• l’année dernière
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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Bernard de La Villardière, journaliste, pour le documentaire "Syrie de Bachar el-Assad, voyage dans un pays en ruines" dans "Enquête exclusive", son nouveau média digital 100 % vidéo "Réel Média" et les 20 ans de "Ligne de front".

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Transcription
00:00 - Le générique emblématique d'Enquête Exclusive, Bernard Delaville-Hardy.
00:11 Alors d'abord, bon anniversaire parce que vous fêtez les 20 ans de votre boîte de prod'Line de front.
00:16 20 ans que vous produisez des reportages, des documentaires partout dans le monde.
00:20 Vous travaillez pour toutes les chaînes ou en exclusivité pour Enquête Exclusive ?
00:24 - Non, je travaille pour de nombreuses chaînes, notamment pour Canal, pour RMC Tantan,
00:29 moins pour le service public en ce moment depuis quelques années.
00:32 - Pourquoi ? - Je ne sais pas, on a un peu de mal.
00:37 - Vous leur proposez des choses ? - Oui, on leur propose des choses, bien sûr.
00:40 Mais la vocation c'est de travailler pour toutes les chaînes.
00:43 Et évidemment, M6 est notre premier client parce que c'est notre client et c'est notre partenaire.
00:48 - Et c'est vrai qu'Enquête Exclusive c'est devenu une marque forte d'M6.
00:51 Alors souvent caricaturée comme toutes les marques,
00:54 on vous parle souvent de vos titres très accrocheurs, un peu racoleurs diront certains,
00:59 mais on oublie que vous êtes une des rares émissions à consacrer autant de temps à des pays qui n'intéressent pas grand monde.
01:04 On parlera de la Syrie tout à l'heure, c'est un bon exemple.
01:06 - Oui. - Un pays dont on ne parle plus. - Dont on ne parle plus du tout.
01:11 Et c'est vrai que là on va consacrer une heure et demie à la Syrie, grâce notamment à une réalisatrice
01:15 qui a pu rentrer dans ce pays par des subverfuges que je ne décrirais pas à l'antenne.
01:19 Mais d'ailleurs elle ne signe pas le reportage de ce documentaire de son propre nom pour des raisons de sécurité.
01:25 Mais on découvre un pays en ruine, un pays qui a été évidemment ravagé par les guerres civiles,
01:30 plus de dix ans de guerre civile, et puis également un tremblement de terre qui a eu lieu l'année dernière
01:37 et qui a achevé évidemment de faire tomber les maisons qui tenaient encore debout, notamment dans la région de Homs.
01:43 Il se trouve que c'est un pays pour lequel j'ai un vrai coup de cœur, parce que je l'ai connu quand j'étais tout jeune.
01:48 J'habitais à l'époque à Beyrouth et on allait souvent en vacances en Syrie.
01:52 Et en une heure et demie on se retrouvait de Beyrouth à Damas et c'était une ville extrêmement verte,
01:58 extrêmement joyeuse, avec des souks extraordinaires, avec une mosquée, la mosquée de Damas qui est très belle.
02:05 Je me souviens d'Alep, je me souviens du krach des chevaliers et tout ça a évidemment été déserté par les tourés.
02:09 Je me souviens de Panmir, les ruines de Panmir qui sont magnifiques et qui ont été sabordées par Daesh.
02:15 Et on voit effectivement dans ce documentaire que tout ça a énormément changé.
02:18 C'est un des plus beaux pays du Moyen-Orient, c'est un pays magnifique.
02:21 Il reste Damas qui a été un peu préservé par la guerre, mais on va en reparler tout à l'heure.
02:25 D'abord, j'ai vu que vous développiez maintenant une marque aussi sur les réseaux sociaux.
02:30 Vous avez lancé Real Media, un média entièrement en ligne.
02:33 Quelle différence avec un brut ou un loopsider par exemple ?
02:37 On a une ligne éditoriale qui est assez claire, qui est engagement, solidarité et innovation.
02:44 Et en fait c'est un média qui se veut positif et qui met en avant les solutions.
02:48 Enfin, on est confronté à de multiples défis et non pas seulement effectivement la lutte contre le réchauffement climatique,
02:55 mais aussi les défis sociaux, politiques, etc.
02:58 Et donc on met en valeur les acteurs du changement, comme on aime à les appeler.
03:02 Et on a fait quelques centaines de vidéos et on a 400 000 abonnés sur les réseaux sociaux d'ores et déjà.
03:07 On a été lancé début avril.
03:10 C'est un média anti-morosité et c'est un média qui donne envie de s'engager.
03:15 Et non moralisateur, vous précisez également.
03:17 Et pas plornichard, et pas moralisateur absolument.
03:20 Parce que les autres médias ont tendance à l'être un peu.
03:21 Ça peut arriver.
03:22 Ça peut arriver, très bien.
03:23 Et donc on va continuer à parler d'enquête exclusive dans un instant,
03:27 parce que c'est vrai que dans ce numéro diffusé dimanche,
03:29 une de vos équipes a pu entrer dans ce pays qui est totalement fermé aux journalistes,
03:33 la Syrie de Bachar el-Assad.
03:35 J'ai pu voir ce doc, on en parle dans un instant,
03:37 juste après la session de rattrapage de Jean-Luc Lemoyne,
03:39 qui s'est intéressé également à vous Bernard de la Ville Ardèle.
03:42 À tout de suite sur Europe 1.
03:44 La suite de Culture Média sur Europe 1 avec votre invité Thomas Hill.
03:48 Oui, je reçois ce matin Bernard de la Ville Ardère,
03:50 qui dimanche soir nous présentera un numéro d'enquête exclusive
03:52 consacré à la Syrie de Bachar el-Assad.
03:55 Alors déjà, il faut expliquer les conditions de ce tournage,
03:57 parce que c'est quand même très particulier.
03:59 La Syrie, c'est un pays qui est totalement fermé aux journalistes.
04:02 Aujourd'hui, personne ne peut y rentrer.
04:03 Absolument.
04:04 Et donc, comment ils ont fait alors ?
04:06 Je ne peux pas vous donner totalement le truc,
04:08 mais effectivement, on s'appuie...
04:10 Il parle de caméras discrètes en tout cas.
04:11 Voilà, on a trouvé toute une série de subverfuges.
04:14 Cette jeune femme qui a réalisé ce reportage
04:16 et qui est vraiment très talentueuse et courageuse.
04:18 Voilà, je ne peux pas vous donner les détails
04:20 à travers lesquels elle est rentrée dans le pays,
04:23 mais évidemment, elle a caché sa fonction de journaliste.
04:25 Est-ce que vous savez quels risques ils prennent en faisant ce type de reportage ?
04:29 C'est des risques importants, parce que vous pouvez être arrêté.
04:32 Le régime syrien n'est pas reconnu par la France.
04:35 Enfin, il n'y a pas d'ambassade de France à Damas.
04:37 Aujourd'hui, il n'y en a plus.
04:38 Donc, ils prennent des risques importants,
04:41 sans compter que, effectivement, sur place,
04:43 c'est un pays qui est encore en proie aux divisions.
04:47 Il y a notamment une région dans laquelle on a été, Idlib.
04:51 Idlib qui est une région encore entre les mains des djihadistes,
04:55 sous influence djihadiste.
04:57 Donc, voilà.
04:59 C'est des mois et des mois de boulot.
05:02 C'est un peu de patience.
05:04 C'est travailler avec éventuellement des ONG.
05:07 Non, ce n'est pas facile.
05:11 Mais c'est tout à fait dans la veine de cette émission.
05:15 On a fait des sujets, notamment sur le Venezuela,
05:19 sur la Corée du Nord, sur l'Afghanistan, encore récemment.
05:23 Trois numéros sur quatre dans "Requête exclusive"
05:25 sont des numéros consacrés à des pays étrangers,
05:28 à des crises internationales.
05:30 Et on le fait grâce à des dizaines de réalisateurs.
05:35 À l'heure où je parle, il y a 20 émissions en préparation,
05:38 avec des gens qui prennent des risques pour aller chercher l'info
05:41 et pour ouvrir des pays comme celui-là, comme la Syrie,
05:45 qui ne sont pas ouverts aux caméras de manière générale.
05:48 Par exemple, on a fait il y a quelques semaines un document très fort,
05:51 produit par Ligne de Front d'ailleurs, sur la révolution en Iran.
05:54 La Syrie est aussi produite par Ligne de Front.
05:57 Et la révolution en Iran, enfin la révolution actuelle,
06:01 qui est une révolution qui n'est pas celle de 79, bien évidemment.
06:06 Et on a travaillé avec des gens sur place
06:09 qui ont accepté de se filmer dans leur vie quotidienne,
06:11 des femmes, des hommes, des étudiants.
06:14 Pour un producteur, c'est toujours compliqué,
06:16 parce qu'effectivement, ils prennent des risques pour nous.
06:18 Et il ne faut pas les pousser à bout non plus.
06:20 Et là aussi, c'est des mois de travail,
06:23 d'échanges téléphoniques, via des messages réceptés évidemment,
06:27 et puis ils nous font passer des bouts de vidéos.
06:29 Et après, il faut raconter l'histoire.
06:31 Il faut raconter la manière dont ce peuple résiste malgré tout.
06:34 Et puis, vous le disiez, il y a aussi l'aide parfois des associations,
06:37 parce qu'il y a quelques associations en Syrie
06:39 qui viennent en aide à la population,
06:41 comme l'œuvre d'Orient, une association chrétienne.
06:43 Et l'un des responsables de l'assaut, qui est sur place depuis sept ans,
06:46 témoigne dans ce doc du sentiment d'abandon ressenti par la population.
06:50 On s'est un peu habitués à entendre que la Syrie était en guerre,
06:53 que la Syrie était en crise.
06:55 Mais là, ça ne va vraiment pas.
06:58 Il n'y a pas de travail, il n'y a pas de reconstruction à grande échelle.
07:01 Il n'y a pas de porte de sortie pour eux.
07:03 Et en plus, ils ont le sentiment d'être abandonnés.
07:06 Et ils ressentent vraiment le grand silence qui s'est installé
07:10 sur eux, sur leur pays, sur leur situation.
07:13 Et ça, c'est vraiment inacceptable.
07:16 Et c'est vrai que les médias internationaux en général,
07:18 français en particulier, ont oublié ce pays.
07:20 On n'en parle plus aujourd'hui.
07:22 Oui, tout comme on a oublié l'Iran, en effet,
07:24 parce que ça fait partie de ces pays dans lesquels on ne peut pas faire
07:26 entrer de journalistes ou de caméras.
07:28 Et donc, on les abandonne, finalement.
07:30 Et ils ne sont plus présents dans les médias.
07:32 C'est pour ça que je suis très heureux qu'on puisse,
07:34 grâce à M6, faire ce genre d'émission.
07:37 Et qui marche bien en plus, parce que les audiences sont bonnes.
07:39 - Et on constate que là, il y a 90% de la population
07:41 qui vit sous le seuil de pauvreté.
07:43 Vous montrez face à ça l'opulence dans laquelle vit
07:46 le Tlant Bachar el-Assad.
07:48 On comprend en fait que c'est devenu un narco-État.
07:50 Un État qui vit du trafic de drogue, aujourd'hui.
07:53 C'est comme ça que tient le régime, finalement.
07:55 - Oui, tout à fait.
07:57 C'est une drogue de synthèse.
07:59 - Le Cap Tagon.
08:00 - Le Cap Tagon, en effet.
08:01 Qui est fabriqué en Syrie, qui est exporté vers les pays du Moyen-Orient.
08:05 À travers le Liban, notamment.
08:07 Et c'est pour ça qu'on a été aussi au Liban.
08:09 Et qu'on a suivi une saisie de Cap Tagon.
08:13 - On a reçu une question sur Twitter, Nissa.
08:15 - Oui, c'est une question de Sophie36 qui nous dit
08:19 "Est-ce qu'il y a un sujet ou un pays que vous n'avez pas encore traité
08:23 dans Enquête Exclusive et que vous aimeriez aborder ?"
08:25 - Il y a 4 ou 5 pays aujourd'hui, mais est-ce qu'il y en a encore ?
08:27 - Il y a des pays que j'ai traités,
08:29 mais dans lesquels je n'ai pas pu me rendre.
08:31 C'est notamment l'Algérie qui m'est interdit.
08:34 J'ai même été un jour convoqué par...
08:37 On a quand même travaillé avec des équipes sur place.
08:39 On a couvert l'Algérie 2 ou 3 fois dans cette émission.
08:41 Et la dernière fois, j'ai reçu une commission au régatoire international
08:45 d'un juge algérien qui voulait me convoquer
08:48 parce que j'avais envoyé des équipes où j'avais travaillé sur place.
08:52 Et donc j'ai été convoqué par un tribunal en Algérie.
08:54 Évidemment, je ne m'y suis pas rendu.
08:56 Mais j'ai été convoqué au commissariat de l'Union.
08:57 Et la nuit, on m'a remis la commission au régatoire.
08:59 - Il paraît, Bernard Delavillardir, que vous vous êtes fixé une date
09:02 à laquelle vous souhaitez arrêter Enquête Exclusive.
09:04 Est-ce que vous serez encore à la présentation l'an prochain ?
09:06 - L'an prochain, oui.
09:08 Puisque j'ai un contrat avec M6 jusqu'en août 2025.
09:12 Après, on verra bien.
09:14 - Après, vous verrez. En attendant, il y a ce numéro.
09:16 Dimanche soir, le 3 décembre, à 23h15 sur M6,
09:20 la série de Bachar Al-Assad voyage dans un pays en ruine.
09:23 Restez avec nous, Bernard Delavillardir.
09:25 Vous allez commenter avec nous l'actualité des médias.
09:27 - Oui, dans un instant, le journal des médias de Julien Pichenay.
09:29 On va parler notamment d'un magazine culte.
09:32 J'en suis sûre que vous le lisez, Bernard Delavillardir.
09:34 Un magazine qui, après 44 ans d'existence, a décidé de se réinventer.
09:39 La suite, c'est dans un instant sur Europe.

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