Tour à tour comédien et réalisateur, Maurice Barthélémy prend décidément goût à l’écriture… Après avoir réveillé son hypersensibilité et s’être totalement à nu dans un premier ouvrage de son cru, l’ancien membre de la troupe des Robins des bois publie un roman, l’événement de cette rentrée littéraire ! À la fois burlesque, tendre et émouvant, Maurice Barthélémy nous offre une merveilleuse « Expérience » à dévorer sans modération !
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00:00 - Place à l'invité culture de Télématin, Damien, vous recevez ce matin le comédien et réalisateur Maurice Barthélémy.
00:05 - Maurice Barthélémy qui décidément, visiblement, prend goût à l'écriture. Bonjour Maurice.
00:09 - Bonjour Damien.
00:10 - Pourquoi je dis ça ? Parce que votre précédent livre c'était un récit,
00:12 - Oui.
00:13 - qui s'intitulait "Fort comme un hypersensible" dans lequel vous réveilliez votre hypersensibilité.
00:17 Là cette fois-ci c'est un roman, vous êtes dans la rentrée littéraire.
00:20 - Oui, c'est impressionnant.
00:22 - Bah j'imagine. Donc il s'intitule "L'expérience séchée plomb".
00:26 - Alors, vraiment je l'ai dévoré. C'est court, ça se dévore en une heure, une heure et demie.
00:31 - Il y a une centaine, 130 pages à peu près. C'est burlesque, c'est tendre, c'est émouvant, c'est drôle.
00:37 - C'est l'histoire de Léo. Léo sent qu'il est presque au bord du burn-out. Il n'en peut plus de sa vie.
00:41 - Exactement.
00:42 - Il rentre dans un cinéma. Il ne sait pas quel film il va voir.
00:44 - C'est ça.
00:45 - Et là qu'est-ce qui se passe avec l'écran ?
00:46 - Bah en fait, à l'écran s'affiche une phrase "ça va Léo ?"
00:51 Alors sur le coup, lui il se dit "c'est une coïncidence, je m'appelle Léo, bon".
00:54 Et puis il ne répond rien. Et puis la phrase s'affiche à nouveau "ça va Léo ?"
00:59 Et là il répond un peu par jeu, il dit "oui ça va".
01:01 Et la phrase suivante c'est "est-ce que tu es sûr que ça va ?"
01:04 Et à partir de ce moment-là, va s'instaurer un dialogue entre l'écran et lui
01:08 qui va lui poser des questions très simples, juste pour savoir où est-ce qu'il en est dans sa vie
01:13 et qu'est-ce qu'il peut faire pour débloquer la période dans laquelle il est et où il se sent coincé.
01:20 - Donc il y a à la fois sur l'existence, sur l'essence de la vie,
01:24 il ne faut vraiment pas dire grand-chose parce qu'il faut que vous entriez dans cette histoire comme je l'ai fait
01:28 et c'est aussi une déclaration d'amour au cinéma.
01:30 - Oui, exactement. Parce que moi je vois le cinéma changer en ce moment
01:34 et donc ça m'interroge de me dire qu'est-ce que va devenir le cinéma plus tard.
01:38 - En quoi il change Maurice ?
01:40 - Les habitudes changent. Les gens regardent beaucoup plus de séries sur les plateformes,
01:45 les gens vont moins au cinéma, en tout cas voir les films français,
01:49 ils vont voir toujours les gros films américains mais un peu moins les films français.
01:52 Donc il y a une mutation qui s'opère et donc c'est un peu une réflexion aussi sur cette mutation-là.
01:57 - C'est intéressant ce que vous dites, mais la faute à qui ?
01:59 Est-ce que si on va voir, si les gens vont plutôt voir les blockbusters américains et pas assez les français,
02:04 est-ce qu'on n'est pas assez bon les français ?
02:06 - Non, je ne dirais pas que c'est la faute à quelqu'un, c'est plus des changements d'habitude de consommation
02:11 et je crois qu'aujourd'hui le prix de la place est assez cher,
02:14 donc les gens vont voir des films qui leur garantissent du spectacle
02:18 et donc c'est juste un changement du type de consommation.
02:23 - Maurice, regardez le moniteur qui est devant vous,
02:25 est-ce qu'elle est venue à vous à cet âge-là, la passion du cinéma ?
02:30 Donc ça c'est vous, vous avez quoi là ?
02:33 - Là j'ai 3-4 ans je pense.
02:34 - Alors peut-être pas le cinéma à cet âge-là quand même.
02:36 - Non, non, non, non, alors j'ai une sorte de gilet de cow-boy
02:39 que ma mère m'avait confectionné dans une sorte de toile cirée.
02:43 - On est tous passé par là.
02:44 - Ah là là, et je me pointais à l'école avec ça
02:47 et c'est peut-être pour ça que j'ai l'air aussi triste,
02:49 mais non, non, à l'époque je ne pensais pas du tout au cinéma,
02:51 d'ailleurs j'ai pensé tard cinéma, pour moi c'était un rêve inaccessible le cinéma.
02:55 - Dans le livre, Léo, le héros dit au cinéma on se prend toujours une gifle,
02:59 une trempe d'ennui, de génie, de rire, de nullité, de larmes,
03:03 rien ne remplacera le cinéma, du coup on va jouer ensemble si vous êtes d'accord.
03:06 - Avec plaisir.
03:07 - Je vous montre quelques affiches de films, de vos films en tant que réalisateur,
03:10 vous jouez le jeu, vous me dites si c'est du génie, de la gifle, de l'ennui ou du rire.
03:14 Si on commence avec Papa, 2004 avec Alain Chabat.
03:17 - C'est mon film le plus personnel,
03:19 et j'ai pris un plaisir fou à faire ce film avec Alain Chabat,
03:22 et je raconte une histoire qui est arrivée à quelqu'un de proche.
03:26 - Une fierté pour ce film.
03:28 - Oui, une vraie fierté.
03:29 - Low Cost, 2011, Jean-Paul Rouve, Judith Godret, Gérard Darmon.
03:33 - C'est un film qui pour moi était une comédie,
03:36 et quand il est sorti, les gens m'ont dit que c'était un sujet plutôt grave,
03:40 et donc il y a eu une petite incompréhension.
03:42 - Pas très normales activités, 2013, avec notamment Norman Tavo, Stéphie Selma, et vous ?
03:47 - Un plaisir, parce qu'un tout petit film, avec un tout petit budget,
03:50 une sorte de teen movie.
03:52 - Pas de critique ?
03:54 - Non.
03:55 - Pas d'autocritique ?
03:56 - Pas d'autocritique, non.
03:57 Je l'ai tourné en très peu de temps, je me suis amusé à le faire.
04:00 - Casablanca Driver, 2003, Isabelle Nanty.
04:03 - Oui.
04:04 - C'est votre premier.
04:05 - Premier film, et j'ai tout mis dans ce film,
04:08 et c'est à la fois un film un peu brinzing, mais il y a de tout,
04:12 et il a l'avantage d'être un film avec plein d'énergie, je le revendique aussi.
04:17 De toute façon, les films c'est un peu comme les enfants.
04:19 - On ne peut pas les rejeter.
04:20 - Il y en a qui ont des grandes oreilles, il y en a qui sont petits, grands, etc.
04:24 - On les aime comme ils sont.
04:25 - Oui, bien sûr.
04:26 - Dans votre livre, le héros est engoncé, il n'est pas à l'aise avec les sentiments,
04:30 il dit "j'arrive pas à dire aux gens que j'aime, que je les aime".
04:33 On imagine, Maurice, qu'il y a quand même pas mal de vous.
04:36 - Très clairement.
04:37 - Du coup, Isabelle Nanty, vous avez eu l'occasion de lui dire combien vous l'aimiez,
04:42 parce que rappelez-nous qu'elle était votre prof.
04:44 - Elle était notre prof, et puis par la suite, c'est un peu la fée qui est toujours au-dessus de nous,
04:49 et qui nous aide, et a une bienveillance, et une générosité absolue.
04:54 Non, je ne lui ai pas souvent dit que je l'aimais,
04:56 parce qu'on est assez pudiques l'un vis-à-vis de l'autre.
04:58 - On va profiter là.
04:59 - Mais c'est vrai que c'est une personne que j'aime immensément.
05:01 - Vous étiez quel type d'élève dans le cours d'Isabelle Nanty ?
05:04 - Nous, on n'en menait pas l'âge, parce qu'il y avait les Robins aussi qui étaient dans le cours.
05:08 - Les fameux Robins, oui.
05:09 - Et Isabelle avait 4-5 ans de plus que nous,
05:11 et on était comme ça parce qu'elle était hyper exigeante,
05:14 donc on était un peu le doigt sur la couture.
05:17 - On a une photo à l'époque, donc Maurice Barthélémy, vous, donc Jean-Paul Rouve et Édouard Baer,
05:22 est-ce qu'on l'a en régie ?
05:23 Qu'est-ce que c'est drôle cette photo ?
05:25 Ah oui, vraiment, celle-là, elle est assez mémorable.
05:28 Ils vont nous la trouver, elle est prévue.
05:30 - On l'a posée sur Instagram, on était en cours de théâtre au Conflorent,
05:33 et ce n'est pas Jean-Paul Rouve qui est sur la photo.
05:36 - Ah bon ?
05:37 - Non, on pense que c'est Jean-Paul Rouve.
05:38 - Je pensais que c'était Jean-Paul au milieu, ce n'est pas lui.
05:39 - Non, ce n'est pas Jean-Paul Rouve, c'est un autre camarade.
05:41 - Mais à droite, c'est bien Édouard.
05:42 - C'est bien Édouard Baer, et oui, on avait 21-22 ans à cette époque-là.
05:47 - Pardon, mais là vous faites 14, vous avez 21-22 là sur la photo à gauche.
05:50 - Oui, j'ai 20 ans, j'ai 20 ans.
05:52 - Ah, vous faites le choc.
05:53 - Oui, j'ai 20 ans, oui.
05:54 - Est-ce que vous avez des regrets professionnellement, Maurice ?
05:56 - Aucun.
05:57 - Même Astérix au JO ?
05:58 - Ah, oui.
05:59 - Alors là, je ne savais pas, c'est-à-dire que vous avez refusé le rôle d'Astérix.
06:04 - Oui, parce que ma fille…
06:05 - Qui a été endossée par Clovis Corniac.
06:07 - Exactement.
06:08 Ma fille, à l'époque, était sur le point de naître,
06:10 et si j'avais accepté le rôle, je n'aurais pas assisté,
06:13 et j'aurais pu rater la naissance de ma fille, et surtout les six premiers mois de ma fille.
06:17 Et ça a été un peu un dilemme, et finalement j'ai dit, ben non.
06:20 Et je ne le regrette pas, parce que je crois que c'est des moments hyper importants
06:24 dans la vie d'un père, s'approprier comme ça son enfant.
06:29 Donc non, non, c'était très, très important de le faire, je ne regrette pas.
06:32 - Une fille qui a bien grandi ?
06:33 - Oui.
06:34 - Elle a 18 ans, votre fille ?
06:35 - 18 ans, oui.
06:36 - Est-ce qu'elle souhaite être comme sa maman, Judith Godrech,
06:39 ou son papa, Maurice Barthélemy, comédienne ?
06:40 - Oui, elle est comédienne, et hier, je suis tombé sur une photo
06:43 où elle montait les marches à Deauville, et là, j'ai été vraiment choqué,
06:47 parce que là, j'ai une jeune femme, et moi, dans ma tête, c'est encore mon bébé.
06:52 - C'est votre bébé.
06:53 - Et ouais, ouais, donc elle veut devenir comédienne, elle est comédienne,
06:56 et je suis assez fier d'elle, parce qu'elle sait parfaitement ce qu'elle veut,
06:59 et elle bosse, elle est top.
07:01 - Vous restez avec nous quelques minutes, Maurice.
07:03 On conseille vraiment, sincèrement, du fond du cœur, la lecture de votre premier roman,
07:07 qui est très touchant, "L'expérience", chez Plon.
07:09 Dans le livre, le héros adore "Let's Dance" de Bowie.
07:12 Donc forcément, on part en pause avec "Let's Dance" de Bowie.
07:15 A tout de suite.
07:16 de l'Ouest.
07:16 *Générique*