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00:00 [Générique]
00:08 Bonjour, bienvenue sur Investeur TV dans notre émission Bourse.
00:11 Il y a quelques jours, nous étions dans les Saloches à Paris à l'occasion de l'Investor Access
00:17 où les sociétés cotées rencontrent les investisseurs professionnels.
00:20 Nous y avons croisé Jean-Claude Maillard, le président de FIJAC Aéro.
00:25 Et pour la première fois sur Investeur TV, nous l'avons interviewé.
00:28 Jean-Claude Maillard, bonjour. Vous êtes le président de FIJAC Aéro.
00:31 Nous sommes ici dans les Saloches à Paris à l'occasion de l'Investor Access
00:35 où les sociétés cotées rencontrent les investisseurs professionnels,
00:38 gérants de fonds, familles et offices.
00:40 Peut-être déjà, puisque c'est la première fois que vous interviewez sur Investeur TV,
00:44 nous en remercions de présenter FIJAC Aéro.
00:48 FIJAC Aéro est un sous-traitant de l'industrie aéronautique.
00:52 Avant la COVID, nous avons atteint la première place européenne en termes de taille, de chiffre d'affaires.
01:03 Nous avons fait 450 millions d'euros de chiffre d'affaires en mars 2020.
01:09 Nous avons écroulé pendant la COVID.
01:11 Tout doucement, nous allons retrouver notre niveau d'avant la COVID.
01:18 L'exercice que nous allons solder en mars 2025, nous aurons retrouvé le même niveau de chiffre d'affaires qu'avant la COVID.
01:25 Nous n'aurons pas retrouvé notre première place parce que pendant la COVID,
01:27 nous avons un confrère, un mec à chrome qui s'est beaucoup développé en faisant de la croissance externe
01:33 et qui nous a pris la première place.
01:38 Ça, c'est en termes de positionnement et de chiffre d'affaires.
01:42 Notre activité, c'est la pièce mécanique aéronautique.
01:47 Près de 90% de notre chiffre d'affaires est constitué par des pièces métalliques qui volent.
01:52 Et puis, une grosse dizaine de pourcents, c'est un peu d'oil and gas,
01:58 c'est-à-dire des pièces pour faire de la recherche pétrolière, un peu d'énergie,
02:05 des pièces et des sous-ensembles de micro-centrales hydrauliques et de la défense.
02:11 Est-ce que vous pouvez nous préciser quelles sont vos spécificités, vos atouts, vos forces
02:15 qui vous distinguent des autres acteurs de votre marché ?
02:19 Ce qui nous a distingué dans la période 2010-2020, ça a été une croissance quasi déraisonnable
02:26 puisqu'on a multiplié par près de 10 notre chiffre d'affaires de 2010 sur 2020.
02:31 En organique ?
02:33 Principalement. La croissance externe a pesé une quarantaine de millions sur les 450 millions
02:46 que nous avons atteints en mars 2020.
02:48 Donc la croissance était principalement organique, mais aussi un peu externe.
02:55 Premier élément, la croissance forte. Deuxième élément, la rentabilité.
02:59 Dans cette période 2010-2020, notre EBITDA a quasiment tout le temps dépassé les 20%.
03:10 Troisième élément qui nous démarque par rapport aux autres, il est moins flatteur que les deux premiers.
03:17 Ça a été des fricages dans cette période négative et moins bons que ceux de nos concurrents
03:25 parce que nous avons dû financer cette croissance que je baptisais à l'instant de quasi déraisonnable.
03:32 Le Covid nous aura au moins rendu raisonnable puisque après avoir retrouvé le chiffre d'affaires d'avant crise,
03:41 je prévois à partir de 2025 une croissance importante,
03:46 mais beaucoup moins déraisonnable que ce qu'elle était dans la période 2010-2020.
03:52 C'est-à-dire une croissance qui sera entre 10 et 20%.
03:56 Alors pourquoi je vais ralentir la croissance après avoir retrouvé le niveau d'avant Covid,
04:01 c'est-à-dire une croissance à partir de 450 millions d'euros de chiffre d'affaires ?
04:05 La croissance sera plus faible parce que la priorité va être de réduire notre dette et de la réduire très significativement.
04:13 Et pour la réduire significativement, cette dette, il ne faut pas en créer d'autres.
04:17 Donc la dette dans l'industrie aéronautique se crée avec deux leviers, les investissements et le besoin en fonds de roulement.
04:25 Et investissement et besoin en fonds de roulement sont générés par une forte croissance, d'où la croissance qui va diminuer.
04:35 D'accord. Elle est de quel ordre la dette actuellement ?
04:38 La dette est de 280 millions.
04:42 D'accord. Donc votre objectif c'est de réduire.
04:44 Donc on aura un levier de 5,9 cette année, un levier donc de dette sur Ibida.
04:51 Ce levier, je vais continuer à... enfin, on va continuer à significativement l'améliorer.
04:58 Et c'est un indicateur qu'on va suivre de très très près, là où par le passé, il était relativement peu observé.
05:11 Par le passé, ce qui comptait, c'était croître, c'était avoir la taille critique, c'était être parmi les plus gros européens,
05:21 chose que nous avons réussie. Maintenant, il faut réduire la dette.
05:24 Alors justement, pour réduire, vous parlez de deux facteurs, d'un côté l'investissement, de l'autre côté le BFR.
05:28 Ça va plutôt jouer sur l'un, sur l'autre, sur les deux ?
05:31 Sur les deux.
05:35 Avant crise Covid, on était monté à une centaine de millions d'euros d'investissement annuel.
05:43 C'était quasi déraisonnable.
05:46 Là, maintenant, les investissements, c'est une trentaine de millions d'euros.
05:51 D'une part parce qu'on a un outil qui nous permet de sortir près de 600 millions d'euros de chiffre d'affaires.
05:57 Et on n'en est que, dernier exercice, 340 millions.
06:00 Donc on a largement les capacités disponibles pour faire plus de chiffre d'affaires.
06:06 Et je vous dis, une fois qu'on aura retrouvé 450 millions d'euros de chiffre d'affaires,
06:12 la croissance sera entre 5 et 10 %, donc moins d'investissement nécessaire.
06:20 Et comme...
06:21 Et c'est non sur la capacité de production, parce que sur la R&D, pour rester compétitif,
06:25 il faut peut-être que vous gardiez les mêmes niveaux qu'actuel ?
06:29 Bien sûr. Quand je vous parle d'une trentaine de millions d'investissements, c'est en intégrant la R&D.
06:40 D'accord. OK.
06:42 Le risque est de prendre un petit peu de retard, non, par rapport aux concurrents ? Pas forcément ?
06:45 Non, on prendra...
06:47 Il n'y a pas de rupture technologique à l'horizon ?
06:50 Il n'y a pas de rupture technologique avant 2035-2040,
06:55 qui est la période annoncée de démarrage des avions verts,
07:04 avec des moteurs à hydrogène, qui seront très certainement embarqués dans de nouvelles structures d'avions.
07:12 Mais de maintenant à 2035, on va produire les avions tels qu'ils sont définis aujourd'hui.
07:19 Donc peu, peu...
07:20 Pour l'instant, vous observez, vous n'êtes pas encore embarqué, impacté par ces éventuelles révolutions qui pourraient se produire.
07:27 Voilà.
07:28 D'une manière plus générale, si on élargit un petit peu le spectre de FISAC,
07:32 vous rencontrez ici, à l'occasion de l'Investor Access, des émetteurs et confrères, des sociétés cotées,
07:38 des émetteurs, des investisseurs, beaucoup déjà en fond, etc.
07:42 Quel est votre ressenti général parmi ces rencontres ?
07:46 C'est encore un peu tôt parce qu'on n'a eu que trois réunions ce matin.
07:54 Mais ce que je ressens, c'est que les investisseurs ont un peu boudé les small et mid-cap ces derniers mois.
08:12 Donc il y a un travail collectif à faire, tous les patrons de mid-cap, pour les faire revenir.
08:22 Ensuite, pour l'industrie aéronautique, je crois qu'il y a une confiance forte dans notre industrie.
08:33 Cela ne fait aucun doute.
08:37 L'avion est un outil fabuleux pour se déplacer.
08:42 De plus en plus de monde peut se payer des billets d'avion.
08:45 Et donc on a une croissance devant nous dont personne ne doute.
08:51 Ce qui inquiète les investisseurs, c'est quand une nouvelle crise va arriver,
09:02 quelle importance elle pourrait avoir, à quel point cela peut ébranler une société comme FISAC Aéros.
09:09 Donc on a besoin de réfléchir et de communiquer sur comment on voit et quand on la voit une éventuelle,
09:22 enfin pas éventuelle, c'est sûr qu'il y en aura une prochaine crise.
09:24 Oui, c'est cyclique, bien sûr.
09:25 L'industrie aéronautique a toujours été cyclique et elle va rester cyclique.
09:29 Mais essayez de trouver des arguments pour repousser le spectre d'une prochaine crise au-delà de 2030,
09:40 ce qui est pour moi ce qui va se passer.
09:42 Et si toutefois elle arrivait avant, comment va se comporter FISAC Aéros ?
09:48 Et le sujet numéro un, c'est la dette.
09:54 Comment va évoluer notre dette de 280 millions ?
09:58 On en a parlé à l'instant.
10:00 Très bien.
10:01 Eh bien, ça me semble un bon message de conclusion,
10:03 donc à destination de tous les actionnaires et investisseurs qui nous regardent.
10:07 Merci.
10:08 Merci de votre intérêt.
10:09 Merci à vous.
10:10 [Musique]
10:19 [Silence]