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Dans l'Hérault, un homme est mort d'un infarctus malgré trois appels au SAMU en juin dernier. Ses filles prennent la parole ce jeudi sur RMC. 

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00:00 L'hôpital d'Agne a vu ses urgences réduites à simplement une consultation non programmée la journée.
00:06 Il faut aller à Béziers, à 30 km.
00:08 - C'est ce qu'on a d'ailleurs conseillé à cette famille.
00:10 - Vous connaissez la population d'Agne de l'été.
00:12 Il y a un problème d'organisation aujourd'hui qui entraîne des dysfonctionnements.
00:16 On parle de dysfonctionnement.
00:18 Si je veux parler de manière juridique,
00:22 dysfonctionnement entraîne une perte de chance.
00:26 Une perte de chance, c'est des morts évitables.
00:30 - Un infarctus qu'on aurait pu soigner ?
00:32 - Oui, parce que vous savez, la règle qui est donnée aux assistants de régulation médicale,
00:36 mais ce n'est pas eux qui prennent la décision, on l'envoie du moyen,
00:38 ils passent l'appel aux régulateurs pour une raison très simple.
00:44 La règle, c'est ce qu'on leur apprend depuis qu'ils ont maintenant une formation initiale,
00:48 toute douleur thoracique, toute douleur dans la poitrine,
00:51 jusqu'à preuve du contraire, est un infarctus.
00:53 Parce que l'infarctus, ça tue.
00:54 C'est simplement une douleur intercostale.
00:56 C'est par l'interrogatoire qu'on pourra faire le diagnostic par téléphone.
01:01 Le problème qui se pose, c'est que le médecin régulateur,
01:04 c'est une des raisons pour lesquelles une bonne partie de mes collègues,
01:06 en particulier les jeunes, ne veulent plus réguler.
01:08 Parce que vous êtes dans une situation où vous êtes obligé de jongler en permanence
01:13 parce que vous n'avez pas assez de moyens.
01:15 Si vous avez un doute, vous n'êtes pas sûr,
01:18 vous dites "si j'envoie le SMUR, si j'ai un arrêt cardiaque,
01:20 dix minutes après, je n'aurai plus le moyen".
01:22 Donc on s'auto-censure et l'auto-censure, ça entraîne des morts évitables.
01:26 Et vous savez ces morts évitables,
01:28 elles ont été chiffrées uniquement pour les urgences.
01:30 On n'a pas encore chiffré pour les SAMU.
01:32 L'organisation SAMU Urgences de France,
01:34 qui était présidée par François Braune, est en train de le faire.
01:36 Mais d'après les premiers éléments qu'on a eus en début d'année,
01:39 rien que pour les urgences, on chiffre le nombre de morts évitables
01:42 par manque de moyens, retard à la prise en charge, retard au transfert en réanimation,
01:46 à 1 500 ou 2 000 personnes par an.

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