L'Emploi est l'une des plus hautes priorités de Grenoble Alpes Métropole. Forum de l'Emploi, accès à l'emploi des migrants, Territoire Zéro chômeurs... La Vice-présidente Céline Deslattes fait le point sur l'actualité de l'emploi dans la métropole grenobloise (septembre 2023).
Category
📺
TVTranscription
00:00 Générique
00:02 ...
00:15 -Bienvenue au coeur des grands dossiers
00:18 de Grenoble Alpes Métropole, expliqués par vos élus,
00:21 avec aujourd'hui l'une des plus hautes priorités, l'emploi.
00:25 C'est vous, Céline Dellaz, qui êtes chargée de ce gros sujet.
00:28 Merci d'être là. -Merci de m'avoir invitée.
00:31 -Avec plaisir. Une compétence métropolitaine
00:33 transversale par excellence.
00:35 Comment prend-on à bras le corps une compétence comme celle-ci ?
00:40 -On la prend à bras le corps d'abord
00:42 parce qu'il y a un engagement préalable.
00:44 Pour moi, les questions d'emploi et d'insertion
00:47 font partie de mon parcours professionnel et personnel.
00:50 J'avais très envie.
00:52 Les questions de jeunesse, c'est des sujets
00:54 pour lesquels je me suis battue toute ma vie de militante.
00:58 Et puis après, on a des équipes.
00:59 On le dit pas souvent, mais en fait, un élu, une élue,
01:02 si elle est en capacité de déployer des politiques publiques,
01:06 c'est parce qu'il y a des équipes derrière.
01:08 Et là, pour le coup, des agentes et des agents de la métropole
01:12 qui vraiment prennent leur métier très à coeur,
01:15 qui sont très engagés.
01:16 C'est grâce à eux qu'on appréhende les choses
01:19 et amène bien les projets.
01:20 -Et à réagir, et agir dans l'urgence, d'ailleurs.
01:23 C'est transversal, donc on va essayer d'être très didactique
01:27 et cibler quelques actions concrètes.
01:29 Le mieux pour un demandeur et un offreur d'emploi,
01:32 c'est de se rencontrer, toujours.
01:34 C'est la formule qui fonctionne avec le Forum des métiers.
01:37 C'est ce mercredi 18 octobre à 13h,
01:41 de 13h à 20h,
01:42 et le jeudi 19 octobre, de 9h à 17h,
01:45 c'est à Alpes Expo, jusqu'ici au stade des Alpes,
01:48 toujours des stands, des rencontres, des job dating.
01:51 C'est ça qui fonctionne ?
01:52 -Ce qui fonctionne, c'est la rencontre.
01:55 C'est des stands, des job dating,
01:56 des actions participatives collectives,
01:59 et c'est de préparer au préalable tout ça.
02:01 Donc, c'est 85 entreprises qui ont décidé
02:05 d'avoir un stand sur place, 150 entreprises mobilisées.
02:08 C'est des contacts avec les équipes pédagogiques,
02:11 près de 800 élèves vont venir.
02:14 C'est le travail en commun qu'on peut faire
02:16 via les maisons de l'emploi, les missions locales,
02:19 via l'école de la 2e chance,
02:21 pour accompagner les publics verts.
02:23 C'est tout ça qui permet, après, d'être dans la rencontre,
02:26 de pouvoir montrer une quinzaine de filières,
02:29 de pouvoir travailler sur les questions de formation aussi,
02:32 et de pouvoir amener les personnes à découvrir
02:35 qu'elles ont des talents et que c'est possible.
02:38 -En fait, c'est vraiment... C'est donnant-donnant.
02:41 On démystifie d'un côté la filière en question.
02:44 On peut avoir des préjugés lorsqu'on est demandeur d'emploi,
02:47 on peut aussi découvrir de nouvelles filières,
02:50 ouvrir un peu son champ de demande
02:52 et aussi briser les préjugés quand on est un employeur.
02:55 -Exactement. Et puis, moi, j'aime pas trop
02:57 cette question de demandeur d'emploi.
02:59 Les personnes ont des capacités, des possibilités,
03:02 et les entreprises ont des jobs sur lesquels elles ont besoin.
03:06 La question n'est pas le demandeur et le pourvoyeur,
03:08 c'est comment il y a une rencontre qui se produit,
03:11 comment on amène ça.
03:13 Aujourd'hui, on parle beaucoup d'un chômage qui baisse,
03:16 5,7 sur le département de l'Isère.
03:18 Mais si on regarde plus finement,
03:20 dans la bibliothèque de la ville, les jeunes 18-25 ans,
03:23 c'est 35 % des jeunes qui sont en recherche d'emploi,
03:26 35 % des femmes en situation de monoparentalité
03:29 avec des enfants de moins de 3 ans,
03:31 c'est 17 % sur la ville de Grenoble ou de Pont-de-Clé,
03:34 et c'est des personnes qui ont très peu de diplômes
03:37 et pourtant qui ont des capacités.
03:38 Comment on fait ces rencontres ?
03:40 La rencontre peut être avec un employeur ou une employeuse,
03:44 mais elle peut être aussi avec une formation
03:46 qui peut être possible et un accompagnement.
03:49 -C'est vrai qu'il y a des surprises, toujours,
03:51 puisque la rencontre, on sort des dossiers, des CV,
03:54 des lettres de motivation,
03:56 et c'est comme ça, justement,
03:58 qu'on arrive à s'ouvrir soi-même aussi.
04:01 -Exactement, parce que parfois,
04:03 il y a des choses où on se dit que c'est pas pour moi,
04:06 je ne connais pas, j'ai pas envie,
04:08 et la rencontre permet de découvrir la réalité d'un métier
04:11 à tout âge, et donc de se dire,
04:13 j'ai peut-être cette capacité-là,
04:15 et l'employeur, de se dire,
04:17 finalement, il n'est pas expert sur cette question-là,
04:20 mais il a d'autres éléments d'expertise.
04:23 -Il y a peut-être un truc à la clé avec lui ou avec elle.
04:26 -Exactement, et c'est pour ça qu'on a aussi des job dating,
04:29 parce que ça passe aussi par le job dating.
04:32 Donc, ces deux jours-là, il y aura aussi des postes en direct
04:35 qui seront à pourvoir.
04:37 -Ne pas trop se mettre la pression et rester soi-même.
04:40 -C'est tout à fait.
04:41 -Avec aussi un forum très immersif, en tout cas,
04:44 un peu plus participatif, d'ailleurs, cette année.
04:47 C'est vraiment notre idée de se dire
04:49 comment est-ce qu'on peut accompagner les personnes
04:52 à ce qu'elles se sentent à l'aise, à ce qu'elles testent des choses,
04:56 et qu'elles ne soient pas...
04:58 L'idée, c'est pas de se dire, je joue mon sort ce jour-là,
05:01 c'est vraiment de les amener, de les accompagner,
05:04 et qu'elles soient en capacité d'être debout
05:07 et de pouvoir dire des choses à tout âge,
05:09 puisqu'on aura des élèves, des jeunes...
05:11 -Beaucoup, hein ? -Exactement.
05:13 Et on aura des moins jeunes,
05:15 parce que dans le cadre des maisons de l'emploi,
05:18 on accompagne les personnes après 25 ans.
05:20 On aura de tout âge, avec tout type d'entreprise,
05:23 avec des formations, avec Pôle emploi qui nous accompagne.
05:26 Bref, un moment, je pense, à privilégier.
05:29 On a fait une première l'année dernière
05:31 dans le cadre de Capitale-Verte,
05:33 où on avait présenté que les métiers de la transition.
05:36 Là, on ouvre à plein de filières la question du BTP,
05:39 la question des cafés, de l'hôtellerie,
05:42 de la défense, la question des transports,
05:45 la question de l'environnement,
05:46 de la fonction publique territoriale,
05:49 parce qu'il y a besoin de recrutement.
05:51 -C'est très large. -Très, très large.
05:53 Cette manière-là permet d'avoir un champ ouvert
05:56 et de pouvoir découvrir,
05:58 de montrer ce qu'on peut faire et de pouvoir avancer ensemble.
06:01 -Avec des étudiants, des scolaires,
06:03 il y a du monde, 800 inscrits,
06:05 à l'heure où on enregistre, il y en aura plus.
06:08 -Oui. -L'emploi pour tous
06:10 et au nom du vivre ensemble,
06:11 c'est une nouvelle mesure qu'on va découvrir
06:14 et qui va donner leur chance aux personnes
06:16 qui ont fui leur pays et qui viennent d'arriver.
06:19 C'est le nouveau CTAI, qui va être signé pour trois ans
06:23 lors de la semaine nationale de l'intégration
06:26 du 16 au 20 octobre.
06:28 En quoi il consiste, ce contrat ?
06:30 -Alors, c'est un contrat d'accueil,
06:32 on dit contrat territorial d'accueil et d'intégration.
06:35 Depuis 2020, la métropole a contractualisé avec l'Etat.
06:38 L'idée, c'est d'accompagner les personnes en exil
06:41 sur plein de champs différents.
06:43 On va les accompagner, certes, sur les questions d'emploi,
06:46 mais aussi sur les questions de logement,
06:49 d'apprentissage du français,
06:51 d'accès au sport, d'accès à la santé.
06:53 -C'est un cursus global, alors, qui commence.
06:56 -Exactement. Depuis 2020, on a accueilli
06:58 près de 1 100 personnes.
07:00 Donc, c'est effectivement des personnes
07:02 qui sont bénéficiaires de la protection,
07:05 ce qu'on appelle des BPI, protection internationale.
07:08 Pour autant, on essaye de travailler
07:10 la question de l'inconditionnalité.
07:12 Donc, par exemple, on a monté une agora,
07:15 on est suivi par l'Europe depuis mars dernier,
07:18 où les personnes réfugiées peuvent dire ce dont elles ont besoin,
07:23 peuvent évaluer les politiques publiques qu'on mène
07:26 et nous dire ce vers quoi on pourra aller.
07:28 Donc, il y a cette agora qu'on a montée
07:31 avec un programme européen qui s'appelle "Unité".
07:34 Et puis aussi, on a monté des ateliers avec Most Lab.
07:37 D'ailleurs, il y a des ateliers ce week-end
07:39 où il y a des personnes exilées,
07:42 il y a des institutions, des associations,
07:44 et ensemble, on réfléchit à comment on accueille,
07:47 comment on est une terre hospitalière.
07:49 Cette année, c'était 400 personnes qui ont été accueillies.
07:53 Et là, on va signer, dans le cadre de cette semaine,
07:56 pour trois ans, et on va pouvoir encore plus
07:58 mener des actions de santé, d'accompagnement, etc.
08:02 Et c'est vraiment...
08:04 Moi, je trouve que c'est très beau,
08:06 parce que c'est à la fois notre capacité
08:08 d'accueillir les personnes,
08:10 mais c'est aussi les considérer.
08:12 -C'est une tradition. -C'est une terre d'accueil.
08:15 -Et on les considère. -Et on les considère.
08:18 Et puis, on travaille avec eux.
08:20 Pour moi, la question des personnes,
08:22 qu'elles puissent dire ce dont elles ont besoin,
08:25 qu'on les écoute, et qu'on monte des politiques publiques
08:28 avec eux, ça, c'est vraiment très riche.
08:31 Je suis vraiment très fière de ça.
08:33 -C'est du donnant-donnant. On apprend les uns des autres ?
08:36 -Totalement. Je vous invite, si vous voulez,
08:39 à participer à Inagora.
08:41 En fait, vous avez des personnes de différents pays
08:44 qui sont venues sur Grenoble.
08:45 On échange, on prend des traducteurs, etc.,
08:48 pour que les gens ne se sentent pas dire
08:50 "je ne parle pas français, je ne suis pas en capacité".
08:53 On échange, on apprend, on se connaît,
08:56 et on a un tissu associatif sur les personnes et nous,
08:59 mais quand on arrive à monter un CTI,
09:01 c'est aussi grâce aux assos.
09:03 Beaucoup vont me dire "vous m'avez oubliée".
09:06 Mais je pense au Big Bang Baller, à Caméléon,
09:09 plein d'associations, le Relais aux Anam, etc.,
09:11 des associations qui sont à nos côtés,
09:13 la mutualité française,
09:15 qui permettent d'accompagner les personnes le mieux possible.
09:19 Et ça, c'est formidable.
09:20 -Et encore un outil qui vise à favoriser l'accès à l'emploi
09:24 pour toutes et tous, c'est le territoire zéro chômeur
09:27 de longue durée. On appelle ça le TZCLD,
09:29 en fait, dans votre jargon, mais c'est une réalité.
09:32 On ne parle plus de faire baisser le chômage,
09:35 on parle de le supprimer. C'est ambitieux.
09:37 -C'est très ambitieux. On a eu la chance d'être tenu
09:40 en tant que territoire expérimental
09:42 pour le territoire d'Eschirol-Ouest en 2022.
09:45 Aujourd'hui, c'est 37 personnes
09:47 qui sont dans une entreprise à but d'emploi
09:50 qui s'appelle Soleo. Donc la métro a accompagné, évidemment,
09:53 le dossier. Et puis, en fait, l'association
09:57 qui était derrière, parce que TZCLD,
10:00 c'est un combat que mène depuis fort longtemps
10:05 une association qui est sur le territoire national
10:10 très importante et qui considère que notre question,
10:13 c'est ce que je vous disais tout à l'heure
10:15 sur le forum des métiers, c'est de dire que les personnes
10:18 ont un talent et une capacité à faire.
10:21 Par contre, c'est peut-être pas tout de suite, à ce moment-là.
10:24 Cette entreprise, elle vise à créer des emplois
10:28 sur des activités non concurrentielles
10:30 et accompagner en CDI des personnes.
10:33 Donc de les stabiliser aussi dans leur parcours à l'emploi.
10:36 -Il faut remotiver aussi.
10:38 C'est pas facile. -Exactement.
10:39 Quand on n'a pas eu d'emploi pendant plus de cinq ans,
10:42 c'est très compliqué, parce qu'on perd confiance en soi.
10:46 On a toute une série de choses qu'on croit
10:48 ne plus réussir à faire.
10:51 Et donc, voilà, c'est vraiment...
10:53 A TdCarmonde, quand ils ont porté ça, au départ,
10:55 c'était vraiment de dire qu'il y a des richesses
10:58 et on est en capacité de le faire.
11:00 Et on montre qu'en plus, on monte des nouvelles activités
11:04 et donc on a une capacité économique
11:06 à proposer quelque chose de différent.
11:08 Donc c'est très important.
11:10 Là, ils étaient à la maison des habitants à Echirol Ouest.
11:14 Ils vont garder ça comme socle
11:16 pour leurs rencontres, leur café, etc.
11:19 Mais on a mis à disposition un nouveau lieu.
11:21 C'est une ancienne imprimerie, l'imprimerie des Eauclair.
11:24 Ils auront des grands plateaux pour réaliser leur activité.
11:28 Après, TdC de longue durée,
11:31 c'est donc, je le disais, une aventure,
11:33 une aventure aussi pour l'entreprise à but d'emploi.
11:36 Et là, aujourd'hui, le gouvernement,
11:38 on a appris il y a quelques semaines,
11:40 était en train de baisser les aides.
11:42 Et ça peut mettre en grande difficulté des entreprises,
11:45 dont Soleo, notre entreprise à but d'emploi.
11:48 Mais il y a beaucoup d'entreprises à but d'emploi
11:51 sur le territoire national.
11:52 On est en train de fragiliser le modèle
11:55 alors qu'il était en train et qu'il est encore en train
11:58 de montrer ses preuves.
11:59 Il faut se battre.
12:01 -Il faut pallier ça.
12:02 Comptez-vous sur des partenaires ?
12:04 -Oui. Alors, nous, on est...
12:06 Entre les différentes villes
12:07 qui ont des territoires d'expérimentation,
12:10 on a, je dirais, une communauté.
12:12 Donc là, on est en grande discussion
12:15 avec le gouvernement pour essayer de faire changer les choses.
12:18 On travaille avec les départements aussi.
12:22 Avec l'Etat local, on essaye de monter des choses.
12:25 L'objet, c'est vraiment de montrer
12:28 que quand on parle du plein emploi,
12:30 il faut se donner toutes les chances
12:32 et donc il faut regarder partout et se dire que chacun a sa place.
12:36 Les entreprises à but d'emploi, les structures d'insertion,
12:39 les structures industrielles classiques, les start-up,
12:42 bref, tout ce qui peut faire emploi et permettre aux personnes
12:46 d'avancer et de construire un collectif, c'est important.
12:49 -Céline Délatte, c'est un sujet
12:51 pour lequel vous donnez beaucoup de votre personne.
12:54 Depuis de nombreuses années,
12:56 depuis votre petite enfance, vous venez de l'employer ici,
12:59 en l'occurrence, ce mot, de cette population vieillissante,
13:03 qu'il ne faut pas négliger. Il faut beaucoup se donner.
13:06 -C'est un sujet particulièrement affectif.
13:09 -Oui, exactement.
13:10 Oui, il faut beaucoup se donner, être très engagée.
13:13 En même temps, en fait,
13:15 le tissu associatif
13:18 sur ce territoire,
13:20 les structures, les missions locales,
13:23 nos maisons de l'emploi, etc.,
13:25 en fait, je peux pas lâcher prise.
13:27 Il y a des personnes qui sont tellement engagées
13:30 que c'est aussi important de répondre à cet engagement.
13:33 Par exemple, on a monté le contrat d'engagement
13:36 "Jeunes en rupture".
13:37 On est un consortium avec plein d'associations.
13:40 Quand on dit... En fait, on va essayer de montrer
13:43 qu'on peut faire un revenu autonomie pour les jeunes,
13:46 on se bat tous pour des engagements.
13:48 Pour moi, c'est la force de ce que nous sommes sur ce territoire.
13:52 -Merci de porter ce message
13:54 au nom de votre délégation, on le rappelle,
13:57 votre délégation emploi, insertion et solidarité.
14:01 -Jeunesse. -Et jeunesse.
14:02 Comme on le disait, c'est transversal.
14:05 Finalement, c'est un peu tout ça, à la fois au nom de l'emploi.
14:08 On rappelle quand même la date du Forum de l'emploi,
14:11 parce que de mémoire, c'est pas encore ça.
14:14 -C'est les 18 et 19 octobre à l'Alpexpo.
14:16 -C'est ça. C'est le mercredi et le jeudi,
14:18 donc le mercredi de 13h à 20h,
14:20 et le 19 octobre, le jeudi, donc, de 9h à 17h.
14:23 On vous souhaite un beau succès. -Merci beaucoup.
14:26 -On espère qu'il y aura eu beaucoup d'émulations.
14:29 -Merci beaucoup.
14:30 ...