Le politologue, Guillaume Bigot, est revenu sur l'affaire de Mégane, la jeune fille violée à Cherbourg : «C'est un cri d'indignation».
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00:00 -Vous avez tout à fait raison, c'est un cri.
00:02 C'est un cri d'indignation
00:04 poussé par cette famille.
00:06 Et la forme que prend ce cri est vraiment intéressante,
00:10 parce qu'on a...
00:11 Si on écoute ce qu'ils disent ou on lit ce qu'ils ont dit,
00:15 on entend presque la fracture entre le peuple et les élites.
00:18 D'abord, la famille, dans le communiqué,
00:20 commence par saluer la solidarité populaire.
00:23 Énormément de soutien, une cagnotte qui a été ouverte.
00:27 Et par effet de contraste, le silence médiatique
00:31 et le silence gouvernemental sont assourdissants.
00:34 Le silence médiatique, d'abord, les mêmes médias,
00:37 bien comme il faut,
00:39 qui nous reprochent souvent de traiter de faits divers,
00:42 de récupérer, de fabriquer la vérité...
00:44 J'espère qu'ils n'auront rien à dire pour faire taire cette famille.
00:48 Mais ces mêmes médias, qui feuilletonnisent
00:52 sur des affaires palmades, sur des affaires du petit Émile,
00:55 n'ont quasiment pas dit un mot de ce fait divers incroyable,
00:59 mais qui dépassait en horreur tout ce qu'on aurait pu imaginer.
01:02 Pas un mot. Minimisé, on étouffe, on cache.
01:05 Deuxième silence, le silence gouvernemental.
01:08 Alors qu'on a des gouvernants qui ne cessent de communiquer,
01:11 qui ne cessent de parler à tort et à travers,
01:13 qui se jettent comme la vérole sur le bac lergé
01:16 sur le moindre fait divers pour se faire mousser, se faire valoir.
01:19 Là, rien. Silence radio.
01:21 Minimum, minimorum.
01:23 Ministre délégué à l'égalité entre les sexes,
01:26 entre les hommes et les femmes. Inconsciemment incroyable.
01:29 D'envoyer un ministre qui est chargé de l'égalité,
01:32 homme-femme, pour parler d'un viol absolument sordide
01:36 qui a failli coûter la vie à une jeune femme.
01:38 C'est fou.
01:39 Cette ministre, en plein été,
01:41 puisque les autres ne voulaient pas parler,
01:44 a dit qu'elle allait prendre des nouvelles
01:46 et assurer la famille du soutien.
01:47 Le minimum, minimorum. Pourquoi un tel silence ?
01:50 Les raisons sont évidentes.
01:52 La défense de l'état de droit, l'état, l'exécutif,
01:56 n'a pas le droit de parler de ça,
01:57 puisque présomption d'innocence, indépendance des juges.
02:00 Ensuite, on va probablement refaire le coup du déséquilibré.
02:04 On va voir ce qui sera jugé.
02:05 Mais il y a l'idée que c'est la fatalité,
02:08 que ce genre d'événement, c'est le sort qui en a décidé.
02:12 On ne peut pas commenter des choses qui relèvent du fait divers.
02:15 Sous-titrage ST' 501
02:17 [Musique]