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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 -Allez, mon Josette!
00:02 -Ah mais laissez-moi de toi!
00:04 -Ah bon? C'est comme ça?
00:06 -Ne m'entraînez pas!
00:07 -C'est en 13, Taliani!
00:08 -C'est bon!
00:09 -C'est cool!
00:10 -Et amour, et amour, amour!
00:11 -Réjouis, mon amour!
00:13 -C'est bon!
00:14 -Adèle Exarchopoulos!
00:16 -Ah oui, quand même!
00:18 -C'est bon!
00:19 -Adèle, là!
00:21 -Adèle, là!
00:23 -Ah!
00:24 -Aaaaaah!
00:26 -C'est qui la meilleure actrice française d'aujourd'hui?
00:29 -J'ai Adèle Exarchopoulos qui arrive dans ma tête.
00:31 -Il faut que je le dise à la caméra, ça!
00:33 -C'était magnifique!
00:36 -Ça va? Et toi?
00:44 -Bienvenue!
00:45 -Merci de m'inviter!
00:46 -Bienvenue dans "Clic"!
00:47 C'est la première fois qu'on se parle!
00:48 -Ouais!
00:49 -Première fois!
00:50 Et je suis trop content que tu sois là pour la première de "Clic"!
00:53 -Moi aussi!
00:54 -Le morceau qu'on a entendu sur ta présentation,
00:57 c'est Vincent Lacoste qui l'a choisi.
00:59 On lui a demandé pourquoi ce morceau.
01:01 -Je l'ai rendu fou!
01:02 -Il nous a répondu.
01:03 -Adèle a une playlist uniquement composée de "113", "Partir loin",
01:08 parce qu'elle l'écoute en permanence.
01:11 Là, on a tourné ensemble il n'y a pas longtemps.
01:12 En général, elle accompagne chaque écoute d'une petite danse avec les bras.
01:16 Elle est vraiment équipée.
01:18 Je pense que si vous lui mettez ça, ça sera aux anges.
01:20 -Merci, mon pote!
01:21 -C'est quoi, cette petite danse avec les bras?
01:23 -Non, j'ai...
01:24 -On peut mettre le morceau?
01:25 -Je l'ai fait derrière!
01:26 -Ah!
01:27 -C'est bien, parce que c'est un espèce de dab oriental.
01:33 Un mélange entre deux cultures.
01:35 -Exactement.
01:36 -Comment ça va, Adèle?
01:37 -Ça va. La rentrée, hein?
01:38 -Ouais.
01:39 -Et toi?
01:40 -Ça va très bien.
01:41 La rentrée aussi, la première.
01:42 Presque 30 ans déjà, 30 films.
01:44 Comment tu vis ça, en fait?
01:47 Est-ce que t'aurais cru ça possible?
01:49 -En fait, c'est marrant parce que vu que j'ai commencé jeune
01:53 et que je savais même pas ce que c'était, le métier d'actrice,
01:56 pour moi, un film, tu disais "action",
01:58 tu tournais le film en une heure et demie, le temps du film,
02:01 et puis j'avais aucune conscience de tout le collectif
02:03 qui avait derrière, tous les artifices et tout.
02:05 Du coup, tout est arrivé un peu très naturellement.
02:08 J'ai eu beaucoup de chance.
02:10 J'ai commencé avec le succès de "La vie d'Adèle",
02:12 qui m'a plongée dans un milieu que je connaissais absolument pas
02:15 avec tous les exercices qu'il y a autour.
02:17 La promo, la polémique, tout.
02:19 Et en fait, c'est plus quand je vais faire des interviews
02:22 et qu'on me dit "ouais, 30 ans",
02:24 même ça, j'avais oublié 30 films que je réalise
02:27 et que je me dis "waouh, j'ai de la chance".
02:29 J'aurais pas osé rêver, je pense, à tout ça.
02:31 -Est-ce que pour toi, maintenant, c'est un métier?
02:33 -C'est une super bonne question,
02:35 parce que quand il faut écrire sur les papiers scolaires,
02:37 sur la douane, tout ça, qu'est-ce que vous faites?
02:39 Je suis en mode "qu'est-ce que j'écris? J'écris actrice, j'écris..."
02:42 Vu que c'est un métier qui peut s'arrêter du jour au lendemain,
02:45 même, j'ai honte d'écrire actrice,
02:47 mais après, je l'écris ou j'écris en études de cinéma.
02:51 Je pense que c'est un métier, dans le sens où c'est ce qui me nourrit,
02:56 qui me permet de nourrir ma famille, etc.
02:59 Mais c'est tellement un plaisir que...
03:01 que j'arrive pas à me dire que c'est un métier.
03:05 -T'as la fiche du film qui parle d'un autre métier,
03:07 le métier de prof, ça s'appelle "Un métier sérieux",
03:09 réalisé par Thomas Hilty. -Ouais.
03:11 -On regarde la bande-annonce.
03:12 -Eh, pas tout seul temps, allez, vous attendez.
03:14 Arrêtez, vous descendez.
03:15 -Qu'est-ce qui se passe, ici ? -Qu'est-ce qui se passe ?
03:17 Y a un problème ? -Non, non, on gère, c'est bon.
03:20 Vous devez respecter le surveillant comme on respecte un enseignant.
03:24 Est-ce que c'est clair ?
03:25 -C'est pas un surveillant, monsieur.
03:27 -Je suis le nouveau professeur de mathématiques.
03:29 Pour prenaute, quelqu'un pourrait me montrer ?
03:32 -Je te montre à la récréation, si tu veux.
03:34 -Moi aussi, je peux te montrer à la récré, si tu veux.
03:36 -Moi, je peux te montrer après ou avant la récré, non ?
03:38 -Ils sont très lourds, c'est normal.
03:40 -OK, vous posez vos affaires par terre.
03:42 On fait tout ensemble, on s'entraide, d'accord ?
03:45 -Toi, t'as toujours voulu être prof ?
03:46 -Sur tous mes bulletins, il y avait écrit...
03:48 "Ne fera jamais d'études longues."
03:50 Mais finalement, je me débrouille.
03:51 -On change les équipes !
03:52 -Ça va mieux avec tes quatrièmes ?
03:54 -Ils m'effuisent.
03:55 Je les trouve même méchants, par moments.
03:57 -Je peux savoir ce qui va pas ?
03:59 -Les cours sont chiants, les cours sont plombés,
04:01 les gamins s'emmerdent, et moi aussi, je m'emmerde.
04:03 -Je crois que tu sais, mais en fait, tu sais pas.
04:05 Le pire, c'est que tu sais même pas que tu sais pas expliquer ce que tu sais.
04:07 -On distingue deux grandes catégories de volcans.
04:09 Lesquelles ?
04:10 -Moi, j'ai trouvé que votre cours était...
04:12 assez ennuyeux.
04:15 -Ça s'appelle "Un métier sérieux", c'est réalisé par Thomas Lilti,
04:22 ça sort le 13 septembre.
04:23 Thomas Lilti, c'est lui qui avait réalisé "Hippocrate".
04:25 C'est quelqu'un qui se plonge dans des milieux,
04:27 là, on rentre dans le milieu scolaire,
04:29 et on voit les problématiques des professeurs et de l'éducation.
04:32 On voit la précarité à l'emploi,
04:34 on voit la précarité à la formation,
04:36 on voit la paupérisation du métier,
04:38 on voit aussi les problèmes de la maison qui ressurgissent dans l'école.
04:41 Bref, tout un tas de problèmes dont on ne parle pas en ce moment,
04:44 parce qu'on parle d'un mot, "abaya".
04:46 Pourquoi est-ce que l'abaya n'est pas dans ce film ?
04:48 Parce que c'est pas un vrai problème ?
04:50 -Parce qu'à mon sens, en tout cas, c'est un sujet complètement...
04:53 complètement hypocrite.
04:56 Ou comme tu dis, même, on parle pas des...
04:58 Enfin, on parle pas des accompagnants,
05:01 des élèves handicapés, on parle pas de la précarité,
05:03 on parle pas de leur salaire, enfin...
05:05 Alors que ça constitue quand même
05:07 l'éducation du futur de nos enfants,
05:09 qui passent plus de temps dans ce milieu-là,
05:11 parfois, qu'à la maison.
05:13 Et je pense que non, c'est un peu l'hypocrisie française
05:16 et profondément islamophobe qui...
05:18 Mais ça en devient presque risible,
05:20 tellement c'est...
05:22 tellement c'est choquant.
05:24 -C'est un rire de résignation, quand tu dis que c'est risible ?
05:26 -Non, mais je pense de fatigue,
05:29 et puis surtout, ce que je trouve triste,
05:31 c'est que ça divise les gens.
05:33 Ça fait en sorte que toute une génération
05:36 va se construire dans le rejet, dans l'absurdité,
05:38 et puis c'est surtout pour nous abrutir d'une certaine manière
05:41 et nous diviser, plutôt que se pencher
05:43 sur des sujets profonds et humains
05:45 qui devraient faire partie de notre quotidien.
05:47 -En tout cas, c'est un film qui alerte,
05:49 et ça pose aussi, toi, ton rapport à ta vie,
05:52 parce qu'il y a une phrase que tu répètes
05:54 dans quasiment toutes les interviews pour te dédouaner,
05:57 c'est "c'est un problème de riche".
05:59 Et souvent, les gens qui disent, de leur métier,
06:01 "c'est un problème de riche",
06:03 c'est qu'ils ont eu des problèmes de pauvres.
06:05 Ceux qui sont des riches disent pas "c'est un problème de riche".
06:08 -Je pense qu'il faut avoir... Je fais partie d'un métier,
06:10 on fait partie d'un milieu où il y a quand même
06:12 beaucoup de privilèges, et je pense qu'il faut quand même
06:14 conserver une forme d'émerveillement
06:16 par rapport à ça, et en même temps de conscience.
06:18 Moi, je viens d'un milieu modeste, populaire,
06:22 où mon frigo était toujours rempli, etc.
06:25 Et c'est vrai que d'un coup, quand t'arrives dans ce milieu,
06:27 ça va de petites choses au salaire,
06:30 mais de pouvoir rentrer en boîte,
06:32 où t'as toujours galéré, là, tu peux emmener 30 personnes,
06:35 on te regarde différemment, en fait, c'est plus large que ça,
06:38 dans le sens où c'est vraiment le regard que les gens portent sur toi
06:42 qui change d'un coup la considération, l'importance.
06:45 Et je pense qu'au début, c'est toujours un peu vertigineux,
06:48 dans le sens où tu te dis "est-ce que c'est juste ?
06:51 Pourquoi moi, je toucherais plus que ma mère, qui est infirmière,
06:53 qui prend le tramway et qui, tous les matins,
06:56 fait partie du service public,
06:58 qui essaie d'aider les gens au quotidien,
07:00 leur annonce des trucs affreux, leur inflige des traitements,
07:03 essaie de faire au mieux dans des conditions,
07:05 et moi, d'un coup, pour tel film ou pour la mode,
07:08 je vais avoir cette chance-là.
07:10 Et je pense que j'ai essayé d'apaiser cette forme de culpabilité-là
07:14 en me disant "qu'est-ce que j'en fais, en fait ?"
07:17 C'est vrai qu'aujourd'hui, on doit tout exposer,
07:18 qu'est-ce qu'on fait de notre argent, qu'est-ce qu'on fait de nos enfants.
07:20 Moi, je trouve que c'est très intime,
07:22 mais en tout cas, c'est avec ça que je me soulage.
07:24 C'est ce que je vais prendre, je vais le prendre pour qui,
07:26 et je vais en faire quoi ?
07:28 - Cette culpabilité, comment on l'explique à ses parents ?
07:30 - Ils l'ont vécue en même temps que moi.
07:33 C'est-à-dire qu'en même temps, on le découvrait,
07:35 on disait "quoi, par jour ?"
07:37 Et puis moi, mes parents, c'est des gens extrêmement
07:40 bienveillants et tolérants.
07:42 Donc du moment que le plaisir, il se partage,
07:45 et puis je pense surtout qu'ils étaient très heureux de se dire
07:48 "ma fille a la chance d'avoir un travail qu'elle aime,
07:52 et ça, c'est vraiment un luxe qui n'est pas donné à tout le monde,
07:56 d'aimer ton quotidien."
07:58 - Il y a quelque chose que j'aime beaucoup chez toi,
08:00 c'est que tu te protèges.
08:02 Quelqu'un qui se protège énormément du milieu dans lequel tu évolues,
08:06 du métier, des facilités, c'est très dur
08:09 de garder la même ligne directrice sur autant de temps.
08:12 Une actrice, c'est quelqu'un qui dépend toujours du désir d'un réalisateur.
08:16 On a l'impression que c'est toujours assez droit, assez rectiligne.
08:20 On a parlé de tes parents, j'aimerais te parler maintenant du fait que toi,
08:23 tu es maman, qui te protège ?
08:26 Est-ce que c'est toi qui protège ton enfant ou c'est lui qui te protège ?
08:29 - Sincèrement, en étant maman, en découvrant ce rôle-là,
08:32 je trouve qu'aujourd'hui, si je suis très sincère,
08:35 mon fils m'éduque plus que je ne l'éduque.
08:38 Dans le sens où tu te rends vite compte avec un enfant
08:40 que tu auras beau lui faire la morale ou parler,
08:43 s'il ne te voit pas.
08:44 Et ça, dans tout, dans la foi, dans le quotidien, dans la politesse,
08:47 dans comment tu te comportes avec les gens,
08:49 comment tu te comportes avec toi-même, avec lui.
08:51 Du coup, ça m'éduque.
08:52 Parce que je ne peux pas reprocher à mon fils d'être nonchalant
08:54 si moi-même, ma manière de manger, elle est...
08:57 Et du coup, je pense qu'il me protège et qu'il m'éduque plus que je ne le fais.
09:04 Et puis, c'est ma limite à tout, mon fils.
09:07 Quand les gens me disent "oui, mais ce milieu, il ne vous fait pas perdre la tête",
09:10 ben non, parce qu'à l'arrivée, comme tout le monde,
09:12 quand je finis ma journée, je me demande s'il préférait manger des lasagnes
09:14 ou s'il préférait manger des lasagnes ou autre chose.
09:16 - Tu sais faire des lasagnes ?
09:18 - Non. Je demande à Leïla Véghier.
09:20 - C'est mon plat préféré et je veux bien des lasagnes de Leïla.
09:23 - Leïla, ouais. Très forte.
09:25 - On t'a demandé un souvenir d'enfance, une image qui t'a marqué.
09:28 C'est la Madeleine de Clique.
09:30 Qu'est-ce que t'as choisi, Adèle ?
09:36 - J'ai choisi... Franchement, j'ai galéré.
09:38 Parce que, bizarrement, les trucs enfantins, je les visais plus aujourd'hui,
09:41 tu vois, les animés, etc., dont on parlait, "L'attaque des Titans", tout ça.
09:44 Du coup, je me disais, mais qu'est-ce que je regardais, à part le...
09:47 C'est inutile, ce que je vais raconter.
09:49 Tu te rappelles, le matin, quand tu lisais "Les ingrédients des céréales",
09:52 comme ça, dans le vide, avant d'aller à l'école ?
09:54 Y a que ça qui m'est venu. Je me suis dit, c'est vraiment pas intéressant.
09:57 Et après, c'est l'émission "Le dessin animé et Arnold".
10:00 - En tout cas, on connaît tous les noms de tous les conservateurs.
10:02 - Ouais. C'était comme ça. Ça existe, c'est quoi ?
10:05 - On regarde "La Madeleine" d'Adèle.
10:07 - Hé, Arnold !
10:09 Arnold !
10:12 Arnold !
10:15 Arnold !
10:17 Arnold !
10:28 - Qui étaient ces gens ?
10:30 - Je sais plus. - Et toi, qui étais-tu, à cette époque ?
10:35 - Waouh ! Je pense que c'était vers mes 7-8 ans.
10:39 Qui j'étais ? Vraiment, j'étais moi. J'étais...
10:42 J'étais vraiment une enfant de bande.
10:46 Mes amis, ça comptait plus que tout pour moi.
10:50 L'école, parce que forcément, la promo d'un métier sérieux,
10:53 ça m'a fait repenser à cette époque.
10:55 C'était vraiment un endroit d'indiscipline,
10:58 de déconstruction, mais de rigolade.
11:01 Je me souviens plus qui j'étais, mais je me souviens qui j'étais.
11:04 Et du fait que je rigolais énormément.
11:06 - T'es toujours quelqu'un qui rigole en bande.
11:08 - Ouais. - Ça t'a marqué.
11:10 - Ouais. Moi, je dépends vachement de...
11:12 J'aime la collectivité, j'aime l'euphorie d'un groupe,
11:15 j'aime les loups-garous, j'aime...
11:17 J'aime être en équipe.
11:19 - Moi, je t'ai découvert, comme le reste du monde, à Cannes.
11:22 T'avais 19 ans. J'aimerais juste qu'on revoie ça.
11:25 T'es quand même Steven Spielberg. Et toi ?
11:27 - Ouais.
11:28 - The jury has taken the exceptional step
11:32 of recognizing the achievements of three artists
11:35 in the presentation of the Palme d'Or.
11:38 These artists are...
11:40 Adele, Léa and Abdelaziz Kengi.
11:44 (acclamations)
11:47 (acclamations)
11:56 - Bonsoir.
11:58 Euh... Merci beaucoup.
12:00 Merci beaucoup au jury.
12:02 Déjà, c'était tellement une énorme fierté
12:04 d'être à côté de tous ces films.
12:06 Merci beaucoup, Abdel, de m'avoir donné la chance
12:08 de faire partie de cette aventure.
12:10 Merci à Léa de...
12:13 de m'avoir... d'avoir été aussi généreuse avec moi sur ce film.
12:16 Merci à tous ceux qui ont travaillé sur ce film,
12:19 tous les techniciens, tout le monde à Sannes, tout le monde.
12:22 Merci beaucoup.
12:24 (applaudissements)
12:26 - Même moi, ça donne envie de rêpler.
12:28 Ça te fait encore quelque chose de voir ça ?
12:30 - Ouais. Ouais, bien sûr.
12:32 C'était incroyable. En plus, j'avais toujours pas compris
12:35 qu'on en avait chacun une à ce moment-là.
12:37 Après, je suis allée avec des gens de l'équipe manger un panini,
12:40 c'est derrière la croisette,
12:42 qui est pas ouf, d'ailleurs, mais pas mal. Bref.
12:44 Et... et mon titre rencontre,
12:46 ils vont en forger une pour toi, etc.
12:49 Et c'est là que j'ai compris, je me suis dit
12:51 "Ah ouais, c'est un prix exceptionnel, on a chacune..."
12:53 C'était une forme de consécration,
12:55 et en même temps, j'adorais cette époque
12:57 parce que je connaissais rien, j'étais vraiment vierge de...
13:00 J'avais aucun calcul.
13:02 J'étais au summum de comment être naturelle.
13:04 C'est-à-dire, rien ne pouvait m'arriver
13:06 dans le sens où tout était une découverte.
13:08 Autant le coca gratuit...
13:10 Non, mais tu vois ce que je veux dire ?
13:12 Tout était fou. Je suis en mode "On a le droit de manger de l'écroissant ?
13:15 Ah ouais, on va voir Christopher Wall, tout était incroyable."
13:18 - Et Christopher Wall, si t'as donné un conseil,
13:20 c'est juste "travaille". - Ouais.
13:22 - J'ai lu plein de choses où souvent, on veut te délégitimiser
13:25 sur ta façon de parler. - Ouais.
13:28 - Adèle Exarchopoulos, c'est une des plus belles actrices au monde.
13:32 - C'est gentil. - Et quand tu parles, on dirait mon pote Abdel.
13:35 (rires)
13:37 - Bah ouais. - À tout moment,
13:39 il y a un tête-à-tête qui peut arriver.
13:41 - Non, mais tout le monde pense ça, alors que...
13:43 Je pense que c'est ma voix, ma manière de parler.
13:45 Et des fois, j'essaye... C'est comme quand tu dors le matin,
13:47 que t'as un rendez-vous, qu'on t'appelle,
13:49 et que tu fais comme si t'étais réveillée depuis 4 heures.
13:51 Des fois, j'essaye de me dire "attends, fais attention",
13:53 mais voilà, c'est comme ça. C'est ma voix,
13:55 et c'est ma manière de parler.
13:57 - Est-ce qu'on te la fait sentir ? - Ouais, bien sûr.
14:00 Mais autant qu'on le fait sentir, je pense à Sabrina Ouazani,
14:03 que je... On va me le faire sentir.
14:06 Non, c'est pas si subtil que ça. En fait, je vais commencer à parler,
14:09 quelqu'un va me dire "Eh, t'as grandi où ?"
14:11 Et là, je vais me dire "Ah, ça y est, je suis au zoo."
14:13 - T'es venue avec tes copains ? - Ouais, voilà.
14:15 Mais ça m'a fait aussi prendre conscience, ce truc-là,
14:18 que malheureusement, on est dans un monde où c'est important, la forme,
14:22 surtout quand ça englobe le respect, la polité, tout ça.
14:25 Mais souvent, la forme, dans ce milieu, compte beaucoup plus que le fond.
14:28 Pourtant, en France, on a une tradition d'acteurs populaires
14:30 avec des phrasés populaires.
14:32 Et c'est ce qui fait que t'es aujourd'hui une des actrices les plus populaires,
14:34 c'est que tu parles comme le peuple.
14:36 - Ouais, c'est vrai, peut-être. - Pas eu.
14:38 - J'espère. - On va jouer à un jeu.
14:40 J'adore les jeux !
14:42 - Il y a une nouvelle séquence dans "Clic". - OK.
14:45 - Tous les soirs, on va tirer les cartes ensemble. - OK.
14:47 Chaque carte correspond à un thème.
14:49 Il y a la famille, les amis, les emmerdes, mais aussi la haine,
14:53 l'amour, la mort et le miam-miam.
14:57 - OK. - T'es prête ? On va tirer les cartes ?
14:59 C'est l'interview à la carte. Allez.
15:01 - Tu fermes les yeux.
15:03 - Attends, attends, pousse. Je vais en tirer qu'une ?
15:06 Et après, je pourrais plus jamais toucher aux autres ?
15:08 - Non. Il y a une Joker. - Ah, OK. Vas-y.
15:11 - Vas-y. - Tu me dis quand je la prends.
15:13 - Vas-y, quand tu veux.
15:15 - Tu vas voir.
15:17 T'as tiré... l'amitié. - Yes !
15:20 - Tu l'acceptes ? - Bien sûr que je l'accepte.
15:22 - C'est parti. Adèle. - Oui ?
15:26 - Pour toi, c'est quoi un ami ?
15:28 - Pour moi, un ami, c'est quelqu'un qui t'élève et avec qui tu partages
15:33 l'ombre, la lumière, le bon, le mauvais.
15:35 - C'est quoi le pire ? C'est une rupture amoureuse ou une rupture amicale ?
15:39 - C'est... Je pense amicale, parce que c'est moins naturel.
15:43 - Pouvez-vous être amie avec quelqu'un qui ne pense pas comme vous ?
15:46 - Bien sûr. Enfin, t'as des limites quand même, mais bien sûr, oui.
15:49 - C'est qui l'ami le plus chelou ?
15:51 - C'est mon préféré. C'est celui justement qui a pas la forme, mais qui a le fond.
15:56 - Est-ce que, comme Denis Raud en les a franchis, il faut jamais balancer les copains
16:01 et toujours la mettre en veilleuse ? - Bien sûr, la base.
16:03 - Adèle, il nous reste peu de temps avant la fin de l'émission.
16:06 On va envoyer un compte à rebours et il faudra répondre au maximum de questions.
16:10 - Ah, vas-y, j'adore. - C'est parti ?
16:11 - Vas-y. - C'est le compte à rebours. Allez.
16:13 - Allez.
16:14 - Top chrono. - Top chrono.
16:20 - Quelles sont les premières paroles de chanson qui te viennent en tête ?
16:23 - Waouh ! Attends, vas-y, s'il te plaît, mais on recommence.
16:27 - Allez, on recommence. - Merci. Vas-y, repose-moi la même question. Pardon.
16:31 - On remet le compte à rebours.
16:32 Top chrono. - Je l'ai toujours pas.
16:36 - Vas-y. Est-ce que tu t'es déjà battue dans ta vie ?
16:39 - Oui. - C'est quoi l'erreur que tu ne referas jamais ?
16:42 - Faire confiance trop vite.
16:45 - Est-ce qu'il y a un cauchemar dont tu te souviens tout le temps ?
16:47 - Non. - Est-ce qu'il y a un rêve dont tu te souviens tout le temps ?
16:49 - Voilé. - Est-ce que tu es déjà allé voir une voyante ?
16:52 - Non. - Tu demandes quoi quand tu pries ?
16:55 - La paix intérieure et la santé.
17:00 - Si tu pouvais remonter dans le temps, tu irais où et pour quoi faire ?
17:04 - J'irais quand j'avais 4 ans et que je mangeais des carambars atomiques avec mes copains.
17:08 - Si tu étais un animal totem ? - Un singe.
17:11 - Si vous rencontrez un extraterrestre, c'est quoi le premier truc que tu lui dis sur les humains ?
17:15 - Raconte-toi parce que nous, ce n'est pas intéressant pour l'instant.
17:18 - Pour qui tu ne voteras jamais ? - Pour qui je ne voterai jamais ?
17:21 - Beaucoup de gens. - C'est quoi ton pire rencard ?
17:24 - Je ne fais pas beaucoup de rencards.
17:26 - Quel est le premier prénom d'ex qui te vient en tête ?
17:29 - Je ne peux pas le dire. - Cloquer.
17:31 - Qu'est-ce que tu sais faire de tes mains ?
17:33 - Qu'est-ce que je sais faire de mes mains ?
17:35 - Des briques.
17:36 - Pour toi, c'est qui le "goat" ou la "goat" ? Le "greatest of all time".
17:39 - Jonathan Cohen. - Qu'est-ce que tu commandes au McDo ?
17:42 - Big Mac. - C'est tout ?
17:45 - Big Mac, ah non, cheeseburger, nuggets, fish.
17:48 - Tu aurais voulu avoir quel prénom ? - Adèle Samba.
17:51 - Parfait, merci beaucoup Adèle. - J'ai envie de continuer.
17:53 - Bravo ! Bon ça va, ça s'est bien passé. - Ouais, grave.
17:57 [SILENCE]

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