Catégorie
🎥
Court métrageTranscription
00:00Ça s'est resté vertical, d'Alain Guiraudy, et là je suis avec mon enfant,
00:04celui que j'ai eu avec India Haer dans le film.
00:07Sauf qu'à ce moment-là, je me suis...
00:10Je suis assez seul, je crois qu'elle est repartie.
00:14Avec cet enfant que je n'ai pas revu. J'aimerais bien le croiser un jour en fait, mais...
00:18parce qu'il s'est retrouvé dans un truc, il n'a rien demandé.
00:21On ne lui a même pas demandé l'autorisation, de toute façon, il ne pouvait pas verbaliser une réponse.
00:25Oui, je le voulais.
00:26Mais sans elle, c'est plus pareil.
00:28Qu'est-ce qui change ?
00:30À deux, on est plus fort.
00:33Contre un bébé ?
00:35Ça fout vachement la trouille, c'est un drôle de truc quand même, vous ne trouvez pas ?
00:39Je ne sais pas, je n'en ai jamais eu.
00:43Mais avec elle, au moins, je me sentais en confiance.
00:45Ce n'était pas son premier, je me disais qu'elle connaissait bien tout ça, qu'elle savait faire.
00:49Et là, je me retrouve tout seul.
00:51Et un bébé, on ne peut pas l'abandonner.
00:54Pourquoi vous dites ça ?
00:57Ça tombe sous le sens, non ?
00:58C'est vrai que c'était mon premier rôle principal.
01:01Et j'ai attendu des mois de ça, parce qu'Alain avait tellement peur que le film ne se fasse pas.
01:07Il n'y avait pas tous les financements, donc il ne donnait pas de réponse.
01:11Il avait décidé qu'on travaillait ensemble, mais sauf qu'il ne s'était pas acté.
01:15Parce qu'il disait, si jamais je n'ai pas l'argent, tout le monde va être déçu, moi aussi.
01:18On l'attendait, on l'attendait, mais ça a duré, je ne sais plus, trois ou quatre mois, j'en pouvais plus.
01:22Puis je l'appelais pour lui dire, je laisse pousser mes cheveux, je laisse pousser ma barbe.
01:26Il me disait, je ne sais pas, laisse pousser.
01:29Puis c'est un film où j'ai appris plein de choses, je me suis retrouvé à vivre des trucs.
01:33Pour un premier film, j'ai eu un baptême.
01:35Non, c'est un film qui compte, oui.
01:37La tête de Pento, ça c'est Les Misérables, de Lajli.
01:42Et là, c'est la scène de fin, où je suis face à Issa.
01:50Oui, court-métrage d'abord.
01:51Je sortais de rester vertical, finalement.
01:54Parce qu'il est très éloigné de Pento, rester vertical et Les Misérables, on est très loin.
01:59La même année que Rester Vertical, j'ai fait le film des Sœurs Coulins, qui s'appelait Voir du Pays,
02:02où j'avais un petit rôle, dans lequel il y avait Ariane Labède, entre autres,
02:05et Karim Leclous, Soko et Alexis Mananti, et plein d'autres gens.
02:12Et du coup, c'est Alexis qui lui, il connaissait, qui faisait partie de court-métrage.
02:16Et du coup, il a parlé de moi, et j'ai rencontré Lajli, et on a fait le court-métrage, puis le long.
02:23Bonjour, monsieur.
02:26Lise la France, hein.
02:32Bon, Pento, ici, on est au Bosquet, je sais pas si t'en as déjà entendu parler,
02:36mais à l'époque, on rentrait pas, c'était la plus grande plaque tournante du stupéfiant.
02:40Y a eu le shit, la coke, et l'héroïne qui a ravagé tout le quartier.
02:44Tous les anciens sont morts.
02:46Ok.
02:47Et puis, t'as eu les frères Mus, qui ont nettoyé le quartier.
02:50Frères musulmans ?
02:51Ouais, la BAC.
02:54La BAC ? Comment ça, la BAC ?
02:56La Brigade Anticam.
02:58C'est comme ça qu'on les appelle, ici.
02:59Ça a donné des choses qui font que, par exemple,
03:03là, je viens de faire un film avec Kiyoshi Kurosawa, qui sortira en juin, a priori.
03:09Je l'ai fait parce qu'il m'a vu dans Les Misérables.
03:12Donc, lui, au Japon, a regardé Les Misérables, et il m'a contacté.
03:15Mais c'est aussi la joie du cinéma, quand les films voyagent vraiment,
03:19et qu'ils sont visibles dans le monde entier.
03:21Là, c'est un rapport de travail.
03:23C'est-à-dire que, du coup, on m'a vu, et on me propose de faire autre chose.
03:25Mais, en vrai, c'est une super aventure,
03:27quand les films peuvent vraiment être partagés au maximum.
03:31Enfin, moi, je fais ce métier pour ça.
03:32Les Intranquilles, Le jour qui me la fausse.
03:35J'ai beaucoup travaillé pour ce...
03:36Enfin, j'avais plein de choses à faire.
03:39Ça ne veut pas dire qu'il n'y avait rien à faire dans les autres,
03:40mais là, j'avais, en plus de la matière, entre la peinture, la maladie.
03:47Donc, non, non, c'est un film, et puis qu'on a eu la chance de...
03:51Moi, avec ma partenaire géniale, Laïla Bekti,
03:54qu'on a eu la chance de répéter avant.
03:56Donc, on a fait dix jours de répètes.
03:58On a essayé d'éprouver toutes les scènes pour les trouver.
04:01Parce qu'il n'y a pas d'impro dans ce film, c'est que du travail.
04:05Mais donc, on a passé dix jours à répéter,
04:07la caméra pas allumée, mais à travailler les scènes,
04:09dans l'espace, dans le jeu, pour que ça soit juste.
04:12Et puis, moi, en amont, je m'étais beaucoup...
04:15Ouais, j'ai passé du temps avec le peintre,
04:17pour qu'on puisse travailler ensemble,
04:18que je puisse peindre sur ses peintures, les débuter ou les terminer.
04:23Faut qu'on change, faut qu'on change.
04:25Faut qu'on bouge, ça ne peut pas durer comme ça,
04:26ça ne peut pas durer comme ça, il faut changer.
04:28Damien ?
04:28Faut qu'on parte, Laïla, faut qu'on parte.
04:30On prend le gosse, on s'en fout, on s'organise.
04:32Il faut que je travaille plus, Laïla,
04:33il faut que je sois à New York, c'est à New York que ça se passe.
04:36Damien, tu vas prendre ton lithium, tu vas aller te coucher,
04:37et j'appelle Decorte.
04:39Mais regarde comme c'est belle, putain, regarde ça, là !
04:45Maintenant, tu peux encore éviter l'hosto.
04:46Ouais, bien sûr, alors dès que je vais bien, dès que je m'amuse,
04:49forcément, là, vous vous dites tous qu'il faut s'inquiéter.
04:52Putain, mais je n'ai pas le droit d'aller bien, un peu comme ça, juste un peu,
04:56sans que vous soyez tous en train de paniquer, là.
04:59C'est possible ou pas, ça ?
05:00C'est très intéressant parce que c'était une scène qui,
05:02au départ, devait être une scène à travers ma maladie,
05:05des espèces de désirs sexuels, de désirs amoureux,
05:10un peu violents, enfin, des espèces de trucs comme ça
05:13qui peuvent arriver dans des crises.
05:15Et on a décidé de ne pas la tourner, cette scène, avec Laila et Joachim.
05:20Enfin, en fait, on a décidé de chercher quelque chose de plus riche et de moins facile.
05:24C'est-à-dire que filmer une scène de sexe entre deux personnes, OK.
05:29Et en fait, on s'est dit, tiens, au lieu de filmer cette scène-là,
05:32mon personnage va la peindre, c'est-à-dire qu'il va la fantasmer et la peindre.
05:35Donc, en fait, il dessine une scène d'amour,
05:38ce qui est le désir qu'il a, mais il la peint.
05:41J'ai passé pas mal de temps à Saint-Anne, pas enfermé, mais en visiteur.
05:46J'ai rencontré des gens qui souffraient de cette maladie.
05:49Non, j'ai passé beaucoup de temps là-dessus.
05:51Et c'est un film qui compte énormément.
05:54Ensuite, c'est La Pampa, d'Antoine Chevrolier,
05:56qu'on a tourné il y a un an, je pense.
05:58J'ai lu le scénario.
06:01Je connaissais peu le travail d'Antoine et on s'est rencontrés.
06:05J'ai beaucoup aimé la personne, le réalisateur, tout ça, aimé le rôle.
06:09Je me disais, je vais pas y arriver, je vais pas être crédible.
06:13Et puis, il y avait cette violence.
06:15Et du coup, j'ai mis tonner, je lui ai dit que j'étais pas dispo.
06:20Et il m'a dit, c'est pas grave, j'arrête la prépare.
06:23Je vais tourner autre chose ou j'attendrai.
06:25On tournera quand tu seras dispo.
06:26Donc, j'étais coincé, donc j'y ai été.
06:29Donc, du coup, on l'a fait et je suis très heureux de l'avoir rencontré
06:33parce qu'il m'a emmené à des endroits de jeu
06:35que j'avais jamais spécialement fréquenté.
06:38Les gars !
06:41Bon, t'as dit ?
06:42Un titre de champion de France il y a six ans.
06:44Et là, un titre de meilleur entraîneur, c'est très beau, ça, non ?
06:46Ah ouais.
06:47Oh les gars, il reste une course.
06:48C'est maintenant, hein.
06:49Allez, hein.
06:50T'inquiète.
06:50Faut rien lâcher.
06:54On y est presque.
06:57C'est ton père qui se réfère de toi.
07:00Et finalement, sur cette violence, j'en ai même rajouté parce que
07:04il y a des moments où on a réfléchi ensemble,
07:06mais par exemple, la scène où mon fils revient à la maison,
07:10où il y a quand même une scène très violente, justement, pour le coup.
07:14Je me suis dit, mais ça, il faut qu'il y ait des gens qui soient témoins de ça.
07:18Et donc, j'ai dit, est-ce que tu crois qu'on pourrait mettre des figurants
07:21qui seraient des voisins, qui sortiraient pour voir ce qui se passe ?
07:24Parce que c'est encore pire.
07:25C'est-à-dire qu'avec les voisins qui regardent ce qui se passe,
07:28qui disent rien, sentir ce regard sur soi des gens qui entourent la maison.
07:34On a rajouté des choses comme ça.
07:36Et au final, du coup, je suis heureux de l'avoir fait.
07:39Ça, c'est donc une image du Système Victoria, où je suis avec Jeanne Balibar.
07:45C'est le film de Sylvain Decloux.
07:47Et c'est l'image d'Ignace Tabarin.
07:50Et ça, on a tourné ça à XL, à Bruxelles.
07:56C'est drôle ce que tu me dis, parce que moi, juste avant que tu m'appelles cet après-midi,
07:59j'ai eu une réunion de chantier, plus une réunion de crise,
08:02suite à laquelle je me suis engagé à rattraper un retard.
08:05Je sais que non seulement il sera irratrapable, mais en plus, il va s'aggraver.
08:10Ça a un rapport avec ce que je disais avant ?
08:12Ah oui, ça a complètement un rapport.
08:13Puisque vous, les puissants, vous avez compris une chose absolument géniale.
08:17Vous, les puissants ? Ça commence bien.
08:19Bah oui.
08:21Vous fixez des objectifs démesurés en sachant très bien qu'il y aura toujours un pauvre type
08:24pour essayer de les rattraper.
08:25Et que dans la plupart des cas, il fera tout pour les atteindre.
08:28Mais bon, ce sera au prix de sa santé, son sommeil, sa famille, sa vie perso.
08:34Et le pauvre type, c'est toi ?
08:36Il y avait aussi cette idée d'avoir collaboré sur des courts-métrages
08:40et de se dire, tiens, j'ai la chance de pouvoir aller sur une aventure plus vaste.
08:46Donc il y avait ça.
08:47Après, dans le Système Victorieux, je n'ai pas lu le roman
08:50parce qu'ils avaient l'air de s'en être éloignés aussi un peu avec Eric Reinhardt,
08:56l'auteur du roman.
08:57Donc je ne connais pas le roman.
08:59Si j'ai triché, j'ai lu le résumé sur Wikipédia, c'est tout.
09:02C'est à la fois un film social, politique,
09:06en même temps qu'il y a un peu une espèce d'opération à cœur ouvert de notre monde,
09:12de la violence de ce monde, des rêves qu'on abandonne.
09:16Et au final, j'ai repensé ce matin, je me suis dit,
09:18mais je ne sais pas si la vie de David, donc mon personnage,
09:23je me dis, mais est-ce que des fois,
09:26est-ce que ce qui nous apparaît être les choses à poursuivre sont les bonnes, en fait ?
09:31C'est toute la question de savoir qui on est, où on se situe
09:36et où est-ce qu'on est, est-ce qu'on est au bon endroit.
09:39Ça, c'est un film qui s'appelle Reine mère, qui est le deuxième film de Manel Labidi,
09:43qui a fait Un divan à Tunis en son dernier long.
09:47Et celui-là, c'est un film avec Fianso, Camilla Giordana, Rhyme Montfort,
09:53sa soeur Rita et moi-même.
10:01Et c'est en 732 que Charles Martel arrêta les Arabes.
10:06J'ai pas compris.
10:07Qui t'a poursuivi ?
10:08Mouna a cru qu'elle était poursuivie par Charles Martel.
10:11Tu dois pas aller souvent en cours de PS, toi.
10:12T'es parti avant moi, je suis arrivé avant toi.
10:14C'est celui qui arrêta les Arabes en 732.
10:17Les ? Pardon ?
10:20Les Arabes.
10:22Ah, les Arabes ?
10:23Oui.
10:23Charles Martel arrive dans sa vie.
10:25En fait, elle a besoin de s'émanciper, de grandir parce qu'elle est.
10:32Et en fait, elle se retrouve avec Charles Martel,
10:34qui lui-même a besoin de comprendre qui il est.
10:37Je pourrais être un équivalent d'un Hiti,
10:39mais donc une espèce d'ami imaginaire ou pas,
10:44mais qui est là et avec qui elle avance.
10:45On a du coup fouillé des tas de choses avec des historiens, tout ça,
10:49par rapport à tout ce qu'on se connaît de cette fameuse bataille de Poitiers.
10:53Mais il n'y a pas eu de bataille à Poitiers.
10:56Et de toute façon, ce n'était pas la France.
10:58Et Charles Martel n'était pas français, il était germanique.
11:00Et il n'a jamais été roi, alors qu'il a un gisant à la basique de Saint-Denis.
11:04Donc, c'est intéressant.
11:06Surtout que c'est une figure de l'extrême droite.
11:09Donc, ça en fera une de moi.