• l’année dernière
Transcription
00:00 Aujourd'hui, je croise des jeunes de 20 ans qui me disent
00:02 "Vous avez bercé mon enfance, ça fout un petit coup de vieux".
00:05 Là, ce que je vois, c'est "La fille de Monaco" avec Fabrice Lucchini.
00:10 C'est un film d'Anne Fontaine, c'est mon premier film.
00:13 C'est lui qui m'a remarqué à la météo du Grand Journal
00:15 et qui m'a proposé de jouer avec lui dans son prochain film.
00:19 Donc j'ai cru qu'il plaisantait.
00:20 En plus, c'est drôle, il y a une mise en abyme
00:22 parce qu'Anne Fontaine voulait vraiment que ce soit une Miss Météo
00:24 en me disant "C'est vraiment ce qu'il y a de plus ridicule,
00:27 c'est parfait pour une comédie".
00:29 Moi, j'avais vraiment peur qu'on me confonde avec elle
00:31 parce que j'avais un petit mépris pour le personnage qui est très concon.
00:34 Je pense que son âge l'excue aussi dans le film,
00:36 donc il y a une sorte de candeur un peu.
00:38 -La plage abandonnée
00:40 Mmh-mmh
00:42 Coquillage écrustassé
00:45 Mmh-mmh
00:46 Qui l'eut cru déplore la perte de l'été
00:49 Mmh-mmh
00:50 Qui depuis s'en est allé
00:52 -Merci pour tous ces conseils, Audrey, et à demain.
00:54 -J'avais jamais pris de cours, donc j'ai commencé avec Anne Fontaine,
00:57 qui est elle-même actrice, et donc qui m'a très bien dirigée,
01:00 et qui me disait en permanence "Non, mais vous êtes une actrice",
01:02 donc pour elle, c'était un fait.
01:04 C'est étonnant.
01:05 Alors là, c'est "Adèle Blansec",
01:07 donc mon deuxième film de Luc Besson.
01:10 C'est drôle parce qu'on m'en parle encore beaucoup aujourd'hui.
01:12 C'est un film qui plaît beaucoup aux...
01:15 jeunes ados.
01:16 ...
01:31 -Elle est tout ce qu'on attend du masculin typique,
01:35 à savoir un peu acariâtre, elle fume des clopes,
01:38 elle boit de l'alcool.
01:40 Elle est absolument pas ni maternelle, ni empathique,
01:43 ni sympathique, d'ailleurs,
01:45 et c'était génial, c'était assez truculent à jouer.
01:48 -Comment dis-tu "Avance" en arabe ?
01:49 -Yalla, ma'meuse Adèle.
01:51 -Allez, yalla !
01:52 Et puis ensuite, "Un beau dimanche", un film très important pour moi,
01:58 un film de Nicole Garcia.
01:59 Une belle rencontre aussi, une femme actrice et réalisatrice,
02:04 qui m'a beaucoup aidée, a appris beaucoup pour le jeu,
02:06 et elle se projetait beaucoup en moi,
02:08 un peu comme si j'étais son double en plus jeune.
02:10 -Alors, vous faites des saisons ?
02:13 -Juste au même temps que j'étais petite.
02:16 Mes parents, ils avaient une roulette de bouffe.
02:18 Ils faisaient des pizzas, des crêpes...
02:20 Quand j'étais plus jeune, je bossais trois mois,
02:23 après, je partais en vacances.
02:24 C'était avant la naissance de Mathias.
02:26 Peut-être que dans ces milliers, on devrait pas avoir d'enfants.
02:30 -C'était avec le fils de Nicole aussi,
02:34 Pierre Rochefort, très bon acteur, avec qui je me suis très bien entendue,
02:39 et je me souviens qu'on avait une scène d'amour,
02:42 c'était très dur pour lui, cette scène d'amour devant sa mère.
02:45 Moi, j'étais nue, et lui, il voulait pas enlever son caleçon.
02:49 Je peux comprendre, sa mère était là, quoi.
02:52 Et donc, elle, elle disait "Mais non, Louise est nue,
02:54 tu enlèves ton caleçon, Pierre !"
02:56 Voilà, le pot, ça m'avait marquée.
03:00 Alors, "Hippocrate", ça a énormément compté pour moi,
03:03 parce que j'ai commencé il y a sept ans maintenant,
03:05 le tournage de la série.
03:07 Le principe d'une série,
03:08 c'est pouvoir jouer tout ce qu'on veut jouer de son personnage,
03:12 c'est l'exploiter au maximum.
03:14 Parfois, lors d'un tournage de long métrage, ça dure 32 jours,
03:17 on est un peu frustrés,
03:19 on aurait aimé explorer d'autres scènes,
03:20 plusieurs états, plusieurs émotions différentes.
03:22 Et avec la série, on peut vraiment tout balayer.
03:25 Je passe d'une majeure de promo qui commande tout le monde
03:29 à quelqu'un de très affaibli par un problème physique,
03:32 et puis je reprends du poil de la bête en saison 3,
03:35 mais on est en cours de tournage pour l'instant,
03:37 je peux pas trop en dire.
03:38 -Alors, tu m'en sors pas mal, je crois.
03:42 C'est bien ?
03:43 Moi, j'aimerais aller plus vite,
03:44 mais avec une seule main, c'est pas toujours simple.
03:46 Ta main, tu vas trouver des parades,
03:48 mais ça peut pas se faire en une journée.
03:50 Le plus important, c'est que t'aies retrouvé tes réflexes.
03:52 Je suis contente pour toi.
03:56 (Bip)
03:57 (Bip)
03:58 (Bip)
03:59 -C'est un réalisateur qui aime beaucoup le naturalisme
04:03 et qui met en place des dispositifs de tournage
04:07 qui sont à deux caméras,
04:09 donc qui choppe vraiment tout,
04:10 et les scènes sont toujours tournées dans leur continuité,
04:14 dans la durée,
04:15 donc on finit par presque ne plus savoir quand ça tourne.
04:18 Ça tourne tout le temps, en fait, et on refait et on refait,
04:21 donc il y a des choses qui apparaissent de nous
04:23 qu'on calcule pas, aussi.
04:24 C'est intéressant comme procédé.
04:26 C'est exactement la même chose pour "Un métier sérieux",
04:30 justement, qui sort le 13 septembre.
04:32 Là, c'est toujours dans le service public,
04:34 mais c'est le monde des professeurs.
04:36 C'est un metteur en scène qui tourne vraiment au cinéma,
04:40 comme pour la série, de la même façon,
04:43 avec le même dispositif.
04:45 -Moi, j'en mets pas en cause vos compétences
04:47 ni votre envie de bien faire votre travail,
04:48 mais là, il vous faut un déclic,
04:51 une prise de conscience.
04:53 D'accord ?
04:54 C'est pour ça que j'utilise des mots un petit peu durs.
04:56 Vous comprenez ?
04:57 Voilà.
05:00 Mais il est jamais trop tard pour s'améliorer.
05:02 -C'est un film vraiment choral
05:05 qui est très "feel-good movie".
05:08 On a envie de rester avec ses profs à la fin du film.
05:11 -Vous savez s'il y a des frites ?
05:12 -C'est jeudi, les frites. -C'est le mardi.
05:13 -Ça a toujours été un jeudi.
05:14 -Eh, les frites, c'est le mardi ?
05:16 -Non, c'est le dimanche.
05:18 -Voilà.
05:19 -Et là, c'est justement un extrait d'Anti-Squat,
05:23 où je suis seule dans cette grande immeuble désaffectée.
05:27 Quand je pense à la première lecture du scénario,
05:30 je pense à cette image, en fait.
05:32 J'avais très envie de voir des gens investir
05:34 des lieux désaffectés, des grands open spaces comme ça,
05:37 avec leurs petites affaires personnelles.
05:39 Je trouvais que ça faisait très post-guerre,
05:41 enfin apocalyptique, un peu presque dystopique.
05:45 Et je trouve que c'est très bien rendu dans le film.
05:46 -Le rôle du "resident manager", c'est de recruter les résidents.
05:51 -Ceux qui payent la caution, vous pouvez rentrer,
05:53 les autres, vous partez.
05:54 -Les installer dans l'immeuble
05:55 et s'assurer qu'ils ont bien compris le règlement.
05:57 Pour ça, il faut s'installer avec eux.
05:59 Les managers sont soumis aux mêmes règles que les résidents.
06:01 Pas le droit de s'absenter plus de deux jours sans autorisation.
06:03 Pas plus de deux invités, pas de fête, pas d'enfant.
06:07 -J'ai pris beaucoup de plaisir à jouer ce personnage de femme
06:09 qui est elle-même en situation précaire,
06:11 puisqu'il faut vite qu'elle trouve un emploi
06:13 pour ne pas être à la rue avec son fils.
06:14 A priori, c'est un échange de bons procédés,
06:16 le fait de livrer des mètres carrés de bureau disponibles
06:20 à des gens qui sont en situation précaire
06:23 pour des loyers très faibles,
06:24 mais il y a des dérives et le film en parle très bien.
06:27 -En fait, il faut bien qu'ils comprennent qu'ils sont résidents
06:30 et pas locataires.
06:31 -Tu vas me filer un avertissement parce que je joue au basket ou quoi ?
06:34 -C'est sympa, chez toi.
06:37 -C'est leur vie privée, non ? Tu les fliques, en fait ? C'est abusé.
06:39 -Dites rien à vous, ça. Vous vous choque pas.
06:40 -Vous avez signé le contrat.
06:41 Au bout de trois avertissements, vous savez ce qui se passe.
06:43 -L'immeuble, ils le protègent, ils l'entretiennent,
06:45 mais ils sont pas chez eux.
06:47 ...

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