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Lisa Kamen-Hirsig, professeure des écoles, auteure de "La grande garderie", est l'invitée d'Apolline de Malherbe dans "Le face à face" sur BFMTV, ce lundi 4 septembre.

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Transcription
00:00 Alors comment peut-on à la fois parler de remettre les fondamentaux au cœur du système,
00:04 les maths, le français, l'histoire-géographie ?
00:09 Pour moi, ce sont ces matières-là qui sont fondamentales.
00:12 Pourquoi pas d'ailleurs le latin et le grec à partir du collège ?
00:15 Pourquoi pas, ça, ça me paraît fondamental.
00:17 Plutôt que d'apprendre aux enfants à trier les déchets
00:19 ou à connaître, je ne sais pas quoi, le nombre d'éoliennes dans le parc français.
00:25 Non mais le nombre d'éoliennes, mais trier les déchets, pourquoi pas, non ?
00:29 Alors trier les déchets, il me semble que c'est de l'éducation.
00:32 Ça prend du temps.
00:35 Au moment où on enseigne aux enfants à trier les déchets,
00:38 même si ça prend une demi-heure, même si ça prend une heure,
00:41 c'est une demi-heure qu'on ne consacre pas à apprendre la géographie de la France.
00:44 Moi, j'ai des élèves de CM2 qui ne savent pas placer les fleuves,
00:47 qui ne savent pas placer le relief de leur pays.
00:49 Et par contre, oui, ils me font la morale
00:52 quand je mets le trognon de pomme dans la mauvaise poubelle.
00:54 C'est devenu moralisateur l'éducation nationale ?
00:56 Ah bah oui, ça véhicule une morale très...
01:00 qui se dit républicaine, mais qui en réalité est une morale,
01:05 pour le dire crûment, de gauche.
01:07 C'est-à-dire au sens où elle est égalitariste.
01:11 Elle dit en permanence, quand on enseigne la géographie et l'histoire en France aujourd'hui,
01:14 on parle d'inégalité en permanence.
01:16 Les enfants sont considérés comme des victimes d'un système.
01:19 On leur dit que s'ils sont dans telle école, dans tel quartier,
01:22 c'est parce qu'il y a des gens qui dominent.
01:25 Il y en a d'autres qui sont dominés, etc.
01:27 C'est un discours qui est véhiculé d'ailleurs par toute la classe politique en permanence.
01:30 Il n'y a pas que l'école.
01:31 Mais attendez, Lisa Améniarsik, je voudrais quand même comprendre.
01:35 On a l'impression que la politique est rentrée dans les classes quand on vous écoute.
01:37 Bien sûr, mais elle est rentrée dans les classes depuis très longtemps.
01:40 C'est-à-dire que l'école française, depuis le début du 20e siècle,
01:45 la fin du 19e siècle, est considérée comme un instrument de fabrication du républicain.
01:49 Monsieur Macron l'a redit dans sa dernière interview.
01:51 L'école est là pour fabriquer des petits républicains.
01:54 Je termine cette phrase, ça me semble important.
01:57 L'école est considérée comme une fabrique du républicain.
02:01 Monsieur Macron a redit dans son interview, quelque chose qui se dit depuis toujours,
02:04 que l'école était là pour fabriquer des citoyens.
02:07 Donc l'école est au service de l'État.
02:09 Il me semble que c'est l'État qui est au service de l'école.
02:11 Mais est-ce que l'école est aussi au service pour fabriquer des citoyens, en effet ?
02:15 Il me semble que, je ne sais pas, on va en Angleterre ou on va en Belgique,
02:18 qui sont des monarchies.
02:20 On ne fabrique pas des petits républicains et ça se passe bien.
02:22 Il ne me semble pas que les petits Anglais ou les petits Belges soient moins instruits que les petits Français.
02:26 Ce n'est pas une question de république.
02:28 Je n'ai rien contre la République.
02:29 Je suis ravie de pouvoir voter.
02:32 Je suis ravie de vivre en démocratie.
02:34 Mais il me semble qu'avant d'enseigner aux enfants que la République, c'est l'alpha et l'oméga de la vie,
02:38 on leur enseigne les mathématiques, on leur enseigne le français, la grammaire, leur propre langue.

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