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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, David Pujadas, journaliste, pour son émission sur LCI "24H Pujadas", du lundi au jeudi à 18h.
Retrouvez "L'invité média" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-du-grand-direct
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NewsTranscription
00:00 Il va falloir voir l'évolution, ce sera intéressant.
00:02 Les chiffres, il faut le dire, pour les chaînes d'info, arrivent un peu plus tard, vers 10h.
00:05 Vers 11h.
00:06 11h même, c'est là que vous commencez à trembler, David Pujadas.
00:10 Alors, vous disiez tout à l'heure un peu moins de stress qu'avant.
00:13 Disons que j'apporte ces chiffres avec un peu plus de sérénité.
00:16 Vous savez, c'est quelque chose d'assez étonnant d'ailleurs, la diffusion quotidienne de ces chiffres d'audience.
00:22 Moi je pense surtout aux 20h, là il y a quand même un peu moins d'enjeux sur LCI,
00:25 même si c'est important pour la chaîne évidemment, puis pour nous.
00:29 Mais c'est quelque chose qu'il faut savoir apprivoiser l'audience.
00:33 Quand tous les matins à 9h05 vous avez ces chiffres qui tombent,
00:37 c'est une sanction immédiate de votre travail.
00:39 Tout le travail n'est pas indexé sur l'audience, petit à petit vous apprenez ça.
00:43 Mais enfin, ça compte, personne ne va le nier.
00:46 Et donc il faut apprivoiser ça petit à petit, c'est pas du tout évident.
00:49 Moi quand vous parlez de 22 ans, mon premier journal,
00:52 j'étais tétanisé tous les matins avant les chiffres d'audience.
00:55 Petit à petit, vous prenez du recul.
00:58 24h Pujadas, voilà à quoi ça ressemble.
01:00 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:02 Au sommaire ce soir, la nouvelle percée de l'armée ukrainienne
01:06 sur le front sud le plus important, le seul front réellement stratégique.
01:10 Place au débat, vous allez vous faire votre opinion.
01:13 C'est parti pour 24h.
01:15 Alors je note que vous dites "c'est parti pour 24h",
01:19 vous n'osez pas le "c'est parti pour 24h Pujadas".
01:22 Vous n'avez pas jusque là.
01:24 La mégalomanie elle est déjà dans le titre.
01:26 Donc si en plus je le dis à l'antenne, c'est trop.
01:29 Mais je m'arrête sur ce titre parce que c'est quand même une vraie tendance
01:31 dans les chaînes d'info aujourd'hui de personnaliser le titre.
01:34 Il y a l'heure des pros sur CNews, Brunet et compagnie,
01:36 maintenant le 20h, Ruckier sur BFM TV.
01:39 Ça a un côté très américain ça.
01:41 Ça a un côté très américain et c'est normal dans la mesure où il y a beaucoup de chaînes d'info
01:45 et où au final, la personnalité de l'animateur,
01:49 la patte qu'il met dans son émission
01:52 est l'élément principal de différenciation.
01:54 Il y a beaucoup d'autres choses.
01:55 24h, elle est bâtie, elle est construite, c'est une architecture.
01:59 Il y a les indispensables, etc.
02:00 Mais malgré tout, la personnalité de celui,
02:03 non seulement qui l'anime, mais qui d'une certaine manière l'incarne
02:06 dans tous les sens du terme.
02:08 Moi je travaille avec Jocelyn Huchet, le rédacteur en chef,
02:10 et Audrey Chabaille, la chef d'édition.
02:12 Mais bien sûr que pour les téléspectateurs, c'est d'abord moi.
02:15 - Bien sûr. C'est amusant d'ailleurs parce que vous dites "qui anime",
02:18 parce que de plus en plus vous avez ce rôle d'animateur
02:21 en plus de celui de journaliste dans cette émission, presque de battleur.
02:25 On pourrait oser le mot.
02:26 Je ne sais pas si vous vous osez donner votre avis,
02:29 comme le font les autres.
02:30 - Sans donner mon avis, je peux livrer davantage de sentiments,
02:34 je peux livrer davantage d'impression,
02:36 je peux jouer davantage au candide.
02:39 Quand vous faites le 20h, c'est malgré tout un exercice
02:42 un peu plus contraint.
02:43 Vous devez afficher une neutralité dans tous les sens du terme.
02:47 Il ne s'agit pas de laisser échapper aucune émotion,
02:49 aucune animation.
02:52 Au contraire, il ne faut pas être un robot.
02:53 Mais dès lors que vous animez une émission comme celle-là
02:57 sur une chaîne info,
02:58 je pense que oui, la personnalité fait partie du...
03:03 - Vous nous dites que c'est plus intéressant d'animer le 20h, finalement ?
03:06 - Non, je ne dirais pas que c'est plus intéressant
03:07 quand vous animez le 20h, quand vous présentez le 20h.
03:10 Vous êtes aux commandes d'un Airbus,
03:12 c'est un travail d'équipe évidemment,
03:14 mais enfin tous les jours, vous avez une rédaction de 200 personnes
03:18 qui peut partir en Ukraine, qui peut partir à Lampedusa,
03:22 qui peut partir à droite à gauche.
03:24 C'est d'abord ça le travail, c'est de savoir sur quoi on met l'accent,
03:27 sur quoi on appuie, quels angles on privilégie.
03:31 Et l'antenne finalement n'est qu'une toute petite partie de votre travail.
03:34 Quand vous êtes sur une chaîne info,
03:36 l'antenne est plus une grosse partie de votre travail,
03:38 même si moi je m'investis énormément en amont.
03:41 Et évidemment quand ça dure deux heures,
03:45 et que c'est une discussion,
03:47 ce n'est pas du tout la même chose.
03:48 Ça me rappelle un peu plus ce que je faisais dans "Des paroles et des actes".
03:51 Vous aviez le temps.
03:52 La grande émission politique qui durait deux heures,
03:54 et là aussi j'étais un peu plus délié.
03:57 Allez, on va continuer à parler de ce 24h Pujadas
04:00 qui en fait ne dure que deux heures, c'est une fausse promesse.
04:02 Ce sera juste après la session de rattrapage de Jean-Luc Lemoyne.
04:05 A tout de suite.
04:06 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1.
04:08 Thomas-Yves, vous recevez ce matin David Pujadas
04:11 à la tête de 24h Pujadas, tous les jours 18h-20h sur LCI.
04:15 Oui, cette émission 24h Pujadas est scindée en deux parties.
04:18 D'abord, quatre invités récurrents selon le jour de la semaine,
04:21 débat de trois sujets du jour.
04:23 Alors là, on est assez proche d'un C'est dans l'air,
04:25 par exemple, qui est en face de vous à la même heure.
04:28 C'est un peu ce même principe de débat autour de l'actualité.
04:31 Oui, alors honnêtement, la particularité de 24h,
04:36 c'est une émission que je produis,
04:37 moi je ne suis pas salarié de LCI,
04:38 je leur fournis cette émission,
04:41 j'ai beaucoup d'autres activités,
04:43 mais la particularité, c'est les indispensables.
04:46 Moi, j'adore les faits.
04:48 C'est pour ça aussi que je suis journaliste,
04:50 j'aime les faits et sur chacun de ces thèmes,
04:53 pendant cinq minutes, on a quelqu'un avec des infographies,
04:56 avec des images, avec tout un tas de supports
04:59 qui vous donnent les faits.
05:01 Où ? Comment ? Combien ? Quoi ?
05:04 Moi, j'adore ça et c'est les bases indispensables au débat.
05:08 Donc c'est un peu ça qui fait la structure de l'émission,
05:11 la particularité de l'émission.
05:13 C'est vrai que Caroline Roux, qui était invitée de cette émission
05:16 la semaine dernière, présentatrice de C'est dans l'air,
05:19 elle nous parlait d'une bataille,
05:21 une bataille qui se mène entre vos émissions
05:23 pour essayer d'avoir les meilleurs intervenants.
05:25 C'est-à-dire qu'on a une équipe de cinq programmatrices
05:27 qui sont des bombes et qui vont chercher des talents,
05:30 on fait monter des femmes, on les forme, on les aide,
05:34 et puis on nous les pique.
05:36 Et on garde le sourire parce qu'en même temps,
05:38 encore une fois, c'est parce qu'on est bon
05:40 et qu'on trouve les bons qu'on vient nous les prendre.
05:42 On ne les paie pas, je rappelle juste.
05:44 On ne paie pas nos experts, nous.
05:46 Alors ça c'est le jeu de la programmation, bien sûr,
05:49 mais c'est vrai, la différence avec C'est dans l'air,
05:51 c'est que vous avez fait le choix, LCI,
05:53 de rémunérer les intervenants qui deviennent des chroniqueurs.
05:55 Oui, qui deviennent des chroniqueurs.
05:57 Vous savez, on leur demande de travailler.
06:00 Ils ne viennent pas les mains dans les poches.
06:02 Ce sont des gens qui sont souvent très occupés.
06:05 Ils bossent, ils viennent,
06:07 ils passent une heure, une heure et demie,
06:09 toutes les semaines,
06:11 tout travail, vos rémunérations.
06:13 Ce sont souvent des chercheurs,
06:15 ce sont souvent des enseignants.
06:20 C'est normal, c'est normal.
06:22 Et à un moment donné, vous ne pouvez pas demander aux gens
06:24 de travailler gratuitement.
06:25 Et alors il y a une vraie différence aussi avec C'est dans l'air,
06:28 c'est comme sur toute la grille d'ailleurs de LCI maintenant,
06:30 vous proposez pratiquement tous les soirs un débat
06:32 autour de l'international, pas seulement l'Ukraine,
06:34 mais l'international.
06:36 C'est-à-dire qu'LCI devient petit à petit
06:38 une chaîne internationale.
06:40 C'est une vraie marque de différence, ça,
06:42 par rapport aux autres chaînes d'info aujourd'hui ?
06:44 Oui, je pense que ce qui est le plus notable,
06:48 c'est que ça n'a pas été réellement pensé comme ça.
06:51 Au départ, quand vous avez, sur le sol européen,
06:55 eu la première guerre depuis l'ex-Yougoslavie
06:58 et la première grande guerre d'infanterie, d'artillerie
07:02 depuis la Deuxième Guerre mondiale,
07:04 c'est un sujet qui écrase tout.
07:06 Quand vous commencez à vous intéresser à ça,
07:08 moi c'est un prisme naturel, l'international,
07:10 on en faisait beaucoup à France 2,
07:12 mais quand vous commencez à vous intéresser à ça,
07:14 ça vous emmène vers la Chine, ça vous emmène vers les Etats-Unis,
07:16 et puis ça vous emmène vers l'Afrique,
07:18 et puis ça vous emmène partout.
07:20 Et de fil en aiguille, oui, l'émission
07:22 et toute la chaîne s'est bâtie autour de l'international.
07:25 Parce que vous aviez constaté aussi que ça fonctionnait.
07:27 Bien sûr, mais j'ai toujours pensé que ça fonctionnait.
07:30 Les sujets les plus compliqués,
07:32 à partir du moment où il y a, grand 1,
07:34 un enjeu très fort, et grand 2,
07:36 où vous faites l'effort de le rendre accessible,
07:38 bien sûr que ça marche.
07:40 Quand vous parlez du Haut-Karabakh,
07:42 vous croyez que les gens connaissent le Haut-Karabakh ?
07:44 Vous croyez qu'ils savent où ça se situe ?
07:46 Vous croyez qu'ils savent combien de personnes vivent là ?
07:48 Vous croyez qu'ils savent un peu l'histoire ?
07:50 Si vous prenez le temps de leur expliquer un peu,
07:52 ça devient passionnant. Parce que l'histoire est passionnante.
07:54 Parce que la géographie est passionnante.
07:56 Et c'est ça, la démarche aujourd'hui de 24H et de LCI.
08:00 - Et c'est vrai, Julien Pichenay,
08:02 que les audiences en particulier de David Pujadas sur LCI,
08:05 se portent bien depuis la rentrée.
08:07 - Oui, on est sur une moyenne de 3% de part de marché
08:09 lors des 3 premières semaines.
08:11 383 000 téléspectateurs.
08:13 En un an, on a noté une progression sur les CSP+,
08:16 une progression de 0,6 points,
08:18 et une progression aussi, ça rejoint ce que vous disiez,
08:20 David, sur la durée d'écoute par téléspectateur.
08:22 Elle est de 41 minutes en moyenne,
08:24 par jour, et par téléspectateur.
08:26 - C'est vrai que vous êtes leader à cette heure-là,
08:28 leader des chaînes infos, en tout cas.
08:30 - Leader des chaînes infos, l'an dernier,
08:32 on était 6ème chaîne nationale pendant des semaines et des semaines.
08:35 6ème chaîne nationale, quand vous parlez d'Ukraine,
08:38 quand vous parlez des stratégies militaires,
08:41 quand vous parlez du pouvoir d'influence de la Russie,
08:47 mais parce que ces sujets-là sont passionnants,
08:49 on les redécouvre.
08:51 Mais ils étaient là.
08:53 Il suffit de s'en saisir, encore une fois, et de les rendre accessibles.
08:55 Moi, surtout, ce que je trouve formidable,
08:57 c'est qu'on s'est beaucoup interrogé sur
08:59 les chaînes infos, il y a 4 chaînes infos, etc.
09:01 Aujourd'hui, on a 4 chaînes infos,
09:03 chacune a un registre bien particulier.
09:06 C'est une richesse.
09:08 - Vous avez creusé un sillon.
09:10 Et alors, vous êtes aussi producteur,
09:12 vous le disiez, de 24h Pujadas.
09:14 Qu'est-ce que ça apporte à une émission comme celle-ci ?
09:16 Est-ce que du coup, vous avez plus de liberté, par exemple ?
09:18 - Oui, ça apporte une liberté,
09:20 ça apporte notamment une liberté psychologique.
09:22 Moi, je ne serais sans doute pas venu
09:25 produire cette émission sur L6,
09:27 avec Patiri Tuilier et Fabien Damias,
09:29 directeur de l'info du groupe et le directeur d'LCI.
09:32 Et le rapport que vous avez avec eux,
09:34 ce n'est plus un rapport de salariés à employeurs,
09:36 c'est un rapport de,
09:38 d'une certaine manière, pardon pour la trivialité du terme,
09:41 de fournisseurs à clients.
09:43 Et je trouve ça beaucoup plus enrichissant.
09:45 Vous avez une discussion,
09:47 évidemment que moi, je tiens compte
09:49 énormément de leurs remarques,
09:51 c'est eux les boss.
09:53 Mais le rapport n'est pas le même,
09:55 et il est plus enrichissant.
09:57 Et psychologiquement,
09:59 vous vous accordez une liberté
10:01 que vous n'avez peut-être pas quand vous êtes salarié.
10:03 - Allez, restez avec nous, David Pujadas.
10:05 Votre avis sur notre question, Médias nous intéresse,
10:07 puisqu'on va parler de la grande désertion des jeunes journalistes
10:09 qui abandonnent le métier aussi vite qu'ils y sont entrés.
10:11 - Et puis dans 3 minutes sur Europe 1,
10:13 il sera 9h30, l'heure du journal des médias
10:15 de Julien Pichenay.