Emmanuel Macron, du président des crises au président feel good

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il s'intéresse à la personnalité d'Emmanuel Macron qui oscille entre le "feel good" et la gestion de crises.

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Transcript
00:00 - Il est l'heure de l'édito politique sur Antoine avec le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:05 - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:08 - Alors hier soir le président de la République s'est invité à la télévision pour féliciter les Français d'avoir accueilli en même temps un roi, un pape et une compétition sportive.
00:17 Était-ce nécessaire selon vous cette prise de parole ?
00:20 - Alors je pense que les Français auraient survécu assez facilement à ce dimanche soir de septembre sans la présence d'Emmanuel Macron au journal de 20h.
00:27 Mais de son point de vue, il n'était pas du tout absurde de venir faire un tour dans les foyers pour dire que tout s'était bien passé.
00:32 Vous l'avez dit, la France a reçu la même semaine un roi, un pape et une compétition.
00:36 Même Antoine Dupont semble se remettre.
00:38 Donc le trône, l'hôtel, le ballon ovale, tout roule et ce n'est pas si courant.
00:42 En général quand le chef de l'État vient parler au journal de 20h, c'est pour annoncer un confinement, une guerre, la fin de l'abondance, le début des ennuis.
00:48 Cette fois il est venu nous dire qu'il était fier de nous.
00:50 Pas de feu de poubelle dans les rues de Paris, de voitures calcinées sur le Vieux-Port, pas de banlieue qui s'embrase au coup de scyphie finale, pas de foule qui crie Macron démission.
00:57 C'était la France à l'endroit.
00:59 C'est suffisamment rare pour être souligné.
01:01 Et c'est pour cela que le président des crises a voulu se montrer souriant comme un smiley en président feel-good.
01:06 - Oui c'est peut-être aussi parce que le test grandeur nature que représente cette semaine à 9 mois des Jeux Olympiques, finalement c'est bien passé.
01:13 - Oui et c'est d'ailleurs ce qu'a souligné Emmanuel Macron.
01:15 Mais alors là je dois avouer que je suis un peu sidéré par cette obsession des JO.
01:18 On a l'impression que les choses n'existent pas en elles-mêmes, mais simplement en vue des JO.
01:23 Il y a des grèves, on dit "heureusement c'est pas pendant les JO".
01:26 Des émeutes "ouf, c'est à un an des JO".
01:28 Des SDF à chaque coin de rue "il faudra les cacher pour les JO".
01:31 Alors je voudrais simplement rappeler que les Français ne demandent pas de la sécurité, du calme, de la propreté, simplement pour que les JO se passent bien,
01:38 mais pour que leur vie quotidienne soit supportable.
01:41 On a parfois l'impression qu'il faut bâtir un gigantesque pays Potemkin pour faire croire pendant trois semaines que tout ce qui nous mine n'existe pas.
01:48 Et je suis convaincu que cette vision excède un grand nombre de Français.
01:51 De la même façon, il faut évidemment se réjouir que la semaine précédente se soit bien passée,
01:56 mais ce serait bien que dans les semaines qui viennent, des semaines sans roi, ni pape, ni 15 de France,
02:00 on ne retrouve pas tout ce qui dégrade notre beau pays.
02:02 - Bon, reconnaissez Vincent que c'est aussi le rôle du chef de l'État de montrer une bonne image de la France au reste du monde.
02:08 - Alors c'est évidemment une part de sa fonction,
02:10 mais Emmanuel Macron n'est pas un monarque constitutionnel, c'est le président de la République qui doit conduire les affaires du pays.
02:15 Et là ce n'est plus la galerie des glaces, France-Namibie ou le vélodrome qui acclame le pape.
02:19 Après l'été indien, c'est l'automne de tous les périls, et on l'a aussi compris hier soir.
02:23 Niger, Ukraine, Arménie, l'agenda est écrasant et notre poids diplomatique déclinant.
02:27 La planification écologique dont le président a exposé les enjeux hier peut réveiller une colère des profondeurs.
02:33 Si l'État surveille et punit le citoyen à travers sa voiture, sa maison, sa chaudière,
02:39 l'effet politique et social sera dévastateur.
02:42 Pour le moment, le président de la République semble privilégier l'incitation plutôt que l'interdiction,
02:46 mais dans ces affaires-là, le diable administratif est dans les détails.
02:50 Les revirements de l'exécutif sur le prix du carburant montrent qu'Emmanuel Macron est conscient de la tension du corps social sur ces sujets.
02:56 Alors si vous ajoutez à cela le grand déménagement du monde,
02:59 qui profite de nos frontières poreuses, de nos aides gracieuses et de nos faiblesses tragiques,
03:03 sans compter les injonctions intenables du pape François,
03:06 on comprend que le chef de l'État ait voulu savourer jusqu'au bout son été indien.
03:10 De 20h, c'était un peu comme si Emmanuel Macron nous disait
03:13 "Encore une minute mes chers concitoyens, avant que le carrosse ne redevienne citrouille."
03:17 - Un crédito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.

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