Alors que Marine Le Pen, cheffe des députés RN à l'Assemblée, estimait samedi qu'un tel cas de figure n'avait rien d'"inéluctable", elle considère ce dimanche 1er décembre à l'AFP que le gouvernement "a mis fin à la discussion" sur d'éventuelles modifications au projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale.
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00:00Je vous le disais donc à l'instant, cette information de dernière minute, je vous le rappelle, le Rassemblement National qui considère que le gouvernement a mis fin aux discussions sur le budget de Sécurité Sociale.
00:12Maintenant, cela fait plusieurs jours, plusieurs semaines qu'on évoque ensemble cette censure possible du gouvernement. On y va, tout droit, semble-t-il.
00:20Bonsoir, Anne-Sophie Ardubois. Information qui vient de tomber et qui rebat définitivement peut-être les cartes.
00:26En tout cas, qui clôt un certain nombre de possibilités d'éviter à la censure pour Michel Barnier, ça c'est sûr, peut-être même la plus importante.
00:33Dès demain, en effet, il est probable donc que Michel Barnier, s'il enclenche le 49-3, sera bien censuré par à la fois le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National
00:42qui obtiendraient à eux deux la majorité et donc qui ferait tomber ce gouvernement Michel Barnier.
00:46Pour rappel, ce qui est nouveau cet après-midi, c'est que Marine Le Pen avait laissé jusqu'à lundi à Michel Barnier pour bouger sur un certain nombre de lignes rouges,
00:55notamment concernant les retraites, la réévaluation des retraites et le déremboursement d'un certain nombre de médicaments.
00:59Marine Le Pen souhaitait que Michel Barnier revienne notamment sur ces deux points et elle lui avait laissé jusqu'à lundi.
01:04Sauf qu'entre-temps, il y a eu une série d'interviews de ministres du gouvernement, notamment Laurent Saint-Martin, ministre du Budget,
01:09mais aussi Antoine Armand, ministre de l'Économie, qui ont eu des mots très durs vis-à-vis du Rassemblement National en disant notamment
01:14« on ne comprend plus ces négociations, ce sont des lignes rouges qui bougent tout le temps, ils ne cessent d'en rajouter, on ne fera plus de compromis,
01:21on en a déjà fait beaucoup, quasi trop » et là où effectivement on sentait encore un Michel Barnier ouvert à la discussion et une Marine Le Pen
01:28qui jusqu'à ce matin dans les colonnes de la Tribune le dimanche disait « on peut éviter la censure, on n'est pas inéluctable »,
01:34et bien cet après-midi on a un clap de fin dans la bouche de Marine Le Pen auprès de l'AFP, le gouvernement a mis fin à la discussion.
01:40Ça, ça veut dire pour Marine Le Pen, c'est terminé, demain, s'il y a un 49.3, une motion de censure, on va voter la censure,
01:47donc ça veut dire que sauf énorme surprise, on peut le dire cet après-midi, les heures de Michel Barnier et de son gouvernement sont désormais comptées.
01:53Bon, on va essayer de se projeter un petit peu ensemble, Anne. Demain, s'il y a ce 49.3, il y aura donc dépôt d'une motion de censure du Rassemblement National
02:01et probablement également de la gauche et cette motion de censure pourrait être débattue dès mercredi et donc le gouvernement pourrait tomber dès mercredi,
02:09c'est ça le calendrier ?
02:10Voilà, on a une procédure, il y a un règlement de l'Assemblée Nationale qui dit que dans les 24 heures qui suivent un 49.3, les oppositions peuvent déposer une motion de censure.
02:18Il y aura sans doute effectivement deux motions de censure qui seront déposées, l'une par le Nouveau Front Populaire, l'autre par le Rassemblement National.
02:25Quoi qu'il arrive, le Rassemblement National a déjà annoncé qu'il voterait celle du Nouveau Front Populaire, à eux deux, je vous le disais,
02:32ils ont la majorité au sein de l'hémicycle et donc ça veut dire effectivement une majorité de parlementaires, de députés qui votent la censure et un gouvernement qui tombe.
02:40C'est dans les 48 heures qu'on va étudier cette motion de censure à partir du moment où elle est déposée, elle peut être déposée juste dans la foulée, demain soir,
02:47après que Michel Barnier a enclenché le 49.3, ou peut-être le lendemain matin, quoi qu'il arrive, en tout cas mercredi, jeudi matin, grand maximum,
02:55on va débattre et on va voter ces motions de censure et notamment la motion de censure du Nouveau Front Populaire qui sera donc soutenue par le Rassemblement National
03:03et à ce moment-là, effectivement, il y a toutes les chances qu'elle soit adoptée, que ce soit la chute du gouvernement Barnier.
03:08Alors, on rappelle que c'est un moment politique quand même très grave, ce n'est pas arrivé depuis le gouvernement Pompidou, c'était il y a plusieurs dizaines d'années, bien sûr,
03:17comment cela se traduit-il également sur le gouvernement ? C'est-à-dire que c'est tout le gouvernement qui démissionne, c'est une partie du gouvernement ?
03:25Absolument, à partir du moment où la motion de censure est adoptée, tout le gouvernement démissionne, en totalité, premier ministre y compris, il n'y a pas un ministre qui reste,
03:32les cabinets s'arrêtent, les communicants, tout le monde s'arrête, il y a une possibilité ensuite, c'est que le président de la République décide de renommer Michel Barnier,
03:40il en a la possibilité, la grande difficulté c'est que cela ne changera pas les équilibres au sein de l'Assemblée Nationale, on vous rappelle, et c'est bien cela la difficulté dans laquelle nous sommes,
03:50on a un premier ministre qui aujourd'hui risque d'être démis dans les 48 heures, dans les 72 heures et il n'y a pas de plan B en réalité, parce que l'Assemblée aujourd'hui n'a pas de majorité,
04:01aucun des partis, aucune des coalitions n'est en mesure elles-mêmes de réunir une majorité, donc renommer Michel Barnier, oui, mais avec un risque de censure immédiat, quasi juste après,
04:11même s'il n'y a pas de déclenchement d'un 49-3, il peut y avoir ce qu'on appelle les motions de censure spontanées, donc il n'y a pas besoin en fait qu'il y ait une action du gouvernement,
04:18un parti, une coalition peut dire on déclenche une motion de censure spontanée, s'il est renommé, il est quasi certain qu'il y en aura.
04:23En plus double effet, puisque motion de censure, mais également pas de budget, donc là on est sur quelque chose de très particulier, véritablement, pour nos institutions en tout cas.
04:32C'est la grande inconnue, en effet, alors il reste quand même une option pour qu'il y ait peut-être un budget, et cette option, peut-être que Michel Barnier va la choisir ce soir,
04:41en tout cas c'est la dernière option qu'il lui reste pour ne pas être censuré, il pourrait décider demain de ne pas déclencher le 49-3, d'aller au vote, qu'il perdra,
04:48puisque Marine Le Pen vient de dire, le gouvernement a mis fin à la discussion, donc elle votera contre le PLFSS, le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale.
04:54La gauche également ?
04:55Exactement, ils voteront contre également, donc il y aura une majorité de l'Assemblée Nationale pour rejeter ce projet de loi de finances de la Sécurité Sociale,
05:01Michel Barnier prend son risque, effectivement le vote sera négatif, et à ce moment-là, le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale repart pour une navette parlementaire,
05:09au Sénat, à l'Assemblée Nationale, à nouveau une commission mixte paritaire, et là à nouveau peut-être un 49-3, ça laisse un peu plus de temps peut-être pour tenter une ultime fois de négocier avec le Rassemblement National.