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00:00 La menace russe que les pays de la région prennent aujourd'hui très au sérieux en témoigne le budget de la Pologne consacré à la défense.
00:06 Varsovie va consacrer l'an prochain plus de 4% de son PIB à la défense.
00:11 Armée charriée, bonjour. On en parle à vos côtés.
00:14 Pas besoin de chercher bien loin pour expliquer ce nouveau budget. Il faut y voir une conséquence de la guerre en Ukraine.
00:20 Oui, bien évidemment, parce que la Pologne est très inquiète à la fois de ce qui se passe en Ukraine, en se disant que ça peut lui arriver chez elle,
00:26 même si elle fait partie de l'OTAN, même si du coup il y aura toute une protection différente.
00:31 Et puis elle est aussi très inquiète parce que la Biélorussie est à côté et que du coup il peut aussi y avoir des agents biélorusses
00:37 ou des agents russes faisant passer pour des biélorusses qui pernettent sur son territoire.
00:41 Ça fait partie de tout l'arsenal de déclaratifs pour expliquer pourquoi est-ce que ce budget augmente considérablement,
00:49 puisque 4% du PIB, c'est deux fois plus que les recommandations otaniennes, qui sont de 2% du PIB.
00:55 Donc on est très loin, on a tourné la page effectivement des déclarations de Donald Trump qui disait qu'on ne mettait pas assez d'argent sur la défense dans le continent européen.
01:04 Après, ce qui est intéressant, c'est de voir comment la Pologne va répartir ce budget, 33 milliards, du coup une fois qu'elle monte à 4%, il n'y est pas encore,
01:11 mais 33 milliards d'euros à redistribuer avec une nécessité d'armement.
01:16 Et quand on regarde la liste des armements, on voit des choses qui nous parlent parce qu'on voit la guerre en Ukraine à côté.
01:22 Vous avez des achats d'avions, des F-35 bien évidemment, mais vous avez aussi une cinquantaine d'achats d'avions de combat qui sont moins importants.
01:31 Vous avez énormément de chars Abrahams, vous avez des missiles Patriot.
01:34 Et puis vous avez par exemple tout un système de missiles antinavires.
01:38 Et là, quand on voit ce qui se passe dans la mer Noire, on comprend pourquoi est-ce que les Polonais ont besoin d'acheter effectivement des systèmes antinavires.
01:45 Et vous avez comme ça tout, j'allais dire, un réarmement progressif, mais conséquent qui se met en place avec aussi à côté des avions et des chars.
01:54 Il faut signaler aussi les hélicoptères, par exemple.
01:57 On est clairement dans une nouvelle logique. Il faut s'imaginer que d'autres pays vont suivre.
02:02 Oui, bien sûr, d'autres pays ont déjà suivi.
02:04 L'annonce la plus spectaculaire pour nous Européens, ça a été l'annonce allemande d'un montée à 100 milliards de dollars.
02:13 Pardon, je suis mal réveillée. 100 milliards d'euros de budget de la défense.
02:18 100 milliards, pourquoi ? Parce que comme on est proportionnel au budget, l'Allemagne, c'est la première économie européenne.
02:25 Donc forcément, ça amène une masse d'argent conséquente.
02:28 Les pays baltes aussi réarment immédiatement.
02:32 La France, on le voit, fait attention, mais elle ne rentre pas, elle, dans cette logique, effectivement, d'aller plus que le 2% du PIB.
02:39 Et derrière, on a aussi, on voit le changement européen.
02:43 C'est-à-dire que, historiquement, l'Europe s'est construite avec des pays qui étaient plutôt du côté des États-Unis.
02:49 Et donc, c'était les pays qui étaient très armés, Royaume-Uni, France, etc.
02:53 On voit que la menace russe, en fait, a déplacé le centre de gravité européen vers l'Europe du centre, l'Allemagne, la Pologne.
03:01 Et donc, on voit que ces pays, aujourd'hui, sont ceux qui réarment, sont ceux qui veulent de nouveau les futurs poids lourds.
03:07 Et quelque part, comme on est Français, il faut aussi regarder l'histoire.
03:10 C'est-à-dire que c'était des pays qui, historiquement, avaient des armées importantes,
03:14 historiquement, représentaient lourd dans l'histoire de l'Europe, l'Allemagne, la Prusse, la Pologne, bien évidemment.
03:20 Et donc, derrière, il y a aussi un appétit de revanche et de se dire « c'est notre temps de nouveau »,
03:25 alors que l'Europe, j'allais dire plus à l'ouest, est un peu plus allégée.
03:30 Merci beaucoup, Armel, pour le décryptage, donc, après l'annonce de ce nouveau budget qui sera consacré à la France.