Guillaume Bigot : «Gérald Darmanin est en train de faire payer à d'autres sa propre incurie »

  • l’année dernière
Le politologue Guillaume Bigot réagit sur les manifestations d'ultradroites interdites à Paris : «Gérald Darmanin est en train de faire payer à d'autres sa propre incurie ».

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00:00 - J'ai remarqué, Guillaume, qu'il y a un argument subtil qui est avancé de la part de la préfecture,
00:03 c'est la mouvance antifasciste, donc de l'ultra-gauche,
00:06 est susceptible de se mobiliser aux abords du parcours
00:09 pour se livrer à des provocations dans un contexte particulièrement tendu
00:12 à la suite de la polémique de la semaine dernière.
00:14 - C'est ça.
00:15 Donc en fait, ils sont en train de faire payer à des organisations que je ne connais pas toutes,
00:19 mais qui n'ont pas l'air d'être très violentes,
00:21 l'erreur manifeste qui a été commise la semaine dernière,
00:25 de laisser manifester des gens qui, tout en étant,
00:28 parce qu'il faut le rappeler, la manifestation qui a eu lieu la semaine dernière
00:30 était une manifestation qui avait lieu depuis des années déjà,
00:34 en mémoire d'un militant qui avait été tué,
00:36 et qui était une manifestation qui a toujours été pacifique, qui était pacifique.
00:39 Néanmoins, pour apprécier un trouble à l'ordre public,
00:43 il faut aussi apprécier la réaction, et vous y faites allusion,
00:47 des gens qui voient des individus cagoulés,
00:52 qui n'ont pas vraiment l'air de baby-sitter,
00:54 arborer des symboles qui sont clairement des symboles fascistes.
00:58 Moi, je ne suis pas d'un naturel très calme,
01:00 je vois ces gens, je ne sais pas,
01:03 comme des black blocs d'ailleurs, attaquant des biens publics,
01:07 je ne suis pas un héros, mais grosso modo, le sang peut vite monter,
01:11 un geste peut partir, je ne sais pas ce qui peut se passer,
01:14 mais en tout cas, il ne faudrait pas que ces gens s'en prennent à mes biens ou à ma famille.
01:17 Donc effectivement, les juges administratifs et l'autorité politique
01:20 sont chargés de prévenir quand même ce qui se passe.
01:23 Donc on peut dire que tout ce qui est incitation à la haine raciale,
01:25 tout ce qui est incitation à la haine entre les peuples,
01:27 manifestations cagoulées, l'interdiction, c'est normal.
01:31 Mais là, qu'est-ce qui se passe ?
01:32 Eh bien là, le ministre Darmanin est en train de faire payer à d'autres,
01:36 en fait, sa propre incurie.
01:39 Il est en train aussi de faire payer, d'une certaine façon,
01:43 sa propre incurie à empêcher, on en parlait tout à l'heure j'imagine,
01:46 des gens qui sont très violents, les black blocs,
01:49 d'aller sur les manifestations, parce que là, on est complètement
01:51 dans le job, d'une certaine façon, de l'État et de l'administration
01:54 de prévenir plutôt que guérir.
01:56 Ils ne sont pas capables de faire ça.
01:58 Donc ils vont se défouler sur des groupes qui sont absolument inoffensifs.
02:02 Voilà ce qui est en train de se passer.
02:03 Mais ce n'est pas que ça.
02:04 On est évidemment au cœur du logiciel Macron.
02:07 On est en même temps.
02:08 C'est-à-dire qu'en même temps, on tape sur l'ultra gauche.
02:11 En même temps, on tape sur l'ultra droite.
02:13 Et là, il y a une espèce de glissade aussi, parce que j'ai regardé
02:17 les circulaires qui ont été envoyés par Gérald Darmanin au préfet.
02:21 Et là, on glisse. Il y a une glissade.
02:24 Moi, je ne suis pas un anglo-saxon.
02:26 Je pense que la liberté absolue, y compris une liberté d'opinion,
02:29 y compris lorsqu'il n'y a pas de trouble à l'ordre public,
02:32 me semble pas acceptable.
02:33 Aux États-Unis, vous avez des chaînes de télévision,
02:35 il y a des néo-nazis, il y a des fascistes.
02:37 - Oui, on peut dire absolument n'importe quoi.
02:38 - Voilà, vous avez des manifestations
02:41 complètement, absolument insensées de gens en cagoule
02:45 qui appellent au lynchage des Noirs, etc.
02:47 Je pense que ce n'est pas la tradition française.
02:50 Et heureusement, on ne peut pas...
02:52 Sous-titrage Société Radio-Canada
02:54 [Musique]

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