PARTIE #1 - TW : Ce témoignage traite de sujets de violence qui peuvent heurter certain·es d’entre vous.
Pour cette journée mondiale de la santé mentale, @musaetomorrow a recueilli le témoignage de @popslay qui nous parle de son rapport à la santé mentale.
Guillaume s'est lancé sur Youtube en 2021 avec sa chaîne "popslay" où il décrypte la musique pop, sa passion depuis toujours. Une activité dans laquelle il s'épanouit et qui l'aide indirectement à combattre sa dépression. En 2013, il développe de la phobie sociale à la suite d'un évènement violent. Au fil des années et grâce à la thérapie, il réussit à l'apprivoiser bien qu’elle ne soit pas complètement éradiquée. En 2020, ses troubles refont surface et il tombe dans la dépression. Il décide alors de quitter son travail dans l'industrie musicale afin de se soigner. Le traitement médicamenteux, qu’il prend depuis lors, lui a permis de passer à l'action et de lancer son auto-entreprise, de combattre l'anxiété et surtout de vivre plus sereinement face à la dépression. Aujourd'hui, il décide de parler librement de sa santé mentale auprès de sa communauté avec pour objectif de déstigmatiser tout ce qui gravite autour de celle-ci.
STAY TUNED pour les prochains témoignages « Tu n’es pas seul·e » et suivez les contenus quotidiens de mūsae pendant ce mois de la santé mentale.
Direction : @musaetomorrow
Journaliste : @christelle_tissot
Production et montage vidéo : @musaetomorrow @pauline.lcmt
DA by : @musaetomorrow @_siobhankeane_
Motion design : @adrienlopes
Retrouvez-nous sur :
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ÉducationTranscription
00:00 Il est possible d'avoir des troubles de santé mentale, d'être anxieux, de traverser une
00:08 dépression, mais de pour autant réussir à s'en sortir, avoir une vie "normale",
00:12 avoir une vie sociale, l'amour tant qu'on y est, un travail.
00:15 Bonjour à tous, je m'appelle Guillaume Oglia, j'ai 30 ans.
00:24 Je raconte des histoires sur Internet, notamment sur YouTube, sous le nom de Popslay, où je
00:28 décrypte la musique pop.
00:30 La musique a toujours été ma plus grande passion.
00:32 J'en ai fait mon travail quelques années en label et aujourd'hui j'ai décidé de
00:37 changer de posture, une posture qui me convient beaucoup mieux, celle du créateur de contenu,
00:41 donc une posture plus indépendante mais qui me rend plus heureux aujourd'hui.
00:44 J'ai toujours été un enfant très timide et réservé.
00:51 À partir du moment où l'adolescence a commencé à m'ouvrir ses portes, ça a été
00:53 un peu plus sombre, c'est-à-dire que j'ai commencé à perdre confiance en moi et à
00:56 détester le reflet que je voyais dans le miroir, ce qui est toujours un peu le cas
01:00 aujourd'hui mais ça va beaucoup mieux.
01:02 Là où j'ai commencé à imposer un terme sur tous les troubles que je pouvais avoir,
01:07 c'était en 2013 lorsque j'avais 20 ans, ce qui fait suite à un événement traumatique.
01:13 En fait, je me suis vu changer intrinsèquement et profondément.
01:18 Mon attitude changeait et je l'ai vu de mes propres yeux.
01:22 C'est là que j'ai commencé à me poser des questions et à me dire qu'est-ce qui
01:25 se passe dans ma tête.
01:26 J'ai tout simplement fait ce qui finalement n'est pas à faire, c'est-à-dire regarder
01:30 dans les forums les plus sombres d'Internet en faisant le cahier des charges des troubles
01:35 qu'on peut ressentir.
01:36 C'est là que j'ai commencé à trouver ce mot, ce terme, la phobie sociale.
01:40 C'est un terme qui peut effrayer parce qu'on se dit « merde, j'ai peur des gens, j'ai
01:45 peur des interactions ». Ça a commencé à devenir de plus en plus intense, ce qui
01:50 fait que j'ai commencé à avoir des pensées obsessionnelles, à ne pas me sentir à l'aise
01:55 quand je prenais le métro.
01:56 J'ai commencé à prendre le taxi pour aller à l'école, j'ai commencé à prendre
01:59 le taxi pour aller voir mon psy.
02:01 Des choses qui peuvent paraître simples et banales, telles que se lever de sa table lorsqu'on
02:07 prend un verre avec un ami et de devoir se lever pour aller aux toilettes, c'était
02:10 une épreuve pour moi.
02:11 Ou même d'être debout devant un passage piéton et de rester statique, comme ça,
02:14 c'était difficile.
02:15 Toutes ces choses-là, et encore, ce n'est qu'une infime partie de ce qui a pu m'arriver,
02:21 c'est que ça a commencé à prendre de l'ampleur et à être envahissant.
02:24 Je commençais à faire beaucoup d'angoisse, des crises d'angoisse, à avoir le souffle
02:29 un peu coupé, à ne pas me sentir à l'aise avec la foule ou tout simplement même avec
02:33 des amis à moi.
02:34 J'avais le regard fuyant, je faisais ce qu'on appelle des évitements, c'est-à-dire que
02:37 je n'allais plus forcément à des événements, à des soirées ou même des promenades avec
02:41 des amis, des choses vraiment simples de la vie.
02:43 C'est là que j'ai commencé à comprendre qu'il fallait consulter et me faire aider.
02:48 Il y a eu quelque chose en particulier qui a trigger.
02:55 Effectivement, comme je disais, j'ai toujours été timide et réservé, mais ça n'a jamais
02:59 été un vrai sujet.
03:01 Pour moi, j'étais juste un enfant timide et réservé, il n'y a pas de mal à ça.
03:04 Les personnes timides ne sont pas des personnes faibles, c'est juste qu'elles sont telles
03:08 qu'elles.
03:09 Là où ça a commencé à devenir un sujet, c'est lorsque j'ai eu 20 ans et qu'il y
03:13 a eu tous ces troubles qui ont commencé à emboîter le pas.
03:15 Ça a fait suite à une agression qui a eu lieu en 2013, ça va bientôt faire 10 ans.
03:22 Un soir d'été à Barcelone, je rentrais chez moi de soirée, je l'avoue, inhibée
03:29 par l'alcool.
03:30 J'étais seul, j'avais 20 ans, je rentrais chez moi, il était très tard ou très tôt,
03:35 ça dépend comment on voit les choses.
03:38 J'ouvre la porte et je me prends des coups, je suis roué de coups.
03:43 Je vois des ombres autour de moi, il y a peut-être 5, 6, 7 personnes, je ne saurais même pas
03:48 le décrire.
03:49 Tant ça a été furtif, tant j'ai été choqué, tant j'ai été aussi sous l'emprise
03:54 de l'alcool.
03:55 D'un côté, je me dis peut-être heureusement parce que je n'ai pas pris conscience de
03:58 ce qui m'arrivait à l'instant T.
04:01 Et tout est très furtif, je sens les coups et je me laisse faire puisque je ne suis pas
04:06 en position de force.
04:07 Il y a 6 ou 7 personnes autour de moi, je suis bourré, je ne vois rien, je me prends
04:13 des coups, je ne peux rien faire donc je me laisse faire.
04:16 Et je sens des mains sur mon corps, je sens les coups, mais je ne ressens pas la douleur.
04:23 La seule chose dont je me souvienne, c'est de me sentir surélevé, de me sentir contre
04:28 le mur et de sentir des doigts, une main qui agrippe mon cou et qui presse très fort.
04:36 Et ça, c'est une image qui m'a marqué parce qu'en fait dans ma tête, je me dis
04:42 « waouh, c'est là, c'est la fin de ma vie, c'est donc ça ma mort ».
04:47 J'en parle avec beaucoup de légèreté parce que c'est derrière moi, mais c'est
04:51 vrai qu'on dit souvent qu'on voit sa vie défiler lorsqu'on s'apprête à dire
04:55 au revoir à la vie.
04:56 Et moi, je pense à ma petite sœur, à mon chien, à ma famille, mes amis.
04:59 Et je me dis « ok, c'est la fin, je ne peux rien faire de toute manière ».
05:03 Et ça, je ne sais pas si j'ai perdu connaissance de douleur ou de peur, mais en tout cas, la
05:10 pression était si forte que pour moi, il n'y avait aucune raison de m'en sortir.
05:14 C'est peut-être un peu niais ce que je veux dire, mais je me dis qu'il y a peut-être
05:17 toujours eu, je ne sais pas, quelqu'un qui me protégeait de quelque part et qui fait
05:22 que je me suis réveillé à un moment.
05:25 Pas longtemps après puisque personne ne m'avait redécouvert lorsqu'ils m'ont
05:29 laissé pour mort dans le hall de mon immeuble, le soleil commençait à se lever et là,
05:34 je commençais à comprendre ce qui se passe.
05:36 J'ai pu la faire, j'avais un t-shirt également blanc ce jour-là, il y a du sang,
05:42 donc je comprends très vite.
05:43 Je vais voir mes colloques, ils voient ma tête, ils voient l'état physique dans
05:47 lequel je suis, m'emmènent à l'hôpital et à la police.
05:49 Et très vite, j'ai mis fin à mon stage puisque j'étais en stage à cette période-là
05:54 et je rejoins ma famille.
05:55 Et en fait, il n'y a pas eu de conséquences directes sur ma santé mentale à ce moment-là.
06:01 Je pense que le plus dur finalement, au-delà de la peur et du choc, c'était de l'annoncer
06:06 à ma mère, bizarrement, lorsque une mère apprend que son fils a été attaqué et d'entendre
06:11 sa réaction, ça a été bizarrement le plus dur pour moi, je crois.
06:14 Et l'impact que ça a eu, c'est déclaré seulement à la rentrée.
06:20 Donc l'événement se passait en août et ça s'est passé à la rentrée de septembre,
06:24 j'ai commencé à rentrer à l'école.
06:26 Et donc c'est là que j'ai commencé à changer complètement, en fait, et à voir
06:31 ces pensées obsessionnelles, à ressentir beaucoup de stress, beaucoup d'anxiété,
06:35 de faire ce qu'on appelle de la phobie sociale.
06:37 Et c'est vraiment là que je me suis dit, il faut faire quelque chose, il faut se soigner.
06:41 J'ai décidé de consulter un psychologue dès lors que ces troubles se sont annoncés.
06:48 Je ne savais pas vraiment qui voir, puisque je ne savais pas ce qu'était la phobie sociale.
06:52 Et puis il y a une forme de honte aussi lorsqu'on vit ces troubles, on n'a pas envie que les
06:56 gens nous jugent.
06:57 Ce sont des troubles qui sont aussi très...
07:00 On a tendance à se reclure, à s'isoler, donc on n'a pas forcément envie d'en parler.
07:05 Et en fait, j'étais sur Lyon à cette période et j'ai vu qu'il y avait un spécialiste
07:09 justement qui s'occupait de ces personnes qui pouvaient traverser ce genre d'épreuves.
07:12 Donc j'avais fait une lettre que j'avais retrouvée d'ailleurs il y a quelques années,
07:17 qui était très sombre, très noire.
07:21 Et le fait de l'avoir relu, ça m'a rappelé aussi qu'aujourd'hui ça va mieux.
07:24 Donc bref, j'ai commencé à voir un psychologue pour lui parler de ces troubles-là.
07:30 J'ai mis du temps à trouver la bonne personne, ça prend du temps à trouver un spécialiste
07:34 qui nous convient.
07:35 Et puis peu à peu, j'ai commencé à faire un travail sur moi.
07:39 Il y avait quand même une forme de rejet de base, puisque j'avais du mal à accepter
07:43 le fait qu'une telle expérience puisse me changer comme ça, changer mon attitude, changer
07:49 le côté jovial que je pouvais avoir auparavant, bien que timide.
07:52 Mais aujourd'hui, le rapport à la santé mentale que j'ai aujourd'hui, il est plus
07:58 apaisé, puisque j'ai accepté le fait que de telles épreuves puissent arriver dans
08:04 nos vies et que ça puisse nous changer.
08:06 Et la seule chose, la seule nuance à faire, c'est...
08:09 Enfin, à faire.
08:10 C'est-à-dire que je n'ai pas envie d'être culpabilisant en disant ça, mais je pense
08:13 qu'il est important de ne pas se définir par les troubles qu'on peut ressentir et
08:18 d'aller au-delà.
08:19 Et c'est aussi le message que je veux porter en prenant la parole là-dessus, c'est qu'il
08:24 est possible d'avoir des troubles de santé mentale, d'être anxieux, de traverser une
08:29 dépression, mais de pour autant réussir à s'en sortir, à avoir une vie "normale",
08:34 à avoir une vie sociale, l'amour tant qu'on y est, un travail.
08:37 Et c'est certes un travail qui demande beaucoup d'efforts.
08:41 Et quand on vit une telle expérience, on se dit « mais pourquoi j'ai affaire à des
08:44 efforts alors qu'il m'est arrivé une telle chose ? »
08:46 Mais pour autant, c'est tellement bénéfique et c'est tellement essentiel et agréable
08:51 aussi après, puisque la santé mentale, c'est un impact considérable sur notre bien-être
08:55 de tous les jours et dans notre quotidien.
08:57 Et donc pour moi, il était essentiel de pouvoir m'en sortir.
09:00 C'est à partir du moment où j'ai commencé à faire ce qu'on appelle une TCC, une thérapie
09:08 cognitive comportementale.
09:09 C'est une thérapie qui, pour ma part, a été longue, en fait, ce qui nous apprend
09:13 à rééduquer notre manière de penser dans notre cerveau.
09:17 Je ne suis pas un scientifique, donc je ne pourrais pas trop vous expliquer ça.
09:19 Mais en tout cas, c'est une thérapie qui vous permet d'apprendre à surmonter ses
09:24 peurs et à les confronter aussi.
09:25 Et je pense que pour toute personne qui est anxieuse ou qui souffre de phobie sociale,
09:30 la clé de la guérison, c'est finalement d'affronter ses peurs et de se prouver que
09:35 finalement ce n'est pas « si grave que ça ».
09:37 Tout à l'heure, je vous parlais du fait de sortir dans la rue ou des choses comme
09:41 ça.
09:42 Eh bien, le contraste d'avant-après, pour moi, il est… je prends un exemple, mais
09:46 il est très net dans le sens où avant, ça m'arrivait de sortir et de devoir toujours
09:49 avoir quelqu'un au fil pour pouvoir me sentir « accompagné » et à l'aise.
09:54 Ça m'est arrivé aussi dans une période où c'était vraiment très critique de
09:56 simuler des appels téléphoniques.
09:59 Je n'avais personne au téléphone, mais j'étais au téléphone dans ma tête avec
10:01 quelqu'un et je parlais.
10:02 Et ça, j'en avais honte de raconter ce genre de choses.
10:07 Et là, de le dire face caméra, je suis content et ça prouve qu'il y a eu du changement
10:11 et c'est aussi quelque chose que je ne fais plus.
10:14 Aujourd'hui, je suis plus à l'aise.
10:16 La TCC m'a permis d'affronter mes peurs, par exemple de sortir sans mon téléphone
10:20 avec rien du tout dans les mains et de rentrer chez moi qu'une fois que l'angoisse se
10:23 sera dissipée, apaisée.
10:25 Et aujourd'hui, je suis capable d'avoir une discussion avec quelqu'un, de prendre
10:29 la parole, même de rencontrer une nouvelle personne.
10:32 Je peux même m'étonner moi-même à parfois être un peu le leader de certaines conversations
10:38 ou des choses comme ça.
10:39 Pas tout le temps, je suis encore très réservé et très timide.
10:42 Ça m'arrive d'avoir parfois des bribes de phobie sociale qui reviennent.
10:46 Je pense que ça ne nous échappe jamais.
10:47 Mais en tout cas, aujourd'hui, je me sens beaucoup mieux, beaucoup plus à l'aise.
10:52 Et c'est peut-être aussi un petit message d'espoir à ma petite échelle, je l'espère.
10:57 Et aussi, quelque chose qui m'a beaucoup aidé, qui m'a permis de voir un réel changement,
11:03 c'est qu'en 2020, j'ai très bien vécu le confinement.
11:06 Ça me gêne de dire ça dans le sens où c'était une période assez traumatisante
11:09 pour beaucoup et tragique à certains niveaux.
11:11 Mais pour quelqu'un qui souffre de phobie sociale, d'être seul chez soi, de ne pas
11:17 avoir d'interaction sociale et de travailler sans pour autant avoir affronté le regard
11:21 de la personne comme ça au moment où je vous parle, en réel, ça a été agréable
11:28 pour moi.
11:29 C'est agréable, mais d'un côté, ça a eu aussi un impact négatif puisque le contre-coup,
11:34 le moment où je suis revenu sur le lieu de travail, les démons que je pensais morts
11:43 finalement n'étaient que sous le tapis et sous mon lit, puisqu'ils sont réapparus,
11:47 ils sont réapparus plus fort.
11:48 Et là, j'ai vu que je perds des pieds, que j'étais dans une période très sombre,
11:58 j'étais triste, j'étais démotivé, j'étais au plus bas, je me coupais même
12:03 de mes amis, et ça a été, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais c'était
12:07 une période très triste, très difficile.
12:11 Et c'est là où j'ai commencé à prendre un traitement médicamenteux.
12:13 J'ai longtemps, d'ailleurs, diabolisé le fait de prendre un médicament.
12:16 Et c'est aussi un des messages que je veux porter aujourd'hui, c'est qu'il est
12:20 nécessaire de ne pas avoir peur des médicaments.
12:22 Lorsqu'on tombe à vélo et qu'on s'écorche le genou et que l'on saigne, ce que l'on
12:25 fait, c'est qu'on désinfecte et qu'on met un pansement.
12:27 Et bien lorsqu'on souffre d'un trouble de santé mentale, certes la blessure n'est
12:32 pas palpable, elle n'est pas tangible, mais elle est là, elle peut être intense,
12:35 la douleur peut être beaucoup plus forte.
12:38 Et donc lorsqu'on souffre d'un tel trouble, lorsqu'on est malade, il est nécessaire
12:42 de voir quelqu'un qui puisse nous aider, c'est-à-dire un psychiatre ou un psychologue,
12:46 en tout cas quelqu'un qui est spécialisé dans ce genre de choses.
12:49 Et le fait de prendre ce médicament, le médicament s'appelle l'avant la vaccine,
12:54 je le prends tous les jours, et j'ai vu un avant et un après.
12:57 Bien que la prise au début, il y a toujours une phase de rodage qui est normale, ça
13:02 m'a beaucoup aidé, ça m'a permis de passer à l'action, de justement prendre
13:05 le temps de me soigner.
13:06 À la suite de cette dépression, j'ai été au chômage, j'ai eu la chance d'avoir
13:10 des personnes autour de mon travail qui m'ont compris, qui m'ont accompagné.
13:13 Et donc j'ai eu enfin cette période où j'ai pu prendre soin de moi, j'ai pu me
13:18 soigner, prendre ce médicament et passer à l'étape suivante.
13:21 Et j'ai pu lancer mon projet qui finalement me rend très heureux aujourd'hui, qui
13:26 m'a permis de surmonter mes peurs.
13:28 [Musique]