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00:00 L'invité éco, Camille Revel.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous, l'invité éco se met au rugby ce soir, en ce soir d'ouverture
00:09 de la Coupe du Monde en France.
00:10 Bonsoir Virgile Cahier.
00:11 Bonsoir.
00:12 Vous êtes expert en économie du sport, déléguée générale de l'union Sport & Cycle,
00:16 première organisation professionnelle de la filière sport.
00:19 Est-ce qu'on sait combien elle va rapporter cette Coupe du Monde ? Est-ce qu'on a déjà
00:23 un chiffrage des retombées directes et indirectes ?
00:25 Alors écoutez, on a déjà une étude, une étude exsantée comme on le dit, sauf que
00:31 c'est une étude qui date de 2017, donc une étude plutôt rassurante, plutôt encourageante
00:37 pour cet événement qui est la Coupe du Monde de rugby France 2023.
00:41 On évoque un montant d'un milliard de retombées directes donc liées au coût d'organisation,
00:48 plus les délégations et la consommation de tous les visiteurs, supporters qui vont
00:52 venir sur le territoire.
00:53 Et on parle également d'environ un milliard d'euros de recettes indirectes, ce sont les
00:58 sous-traitants qui vont pouvoir travailler dans le cadre de cet événement et puis la
01:03 consommation indirecte des ménages qui auront gagné de l'argent grâce à cet événement.
01:06 Donc vous le voyez, deux milliards, c'est plutôt une belle enveloppe.
01:10 Rappelons que pour les Anglais en 2015, les retombées ont été estimées à 2,7 milliards
01:16 d'euros.
01:17 Donc voilà les chiffres dont nous disposons et il y aura bien entendu une étude juste
01:21 après l'événement qui sera beaucoup plus fiable probablement.
01:24 Alors double question dans la foulée, combien elle coûte l'organisation de cette Coupe
01:27 du Monde et combien elle va rapporter ? Est-ce que ça va être rentable ?
01:30 Alors ça c'est la bonne question parce qu'on est sur un modèle assez original en vérité.
01:35 Il y a trois structures, la structure d'organisation, une structure plutôt commerciale et la structure
01:39 de formation qui porte tout le programme de formation des alternants Campus 2023.
01:46 Au global, on parle d'un budget aux alentours de 800 millions d'euros et puis un budget
01:51 qui s'établit essentiellement autour de la billetterie qui va être vraiment le point
01:56 central du budget.
01:58 On parle de 350 millions d'euros de revenus grâce à la billetterie et normalement c'est
02:03 un événement qui devrait dégager un excédent.
02:06 Ça tord le coup à toutes les idées reçues comme quoi les grands événements sportifs
02:09 ne sont pas rentables.
02:10 Et bien là, on attend un dividende, un excédent de l'ordre de 30 à 40 millions d'euros
02:16 qui sera reversé en direction du rugby amateur.
02:18 2,5 millions de spectateurs attendus dont 600 000 visiteurs étrangers.
02:22 Elle dure 51 jours.
02:24 Cette Coupe du Monde, puisqu'elle s'ouvre ce soir, se termine le 28 octobre, ça en
02:28 fait du monde qui vient et qui reste entre les matchs aussi et qui consomme.
02:32 C'est exactement ça.
02:34 Il faut savoir que cette Coupe du Monde est un petit peu plus longue que les précédentes.
02:37 Il y a quelques jours de plus.
02:38 Il faut savoir également que les publics de rugby sont plus consommateurs, ont un payer
02:44 moyen plus élevé.
02:45 Il y a cette fameuse convivialité, la troisième mi-temps du rugby.
02:50 On fête ça, on consomme ça, on consomme beaucoup.
02:53 Donc, on est sur en général des événements qui bénéficient de plus de retombées économiques.
02:58 Et puis, on est sur neuf villes.
03:00 Alors, il y a dix villes hautes mais neuf stades.
03:03 Et donc, c'est un événement qui va bénéficier à l'ensemble du territoire.
03:07 Je reviens un petit peu en arrière.
03:08 Pas besoin de construire d'infrastructures.
03:09 On avait déjà les stades pour se rendre des volets.
03:11 Et ça, c'est la force de la France.
03:12 On est un pays qui dispose déjà de beaucoup d'infrastructures de grande qualité.
03:17 Rendez-vous compte, sur les neuf stades, on va être à une moyenne de 50 000 spectateurs
03:21 par stade.
03:22 80 000 pour le Stade de France.
03:25 Des stades assez neufs, assez récents comme à Marseille, comme à Bordeaux, comme à
03:30 Nice.
03:31 Donc, ça aussi, c'est un gage de réussite pour un grand événement sportif.
03:34 Et puis, il y a aussi les droits de diffusion.
03:37 Ça aussi, c'est un jackpot maintenant, le rugby pour les diffuseurs.
03:39 Alors, le rugby, ça fonctionne bien.
03:41 En particulier, le 15 de France.
03:45 Et évidemment, là, on a le combo parfait.
03:47 Le 15 de France qui brille, qui laisse espérer enfin une victoire en Coupe du Monde.
03:54 Un temps idéal, presque trop chaud.
03:57 Et puis, voilà.
03:59 Donc, des matchs qui devraient être suivis.
04:01 Rendez-vous compte, ce soir, on pourrait dépasser la barre des 10 millions de téléspectateurs
04:06 sur ce premier match sur TF1.
04:08 Ce sont des scores juste incroyables, dignes du foot.
04:12 Donc, je pense que là aussi, les diffuseurs sont très en attente de ces matchs.
04:17 Sachant qu'il va peut-être faire un petit peu moins chaud normalement à partir de la
04:20 semaine prochaine.
04:21 Ce match, vous le suivez aussi sur France Info.
04:23 On parlait de si la France gagne.
04:25 Est-ce que là aussi, il y a des retombées qui seront plus fortes indirectes ?
04:29 Alors, il y a des retombées assez exceptionnelles d'ores et déjà pour le rugby, qui jouit
04:34 d'une image assez extraordinaire.
04:36 Il y a une sorte de coefficient de sympathie, d'affection qui se dégage pour cette équipe
04:40 de France.
04:41 Et évidemment, si la France va très loin, ce qu'on souhaite tous, si elle soulève
04:45 le trophée Webelis, on peut imaginer qu'il y a un afflux énorme dans les clubs, que
04:51 les diffuseurs, les médias s'intéressent de plus en plus au rugby.
04:54 Et qu'évidemment, par effet mécanique, ça draine également des sponsors, des partenaires.
05:00 Donc, de l'argent pour permettre de faire tourner les clubs, d'améliorer l'encadrement.
05:04 Et puis, on l'espère de maintenir l'équipe de France au plus haut niveau.
05:08 Elle commence à peine cette Coupe du Monde, Virgile Cayet, que je nous projette déjà
05:11 en 2024.
05:12 Forcément, on a la Coupe du Monde de rugby en France cette année, mais on a les Jeux
05:17 Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
05:19 C'est un peu un avant-goût, un test, cette compétition-là ?
05:23 Alors, c'est sûr que les organisateurs de France 2023 ne vont pas apprécier qu'on
05:27 dise que c'est un test.
05:28 Mais effectivement, c'est une répétition générale.
05:31 On a eu une piqûre de rappel assez douloureuse il y a deux ans avec la finale de la Champions
05:36 League à Paris.
05:37 Vous vous souvenez un peu de ce fiasco.
05:38 Donc, ça a obligé à la fois les pouvoirs publics, à la fois les organisateurs à être
05:43 beaucoup plus attentifs, notamment sur les sujets de sécurité, de gestion des flux.
05:47 Donc, la Coupe du Monde sera scrutée avec beaucoup d'attention par le comité d'organisation
05:52 de Paris 2024, par les pouvoirs publics et puis par le comité international olympique
05:56 également.
05:57 Enjeux de gestion, enjeux de sécurité, enjeux économiques, on l'évoquait ensemble,
06:00 vous nous le dites.
06:01 Virgile Cayel s'annonce rentable.
06:03 Cette Coupe du Monde, 30 à 40 millions d'euros.
06:06 On verra effectivement l'étude après la compétition.
06:09 Merci d'avoir été l'invité.
06:11 Côte-France Info, vous êtes expert en économie du sport et délégué général de l'Union
06:15 Sport et Cycle.

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