Piotr Tolstoï.

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Transcript
00:00 D'abord je salue à distance notre invité Piotr Tolstoy, bonsoir.
00:03 Vous êtes vice-président de la Douma.
00:05 Merci beaucoup de nous accorder quelques minutes ce soir sur BFM TV.
00:08 Je salue aussi Elsa Widal, rédactrice en chef de la rédaction Langrus de RFI.
00:13 Bonsoir Elsa.
00:14 Bonsoir Ulysse Gosset.
00:15 Bonsoir Aurélie.
00:16 On va écouter Vladimir Poutine lors de son discours
00:19 qui a été encore une fois très offensif et très anti-occidental.
00:26 Les élites occidentales ne cachent pas leur objectif d'infliger, comme elles le disent,
00:31 une défaite stratégique à la Russie.
00:34 Pour nous, qu'est-ce que cela signifie ?
00:36 Cela signifie en finir avec nous une bonne fois pour toutes.
00:40 C'est-à-dire qu'ils ont l'intention de transformer un conflit local
00:43 en une confrontation globale.
00:48 C'est ainsi que nous le comprenons et nous réagirons en conséquence.
00:53 Bonsoir Piotr Tolstoy.
00:54 Ce n'est pourtant pas du tout ce que dit la France.
00:56 Vous n'êtes sans doute pas passé à côté des propos d'Emmanuel Macron
00:58 qui veut la défaite de la Russie sans l'écraser.
01:01 C'est ce qu'il a précisé ces dernières heures pour lui.
01:04 Cela ne se terminera pas militairement.
01:06 Est-ce que vous pensez la même chose ?
01:10 Non, pas du tout parce que je ne crois pas que les espoirs de l'Occident
01:15 sur la défaite sont réalistes.
01:17 En fait, ça a été répété aujourd'hui par le président américain en Pologne
01:22 que la défaite de la Russie est inévitable.
01:26 Moi, je pense le contraire.
01:28 Je pense que la victoire de la Russie en Ukraine est inévitable
01:33 et qu'aujourd'hui, l'Occident a fait une erreur grave
01:37 en amenant en Ukraine des nouveaux armes pour prolonger ce conflit.
01:46 Poutine a dit qu'une chose à mon avis est très importante,
01:50 plus des armes de longue portée on apporte en Ukraine,
01:55 plus loin on ira pour assurer notre sécurité.
01:59 Donc, moi, je ne crois pas du tout de la défaite.
02:02 Et M. Macron qui dit qu'il faut communiquer avec la Russie,
02:07 il rend simplement compte que la Russie, c'est le plus grand pays de l'Europe.
02:13 Et sans communiquer avec la Russie,
02:16 sans assurer la sécurité qui doit être indivisible,
02:21 comme aujourd'hui a souligné Poutine,
02:23 on ne pourrait plus habiter sur ce continent.
02:26 Donc, peu ou tard, on va discuter de ça.
02:30 Peut-être après l'histoire russe.
02:32 Vous venez de dire "plus des armes de longue portée seront livrées à l'Ukraine,
02:36 plus loin nous irons".
02:39 Ça veut dire quoi ? Vous voulez dire quoi ?
02:41 C'est la citation directe de notre président qui aujourd'hui a dit cette phrase.
02:48 J'ai dit ça d'ailleurs il y a quelques semaines.
02:52 Ça veut dire que plus vous donnez des armes aux Ukrainiens,
02:57 là les chars, après les avions, après les systèmes artillerie,
03:02 donc plus loin on devrait aller sur le territoire ukrainien
03:06 pour assurer notre sécurité.
03:09 À partir de quand la fin de la guerre pourra-t-elle s'imposer ?
03:14 À partir de la dénéfication et démilitarisation de l'Ukraine.
03:22 Ça veut dire quoi ? Envahir toute l'Ukraine ?
03:26 C'est une victoire militaire forcément ?
03:28 Non, cela veut dire que l'Ukraine devient un pays neutre
03:33 et jamais ne va envisager l'entrée à l'OTAN.
03:39 J'essaie quand même toujours de comprendre cette expression.
03:43 "Plus vous continuez à livrer des armes de longue portée à l'Ukraine,
03:47 plus loin nous irons".
03:48 Ça veut dire quoi ? Vous pensez vraiment être en guerre contre nous ?
03:51 Vous êtes en guerre contre les Occidentaux ?
03:54 Mais non, ce n'est pas nous.
03:55 C'est vous qui êtes en guerre contre la Russie.
03:59 C'est vous qui avez installé 12 000 sanctions contre mon pays.
04:03 C'est vous qui menez une guerre économique contre la Russie.
04:06 Et c'est vous qui soutenez aujourd'hui les Ukrainiens avec l'armement
04:11 au lieu de leur donner la possibilité de négocier avec les Russes.
04:15 L'Occident aujourd'hui, il met de l'huile dans le feu.
04:20 Et il continue de le mettre d'après les récents slogans de M. Biden
04:27 qu'on va gagner sur le champ des batailles.
04:30 Vous ne pouvez jamais gagner sur le champ des batailles contre la Russie.
04:35 L'histoire s'est déjà prouvée en 1812 et en 1945.
04:40 Ça fait réagir Elsa Vidal.
04:42 Plus précisément, ça me fait rire.
04:44 Parce que la Russie a été le premier pays occidental à perdre
04:47 contre un pays asiatique.
04:49 Ça a même entraîné un changement de régime.
04:51 Des défaites de la Russie, il y en a eu.
04:52 Des invasions successives et couronnées de succès de la Russie,
04:56 il n'y en a pas eu.
04:57 Mais personne ne parle de vous envahir.
04:58 Moi, j'ai une question.
05:00 Le président russe a parlé essentiellement de l'Occident
05:03 et finalement de la décadence de l'Occident dans son discours,
05:07 présentant la Russie comme un pôle de résistance à cette décadence.
05:11 Moi, j'aimerais savoir pourquoi vous avez envoyé votre fille
05:13 faire des études à Yale et pourquoi elle a dit que le Vrishka,
05:18 donc l'école supérieure d'économie ou l'école de journalisme russe,
05:21 c'était vraiment pas très bien, que Yale c'était super.
05:24 Et vous avez cru bon de devoir la défendre,
05:26 de défendre son patriotisme en 2017 ?
05:28 Écoutez, d'abord, ma fille n'a jamais fait des études aux États-Unis.
05:35 Elle a passé là-bas pour deux semaines.
05:37 Et c'est vrai qu'elle a été impressionnée par le système américain,
05:41 par l'université, par l'atmosphère, etc.
05:44 Mais elle a terminé son université ici à Moscou.
05:49 Et donc, elle a choisi ce université.
05:52 évidemment, vous n'étiez pas riche parce que vous avez...