Achat "à prix de gros" des fournitures scolaires : "Chacun son métier", réagit Adrien Peyroles, le directeur général France de Bureau Vallée après la proposition de Gabriel Attal

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00:00 Bonsoir, ravi de vous retrouver dans l'Invité ECHO pour une nouvelle saison
00:03 alors que les enfants reprennent le chemin de l'école dans une semaine tout juste.
00:08 C'est l'heure des derniers achats de trousses, de cahiers, de stylos.
00:12 On en parle ce soir avec vous, Adrien Perrol, bonsoir.
00:15 Bonsoir.
00:15 Vous êtes le directeur général de Bureau Vallée, enseigne spécialisée dans la papeterie,
00:20 les fournitures de bureaux en général,
00:22 qu'est-ce qu'il y a le plus augmenté dans vos rayons et de combien ?
00:26 Alors tout d'abord j'entends beaucoup de chiffres sur l'inflation.
00:30 Énormément de chiffres.
00:31 Et un peu fantaisiste.
00:32 Le nouveau ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal, est intervenu hier soir sur TF1.
00:39 Je me ravis qu'il y ait beaucoup de gens devant la télé,
00:42 parce que 7 millions de personnes, c'est bien, c'est un sujet important qui me préoccupe.
00:46 J'étais un peu fâché sur la question et sur la réponse.
00:51 On annonce 23% d'inflation pour les primaires.
00:54 Ce chiffre est fantaisiste.
00:56 Chez Bureau Vallée, l'inflation c'est 2%.
00:58 Chez nos concurrents Source GFK, c'est 9%.
01:01 Qui est un cabinet spécialisé.
01:02 Qui est un cabinet spécialisé.
01:03 Et le panier France Info, c'est 6% en moyenne.
01:06 C'est ça.
01:07 Nous c'est 2.
01:08 Oui, nous c'est 2.
01:09 On a baissé nos marges.
01:10 On a fait beaucoup de promos aussi.
01:12 C'était une des tendances de cette année, c'est que le poids promo a augmenté.
01:17 Mais donc sur l'inflation, j'invite Famille de France, le CSF, à se mettre autour de la table.
01:24 On met l'INSEE, ils savent parfaitement faire ça.
01:26 On crée un indice parce que tous les ans, j'entends tout et n'importe quoi.
01:30 Et surtout n'importe quoi.
01:31 Alors nous, on est sur 6% avec des différences selon les produits, marques ou marques de
01:36 distributeurs.
01:37 Qu'est-ce qu'il y a donc le plus augmenté dans vos rayons ?
01:40 Ce qu'il y a le plus augmenté, et c'est un fait, oui, les produits à base de pâte à papier.
01:43 Donc, la ramède de papier, le classeur, le cahier, ont été les produits qui ont été
01:49 le plus impactés par l'inflation.
01:51 Alors, il faut savoir là aussi, il faut tempérer.
01:53 J'ai repris les chiffres de 2019 sur des copies simples et copies doubles.
01:56 Tous les écoliers en ont dans leur cartable.
01:59 Moi, sur 100 copies simples, ça représente 10 centimes d'inflation.
02:02 Et ça fait une augmentation de combien ? Parce que sur le panier France Info, le cahier,
02:06 il a augmenté de 12%.
02:08 C'est à peu près les mêmes.
02:10 Oui, c'est à peu près ça.
02:11 Et donc vous, ce que vous dites, c'est que vous avez absorbé une partie de cette hausse.
02:15 Pourquoi ? Pour ne pas perdre vos clients ?
02:17 C'est ça, parce que ça pénalise nos clients.
02:20 Forcément, nous aussi, on est sensible à leur pouvoir d'achat.
02:22 Et puis, en fait, l'inflation, elle n'est bonne pour personne.
02:25 Donc, ils achètent moins, tout simplement.
02:27 Cette année, ils ont fait très attention.
02:29 On a ce phénomène qu'on appelle les listes barrées.
02:31 C'est je fais l'inventaire avant de venir.
02:33 C'est un très bon usage.
02:35 Pourquoi racheter quelque chose qui est encore utilisable ?
02:38 Je parle d'un classeur, je parle d'un stylo.
02:40 Un classeur, ça s'abîme d'une année sur l'autre quand même.
02:42 Ça s'abîme, mais ça peut se garder aussi, comme un sac à dos.
02:45 Et donc, si ça peut faire une année de plus, on le fait faire une année de plus.
02:49 Et ça, vous voyez le panier qui est en recul.
02:52 C'est-à-dire que les gens vont acheter moins de choses.
02:54 J'ai vu un cabinet spécialisé qui disait que le panier avait reculé de 12% en volume environ.
03:00 C'est ce que vous constatez chez Bureleau Valais ?
03:02 C'est un peu moins chez nous, avec deux grandes tendances.
03:06 Oui, les achats, comme dans l'alimentaire, en fait, ils reviennent plus souvent dans nos magasins.
03:11 Mais ils achètent le juste nécessaire.
03:13 Ça, c'est la grosse tendance.
03:15 On constate ça depuis un an.
03:17 C'est quoi le nécessaire ? Les feuilles ?
03:19 Oui, c'est que je ne vais pas acheter tous les cahiers ou toutes les feuilles.
03:23 Je finis mon stock et je reviens fin décembre, début janvier, pour nous, ce qu'on appelle la deuxième rentrée des classes.
03:30 Vous n'avez pas intérêt à trop augmenter vos prix parce que, comme vos concurrents,
03:34 les fournitures scolaires, ça reste un produit d'appel pour le reste ?
03:38 C'est complètement un produit d'appel.
03:40 Chez nous, c'est notre cœur de métier.
03:42 Tous les ans, on fait très attention.
03:44 C'est la guerre des prix.
03:46 Il faut savoir que la concurrence est très féroce à ce moment-là.
03:50 Moi, j'ai en face les purplayers sur Internet.
03:54 On a aussi un site Internet.
03:55 J'ai en face la GSA qui fait ça depuis très longtemps.
03:58 J'ai en face de moi les généralistes culturels.
04:01 Bref, la concurrence, elle est là.
04:03 On fait très attention aux prix.
04:05 Il faut savoir que Bureau Vallée parle à Leclerc, qui parle à Carrefour.
04:08 On se bataille par promo interposé pour avoir le prix le moins cher sur les essentiels de la rentrée.
04:13 Vous disiez que vous étiez fâché en écoutant Gabriel Atta, le nouveau ministre de l'Education nationale,
04:18 hier soir à la télévision.
04:20 Qu'est-ce que vous pensez de cette idée qu'il a évoquée ?
04:23 Il veut qu'on trouve une organisation pour que, je cite,
04:26 "les parents puissent acheter des fournitures avec un prix de gros".
04:29 Qu'est-ce que vous en pensez ?
04:30 Écoutez, chacun son métier.
04:32 Ce n'est pas le sien, donc ?
04:34 L'éducation nationale est quelque chose de très important.
04:37 Je préférais qu'il se concentre, et s'il le prend pas mal,
04:40 sur le programme et sur la valorisation des professeurs,
04:44 sur les fournitures scolaires.
04:46 Il faut savoir que l'ARS, l'allocation de rentrée scolaire,
04:50 il n'y a que 4 pays en Europe qui la fournissent.
04:53 Je vais en citer 2. La Pologne et la Belgique, c'est 25 euros.
04:56 Nous, c'est en moyenne 400 euros.
04:58 Cet été, j'entendais, est-ce qu'il faudrait une prime pour les vacances scolaires ?
05:02 En fait, c'est un chosier de fonds et de sociétés.
05:04 C'est pas Bureau Vallée qui parle, c'est moi en personne.
05:07 Pourquoi à chaque fois en France, quand il y en a un qui a un petit problème,
05:11 il faut sortir une aide de l'État, comme si les gens, les entreprises,
05:15 les écoles, les profs avaient besoin de l'État pour régler les problèmes
05:19 de "qu'est-ce qu'il faut mettre sur la liste scolaire ?
05:21 Quel stylo faut acheter ? Rendons les gens responsables."
05:24 Donc, ça veut dire que vous pensez que la revalorisation
05:28 de l'allocation de rentrée scolaire est suffisante ?
05:34 J'ai, comme tout Français, envie d'aider les plus nécessiteux.
05:38 Je pense que c'est quelque chose qui est largement partagé.
05:42 Je pense qu'en libérant les gens, en libérant l'entreprenariat,
05:46 la liberté de choisir, on aura une société qui ira dans un meilleur sens
05:51 que si on assiste tout le monde et tout le temps.
05:54 Et donc, pas d'achat groupé, généralisé ?
05:56 Si, pourquoi pas. On le fait dans certaines classes.
05:58 Les écoles viennent nous voir, ils nous demandent de faire des achats de gros.
06:03 On y répond et ça se passe très bien.
06:05 Laissons les collèges décider de ça, ils le font très bien.
06:07 Et ça se passe partout dans le monde très très bien.
06:09 Merci beaucoup Adrien Perrol, directeur général de Bureau Vallée.
06:12 Invité Echo de France Info ce soir.

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