Après avoir fait de l'urgence climatique une "priorité" de son second mandat, Emmanuel Macron a présenté les différentes mesures de la "planification écologique" du gouvernement, évoquée la semaine dernière dans les grandes lignes par Élisabeth Borne auprès des chefs de partis.
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00:00 D'abord, je tiens à remercier Madame la Première ministre
00:01 et l'ensemble des ministres qui étaient présents
00:05 pour ce Conseil de la planification écologique.
00:08 Au fond, l'objectif qui est le nôtre,
00:10 que nous avons débattu pendant les 2h30,
00:13 et qui a été l'objet du travail du gouvernement
00:15 depuis maintenant 14 mois,
00:17 c'est de bâtir une écologie à la française
00:20 qui répond à un triple défi qui n'est pas que le nôtre,
00:22 mais celui de la planète,
00:24 celui du dérèglement climatique et de ses conséquences,
00:27 celui d'un effondrement de notre biodiversité
00:31 et celui de ce que je qualifiais il y a un peu plus d'un an
00:33 de fin de l'abondance et, au fond, de la rareté de nos ressources,
00:35 qu'il s'agisse de l'eau, des matériaux et des terres rares,
00:40 etc., etc.
00:41 Pour ça, nous avons bâti une stratégie
00:45 de baisse des émissions de CO2, biodiversité et d'adaptation,
00:50 visant également à renforcer notre souveraineté
00:53 et donc réduire nos dépendances,
00:55 compatible avec notre objectif de réindustrialisation
00:57 et de plein emploi,
00:59 et qui vise également à accompagner
01:01 à la fois les territoires et les personnes
01:04 qui sont les plus fragiles
01:05 et donc de bâtir un chemin de transition juste.
01:08 J'avais pris, durant la campagne présidentielle,
01:10 un engagement que la 1re ministre soit en charge
01:13 de la planification écologique,
01:16 qu'elle ait auprès d'elle un secrétariat général
01:19 de la transition,
01:22 ce qui a été fait dès le début de ce quinquennat,
01:24 et que 2 ministres soient principalement chargés
01:26 de ces dossiers, un ministre en charge
01:29 de la transition écologique et environnementale
01:30 et des territoires,
01:32 et une ministre en charge de la transition énergétique.
01:35 Ces engagements ont été tenus,
01:36 et la planification, qui a été validée aujourd'hui,
01:39 est le fruit de 14 mois à la fois de travaux,
01:42 de concertations dans le cadre des conseils nationaux
01:44 de la refondation, qui a été largement débattue.
01:47 Et donc le plan d'aujourd'hui ainsi validé
01:50 décline plusieurs dizaines d'actions
01:52 qui vont nous permettre de réduire nos émissions de CO2.
01:56 Il sera complété par une stratégie biodiversité
02:00 qui sera présentée en octobre,
02:02 et un plan d'adaptation qui sera présenté en décembre.
02:05 C'est en quelque sorte dans ce triptyque
02:07 que nous ferons avancer le pays.
02:10 Alors ce plan, je veux ici le dire,
02:11 il s'inscrit d'abord sur un bilan,
02:14 et c'est ce qui fait notre crédibilité.
02:17 Nous avons, ces dernières années,
02:19 commencé le travail pour la biodiversité
02:22 en luttant contre l'artificialisation des sols,
02:24 en protégeant nos forêts,
02:25 en abandonnant aussi des grands projets,
02:27 la montagne d'or en Guyane, à Europa City,
02:29 aux régions parisiennes.
02:31 On a renforcé une politique aussi de souveraineté écologique
02:33 ces dernières années,
02:35 les voitures, une stratégie batterie
02:38 qui nous permet d'avoir 4 grandes usines de batterie,
02:41 en particulier dans les Hauts-de-France,
02:43 qui sont le fruit de ce travail.
02:45 Nous avons développé une stratégie claire sur l'aérien
02:47 avec l'interdiction des vols domestiques
02:49 dès qu'il y a une alternative en train,
02:52 relancé les petites lignes, les trains de nuit,
02:54 en lien avec nos régions,
02:56 relancé le chantier à la fois de la régénération
02:58 de notre réseau ferroviaire,
02:59 avec les réformes et les réinvestissements,
03:02 et des lignes à grande vitesse partout où elles étaient adaptées.
03:06 Et donc, c'est sur cette base,
03:07 et je ne veux pas être trop long sur le bilan,
03:09 mais c'est tout ce bilan qui nous permet
03:10 d'avoir d'abord des résultats.
03:12 Nous avons, durant les 5 dernières années,
03:15 réduit nos émissions de CO2 2 fois plus vite qu'auparavant.
03:18 Et là où on les réduisait environ d'un pour cent par an,
03:21 on les a réduites de 2 pour cent par an
03:23 entre 2017 et 2022.
03:25 Et donc, pour que nos compatriotes mesurent
03:28 l'effort qui est demandé,
03:30 au fond, si on prend l'effort total depuis 1990,
03:33 on a fait la moitié du chemin.
03:36 C'est l'autre moitié qui nous reste pour atteindre
03:37 la réduction de 55 % des émissions de CO2 horizon 2030.
03:41 C'est donc un chemin qui est atteignable.
03:43 Il suppose d'aller 2,5 fois plus vite
03:45 sur les 5 années à venir.
03:47 Et donc, là où on a, ces 5 dernières années,
03:49 baissé de 2 pour cent par an les émissions,
03:51 de réussir à baisser sur la période 2022-2030
03:54 de 5 % par an ces émissions.
03:57 Et de le faire par une stratégie qui, je crois,
04:00 correspond à la philosophie d'ensemble
04:02 qui a toujours été la nôtre,
04:04 qui est une politique de sobriété mesurée.
04:07 Ce qu'on a fait sur l'eau, ce qu'on a fait sur l'énergie
04:09 ces derniers mois, où les efforts sont partagés.
04:12 Une politique d'innovation,
04:14 où on investit là aussi sur l'innovation technologique
04:17 et ce que porte la mission France 2030
04:19 et chacun des ministères.
04:20 Et une politique de transformation
04:22 de tous les comportements, ceux du consommateur,
04:25 par en particulier les dictages, la responsabilisation,
04:29 ceux des producteurs, ceux des financeurs,
04:31 qu'ils soient publics ou privés,
04:32 avec les mécanismes d'éco-conditionnalité.
04:35 Et donc, c'est cet ensemble
04:36 que nous allons continuer de décliner.
04:38 Et au fond, cette écologie française, pour moi,
04:40 elle repose sur quelques principes simples
04:43 que je vais ici détailler pour conclure notre propos
04:47 et le plan d'action qui tient en quelques dizaines de pages
04:51 et est beaucoup plus ambitieux
04:53 que je ne saurais ici y revenir en détail.
04:55 D'abord, j'insiste sur ce point, c'est une écologie
04:58 qui est basée sur la science et sur les résultats objectifs.
05:01 Tout ce qui est présenté dans ce plan
05:03 repose sur les études du GIEC,
05:05 sur tout ce que je viens d'évoquer
05:07 dans les premiers quinquennats,
05:08 et donc des éléments élaborés,
05:12 documentés par nos scientifiques.
05:14 Et c'est pour ça que ça n'est ni une écologie du déni
05:17 ni une écologie de la cure qui serait incompatible
05:19 avec la tenue d'un modèle productif et social
05:22 qui est le mien.
05:24 Ensuite, c'est une écologie souveraine.
05:27 Et j'insiste sur ce point.
05:30 Et notre souveraineté est, en effet,
05:32 renforcée par la décarbonation.
05:35 En effet, au fond, toute cette stratégie,
05:37 elle va nous permettre de réduire notre dépendance
05:39 à ce qu'on appelle les énergies fossiles,
05:41 essentiellement charbon, le pétrole, le gaz.
05:46 Énergie que, d'ailleurs, nous ne produisons pas,
05:47 donc nous dépendons.
05:49 Les études ont très bien montré,
05:51 et elles ont conforté cette stratégie,
05:52 qu'on va passer, au fond, de 60 % d'énergie fossile
05:55 à 40 % en raison de 2030 grâce à cette stratégie.
05:59 Et donc on va réduire notre dépendance.
06:02 Et avec, pour moi, un objectif qui est absolument fondamental
06:05 dans cette décarbonation, c'est la sortie du charbon.
06:08 Je pense que la priorité que nous nous sommes données
06:09 pour le pays et que nous allons porter
06:11 à l'Europe et à l'international,
06:12 c'est, sous ce mandat,
06:14 et donc d'ici au 1er janvier 2027,
06:16 d'être totalement sortis du charbon
06:19 pour la production de notre électricité.
06:21 Et c'est cette sortie du charbon
06:23 qu'il faut porter en Européen et pour le monde
06:25 et qui correspond, là encore,
06:26 aux objectifs que nous fixe le GIEC,
06:28 qui fixe la barre de 2030 pour sortir du charbon.
06:31 La France sera en avance sur ce rendez-vous
06:33 grâce à cette stratégie.
06:34 L'écologie souveraine, c'est aussi celle
06:36 que nous avons déployée
06:39 à travers la stratégie dite de Belfort,
06:41 c'est-à-dire notre triptyque,
06:44 sobriété et efficacité énergétique,
06:46 déploiement des ENR,
06:48 donc des énergies renouvelables,
06:50 et nucléaire.
06:52 Et donc, sur ce volet-là,
06:54 la stratégie que nous avons validée aujourd'hui,
06:56 s'appuyant là aussi sur ce que nous avons consolidé,
07:00 eh bien, permettra de mettre en consultation
07:02 notre politique pluriannuelle de l'énergie dès octobre,
07:05 d'avoir réunion politique en octobre et novembre
07:09 sur le déploiement de l'éolien en mer,
07:11 qui permettra de lancier le débat public
07:13 sur l'éolien en mer et qui nous permettra
07:15 de tenir l'objectif des appels d'offres
07:17 sur l'éolien en mer à horizon fin 2024,
07:20 ce qui est absolument clé,
07:21 et d'avoir une loi sur la production d'énergie
07:23 pour le mois de décembre.
07:25 C'est ainsi que nous consoliderons
07:26 le renforcement de notre souveraineté,
07:28 cette décarbonation de notre production d'énergie.
07:32 Et tout ça s'accompagne aussi de notre stratégie européenne,
07:34 parce que cette écologie souveraine,
07:36 c'est celle que nous portons en Europe
07:37 avec la taxe carbone aux frontières,
07:39 c'est celle aussi qui nous a conduits,
07:41 et je vais y revenir dans un instant,
07:43 à développer des filières industrielles sur notre sol
07:46 et à avoir une stratégie du "made in Europe".
07:50 2e élément, justement, c'est une écologie
07:52 qui crée de la valeur économique
07:54 et qui s'appuie sur une stratégie industrielle.
07:57 C'est ça qui est derrière ce plan
07:58 et sur lequel il faut ici insister.
08:02 Au fond, notre dépendance aux énergies fossiles,
08:04 ça nous coûte 120 milliards par an.
08:07 Et nos compatriotes doivent l'avoir en tête.
08:09 C'est le prix de notre dépendance.
08:11 Ce qu'on veut progressivement faire,
08:12 c'est pouvoir le réinvestir,
08:13 ce qui va nous améliorer la balance commerciale,
08:16 moins dépendre et éviter d'ailleurs ensuite,
08:18 quand il y a des déséquilibres des cours mondiaux,
08:20 de devoir les compenser,
08:21 comme on est en train de le faire aujourd'hui sur les carburants
08:23 ou sur d'autres éléments qu'on importe
08:25 et sur lesquels nous sommes totalement dépendants.
08:27 C'est aussi pour ça que c'est la bonne stratégie économique
08:30 et de pouvoir d'achat dans la durée,
08:31 cette stratégie de décarbonation
08:34 et cette stratégie écologique que nous portons.
08:37 Alors, en matière, justement, d'une écologie
08:39 qui crée de la valeur économique,
08:42 on a lancé il y a un an la décarbonation
08:46 des 50 grands sites industriels les plus émetteurs.
08:48 Ils ont été reçus à l'Elysée il y a un an.
08:50 Tous ont désormais un plan, usine par usine,
08:53 qui permet d'atteindre la réduction d'émissions
08:55 à hauteur de 2030 de 45 %.
08:58 Ces plans seront signés 5 octobre, début novembre,
09:03 pour la totalité d'entre eux,
09:05 ce qui nous permettra de tenir l'objectif.
09:07 Tout ça a été fait grâce à l'effort collectif,
09:09 un investissement massif de l'Etat
09:11 pour changer les modes de production et décarboner.
09:14 Et nous allons ensuite l'étendre
09:16 à nos petites et moyennes entreprises
09:17 et nos entreprises de taille intermédiaire.
09:19 Ensuite, on va accélérer sur la partie industrielle
09:22 avec 2 grands chantiers qui s'ouvrent devant nous.
09:25 D'abord, un grand inventaire de ressources minières
09:27 qui sont nécessaires à la transition écologique,
09:29 parce qu'on doit disposer d'une carte précise des ressources
09:31 en matière de lithium, de cobalt,
09:33 qui se trouve sur notre territoire
09:35 pour sécuriser cette souveraineté dans la matière première.
09:37 C'est là où la rareté est en quelque sorte jumelle
09:41 de la décarbonation.
09:43 Et nous devons aussi regarder précisément
09:44 les gisements d'hydrogène naturel
09:46 qui pourraient jouer un rôle majeur
09:48 pour produire cette énergie du futur.
09:50 Et puis le 2e chantier sur lequel on va accélérer
09:52 en matière d'industrie,
09:53 c'est celui des technologies de rupture,
09:55 en particulier hydrogène
09:56 et capture et séquestration de carbone.
09:59 Et sur ce dernier sujet, une consultation est en cours.
10:02 Et à l'issue, il faut que nous soyons capables
10:04 de développer au moins un site en France,
10:05 là aussi, pour réduire notre dépendance à l'extérieur.
10:09 Et enfin, l'industrie et ses filières,
10:10 mais aussi la recherche,
10:12 ce sont les laboratoires à solution
10:14 pour cet immense défi.
10:15 Et c'est ce qui est au coeur de la loi pluriannuelle
10:17 d'enseignement supérieur et de la recherche
10:19 et de la mission France 2030,
10:20 qui vont se concentrer sur ces enjeux.
10:23 Je veux insister sur quelques autres grandes filières
10:25 industrielles et de transformation économique
10:29 sur cette écologie créatrice de valeurs.
10:31 C'est la question des transports.
10:32 C'est une question d'aménagement du territoire,
10:34 d'égalité de notre territoire,
10:35 mais également, là aussi, de filières,
10:37 parce qu'on a des grands acteurs industriels
10:38 très forts en la matière.
10:40 Nous avons lancé, là aussi, il y a un an, une ambition,
10:42 c'est de développer ces RER métropolitains
10:45 pour favoriser le transfert, justement,
10:47 de la voiture individuelle vers des véhicules,
10:50 enfin, du transport collectif moins émetteur.
10:53 C'est un chantier à la fois d'aménagement du territoire,
10:55 mais également un chantier industriel.
10:57 Au total, il représentera 10 milliards d'euros.
10:59 Il va faire travailler les industriels français
11:01 massivement.
11:03 Et donc, là aussi, notre objectif est dépassé.
11:05 On a retenu 13 projets.
11:07 Il y a plusieurs autres projets moins mûrs
11:10 qui sont, si je puis dire, dans la file d'attente.
11:12 Et donc, ces RER métropolitains,
11:17 nous engageons dès aujourd'hui 700 millions d'euros de l'Etat
11:20 pour accompagner les projets.
11:22 Et ils donneront lieu à une planification.
11:25 On aura donc, dès octobre,
11:27 la signature des contrats de plan Etat-région,
11:30 le déploiement des financements sur ces 13 premiers projets,
11:33 en même temps que le plan ferroviaire.
11:34 Tout ça est extrêmement cohérent.
11:36 Et ça permettra de lancer, là aussi, des projets
11:38 pour notre industrie ferroviaire et les emplois qui vont avec.
11:41 L'autre grand sujet sur les transports,
11:43 c'est évidemment la voiture électrique.
11:45 Là-dessus, je le disais, nous avons beaucoup avancé.
11:47 Nous avons structuré d'abord des volumes.
11:49 On aura au moins 1 million de voitures électriques
11:51 produites d'ici 2017 sur le sol de France.
11:55 2027, pardon, sur le sol de France.
11:57 Nous aurons aussi ouvert les 4 grandes usines
12:01 de production de batteries électriques,
12:05 de Dunkerque à Douai, dans cette vallée de la batterie,
12:09 qui nous permettra, là aussi, d'être exportateur
12:12 de batteries électriques à horizon 2027.
12:16 Et nous continuons donc d'accroître
12:19 l'investissement en la matière.
12:21 De la même manière, cette écologie créatrice
12:24 de valeurs économiques, c'est celle que nous voulons
12:26 pour le logement.
12:28 Là aussi, je l'évoquais hier en parlant aux Françaises
12:32 et aux Français à 20h,
12:34 là où nous aurions pu, comme certains autres,
12:36 interdire totalement les chaudières à gaz.
12:39 Nous avons décidé,
12:40 parce que nous sommes une grande nation de production
12:42 des chaudières à gaz,
12:44 eh bien, d'être plutôt sur une politique d'incitation
12:46 et d'encourager nos compatriotes, sans interdiction,
12:49 mais à changer plus vite,
12:51 mais à développer une filière industrielle
12:52 de production de pompes à chaleur,
12:54 qui est un formidable levier de substitution,
12:57 qui est beaucoup moins consommateur et émetteur,
13:00 et de tripler la production de pompes à chaleur
13:04 d'ici à 2027, et d'arriver donc à produire
13:07 1 million de pompes à chaleur sur notre territoire,
13:10 et de former en parallèle 30 000 installateurs.
13:13 Cet objectif nous permettra de tenir, là aussi,
13:18 nos chiffres de réduction d'émissions,
13:19 mais nous permettra de créer, de développer véritablement
13:23 toutes ces filières.
13:24 Et donc, vous le voyez, sur l'ensemble de ce spectre,
13:27 on a véritablement une écologie qui crée
13:29 de la valeur économique.
13:30 Je pourrais parler aussi de la stratégie agricole,
13:33 qui est la nôtre, de la stratégie forêt,
13:35 biomasse, etc., etc.
13:37 C'est ce qu'il y a dans ce pays.
13:39 Notre élément de principe, c'est que nous voulons
13:40 une écologie compétitive.
13:43 Et c'est un point clé.
13:45 Si nous voulons être souverains, si nous voulons créer
13:46 de la valeur économique, eh bien, on doit avoir
13:49 des solutions décarbonées qui sont pleinement compétitives.
13:52 D'abord, c'est cohérent avec la stratégie économique
13:54 qui est la nôtre, celle que nous déployons
13:57 à travers le programme qui nous permet aujourd'hui
14:00 d'être le pays le plus attractif d'Europe.
14:02 Nous allons continuer de le faire.
14:03 A cet égard, le projet de loi qui sera bientôt mis en oeuvre
14:08 pour l'industrie verte va nous permettre
14:09 de garder cette compétitivité en baissant le coût
14:12 d'investissement pour les grands industriels
14:14 comme pour nos agriculteurs,
14:15 et en favorisant l'industrie verte de manière compétitive
14:19 pour, en particulier, tenir face à la Chine et aux Etats-Unis.
14:23 C'est cette compétitivité qui nous pousse aussi
14:25 à avoir une politique européenne qui doit investir
14:27 davantage pour gagner la bataille européenne
14:30 en matière de compétitivité.
14:32 Et surtout, il y a un point très important
14:33 qui est au coeur de ce projet
14:35 et que nous annoncerons en octobre,
14:37 c'est de reprendre le contrôle du prix de notre électricité.
14:43 Il n'y a pas d'écologie qui soit compétitive
14:45 si on a un prix d'électricité dont on ne reprend pas le contrôle
14:49 et qui, en quelque sorte, ne nous permet pas
14:51 d'être soutenable à la fois pour nos entreprises
14:53 et pour nos ménages.
14:55 Parce que nous avons nationalisé Electricité de France,
14:59 parce que nous avons une chance
15:01 qui est notre base installée nucléaire,
15:04 parce que nous avons cette stratégie de Belfort
15:05 que j'évoquais,
15:07 eh bien, nous pourrons en octobre véritablement
15:09 annoncer des prix de l'électricité
15:10 qui sont compatibles avec cette compétitivité
15:13 et qui vont donner de la visibilité
15:14 à la fois aux ménages et à nos industriels
15:16 et avoir des prix qui nous mettent
15:18 dans une situation tout à fait favorable
15:21 et compétitive au niveau européen.
15:23 Nous allons reprendre d'ici la fin de l'année
15:26 le contrôle sur les prix de notre électricité
15:28 au niveau français et européen.
15:30 Ensuite, nous voulons une écologie planifiée,
15:33 donc c'est l'objet même de ce plan présenté et validé aujourd'hui,
15:36 et financée.
15:38 Financée d'abord au niveau de l'Etat.
15:41 Là où nous investissons aujourd'hui 33 milliards en 2023,
15:47 nous allons passer à 40 milliards d'euros d'investissement
15:49 et donc faire plus 7 dès 2024.
15:51 Nous avons une trajectoire pluriannuelle
15:53 qui est inscrite dans nos textes et qui est consolidée
15:57 avec une méthodologie de budget vert qui est validée,
15:59 qui correspond aux critères de l'OCDE
16:01 et qui est maintenant la norme.
16:02 Notre objectif va être dans les prochaines semaines
16:05 de consolider notre trajectoire pluriannuelle,
16:09 de mieux mobiliser d'autres acteurs publics,
16:11 en particulier les caisses de dépôt et consignation,
16:13 de développer une méthodologie commune
16:15 avec les collectivités territoriales
16:17 pour qu'elles se dotent aussi de budget vert
16:18 avec des critères homogènes
16:21 et de pouvoir avoir une stratégie,
16:23 toutes administrations publiques, cohérente avec ce financement.
16:28 Ensuite, on doit avoir une politique européenne
16:30 cohérente avec cette approche.
16:32 C'est pourquoi l'un des combats que nous mènerons
16:34 dans les prochains mois sera d'avoir
16:38 un pacte de stabilité cohérent avec cette approche.
16:41 L'Europe doit plus investir dans la transition écologique
16:43 et il ne peut pas y avoir une transition écologique européenne
16:47 et une vraie stratégie européenne de décarbonation
16:51 s'il n'y a que de la réglementation
16:52 et pas d'investissement.
16:53 Et donc la France se battra pour avoir une stratégie
16:55 d'investissement massif pour l'ensemble de nos territoires.
16:58 Et puis enfin, il nous faut avoir des meilleures incitations
17:01 pour le secteur privé et donc au coeur de cette écologie
17:04 planifiée et financée, il y a le tout de travail
17:06 qu'on va mener sur les crédits carbone
17:09 et leur sincérisation.
17:10 Aujourd'hui, ils ne fonctionnent pas parce qu'ils sont trop faibles
17:12 et la mise en place aussi de crédits biodiversité
17:15 sur lesquels nous ferons un point d'étape à la fin de l'année.
17:18 Ensuite, nous voulons une écologie accessible et juste,
17:23 c'est-à-dire une écologie qui ne laisse personne sans solution.
17:28 C'est d'ailleurs le coeur de notre investissement
17:30 et de l'investissement de la nation,
17:31 c'est d'accompagner ceux qui sont le plus loin.
17:34 Permettre l'accès, c'est permettre en particulier
17:36 de mettre en place des mécanismes très innovants.
17:38 Nous serons les premiers à le faire en Europe,
17:40 par exemple, pour les véhicules électriques.
17:42 C'est pourquoi, dès le mois de novembre,
17:44 nous serons en situation, justement, de révéler
17:49 ce dispositif de leasing à 100 euros
17:51 pour les 1ers modèles de véhicules électriques.
17:54 Ce ne sera pour l'année 2024
17:56 que quelques dizaines de milliers de modèles,
17:58 mais ce sera l'ouverture de ce guichet.
18:00 Pourquoi ? Parce que, d'abord, nous voulons
18:02 qu'il soit juste, bien ciblé,
18:04 et ensuite, nous voulons qu'il permette l'accès
18:06 à des véhicules électriques qui sont produits en Europe
18:09 pour éviter que nous ayons une politique d'accès
18:10 qui, en quelque sorte, viendrait contredire
18:13 notre politique industrielle.
18:15 Mais donc, nous allons mettre en place des dispositifs
18:16 pour rendre accessible le véhicule électrique.
18:19 De la même manière, la rénovation thermique
18:21 des bâtiments doit se doubler d'une politique
18:24 de justice et d'accessibilité.
18:26 Et donc, il nous faudra accompagner les ménages
18:28 qui sont les plus modestes.
18:30 Et au-delà de ce que nous avons commencé à faire
18:32 avec MaPrimeRénov', nous sommes en train, justement,
18:35 de continuer sa réforme et sa transformation.
18:38 Et donc, avec une stratégie qui va se lancer
18:41 dans le logement social dès octobre
18:43 et avec la finalisation de l'ensemble
18:45 de nos mécanismes d'accompagnement
18:46 pour la rénovation des logements en novembre
18:49 et qui va nous permettre de mieux accompagner
18:51 les ménages qui sont les plus modestes,
18:53 mais aussi les familles moyennes,
18:54 et d'accompagner, là aussi, les bailleurs sociaux
18:57 et les acteurs les plus structurants
18:59 pour pouvoir rénover plus rapidement le parc,
19:02 avec, là aussi, une exemplarité du côté de l'Etat.
19:05 Nous allons accélérer nos investissements
19:07 pour la rénovation thermique de nos propres logements.
19:11 Quand je parle d'une écologie accessible et juste,
19:14 c'est évidemment aussi le travail que nous devons faire
19:17 pour accompagner nos agriculteurs.
19:20 Avoir une écologie accessible,
19:22 c'est ne jamais laisser des agriculteurs sans solution.
19:24 C'est la politique que nous avons retenue pour le glyphosate.
19:27 Et de toujours chercher le bon point d'équilibre.
19:29 Néanmoins, en France, nous allons baisser de 30 %,
19:31 ce qui est unique en Europe, notre dépendance,
19:34 mais nous ne laisserons jamais d'agriculteurs
19:36 sans solution et sans impasse.
19:38 Ca se fera donc par une stratégie d'investissement
19:40 dans la recherche, d'investissement
19:42 dans l'accompagnement, sans surtransposition
19:46 et en veillant à ce qu'il n'y ait pas, justement,
19:49 de différence entre pays européens
19:50 pour ne jamais nous placer dans la situation
19:52 de perdre, là aussi, notre compétitivité.
19:55 Et puis, cette écologie accessible et juste,
19:57 elle passe, là aussi, par la cohérence
19:59 au niveau européen international,
20:01 les closes miroirs que nous défendons à l'international
20:04 et qui protègent nos industriels et nos agriculteurs,
20:06 la taxe carbone aux frontières,
20:07 qui est un mécanisme absolument essentiel
20:10 pour de la justice et de la loyauté
20:12 à l'égard de nos producteurs.
20:14 Mais plus largement, quand on parle de justice,
20:16 je veux ici souligner que beaucoup des transformations
20:19 que nous sommes en train de faire,
20:20 elles portent en elles-mêmes des éléments de justice,
20:23 parce qu'elles sont nécessaires
20:24 pour les plus modestes d'entre nous.
20:27 Réduire les émissions,
20:28 c'est réduire la pollution dans nos villes,
20:30 c'est avoir une politique de prévention
20:32 pour lutter contre la bronchiolite
20:35 ou la détresse respiratoire,
20:37 qui touche souvent les plus vulnérables d'entre nous
20:39 et les personnes âgées comme les femmes enceintes
20:41 ou les enfants des milieux les plus modestes.
20:43 C'est de la véritable justice.
20:45 Ensuite, nous voulons une écologie
20:46 qui protège les Français et la nature.
20:48 C'est la mission qui nous est donnée.
20:50 C'est aussi pour ça que je crois que l'écologie
20:51 a quelque chose de régalien à cet égard.
20:54 Et c'est ce qui est au coeur de la stratégie d'Ensemble
20:59 qui est la nôtre.
21:00 Travailler avec les agriculteurs
21:01 pour leur permettre d'avoir par l'écologie
21:04 une réponse à la baisse des rendements,
21:07 par l'agrivoltaïsme, la biomasse,
21:10 les carburants durables,
21:12 qui sont des mécanismes de revenus complémentaires,
21:15 mais qui vont permettre justement de protéger leurs revenus.
21:18 Travailler avec les forestiers
21:20 pour leur permettre là aussi de protéger et reconstituer
21:22 la forêt et qui viendront compléter
21:24 la stratégie forestière qui est la nôtre,
21:26 à la fois de protection et de plantation
21:28 d'un milliard d'arbres nouveaux d'ici 2030.
21:31 Travailler avec nos outre-mer
21:33 qui concentrent l'essentiel de notre biodiversité
21:35 pour avoir cette stratégie que nous déploierons en octobre.
21:39 Travailler pour au fond protéger notre nature et nos paysages,
21:42 ce qui montre que notre écologie
21:43 est aussi une stratégie de préservation
21:47 de notre cadre de vie, de notre richesse de biodiversité
21:51 et au fond de nos paysages
21:54 qui constituent l'identité profonde de la France.
21:58 Ensuite, nous voulons une écologie qui soit territorialisée.
22:01 La stratégie qui a été présentée aujourd'hui
22:04 et détaillée point à point est une stratégie
22:07 qui est le fruit d'un très gros travail,
22:09 d'une concertation qui a associé toutes les parties prenantes.
22:12 Elle sera, dès le mois d'octobre,
22:15 par un débat que la Première ministre
22:18 et le ministre en charge de la Transition
22:19 lanceront sur le terrain,
22:21 territorialisée dans chaque région.
22:23 Et notre objectif est maintenant que ces objectifs nationaux
22:28 soient partagés au niveau des territoires
22:30 et qu'ils soient déclinés avec, au fond,
22:33 des objectifs qui sont, eux, intangibles
22:36 et une liberté qui est donnée sur les moyens et le chemin,
22:40 des indicateurs et des responsabilités
22:42 clairement établies,
22:43 pour que nous puissions distinguer,
22:44 si je puis m'exprimer ainsi,
22:46 ceux qui sont engagés et ont des résultats
22:48 de ceux qui, en quelque sorte,
22:49 décident de ne pas jouer le jeu,
22:51 et pour que ce soit clair pour l'ensemble de nos compatriotes.
22:53 Et donc, nous allons mettre en place
22:55 des budgets verts territoriaux,
22:56 des vraies libertés d'action,
22:58 mais en même temps des objectifs clairs
23:00 et des responsabilités partagées
23:03 au niveau des territoires.
23:04 La maille est régionale,
23:06 mais c'est au fond chaque bain sain de vie
23:07 qui sera responsabilisée.
23:08 Et donc, nos communes auront un rôle très important à jouer,
23:10 nos intercommunalités, agglomérations,
23:12 et évidemment, les départements seront insérés dans ce jeu
23:16 avec un accompagnement en matière d'ingénierie territoriale
23:20 pour que les bonnes réponses soient apportées sur le terrain.
23:23 Et puis enfin, c'est une écologie
23:24 que nous portons partout dans le monde.
23:27 Et au fond, nous sommes le premier pays à nous doter
23:29 d'une stratégie nationale,
23:31 mais elle correspond point à point
23:33 à ce que nous portons à l'international.
23:35 La sortie du charbon avant 2030,
23:37 la décarbonation industrielle,
23:39 la stratégie d'investissement,
23:41 la stratégie biodiversité reposant sur la protection
23:44 et le renforcement de nos forêts
23:46 et la protection de nos océans,
23:48 c'est une stratégie que nous portons
23:49 au coeur de l'Europe et à l'international,
23:52 que nous avons encore défendue
23:53 et qui est au coeur du pacte de Paris
23:56 pour les peuples et la planète.
23:59 Et c'est cette cohérence qui, je crois,
24:00 nous donne beaucoup de force.
24:02 Et c'est l'ensemble de ces points
24:04 qui structurent cette écologie à la française que j'évoquais,
24:08 qui ne décident pas de rouvrir des centrales à charbon,
24:13 qui décident de ne pas abandonner ces objectifs
24:15 même quand c'est difficile,
24:17 mais qui sait concilier une ambition climatique
24:20 avec plus de souveraineté, avec une stratégie industrielle,
24:23 avec la création d'emplois à travers les principes
24:26 que je viens d'évoquer.
24:28 Et je souhaite que l'ensemble des formations politiques
24:30 qui concourent à l'avis de la nation,
24:32 lorsqu'elles condamnent parfois trop vite le nucléaire,
24:35 se rendent compte que tous les scientifiques,
24:37 tous les scientifiques, nous disent
24:38 qu'il n'y a pas une stratégie qui existe sans le nucléaire,
24:41 que ceux qui nous expliquent qu'au fond,
24:44 la taxe carbone aux frontières ne serait pas une bonne chose
24:46 quand ils refusent de la voter à l'Europe
24:47 se rangent à notre solution,
24:48 parce qu'il n'y a pas de politique loyale
24:50 sans taxe carbone aux frontières pour nos Européens,
24:52 et que sur chacun des points que je viens d'évoquer,
24:54 nous puissions bâtir le maximum de concordes.
24:57 J'ai compris que c'était ce qui ressortait
24:58 des consultations politiques que la Première ministre avait tenues,
25:02 à l'exception d'une formation politique
25:03 qui a fait le choix de ne pas s'y rendre
25:05 pour des raisons qui m'ont encore échappé,
25:06 mais je ne peux pas imaginer que ce ne soit par désintérêt,
25:11 c'était sans doute par oubli.
25:13 En tout cas, sur tous ces sujets,
25:15 je veux remercier Mme la Première ministre,
25:17 les ministres en charge, le secrétariat général
25:20 à la transition écologique, très bon travail, on le voit.
25:25 Les prochaines semaines seront marquées
25:27 par ensuite la déclinaison de tout ce que nous nous sommes dit,
25:32 par des investissements nouveaux,
25:33 par des actions que nous allons conduire
25:35 et par cette territorialisation absolument essentielle,
25:38 et sur le plan international,
25:40 par des rendez-vous européens internationaux
25:42 qui iront jusqu'à la COP 28 en fin d'année,
25:44 dans laquelle nous porterons chacun de ces objectifs.
25:47 Je vous félicite en tout cas pour le travail conduit.
25:50 Nous avons maintenant la mise en oeuvre
25:52 qui ne sera pas plus simple,
25:54 mais dans laquelle il va nous falloir
25:56 associer toutes les forces vives
25:57 et partager les responsabilités.
26:00 Je compte sur vous pour cela
26:02 et je vous remercie de tout le travail qui a été mené.