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Dans son édito du 11/10/2023, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00 Vous savez, quand j'entends Amnesty International,
00:02 je ne suis pas de ceux qui s'inclinent avec un sentiment de respect,
00:06 un respect sous le signe de la différence.
00:08 J'ai plutôt l'impression d'être devant une organisation moralisatrice
00:11 qui se trompe plus souvent qu'elle n'a raison
00:14 et qui brandit un bel étendard,
00:15 mais qui dans les faits piétine trop souvent les droits des peuples
00:18 et qui plus encore aime piétiner les droits des peuples occidentaux
00:20 et de la France en particulier.
00:21 Donc franchement, Amnesty International, quand j'entends ça,
00:23 pour moi, c'est pas le Vatican de la morale nouvelle,
00:25 c'est tout simplement des...
00:27 Comment dire? Des gens qui m'inspirent plus de sympathie.
00:30 Bon, j'aurais eu d'autres termes en tête.
00:32 Cela dit, ce qui se met en place en ce moment,
00:34 Amnesty International nous dit,
00:36 on met en garde, on met en garde Israël.
00:39 On comprend tout de suite ce que ça veut dire.
00:41 C'est-à-dire, Israël a été frappé tellement sauvagement
00:43 par un acte génocidaire.
00:45 Disons les choses, soit d'ici temps passant, génocidaires.
00:47 Vous avez vu dans la manifestation à Sydney, en Australie,
00:50 le slogan scandé par les manifestants,
00:53 qui étaient pro-Abbas,
00:54 « Gazez les Juifs ».
00:57 Ça donne un état d'esprit.
00:58 Comment est-ce possible?
00:59 Alors, on voit l'intoxication idéologique,
01:02 on voit jusqu'où ça mène.
01:03 Alors, qu'est-ce qu'on voit dans les circonstances?
01:06 On cherche tout de suite à dire à Israël,
01:08 pas d'escalade, de la mesure,
01:11 et avec l'argument,
01:12 ne soyez pas aussi barbares que le Hamas.
01:14 Alors, on peut tout de suite se rassurer.
01:16 À ce qu'on en sait, Israël n'a pas l'habitude
01:18 d'entrer dans les maisons, d'abattre les gens au hasard,
01:21 surtout les civils, avec cette idée
01:22 qu'un bon Gazaoui est un Gazaoui mort.
01:25 Ça fait pas... c'est pas la doctrine d'Israël, ça.
01:27 Mais tout le discours, en fait,
01:29 d'Amnesty International consiste à traiter
01:34 les actes de guerre qui viendront
01:36 à la manière de crimes de guerre, inévitablement.
01:39 Donc, il y a une espèce de jeu d'équivalence
01:40 qui se crée dès qu'Israël répond.
01:42 Israël va trop loin.
01:43 Ça, c'est le discours d'Amnesty International.
01:45 Et la commission...
01:47 Amnesty International n'est pas seule,
01:48 parce que l'autre église de notre temps,
01:50 la Sainte-Aunne,
01:52 a décidé de s'en mêler aussi.
01:53 Je cite la commission d'enquête permanente de l'ONU
01:57 sur les violations des droits humains
01:58 dans les territoires palestiniens et israélais.
02:01 Ils indiquent avoir déjà recueilli, déjà,
02:04 et conservé des preuves de crimes de guerre
02:07 commis par toutes les parties.
02:10 Il y a déjà des preuves évidentes
02:11 que les crimes de guerre pourraient avoir été commis
02:13 lors de la dernière explosion de violence en Israël et à Gaza.
02:16 Et tous ceux qui ont violé les droits internationaux
02:18 et pris pour cible des civils
02:19 doivent être tenus responsables de leurs crimes.
02:21 Donc, vous avez compris?
02:23 - Ah oui, bien sûr, c'est l'ONU.
02:24 Donc, ça fait...
02:25 L'agression, c'était samedi.
02:27 On est déjà dans le grand parti de l'équivalence morale
02:31 entre Israël et la masse.
02:33 On aurait pu demander à l'ONU
02:34 de se garder une petite jeune pour une semaine,
02:35 mais c'était trop espéré.
02:38 - Je me fais l'avocat du diable,
02:40 mais l'ONU ne se trompe pas.
02:41 Est-ce qu'il y a bien des crimes de guerre des deux côtés?
02:44 - Alors, il faut qu'on soit très clair.
02:46 Israël va riposter.
02:48 - Osons-nous poser la question.
02:49 - Est-ce qu'il y aura des dommages collatéraux?
02:51 C'est certain.
02:52 On se contraint pas de l'histoire.
02:53 La guerre, c'est jamais propre.
02:55 La guerre, c'est jamais éthique.
02:56 La guerre, c'est jamais impeccable.
02:58 La guerre, c'est jamais hygiénique.
02:59 La guerre, c'est toujours sale et dégueulasse.
03:01 Il y a toujours des gens qui ne devraient pas mourir.
03:02 Donc, est-ce qu'il va y avoir des dommages collatéraux?
03:04 Oui.
03:05 Est-ce qu'on doit les regretter?
03:06 Oui.
03:07 Est-ce qu'on doit les condamner?
03:08 S'il le faut.
03:09 Est-ce qu'il va y avoir des crimes de guerre
03:11 de la part d'Israël?
03:12 C'est possible.
03:12 Vous savez, dans toute armée, même les meilleurs,
03:14 il y a quelquefois des dérapages,
03:16 il y a des gestes atroces.
03:18 C'est arrivé, les Américains en ont fait.
03:19 Faites la liste des pays démocratiques
03:21 que nous apprécions.
03:22 Même les plus grands pays avec les meilleures armées,
03:25 un jour, leur armée dérape.
03:26 Ça fait partie de la tragédie de la guerre.
03:29 Est-ce que, par ailleurs, Israël fait du crime de guerre
03:33 le cœur de sa méthode?
03:35 Est-ce qu'Israël considère...
03:36 Parce que là, on a utilisé les termes « crime de guerre »
03:38 en la France insoumise, hier, ou avant-hier,
03:39 si je ne me trompe pas, dit à le Hamas,
03:41 « Non, pas terroriste, mais fait des crimes de guerre. »
03:43 Mais c'est pour le Hamas, le crime de guerre,
03:45 comme on dit, la stratégie génocidaire,
03:48 c'est au cœur de leur stratégie.
03:49 Lorsque le Hamas tue un civil,
03:51 ce n'est pas un dommage collatéral,
03:54 ce n'est pas un crime de guerre
03:55 à côté d'une action militaire légitime.
03:58 Lorsque le Hamas tue un civil,
04:00 c'est parce que le Hamas veut tuer un civil.
04:04 Lorsque le Hamas tue un bébé,
04:06 c'est parce que le Hamas veut tuer un bébé.
04:09 Lorsqu'Israël, on peut imaginer, lâche une bombe,
04:11 et il y a une famille ou deux familles
04:13 qui vous disent « Soyons tragiques. »
04:14 Plusieurs dizaines de personnes perdent la vie
04:16 et ce sont des dommages collatéraux,
04:18 des victimes collatérales.
04:20 Mais c'est tragique, il n'y a aucun doute que c'est tragique,
04:22 c'est malheureux, c'est regrettable,
04:24 mais ce n'est pas l'objectif de guerre.
04:26 Donc, il faut distinguer.
04:27 Et ce qu'on cherche à faire en ce moment, en fait,
04:30 c'est en utilisant le concept de crime de guerre
04:32 pour parler du Hamas,
04:33 et le concept de crime de guerre
04:34 pour parler des actes de guerre à venir,
04:36 ou déjà engagés, d'Israël,
04:38 on cherche à créer une situation d'équivalence morale
04:42 entre la stratégie génocidaire du Hamas
04:45 et de l'autre côté, la politique de défense des Israéliens.
04:49 Disant tout cela, je veux qu'on se comprenne bien.
04:52 Il ne s'agit pas d'excuser les victimes,
04:55 les dommages collatéraux que pourrait causer Israël.
04:57 C'est bien de le souligner.
04:58 Il ne s'agit pas d'excuser,
04:59 s'il y a crime de guerre de la part d'Israël,
05:01 ils seront condamnables sans le moindre doute.
05:03 Mais il ne faut jamais oublier que les crimes de guerre,
05:05 lorsqu'ils sont commis en Israël, ils sont punis.
05:07 Lorsque les crimes de guerre sont commis par Israël,
05:09 ils sont punis par Israël, je dirais,
05:10 par l'ensemble de la communauté internationale sur le coup.
05:12 Quand les crimes de guerre sont commis par le Hamas,
05:15 ils sont célébrés, ils sont héroïsés par le Hamas.
05:18 Le véritable héros du Hamas,
05:20 c'est celui qui commet des crimes de guerre.
05:21 Et pour lui, il ne risque pas de tout perdre.
05:25 On le célébrera comme un héros.
05:27 Ça, il ne faut pas l'oublier.
05:29 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:33 [SILENCE]

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