Quelle place pour le sport dans le temps scolaire ?

  • l’année dernière

Tous les samedis et dimanches soir, Pierre de Vilno reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 18h30 à 19h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend
Transcript
00:00 panorama sur Europe 1 jusqu'à 19h, Emmanuel Macron veut mettre les jeunes au sport, les élèves au sport il l'a dit en cette rentrée,
00:07 il devrait le redire très très bientôt, oust les gymnases poussiéreux où 30 élèves endormis
00:12 traînent des pieds en tentant péniblement de frôchir le saut en hauteur,
00:15 vive les installations à l'américaine, les campus qui serviraient tous les jours. Bonsoir Coralie Benesch,
00:21 vous êtes co-secrétaire générale du SNEP FSU,
00:25 bonsoir à vous Olivier Giraud, on vous connaît en tant qu'ancien capitaine de l'équipe de France de handball, vous êtes directeur aujourd'hui de l'union
00:31 nationale du sport scolaire et vous sortez dans quelques jours ce livre, le sport power, il est urgent dites vous de
00:39 reconsidérer la place du sport à l'école et d'en faire la pierre
00:41 angulaire de la citoyenneté de demain, vous allez nous expliquer tout ça, mais d'abord bonsoir à vous Capucine Patouillet,
00:48 bonsoir Pierre, depuis septembre
00:50 2022, depuis l'année dernière,
00:53 les élèves français en classe de primaire sont censés faire 30 minutes d'activité physique
00:57 quotidienne tous les jours à l'école, sauf que malheureusement
01:00 on serait loin du compte. - Oui enfin c'est ce qu'affirmait la ministre des sports et des jeux olympiques
01:05 Amélie Oudéa Castera en début de semaine, selon elle
01:08 10 à 15 % des écoles primaires ne seraient pas, je cite, "rentrées dans la pratique de ces 30 minutes au quotidien",
01:15 c'était pourtant une volonté et une annonce du chef de l'état en juin 2022 lors de sa visite à Marseille.
01:20 La ministre souligne d'ailleurs que selon des enquêtes de terrain, des difficultés d'accompagnement des professeurs des écoles ont été constatées,
01:27 un bilan mitigé pour une mise en place après une expérimentation dans 7000 écoles et un projet inspiré des méthodes écossaises
01:34 à l'initiative du comité d'organisation de Paris 2024, et ce alors que le président a annoncé la semaine dernière à Hortès vouloir passer
01:41 à terme à une heure par jour en primaire et généraliser deux heures de sport en plus de l'EPS dans les collèges à l'horizon
01:48 2026 pour, je cite, "construire une nation sportive".
01:51 Bref, on est encore loin du compte en ce qui concerne le modèle américain qui veut que chaque personne ait une véritable culture du sport.
01:59 Oui, inculquer de l'école avec trois fois une heure de 30 de sport par semaine pour les élèves, avec une note comptant parfois autant plus que
02:06 celle des autres disciplines, et encore plus importante dans le cursus universitaire puisque des bourses d'études peuvent être allouées pour des étudiants
02:12 justifiant de bons résultats en sport dans leur dossier scolaire. Une situation qu'a déplorée Tony Parker chez nos confrères de France de cette semaine.
02:19 Pour l'ancienne star du basket, les JO, je cite, "représentent une belle opportunité pour montrer à la nouvelle génération
02:24 à quel point il est important de faire du sport tous les jours même si ce n'est que 30 minutes
02:29 pour que la France rattrape précisément son retard sur les Etats-Unis".
02:32 Merci Capucine Patouillat. Alors c'est vrai que
02:34 jamais jamais les présentateurs ne doivent parler de leur expérience personnelle et pour avoir été scolarisé à la fois aux Etats-Unis
02:41 dans un pays frontalier de la France et en France.
02:43 C'est vrai que quand on arrive des Etats-Unis où il y a un grand campus et on vous dit que la note de maths compte autant que
02:49 la note de sport et qu'ensuite vous arrivez en France avec ces fameux gymnastes poussiéreux, j'avoue que je parlais de mon expérience
02:55 personnelle avec effectivement ces cours de sport où on était tous endormis, on était 30 et on était face à
03:02 un prof d'éducation physique qui faisait ce qu'il pouvait avec les moyens qu'il avait et sans doute
03:06 cette école des années 80 dont je vous parle avec des
03:10 des ustensiles et un matériel des années 50, on était quand même très très loin.
03:15 Coralie Benneche, quel est l'état des lieux justement et
03:20 le profond sentiment des profs d'éducation sportive, les profs d'EPS ?
03:25 Alors je vais revenir juste sur certains de vos propos
03:30 parce que nous on a fait une enquête il y a deux ans, une grande enquête de l'éducation physique et sportive et les élèves
03:37 adhèrent majoritairement à l'éducation physique et sportive.
03:41 Donc ça c'est la première chose.
03:43 Il y en a qui traînent des pieds bien sûr mais ils adhèrent majoritairement à l'éducation physique et sportive ce qui est important.
03:48 Après sur la question des gymnases et des installations sportives on va se retrouver c'est à dire qu'aujourd'hui il y a un manque d'investissement
03:54 considérable pour avoir accès à des installations sportives qui sont normées et qui permettent d'accueillir des classes
04:01 importantes puisqu'effectivement vous l'avez dit et encore 30 élèves
04:05 vous êtes plutôt optimiste puisque dans certaines classes
04:08 nous avons plus de 36 élèves notamment en lycée ce qui est problématique aujourd'hui et je rappellerai juste que cette
04:15 problématique est liée aussi au fait que depuis 2017 il y a eu 1000 postes de professeurs d'EPS qui ont été
04:21 supprimés et donc obligatoirement les effectifs augmentent et vous avez raison quand on a 30 à 35 élèves par classe c'est très compliqué.
04:28 Alors comme par magie on a l'impression qu'à un an des Jeux Olympiques
04:31 on commence à bouger, le président de la république
04:35 a envie de faire belle figure alors du coup il envoie sa ministre des sports faire un constat alarmant des
04:41 installations sportives
04:43 et puis on a envie tout d'un coup, je vais dire tout d'un coup on découvre l'Amérique on se dit bah tiens
04:48 il faudrait peut-être faire ça
04:50 c'est le sens de votre livre qui sort la semaine qui vient Olivier Giraud ?
04:55 Le sens du livre c'est déjà d'expliquer ce que c'est le sport en France et
04:59 c'est vrai que j'ai entendu tous ces clichés sur le sport américain, le sport
05:04 saxon où on parle de la nouvelle gouvernance du sport français, du modèle français est-il efficient ?
05:11 Je dis oui il l'est et finalement cette particularité de la France c'est de toujours voir le verre à moitié vide
05:18 le système américain je peux en parler puisque ma jeune fille qui a 17 ans est dans le système de high school américain
05:25 et pour un sport qui est compliqué à serrer à l'école si on veut devenir
05:32 professionnel de ce sport c'est le golf et que finalement ce que je connaissais du système américain comme tous
05:39 et bien je l'ai appris par ma fille mais par contre ce que je sais c'est que notre modèle c'est un modèle
05:45 extraordinaire c'est à dire qu'aujourd'hui en France n'importe quel âge que vous avez
05:50 de 5 à 77 ans vous pouvez trouver un club à côté de chez vous
05:54 et prendre une licence et faire ce sport ce qui n'est pas du tout le cas aux Etats-Unis
05:59 évidemment les américains... - Pourquoi ? Parce qu'aux Etats-Unis c'est payant ? C'est un peu très cher ? - Alors il y a plusieurs modèles dans le sport
06:05 - Il y a moins de subventions, c'est pas dans le modèle économique ça c'est sûr
06:07 - Alors il y en a énormément par exemple dans les public school, celles où on voit
06:11 tous les attentats tout ce qui peut se passer qui sont très pauvres où la sécurité est très basse mais par contre
06:17 il y a
06:19 quatre heures de sport qui sont prévues pratiquement tous les jours pour ces élèves pour qu'ils puissent accéder à une bourse
06:24 dans les écoles privées c'est un petit peu moins de sport mais par contre quand vous sortez de l'université soit
06:29 quand vous sortez de l'université soit vous êtes un sportif de haut niveau
06:33 soit vous consommez le sport
06:35 et que ce modèle là moi je ne le prône pas du tout parce qu'au final il n'y a plus personne qui fait de sport
06:40 aux Etats-Unis à part
06:42 les sportifs de haut niveau - Vous voulez dire qu'il y a une sorte de ségrégation ?
06:45 - Mais il y a une ségrégation et puis même elle est économique puisque ceux qui consomment le sport et vu qu'ils en ont fait jeune
06:51 lorsqu'ils étaient en high school et ben remplissent les stades
06:54 finalement le sport aiment est né pour ce cas là. Notre modèle est totalement différent totalement différent
07:00 quand il y a les professeurs de PS le mercredi ce qui n'est pas dit c'est qu'il y a
07:06 335 millions d'euros qui sont mis par l'état pour ces professeurs de PS
07:10 ça veut dire que ça ne rentre pas dans leur salaire classique - Mais alors
07:14 335 millions d'euros là vous sortez un chiffre moi je sais pas à quoi ça correspond encore à l'Ibéneche
07:20 - On peut vous le dire - Non mais
07:22 c'est beaucoup d'argent mais on sait pas
07:25 par rapport à quoi par rapport au budget, quel est le budget de
07:30 l'éducation nationale en entier quel est le budget du sport en France en général ?
07:35 - Le budget de l'éducation nationale en entier est de 65 millions d'euros dont une grande partie
07:40 sert à partie à payer les fonctionnaires donc en fait il faut pas regarder le budget de l'éducation nationale il faut le regarder
07:48 de manière détaillée quelle est la part des salaires et quelle est la part de ce qu'on peut utiliser
07:54 pour développer l'éducation nationale c'est deux choses différentes - Coralie Bénèche - Oui je crois qu'il y a un formidable outil quand même en France
08:01 c'est l'éducation physique et sportive à l'école
08:04 de trois heures sur en tout cas une école élémentaire et ensuite de quatre heures
08:10 en sixième trois heures au collège - Par semaine - Par semaine bien sûr que nous alors
08:15 moi je peux vous en parler le snap fsu revendique au moins quatre heures donc on peut en parler nous on pense qu'effectivement
08:21 aujourd'hui il y a une nécessité de faire plus d'éducation physique et sportive je le dis comme ça parce que ça regroupe
08:28 tout un tas d'objectifs qui ne se cantonnent pas à la santé par exemple ou à l'apq
08:33 alors l'activité physique quotidienne nous on parle de gigotage voilà comment parce que derrière il n'y a pas de
08:40 formation et en plus ça enlève du temps à l'éducation physique et sportive en tout état de cause
08:45 l'éducation physique et sportive aujourd'hui c'est le seul endroit en fait où c'est obligatoire pour tout le monde
08:50 de trois, enfin exactement de trois ans à partir du moment où on rentre à l'école maternelle jusqu'à
08:55 18 ans à peu près au moment où on finit le lit - Sauf quand on a une dispense médicale
09:00 bon ça c'est normal - Sauf quand on a une dispense bien sûr mais aujourd'hui y compris on a on parle plus de dispense mais d'inaptitude
09:07 qui permet d'intégrer un certain nombre d'élèves dans la pratique de l'éducation physique et sportive et des activités physiques sportives et artistiques
09:14 - Mais quand la ministre des sports dit que 10 à 15 % des écoles primaires ne seraient pas rentrées dans la pratique de ces
09:19 30 minutes au quotidien - Il y en a même plus
09:21 en fait mais parce qu'il faut bien concevoir que aujourd'hui on a imposé l'activité physique quotidienne
09:29 en plus de tout le temps scolaire
09:33 ce qu'on observe sur le terrain c'est qu'en fait l'activité physique quotidienne elle est faite au détriment de l'EPS, au détriment de l'EPS parce qu'en fait
09:40 il n'y a pas besoin d'installation sportive, souvent c'est ce qui manque pour l'éducation physique et sportive et puis aujourd'hui on a enlevé
09:46 plus quasiment 50 % dans la formation des professeurs des écoles sur l'éducation physique et sportive
09:52 donc on est sans moyens et donc c'est plus facile de faire de l'activité physique quotidienne - Olivier Giraud - Pour moi et c'est la formation que
10:01 que j'ai commencé lorsque j'étais sportif de haut niveau
10:03 j'étais à l'UFirstAPS
10:06 - A la quoi parmi ? - A la Crotale pour la formation des professeurs d'EPS donc c'est une formation que j'ai faite
10:13 beaucoup de mes amis y sont, il y a 35 000 professeurs d'EPS c'est à dire que on confond souvent
10:21 finalement
10:22 les entités parce que finalement
10:25 pour la primaire c'est du CEP c'est une autre fédération
10:28 nous nous avons bien sûr le second degré les collèges et lycées et qui va à l'université
10:34 ce que je prône c'est que nous devons nous rassembler parce que ces enfants qu'ils soient en primaire
10:40 ou dans le secondaire ce sont les enfants de la république ce sont les mêmes donc nous devons nous mettre d'accord pour que cette filière
10:46 soit mieux ajustée parce que la vraie problématique c'est que il y a 20 ans
10:51 il était facile de récupérer un enfant de le remettre au sport il arrive en sixième tout n'était pas perdu il marchait aujourd'hui avec
10:59 depuis le covid et même avant avec les applications le digital et ben ces enfants
11:06 ils sont de plus en plus difficile à récupérer et que finalement
11:10 nous nous n'avons pas ce problème à l'UNSS parce que nous avons un million deux cent mille enfants sur cinq millions
11:15 c'est à dire que je ne vois pas de problématique
11:19 sur les enfants que nous avons je vois le gouffre qui est en train de se créer entre les enfants et ça c'est important
11:25 c'est à dire que
11:27 aujourd'hui je n'ai pas envie spécialement que ceux qui sont déjà concernés par l'éducation physique et sportif et par l'UNSS
11:33 fassent plus de sport pourquoi pas s'ils le désirent et ça il y a des associations pour ça après
11:38 ce qui m'intéresse c'est ceux qui ne sont pas concernés aujourd'hui
11:42 et cela pour moi ils sont en danger
11:43 alors pour ceux qui nous rejoignent sur Europe 1 et qui écoutent notre débat nous parlons de la place du sport à l'école
11:49 et comme le dit justement Olivier Giraud on va faire la pierre angulaire
11:54 de la citoyenneté de demain on en parle avec Coralie Benneche également qui est co-secrétaire générale du SNEP FSU alors
12:00 il y a le phénomène je le disais tout à l'heure un peu le phénomène JO
12:06 alors il y a les JO 2024 et là tout d'un coup
12:08 tout le monde est-ce que vous n'avez pas l'impression Coralie Benneche que tout d'un coup il y a eu un marqueur
12:13 un coup de stabilo boss en disant bah tiens voilà on va tous se remettre à parler de ça parce que c'est important
12:19 c'est vrai que ça arrive un petit peu
12:21 alors c'est une formidable occasion bien sûr les JO mais peut-être il faut s'en occuper un petit peu plus tôt c'est à dire que la
12:26 place de l'EPS et du sport
12:28 c'est pas juste à un an des JO ou à deux ans même qu'il faut s'en occuper c'est tout le temps et en plus on a
12:34 énormément il y a énormément d'études qui sont sorties ces derniers temps qui ont été publiées sur la baisse des capacités
12:39 cardiorespiratoires des enfants sur l'augmentation de la sédentarité
12:42 du surpoids de l'obésité
12:45 avec des grosses inégalités sociales d'ailleurs sur ces dossiers là et donc pour nous le problème c'est que il faut maintenant il faut
12:52 en faire un sujet pérenne pour qu'on puisse parler de l'EPS. - Et on y arrive ?
12:56 - On y arrive je pense que ça va être en fait le problème c'est de trouver les bonnes solutions
13:02 et en tout cas pour nous les solutions qui sont proposées aujourd'hui que ce soit
13:06 l'activité physique quotidienne que ce soit les deux heures de sport en plus au collège ou que ce soit les 1 000 installations sportives
13:12 parce qu'on pourra en reparler du type d'installations sportives qu'on crée ce ne sont pas des réponses
13:18 adaptées au phénomène qui existe aujourd'hui. - Vous vouliez parler des installations sportives qu'est ce qu'il y a d'important sur ce sujet ?
13:24 - En fait ce qui est créé aujourd'hui ce sont essentiellement des installations sportives de proximité
13:30 c'est très bien mais ça ne correspond pas à ce que nous les professeurs d'EPS
13:35 pouvons utiliser pour nos élèves. - Mais qu'est-ce que vous appelez une installation sportive de proximité ?
13:39 - C'est les petits city où vous faites du 3-3 au basket
13:42 c'est tout ça les skateparks et c'est ça essentiellement sur les 5 000 installations sportives
13:48 qui sont créées qui sortent de terre. Il y a très peu de nouvelles installations sportives en tant que telles c'est à dire un vrai
13:54 terrain de handball
13:55 - Parce que ça coûte beaucoup plus cher. - Parce que ça coûte beaucoup plus cher mais en même temps c'est ce dont les élèves ont besoin
14:02 pour pratiquer et à l'école et aussi derrière dans les associations sportives
14:07 qu'elles soient que ce soit à l'UNSS ou que ce soit dans les fédérations sportives de manière générale et ça tant qu'on n'aura pas
14:14 investi et pensé à ça
14:18 on n'avancera pas sur la question du sport. - Olivier Giraud ? - Alors sur les installations sportives
14:22 je ne peux qu'abonder
14:25 mais par contre il faut savoir à qui elles appartiennent ces installations sportives
14:29 aujourd'hui c'est avec les territoires que nous devons discuter pas avec l'état
14:33 pas avec l'état et nous avons cette particularité à l'UNSS d'avoir dans notre conseil d'administration un représentant
14:39 des départements de France et en fait c'est cette particularité
14:43 complexité du sport français qui est à la fois bonne et qui peut être problématique
14:48 c'est qu'il va falloir qu'on apprenne à parler ensemble parce qu'en fait finalement c'est classé en silos il y a la partie politique qui est
14:55 importante la politique territoriale est très importante la partie économique aussi
15:00 mais aussi ce qu'est la fédération UNSS et ce qu'est le sport scolaire et je pense que le
15:05 La chose la plus difficile pour le sport scolaire c'est de ne pas se raconter
15:12 c'est à dire qu'il a des qualités énormes un savoir-faire juste hallucinant un professeur d'EPS c'est très peu dit
15:18 mais il a bac +5 c'est la psychologie de l'enfance
15:20 c'est la diététique c'est à dire qu'il a des choses à apporter à l'enfant dans son éducation
15:25 républicaine et sportive très importante mais qui le sait et aujourd'hui
15:30 la vraie nécessité on peut se servir des jeux pour ça c'est de faire savoir enfin la puissance de cette
15:37 de cette fédération de ces 37 000 professeurs d'EPS que nous avons
15:41 pour en faire un moteur pour l'avenir et qu'en fait finalement moi quand je suis arrivé à l'UNSS la première image qui a été
15:47 je l'ai vu et c'était normal
15:49 - L'Union Nationale de Sports Scolaire
15:51 - La première chose à laquelle j'étais confronté on avait l'impression que c'était
15:55 le mouvement sportif qui venait se mettre dans ce sanctuaire qui est l'école et que je considère être un sanctuaire non au contraire
16:01 c'est cette connaissance et cette passerelle que je peux faire avec le mouvement sportif
16:06 qui peut encore plus faire savoir ce qu'est cette
16:09 cette fédération et qu'elle soit vraiment utile et mis au centre des débats
16:14 - Ce qui est important et vous le soulignez et je pense que Coralie Bénège sera d'accord c'est que
16:21 la phrase qui m'a un peu presque terrifié c'est quand vous avez il faut qu'on apprenne à se parler à parler à
16:26 dialoguer ensemble ça veut dire que pour un truc qui doit être j'allais dire essentiel pour l'enfant pour les jeunes
16:34 il y a quand même une sorte de barrière administrative dans le sens où les fédérations doivent s'entendre entre elles
16:41 les collectivités locales doivent s'entendre avec l'état tout le monde doit prendre une décision et tout ça ça prend j'imagine du temps
16:48 - Beaucoup de bruit pour rien j'allais dire Coralie Bénège
16:51 - Oui alors il y a plusieurs enfin encore une fois il y a plusieurs aspects c'est à dire que la première chose quand on
16:56 parlait tout à l'heure d'investissement et des collectivités notamment dans l'investissement sur les installations sportives c'est vrai mais par exemple nous on
17:02 demande à ce qu'il y ait un vrai investissement de l'état
17:04 et aujourd'hui on sait très bien que les collectivités elles sont aussi enfin il y a eu des subventions
17:08 tout a été baissé et du coup c'est de plus en plus compliqué et nous on pense vraiment que l'état justement on parlait de la nation sport
17:16 Emmanuel Macron avait parlé de nations de sportifs de nations sportives dans ces cas là il faut vraiment prendre la mesure et
17:22 investir et que l'état investisse qu'il y ait des en tout cas des investissements
17:27 - Juste une question comme ça parce que on parlait justement de la culture américaine
17:31 il y a on attend toujours beaucoup de l'état il n'y a jamais des mécènes
17:35 qui sont là pour fournir des stades pour dire bah tiens voilà
17:39 alors effectivement l'autre jour monsieur Arnaud a donné 10 millions d'euros au resto du coeur et
17:45 il a été critiqué notamment par certains
17:47 l'Oxfam qui a dit on ne veut pas des miettes de monsieur Arnaud
17:50 enfin on marche sur la tête là
17:52 - Ça donne pas envie aux autres de dire parce que en fait
17:56 moi je dis toutes les choses sont bonnes c'est à dire qu'on peut critiquer les deux heures de sport on peut critiquer
18:02 les 30 minutes d'APQ mais c'est
18:06 - Faut vraiment qu'on appelle pas ça APQ
18:08 - Attité physique et sportive
18:10 - Oui c'est très laid mais on en a d'autres des acronymes qui sont pas terribles non plus
18:14 mais il faut initier des choses et comme je le dis ce livre c'est pas la pensée unique de
18:21 Olivier Giraud c'est que ce que je veux c'est que ça puisse être débattu
18:25 et il est temps de débattre de ce qu'est le sport français ce qu'est le sport à l'école et je vous remercie
18:30 et je vous en remercie et que finalement
18:33 ces débats il faut initier des choses elles sont initiées elles peuvent être critiquées
18:38 mais à partir de là nous pouvons les améliorer donc moi je vois toujours le verre à moitié plein
18:43 - Oui mais nous aussi à Europe 1 on voit le verre à moitié plein c'est pour ça qu'on fait des débats constructifs Coralie Benneche
18:48 - Je voulais revenir un petit peu sur l'ensemble et sur tout ce qui concerne les dispositifs existants notamment aujourd'hui au sein du système scolaire
18:56 parce que Olivier Giraud parle de l'UNSS
18:59 aujourd'hui faut savoir que les professeurs d'EPS ont tous l'obligation de
19:04 faire d'animer l'association sportive et ça ce qu'on appelle le service public du sport scolaire c'est un formidable
19:12 outil de démocratisation du sport et c'est un formidable outil de lien après
19:16 pour emmener des élèves les plus sportifs et les moins sportifs vers de la pratique ultérieure et en dehors
19:22 et c'est plus d'un million d'élèves licenciés et c'est plus de 40% de femmes si je ne m'abuse
19:30 et donc ça on a besoin aussi d'investir encore une fois c'est à l'état aussi d'investir
19:35 alors il y a eu beaucoup de rapports de la cour des comptes qui critiquent aussi cet aspect là de forfait de 3
19:41 heures parce que c'est sur le temps c'est sur les obligations réglementaires de service des professeurs d'EPS et donc
19:47 toutes les semaines on donne c'est un forfait de trois heures je peux vous garantir que c'est parfois beaucoup plus
19:52 et sur les déplacements voilà et donc mais c'est un formidable outil de démocratisation du sport parce que c'est
20:00 quasiment rien en termes de paiement il y a des aides et donc tous les élèves je dis bien tous les élèves peuvent y accéder
20:07 - La licence la moins chère de France elle est à 20 euros nous aurions pu l'augmenter parce qu'aujourd'hui la crise
20:12 énergétique est là
20:16 la moitié de il y a encore cinq ans un tiers de notre budget était sur les transports
20:21 aujourd'hui c'est une de nos grosses problématiques et nous trouvons des solutions annexes pour y pallier
20:26 aujourd'hui c'est devenu la moitié du budget parce que la rencontre c'est le plus important chez nous que les élèves puissent se rencontrer
20:34 la particularité de l'école c'est qu'elle est présente partout elle est présente en ruralité elle est présente dans les
20:41 dans les quartiers prioritaires et c'est le c'est le dernier endroit centralisé où
20:46 n'importe quelle jeune fille peut faire le sport qu'elle désire
20:49 - Il y a une chose dont on n'a pas parlé parce que on sait que l'école cherche des profs ça c'est
20:55 ça c'est vrai dans l'école publique c'est vrai dans l'école privée sous contrat
21:00 est-ce que il y a
21:03 encore une forte demande pour
21:05 les profs de PS est-ce que les profs de PS sont là est-ce que ça fait encore rêver ce métier là est-ce que voilà encore Ali Benhaïch
21:13 - Oui nous on a les chiffres c'est sûr que c'est pas pour l'instant en tout cas le CAPEPS pour être professeur de PS
21:21 - Le CAPEPS
21:23 - Donc c'est le concours
21:25 - Après l'APQ le CAPEPS, c'est évident vous avez décidé de me balancer des acronymes aujourd'hui
21:27 On est dimanche soir c'est pas très sympa
21:29 - Ça sert pas mal de ceux qui nous écoutent dans leur voiture qui reviennent un peu de...
21:31 - Le concours pour être professeur de PS qui s'appelle donc le CAPEPS
21:35 Je ferai pas le...
21:37 Et donc on a un peu moins de candidats
21:39 on commence à être en perte de candidats depuis deux ou trois ans mais on fait le plein
21:44 Nous on est pas
21:46 il y a bien sûr une crise
21:48 d'attractivité de manière générale
21:50 mais en tout cas
21:52 aujourd'hui nous il reste encore
21:54 un certain nombre de jeunes
21:56 qui passent le concours
21:58 et le niveau, vous pouvez le voir partout
22:00 le niveau est très élevé
22:02 et donc il n'y a pas encore
22:04 le PS n'est pas encore touché
22:06 par une crise de recrutement
22:08 - Pour une raison aussi simple
22:10 j'étais
22:12 aux journées
22:14 en Provence
22:16 où il y avait le secrétaire général
22:18 de votre syndicat
22:20 mais total, et en fait tout est englobé dedans
22:22 c'est à dire que les problématiques
22:24 scolaires sont totalement englobées
22:26 le PS n'est pas pour moi
22:28 touché par cela
22:30 tout simplement parce que les salles de classe
22:32 comme je dis, des matières régaliennes
22:34 les maths, le français, pendant 50 ans
22:36 elles n'ont pas changé, il y a toujours un professeur au tableau
22:38 et des élèves sur une chaise
22:40 le PS n'est pas là
22:42 ça veut dire qu'aujourd'hui toutes les nouvelles pratiques
22:44 sont intégrées, nous avons des programmes
22:46 totalement novateurs
22:48 - Elle fait l'amour
22:50 - Oui, c'est aussi ça la discussion
22:52 et le débat
22:54 c'est une profession
22:56 qui a évolué, qui écoute les élèves
22:58 les attentes des élèves
23:00 - Il faut lire votre livre pour se faire une idée
23:02 Olivier Giraud, le Sport Power
23:04 c'est aux éditions débats publics
23:06 merci à vous Coralie Benneige

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