Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, était l'invité de BFMTV-RMC ce mardi.
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00:00 ça s'est passé hier, concrètement à l'entrée des établissements ?
00:02 Vous savez que la grande priorité que j'avais donnée,
00:04 elle était au dialogue et à la pédagogie.
00:06 Moi je suis pour, évidemment, l'application des règles dans l'école,
00:09 mais une règle, elle doit être expliquée.
00:11 Et je n'oublie pas que derrière la baïa, le camis,
00:13 il y a des jeunes filles et il y a des jeunes garçons
00:15 à qui il faut parler, comme des jeunes adultes,
00:17 à qui il faut expliquer les choses, il y a des familles aussi.
00:19 Donc, ce que j'avais demandé à mes équipes,
00:22 aux chefs d'établissement, à leurs adjoints,
00:24 c'est d'être dans une explication de la règle
00:26 pour celles et ceux, celles surtout,
00:28 qui ne l'auraient pas forcément comprise
00:30 et qui se seraient présentées à l'école.
00:32 Est-ce que ces situations se sont en effet présentées ?
00:35 Ou est-ce que d'elles-mêmes, les jeunes filles l'avaient enlevée
00:37 avant même de se présenter à l'entrée ?
00:38 Il y a un certain nombre de personnes, de jeunes filles,
00:40 qui se sont présentées en disant "moi,
00:42 j'avais l'habitude de porter la baïa l'année dernière,
00:44 là j'ai entendu la nouvelle règle,
00:46 donc je ne me présente pas en baïa".
00:48 C'est présenté beaucoup.
00:50 Et puis ensuite, il y a des jeunes filles qui se sont présentées
00:52 en baïa dans leur établissement scolaire.
00:54 Hier, je crois que c'est un peu moins de 300, 298 personnes.
00:58 Il y a eu ensuite toute cette phase d'explication,
01:00 de pédagogie, de dialogue,
01:02 et une très grande majorité se sont conformées à la règle.
01:06 Et c'est ça pour moi qui est très important.
01:08 Une règle, quand elle est expliquée, elle est appliquée.
01:10 Vous avez des chiffres très précis, donc j'imagine que vous en avez aussi
01:12 sur ceux qui ont refusé cette règle.
01:14 298 personnes, nous annoncez-vous ce matin,
01:16 qui se sont présentées malgré tout en baïa hier.
01:20 Combien ont accepté de l'enlever ? Combien ont refusé ?
01:22 Je disais qu'une grande majorité avait accepté de l'enlever.
01:25 Je crois que c'est 67 personnes qui n'ont pas accepté
01:28 de se conformer à la règle.
01:30 Elles sont rentrées chez elles,
01:32 et ensuite, dans les prochains jours, elles reviendront,
01:34 puisqu'elles doivent être scolarisées.
01:36 Et puis, on verra si elles se sont conformées à la règle ou pas.
01:38 Et sinon, il y aura un nouveau dialogue.
01:40 Et c'est comme ça qu'on va continuer à avancer.
01:41 Je précise à Pauline de Malherbe,
01:43 que hier, pour les lycées, dans la plupart des cas,
01:45 c'est essentiellement les secondes qui faisaient leur rentrée.
01:47 Donc aujourd'hui, demain, il va y avoir les premières,
01:49 les terminales.
01:50 Il peut y avoir d'autres situations qui se présenteront,
01:53 surtout pour des personnes qui étaient déjà scolarisées
01:55 au lycée l'année dernière,
01:56 et qui donc avaient pu prendre cette habitude,
01:58 puisqu'en seconde, c'est des personnes qui étaient au collège l'an dernier.
02:02 Donc évidemment, mes services vont rester mobilisés
02:05 pour, encore une fois, expliquer les choses.
02:07 On a envoyé, dans les établissements pour lesquels on sait
02:10 que ces situations se présentent, des personnels formés.
02:13 Les équipes-valeurs de la République, des rectorats,
02:15 des formateurs laïcité, qui sont formés...
02:17 Malgré ce dialogue, vous nous dites qu'il y a
02:19 donc 67 jeunes filles qui ne sont pas rentrées à l'école hier,
02:23 au collège en l'occurrence.
02:25 Elles seront convoquées dans les jours qui viennent.
02:27 Quelle est la procédure ?
02:29 Elles se sont vues remettre leur emploi du temps,
02:32 elles sont rentrées chez elles,
02:33 elles se représenteront au lycée pour aller en cours,
02:36 et on verra si, entre-temps, elles se sont conformées ou pas à la règle.
02:39 On leur a remis aussi une lettre que j'ai signée moi-même
02:42 à destination de leur famille, pour expliquer les choses,
02:44 pour expliquer que la laïcité, ce n'est pas une contrainte,
02:46 c'est une liberté.
02:47 Vous vous êtes engagé personnellement, c'est-à-dire, Gabriel Attal,
02:49 vous avez signé ces lettres.
02:50 Ces lettres sont entre leurs mains,
02:52 elles les ont rapportées à la maison,
02:54 elles les ont fait lire à leurs parents.
02:55 Moi, je pense que ma responsabilité, c'est d'être aux côtés de mes agents
02:58 et d'assumer la responsabilité de la décision que j'ai prise.
03:00 Donc oui, j'ai souhaité qu'il y ait une lettre signée de ma main,
03:04 celle du ministre, à destination des familles,
03:06 pour leur expliquer les choses, leur expliquer que l'école,
03:08 elle ne stigmatise personne,
03:10 que leur enfant a sa place dans l'école de la République,
03:12 et que, précisément, pour que chacun puisse avoir sa place
03:14 dans l'école de la République,
03:16 il faut que les règles soient appliquées et notamment les règles de la laïcité.