Féminicide en Savoie: le profil du suspect, ex-chasseur et survivaliste
Un homme a été interpellé ce samedi par la gendarmerie en Savoie. Il est suspecté d'avoir tué son ex-épouse en pleine rue, à La-Croix-de-la-Rochette, un petit village de quelques centaines d'habitants à une trentaine de kilomètres au sud-est de Chambéry. Une enquête pour assassinat a été ouverte.
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00:00 Vincent Van Dieghem, merci d'être venu sur ce plateau. On va essayer d'éclairer plusieurs choses.
00:04 Tout d'abord, c'est cette cachette dans les bois, des images incroyables filmées par Angel Watta,
00:10 cachette dans les bois, dans un tuyau. Qu'est-ce que ça nous dit du profil de cet homme ?
00:14 Alors pour l'instant, pas grand-chose parce qu'on va évidemment l'interroger aussi là-dessus sur
00:18 quel était son projet, est-ce qu'il souhaitait s'enfuir, est-ce que le périmètre a été bouclé avant qu'il ne puisse
00:23 vraiment quitter le département, voire même passer en Italie parce qu'on est tout proche de la frontière.
00:28 Ce qu'on peut dire à l'heure actuelle, c'est que cet homme a un petit passé de survivaliste.
00:32 Cette mouvance, vous savez, qui craint l'effondrement du système actuel et qui se prépare à vivre peut-être en autarcie dans la forêt.
00:39 On sait qu'il a effectué un stage de survivalisme par le passé. Est-ce que c'est ce qui lui a permis de passer la nuit dans ce secteur ?
00:45 Ce seront aux enquêteurs de le déterminer. Et puis on sait aussi que cet homme, il était chasseur, il avait un passé de chasseur.
00:52 Il était autorisé à porter des armes, il avait plusieurs armes enregistrées et pour autant, il ne s'en est pas servi
00:57 puisque c'est visiblement à coups de machette qu'il s'en est pris à son ex-conjointe de façon ultra-violentière
01:03 puisqu'elle a succombé à plus d'une dizaine de coups au beau milieu de la rue alors qu'il était 9h20, 9h30 hier matin.
01:08 Effectivement, alors qu'on était en train de regarder ces images assez incroyables de cette cachette,
01:13 des images de Simon Pires, des Souza et Angie Luatta, vous parliez justement de ces coups de machette.
01:18 Il y a eu un petit peu d'incertitude, on parlait d'un objet contondant.
01:21 Finalement, c'est une dizaine de coups de machette qu'il aurait donné à son ex-conjointe.
01:25 Alors effectivement, quelques minutes, quelques heures après les faits,
01:29 les premières informations qui nous sont parvenues, c'est que cette femme âgée de 41 ans avait succombé à des coups
01:34 portés par un objet contondant, on parlait même éventuellement d'une batte de baseball
01:38 mais selon les premières constatations effectuées par un médecin légiste,
01:41 elle aurait été victime d'une arme tranchante, visiblement d'une machette.
01:45 On sait que ce matin, l'autopsie a eu lieu mais les résultats de cette autopsie n'ont pas encore été communiqués.
01:50 Le parquet de Chambéry qui est chargé de l'enquête n'a pas communiqué à ce propos
01:53 donc il faudra encore attendre avant d'en savoir davantage.
01:56 Mais en tout cas, ce qu'on peut dire, c'est qu'effectivement,
01:58 la violence, ça dénote la violence du meurtre qui a été perpétré hier.
02:02 Et puis on l'a dit, au moment où il est parti en cavale, cet homme,
02:06 il était décrit comme étant particulièrement dangereux et potentiellement armé.
02:10 On le découvre aujourd'hui avec ce permis de port d'armes, avec ces différentes armes qui sont enregistrées.
02:14 C'était aussi ça que craignaient les enquêteurs et les gendarmes,
02:18 ce qui a vraiment entraîné le déploiement de forces pour le retrouver
02:20 parce qu'ils craignaient qu'il puisse en prendre à quelqu'un d'autre, voire même à lui-même.
02:24 - Alors et ce féminicide, Vincent, il repose évidemment la question de la protection des femmes
02:29 qui sont victimes de violences, notamment de violences conjugales,
02:32 puisque, on le sait, vous avez des informations sur le passé judiciaire de cet homme.
02:37 Elle avait déjà porté plainte plusieurs fois contre lui.
02:39 - Oui, effectivement. Alors si on suit le décompte du collectif féminicide par compagnon ou ex,
02:44 c'est la 76e femme a décédé cette année des suites de coups portés par son conjoint ou ex-conjoint.
02:51 On dit toujours, et ce n'est pas une image, une femme décède aujourd'hui en France
02:54 tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon.
02:58 Et cette policière âgée de 41 ans en fait désormais partie.
03:01 Ce qu'on sait, c'est qu'effectivement, elle avait déjà déposé plusieurs plaintes
03:03 à l'encontre de son ancien mari avec qui elle avait deux enfants.
03:07 Deux plaintes en 2017 pour violences n'ayant pas entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours.
03:13 Et une plainte également pour harcèlement par conjoint.
03:16 Deux plaintes qui avaient été classées sans suite par le parquet de Nice.
03:19 Il faut savoir qu'à l'époque, ils habitaient à Nice.
03:22 Évidemment, on va s'interroger sur les raisons qui ont conduit au classement sans suite.
03:25 Mais il faut bien préciser que les magistrats qui sont chargés de ces enquêtes
03:28 doivent pouvoir caractériser les faits.
03:30 C'est des enquêtes qui sont souvent très compliquées.
03:32 Et puis on le sait, elle avait déposé une nouvelle plainte qui était toujours à l'étude,
03:35 cette fois-ci pour le non-paiement de la pension alimentaire.
03:38 Et surtout, elle s'estimait menacée puisqu'elle avait demandé à bénéficier d'une ordonnance de protection.
03:43 Et cet homme qui aujourd'hui a été interpellé avait été condamné
03:47 pour ne pas avoir respecté justement cette ordonnance de protection
03:50 pour être allé dans un périmètre qui lui était pourtant interdit.