait, c'est que l'attaque a eu lieu autour de 11h.
00:27:12 On est sur le lycée Gambetta-Carnot,
00:27:14 c'est un gros groupe scolaire
00:27:16 qui compte près de 2000 élèves.
00:27:18 Un homme a attaqué au couteau
00:27:20 plusieurs personnes au cri de Allah Ouagbar.
00:27:22 Attaque, semble-t-il,
00:27:24 en deux temps, à l'extérieur,
00:27:26 puis à l'intérieur de l'établissement.
00:27:28 Un professeur de français
00:27:30 a été tué, victime de plusieurs coups de couteau
00:27:32 au thorax et à la gorge,
00:27:34 qui laisse penser à un égorgement.
00:27:36 Il y a deux autres blessés graves,
00:27:38 un agent de sécurité
00:27:40 et un autre enseignant.
00:27:42 Le parquet antiterroriste a été saisi
00:27:44 et l'auteur a été interpellé.
00:27:46 - Voilà, donc, pour les faits,
00:27:48 on en sait plus également en ce qui concerne
00:27:50 le profil de l'assaillant
00:27:52 Thomas Proutot. - Oui, il s'agit d'un jeune homme
00:27:54 de 20 ans, anciennement scolarisé
00:27:56 dans ce groupe scolaire.
00:27:58 Un jeune homme, par ailleurs, connu des services de police,
00:28:00 connu pour des faits de délinquance,
00:28:02 connu également pour être fiché S,
00:28:04 c'est-à-dire radicalisé
00:28:06 et considéré comme potentiellement
00:28:08 dangereux.
00:28:10 Il est actuellement, évidemment, interrogé
00:28:12 par les services de police judiciaire
00:28:14 et les services antiterroristes.
00:28:16 On ne sait pas, à cette heure,
00:28:18 s'il explique son geste,
00:28:20 s'il le revendique, s'il a été soumis
00:28:22 à une propagande de mouvements
00:28:24 comme, par exemple, l'État islamique,
00:28:26 ou si, bien sûr, c'est le contexte
00:28:28 des affrontements, de la guerre
00:28:30 entre Israël et le Hamas
00:28:32 et de cette terrible massacre
00:28:34 qui a eu lieu le 7 octobre,
00:28:36 qui a pu avoir un rôle dans son passage à l'acte.
00:28:38 On rappelle que, également,
00:28:40 c'est une information RTL, d'autres interpellations
00:28:42 sont en cours. Il y en a
00:28:44 en tout au moins quatre
00:28:46 dans son entourage et peut-être plus.
00:28:48 L'opération est actuellement
00:28:50 en train de se dérouler
00:28:52 et implique tous les services de police du département.
00:28:54 – Merci beaucoup Thomas Proutot,
00:28:56 vous avez compris, l'actualité s'écrit
00:28:58 en direct, y compris
00:29:00 ou d'ailleurs sur le plan politique,
00:29:02 Thomas Dépré, l'exécutif
00:29:04 et le gouvernement sont mobilisés et d'ailleurs
00:29:06 vont sur place. – Oui, le chef de l'État
00:29:08 accompagné de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin
00:29:10 qui devraient être sur place d'ici une grosse demi-heure.
00:29:12 Maintenant, il a écourté ce matin un échange
00:29:14 avec le président du Parlement irakien,
00:29:16 discussion, bien sûr,
00:29:18 dans le contexte de cette guerre en Israël
00:29:20 même si, on vient de le rappeler, il est encore
00:29:22 beaucoup trop tôt pour pouvoir faire un lien
00:29:24 avec ces terribles événements.
00:29:26 Une chose est sûre, ce matin, tout l'exécutif s'est comme figé
00:29:28 on le rappelle, trois ans quasiment, jour pour jour
00:29:30 après le traumatique assassinat
00:29:32 là encore par égorgement de Samuel Paty.
00:29:34 Ce matin, Élisabeth Borne
00:29:36 qui devait se rendre à Orléans pour faire un déplacement
00:29:38 a fait demi-tour. L'Assemblée aussi a suspendu
00:29:40 ses travaux et ils reprendront à 15h.
00:29:42 – Merci évidemment, vous restez là
00:29:44 tous les trois, on marque une pause.
00:29:46 Dans un instant, on va pouvoir échanger avec Mathieu.
00:29:48 Mathieu, il est à Arras,
00:29:50 il est sur place, il est à quelques mètres du lycée
00:29:52 et Mathieu,
00:29:54 en plus, il ne connaît pas l'intermédiaire
00:29:56 de son filleul, le prof de PS
00:29:58 qui a été poignardé et grievement blessé.
00:30:00 À tout de suite.
00:30:02 – Les auditeurs ont la parole.
00:30:04 – Avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:30:06 – Jusqu'à 14h30.
00:30:08 – Les auditeurs ont la parole.
00:30:10 – Avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:30:12 – Vous réagissez évidemment à chaud
00:30:14 à cette tragédie d'Arras
00:30:16 et puis Cindy Hubert, Thomas Proutot,
00:30:18 Thomas Desprez sont avec nous en studio
00:30:20 avec leur téléphone.
00:30:22 Ils essayent évidemment d'avoir confirmation
00:30:24 et double confirmation en général
00:30:26 des informations qui vous sont données.
00:30:28 On va les retrouver dans un instant.
00:30:30 On va écouter également un témoignage
00:30:32 qui pourrait nous éclairer également
00:30:34 sur le profil de l'assaillant dans quelques secondes.
00:30:36 Mais je voudrais qu'on accueille Mathieu
00:30:38 qui attend depuis déjà quelques minutes
00:30:40 devant le lycée concerné.
00:30:42 Ce collège lycée Gambetta d'Arras.
00:30:44 Bonjour Mathieu. – Bonjour monsieur.
00:30:46 – J'imagine que sur place
00:30:48 la tension est vive.
00:30:50 Il y a beaucoup de monde ?
00:30:52 – Il y a beaucoup de monde, oui.
00:30:54 Par contre, on a l'impression
00:30:56 d'être assiégé parce qu'on voit
00:30:58 des véhicules militaires arriver.
00:31:00 C'est impressionnant.
00:31:02 – Une forte sécurisation du secteur.
00:31:04 Vous vouliez nous dire
00:31:06 que votre filleule, je crois,
00:31:08 est dans ce lycée, est élève dans ce lycée ?
00:31:10 – Là, je vais vous lire,
00:31:12 mais sans donner le nom de ma nièce
00:31:14 parce que ce n'est pas le but.
00:31:16 Je vais vous lire le texto de sa mère
00:31:18 qui vient juste de m'envoyer un texto.
00:31:20 – Oui.
00:31:22 – En haut-parleur, si ça ne passe pas bien.
00:31:24 – Hum.
00:31:26 – On vous écoute.
00:31:28 – Oui, oui.
00:31:30 Attendez.
00:31:32 Alors, c'est la petite Samantha
00:31:34 qui est en pleurs
00:31:36 parce qu'elle a vu tout le sang de la personne.
00:31:38 – Ça, c'est votre filleule ?
00:31:40 – Oui.
00:31:42 Alors là, en fait,
00:31:44 j'ai plusieurs...
00:31:46 Arras, ça reste une ville relativement petite
00:31:48 où tout le monde se connaît.
00:31:50 Et en fait, j'ai plusieurs amis
00:31:52 qui étaient dans l'établissement
00:31:54 et j'ai donc ma nièce
00:31:56 qui est toujours dans l'établissement.
00:31:58 – D'accord. Et qui a assisté à la scène ?
00:32:00 – Qui a vu, alors assister,
00:32:02 je ne pourrais pas vous dire parce que
00:32:04 je n'ai pas encore communiqué avec elle,
00:32:06 mais elle a vu tout le sang de la personne à terre, oui.
00:32:08 – Hum. Et effectivement, on peut imaginer
00:32:10 qu'elle est particulièrement troublée.
00:32:12 Et elle connaissait
00:32:14 le professeur d'éducation physique
00:32:16 qui a été blessé ?
00:32:18 – Elle connaît, alors je ne sais pas,
00:32:20 mais mes fillules,
00:32:22 oui, le connaissaient.
00:32:24 C'était leur prof d'EPS.
00:32:26 – D'accord. Alors les nouvelles,
00:32:28 effectivement, je l'ai dit tout à l'heure,
00:32:30 grievement blessés,
00:32:32 ils seraient hospitalisés dans ce qu'on appelle
00:32:34 une zone relative, ce qui nous permet
00:32:36 quand même de dire qu'ils ne seraient pas
00:32:38 grièvement blessés. Vous pouvez rester avec nous
00:32:40 Mathieu, parce que les informations nous parviennent
00:32:42 évidemment au courant de goutte, et là je voudrais
00:32:44 vous faire écouter un témoignage
00:32:46 qui est peut-être éclairant, il concerne
00:32:48 l'assaillant présumé,
00:32:50 juste je vous reprends Thomas Proutot,
00:32:52 l'assaillant présumé,
00:32:54 il a 20 ans, il est d'origine
00:32:56 tchétchène, il est connu des services de police,
00:32:58 il est fiché. – Absolument, il est fiché
00:33:00 S, on le rappelle ce que c'est, ça veut dire
00:33:02 qu'il est affiché pour radicalisation,
00:33:04 cela veut dire que dans ses comportements
00:33:06 quotidiens, dans les gens qu'il a pu être amené à fréquenter,
00:33:08 dans ses consultations
00:33:10 internet, les services
00:33:12 de renseignement, bien sûr,
00:33:14 du premier ou deuxième cercle, ont détecté
00:33:16 des attitudes qui
00:33:18 pouvaient laisser penser à un danger potentiel,
00:33:20 à un passage à l'acte potentiel,
00:33:22 ou en tout cas à une fréquentation de l'islam
00:33:24 radical, et qu'à ce titre
00:33:26 il était enregistré
00:33:28 dans les fichiers qui s'appellent le FSPRT,
00:33:30 et donc régulièrement,
00:33:32 comment dire, l'objet
00:33:34 de conversations de la préfecture
00:33:36 pour voir si effectivement il y avait
00:33:38 un passage à l'acte qui était
00:33:40 possible, visiblement ce passage à l'acte
00:33:42 c'est une évidence, n'a pas été détecté.
00:33:44 – Alors, je vous propose d'écouter avec nous
00:33:46 Thomas Proutot ce témoignage, c'est
00:33:48 éclairant parce que vous évoquez
00:33:50 aussi les interpellations faites dans son entourage
00:33:52 et son entourage familial, il s'appelle
00:33:54 Anthony, il s'agit de l'ancien
00:33:56 entraîneur de boxe de la Sayan
00:33:58 présumé, et lui et son frère
00:34:00 étaient leurs élèves en 2017, donc il connaît
00:34:02 cette famille, je vous propose de l'écouter.
00:34:04 – Il a déjà eu les soucis avec son père
00:34:06 et son frère
00:34:08 il y a quelques années, le père était à moitié
00:34:10 fou et le frère aussi, il avait un comportement
00:34:12 bizarre, à chaque fois qu'on allait au gala de boxe
00:34:14 ou ça, il voulait toujours faire la prière
00:34:16 même si c'est dans un magasin,
00:34:18 il avait des propos un peu, il était un peu
00:34:20 militaire dans sa tête.
00:34:22 – Et ça c'est son père ? – Ça c'était son père,
00:34:24 le fils il faisait pareil, le fils a
00:34:26 reproduit la même chose. J'étais
00:34:28 des deux gamins, des gamins
00:34:30 normaux, et tous les
00:34:32 gamins c'est super gentil,
00:34:34 mon père était malade,
00:34:36 il venait tous les jours lui ramener des fruits
00:34:38 et des trucs à l'hôpital,
00:34:40 avec nous on n'a jamais eu de problème
00:34:42 avec les gamins, hormis à faire
00:34:44 la prière, même si on était
00:34:46 dans un supermarché ou
00:34:48 peu importe, il s'arrêtait
00:34:50 pour faire la prière,
00:34:52 nous on était des petits petits.
00:34:54 S'il était l'heure de la prière, il ne regardait pas
00:34:56 où ils étaient, il s'arrêtait, il faisait la prière.
00:34:58 – C'est un comportement qui à l'époque
00:35:00 déjà vous surprenait ? – Ouais, ouais,
00:35:02 après j'avais quand même fait un signalement aux mairies
00:35:04 qui étaient un peu bizarres.
00:35:06 – Et au combat,
00:35:08 par rapport, enfin sur le ring,
00:35:10 comment est-ce qu'il se comportait ? – Il bouxait
00:35:12 comme tout le monde, il n'y avait pas
00:35:14 d'agressivité, rien, c'était
00:35:16 un boxeur ordinaire.
00:35:18 – Voilà, un boxeur
00:35:20 ordinaire, mais sinon le tableau
00:35:22 qui nous en a été dressé
00:35:24 est effectivement celui
00:35:26 d'un pratiquant
00:35:28 d'un islam visiblement
00:35:30 très rigoriste, puisque
00:35:32 cet entraîneur de boxe,
00:35:34 son ancien entraîneur de boxe, expliquait
00:35:36 que quel que soit tout moment,
00:35:38 quel que soit le lieu où il était,
00:35:40 à l'heure dite, il dépliait
00:35:42 son tapis de prière,
00:35:44 évidemment, ça peut
00:35:46 nous éclairer sur les éventuelles
00:35:48 alertes qu'il y avait
00:35:50 ou qu'il n'y avait pas
00:35:52 dans les services de renseignement.
00:35:54 On aura l'occasion d'y revenir
00:35:56 tout à l'heure. Vous voulez ajouter
00:35:58 quelque chose Cindy Hubert ? – Oui, nous sommes
00:36:00 en mesure de vous confirmer l'identité
00:36:02 de la personne qui a été tuée,
00:36:04 ce professeur de français
00:36:06 qui a été poignardé et égorgé.
00:36:08 Il s'agit donc de
00:36:10 Dominique Bernard, qui est professeur de français
00:36:12 et qui avait
00:36:14 une cinquantaine d'années.
00:36:16 – Merci beaucoup de ces précisions,
00:36:18 pour l'identité de ce professeur
00:36:20 de français qui a été
00:36:22 assassiné ce matin
00:36:24 dans cet établissement scolaire
00:36:26 d'Arras. Je vous rappelle que deux autres
00:36:28 enseignants ont été
00:36:30 plus ou moins grièvement blessés,
00:36:32 que l'assaillant a crié
00:36:34 à la WACBAR à plusieurs reprises
00:36:36 et qu'il a été neutralisé
00:36:38 grâce au TASER, qu'il est actuellement
00:36:40 évidemment entendu par les
00:36:42 enquêteurs, que tous les
00:36:44 établissements scolaires de France
00:36:46 voient leur sécurité renforcée,
00:36:48 décision annoncée il y a quelques minutes
00:36:50 par Gabriel Attal. On marque une courte pause
00:36:52 et puis dans un instant on sera avec vous
00:36:54 aux 30 de 10 parce que vous êtes
00:36:56 encore nombreux à vouloir réagir.
00:36:58 A tout de suite.
00:37:00 – Les auditeurs ont la parole.
00:37:02 [Musique]
00:37:04 Jusqu'à 14h30
00:37:06 – Les auditeurs ont la parole.
00:37:08 – Avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:37:10 – Évidemment la parole, vous la prenez
00:37:12 sous le choc, sous le coup
00:37:14 de l'émotion après avoir appris
00:37:16 cette attaque mortelle au couteau
00:37:18 dans un collège lycée d'Arras.
00:37:20 Emmanuel Macron d'ailleurs
00:37:22 se rend sur place,
00:37:24 un homme d'une vingtaine d'années
00:37:26 d'origine tchétchène qui a
00:37:28 égorgé tout d'abord un prof de français,
00:37:30 un enseignant dont on a maintenant
00:37:32 l'identité, Dominique Bernard, un homme
00:37:34 d'une cinquantaine d'années
00:37:36 qui a ensuite agressé
00:37:38 deux autres enseignants
00:37:40 blessés à leur tour,
00:37:42 alors que jour, en tout cas pour l'un
00:37:44 d'entre eux ne serait pas en danger.
00:37:46 Est-ce qu'on a d'autres précisions
00:37:48 sur l'état des blessés, Cindy Hubert ?
00:37:50 – Le premier blessé est un agent de sécurité,
00:37:52 pour le coup, lui est peut-être entre
00:37:54 la vie et la mort, il est en urgence absolue
00:37:56 et c'est ce deuxième blessé
00:37:58 dont vous parlez qui est l'enseignant
00:38:00 professeur de sport, enseignant
00:38:02 en EPS, qui lui est en urgence
00:38:04 relative, ce qui veut dire que ses jours
00:38:06 ne sont pas comptés.
00:38:08 – Alors évidemment, vous êtes nombreux à réagir,
00:38:10 certains à évoquer le contexte, mais je voudrais
00:38:12 qu'on en parle avec
00:38:14 Nicolas qui nous appelle de Vendée
00:38:16 et qui est enseignant
00:38:18 prof d'histoire géo, je crois. Bonjour Nicolas.
00:38:20 – Bonjour monsieur Parizeau.
00:38:22 – J'imagine que
00:38:24 vous ressentez ce que doivent ressentir
00:38:26 la plupart de vos
00:38:28 confrères enseignants,
00:38:30 la colère,
00:38:32 de la tristesse ?
00:38:34 – Beaucoup de tristesse,
00:38:36 je suis atterré,
00:38:38 je ne veux pas dire anéanti,
00:38:40 parce que les véritables personnes anéanties sont les collègues
00:38:42 d'Aras,
00:38:44 mais je voudrais vraiment leur adresser
00:38:46 toutes mes prières et mes sympathies
00:38:48 professionnelles et amicales
00:38:50 dans ces conditions.
00:38:52 Encore une fois, des scénarios se répètent
00:38:54 et…
00:38:56 – Et les scénarios
00:38:58 se répètent et
00:39:00 à tel point, je crois,
00:39:02 vous allez me corriger si je me trompe Nicolas,
00:39:04 je crois que vous avez fait un exercice
00:39:06 hier pour vous préparer
00:39:08 dans le cadre de votre établissement scolaire
00:39:10 à ce type d'attaque ?
00:39:12 – Légalement, nos établissements
00:39:14 doivent suivre des exercices
00:39:16 alerte intrusion, alerte attentat, alerte attaque chimique
00:39:18 avec des protocoles bien spécifiques
00:39:20 et ce sont des exercices qui sont prévenus
00:39:22 et convenus avec la gendarmerie
00:39:24 du secteur. Nous avions fait
00:39:26 hier un exercice alerte intrusion
00:39:28 où on demande aux jeunes toute une série de protocoles
00:39:30 pour pouvoir se protéger,
00:39:32 ou en tout cas, se préparer
00:39:34 à cela. Et l'actualité
00:39:36 nous reprend le dessus, il y a ce qui se passe
00:39:38 en Israël qui
00:39:40 vient nous inquiéter aussi, en quelle mesure
00:39:42 est-ce que des secousses et des vagues
00:39:44 pourraient venir de potentiels
00:39:46 militants du Hamas en France
00:39:48 dont on connaît les ramifications.
00:39:50 Je suis inquiet par ce qui se passe
00:39:52 mais M. Paty également, la personne
00:39:54 qui l'a assassinée si sauvagement,
00:39:56 on le connaissait, il était fiché S,
00:39:58 là vous vous rendez compte, ce matin,
00:40:00 il y a un enseignant qui a dit au revoir à sa famille,
00:40:02 qui a fait son cartable, qui s'est habillé,
00:40:04 qui allait faire son devoir d'enseignant
00:40:06 et aujourd'hui, il a été assassiné
00:40:08 par un barbare de passion sauvage.
00:40:10 Je suis très en colère
00:40:12 par ce phénomène-là.
00:40:14 - Et on est d'ailleurs
00:40:16 effrayé aussi par les similitudes
00:40:18 avec ce qu'a
00:40:20 enduré Samuel Paty
00:40:22 il y a trois ans.
00:40:24 - Et encore une fois, une personne extérieure à l'établissement,
00:40:26 ce n'est pas un jeune qui agresse son enseignant,
00:40:28 comme pour Samuel Paty, c'est
00:40:30 quelqu'un qui vient de l'extérieur, qui a pu
00:40:32 rentrer ou avoir un accès à un enseignant.
00:40:34 Il faut effectivement, comme l'a dit
00:40:36 M. Attal, que la sécurité de nos établissements
00:40:38 soit renforcée. On ne puisse plus rentrer dans nos
00:40:40 établissements comme là en décembre.
00:40:42 Parce que s'attaquer à l'école, c'est s'attaquer au temple de la République.
00:40:44 Vraiment, c'est ce qu'on apprend
00:40:46 aux Français à être citoyens,
00:40:48 des Républicains.
00:40:50 S'attaquer aux écoles, encore une fois, c'est
00:40:52 s'en prendre à son âme et à son système,
00:40:54 à son cœur.
00:40:56 - Nicolas, lundi prochain,
00:40:58 vous allez retrouver vos élèves en cours d'Histoire Géo,
00:41:00 j'imagine.
00:41:02 Vous aviez prévu de leur parler
00:41:04 de Samuel Paty ?
00:41:06 - Nous avons reçu une injonction ce matin,
00:41:08 du ministère de l'Éducation nationale, nous entendre parler
00:41:10 de Samuel Paty. Nous, bien plus que cela,
00:41:12 avec notre équipe de professeurs
00:41:14 d'Histoire Géographique, nous faisons plein de chapitres sur la liberté
00:41:16 d'expression, la liberté de caricature, etc.
00:41:18 Donc on va même plus loin pour tout
00:41:20 recontextualiser. Mais je pense que là, on va en parler
00:41:22 au conseil de direction lundi matin.
00:41:24 On risque de faire quelque chose, totalement.
00:41:26 - Merci beaucoup,
00:41:28 en tout cas, pour ce témoignage.
00:41:30 J'imagine que...
00:41:32 Vous imaginez...
00:41:34 Déjà, vous devez déjà
00:41:36 penser à ce que vous allez bien pouvoir dire
00:41:38 à vos élèves quand vous allez
00:41:40 les retrouver lundi prochain, Nicolas.
00:41:42 - Dans deux minutes,
00:41:44 quand je vais arriver en cours.
00:41:46 - Et vous savez déjà ce que vous allez leur dire ?
00:41:48 - Je vais leur... Déjà,
00:41:50 je ne pense pas qu'ils soient au courant des faits.
00:41:52 Je vais leur parler, tout simplement.
00:41:54 Je vais laisser parler l'émotion. C'est important que l'émotion
00:41:56 puisse se communiquer.
00:41:58 Et ensuite, toujours, comme je l'ai fait
00:42:00 il y a deux jours à propos des
00:42:02 attentats en Israël,
00:42:04 replacer le contexte, expliquer de façon
00:42:06 très factuelle les choses.
00:42:08 Et après,
00:42:10 le temps politique et le temps médiatique
00:42:12 feront le reste, à nous, professeurs aussi d'histoire-géographie,
00:42:14 de prendre le recul nécessaire.
00:42:16 - Et voilà,
00:42:18 c'est ce qu'on essaye de faire aussi dans cette émission,
00:42:20 même si...
00:42:22 Même si ce n'est pas facile, parce que
00:42:24 le temps médiatique nous amène
00:42:26 à forcément devoir
00:42:28 réagir et exprimer notre
00:42:30 ressenti, alors que
00:42:32 les choses viennent à peine de se dérouler
00:42:34 dans ce collège-lycée d'Arras.
00:42:36 Merci beaucoup, Nicolas, de ce témoignage.
00:42:38 Je voudrais vous retrouver, Thomas Proutot, parce que
00:42:40 Nicolas soulignait, quand même,
00:42:42 un certain nombre de similitudes
00:42:44 avec l'affaire Samuel Paty.
00:42:46 - Oui, parce que, évidemment, c'est
00:42:48 un assassinat, un crime,
00:42:50 à priori terroriste,
00:42:52 qui vise un professeur
00:42:54 de collège, à proximité,
00:42:56 ici, à l'intérieur de son
00:42:58 établissement, donc visé parce
00:43:00 qu'il est professeur. Il y a aussi
00:43:02 l'origine tchétchène de
00:43:04 l'assaillant, il y a aussi le mode opératoire,
00:43:06 le couteau, le couteau qui a porté
00:43:08 un coup profond à la gorge
00:43:10 de ce professeur,
00:43:12 et un autre coup. Il y a l'âge
00:43:14 de l'assaillant, 18 ans pour
00:43:16 Hans Oroff, celui qui avait
00:43:18 assassiné Samuel Paty,
00:43:20 ici, 20 ans,
00:43:22 des gens qui étaient signalés,
00:43:24 qui étaient radicalisés, c'était connu.
00:43:26 Alors, peut-être qu'il faut aussi marquer simplement
00:43:28 les questions qui se posent,
00:43:30 et qui ne seront pas
00:43:32 tout à fait similaires.
00:43:34 Samuel Paty, vous vous en souvenez, a été visé
00:43:36 directement, individuellement,
00:43:38 parce qu'il avait montré, lors
00:43:40 d'un cours sur la laïcité des caricatures
00:43:42 de Charlie Hebdo, qu'il avait...
00:43:44 - Il avait été désigné.
00:43:46 - ...dans un groupe de laïcité éducative.
00:43:48 Suite à ce cours, il avait suggéré à des élèves
00:43:50 qui pouvaient être choqués de sortir.
00:43:52 Il avait été désigné sur les réseaux sociaux.
00:43:54 Ici, tout reste à écrire.
00:43:56 Est-ce que ce professeur
00:43:58 de français, Dominique Bernard,
00:44:00 de lettres, a été choisi,
00:44:02 a été visé par l'assaillant
00:44:04 quand il est rentré,
00:44:06 le premier qu'il a vu, et où est-ce qu'il l'a
00:44:08 effectivement cherché ? On ne le sait pas du tout
00:44:10 à ces termes, mais pour la communauté éducative,
00:44:12 on imagine que, effectivement,
00:44:14 c'est un drame supplémentaire,
00:44:16 un drame terrible qui vient jusqu'au
00:44:18 cœur de l'établissement porter
00:44:20 une attaque au couteau,
00:44:22 une attaque terroriste au couteau.
00:44:24 - Voilà, et on l'a bien perçu, effectivement,
00:44:26 ce choc à travers les propos qu'a tenus
00:44:28 Nicolas, ce professeur
00:44:30 d'histoire géo, qui nous expliquait
00:44:32 aussi qu'il est tenu, d'ailleurs,
00:44:34 chaque année, de faire un exercice
00:44:36 en cas où on simule une intrusion
00:44:38 dans un établissement scolaire.
00:44:40 Merci beaucoup à lui d'avoir témoigné au 30 de décembre.
00:44:42 On marque une courte pause.
00:44:44 On est évidemment avec nos spécialistes.
00:44:46 On va tout vous résumer
00:44:48 dans un instant, et puis ensuite, continuer
00:44:50 de vous écouter réagir
00:44:52 à chaud au 30 de décembre.
00:44:54 A tout de suite, on aura Olivier qui nous appelle
00:44:56 de Calais.
00:44:58 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30
00:45:00 sur RTL.
00:45:02 RTL.
00:45:06 Il est 14h01.
00:45:08 [Musique]
00:45:10 Olivier ainsi que Louis
00:45:14 nous attendent au 30 de décembre. Ils vont réagir
00:45:16 dans un instant, évidemment, à la situation
00:45:18 et à ce qui s'est passé ce matin à Arras.
00:45:20 Mais tout de suite, on résume
00:45:22 toute cette actualité terrible avec vous,
00:45:24 Antoine Cavaliero. - L'immense choc ce matin
00:45:26 à Arras. Un enseignant est gorgé,
00:45:28 tué à coups de couteau au lycée Gambetta.
00:45:30 Sine Duber, l'assaillant,
00:45:32 a été rapidement interpellé.
00:45:34 - L'homme a réussi à pénétrer au sein du
00:45:36 lycée vers 11h, armé d'un couteau.
00:45:38 Il s'en prend à plusieurs personnes
00:45:40 au cri d'Allahou Akbar.
00:45:42 L'attaque a eu lieu en deux temps.
00:45:44 Premier temps devant les lycées, il s'en prend
00:45:46 à un professeur de français qui est tué,
00:45:48 égorgé. Plusieurs coups de couteau
00:45:50 à un autoraxin à la gorge.
00:45:52 Nous avons désormais l'identité
00:45:54 de cette victime. Il s'agit de Dominique
00:45:56 Bernard, professeur de français, âgé
00:45:58 d'une cinquantaine d'années. Il y a
00:46:00 deux autres blessés, un agent
00:46:02 du lycée et un autre enseignant
00:46:04 qui est lui en urgence
00:46:06 relative, c'est-à-dire qu'il est seulement blessé
00:46:08 léger. Pour le moment,
00:46:10 les élèves sont encore confinés à l'intérieur
00:46:12 de l'établissement. Le parquet
00:46:14 antiterroriste a été saisi et
00:46:16 l'auteur a été effectivement interpellé.
00:46:18 - Merci Cindy. Thomas Proutot,
00:46:20 que sait-on à cette heure-ci du profil
00:46:22 de l'assaillant ? - C'était un jeune homme
00:46:24 de 20 ans, un ancien élève de ce groupe
00:46:26 scolaire, connu des policiers.
00:46:28 Lui et ses frères, d'ailleurs,
00:46:30 au moins deux frères sont connus
00:46:32 du commissariat d'Arras pour des faits de délinquance
00:46:34 "habituelles",
00:46:36 mais il est également connu pour radicalisation
00:46:38 puisque l'assaillant
00:46:40 est fiché S pour
00:46:42 radicalisation. On vient
00:46:44 de l'apprendre à l'instant, il a
00:46:46 un autre frère qui est en prison
00:46:48 et ce frère est également
00:46:50 connu des services spécialisés
00:46:52 pour radicalisation. Plusieurs
00:46:54 interpellations ont eu lieu,
00:46:56 d'autres sont en cours actuellement
00:46:58 d'après nos informations, notamment
00:47:00 dans l'entourage familial.
00:47:02 Donc toute la question qui se pose,
00:47:04 c'est effectivement, est-ce que cet acte
00:47:06 était préparé, était connu
00:47:08 de l'entourage ? Est-ce qu'il était isolé ?
00:47:10 Qu'est-ce qui a déclenché le passage
00:47:12 à l'acte ? On sait que le jeune
00:47:14 homme a crié "Allahou Akbar",
00:47:16 on sait qu'il a volontairement visé
00:47:18 un professeur avec
00:47:20 un ou deux couteaux.
00:47:22 Maintenant, les policiers
00:47:24 vont faire tout son entourage, ses perquisitions,
00:47:26 ses téléphones, ses ordinateurs, fouiller
00:47:28 son domicile, interroger ses proches
00:47:30 pour essayer de comprendre qu'est-ce qui a
00:47:32 déclenché ce qu'on appelle un passage
00:47:34 à l'acte, c'est-à-dire un attentat
00:47:36 au cœur de cet établissement scolaire.
00:47:38 Merci Thomas Prout. Je vous propose
00:47:40 à présent d'écouter le témoignage de Taïeb,
00:47:42 élève de ce lycée
00:47:44 Gambetta d'Arras.
00:47:46 Moi, la personne, je l'ai vue juste de loin.
00:47:48 Je n'ai pas pu la reconnaître. J'ai entendu dire
00:47:50 que c'était un Tchétchène. En fait, il n'y a pas
00:47:52 6 000 Tchétchènes dans notre ville.
00:47:54 On sait que la personne est islamiste
00:47:56 parce qu'elle était connue pour des faits islamistes.
00:47:58 Moi, je fais du basket et souvent,
00:48:00 je sors m'entraîner au terrain avec de la musique.
00:48:02 Et lui, quand il passe,
00:48:04 il est vraiment en mode "pas de musique,
00:48:06 pas de tout ce qui
00:48:08 est hors religion, non".
00:48:10 Du coup, il me voyait avec de la musique,
00:48:12 il venait, il était n'imma baffe. Il me disait "non, t'écoutes
00:48:14 pas de la musique" alors que je ne le connais ni Dadan, ni Dev.
00:48:16 Je ne le connais vraiment pas.
00:48:18 Et du coup, je ne sais pas, c'est une personne
00:48:20 vraiment bizarre. Elle était vraiment
00:48:22 enfermée sur elle-même. Taïeb, élève de ce
00:48:24 lycée d'Arras, et on vous retrouve
00:48:26 devant les grilles de l'établissement,
00:48:28 Franck Hansen, les élèves sortent
00:48:30 au compte-gouttes actuellement
00:48:32 et on l'imagine complètement sous le choc.
00:48:34 Oui, beaucoup d'émotion ici.
00:48:36 Nous sommes à quelques centaines de mètres
00:48:38 de l'établissement de la cité scolaire
00:48:40 Gambetta. Près de 2 000 élèves, collèges,
00:48:42 lycées, en plein centre-ville d'Arras
00:48:44 où les parents sont tenus
00:48:46 à distance, là devant un périmètre de sécurité.
00:48:48 Les parents qui retrouvent, vous l'imaginez,
00:48:50 avec beaucoup de soulagement, leurs enfants,
00:48:52 les élèves qui sortent au compte-gouttes,
00:48:54 qui sont pour certains en pleurs,
00:48:56 beaucoup d'émotion,
00:48:58 qui ont assisté. Les élèves nous racontent
00:49:00 qu'ils ont vu cet assaillant
00:49:02 poignarder le professeur
00:49:04 de français à l'entrée de l'établissement,
00:49:06 puis s'attaquer à d'autres
00:49:08 enseignants.
00:49:10 Une élève me disait tout à l'heure qu'elle a vu
00:49:12 cet assaillant, les couteaux à la main,
00:49:14 qui a voulu peut-être s'en prendre à elle,
00:49:16 mais en tout cas, un enseignant
00:49:18 de professeur de sport qui s'est interposé
00:49:20 pour la protéger. Beaucoup d'émotion,
00:49:22 beaucoup de dignité
00:49:24 chez ses parents,
00:49:26 qui ne pensaient pas un tel acte
00:49:28 ici dans cet établissement d'Arras,
00:49:30 en plein centre-ville. Et on imagine
00:49:32 qu'il y aura aussi une cellule psychologique
00:49:34 qui sera mise en place dès cet après-midi,
00:49:36 ou en tout cas au moins pour la semaine prochaine.
00:49:38 - Franck Hanson en direct
00:49:40 de ce lycée Gambetta d'Arras.
00:49:42 Emmanuel Macron
00:49:44 est attendu sur place dans les prochaines
00:49:46 minutes. Thomas Lepré. - Oui, d'ici
00:49:48 une grosse quinzaine de minutes, Emmanuel Macron
00:49:50 sera dans ce lycée Gambetta
00:49:52 avec Gabriel Attal et Gérald Darmanin,
00:49:54 les deux ministres de l'Intérieur
00:49:56 et de l'Éducation Nationale, qui ont demandé ce matin
00:49:58 à ce que la sécurité aux abords des établissements
00:50:00 scolaires soit renforcée.
00:50:02 C'est désormais le cas. L'exécutif
00:50:04 ce matin a entièrement tourné
00:50:06 vers ce drame. Elisabeth Borne, en route pour Orléans,
00:50:08 a fait demi-tour pour retourner
00:50:10 à Matignon et poursuivre
00:50:12 l'avancée de ce dossier. L'Assemblée Nationale, elle,
00:50:14 a interrompu ses travaux. Ils reprendront
00:50:16 dans une heure le tout, dans un contexte,
00:50:18 on le rappelle, d'inquiétude. Il est évidemment
00:50:20 trop tôt, surtout, on le rappelle,
00:50:22 depuis ce matin, pour faire un lien avec ce qui se passe en ce moment
00:50:24 dans la bande de Gaza. Mais hier,
00:50:26 Emmanuel Macron a appelé
00:50:28 à l'unité nationale face
00:50:30 à ce qui se passe en ce moment au Proche-Orient.
00:50:32 On ne peut pas s'empêcher
00:50:34 de faire le lien, ou au moins,
00:50:36 de poser les questions. Et puis, avec également
00:50:38 ce parallèle, trois ans après la disparition
00:50:40 de Samuel Paty, qui avait à l'époque
00:50:42 ébranlé toute la classe politique.
00:50:44 - Merci Thomas Dépré, vous en parliez.
00:50:46 Ce conflit entre Israël et
00:50:48 le Hamas. L'armée
00:50:50 israélienne qui ordonne l'évacuation
00:50:52 de tous les civils de la ville
00:50:54 de Gaza. Un million de personnes
00:50:56 qui doivent fuir vers le sud de l'enclave.
00:50:58 Nous sommes au septième jour.
00:51:00 Des combats qui ont fait des milliers de morts.
00:51:02 Au moins 1300 côtés israéliens,
00:51:04 plus de 1500 côtés palestiniens.
00:51:06 La bande de Gaza bombardée.
00:51:08 Selon le Hamas, 13
00:51:10 otages ont été tués, dont des
00:51:12 étrangers. Dans l'actualité, également
00:51:14 le rugby. Antoine Dupont sera
00:51:16 bien titulaire dimanche contre l'Afrique du
00:51:18 Sud. Le capitaine du 15 de
00:51:20 France qui l'assure, il est en pleine capacité
00:51:22 de ses moyens physiques. Et puis,
00:51:24 du foot aussi, la France peut se qualifier
00:51:26 dès ce soir pour l'Euro 2024.
00:51:28 Les Bleus affronteront les Pays-Bas à 20h45.
00:51:30 Le match a suivi dans RTL Foot dès 20h30.
00:51:32 - Merci Antoine Cavallero. On va vous retrouver
00:51:34 tout de suite au 3210. Mais Thomas Ploutot,
00:51:36 vous revenez au studio avec donc une nouvelle
00:51:38 information. - Des informations extrêmement
00:51:40 importantes que vient de nous donner
00:51:42 le ministère de l'Intérieur.
00:51:44 L'assaillant qui a tué Dominique
00:51:46 Bernard, le jeune homme de
00:51:48 20 ans, connu et radicalisé, était en fait
00:51:50 activement suivi et
00:51:52 surveillé par la DGSI
00:51:54 depuis plusieurs jours. Il était l'objet de
00:51:56 surveillance physique, de surveillance téléphonique.
00:51:58 Mais aucun signal
00:52:00 n'avait été détecté. Il a été
00:52:02 contrôlé hier. Rien n'a
00:52:04 lui reproché. Il est passé soudainement
00:52:06 à l'acte. Ce qui a empêché
00:52:08 ou rendu difficile sa neutralisation,
00:52:10 c'est ce que nous dit le ministère
00:52:12 de l'Intérieur, qui fait acte de
00:52:14 transparence. Cet homme était donc
00:52:16 suspect d'un passage à l'acte immédiat.
00:52:18 Et c'est ce qui s'est produit. - Alors ça, c'est évidemment
00:52:20 une information très
00:52:22 importante. C'est même déjà
00:52:24 un premier rebondissement.
00:52:26 On a même, enfin voilà, dans ce qui est
00:52:28 seulement le début
00:52:30 de l'enquête. Mais donc, vous nous
00:52:32 apprenez, et on va y revenir, parce que
00:52:34 vous restez avec nous Thomas Ploutot,
00:52:36 que l'assassin
00:52:38 de cet enseignant, Dominique
00:52:40 Bernard, était non seulement
00:52:42 fiché S, mais activement
00:52:44 surveillé
00:52:46 et suivi depuis plusieurs jours.
00:52:48 Et c'est-à-dire que... - Depuis cet été.
00:52:50 - Voilà. Et sans doute
00:52:52 hier encore. Donc on va en parler.
00:52:54 Évidemment, au 3210,
00:52:56 ça change aussi
00:52:58 la donne, cette information RTL qu'on vient
00:53:00 de vous donner. A tout de suite.
00:53:02 Jusqu'à 14h30
00:53:04 Vincent Parizeau vous donne
00:53:06 la parole sur RTL.
00:53:08 Jusqu'à 14h30
00:53:12 Les auditeurs ont la parole avec
00:53:14 Vincent Parizeau sur RTL.
00:53:16 - C'est évidemment une édition spéciale des auditeurs
00:53:18 ont la parole. Vous l'avez, la parole, mais l'actualité
00:53:20 se fait en direct, vous l'avez compris.
00:53:22 Après ce nouveau
00:53:24 drame, acte terroriste
00:53:26 ce matin,
00:53:28 dans un collège lycée
00:53:30 d'Arras,
00:53:32 où un enseignant, Dominique Bernard,
00:53:34 a donc été tué, égorgé
00:53:36 par un assaillant qui a également fait
00:53:38 deux blessés, dont un qui est
00:53:40 entre la vie et la mort, un autre blessé
00:53:42 plus légèrement.
00:53:44 Un homme qui a crié "Alaou Akbar"
00:53:46 dont on sait de plus en plus de choses.
00:53:48 Mais là, Thomas Proutaud,
00:53:50 évidemment, je reviens vers vous,
00:53:52 parce qu'il faut bien évoquer
00:53:54 cette information RTL que vous nous donniez.
00:53:56 Cet assaillant,
00:53:58 non seulement il était fiché S,
00:54:00 mais il était suivi de près
00:54:02 et de très près. - Il était suivi
00:54:04 d'extrêmement près depuis
00:54:06 cet été par notamment
00:54:08 la DGSI, la Direction Générale de la
00:54:10 Sécurité Intérieure, qui avait
00:54:12 détecté la possibilité
00:54:14 d'un passage à l'acte et qui avait donc mis en place,
00:54:16 nous dit-on, des surveillances, des multiples
00:54:18 techniques de renseignement, c'est-à-dire
00:54:20 des surveillances actives.
00:54:22 Il était l'objet d'écoute, il faisait l'objet de
00:54:24 surveillance physique.
00:54:26 Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Nous dit-on,
00:54:28 encore une fois, ces derniers jours,
00:54:30 il n'avait pas,
00:54:32 comment dire, aucun signe
00:54:34 n'avait pu être détecté, malgré toutes ces
00:54:36 surveillances, rien n'apparaissait, il n'était donc pas
00:54:38 été, comment dire,
00:54:40 suspect d'un passage à l'acte immédiat.
00:54:42 C'est évidemment une information qui devra être précisée,
00:54:44 qui était absolument
00:54:46 frappante, car comment est-il
00:54:48 possible que cet homme surveillé à ce point
00:54:50 ait pu passer à l'acte soudainement ?
00:54:52 C'est justement ce mot qui est employé, son
00:54:54 passage à l'acte soudain
00:54:56 n'a pas permis, a rendu difficile
00:54:58 sa neutralisation.
00:55:00 On apprend également qu'il a été contrôlé
00:55:02 hier, encore une fois, et qu'il
00:55:04 n'avait absolument pas,
00:55:06 il n'y avait pas d'infraction à lui reprocher.
00:55:08 Encore une, d'autres
00:55:10 informations, peut-être
00:55:12 pour le contexte,
00:55:14 effectivement, on parlait de son frère,
00:55:16 qui est actuellement en détention.
00:55:18 Ce frère lui-même avait été interpellé
00:55:20 à l'été 2019
00:55:22 pour un projet d'attentat
00:55:24 déjoué à Paris.
00:55:26 Puis de nouveau interpellé
00:55:28 récemment,
00:55:30 cette année, pour apologie du terrorisme
00:55:32 et condamné il y a quelques mois pour cela.
00:55:34 Donc ce n'est pas un individu,
00:55:36 c'est une famille qui était
00:55:38 radicalisée, en tout cas pour
00:55:40 partie, et qui était non seulement
00:55:42 radicalisée, mais qui était dans
00:55:44 une logique de passage à l'acte
00:55:46 terroriste, qui a donc été
00:55:48 à l'origine de la mort de ce
00:55:50 professeur de français, Dominique Bernard.
00:55:52 - C'est évidemment
00:55:54 une information, ce sont
00:55:56 des informations qui vont faire
00:55:58 énormément réagir, au-delà
00:56:00 de l'émotion, évidemment
00:56:02 on est encore frappé,
00:56:04 on est encore sous le choc
00:56:06 de cet assassinat
00:56:08 d'un enseignant,
00:56:10 encore une fois, on est presque trois ans, je vous rappelle,
00:56:12 après le drame de Samuel
00:56:14 Paty, cet homme
00:56:16 qui a été égorgé
00:56:18 ce matin, ce prof
00:56:20 de français Dominique Bernard,
00:56:22 égorgé par un
00:56:24 homme d'une vingtaine d'années, d'origine
00:56:26 tchétchène, fiché S, radicalisé,
00:56:28 et comme
00:56:30 nous le disait à l'instant Thomas Proutot, qui faisait
00:56:32 l'objet d'un suivi récent.
00:56:34 Il était physiquement
00:56:36 suivi par les services
00:56:38 de renseignement, et hier encore,
00:56:40 il avait fait l'objet d'un contrôle.
00:56:42 On aura l'occasion
00:56:44 d'y revenir évidemment
00:56:46 tout au long, jusqu'à la fin de cette édition spéciale.
00:56:48 Je voudrais qu'on donne la parole à
00:56:50 Olivier qui attend depuis un certain temps
00:56:52 au 3210, et qui veut réagir
00:56:54 évidemment à ce
00:56:56 drame épouvantable de Daraz. Bonjour Olivier.
00:56:58 - Bonjour Vincent.
00:57:00 - Bienvenue.
00:57:02 - Alors moi je voulais dire, je suis sous le
00:57:04 choc bien sûr, triste, et
00:57:06 en colère. Mais
00:57:08 en premier lieu, laissons faire
00:57:10 l'enquête par les
00:57:12 policiers spécialisés,
00:57:14 à savoir
00:57:16 est-ce que c'est un acte individuel
00:57:18 qui lui a
00:57:20 pris comme ça, ou à savoir
00:57:22 est-ce un acte
00:57:24 de cause à effet
00:57:26 de ce qui s'est passé en Israël ?
00:57:28 Comment diter ?
00:57:30 Et là je dirais que
00:57:32 ça ne m'étonne qu'à moitié. Voilà. Malheureusement.
00:57:34 - Comment diter ? Ou on peut peut-être aussi
00:57:36 imaginer que ça soit un peu
00:57:38 l'étincelle, c'est-à-dire que
00:57:40 ce qui se passe en Israël fait
00:57:42 écho, fait sens dans la tête
00:57:44 de ce terroriste,
00:57:46 et l'incite à passer à l'acte. Je ne sais pas,
00:57:48 ce n'est qu'une hypothèse évidemment.
00:57:50 - Oui, oui, c'est des hypothèses.
00:57:52 Mais moi ça ne m'étonne qu'à moitié.
00:57:54 Comment diter ?
00:57:56 Ou non ? Parce que nous avons
00:57:58 un certain nombre de gens fichés S,
00:58:00 et puis sur un coup de folie,
00:58:02 voilà, peuvent
00:58:04 comment dirais-je, passer à l'acte.
00:58:06 - Oui ça s'est vu, sur ordre.
00:58:08 C'est ça que vous voulez dire aussi.
00:58:10 - Voilà, et bon,
00:58:12 suite, bien sûr, parce que
00:58:14 M. Macron a pris
00:58:16 part pour l'Israël, a condamné le Hamas,
00:58:18 hier soir, dans son discours.
00:58:20 Il a fait un discours sans se compromettre,
00:58:22 sans s'exposer beaucoup.
00:58:24 Bien sûr, il a
00:58:26 insisté sur le fait de rester en unis,
00:58:28 sous-entendu politiquement parlant,
00:58:30 et surtout au vu de la communauté juive
00:58:32 et musulmane en France.
00:58:34 Que ça ne tourne pas au désordre. Mais bon,
00:58:36 ça a été plus vite que la musique,
00:58:38 avec ce fait, malheureusement,
00:58:40 de ce matin. - C'est un petit peu
00:58:42 le scénario
00:58:44 catastrophe, quelques heures seulement
00:58:46 après cette intervention du Président,
00:58:48 où il appelle à
00:58:50 l'unité républicaine.
00:58:52 - Il appelait à calmer le jeu directement.
00:58:54 Tout à fait. Voilà, voilà.
00:58:56 - Merci beaucoup, Olivier.
00:58:58 On est tous abasourdis,
00:59:00 on est tous sous le choc.
00:59:02 On n'imaginait pas, trois ans après
00:59:04 le drame
00:59:06 Samuel Paty, on n'imaginait pas
00:59:08 revivre cela
00:59:10 dans un établissement scolaire,
00:59:12 avec cette intrusion
00:59:14 d'un homme armé au couteau
00:59:16 qui égorge un enseignant,
00:59:18 le tue donc et s'en prend à
00:59:20 deux autres. Louis voulait également
00:59:22 réagir au 3210. Vous êtes avec nous,
00:59:24 Louis ? - Oui, tout à fait.
00:59:26 Bonjour. - Bonjour, bienvenue.
00:59:28 Vous nous appelez de Touraine, je crois.
00:59:30 - C'est ça, exactement, oui.
00:59:32 - Qu'est-ce que vous avez
00:59:34 sur le cœur ?
00:59:36 Qu'est-ce que vous avez envie de dire ?
00:59:38 On n'est encore que quelques heures après ce drame.
00:59:40 - Oui, d'abord, ce qui me vient
00:59:42 tout de suite, c'est un sentiment naturel,
00:59:44 c'est de la colère.
00:59:46 C'est de la colère parce que
00:59:48 vous disiez, je peux comprendre ce que vous dites,
00:59:50 qu'on n'imaginait pas que ça pouvait arriver
00:59:52 une nouvelle fois, mais moi,
00:59:54 j'avoue que je n'étais pas très loin de mon imagination.
00:59:56 Ça fait quand même beaucoup d'actes isolés.
00:59:58 Donc, je pense
01:00:02 que malheureusement, ça arrivera plus en plus
01:00:04 souvent, et plus le temps passe, plus ça arrive souvent.
01:00:06 Donc, très en colère,
01:00:08 c'est un drame. Bien sûr, il faut saluer d'abord
01:00:10 ce professeur, cet enseignant
01:00:12 qui a été tué
01:00:14 dans le cadre de l'exercice de son travail.
01:00:16 Visiblement,
01:00:18 il aurait, j'en sais rien, mais
01:00:20 au premier faisceau d'indice,
01:00:22 laisse croire qu'il aurait été ciblé
01:00:24 pour sa qualité
01:00:26 de professeur, a priori.
01:00:28 - Vous avez eu ces informations
01:00:30 dans les médias ?
01:00:32 - Dans les médias, effectivement.
01:00:34 J'ai écouté tout à l'heure ce qui était dit
01:00:36 sur RTL, c'est que visiblement,
01:00:38 il cherchait un professeur, puisqu'il n'y aurait pas eu
01:00:40 d'attaques sur des élèves,
01:00:42 a priori, encore une fois.
01:00:44 - Ce qui est certain, c'est que
01:00:46 les élèves n'ont pas été pris pour cibles.
01:00:48 - C'est ça.
01:00:50 - Après, ça ouvre la voie
01:00:52 à toutes les interprétations,
01:00:54 et on rappelle encore une fois
01:00:56 qu'on est trois ans, presque jour pour jour,
01:00:58 après le drame de Samuel Paty,
01:01:00 on en parlait tout à l'heure
01:01:02 avec Thomas Proutot,
01:01:04 beaucoup de similitudes,
01:01:06 même si ce n'est pas que similitudes,
01:01:08 il y a aussi des différences.
01:01:10 On aura l'occasion d'y revenir.
01:01:12 Vous avez des enfants, j'imagine,
01:01:14 qui sont scolarisés ?
01:01:16 - Oui, oui, oui, j'ai des enfants scolarisés,
01:01:18 j'ai peur pour eux.
01:01:20 J'ai peur pour eux, j'ai peur pour mon épouse
01:01:22 qui est enseignante aussi.
01:01:24 Mais bon, du coup,
01:01:26 il n'y a plus de confiance.
01:01:28 Ça fait un attentat islamiste de plus,
01:01:30 c'est quand même le gros point commun
01:01:32 qu'il y a avec l'assassinat de Samuel Paty.
01:01:34 Et c'est aussi le jour,
01:01:36 vous disiez, c'est à peu près trois ans
01:01:38 après son assassinat,
01:01:40 c'est aussi le jour où,
01:01:42 et sans faire de lien de cause à effet,
01:01:44 on ne sait pas encore,
01:01:46 mais c'est le jour où le chef du Hamas,
01:01:48 Khaled Béchal, a demandé
01:01:50 à ce qu'il y ait une journée du djihad international.
01:01:52 Alors du coup, bon, ça fait beaucoup.
01:01:54 Ça fait effectivement tout un faisceau
01:01:56 de présomption.
01:01:58 On va conclure de la manière
01:02:00 avec laquelle vous aviez commencé votre intervention,
01:02:02 à savoir qu'on va laisser aussi
01:02:04 l'enquête progresser
01:02:06 et les informations nous parvenir
01:02:08 afin d'être confirmés
01:02:10 et validés. On y met un point d'honneur
01:02:12 ici à RTL.
01:02:14 Merci beaucoup de votre appel, Louis.
01:02:16 On marque une courte pause et on se retrouve avec vous
01:02:18 au 3210.
01:02:20 Les auditeurs ont la parole
01:02:22 avec Vincent Parizeau sur RTL.
01:02:24 Les auditeurs ont la parole
01:02:26 avec Vincent Parizeau sur RTL.
01:02:28 Bien sûr, une édition spéciale
01:02:30 et on revient en détail
01:02:32 avec les informations qu'on est en mesure
01:02:34 de vous livrer
01:02:36 et avec Franck Hansen qui est
01:02:38 sur place devant ce lycée où, je vous le rappelle,
01:02:40 ce matin, vers 11h, un professeur de lettres
01:02:42 a été tué, égorgé par un assaillant
01:02:44 qui a crié à la WACBAR,
01:02:46 qui a également fait deux blessés,
01:02:48 un employé qui est en urgence absolue
01:02:50 actuellement,
01:02:52 un professeur d'éducation physique
01:02:54 qui est en urgence relative.
01:02:56 Le parquet national terroriste a été
01:02:58 saisi, on n'en sait plus sur leur profil,
01:03:00 sur le profil de l'assaillant
01:03:02 et globalement de la famille
01:03:04 de l'assaillant. On va y revenir dans un instant,
01:03:06 mais on vous retrouve, Franck Hansen, parce que vous êtes
01:03:08 sur place où j'imagine que l'émotion est toujours aussi
01:03:10 intense devant ce lycée.
01:03:12 Oui, Vincent, émotion intense,
01:03:14 oui, devant cette cité scolaire Gambetta
01:03:16 ici à Arras, en plein centre-ville,
01:03:18 où le périmètre de sécurité
01:03:20 est toujours maintenu, évidemment, où tout le quartier
01:03:22 autour de ce collège-lycée
01:03:24 reste bouclé avec un important
01:03:26 déploiement de forces de l'ordre,
01:03:28 alors que les élèves qui sont restés confinés
01:03:30 un long moment, depuis 11 heures,
01:03:32 depuis le début de cette attaque, ils sont restés
01:03:34 confinés dans leur classe,
01:03:36 sont actuellement en train de sortir au camp de goutte
01:03:38 et retrouvent leurs parents,
01:03:40 on l'imagine, avec beaucoup de soulagement, beaucoup d'émotion,
01:03:42 certains élèves qui tombent en larmes
01:03:44 dans les bras de leurs parents pour raconter ce qu'ils ont vu.
01:03:46 Ils ont assisté, pour certains,
01:03:48 à cette attaque de cet agresseur,
01:03:50 cet homme qui s'en est pris violemment
01:03:52 à plusieurs enseignants, à plusieurs
01:03:54 personnels de l'établissement, dans la cour
01:03:56 de la cité scolaire,
01:03:58 après avoir poignardé, après avoir
01:04:00 égorgé un professeur de français
01:04:02 à l'entrée de l'établissement.
01:04:04 J'ai croisé aussi un professeur
01:04:06 de philo ici, devant la cité,
01:04:08 qui nous expliquait que
01:04:10 cet assaillant
01:04:12 a voulu s'en prendre à lui
01:04:14 et lui a demandé, clairement,
01:04:16 s'il était professeur d'histoire.
01:04:18 Ça l'a interpellé, ça lui a fait penser
01:04:20 à l'affaire Paty.
01:04:22 Beaucoup d'émotion, toujours, ici,
01:04:24 devant cet établissement, alors que, justement,
01:04:26 hasard du calendrier, dans l'établissement
01:04:28 hier, il y avait eu une sorte d'exercice
01:04:30 pour rappeler un petit peu
01:04:32 les consignes de sécurité et les problèmes terroristes.
01:04:34 - Un exercice dont nous parlait
01:04:36 un autre prof d'histoire, Géo.
01:04:38 Vous restez évidemment sur place, Frank Hansen,
01:04:40 vous interviendrez tout au long de cet après-midi.
01:04:42 Je vous retrouve, Thomas Proutot,
01:04:44 parce que vous nous avez donné une information RTL
01:04:46 de très haute importance
01:04:48 sur le profil de cet homme.
01:04:50 Il était
01:04:52 surveillé de très près.
01:04:54 - Il faisait l'objet de ce qu'on appelle
01:04:56 un suivi actif de la DGSI,
01:04:58 donc le service fer de lance de la lutte
01:05:00 antiterroriste. Attention,
01:05:02 un service actif, ça veut dire quoi ? Ça veut dire faire l'objet
01:05:04 de multiples techniques de renseignement
01:05:06 autorisées par les magistrats.
01:05:08 Écoute, filature, surveillance
01:05:10 physique. Quand cela se produit, cela veut dire
01:05:12 que l'on a un doute très poussé.
01:05:14 On redoute éventuellement
01:05:16 que cet individu, du fait de sa radicalisation,
01:05:18 qui était d'ailleurs parfaitement publique,
01:05:20 on l'a entendu dans les témoignages, on l'a entendu au travers
01:05:22 de son professeur de boxe, il faisait la prière
01:05:24 dès qu'il le pouvait, enfin partout
01:05:26 il se trouvait, et il évitait toutes les activités
01:05:28 considérées comme contraires à l'islam.
01:05:30 Donc cela a entraîné une séquence
01:05:32 de surveillance ultra-active
01:05:34 pour voir s'il y a un risque de passage à l'acte.
01:05:36 Il a été contrôlé hier, nous dit-on,
01:05:38 mais, mais,
01:05:40 et c'est là que les questions vont se poser,
01:05:42 et bien cela n'avait pas fait
01:05:44 apparaître de velléité
01:05:46 de passage à l'acte, en tout cas qui n'ont pas
01:05:48 pu être détectés, il n'y avait pas d'infraction
01:05:50 à reprocher. Il a
01:05:52 soudainement pris ce couteau ce matin,
01:05:54 nous dit-on, malgré cette surveillance
01:05:56 et il a poignardé. - Et on sait que l'entourage
01:05:58 aussi était très surveillé, et notamment
01:06:00 son père. - Alors son père était
01:06:02 surveillé, en fait on apprend même
01:06:04 qu'il a été expulsé
01:06:06 en 2018 vers la Russie,
01:06:08 le pays de naissance de toute la famille.
01:06:10 Son frère avait été interpellé
01:06:12 en 2019 pour un projet d'attentat
01:06:14 déjoué, puis pour
01:06:16 apologie du terrorisme, il y a
01:06:18 deux autres frères et deux soeurs,
01:06:20 beaucoup d'interpellations en cours
01:06:22 dans la famille, c'est donc,
01:06:24 voilà, c'est donc non seulement lui et son entourage
01:06:26 qui sont aujourd'hui
01:06:28 aux mains du service antiterroriste et de la police judiciaire.
01:06:30 - Merci, et puis un mot,
01:06:32 Thomas Dépré, le président attendu sur place.
01:06:34 - Oui, Emmanuel Macron qui sera là-bas
01:06:36 d'ici une quinzaine de minutes maintenant,
01:06:38 alors que déjà les réactions politiques ont lieu,
01:06:40 les républicains demandent à Emmanuel Macron
01:06:42 d'activer l'état d'urgence, et Jordan Bardella
01:06:44 demande que tout soit mis en œuvre
01:06:46 pour éradiquer l'islamisme.
01:06:48 Voilà pour les premières réactions, on aura l'occasion
01:06:50 d'y revenir ce soir. - Évidemment, toute la rédaction
01:06:52 d'RTL est mobilisée
01:06:54 ce soir dès 18h, une édition
01:06:56 spéciale
01:06:58 que je vous présenterai, par Yoncalé,
01:07:00 pour évidemment vous tenir informé
01:07:02 des derniers développements
01:07:04 de ces événements dramatiques
01:07:06 qui se sont déroulés en fin de matinée
01:07:08 à Arras. Il est 14h28,
01:07:10 dans cette actualité
01:07:12 on ne peut plus mouvementer,
01:07:14 on se retrouve pour l'heure du crime.
01:07:16 - C'est un peu compliqué, mais l'heure du crime c'est à 14h30,
01:07:18 et c'est tout de suite, on va partir aux Etats-Unis
01:07:20 avec l'homme qui a inspiré le film
01:07:22 "Psychose", et puis également le film
01:07:24 "Massacre à la tronçonneuse".
01:07:26 - Merci beaucoup, vous ne l'avez pas entendu,
01:07:28 mais je tiens à la remercier parce qu'elle est là aussi
01:07:30 pour cette émission, Lisa Marie Marques,
01:07:32 ainsi que Damien Péchiot, qui était aux manettes
01:07:34 à ce soir 18h.
01:07:36 [Musique]
01:07:38 RTL
01:07:40 - Bonjour, c'est Ophélie Meunier.
01:07:42 - Le journal inattendu sur RTL.
01:07:44 - Chaque samedi, retrouvons-nous pendant une heure en direct
01:07:46 sur RTL à 12h30 pour le
01:07:48 journal inattendu. Les informations du jour
01:07:50 avec les reportages éclairants de la rédaction
01:07:52 et un invité qui nous livre son regard
01:07:54 sur l'actualité. Le journal inattendu,
01:07:56 c'est tous les samedis, en direct à 12h30
01:07:58 sur RTL. - Vous avez manqué
01:08:00 une émission ? Retrouvez-la sur RTL.fr
01:08:02 et l'application RTL.
01:08:04 RTL.

Recommandée