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Le 23 février 1999, une gigantesque avalanche s'abat sur la station de Galtür, un petit village du Tyrol, en Autriche. Des tonnes de neige ensevelissent les lieux, y compris une zone évaluée comme «sûre», et plus de trente personnes périssent dans ce véritable tsunami alpin. La montée, puis la brusque chute des températures les jours précédant le drame ont rendu la neige plus solide, ce qui a grandement contribué à la rendre plus destructrice. Depuis, l'étude des causes de ce drame a permis de faire évoluer les méthodes de prévention des avalanches.

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00:00 [Générique]
00:13 Salut à tous, bienvenue dans la Minute de Vérité, l'émission qui décompose pas à pas chronologiquement
00:18 la succession d'événements, d'incidents ou de détails qui débouchent sur un désastre parmi les plus dramatiques.
00:23 C'est ce qui s'est produit en 1999 en Autriche avec un tsunami alpin,
00:28 soit une avalanche extrêmement violente qui va faire 31 morts.
00:32 L'enquête qui va suivre va changer beaucoup de choses et notamment la manière de prévoir les avalanches.
00:37 Explication avec la Minute de Vérité tout de suite sur Direct 8.
00:41 Dans une pittoresque station de sport d'hiver autrichienne,
00:47 la saison bat son plein et 4000 touristes profitent des magnifiques paysages alpins.
00:51 Lorsque tout à coup, une énorme avalanche se déclenche.
00:58 En moins de 3 minutes, un mur de neige de 100 m de haut dévaste le village de Galtour,
01:03 pulvérise des immeubles et ensevelit des dizaines de personnes.
01:07 31 morts.
01:09 Dans un village que les experts en avalanche avaient dûment classé comme sûr.
01:14 Grâce à la simulation informatique, nous allons vous montrer précisément ce qui a entraîné ce drame.
01:20 Les catastrophes sont rarement le fruit du hasard.
01:24 Elles résultent souvent d'un enchaînement d'événements malheureux que nous allons tenter de reconstituer dans cette Minute de Vérité.
01:50 Village montagnard typique, Galtour est une station de ski de haute altitude très courue en hiver.
01:55 Des versants très raides entourent la commune sur 3 côtés.
02:02 Elle se trouve juste en dessous du Griffeskopf, un pic culminant à 2754 m.
02:09 Mais la beauté tranquille du lieu a un prix.
02:12 Tout au long de l'hiver, le village subit des vents violents et de fortes chutes de neige.
02:18 Galtour est au cœur d'une zone d'avalanche.
02:21 Et pourtant, les pentraides de la station attirent les passionnés de sport d'hiver.
02:30 Au plus fort de la saison, jusqu'à 4000 personnes venues de toute l'Europe skient ici chaque semaine.
02:37 Et Galtour se promeut comme une station ski au pied.
02:43 C'est pourquoi Helmut et Christa Kappelner de Düsseldorf en Allemagne y viennent chaque année.
02:48 - Galtour est très petit et les pistes sont juste à côté du village.
02:55 On a à peine besoin de marcher, on peut skier jusqu'à la porte de l'appartement.
03:00 Cet accès aisé aux pistes fait de Galtour une station idéale pour les vacances en famille.
03:13 Jason Tett, un pompier britannique de 33 ans, séjourne avec sa femme et ses deux enfants dans un chalet situé à l'extrémité est du village.
03:22 Son frère Jonathan et sa famille sont présents également.
03:26 Tous sont là depuis 10 jours et ont tout prévu pour des vacances de rêve.
03:33 - Ces vacances, c'était un peu le voyage de notre vie.
03:39 On avait économisé l'année précédente et c'était la première fois qu'on partait au ski avec les enfants.
03:44 Donc c'était important pour nous.
03:46 Mais les vacances de rêve sont tous au fidéal.
03:52 À part une période chaude pour la saison du 29 janvier au 4 février, il a fait affreusement mauvais.
04:02 Le 17 février, la région en est à sa troisième semaine de chute de neige quasi ininterrompue.
04:09 Les stations météo d'altitude enregistrent une couverture neigeuse record 3 mètres 80, plus que la moyenne.
04:17 Christa Kappelner filme ces conditions exceptionnelles avec sa caméra vidéo.
04:28 - On ne voyait presque plus le village et ses maisons. Juste de la neige et encore de la neige.
04:33 Et il n'y a pas que sur le village que la neige tombe en quantité.
04:39 Au sommet du Gritzskopf, elle continue de s'amasser au rythme inquiétant de 15 centimètres par jour.
04:44 - De l'air froid se dirige vers les Alpes, ce qui signifie qu'il va continuer à neiger.
04:55 - De la neige et encore de la neige. La tempête de neige semble ne jamais finir.
05:00 Compte tenu de ces conditions météo extrêmes, des bulletins d'alerte sont émis et les pistes de ski fermées.
05:10 Puis, le 28 février, les risques d'avalanche forcent les pouvoirs publics à barrer la seule route qui mène à Galtour.
05:21 Près de 4000 personnes sont ainsi coupées du monde extérieur.
05:25 Le 23 février, Jason Tett et sa famille sont toujours bloqués dans la station. Ils auraient dû partir trois jours plus tôt.
05:35 - Tous les matins, on allait dégager les voitures et la route. Juste au cas où on aurait une chance de partir.
05:42 Mais le temps continue d'empirer.
05:47 Aux fortes chutes de neige vient s'ajouter un vent violent. Soufflant jusqu'à 120 km/h, il balaie la vallée isolée.
05:53 - Ce vent violent était très désagréable. Pas seulement parce qu'on l'entendait mugir, mais parce qu'il accélérait les flocons de neige qui venaient fouetter le visage.
06:14 Le 23 février, à 7 heures du matin, le maire de Galtour convoque d'urgence son équipe d'intervention au cas d'avalanche.
06:20 Tout s'estime la situation très dangereuse.
06:23 Et les responsables voient leur crainte confirmée par le centre de prévision du risque d'avalanche.
06:30 Dans toute la région, on atteint l'indice 5, le niveau de risque le plus élevé.
06:39 Le maire et son équipe sont soucieux car Galtour est entouré sur trois côtés par de hauts sommets.
06:44 Mais de mémoire d'hommes, aucune grosse avalanche n'a jamais touché le centre du village.
06:49 Qui est donc officiellement considéré comme sûr.
06:52 En conséquence, le comité décide que le risque est nul tant que la population restera dans les limites de cette zone.
07:00 - Les habitants de Galtour disaient qu'il ne fallait pas avoir peur et qu'il ne se passerait rien.
07:08 Après tout, le village avait été construit pour résister aux avalanches.
07:11 Galtour est en fait divisé en trois zones.
07:18 Dans la rouge, en lisière du village, le risque d'avalanche est élevé et aucune construction n'est permise.
07:25 Dans la zone jaune, potentiellement dangereuse, tous les bâtiments sont renforcés.
07:33 Dans la zone verte, le centre du village est considéré comme sûr et à l'abri de toute avalanche.
07:38 Tout au long de la journée, la neige continue de tomber.
07:44 Et à mesure qu'elle s'accumule sur les sommets surplombant le village, de petites avalanches commencent à se déclencher plus bas dans la vallée.
07:52 Les distractions étant rares, Christa et son mari Helmut se décident à braver les éléments pour aller au café.
08:01 Ils restent dans la zone verte officiellement sûres mais Christa est anxieuse.
08:04 Je ne me sentais pas du tout en sécurité.
08:08 J'avais peur de sortir.
08:10 Je regardais les montagnes tout autour et je me disais "Mon Dieu, j'espère qu'il n'y a pas de danger".
08:16 Donc j'étais vraiment inquiète. Je pensais "J'espère qu'on s'en sortira vivant".
08:21 Les chutes de neige sont désormais les plus fortes jamais vues depuis le début des statistiques.
08:30 Il y a cent ans de cela.
08:32 En ce seul jour, il tombe à Galtour pas moins de 30 centimètres de neige.
08:36 Des conditions exceptionnelles qui surprennent même les gens du pays.
08:39 Pour Maria Wolf, la femme de ménage du curé, cet hiver est le plus rigoureux qu'elle ait jamais vu.
08:46 3h50 de l'après-midi. Christa et Helmut Kappelner quittent le café pour revenir à leur hôtel.
08:58 A 20 minutes de marche de là, dans une épaisse couche de neige.
09:02 Jason Tett et sa famille sont dans leur chalet, à l'extrémité du village.
09:10 Maria Wolf est dans la buanderie de la maison du curé, à côté de l'église.
09:18 Elle a presque fini de travailler mais quelque chose lui semble anormal.
09:23 J'étais sur le point d'aller dans la chapelle pour dire une prière.
09:28 Car je ne sais pas pourquoi, j'avais la sensation qu'il allait se passer quelque chose.
09:32 J'avais l'impression que c'était imminent.
09:34 Maria voit juste.
09:39 En haut du Grishkopf, le manteau neigeux s'aide sous son propre poids.
09:44 Une énorme plaque de neige se détache et dévale la pente droit vers le village.
09:56 Loin au dessus de la petite station de ski, le poids de trois semaines de chute de neige quasi ininterrompue vient de créer une gigantesque avalanche.
10:03 3h59, un énorme grondement se fait entendre.
10:10 *bruit de moteur*
10:27 Galtour est directement sur la trajectoire de l'avalanche.
10:30 Chez Jason et Jonathan Tait, les enfants jouent tranquillement.
10:39 Tout à coup, on a entendu un grondement très fort.
10:43 Comme si un train passait au loin.
10:47 Jonathan pousse les enfants sous une table de peur que les fenêtres cèdent.
10:57 C'est arrivé tellement vite, tout à coup la maison a tremblé et après c'est comme si on était dans une machine à laver.
11:06 L'avalanche a frappé le chalet et j'avais peur que les fenêtres n'y résistent pas.
11:11 Une vague de neige haute de 100 mètres déferle sur Galtour.
11:20 Ici dans la zone jaune, en bordure du village, les bâtiments sont conçus pour résister aux avalanches.
11:26 Beaucoup n'en sont pas moins détruits en quelques secondes.
11:31 *Bruit de l'avalanche*
11:37 4 heures et 50 secondes.
11:41 Maria Wolf s'apprête à quitter la maison du curé lorsque l'avalanche déferle vers le centre du village.
11:47 *Musique*
11:56 *Bruit de l'avalanche*
12:03 Un tourbillon de neige et après je ne me souviens plus de rien.
12:07 3 secondes plus tard, avec un grondement de tonnerre, l'avalanche passe dans la rue où Marshall Moot et Christa Kaepelner.
12:17 Celle-ci sent une énorme force la frapper dans le dos.
12:24 La formidable puissance de l'avalanche la propulse 50 mètres plus loin.
12:28 Instinctivement je me suis protégé le visage avec les mains quand j'ai été propulsée vers l'avant.
12:34 4 heures 2.
12:41 L'avalanche s'arrête finalement après avoir parcouru 100 mètres dans la zone verte, désignée comme sûre, le centre de Galtour.
12:52 *Bruit de l'avalanche*
12:54 La vague meurtrière a littéralement ravagé le petit village tranquille.
12:58 Des voitures ont été broyées, propulsées comme des fêtues de paille, des maisons détruites.
13:12 La neige recouvre des rues entières et personne ne sait combien de victimes sont ensevelies.
13:20 *Bruit de l'avalanche*
13:24 Choqués les villageois se mettent immédiatement au travail pour tenter de retrouver des survivants.
13:29 Mais les sauveteurs n'ont aucune idée d'où il faut creuser et tous se mettent en ligne, sondant la neige avec des barres en fer pour tenter de localiser les corps.
13:37 *Bruit de l'avalanche*
13:42 *Bruit de l'avalanche*
13:47 *Bruit de l'avalanche*
13:50 Le chalet de Jason et Jonathan Tate se trouvait à la limite de la trajectoire de l'avalanche, il est intact.
13:56 Les deux frères décident donc de prêter main forte aux sauveteurs.
14:00 On croisait des gens qui s'éloignaient de l'avalanche.
14:06 Certains se tenaient la tête dans les mains, d'autres secouaient la tête, donc on se demandait vraiment ce qu'on allait trouver.
14:13 Et en fait, ce qu'on a découvert était terrible.
14:16 La moitié du village était recouvert par une énorme quantité de neige.
14:20 Des hôtels entiers étaient renversés, littéralement arrachés du sol.
14:27 Et quand on voit un bâtiment retourner comme ça, ça fait réfléchir sur la force de la nature.
14:34 La neige remplit même les bâtiments restés debout, ensevelissant les gens à l'intérieur.
14:42 Maria Wolf est ainsi prise au piège dans la buanderie. Seul Lévié lui a évité d'être entièrement ensevelie.
14:52 Mais elle est inconsciente, il lui faut des secours, et vite.
15:00 A 365 mètres de là, Christa Kappelmer a été prise de plein fouet.
15:07 Et lorsque la neige s'arrête, elle se retrouve prise au piège dans une tombe de glace.
15:12 *soupir*
15:13 Elle était à côté d'Elmuth lorsque l'avalanche les a frappés, et elle est sûre qu'il la sauvera.
15:24 Skieuse expérimentée, elle sait que sa survie dépend de la rapidité des secours.
15:29 Une poche d'air lui permet de respirer, mais pour combien de temps ?
15:33 Il y avait une odeur de moisissure. C'était comme si j'avais été enterrée vivante.
15:40 C'est vraiment l'impression que j'avais.
15:43 Maria Wolf a plus de chance. Une équipe de secours la trouve dans la cave du curé.
15:53 Walter Koeck, un médecin local, se précipite sur place.
16:02 Maria !
16:03 Tout ce que je sais, c'est que j'ai entendu une voix d'homme me dire "Reste calme, Maria."
16:09 Et puis le médecin m'a demandé "Est-ce que tu peux bouger les pieds ?" Et j'ai dit "Oui, les deux."
16:15 Le docteur Koeck donne les premiers secours.
16:18 Bien que Maria Wolf ait des côtes fracturées et des blessures au dos, elle ne semble pas sentir la douleur.
16:23 Elle ne criait pas, elle ne pleurait pas, elle était en état de choc.
16:28 Comme nous tous.
16:30 Elle a eu des blessures.
16:31 Maria Wolf est gravement blessée, mais au moins elle reçoit des soins.
16:35 De nombreuses autres victimes n'ont pas cette chance.
16:38 Des dizaines de personnes sont en effet portées disparues, parmi lesquelles Christa et Helmut.
16:45 Leur survie dépend désormais de la rapidité des secours.
16:48 A la tombée de la nuit, la température chute à moins 15 degrés.
16:55 Mais il y a pire que le froid. Il y a le risque de mourir d'asphyxie.
16:59 Les sauveteurs livrent ainsi une véritable course contre la montre.
17:02 Dans de tels cas, si les victimes ne sont pas retrouvées au bout de 40 minutes, il est généralement trop tard.
17:15 Le maire du village tente désespérément d'obtenir de l'aide.
17:24 Il appelle d'urgence les services de secours de Landek, la ville la plus proche à 40 kilomètres de là.
17:29 Mais ses efforts restent vains.
17:34 Des hélicoptères sont certes prêts à décoller, mais la tempête de neige a coupé toute la vallée.
17:41 La météo interdit de voler.
17:45 Galtour est seul au monde.
17:54 Et tandis que les minutes passent, la survie des victimes dépend entièrement des efforts de sauveteurs volontaires.
17:58 4h45.
18:03 46 minutes après le départ de l'avalanche, la situation est de plus en plus désespérée pour Christa Kappelner, la touriste allemande.
18:10 À ce moment-là, je n'avais pas peur du tout.
18:17 Je priais simplement pour qu'on vienne à mon secours.
18:22 Mais les sauveteurs volontaires sont dépassés par la gravité de la situation.
18:25 Jason Tett, le pompier britannique, découvre l'ampleur de la catastrophe lorsqu'il arrive dans un centre médical de fortune.
18:35 C'était le chaos.
18:37 Il y avait tellement de blessés par terre qu'on ne voyait même plus le sol.
18:40 Jason tente désespérément d'apporter son aide aux survivants, mais sans équipement médical, il n'arrive à faire de la recherche.
18:49 Mais sans équipement médical, il est frustré de son impuissance.
18:52 On savait qu'on était coupés du monde.
18:56 5h.
19:00 Dans tout le village, des volontaires continuent à sonder frénétiquement la neige pour trouver les personnes portées disparues.
19:07 Mais à mesure que les minutes passent, ces efforts de secours se transforment en travail de recherche des corps.
19:15 Krista Kappelner sait que le niveau d'oxygène se fait dangereusement bas dans sa poche d'air.
19:20 Elle se dit qu'il lui faut absolument essayer de se dégager, mais c'est une tâche impossible.
19:25 La neige était dure comme du béton.
19:32 C'était comme pousser contre un mur.
19:34 Je ne pouvais donc pas m'en sortir toute seule.
19:37 Tout ce que je pouvais faire, c'était attendre qu'on vienne à mon secours.
19:41 Elle ignore qu'à cet instant précis, des sauveteurs sont juste à côté.
19:50 Et ils ont avec eux Aiko, un chien d'avalanche spécialement entraîné pour de telles opérations de recherche.
19:56 Krista n'a plus d'air et commence à perdre conscience.
20:02 Tout à coup, Aiko détecte une odeur près du pare-chocs d'une voiture enfouie dans la neige.
20:17 Dans l'espoir de retrouver un survivant, l'équipe de secours commence à creuser.
20:23 Mais la tâche est rendue incroyablement dure par la compacité de la neige.
20:31 Ce n'était pas une neige molle dans laquelle on va jouer.
20:33 C'était dur comme du béton et c'était difficile de creuser.
20:36 Tandis que les sauveteurs continuent de creuser sous la voiture renversée, Aiko s'agit de plus en plus.
20:45 7 heures du soir, Krista Kapelner est ensevelie depuis trois heures.
20:57 Après avoir creusé trois mètres dans la neige, les sauveteurs voient des vêtements.
21:00 C'est Krista. Elle est en vie mais très mal en point.
21:03 Elle souffre d'hypothermie et a besoin de soins médicaux d'urgence.
21:07 Le sauvetage de Krista redonne de l'espoir aux sauveteurs volontaires qui travaillent toute la nuit malgré le froid glacial.
21:23 Mais à mesure que les heures passent, les chances de retrouver d'autres survivants s'amenuisent.
21:27 Le lendemain matin, à l'aube, le temps se lève et les hélicoptères de secours de Landek arrivent pour transporter les blessés.
21:39 Mais l'ampleur des dégâts est telle que décision est prise d'évacuer tout le village.
21:52 Une tâche énorme.
21:53 Et en raison du grand nombre d'habitations détruites, beaucoup de personnes se trouvent sans abri et doivent passer la nuit dans un gymnase.
22:00 L'armée allemande offre son aide ainsi que l'armée américaine.
22:07 Et deux jours plus tard, des hélicoptères Black Hawk arrivent de base situés en Allemagne.
22:12 [Musique]
22:22 Krista est parmi les premières personnes évacuées.
22:24 Mais tandis qu'elle se remet de cette épreuve à l'hôpital, ses pensées vont à Helmut, son mari, toujours porté disparu.
22:31 Au bout d'un moment, j'ai réalisé ce qui avait dû se passer.
22:35 Je l'ai compris toute seule.
22:39 Si on ne l'avait pas encore retrouvé, c'est qu'il était déjà mort.
22:42 C'était impossible de survivre à ce froid.
22:45 Les sauveteurs finiront par trouver le corps d'Helmut à 50 mètres seulement de là où était enseveli Krista.
22:55 Il est l'une des 31 victimes de l'avalanche.
23:03 Et on déplore encore plus de blessés.
23:08 [Musique]
23:13 La catastrophe fait la une des médias internationaux.
23:16 60 personnes sont mortes dans une série d'avalanches dont la dernière a frappé mardi la petite ville de Galtour.
23:22 Des équipes de journalistes convergent vers le village en deuil.
23:26 [Musique]
23:32 Art Mears, un expert en avalanches du Colorado, arrive à Galtour en hélicoptère.
23:38 Fort de plus de 25 années d'expérience, il ne sait que trop bien à quel point les avalanches peuvent être destructrices.
23:44 Mais même lui est horrifié par ce qu'il découvre à Galtour.
23:49 On voyait encore des objets de la vie quotidienne mêlés au débris.
23:58 Des poupées, une brosse à cheveux.
24:02 C'était visible au milieu de la neige qui fondait petit à petit.
24:06 Et bien sûr les bâtiments avaient subi des dégâts très importants.
24:09 On voyait clairement que quelque chose de très gros était descendu de la montagne avec beaucoup d'énergie.
24:16 Mais la principale question qui hante Art Mears et les autres experts,
24:28 c'est pourquoi l'avalanche a touché le centre du village, la zone que tous considéraient comme sûre.
24:34 Et de fait c'est bien là que la catastrophe a fait le plus de victimes.
24:38 A l'évidence le modèle informatique divisant Galtour en trois zones de risque a lamentablement échoué.
24:47 Or ce même modèle est utilisé dans toutes les Alpes.
24:56 Des milliers de villages de montagne sont donc potentiellement menacés.
25:01 Récapitulons le cours des événements.
25:04 En février 1999, une énorme avalanche ravage Galtour, une station de sport d'hiver dans les Alpes autrichiennes.
25:10 Le centre du village est officiellement classé comme une zone sûre.
25:14 Mais en moins de trois minutes, 31 personnes trouvent la mort et beaucoup d'autres sont blessées.
25:21 Comment expliquer un tel drame ?
25:23 Les gens se sont rendus compte que la situation était devenue très grave.
25:27 Et que les gens se sont blessés. Comment expliquer un tel drame ?
25:31 En retraçant le fil des événements et en analysant en détail l'enquête qui a été faite, nous allons vous révéler ce qui s'est vraiment passé.
25:39 La simulation informatique va vous emmener là où aucune caméra ne peut aller, au cœur de la catastrophe.
25:54 Le lendemain de l'avalanche, le procureur du Tyrol autrichien nomme Paul Feun et Stéphane Margrette responsables de l'enquête.
26:00 Tous deux appartiennent à l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches, un organisme suisse.
26:06 Stéphane Margrette est stupéfait par l'ampleur des dégâts.
26:10 En arrivant à Galtour, j'ai eu l'impression de voir une zone de guerre.
26:15 Et je me suis dit que c'était un endroit où il y avait des gens qui étaient en danger.
26:19 En arrivant à Galtour, j'ai eu l'impression de voir une zone de guerre.
26:23 Il y avait des hélicoptères qui volaient, des maisons complètement détruites, de grands tas de neige où on cherchait encore des victimes et des centaines de voitures démolies.
26:32 C'était vraiment terrible à voir.
26:34 Pour les enquêteurs, la première étape est de comprendre pourquoi l'avalanche a été si destructrice.
26:48 De toute évidence, le modèle qui avait permis de diviser Galtour en trois zones de risque était gravement erroné.
26:54 Des scientifiques l'avaient mise au point en établissant un scénario catastrophe basé sur l'étude de 150 ans d'activité avalancheuse dans la vallée.
27:03 Mais cette fois, l'avalanche a traversé la zone à haut risque, la rouge, pour atteindre la jaune, de risque moyen, et enfin la verte, le centre du village.
27:17 Paul Feun veut calculer la taille exacte de cette énorme avalanche.
27:21 Il commence donc par étudier les données de base, les relevés météo et notamment les chutes de neige, pour voir s'il y a quelque chose d'anormal.
27:29 Habituellement en hiver et surtout en janvier, les périodes de chutes de neige alternent avec le beau temps.
27:37 Et c'était le cas cette année-là, il n'y avait rien d'inhabituel.
27:44 Mais quand Paul Feun vérifie les relevés météo de la fin janvier 99, quelque chose l'intrigue.
27:50 Le 26 janvier, une zone de basse pression sur le nord de l'Italie entraîne quatre jours de fortes précipitations sur les Alpes.
28:01 Au même moment, un front de haute pression venu de l'Arctique apporte de l'air froid.
28:09 La rencontre du front froid et du front chaud et humide crée alors de la neige en quantité phénoménale.
28:15 Les conditions météo restent similaires durant la plus grande partie du mois de février.
28:26 Paul Feun calcule que la région a reçu 3,80 m de neige, incroyablement six fois plus que la moyenne saisonnière.
28:35 Assez pour créer une énorme avalanche.
28:38 [Musique]
28:54 Pour déterminer la taille exacte de l'avalanche, les experts doivent étudier sa zone de départ.
28:59 Ils prennent donc l'hélicoptère pour monter au sommet du Grischkopf à 1170 m au-dessus de Galtour.
29:05 [Musique]
29:12 Mais deux jours seulement après la catastrophe, le manteau neigeux reste extrêmement instable et la mission est très dangereuse.
29:18 [Musique]
29:26 Paul Feun mesure la taille de la zone de cassure, l'endroit où l'avalanche s'est déclenchée.
29:32 La plaque est au moins deux fois plus grande que ce qu'il pensait.
29:35 Stéphane Margret est si stupéfait qu'il la prend en photo.
29:38 A l'endroit le plus haut, la plaque mesure pas moins de 4,50 m.
29:42 Sur la base de ces mesures, Paul Feun estime la masse de l'avalanche à 170 000 tonnes.
29:49 Un chiffre incroyable, car en théorie, sur cette pente, les écoulements ne devraient pas dépasser les 70 000 tonnes.
29:56 Paul Feun comprend dès lors que les semaines de chute de neige ininterrompues qui ont précédé la catastrophe ne peuvent expliquer à elles seules l'ampleur de cette avalanche.
30:05 La question est donc de savoir d'où provient la neige supplémentaire.
30:09 Les enquêteurs reprennent alors l'analyse des relevés météo et découvrent qu'entre le 27 janvier et le 23 février, un fort vent de nord-ouest a soufflé sur la région.
30:22 Or, sur les sommets, le vent peut atteindre la vitesse de 120 km/h, de quoi déplacer jusqu'à 30 tonnes de neige en quelques heures seulement.
30:36 Et une grande partie de cette neige a été soufflée des versants environnants vers les crêtes surplombant Galtour.
30:48 Le vent est un facteur extrêmement important dans la formation des avalanches et il a joué un rôle majeur à Galtour.
30:54 La crête surplombant le village était parfaitement orientée pour recueillir de la neige soufflée par les vents de nord-ouest.
31:00 La force du vent combinée à l'orientation du Grishkov a donc causé l'accumulation de 2 mètres de neige supplémentaire au-dessus du village.
31:17 Mais ces données soulèvent à leur tour une autre question pour les enquêteurs.
31:20 Normalement, une plaque de neige de 170 000 tonnes devrait en effet céder sous son propre poids et se rompre bien avant d'atteindre cette masse.
31:29 Alors pourquoi n'en a-t-il pas été ainsi ?
31:38 - Généralement, les avalanches se déclenchent avant qu'on ait 4,50 m de neige, comme c'était le cas à Galtour. 4,50 m, ça fait beaucoup de neige.
31:47 Tous les sommets montagneux ont un manteau neigeux formé de plusieurs couches dues aux chutes de neige successives.
32:00 Certaines couches se composent de cristaux plus fragiles que d'autres.
32:08 Lorsque la neige s'accumule sur une couche fragile, celle-ci peut céder. La plaque de neige dévale la pente en déclenchant une avalanche.
32:20 Les grosses avalanches sont rares, car la sous-couche cède généralement avant que la plaque du dessus ne devienne trop épaisse.
32:32 Si la sous-couche avait été très fragile, on aurait vu plusieurs petites avalanches successives au lieu d'en avoir une grosse.
32:44 Alors pourquoi la couche fragile n'a-t-elle pas cédé plus tôt ?
33:00 Lorsque Paul Feun analyse cette neige, il découvre quelque chose d'étrange.
33:08 Les cristaux de glace sont liés de façon bien plus solide que dans une couche fragile classique.
33:14 Paul Feun sait que ce type de liaison très solide peut être observé lorsque la neige fond, puis regèle.
33:22 Mais comment cela aurait-il pu se produire au sommet des Alpes en plein hiver ?
33:28 L'enquêteur vérifie de nouveau les relevés de température, lesquels confirment son intuition.
33:32 Entre le 29 janvier et le 4 février, la température s'est élevée de -20°C à 4°C au-dessus de zéro.
33:39 La neige a donc dû commencer à fondre.
33:42 Puis, à partir du 5 février, la température est de nouveau descendue en dessous de zéro.
33:51 Et en même temps, la neige a commencé à fondre.
33:55 La température est de nouveau descendue en dessous de zéro.
33:57 Et au-dessus de Galtour, la neige a regelé.
34:00 En conséquence, des cristaux solidement liés se sont formés, rendant la couche fragile anormalement stable.
34:06 - Le plus étrange au sujet de la couche fragile à Galtour, c'est qu'elle n'était pas si fragile que ça.
34:13 Finalement, la sous-couche cède le 23 février 1999 à 3h59 de l'après-midi.
34:23 170 000 tonnes de neige dévalent la pente. La catastrophe est en marche.
34:27 Ces nouvelles données permettent-elles cependant d'expliquer pourquoi l'avalanche a causé le plus de dégâts dans le centre de Galtour, théoriquement sûr ?
34:49 Les enquêteurs entrent les données dans un modèle informatique simulant une avalanche.
34:53 Le résultat les laisse perplexes.
34:58 Le modèle informatique prédit en effet que cette avalanche s'arrêterait avant d'atteindre la zone verte.
35:03 Or, les dégâts dans le centre prouvent pourtant de façon irréfutable qu'une énorme avalanche a bien ravagé cette partie du village.
35:17 Paul Feune sait qu'il doit démasquer un tueur dont personne n'avait prévu la venue.
35:22 Une avalanche capable de frapper au cœur de Galtour.
35:26 Cette fois, il cherche des indices dans les récits des témoins oculaires et l'enquête se complique encore.
35:33 L'un des témoins se souvient en effet avoir vu plusieurs vagues de neige distinctes foncer sur sa maison.
35:43 Or, ces vagues sont caractéristiques de ce que les scientifiques appellent les avalanches de poudreuses.
35:48 Celles-ci peuvent avoir une densité jusqu'à 20 fois supérieure à celle de l'air et atteindre la vitesse vertigineuse de 417 km/h.
35:57 Mais les données récoltées par les enquêteurs indiquent que si l'avalanche comprenait une couche supérieure à celle de l'air,
36:10 il y avait aussi une sous-couche de neige lourde et dense.
36:13 L'écoulement était donc complexe.
36:15 Les scientifiques sont dès lors confrontés à un problème majeur.
36:25 Leur modèle informatique permettant de repérer les zones à risque ne peut simuler que des avalanches classiques.
36:30 Ils n'ont tout simplement pas les données nécessaires pour prédire le comportement d'une avalanche de poudreuse.
36:37 Ils n'ont pas les données nécessaires pour prédire le comportement d'une avalanche plus complexe comme celle qui a frappé Galtour.
36:43 L'enquête est au point mort.
36:45 Mais la chance va sourire aux deux spécialistes.
36:53 Paul Feun et Stéphane Margrette apprennent en effet qu'une audacieuse expérience a récemment permis d'en savoir plus sur les avalanches formées de plusieurs couches.
37:01 Deux semaines à peine avant la catastrophe de Galtour, une équipe de scientifiques suisses et autrichiens s'installe au pied des sommets de Crétabesse en Suisse.
37:09 Ils vont déclencher volontairement une avalanche pour étudier comment elle dévale la pente.
37:14 Deux radars Doppler qui émettent des micro-ondes vont enregistrer la progression de l'écoulement seconde par seconde.
37:22 Une expérience très risquée car l'avalanche va filer droit sur les scientifiques.
37:30 Ceux-ci s'abritent dans un bunker en béton armé situé à 1300 mètres en dessous du sommet.
37:35 Un hélicoptère largue des charges explosives pour déclencher l'avalanche.
37:39 Le film tourné par les chercheurs permet de voir ce qui se passe ensuite.
37:46 Une énorme plaque de neige se détache et dévale la pente ravageant tout sur son passage.
37:57 Alors que l'immense mur de neige approche, les chercheurs ferment précipitamment les trappes.
38:02 Juste à temps, l'avalanche engloutit le bunker.
38:05 L'écoulement s'est révélé bien plus important que ce que les scientifiques avaient prévu et ils doivent désormais comprendre pourquoi.
38:22 Grâce aux données fournies par les radars Doppler, les chercheurs peuvent voir ce qui se passe à l'intérieur d'une avalanche en mouvement.
38:29 L'expérience de Crétabaisse révèle ainsi que lorsqu'elle descend la pente, l'avalanche emmène avec elle des couches de neige fraîche se trouvant sur son passage.
38:43 Les scientifiques appellent ce processus l'entraînement.
38:48 Pour décrire grossièrement l'entraînement, c'est comme si sur une pente de neige humide, on faisait rouler une boule de neige et à mesure qu'elle descend, la boule de neige grossit.
38:58 En d'autres termes, en bas d'un versant raide, une avalanche peut être deux, trois ou quatre fois plus grosse que ce qu'elle était lorsqu'elle s'est déclenchée.
39:12 L'expérience de Crétabaisse stupéfie les chercheurs. Ils savent désormais qu'une avalanche peut amasser 400 tonnes de neige par seconde durant sa descente.
39:21 Grâce à ces nouvelles données et à notre simulation informatique sophistiquée, nous pouvons maintenant vous révéler ce qui s'est vraiment passé juste avant cette Minute de Vérité.
39:38 26 janvier 1999. Quatre jours durant de fortes chutes de neige s'abattent sur la région de Galtour.
39:46 Puis du 29 janvier au 4 février, la température monte et la neige commence à fondre. Une couche fragile se forme dans le mont Blanc.
39:53 La neige est devenue plus forte et plus intense.
40:00 Le 29 janvier 1999. Quatre jours durant de fortes chutes de neige s'abattent sur la région de Galtour.
40:06 Puis du 29 janvier au 4 février, la température monte et la neige commence à fondre. Une couche fragile se forme dans le manteau neigeux.
40:17 5 février. La température chute de façon abrupte et pendant les 19 jours suivants, les Alpes autrichiennes reçoivent des chutes de neige exceptionnelles.
40:29 La neige à 120 km/h contribue à la formation d'une énorme plaque sur un sommet surplombant Galtour.
40:35 23 février. La sous-couche fragile supporte une charge de neige anormalement lourde, mais plus pour longtemps.
40:43 Deux minutes avant la catastrophe.
40:53 Une plaque de neige d'un poids estimé à 170 000 tonnes, soit l'équivalent de 428 avions gros porteurs chargés, se détache de la pente.
41:01 Galtour est directement sur sa trajectoire.
41:07 60 secondes avant la catastrophe, l'avalanche dévale la pente à toute vitesse.
41:21 Sur calcul, les scientifiques estiment que sa masse a alors augmenté de 20 000 tonnes.
41:25 L'avalanche atteint sa vitesse maximale, 417 km/h.
41:31 4h01, elle frappe Galtour.
41:42 L'énorme vague pénètre dans les trois zones de risque du village, y compris la verte, théoriquement sûre.
41:50 [Musique]
41:59 4h02, elle arrive enfin au bout de course.
42:02 Galtour est en ruine et 56 personnes sont ensevelies sous des tonnes de neige et de glace.
42:08 Les enquêteurs savent désormais pourquoi la monstrueuse avalanche a ravagé Galtour.
42:17 Mais il leur faut encore répondre à une dernière question.
42:20 Pourquoi les plus gros dégâts se sont-ils produits dans la zone verte, celle que tous considéraient comme la plus sûre ?
42:26 Reprenons.
42:32 A 4h, l'avalanche de 170 000 tonnes atteint la périphérie du village.
42:36 Une couche de neige dense et lourde frappe les bâtiments avec une force phénoménale,
42:44 l'équivalent d'un camion de 25 tonnes percutant un mur de briques à 80 km/h.
42:49 Mais la couche supérieure de l'avalanche, composée de neige poudreuse plus légère,
42:56 file à 417 km/h et pénètre 100 m plus loin dans la zone sûre de Galtour.
43:02 Bien que moins puissante que la couche inférieure, cette neige propulse Christa et Helmut Kappelner sur 50 m.
43:12 L'avalanche de poudreuse souffle portes et fenêtres, remplissant rapidement les maisons de neige fine.
43:17 Elle engloutit la maison du curé où travaille Maria Wolf.
43:25 A 4h01, la neige poudreuse s'abat sur d'autres maisons de la zone verte.
43:41 Beaucoup sont des constructions légères qui n'ont pas été conçues pour résister à une telle force.
43:45 Lorsque l'énorme pression de l'avalanche s'accumule à l'intérieur, des chalets entiers explosent, comme sous l'effet d'une bombe.
43:55 4h02.
44:06 La neige poudreuse porte un dernier coup fatal. En s'immobilisant, elle se tasse et devient dure comme du béton.
44:12 Dans des petites avalanches et parfois dans des grandes, j'ai pu constater que lorsque des nouages de poudre se compriment contre des obstacles solides, comme des arbres par exemple, la neige devient tellement dense qu'on peut à peine l'entamer avec un couteau.
44:31 C'est cette poudreuse comprimée qui retient Christa prisonnière dans sa tombe de glace.
44:41 Les victimes ensevelies par la couche poudreuse meurent en général en moins de 40 minutes.
45:01 Et lorsque la neige poudreuse se tasse, les opérations de sauvetage deviennent pratiquement impossibles.
45:08 De fait, la survie de Christa Kappelner tient du miracle. Une voiture renversée a formé une bulle d'air qui lui a permis de respirer pendant 3h.
45:22 Mais hélas, son mari Helmut a eu moins de chance.
45:27 Les années ont passé, mais Christa Kappelner reçoit toujours des soins médicaux pour ses blessures à la colonne vertébrale.
45:37 Mais le traumatisme de cette épreuve et la perte de son mari ont laissé des cicatrices encore plus profondes.
45:44 La vie continue et j'essaye de penser à l'avenir tout en étant reconnaissante pour le temps que j'ai passé avec mon mari.
45:51 La valanche de Galtour a duré moins de 3 minutes.
45:58 Mais en 3 minutes, elle a tué 31 personnes. On a blessé plus encore et a marqué à jamais le paisible village de montagne.
46:07 Selon les scientifiques, il est peu probable que la combinaison de circonstances exceptionnelles à l'origine de cette catastrophe se répète à Galtour avant au moins 200 ans.
46:19 Mais les autorités responsables de la sécurité dans toutes les Alpes autrichiennes ne veulent pas prendre de risques.
46:27 D'énormes défenses ont donc été construites pour protéger le village.
46:32 Un mur paravalanche de 360 m de long, 7 m de haut et 2 m d'épaisseur fait désormais face à la montagne.
46:40 Et sur les sommets au-dessus de Galtour, 11 km d'obstacles appelés ratoliers ont été installés pour empêcher la formation de grosses plaques de neige.
46:51 Ils devraient arrêter les grosses avalanches à l'avenir.
46:55 L'exemple de Galtour a été utile. C'est terrible à dire, mais c'est vrai.
47:00 Nous devons apprendre de nos erreurs et c'est un processus qui continuera à l'avenir.
47:07 Les dures leçons administrées par la catastrophe ont en effet permis des progrès décisifs dans le domaine des techniques de prévision du risque d'avalanche.
47:17 En moyenne, on déplore encore chaque année 300 morts par avalanche.
47:22 Mais le drame de Galtour contribuera certainement à faire que la sécurité de tous ceux qui vivent, travaillent ou séjournent en montagne soit mieux assurée demain qu'hier.

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