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Dans son édito du 05/10/2023, Mathieu Bock-Côté revient sur le thématique des parents.

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Transcription
00:00 En fait, on est devant un monopole idéologique
00:02 qu'aujourd'hui contesté.
00:04 Globalement l'école, globalement l'éducation nationale,
00:06 qui était l'incarnation du parti progressiste.
00:11 Donc, évidemment, dans l'histoire de la République,
00:13 l'école c'est formidable.
00:14 Aujourd'hui, on pourrait dire que son détournement idéologique
00:17 est bien réel souvent.
00:19 Et c'est pour cela, à l'origine, on ne l'oublie pas,
00:21 que Zemmour décide de lancer son association "Parents Vigilants".
00:24 En disant pourquoi les trucs comme la théorie du genre,
00:27 ou un discours très pro-migration,
00:29 ou la déconstruction des identités,
00:31 ou une vision culpabilisatrice de l'identité de l'histoire de France,
00:34 pourquoi tout ça est enseigné à l'école comme un savoir?
00:37 C'est-à-dire que de tels discours circulent dans l'espace public,
00:40 très bien, on est en démocratie libérale.
00:41 Mais qu'un tel discours se présente comme un savoir à l'école
00:45 et participe à la déstabilisation psychique
00:47 des jeunes générations et culturelles,
00:49 une forme de déracinement forcé,
00:51 il y a d'honnêtes, de légitimes raisons de s'opposer à cela.
00:55 Donc, France Info fait un dossier à charge, évidemment,
00:58 mais comment savent-ils faire autre chose
01:00 pour se porter à la défense des enseignants
01:03 qui seraient menacés par "Parents Vigilants"?
01:06 On nous dit qu'il y a des enseignants
01:08 qui seraient menacés de mort ou de viol.
01:10 Si c'est le cas, c'est évidemment condamnable.
01:12 Je le dis sans la moindre nuance.
01:13 Ça va de soi, donc condamnons cela.
01:16 - Bien sûr.
01:16 - Je note toutefois qu'on prend prétexte
01:19 de ces accusations, de ces menaces,
01:21 pour dire que tout le reste du discours
01:23 qu'on peut entendre de parents tout à fait normaux,
01:25 équilibrés, légitimes,
01:26 qui disent que c'est normal que vous enseignez,
01:28 par exemple, à mon enfant de 7 ans
01:29 que s'il est un garçon, il ne peut devenir une fille.
01:31 Est-ce que si je critique ça, est-ce que c'est légitime
01:33 ou ça aussi, c'est un propos haineux
01:35 qui viendrait vous menacer comme enseignant, comme professeur?
01:39 Et là, donc, c'est l'espèce, le mélange.
01:41 On dit "propos haineux", très bien,
01:42 mais quand on voit la définition du propos haineux,
01:43 il n'y a pas que la menace de viol,
01:45 il y a aussi le simple fait de critiquer la théorie du genre.
01:47 C'est un petit problème.
01:48 Alors, ça va un peu plus loin.
01:49 À l'origine, on s'en souvient de l'émergence de parents vigilants.
01:52 Il y avait une enseignante qui avait décidé,
01:54 dans une perspective humanitaire diversitaire,
01:57 d'amener ses étudiants dans un camp de migrants
01:59 pour dire "regardez",
02:01 on le dit dans une perspective très militante et migrationniste,
02:03 d'ailleurs, l'enseignante en question
02:04 est une militante et migrationniste.
02:06 Et il y avait eu une protestation de plusieurs de parents
02:09 qui disaient "mais c'est pas votre job,
02:11 c'est pas votre job à l'école de faire ça,
02:13 votre job, c'est de transmettre un savoir,
02:15 ce n'est pas d'endoctriner."
02:17 Et c'est justement contre cette logique d'endoctrinement
02:19 que s'est constitué le mouvement des parents vigilants.
02:22 Alors, que nous disent ces professeurs qui se mobilisent ?
02:26 C'est faux, on n'endoctrine pas à l'école,
02:28 on n'endoctrine pas du tout.
02:29 Et voilà, ils font circuler une lettre en ce moment,
02:31 je vais en citer quelques extraits.
02:33 On nous dit donc que les parents,
02:35 pas les parents, les enseignants, dis-je,
02:36 se retrouvent confrontés à des pressions de groupes
02:39 qui refusent l'enseignement de la théorie du genre,
02:42 du fait islamique en cours d'histoire,
02:44 l'enseignement de la Shoah, des mémoires de l'esclavage
02:46 et de l'histoire coloniale ou de la décolonisation.
02:49 Je m'excuse, mais tout ça ne va pas dans la même catégorie.
02:51 Ce n'est pas la même chose que de refuser
02:53 l'enseignement de la Shoah, ce qui serait absolument aberrant,
02:56 et de refuser l'enseignement de la théorie du genre,
02:58 qui relève quand même de l'idéologie à l'école.
03:00 Donc encore une fois, la même méthode
03:01 chez nos amis progressistes.
03:02 Ils mettent dans la même phrase des éléments
03:04 qui ont absolument rien à voir entre eux,
03:05 et ils nous disent "si vous refusez l'un, vous refusez l'autre".
03:08 On peut dire que l'enseignement de la Shoah
03:10 est évidemment central à l'école, sans croire pour autant
03:13 que l'enseignement de la théorie du genre
03:14 soit essentiel à l'école.
03:15 Je dis ça en me choquant, parce que j'ai l'impression
03:17 de dire 2+2=4 devant une armée de gens qui sont sur le mode
03:20 "non, ça peut faire 5 si on le veut vraiment,
03:22 et si c'est inclusif".
03:23 Quoi qu'il en soit, allons plus loin,
03:26 et ces enseignants se mobilisent et ont décidé de faire
03:28 circuler une lettre pour nous dire qu'ils ne sont pas militants.
03:31 Non, on est des enseignants, on n'est pas des militants.
03:33 Et je précise que cette note est écrite en écriture inclusive.
03:36 Ça, c'est drôle quand même.
03:37 Et ils nous disent, en écriture inclusive,
03:40 "il et elle se retrouvent taxés E.S. de propagande jetée E.S."
03:45 À la vindique des réseaux sociaux, menacés.e.s,
03:48 jusqu'en leur vie personnelle et leur vie tout court.
03:50 Enseigner la réalité des faits devient une prise de risque
03:53 et l'enseignement devient un métier dangereux.
03:56 Est-ce qu'on nous parle ici de ce qui est arrivé à Samuel Paty?
03:58 Est-ce qu'on nous parle des enseignants menacés
04:00 s'ils abordent certains sujets en certains quartiers?
04:02 Est-ce qu'on nous parle du danger pour certains enseignants
04:04 qui se font agresser à l'école?
04:05 Oh que non, madame!
04:07 On nous parle aujourd'hui des militants yémouriens
04:09 de parents vigilants qui disent
04:11 "n'enseignez pas la théorie du genre à l'école".
04:12 Ça, on voit ce qui inquiète véritablement ces professeurs
04:15 qui écrivent en inclusif et qui ne sont pas militants.
04:17 Autrement dit, parents vigilants,
04:18 mais d'une bataille légitime, selon vous?
04:21 Je pense. Tout simplement, l'école est devenue un lieu
04:23 de ce qu'ils appellent la guerre culturelle,
04:24 la bataille métapolitique.
04:25 Prenez le terme que vous souhaitez.
04:26 Oui, mais à l'école, ce n'est pas l'éducation,
04:29 c'est l'instruction et à la maison, on est éduqué.
04:31 Ça devrait être ça.
04:32 Moi, de ce point de vue, je suis d'une ancienne école.
04:35 Je pense que l'école, ça va être le lieu de la transmission
04:37 du savoir, de la connaissance.
04:38 Ensuite, tous les profs ne sont pas pareils,
04:40 ils n'ont pas tous la même sensibilité.
04:41 Il y en a un qui va préférer Voltaire,
04:43 l'autre va préférer Rousseau,
04:44 l'autre va préférer Joseph de Maistre.
04:45 À chacun, c'est préférence.
04:47 - Pas Guy Draud?
04:48 - Aussi, bien sûr.
04:49 Donc, on peut préférer ce qu'on veut,
04:51 mais là, ce n'est pas de ça dont on parle ici.
04:53 On parle d'une école qui a été idéologisée.
04:55 On le voit quand on parle,
04:56 soit-dit en passant des cours d'éducation sexuelle ici.
04:58 On comprend très vite que ce n'est pas des cours
04:59 d'anatomie ou de biologie,
05:01 ou de savoir comment réagir au porno
05:03 et comment s'en défendre, mais c'est tout autre chose.
05:06 On en a parlé, c'est l'éducation.
05:07 On a du genre, mais pas seulement,
05:08 ça peut même aller très loin
05:09 sur l'hypersexualisation de la jeunesse.
05:12 Alors, les parents disent, un instant,
05:15 il faut ramener l'école à sa véritable vocation.
05:17 Il faut ramener l'école à sa véritable mission,
05:19 qui est, je reprends vos mots, l'instruction.
05:22 Et entre vous et moi, je ne dirais même pas l'éducation,
05:23 mais la rééducation.
05:24 Parce que ce que fait l'école dans les circonstances,
05:27 trop souvent, c'est que devant l'éducation des parents,
05:29 qui est une éducation assez normale,
05:30 l'école rééduque pour déconstruire
05:33 les préjugés présents à la maison.
05:36 - Est-ce que l'école ne profite pas de l'absence,
05:38 parfois, d'éducation à la maison,
05:39 pour rééduquer ou éduquer?
05:41 - Oui et non.
05:42 Oui et non.
05:43 C'est-à-dire que si on se retrouve devant des enfants
05:44 qui sont mal socialisés,
05:45 tout simplement mal éduqués,
05:46 quand j'étais petit, on aurait dit mal élevés,
05:49 et qui se comportent, qui sont turbulents et tout ça,
05:51 bien oui, l'école, dans ce cas-là,
05:52 doit avoir des cours de morale civiques élémentaires.
05:54 Mais lorsque l'école se donne comme mission
05:57 de déconstruire, déconstruire, déconstruire,
05:59 et on fait passer ça pour de la science,
06:01 alors que c'est de l'idéologie tout l'enjeu,
06:03 et là, on cherche à faire passer de l'idéologie pour la science,
06:06 et on utilise les institutions de la République,
06:08 et plus largement l'école, un peu partout en Occident,
06:10 c'est pas exclusif à la France,
06:12 pour déconstruire, pour transformer les enfants
06:14 en enfants cobayes au service d'une idéologie nouvelle.
06:16 Je pense que les parents, qu'ils soient zémouriens,
06:19 pas zémouriens, anti-zémouriens,
06:20 pas zémouriens, anti-zémouriens,
06:21 ce que vous voulez, de gauche, de droite,
06:23 de centre, communistes, RN, centristes, écolos,
06:25 ils sont en droit de dire l'école devrait faire son travail d'école
06:28 et ne pas militer et chercher à endoctriner nos enfants.
06:30 Me semble-t-il que c'est un point de vue consensuel
06:31 que je développe ce soir.
06:33 (Générique)

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