• l’année dernière
Transcription
00:00 * Extrait de « Le Média » de Nicolas Herbeau *
00:20 Pour débuter cette semaine, nous vous emmenons au théâtre.
00:23 Pas au cinéma !
00:24 Un fort inspiration britannique, bien sûr.
00:26 Nous vous parlons ce midi d'une adaptation du « Songe » d'une nuit d'été de William Shakespeare
00:30 et d'une création moderne, très personnelle et en anglais du metteur en scène Alexander Veldin.
00:35 Et on en parle avec vous, Marie Sorvier, bonjour !
00:37 Bonjour !
00:38 Vous êtes productrice ici-même sur France Culture du Grand Tour.
00:41 C'est un reportage à retrouver tous les jours à 19h50 dans l'émission Affaires culturelles d'Arnaud Laporte.
00:46 Et bonjour à vous, Philippe Chevillé !
00:48 Bonjour !
00:49 Vous êtes chef du service culture au journal Les Echos.
00:51 Bienvenue à tous les deux dans les Midis de Culture.
00:53 * Extrait de « Songe » de William Shakespeare *
00:59 Et on prend donc la direction du pavillon de la Villette pour commencer avec cette adaptation du « Songe » d'une nuit d'été signée Gabriel Morin.
01:05 « Et l'unite a deux pattes ici, et le jeune homme que j'ai charmé par méprise
01:10 revendique auprès d'elle ses honoraires d'amant.
01:13 Assisterons-nous à cette parade amoureuse ?
01:15 Seigneur, que ces mortels sont fous !
01:18 Mets-toi de côté, le bruit qu'ils vont faire réveillera Démétrius !
01:23 Alors ils seront deux à courtiser la même.
01:26 Cela seul fera un spectacle réjouissant.
01:29 Rien ne me plaît plus que ces absurdes contretemps ! »
01:33 Les grillons se sont invités ce soir-là, cet été-là, au Festival d'Avignon où la langue anglaise était à l'honneur.
01:39 Et c'est ainsi que Gwenaëlle Morin a monté à sa façon cette adaptation du « Songe » d'une nuit d'été de William Shakespeare
01:45 en y appliquant sa recette. Son « Songe » est donc une réduction à l'essentiel pour vous faire déguster les saveurs les plus pures.
01:54 Oubliez la troupe de vins comédiens nécessaires à Shakespeare pour donner sa pièce.
01:58 Ici, ils ne sont que quatre, quatre pour interpréter tous les rôles de cette histoire.
02:02 Complexe, je me lance l'Isandre et Hermia, Démétrius et Héléna, les deux couples de jeunes amants auxquels se mêlent.
02:09 Le père d'Hermia, taisé en parallèle. Le roi des fées ordonne à Puck de verser un sucre d'amour sur les yeux de sa femme Titania.
02:18 Ce qui promet, et je m'arrête là, une nuit pleine de confusion.
02:22 Philippe Chevillet, ne jugez pas mon résumé, mais est-ce que vous avez été séduit par cette mise en scène et par cette adaptation de Gwenaëlle Morin ?
02:31 Oui, beaucoup. On peut rajouter un troisième élément, c'est le théâtre dans le théâtre.
02:36 C'est une troupe d'artisans qui, pour le mariage du duc d'Athènes, va faire une représentation théâtrale d'une tragédie, Pyram et Tisbé.
02:44 C'est un élément comique qui se rajoute et qui va introduire les artisans dans la forêt, dont l'un d'entre eux va se retrouver avec des oreilles d'âne par un sortilège.
02:54 J'ai beaucoup aimé ce spectacle. C'est vrai que Gwenaëlle Morin et son théâtre permanent qu'il a créé il y a un bout de temps, qui est un théâtre accru.
03:08 Il n'y a quasiment pas de décors. Les accessoires sont vraiment des accessoires de fortune.
03:12 C'est carton et scotch en général. On les voit habillés dans des toches qui ressemblent à des draps. Ils sont en maillot de bain en dessous.
03:20 On se demande comment ça peut fonctionner. Il y a une énergie folle dans ce théâtre, un amour du texte, une compréhension.
03:29 C'est vrai qu'il a réduit. Peut-être que lorsqu'on a vu plusieurs fois la pièce, ça m'a paru d'une limpidité incroyable.
03:37 C'est vrai que pour des gens qui la découvrent et qui la redécouvrent longtemps après, il faut quand même un petit peu s'accrocher.
03:42 Mais l'énergie des comédiens et des comédiennes, parce qu'en plus il est allé chercher ses comédiens historiques.
03:50 Entre Virginie Colmin, Julien Néguérix, Barbara Jung et Grégoire Monsainjon, on a vraiment plus de deux acteurs nouveaux.
03:58 On a vraiment un groupe de comédiens assez extraordinaire qui nous amène jusqu'au bout de cette comédie de façon absolument géniale.
04:10 Vous allez m'en dire un peu plus sur le théâtre permanent, dans un instant, sur sa tradition, sa façon de fabriquer le théâtre à Gwenaël Morin.
04:17 Marie Sorbier d'abord sur l'adaptation, la vitesse à laquelle ça va, puisqu'on a dit qu'on a réduit, donc on a un peu condensé.
04:25 La vitesse et la rapidité, c'est une des caractéristiques du théâtre de Gwenaël Morin.
04:29 Il a monté notamment plein de pièces de racines pareilles en condensant et en accélérant le rythme.
04:34 Mais je suis d'accord avec Philippe, il y a quand même toujours une certaine limpidité qui vient du fait qu'en fait il a choisi.
04:39 Parce que "Le songe d'une nuit d'été", en tout cas moi, je l'ai vu plusieurs fois, mais je n'ai jamais quand même tout à fait bien compris tous les étages de cette pièce.
04:46 Qui est une comédie certes, mais qui est quand même très complexe. On peut l'attraper de plein de...
04:50 C'est vrai qu'il y a des fois on a l'impression de la comprendre et puis tout à coup dès qu'on veut en parler, on n'arrive plus à restituer les différents niveaux.
04:55 Oui, parce qu'il y a trop de feuilles en fait. C'est vraiment un mille-feuille incroyable.
04:58 Pour atteindre la limpidité, il a choisi, il a tranché, et il a choisi lui, le rire, la bouffonnerie, le côté très ludique et le théâtre dans le théâtre qui est le cœur de sa mise en scène.
05:08 Je me souviens de l'adaptation en film de Woody Allen qui avait monté "Le songe d'une nuit d'été".
05:13 Ça s'appelait "La comédie érotique d'une nuit d'été" qui lui avait axé tout sur le désir et sur cette portée érotique.
05:18 Qui est quand même beaucoup moins ici dans l'adaptation de Gwen Almorin.
05:21 Qui donc prend en fait sur le côté théâtre.
05:24 Vous le disiez Philippe, ce qui est très beau chez lui, c'est qu'il n'y a rien. Il n'y a pas de décors, il n'y a pas de costumes.
05:28 Ils ont des pauvres draps qui s'échangent. Ils jouent tous 3, 4, 5 personnages qui pourraient complètement nous perdre.
05:33 Mais en fait, on les suit joyeusement. Et puis si on ne comprend pas très bien, ce n'est pas très grave parce que ce qui se joue est ailleurs.
05:38 Pour moi, ce qu'il a réussi, c'est vraiment de faire du rire du public et de l'attention du public un personnage dans cette pièce.
05:45 C'est-à-dire que ce qui nous reste de cette nuit d'été, c'est l'impression qu'il s'est quand même passé quelque chose dans ces bois, dans cette forêt.
05:51 On ne sait pas trop bien quoi. Il y a eu des elfes, il y a eu des gens transformés en ânes, des filtres d'amour.
05:56 Mais en même temps, il s'est passé quelque chose. Et donc cette catharsis du théâtre qu'on évoque souvent, là, elle passe par le rire et par la jouissance du théâtre.
06:03 Ce qui est quand même assez réussi.
06:05 Alors il y a une énergie incroyable parce que justement, ces 4 comédiens jouent tous les rôles.
06:10 Vous l'avez dit, la seule façon de les identifier, en quelque sorte, ce sont ces costumes qu'ils mettent, qu'ils retirent devant nous, en courant, avec la tête à l'envers.
06:19 Enfin, dans tous les sens, ça part dans tous les sens. Et cette énergie folle, elle n'empêche pas tout de même, Philippe Chevillé, de bien comprendre qui est qui.
06:27 Est-ce que ce n'est pas difficile de bien identifier ? Ou alors, comme le dit Marie, ce n'est pas grave si on ne comprend pas tout ?
06:32 Ce n'est pas grave si on ne comprend pas tout. Mais bon, tout de même, moi je trouve qu'on s'y retrouve quand même.
06:38 Vraiment, si on suit bien, si on n'a pas les grillons, si on n'arrive pas à s'y retrouver.
06:44 On va s'y retrouver par cette compréhension du texte, cette énergie, puis cette jubilation qu'ont les acteurs de changer de rôle, justement.
06:51 Ce théâtre permanent dont vous parliez tout à l'heure, en fait, Gwenell Morin a fait des études d'architecte, je crois, et puis il est tombé dans le théâtre.
07:00 Il a été assistant de Michel Raskin, qui est un metteur en scène, moi, que j'aime beaucoup, qui est un metteur en scène lyonnais.
07:06 Et qui lui aussi, un peu dans son style, avec des côtés un peu trash, un peu insolites comme ça dans ses mises en scène.
07:14 Et très tôt, il a monté. Donc, c'est le principe du théâtre permanent, c'était de dire on joue tous les soirs, on répète tous les jours et on transmet en continu.
07:22 Donc, c'était, moi, le premier spectacle que j'ai vu, c'était des Racines jouées à 100 à l'heure, avec tout d'un coup, ça devenait le côté très classique d'une pièce classique,
07:29 qui était complètement explosée. Et donc, il a fait plein de pièces, ça a été jusqu'à Molière, des tragédies rompiques.
07:36 - Donc, tous les jours, il jouait la même pièce sur plusieurs mois. - Alors, il jouait la même pièce.
07:39 Alors, moi, je ne l'ai pas vue à ce moment-là, je l'ai vue après, quand il est passé au Théâtre de la Bastille, puis au Festival de Fourvière, etc.
07:44 Mais le produit, sa signature, c'était celle-là. Il a eu une certaine lassitude à un moment donné.
07:49 - On peut le comprendre. - Et puis, il est revenu avec ce projet qui est...
07:52 Alors, je sais que Marie aime beaucoup les punchlines, elle en avait noté, mais je vais lui piquer quand même.
07:56 Et que le projet à Avignon, puisqu'il a associé quatre ans à Avignon, c'est de démonter les remparts pour finir le pont.
08:02 Donc, le voilà qui démonte Shakespeare, l'année prochaine, il démontera je ne sais quoi pour...
08:06 - En espagnol, puisque la langue d'Avignon sera l'espagnol. - La langue du festival, voilà.
08:10 Et qu'il a dit que chaque année, il choisirait une pièce classique du répertoire de la langue invitée. Donc, surprise.
08:16 Le théâtre permanent, c'est aussi la place du spectateur. Marie en a dit un mot.
08:20 C'est vrai que là, au pavillon de la Villette, on est entouré par les acteurs.
08:26 On a l'impression de faire partie de la pièce, en quelque sorte. Marie ?
08:29 Oui, parce qu'en fait, Gwenaël Morin, il fait un théâtre qui est très adressé à son public.
08:33 C'est-à-dire qu'il enlève tout ce qui pourrait bloquer un quatrième mur. Ce n'est pas du tout ça.
08:38 Son objectif, c'est que les acteurs vous regardent dans les yeux, viennent vous faire rire.
08:41 Ils s'approchent d'ailleurs très près. Je ne sais pas comment c'est là, à Paris, mais à Avignon, ils montent.
08:45 - Le piano est au milieu des spectateurs. - Les acteurs peuvent monter dans les gradins.
08:49 Pour vous dire une réplique dans les yeux. Ce rapport au public très direct, pour effet immédiat,
08:54 les spectateurs sont complètement partie prenante et s'intéressent à ce qui se passe.
08:58 Et encore une fois, la loufoquerie et le côté très ludique permettent à tous,
09:03 même quelqu'un qui ne connaîtrait pas Shakespeare ou cette pièce, de suivre ce qui se passe.
09:07 En tout cas, d'avoir l'impression de faire partie de cette communauté du théâtre.
09:10 Je crois que c'est ce qu'il a aussi essayé de faire, Gwenaël Morin, pendant toutes ces années de théâtre.
09:15 Et son intention dans le théâtre permanent, qui m'a semblé aussi très intéressant toutes ces années,
09:19 c'était de dire, plus on dit le texte vite, moins l'acteur met d'intention dans chaque réplique.
09:25 Ce qui pourtant est un peu contraire aux idées des metteurs en scène aujourd'hui.
09:28 Mais ce manque d'intention permet en fait quelque chose de beaucoup plus direct, de plus adressé,
09:33 et donc peut-être de beaucoup plus compréhensible. En tout cas, c'est ce qu'il a essayé de faire.
09:36 - Philippe Chevillet sur le jeu des acteurs, ce flux très rapide aussi,
09:42 ça peut nous échapper en tant que spectateur, parce que parfois il nous tourne le dos,
09:47 comme on est presque autour de cette scène.
09:51 C'est aussi l'intensité de ce qui se passe pendant ce spectacle.
09:55 - Oui, parce qu'il y a une vraie clarté. On a l'impression qu'ils ont complètement digéré le texte.
10:00 Alors, il faut dire que c'est vraiment des comédiens exceptionnels.
10:02 Je ne citerai que Virginie Colmine, qu'on avait vue à l'Odéon dans le...
10:06 Allez, j'ai oublié le... - Jour de joie !
10:08 - Jour de joie ! - L'Arneligre !
10:10 - On est là, heureusement que Marie est là !
10:12 - Oui, c'est ça ! - Heureusement qu'elle est là !
10:14 On voyait un mélange de Maillan et de la Calas, elle est extraordinaire.
10:19 Et là, elle se retrouve effectivement avec sa bise, sa toge,
10:23 et avec les autres comédiens qui sont du même niveau.
10:25 Ils sont rapides, mais on entend tout ce qu'ils disent.
10:27 Et moi, ce qui m'a aussi beaucoup touché, c'est que j'ai l'impression qu'il y a à la fois la dimension du rire,
10:34 donc ça c'est assez évident, mais il y a aussi la dimension fantastique,
10:37 qui malgré le peu de décors et deux grandes boules lumineuses, arrive à passer.
10:42 Donc finalement, cette pièce de Shakespeare, qui est à la fois une comédie romantique,
10:47 à la fois une satire du théâtre, et en même temps une comédie fantastique
10:52 qui se passe avec des elfes et des lutins, toutes les dimensions de la pièce sont là.
10:57 Et donc, c'est une joie du théâtre, une eau de théâtre.
11:00 C'est ce que disait Marie un peu tout à l'heure, on est d'accord.
11:02 - Ce qui est aussi très beau, c'est qu'il n'y a aucun effet de mise en scène.
11:06 On l'a dit, il n'y a pas de costume, mais il n'y a pas non plus de scénographie,
11:09 à part, et on parlait de la clarté, de grands panneaux,
11:12 où sont scotchés toutes les pages du texte de Shakespeare,
11:17 au cas où quelqu'un va s'approcher pour lire,
11:19 ou un grand arbre comme ça, avec des flèches généalogiques pour dire qui est qui.
11:23 C'est comme s'il nous faisait un plein d'œil.
11:25 - Arfland l'a vu je crois à la Ville. - Il n'y a plus le deuxième panneau.
11:27 - J'ai pas vu cet arbre, ou alors il était derrière, et du coup on ne le voyait pas si on ne s'était pas baladé.
11:32 - Il était dans l'enfer ? - Un petit peu, oui.
11:33 - Vous ne l'avez pas totalement tard. - En tout cas c'était un grand arbre, un peu généalogique,
11:36 pour savoir qui est qui, qui aime qui, puis qui est aimé par qui, comme ça change un peu tout le temps, c'était pas mal.
11:40 Comme un espèce de clin d'œil en disant, voilà, c'est foutoir, c'est compliqué, ça change tout le temps,
11:45 mais finalement, ce qui compte c'est l'énergie, et puis le rythme qui va être apposé là.
11:49 - Mais est-ce que ça marche ? Parce que vous dites que les comédiens, moi je n'ai pas vu la pièce,
11:53 viennent autour de nous, on rit, on comprend le texte,
11:56 mais finalement, est-ce que quand on va voir une pièce de Shakespeare,
11:58 on n'a pas envie d'avoir une mise en scène plus classique, plus à distance, en se disant,
12:03 voilà, je vois un Shakespeare tel qu'il est, représenté habituellement avec des costumes,
12:08 et pas forcément revisité avec un maillot de bain et des acteurs qui nous courent autour ?
12:13 - Moi j'ai l'impression que malgré le maillot de bain, c'est quand même une mise en scène assez classique,
12:16 c'est-à-dire que classique au sens premier, moi je crois que les pièces de Shakespeare étaient jouées comme ça,
12:19 au tout départ au Globe, c'est-à-dire dans un côté complètement foutraque,
12:23 ça partait partout, les spectateurs sortaient, rentraient, fumaient, mangeaient, voilà, complètement frénétique.
12:27 J'ai plutôt l'impression qu'il revient à l'essence et qu'il a zappé tout le théâtre plus bourgeois après,
12:32 qu'il a mis des grandes fraises et des grands costumes sur Shakespeare.
12:34 - Philippe Chévier ?
12:35 - Oui, je crois que beaucoup de spectateurs sont surpris d'être aussi enthousiastes,
12:40 en se disant, mais pourquoi ? Il y a quelque chose d'un peu indicible dans leur passion et dans leurs émotions,
12:46 et ce que je trouve très beau finalement, et ce qu'on voit à Vignon, ces contrastes,
12:51 on va voir des pièces qui sont hyper technologiques, je pensais à Angela, on en reparlera peut-être...
12:55 - Suzanne Kennedy ?
12:56 - Oui, on va voir la Suzanne Kennedy avec plein de technologies,
12:58 et puis le lendemain, on va voir un spectacle où il n'y a rien, et on a la même joie,
13:02 ou en tout cas, même peut-être plus d'ailleurs...
13:04 - Non mais là, les spectateurs à Paris, ils n'auront pas vu Angela, ils ne seront pas à Vignon.
13:08 - Non, non, mais ceux-là, ils vont aller voir d'autres pièces peut-être, au théâtre,
13:11 ou des concerts avec beaucoup de technologies, et ils se retrouvent dans la vérité d'un théâtre
13:16 où il n'y a rien, presque un côté saltimbanque, et sans que ce soit d'ailleurs un concept,
13:22 au sens snobisme et tout, on va vous faire un spectacle pauvre,
13:26 et tout ça, c'est vraiment quelque chose de vécu de l'intérieur, par le metteur en scène et les acteurs,
13:31 et curieusement, à cette ère où on a plein de technologies tout le temps,
13:36 où on regarde des choses de plus en plus... Moi je pensais à la sphère de Las Vegas,
13:39 qu'on a vue sur Twitter, avec le concert de U2, des trucs complètement dingues,
13:43 eh bien on va avoir...
13:45 - Mais c'est pas la pièce Angela, là !
13:48 - Non mais on est inondé de technologies, et on voit tout d'un coup un spectacle où il n'y a pratiquement rien,
13:54 et on a la même émotion, et c'est très beau !
13:56 - Oui, je crois que la jouissance du théâtre est contagieuse, et que c'est vraiment ce qui réussit à faire de mieux,
14:00 c'est-à-dire qu'on se retrouve là, et on prend le plaisir du jeu et le plaisir du théâtre en pleine face.
14:05 - Il y avait des scolaires, quand je suis allé voir la pièce de théâtre,
14:08 et c'est vrai qu'ils ne se sont pas ennuyés, en tout cas ça se voyait sur leur façon de se comporter...
14:14 - Mais est-ce qu'ils ont ri aux éclats ?
14:16 - Oui, vous imaginez bien que quand il y a la scène de l'âne qui se transforme en rapport sexuel,
14:21 ils ont bien ri !
14:23 - Et la scène de la représentation de théâtre à la fin, qui est pour moi une des meilleures scènes de ce spectacle,
14:28 c'est là où il réussit vraiment, parce qu'il y a du théâtre dans le théâtre,
14:31 et une espèce de comédien un peu foireux comme ça qui joue une pièce, c'est vraiment très drôle !
14:37 * Extrait de "Le songe de Gwenaël" de William Shakespeare *
14:57 - "Le songe de Gwenaël" d'après William Shakespeare, c'est jusqu'au 20 octobre au pavillon de la Villette à Paris,
15:03 puis en tournée notamment à Martigues, Montreuil, La Rochelle, Toulouse,
15:07 vous trouverez toutes les dates sur le site de France Culture à la page de l'émission "Les midis de culture".
15:12 * Extrait de "Les midis de culture" de Geraldine Mosnassavoy *
15:21 - Pas de traduction cette fois-ci, on reste en anglais dans le texte avec "The Confessions",
15:25 texte et mise en scène d'Alexander Zeldin, théâtre de l'Odéon.
15:29 * Extrait de "The Confessions" de Alice *
15:50 Cette pièce, c'est le portrait d'une femme, Alice, née en 1943 dans une petite ville australienne
15:56 que l'on va suivre jusqu'à sa mort, un voyage dans le temps et donc dans la vie de cette femme
16:00 qui l'emmènera en exil jusqu'en Angleterre.
16:03 Ses confessions, ce sont celles de cette mère, donc la mère du metteur en scène Alexander Zeldin,
16:08 puisque ce texte, il l'a écrit après des heures et des heures d'entretien avec elle.
16:12 Neuf acteurs britanniques sont donc sur scène au théâtre de l'Odéon, sur scène et autour,
16:17 pour une pièce jouée en anglais.
16:19 Marie Sorbier, did you like it ? Allez-vous apprécier la pièce ?
16:23 * Extrait de "The Confessions" de Alice *
16:26 Oui, j'ai beaucoup apprécié cette pièce, même si elle tranche vraiment avec les travaux précédents d'Alexander Zeldin.
16:33 Alexander Zeldin, c'est un metteur en scène qui est assez jeune, qui a 38 ans je crois aujourd'hui.
16:37 On avait pu voir ses précédentes mises en scène, puisqu'il est artiste associé à l'Odéon,
16:40 et notamment sa trilogie hyper réaliste sur les laissés-pour-compte de la société.
16:46 On se souvient peut-être de l'œuvre qui se passait dans un centre social avec tous ces gens en transit
16:51 et on était vraiment plongé dedans.
16:53 Moi, il me faisait penser un peu, vous savez, le sculpteur Ron Mueck, avec ses sculptures hyper réalistes
16:57 où on voit les pores de la peau et tous les petits poils qui en sortent.
17:00 Il faisait la même chose au théâtre, c'est-à-dire qu'on était vraiment là, dans ce centre social, avec ces gens en transit.
17:05 Là, rien à voir, donc j'étais assez surprise quand je suis allée voir "The Confessions"
17:08 puisqu'on est dans du très bon théâtre, mais du très bon théâtre classique.
17:12 Dans le sens où on a un rideau rouge, des scènes, une histoire.
17:16 On suit l'histoire de cette femme pendant deux heures et demie.
17:19 Le rideau rouge qui se baisse et qui se remonte selon les scènes elliptiques de sa vie.
17:23 Pour ceux qui aiment le théâtre formel comme moi, on est peut-être un petit peu déçus
17:28 parce que c'est tellement bien fait et très propre et très lisse
17:32 qu'on attend à un moment donné une fulgurance formelle qui n'arrivera pas.
17:36 Mais une fois cette attente évacuée, ce que nous propose Alexander Zeldin,
17:40 c'est l'histoire de l'émancipation d'une femme.
17:42 Et ce n'est pas n'importe quelle femme puisque c'est sa mère.
17:44 Donc évidemment, on ne parle pas de n'importe quel trajet.
17:47 Et moi, ce qui m'a intéressée, mais on y reviendra peut-être,
17:49 c'est vraiment la dimension psychanalytique de cette pièce
17:51 puisque c'est quand même le metteur en scène qui met en scène l'histoire de sa mère.
17:54 Vous avez été vous aussi surpris, Philippe Chevillier, par la forme et par la démarche ?
17:59 Oui, sans doute.
18:01 Mais moi, ce qui me frappe et ce qui m'a confirmé dans mon idée,
18:05 l'idée que j'avais de cet auteur et metteur en scène,
18:08 c'est que tout ce qu'il touche, il en fait théâtre.
18:12 Et tout ce qui le touche, en l'occurrence, puisque là, on est vraiment dans l'intime.
18:15 Et moi, je suis absolument étonné de voir à quel point il a réussi à faire de ce récit
18:22 d'une femme qui se dit banale, mais qui a une histoire pas banale,
18:25 un vrai récit de théâtre et un vrai geste théâtral.
18:27 Et je pense que ça tient beaucoup d'abord à son écriture,
18:30 qui est un mélange, je pense que c'est un des meilleurs auteurs contemporains à l'heure actuelle.
18:35 Il a réussi à la fois à nous délivrer une écriture classique,
18:38 qui par moment, d'ailleurs, fait penser parfois à Tchékov,
18:40 à ce niveau d'écriture.
18:43 Et en même temps, il va vous faire une scène, c'est peut-être celle qu'on entendait tout à l'heure,
18:46 parce que je n'ai pas bien écouté, mais une scène de repas
18:49 où on a l'impression qu'on est dans du théâtre de plateau,
18:51 où ça fuse dans tous les sens.
18:53 Et pourtant, c'est très écrit, mais c'est très écrit de façon extrêmement subtile.
18:56 Et ce mélange de classicisme et de spontanéité, ça fait quelque chose de finalement assez original.
19:01 Et quant à la mise en scène, elle est effectivement classique,
19:05 mais elle est habile puisque derrière le rideau rouge,
19:07 il y a quand même un petit cadre de scène qui recule à chaque fois,
19:11 avec des petits rideaux qui s'ouvrent, justement le théâtre qui se reproduit dans le théâtre.
19:14 Et que chaque petit théâtre dans lequel se passent des scènes,
19:17 qui sont soit dans un petit village d'Australie, soit à Sydney, soit à Londres,
19:21 on a une sorte de révolution théâtrale,
19:24 en tout cas une révolution dans la vie de l'héroïne.
19:27 Et ça, je trouve ça magnifique.
19:30 La modernité de ce texte, ce sont donc, et vous l'avez dit en partie,
19:33 les thèmes qui sont abordés,
19:35 puisqu'il faut nous raconter un petit peu ce qui lui arrive à cette Alice.
19:39 Et on parlera après de comment elle est incarnée d'ailleurs sur la scène.
19:42 Oui, alors c'est une femme, j'imagine qu'il y a un parcours
19:45 que beaucoup de femmes des années 50 ont dû vivre.
19:48 Donc elle naît dans une famille assez modeste en Australie.
19:51 Elle tente l'université, mais elle rate assez vite.
19:54 Et puis en fait, ses parents ne la poussent pas vraiment à continuer.
19:56 Et donc, elle fait un mariage très tôt avec un homme, un marin, je crois.
20:01 Enfin un militaire, un officier de marin.
20:03 Ça va se révéler assez glauque, ce mariage.
20:06 Et elle a le courage, en fait, c'est son premier règle d'émancipation,
20:09 de le quitter et de partir.
20:11 Et son rêve, à elle, c'est d'être peintre.
20:13 En tout cas, elle a une aspiration pour les arts,
20:15 qui lui est un peu coupée, que ce soit par ses parents ou ensuite par ce premier mari.
20:19 Mais elle tient à ce rêve-là.
20:20 Et puis elle va tout au long de sa vie essayer de se rapprocher de l'Europe,
20:23 puisque un de ses rêves, c'est de voir le bateau,
20:26 vous savez, le tableau de bateau, le clown triste, blanc.
20:29 Et elle parle de ce portrait comme un leitmotiv
20:33 qui va finalement la mener d'Australie à Paris.
20:35 C'est un long trajet en passant par d'ailleurs plein d'autres pays.
20:38 Et quand on parle d'émancipation, c'est vraiment que cette fille
20:41 qui vient d'un milieu assez traditionnel,
20:43 va par les rencontres et grâce à l'art et grâce à la littérature,
20:46 fricoter avec plein de gens différents qui vont lui ouvrir les yeux
20:50 sur ce que peut être une femme et peut être les choix d'une femme dans ces années-là.
20:53 Et ça ne se fait pas sans heurts.
20:55 - Il y a beaucoup de violence.
20:56 Parce que quand vous parliez à chaque fois de sa première expérience du mariage,
21:01 ça se finit par la violence.
21:03 C'est une expérience de l'art aussi.
21:05 Donc on est à chaque fois rythmé en quelque sorte.
21:08 On a l'impression que ce qu'elle vit aussi,
21:10 c'est un regard sur la société qui est bousculé au fur et à mesure des années.
21:15 - Ce qui est beau, c'est que ce n'est pas une héroïne au sens premier.
21:17 Et que pourtant, elle en est une.
21:19 Quand il dit "c'est une femme banale", je comprends ce qu'il veut dire.
21:21 C'est-à-dire qu'elle n'a pas eu de fait d'art,
21:22 mais elle n'a pas vécu des choses extraordinaires.
21:24 Mais à chaque fois qu'elle s'est prise un peu des claques dans la gueule
21:27 selon son parcours, elle s'est relevée.
21:29 Et elle a juste poursuivi son rêve qui était
21:31 de faire quelque chose d'artistique de sa vie.
21:33 Simplement de dessiner ou d'aller voir les tableaux qui lui plaisaient.
21:36 Et ce rapport un peu ténu à la résistance,
21:39 j'ai trouvé que c'était très juste.
21:41 - Mais quelle forme ça prend sur scène ?
21:43 On a une femme qui s'allonge sur un divan.
21:45 Vous avez parlé de la dimension psychanalytique.
21:47 Marie, est-ce qu'elle s'adresse au public ?
21:50 Comment sont reconstituées ces scènes ?
21:52 - Ce qui est très drôle, et c'est un peu la réussite de ce projet,
21:56 c'est qu'Alexander Zeldin met deux fois sa mère sur le plateau.
22:00 La mère au présent, quand elle vit ces scènes,
22:03 qui est jouée, d'ailleurs on n'en a pas parlé, mais la distribution est incroyable.
22:06 Tous les acteurs sont fous.
22:07 Mais donc, la mère, à l'âge où elle est quand elle joue.
22:10 Et puis il y a une femme âgée qui est là, dans les gradins depuis le départ,
22:13 et qui se promène un peu de temps en temps.
22:15 Au départ on se demande si ce n'est pas une spectatrice un peu perdue.
22:17 Elle s'assoit, elle se relève.
22:19 Finalement elle monte sur scène au départ, donc on comprend.
22:21 Et c'est assez touchant parce que c'est la femme âgée qui regarde
22:24 celle qu'elle a été évoluer à travers ce temps,
22:27 qui lui pardonne, qui est très tendre.
22:29 Je trouve qu'elle a un regard très tendre.
22:31 - Et qui va lui parler même ?
22:32 - Je ne crois pas qu'il y ait d'interaction.
22:34 Par contre, quand je parlais de psychanalyse,
22:36 c'était plutôt qu'Alexander Zeldin,
22:39 quand il parle des émigrants ou des personnes âgées,
22:41 il met dans l'ultra-réalisme et on est dans le trash absolu.
22:44 Or, quand il parle de sa mère, il doit passer par le théâtre.
22:46 Il doit raconter une histoire parce que ça le touche trop,
22:49 et que c'est très intime.
22:51 Et il est sur scène d'ailleurs, Alexander Zeldin.
22:53 Le personnage qui joue lui-même est aussi là en train de regarder sa mère évoluer.
22:56 - Philippe Chevillet, sur cette partie intime,
22:59 dans le récit, est-ce que ça l'entrave parfois, Alexander Zeldin ?
23:03 Ou alors que justement, même s'il parle de sa famille, de sa mère,
23:07 il se laisse aller et il va au bout de ce défi ?
23:11 - Justement, pas du tout.
23:13 Ce qui est extraordinaire, c'est que dans ces moments critiques,
23:16 vous l'avez dit, elle manque d'être quand même tuée par son mari.
23:20 Il y a le viol universitaire qui se passe à Sydney,
23:24 et tout l'entourage très branché qui lui dit "non, il ne faut pas trop quand même..."
23:27 - Faire de vagues. - Ouais, faire de vagues, etc.
23:29 Et en fait, avec ces drames qu'elle lui raconte,
23:33 finalement, dans la banalité de la vie,
23:36 il y a des moments assez extraordinaires qui se passent,
23:38 et notamment, je ne vais pas décrire la scène,
23:40 mais la vengeance de l'héroïne par rapport au violeur.
23:45 Et c'est une scène de théâtre absolument incroyable,
23:47 qui est une des scènes les plus fortes.
23:49 À la fin du spectacle, la mère est sur le point de pardonner à tout le monde,
23:54 parce qu'entre-temps, à Londres, en plus, elle a retrouvé un homme bon, enfin.
23:59 Et la toxicité masculine n'est pas partout.
24:04 Donc elle a trouvé un homme, et elle a une fin de vie plus aimable avec ses deux enfants.
24:08 Et elle va raconter une histoire sur la violence du monde
24:11 à travers l'image d'un bébé pélican.
24:16 C'est très très beau, là c'est presque Tchékovsky, je ne sais pas comment on peut dire,
24:20 mais il y a cette poésie qui apparaît, et cette histoire, elle a dû lui raconter.
24:23 Donc il a réussi à reprendre tous les éléments, les anecdotes de la vie,
24:26 qui en font des moments de théâtre d'une force absolue,
24:29 avec des comédiens et des comédiennes, comme disait Marie, qui sont incroyables.
24:33 - Je tique sur une chose que vous avez dit, Marie.
24:36 Vous avez dit qu'il n'y a pas de fulgurance formelle.
24:39 Il y a quelque chose, ou quand même, il y a un truc qui ne prend pas ?
24:41 C'est-à-dire qu'en gros, le thème est bien,
24:43 donc en fait on ne peut qu'adhérer à ça,
24:46 mais finalement il y a quelque chose qui manque un petit peu ?
24:48 - Alors je ne sais pas si ça manque.
24:49 Ça manque si on attend autre chose.
24:51 C'est-à-dire que quand on va au théâtre pour se prendre des espèces de grandes mises en scène formelles,
24:55 où on est surpris par ce qu'on va voir visuellement,
24:59 ce n'est pas le cas.
25:00 C'est-à-dire que c'est ce que j'appelle classique,
25:02 c'est vraiment du théâtre avec des acteurs qui jouent un texte et qui est sur la linéarité.
25:05 C'est très bien fait, la mise en scène est hyper maîtrisée,
25:07 je ne dis pas du tout que c'est raté.
25:09 Mais c'est...
25:10 - Ça peut être un peu ennuyeux ?
25:12 - Non, ce n'est pas ennuyeux non plus.
25:13 On suit tout à fait.
25:14 C'est juste que ce n'est pas formellement nouveau.
25:17 Il reproduit un acte de théâtre qui est un acte de théâtre finalement assez classique.
25:21 - Avec la répétition du Rit de Rouge aussi,
25:23 la chronologie qui est respectée de sa vie aussi.
25:25 Philippe Chevillier ?
25:26 - Oui, ce qui est étonnant, c'est que moi-même,
25:28 quand j'ai écrit ma critique,
25:29 j'avais fait cette petite nuance en disant,
25:30 pour ceux qui aiment les révolutions formelles,
25:33 ce n'est pas le cas.
25:34 En revanche, il y a quand même une modernité
25:36 qui transparaît parce que c'est fluide,
25:39 la façon dont il le fait,
25:40 la façon dont il fait bouger le décor quand même
25:42 et il enchaîne chaque scène avec des lieux différents,
25:44 c'est extrêmement bien fait, c'est extrêmement bien construit.
25:46 - Et le fait qu'il y ait aussi ce personnage en scène,
25:48 dans le public je veux dire,
25:49 et qu'il monte sur scène,
25:50 ça c'est un petit peu étonnant ou non ?
25:52 - Oui, oui.
25:53 Alors à l'Odéon, ça marche d'autant mieux
25:55 parce que là, les gens sont vraiment assis dans la salle.
25:57 Il y a plusieurs moments où il y a des interventions
26:00 et la mère qui se balade dans la salle, c'est assez impressionnant.
26:02 Et moi, ce qui m'a frappé à l'Odéon,
26:04 justement on n'était pas dans l'atmosphère d'Avignon un peu tendue,
26:07 c'est que ce déficit formel,
26:10 il est remplacé par l'émotion.
26:13 C'est-à-dire qu'il y a vraiment une émotion qui se communique au public
26:16 et c'est aussi ce que fait Zeldin,
26:18 c'est un théâtre vraiment de l'humanité.
26:19 C'est-à-dire que les personnages sont humains,
26:21 négatifs comme positifs,
26:23 et on a l'impression que les gens sont pris par cette humanité
26:26 et qu'à la limite, à ce moment-là,
26:28 c'est ce que disait un peu Marie tout à l'heure,
26:30 on s'en fiche qu'il n'y ait pas d'audace formelle.
26:32 - Marie pour conclure.
26:33 - Oui, une émotion qui peut être vraiment partagée par tous.
26:35 - C'est vrai que j'ai rencontré des ados quand j'y suis allée
26:37 et qui n'ont pas vraiment l'habitude de voir des pièces de 2h30 en anglais surtitrées
26:40 et elles ont vraiment suivi ça comme une série.
26:42 Donc je pense que ça parle à tout le monde.
26:44 - C'est un peu le thermomètre, les ados, on a bien compris.
26:46 Ce sera le mot de la fin, merci beaucoup.
26:48 Marie Sorbier, Philippe, très vite.
26:49 - Non, juste que ça a été ramené quasiment à 1h50 à l'Odéon.
26:51 - Très bien. - C'est ça pour les ados.
26:52 - Ça s'appelle les confessions, textes et mises en scène d'Alexandre Zeldin
26:55 jusqu'au 14 octobre au théâtre de l'Odéon.
26:57 En tournée ensuite à Londres, en Suisse, en Belgique pour les francophones, ceux qui nous écoutent.
27:01 Et à Clermont-Ferrand aussi, fin novembre.
27:03 On met toutes les références et les dates sur le site de France Culture.
27:05 Merci Marie Sorbier, merci Philippe Chevillier.
27:07 A très vite, table critique, à réécouter sur le site de France Culture et sur l'appli Radio France.

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