Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal tenait ce lundi sa conférence de rentrée, pour présenter les nouveautés en primaire, au collège et au lycée. Revivez sa prise de parole en intégralité.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Mesdames les ministres, chère Carole, chère Priska,
00:03 monsieur le président de la Commission
00:07 de la Culture et de l'Éducation du Sénat,
00:09 cher Laurent Laffont, madame la présidente
00:11 de la Commission des Affaires culturelles et de l'Éducation,
00:13 chère Isabelle Roche,
00:15 mesdames et messieurs les parlementaires,
00:18 que je remercie d'être présent ce matin,
00:21 mesdames et messieurs les directrices et directeurs,
00:23 mesdames et messieurs.
00:24 Je voudrais tout d'abord vous remercier
00:26 d'être venus si nombreux pour cette conférence de presse
00:29 de rentrée.
00:30 Vous, les parlementaires, qui êtes les représentants du peuple
00:34 et qui avez à ce titre une double mission démocratique
00:38 de représentation et de contrôle de l'action du gouvernement.
00:41 L'éducation nationale est une des préoccupations principales
00:45 des Français, si ce n'est la première,
00:48 et votre présence à ce moment important
00:50 de la préparation de la rentrée est donc le témoignage
00:53 de l'unité qui est la nôtre pour relever ce défi.
00:56 Je voudrais aussi remercier les journalistes
00:59 présents ici ce matin.
01:00 Vous êtes un pilier essentiel de l'édifice démocratique,
01:04 et je sais votre rigueur et votre rôle indispensable
01:07 au service de la liberté d'information,
01:09 qui est une forme de devoir démocratique,
01:12 surtout sur ce sujet capital pour le pays
01:14 et pour les Français, qu'est l'école.
01:17 Votre présence nombreuse est aussi le signe
01:19 de l'importance de la rentrée scolaire,
01:22 car l'école, c'est ce qui réunit les familles et la République
01:25 au sein d'une espérance commune,
01:28 que chaque enfant de France puisse, par l'école
01:30 et grâce à l'école, s'élever et s'émanciper.
01:34 Cette espérance, cet espoir d'une vie meilleure
01:37 grâce à l'école est encore plus vive et plus forte
01:39 chez les Français de classe moyenne,
01:42 ceux qui n'ont au fond que leur travail pour vivre,
01:44 car ils ne peuvent compter ni sur un gros patrimoine
01:46 pour en tirer des revenus,
01:48 ni sur la solidarité nationale pour s'en sortir.
01:52 Ces Français, dont le fruit du travail
01:54 finance nos services publics, au premier rang desquels
01:56 l'éducation nationale, premier budget de la nation.
02:00 Ces Français de classe moyenne qui ne croient parfois plus
02:04 en la promesse républicaine de l'école
02:05 et qui ont parfois le sentiment d'être contraints
02:07 de payer deux fois, une fois pour financer l'école
02:11 et une autre fois par les sacrifices financiers,
02:13 parfois importants, auxquels ils consentent
02:15 pour payer une école privée à leurs enfants.
02:18 Pourquoi alors même que l'école publique
02:20 est gratuite pour tous ?
02:21 C'est justement là le coeur de la question,
02:25 parce qu'en inscrivant leurs enfants dans une école privée,
02:27 ils ont le sentiment qu'ils pourront y trouver
02:29 ce qu'ils ont renoncé à chercher parfois dans l'école publique.
02:32 Et c'est là le coeur de notre enjeu pour l'école.
02:35 Éviter cette rupture de confiance entre les familles modestes
02:38 ou de classe moyenne et l'école de la République.
02:41 Éviter que la mixité déjà menacée dans nos écoles
02:44 ne s'éloigne encore plus.
02:46 Éviter que l'école de la République
02:47 ne soit durablement fragilisée.
02:50 Je suis lucide, malgré le travail acharné
02:54 que nous avons mené sous l'autorité
02:55 du président de la République, des premiers ministres,
02:57 Edouard Philippe, Jean Castex et Elisabeth Borne,
03:00 avec les ministres Jean-Michel Blanquer et Pap Ndiaye,
03:03 il reste beaucoup à faire pour venir à bout
03:06 de ce que j'appellerais les maux de l'école.
03:09 Ces maux de l'école que j'ai nommés la semaine dernière
03:11 devant les rectrices et les recteurs
03:13 et les cadres de l'éducation nationale
03:15 et que je me permets de répéter devant vous aujourd'hui.
03:18 Les maux de l'école, c'est le fruit de cet héritage d'années,
03:21 voire de décennies de sous-investissements souvent,
03:24 d'absence de reconnaissance pour nos professeurs parfois.
03:27 Mais nous ne partons pas de nulle part.
03:30 Depuis 6 ans, nous avons doublé le rythme d'augmentation
03:32 des moyens que nous allons tous les ans
03:35 à l'éducation nationale.
03:37 Depuis 6 ans, nous avons et nous nous sommes attachés
03:39 à résoudre point par point les difficultés
03:41 très profondément enquistées depuis bien longtemps
03:44 au sein de notre école.
03:46 Depuis 6 ans, nous jasissons avec cohérence
03:49 autour de constantes comme le soutien à l'éducation prioritaire,
03:52 l'accent mis sur les petites classes
03:53 et l'augmentation massive des moyens.
03:56 Comme ministre de l'Education nationale en 2023,
04:00 j'ai à coeur de préparer l'avenir de l'école,
04:02 mais je sais que j'ai aussi pour mission
04:04 de continuer à réparer l'école.
04:06 Pour retisser et resserrer le lien
04:08 entre l'école et les Français, notre boussole doit être
04:11 de faire de l'école un lieu qui émancipe et qui élève.
04:15 Car au fond, ma vision de l'école, c'est une école
04:16 qui sait déceler le talent de chaque élève,
04:19 qui sait lui prouver qu'il a lui aussi
04:21 un quelque chose en plus,
04:22 même s'il ne le sait pas forcément
04:24 quand il entre à l'école,
04:25 qu'il a une voie qu'il attend et qu'il pourra réussir
04:27 à poursuivre à force de travail,
04:29 qu'il parviendra grâce à l'école à s'élever socialement,
04:32 à vivre aussi bien, voire mieux que ses parents,
04:35 à être pleinement dans la société
04:37 un citoyen pensant et agissant.
04:40 Pour atteindre cette vision d'une école qui émancipe
04:43 et qui élève, l'école doit être en mesure
04:45 de remplir un rôle fondamental,
04:47 celui d'offrir à tous ses élèves les ressources personnelles
04:50 et intellectuelles pour construire la vie qu'ils désirent
04:52 et qu'ils méritent,
04:54 pour écrire d'autres destins que ceux écrits d'avance
04:57 pour déjouer tous les pronostics.
04:59 Contre les assignations à résidence faute de moyens,
05:02 faute d'opportunités, faute de solutions,
05:04 l'enjeu est de créer les conditions d'un choc de confiance
05:07 entre l'école et les Français.
05:09 Agir pour la confiance dans l'école,
05:12 c'est toujours préférer l'exigence des droits
05:14 et des devoirs à la complaisance
05:16 et au nivellement par le bas.
05:17 Agir pour la confiance dans l'école,
05:19 c'est oeuvrer pour élever le niveau,
05:21 car une école exigeante avec ses élèves
05:23 doit autant l'être pour elle-même.
05:25 Tout au long de la scolarité, nous allons, dès cette année,
05:28 poser les bases d'un véritable choc des savoirs
05:30 qui est la condition absolue de la réussite
05:33 et de l'épanouissement de nos enfants.
05:36 Mesdames et messieurs, vous l'aurez compris,
05:37 mes priorités sont claires.
05:39 Élever le niveau,
05:40 faire respecter les droits et les devoirs,
05:43 bâtir une école qui émancipe et qui élève.
05:47 Ces trois priorités, elles sont, je crois, de bon sens,
05:50 car c'est avant tout avec bon sens, sans idéologie,
05:52 que je veux oeuvrer pour bâtir l'école de demain.
05:56 Première priorité pour cette année, élever le niveau.
05:59 D'où partons-nous ?
06:01 Nous partons d'une situation où, malgré des progrès,
06:04 nous sommes toujours en dessous de la moyenne européenne
06:06 et internationale, et en tout cas, encore loin
06:08 de l'impératif d'exigence que nous devons mettre en oeuvre
06:11 pour notre école.
06:12 En un quart de siècle, entre 1995 et 2018,
06:16 les évaluations internationales montrent
06:18 que les élèves français ont perdu l'équivalent d'un an
06:21 en termes de niveau.
06:22 Autrement dit, un élève de 4e en 2018
06:26 avait le niveau d'un élève de 5e de 1995.
06:30 En 6e, près d'un élève sur trois
06:32 ne dispose pas du niveau nécessaire
06:34 en français ou en mathématiques.
06:36 C'est donc dès le début, évidemment, que tout se joue.
06:38 Pour éviter un glissement d'année en année
06:40 jusqu'à parfois un décrochage qui est un échec pour tout le monde.
06:44 Pour élever le niveau, ma priorité,
06:45 ce sera les savoirs fondamentaux.
06:48 J'engage donc dès cette rentrée un choc des savoirs
06:50 qui se déclinera à chaque niveau de la scolarité.
06:53 Pour la maternelle, nous poursuivons nos efforts massifs
06:55 que nous avons engagés depuis le début du quinquennat,
06:58 avec des nouveautés dès cette année.
07:00 Nous allons poursuivre et achever le dédoublement des classes
07:04 en éducation prioritaire, notamment en grande section
07:06 d'ici à la rentrée 2024,
07:08 car nous franchissons une étape majeure en cette rentrée.
07:11 Cette année, 100% des classes de grande section,
07:14 CP et CE1, seront plafonnées à 24 élèves.
07:18 Les classes surchargées dans ces niveaux, c'est terminé.
07:21 Nous allons aussi mettre en oeuvre le plan maternel
07:23 à la rentrée 2023.
07:25 Il s'agit d'un plan de formation des enseignants
07:27 qui s'inscrit dans la suite des plans français et mathématiques
07:30 pour la formation des professeurs des écoles.
07:33 Conformément aux recommandations des études internationales,
07:35 la formation a lieu en petits groupes
07:37 de 8 professeurs accompagnés d'un référent
07:40 au niveau de la circonscription, donc infra-académie,
07:43 qui aura lui-même été formé 24 jours.
07:45 100% des 370 000 professeurs des écoles
07:48 seront formés avant la fin du quinquennat.
07:51 Ce qui est attendu, c'est un impact positif
07:53 sur le niveau de l'enfant,
07:55 en couplant l'effet maître à l'effet taille des classes
07:58 qui seront dédoublées en éducation prioritaire
08:00 et plafonnées, je le disais, à 24 ailleurs.
08:03 Je suis à la fois confiant et ambitieux
08:06 pour la maîtrise des savoirs fondamentaux
08:07 des élèves des petites classes.
08:09 Enfin, l'école dès 2 ans sera amplifiée
08:12 en éducation prioritaire pour s'attaquer à la racine,
08:15 à des inégalités qui, sinon, se reproduisent
08:17 et s'accroissent tout au long de la scolarité.
08:20 C'est à la maternelle que beaucoup se jouent.
08:22 C'est pour cela que je continuerai à mettre l'accent
08:24 sur ces niveaux pour permettre la traduction
08:27 des efforts consentis depuis 6 ans
08:29 en résultat tangible sur le niveau des élèves.
08:32 Au primaire, c'est ensuite la progression
08:34 de tous les élèves qui se jouent.
08:36 Je l'ai dit, CP et CE1 seront plafonnés
08:38 hors éducation prioritaire à 24 élèves par classe.
08:42 La CP, on le sait, c'est une année cruciale.
08:44 Et pour cette rentrée, nous donnerons la priorité
08:46 à la lecture.
08:48 Il y a urgence.
08:49 26 % des élèves avaient des difficultés de lecture à mi-CP.
08:53 Chaque jour, et c'est une nouveauté,
08:55 2 heures seront consacrées à l'apprentissage
08:57 et la pratique de la lecture.
09:00 C'est là aussi une base indispensable
09:02 de l'acquisition des savoirs fondamentaux.
09:04 Mais les résultats des élèves passent aussi
09:06 par la formation des professeurs.
09:07 J'en parlais il y a un instant pour la maternelle.
09:09 Nous allons donc accélérer le déploiement
09:12 des plans mathématiques et français
09:13 qui ont montré leurs résultats.
09:15 À Mayotte, par exemple, la formation des professeurs
09:17 dans ces 2 matières a donné en une année
09:20 des résultats très significatifs sur la maîtrise de la lecture
09:23 en CP et en CE1.
09:25 Le cours moyen CM1-CM2 doit permettre de se projeter
09:28 avec confiance vers le collège.
09:31 La priorité, ce sera la maîtrise du français
09:33 à travers la lecture et une pratique considérablement
09:36 renforcée de l'écriture.
09:38 À la sortie du CM2, tous les élèves doivent maîtriser
09:41 la lecture et l'écriture.
09:43 Pour cela, nous allons là aussi renforcer
09:45 l'apprentissage des savoirs fondamentaux.
09:47 Tout d'abord, les élèves qui ont du mal avec la lecture
09:49 à l'entrée en CM1 bénéficieront d'une pratique quotidienne
09:52 renforcée avec notamment la lecture de textes longs
09:56 pour leur permettre de maîtriser parfaitement la lecture
09:58 au fur et à mesure de l'année.
10:01 L'autre savoir fondamental sur lequel nous allons mettre
10:03 l'accent au cours moyen est l'écriture,
10:05 notamment en CM2.
10:07 La nouveauté en CM2, c'est que chaque semaine,
10:09 les élèves devront produire au moins un texte écrit,
10:13 alors que ce n'est pas le cas partout aujourd'hui.
10:16 La maîtrise de l'écriture est la priorité absolue
10:19 en matière de savoirs fondamentaux,
10:20 notamment en français.
10:22 Nous la renforcerons tout au long de la scolarité de l'enfant
10:24 et nous équiperons chaque professeur
10:26 d'un guide de référence sur l'écriture dès cette année.
10:29 Toutes ces mesures pour l'acquisition des savoirs
10:31 fondamentaux aux primaires devront faire l'objet
10:33 d'une stratégie fondamentale élaborée par chaque académie.
10:37 C'est une obligation absolue pour mieux piloter
10:39 et mieux décliner l'apprentissage des savoirs.
10:43 Mais au fond, pour savoir si ces efforts produisent des effets,
10:46 nous devons évaluer plus et évaluer mieux.
10:49 C'est la raison pour laquelle nous allons instaurer cette année
10:51 de nouvelles évaluations nationales en CM1
10:54 en plus de celles qui existent en CP, en mi-CP et en CE1.
10:58 L'objectif pour nous est clair, objectiver les difficultés
11:01 de chaque élève dès le début de l'année scolaire
11:04 pour proposer le meilleur accompagnement possible
11:06 à chaque enfant.
11:08 Chaque élève doit être notre priorité.
11:11 Mais au nom de l'égalité des chances,
11:12 au nom de la vocation émancipatrice et universelle
11:15 de notre école, nous devons faire plus d'efforts pour certains.
11:19 Aujourd'hui, le constat est clair, la réussite scolaire
11:21 de nos enfants dépend encore trop de leur origine
11:24 et de leur milieu social.
11:26 Et notre stratégie aussi, elle est claire.
11:28 Pour ces élèves qui se retrouvent en difficulté,
11:31 c'est un peu plus d'école pour beaucoup plus de réussite.
11:34 Car l'école et les savoirs fondamentaux,
11:36 c'est une assurance vie pour l'avenir de ces enfants
11:39 qui comptent sur l'école pour construire leur destin.
11:41 Et pendant les vacances, on le sait,
11:43 les écarts se creusent entre les élèves.
11:46 Il faut tout faire pour que vacances ne riment pas
11:48 avec perte de chance.
11:50 Pour ces enfants en difficulté, souvent d'origine modeste,
11:53 ils ont besoin de plus d'école et de mieux d'école.
11:57 C'est ce que permettent déjà plus de 40 000 professeurs engagés
12:00 pour 300 000 élèves qui bénéficient cette année
12:02 partout en France des stages de réussite.
12:05 Ils viennent à la fin du mois d'août,
12:07 quelques jours avant la rentrée, pour permettre aux enfants
12:10 d'arriver armés pour attaquer l'année scolaire.
12:12 J'étais vendredi dans une école de Torcy, en Seine-et-Marne,
12:15 où 16 enfants ont bénéficié de ce stage de réussite
12:17 à partir du 24 août.
12:19 Dans ce département, la Seine-et-Marne,
12:22 un quart des professeurs des écoles sont engagés
12:24 dans cette démarche.
12:25 Je veux donc vraiment et de tout coeur les remercier
12:28 d'accompagner les élèves, même pendant les vacances,
12:31 car cela démontre à nouveau combien les enseignants
12:33 ont leur mission et la réussite des élèves chevillés au corps.
12:37 Ils méritent toute notre admiration et notre reconnaissance.
12:40 Comme l'a indiqué le président de la République,
12:43 nous généraliserons cette démarche pour tous les enfants
12:45 qui en ont besoin et nous rémunérerons encore mieux
12:48 les professeurs qui s'y engagent, puisque ces stages
12:50 seront payés le double dans le cadre du pacte
12:53 dès cette rentrée.
12:54 Pour ces élèves en difficulté et pour tous les élèves de France,
12:57 nous devons impérativement inverser la tendance
13:00 et diminuer drastiquement le nombre d'élèves
13:02 qui arrivent en 6e sans le niveau nécessaire
13:05 dans les savoirs fondamentaux,
13:06 et je suis convaincu que nous y arriverons.
13:09 Au collège, la nouvelle 6e nous permettra de jeter les bases
13:13 d'un meilleur niveau de nos collégiens.
13:15 Français et mathématiques, ce sont les 2 piliers
13:18 de nos savoirs fondamentaux.
13:19 C'est précisément ces 2 matières qui sont le coeur
13:22 de la nouvelle 6e que nous allons mettre en oeuvre
13:24 dès cette rentrée, partout en France.
13:26 Je l'ai dit, près d'un tiers des élèves qui entrent en 6e
13:29 ne maîtrisent pas suffisamment les fondamentaux.
13:32 C'est la raison pour laquelle une heure hebdomadaire
13:34 de soutien ou d'accompagnement en français ou en mathématiques
13:38 sera instaurée pour chaque élève de 6e
13:40 sur la base de l'évaluation du début d'année.
13:43 Mais nous n'allons pas le faire à l'aveugle
13:45 ou de la même façon pour tous.
13:47 Cela se fera par compétence plutôt que par matière.
13:50 Ainsi, un élève sera amené à bénéficier de soutien
13:52 en lecture ou en écriture, en fraction ou en multiplication
13:56 en fonction de ses difficultés précises.
13:58 C'est une logique du surmesure, du coût humain
14:01 autour des besoins de l'élève qui est au coeur
14:03 de cette heure de soutien nouvelle que nous mettons en oeuvre
14:05 à partir de cette rentrée.
14:07 Mais en 6e, il y a aussi les élèves
14:10 qui ont un bon niveau général et qui pourront approfondir
14:13 certaines compétences pour aller plus loin encore
14:15 dans ces savoirs, pour élargir leur horizon
14:18 et densifier leur connaissance.
14:20 Par ailleurs, nous généraliserons le dispositif devoirs faits
14:23 à tous les élèves de 6e.
14:25 Nous le savons tous, l'un des moteurs
14:27 des inégalités scolaires, c'est la capacité ou non
14:30 à faire sereinement ses devoirs à la maison.
14:33 Devoirs faits, c'est en moyenne 2h30 par semaine
14:36 durant lesquelles un élève de 6e peut être accompagné
14:39 pour ses devoirs à l'école.
14:41 C'est la clé de l'autonomie dans ses apprentissages
14:43 et trop combien importante dans la suite du parcours.
14:46 Je crois tellement à ce dispositif que je souhaite l'étendre
14:49 à tous dès cette rentrée, pas seulement aux élèves
14:52 en difficulté.
14:53 Rien que grâce à la généralisation en 6e,
14:56 ce seront donc 645 000 élèves de 6e en plus,
14:59 des 828 000 qui en ont déjà bénéficié,
15:02 qui seront accompagnés à faire leurs devoirs
15:04 par des professeurs mieux rémunérés.
15:06 Avec l'heure de soutien ou d'approfondissement,
15:08 avec la généralisation des devoirs faits,
15:10 nous devrions permettre aux collégiens
15:12 d'élever leur niveau en français et en mathématiques.
15:15 C'est précisément ce que les nouvelles évaluations
15:17 que nous instaurons en 4e permettront d'évaluer.
15:20 Elles prendront la forme d'un test numérique
15:22 et seront axées sur le français et les mathématiques.
15:25 Au lycée, 1h30 de mathématiques par semaine
15:29 et le nouveau calendrier du bac permettront
15:31 de prolonger la logique d'une école
15:32 qui sécurise les savoirs et élève le niveau.
15:37 Dès cette rentrée, tous les élèves de 1re générale
15:39 bénéficieront à minima d'1h30 de mathématiques
15:42 par semaine. La suppression des mathématiques,
15:44 pour ceux qui ne suivaient pas cette spécialité,
15:46 je le dis, je l'assume, fut une erreur.
15:49 Il faut avoir le courage de le dire,
15:50 il faut avoir le courage de le reconnaître
15:52 et surtout, il faut avoir le courage
15:53 de prendre la décision qui s'impose,
15:55 c'est ce que nous faisons.
15:57 Le lycée n'est pas le bout du chemin.
15:59 Ce n'est pas la fin de l'acquisition
16:00 des savoirs fondamentaux.
16:02 Le lycée, c'est au contraire
16:03 le début de quelque chose pour chaque élève,
16:05 la préparation à l'orientation, à la vie adulte,
16:07 à l'indépendance d'esprit, à l'autonomie intellectuelle.
16:11 Les savoirs fondamentaux, dont les mathématiques,
16:13 sont donc indispensables jusqu'au bout du lycée.
16:15 Les mathématiques pour tous sont donc de retour en première.
16:20 Par ailleurs, la question du baccalauréat
16:22 et de son calendrier est très attendue, je le sais,
16:24 par l'ensemble des parents, des élèves
16:26 et de la communauté éducative.
16:28 Là aussi, soyons lucides et soyons pragmatiques.
16:31 La réforme du lycée et du baccalauréat
16:33 engagée par mes prédécesseurs a permis de réels progrès.
16:37 Les lycéens apprécient de pouvoir choisir leur spécialité
16:40 et sur ce point, nous ne reviendrons pas en arrière.
16:42 La prise en compte du contrôle continu est aussi,
16:44 je le crois très profondément, un progrès pour tenir compte
16:47 du travail tout au long de l'année des élèves
16:49 dans leur baccalauréat.
16:51 La création d'un grand oral permet aux lycéens
16:53 de progresser sur l'expression orale,
16:55 là aussi facteur d'inégalité entre élèves.
16:58 Pour perfectionner le grand oral, je vous annonce d'ailleurs
17:00 que nous supprimerons les 5 minutes aujourd'hui dédiées
17:03 aux projets d'orientation pour passer davantage de temps
17:06 sur du grand oral
17:08 autour des savoirs acquis pendant le lycée.
17:10 Soyons pragmatiques, disais-je.
17:12 Tout l'été, j'ai consulté, tout l'été, j'ai concerté
17:15 et encore reçu ces derniers jours
17:17 toutes les organisations syndicales, bilatérales,
17:19 ainsi que les représentants des professeurs,
17:21 des personnels de direction.
17:23 J'ai échangé cet été avec les associations de parents d'élèves.
17:26 J'ai également reçu le rapport bilan de l'inspection générale.
17:30 Il souligne ce qui nous remontait déjà très largement du terrain,
17:33 l'organisation des épreuves de spécialité en mars
17:36 a entraîné une désorganisation des établissements,
17:39 des centaines de milliers d'heures d'enseignement perdus
17:42 pour les lycéens en classe de seconde et de première,
17:44 une démotivation et de l'absentéisme
17:46 chez un grand nombre d'élèves de terminale,
17:48 parfois déjà assurés d'obtenir le bac
17:51 avant même de passer les épreuves de philosophie
17:53 ou de grand oral.
17:54 Plus que jamais, nous devons reconquérir au lycée
17:57 non pas seulement le mois de juin,
17:59 mais l'ensemble du 3e trimestre.
18:02 Encore ces derniers jours, j'ai échangé avec la ministre
18:04 en charge de l'enseignement supérieur,
18:06 avec la Première ministre et le président de la République,
18:09 et nous avons donc décidé de rétablir au mois de juin
18:12 les épreuves de spécialité du baccalauréat général
18:14 et technologique dès cette session 2024.
18:18 Je l'ai décidé d'abord, je le dis, pour les élèves,
18:21 pour que leur année de terminale soit plus sereine,
18:24 la mieux organisée et permettre tout à la fois
18:26 la préparation du baccalauréat
18:28 et l'orientation vers les études supérieures.
18:31 Je l'ai décidé aussi pour les élèves de seconde
18:33 et de première pour qu'ils puissent regagner
18:35 du temps utile pour l'enseignement et pour l'orientation.
18:38 Pour les élèves de seconde,
18:41 la reconquête du mois de juin permettra,
18:42 outre de nouveaux apprentissages,
18:44 une forme d'engagement supplémentaire.
18:46 Il y a évidemment le SNU, mais aussi,
18:49 nous allons y travailler avec les organisations syndicales,
18:51 les représentants des enseignants, des parents d'élèves,
18:54 des personnels de direction, de nouvelles expériences.
18:57 Nous aurons besoin de la mobilisation de tous.
18:59 Sur ces sujets, je crois au dialogue,
19:01 et nous continuerons à dialoguer
19:04 avec l'ensemble de la communauté éducative.
19:07 Pour les épreuves orales de français en fin de première,
19:10 j'ai également échangé longuement
19:12 avec les organisations syndicales,
19:13 les représentants des enseignants,
19:15 avec la Société des professeurs de lettres,
19:17 les organisations syndicales,
19:19 et j'ai donc décidé de ramener de 20 à 16
19:21 le nombre de textes au programme.
19:24 Cela permettra de mieux les approfondir
19:26 et de mieux les préparer en vue des épreuves
19:28 et de la pratique de l'écrit.
19:29 Le format de l'épreuve, en revanche, ne changera pas.
19:33 Mesdames et messieurs, je parlais en introduction
19:35 de cette partie d'un choc des savoirs
19:37 dont nous avons besoin aujourd'hui.
19:38 Vous l'aurez compris, en la matière,
19:40 chaque rentrée est une urgence,
19:42 car toute la cohérence des nouveautés et annonces
19:44 que je viens de présenter est là.
19:46 C'est un choc des savoirs autour des savoirs fondamentaux,
19:49 et cela sans perdre de temps.
19:51 C'est la raison pour laquelle, dès cette rentrée,
19:53 nous mettons le paquet sur les savoirs fondamentaux
19:55 à tous les niveaux, en maternelle,
19:57 aux primaires, aux collèges, aux lycées.
19:59 Je suis confiant, nous récolterons les fruits
20:02 de cette politique avant la fin de ce quinquennat.
20:04 Oui, le niveau de notre école va s'élever.
20:07 Élever le niveau, cela passe aussi par une école
20:10 toujours présente pour les élèves
20:11 et surtout ceux qui en ont le plus besoin.
20:13 Aujourd'hui, sur toute sa scolarité,
20:16 un élève peut perdre jusqu'à une année d'enseignement
20:19 du fait d'absence non remplacée.
20:22 Au moment où je prends mes fonctions
20:23 de ministre de l'Education nationale,
20:25 chaque année, 15 millions d'heures
20:27 sont perdues pour les élèves.
20:29 L'objectif du remplacement des absences de courte durée
20:32 est donc tout simplement d'assurer l'égalité
20:34 entre les élèves, permettre à tous de suivre
20:36 ou de rattraper toutes les heures d'enseignement
20:38 que l'Education nationale leur doit.
20:40 Ces absences non remplacées, on le sait,
20:42 nuisent aux apprentissages.
20:44 Si on veut élever le niveau général de notre école,
20:47 il faut répondre à ce sujet et à cette problématique
20:50 des absences non remplacées.
20:52 En entravant la promesse d'égalité,
20:53 cela nuit aussi à la confiance que les parents placent
20:56 en leur école et dont je parlais au début de mon propos.
20:59 Car alors, cette école ne tient plus sa promesse fondamentale
21:02 à donner les mêmes chances à tous les enfants.
21:04 Au nom de l'égalité des chances
21:06 et de la bataille pour le niveau des élèves,
21:07 nous allons reconquérir ces 15 millions d'heures perdues
21:10 chaque année pour les élèves.
21:12 Sur ces 15 millions d'heures,
21:14 je le dis de manière très franche,
21:17 la moitié l'est en raison de notre organisation administrative.
21:21 Nous devons au maximum éviter que les heures de formation
21:24 ou de réunion pédagogique soient proposées aux enseignants
21:26 sur leur temps de cours et que leurs élèves soient laissés
21:29 sans solution de remplacement.
21:31 Je veux donc que l'éducation nationale s'adapte
21:33 à l'emploi du temps des professeurs et non l'inverse.
21:36 Il nous faudra donc positionner dès la rentrée
21:38 un maximum de formations et de réunions
21:40 hors du temps devant l'élève,
21:42 hors du temps de cours pour les professeurs
21:44 pour qu'à la rentrée 2024,
21:45 plus aucun élève ne soit privé de son professeur
21:48 en raison d'une formation ou d'une contrainte administrative.
21:51 Au-delà de ce fonctionnement interne,
21:54 c'est plus largement sur le sujet des absences non remplacées
21:57 que nous devons agir.
21:58 Et pour cela, nous aurons besoin de professeurs.
22:01 Je le dis, nous ne réglerons évidemment pas ce problème
22:03 sans eux et encore moins contre eux, mais avec eux.
22:06 C'est le sens des missions complémentaires
22:08 qui leur seront proposées dès cette rentrée
22:10 avec le pacte enseignant.
22:11 Je le dis, il ne s'agit pas, comme j'ai pu l'entendre,
22:14 d'une logique de travailler plus pour gagner plus.
22:17 Il s'agit d'unir nos efforts pour la réussite des élèves
22:20 et de payer jusqu'à 50 % de plus l'heure de cours
22:24 pour un professeur qui fait 18 heures de remplacement par an,
22:27 soit 2 environ par mois.
22:29 Le pacte n'est pas une mesure de revalorisation salariale,
22:32 je l'assume totalement.
22:33 Le pacte, c'est une rémunération supplémentaire
22:36 et une reconnaissance de la mobilisation générale
22:38 des professeurs pour nos élèves.
22:41 Ma 2e priorité, je l'ai dit,
22:43 c'est de bâtir une école des droits et des devoirs.
22:46 C'est tout d'abord le devoir de reconnaissance que nous avons
22:48 et que j'ai comme ministre vis-à-vis de toutes celles
22:51 et de tous ceux qui font vivre l'école.
22:53 Oui, nous avons, et j'ai moi-même,
22:54 un devoir de reconnaissance envers nos professeurs.
22:57 Et cela passe en grande partie par la rémunération,
22:59 je le sais et j'en suis conscient.
23:01 Je le dis en la matière,
23:02 nous sommes passés de la parole aux actes.
23:04 Nous avons tenu notre engagement.
23:06 Tous les professeurs de ce pays
23:08 toucheront entre 125 et 250 euros net en plus par mois
23:12 en cette rentrée par rapport à la rentrée précédente
23:14 de manière inconditionnelle.
23:16 Je le répète, de manière inconditionnelle.
23:19 Il n'y aura plus un seul professeur titulaire
23:21 qui touchera moins de 2 100 euros net par mois.
23:24 Nous allons au-delà de l'engagement du président de la République
23:27 qui était de 2 000 euros net par mois.
23:29 Et je rappelle qu'il y a 2 ans,
23:30 nous étions un peu au-dessus de 1 700 euros net par mois.
23:33 C'est la plus grosse hausse de salaire de nos professeurs
23:36 depuis des décennies.
23:37 Ceux qui font vivre l'école, ce sont aussi les AESH,
23:40 les accompagnants d'élèves en situation de handicap,
23:43 que nous revalorisons de 10 à 13 % en cette rentrée.
23:47 Ce sont aussi les chefs d'établissement
23:49 qui percevront 1 000 euros de plus par an
23:51 pour cette année scolaire.
23:53 Je le dis aux professeurs,
23:54 aux personnels de l'Education nationale,
23:56 ces revalorisations, nous vous les devions parole tenue.
24:00 En matière de droits et devoirs,
24:02 il y a aussi ce devoir d'exigence que nous avons vis-à-vis des élèves,
24:05 qui n'est rien d'autre que le témoignage de la confiance
24:07 de l'Education nationale et des professeurs
24:09 dans le talent de chaque enfant.
24:11 Nous devons être exigeants,
24:13 peut-être plus exigeants qu'aujourd'hui avec nos élèves,
24:16 pour les aider à s'élever toujours davantage.
24:19 L'école des droits et des devoirs,
24:20 c'est aussi le respect de l'autorité de l'école
24:22 et de l'autorité des savoirs.
24:25 J'assume de dire que la relation entre un professeur et son élève
24:28 n'est pas une relation d'égal à égal,
24:30 car dans cette relation, il y a celui qui sait
24:33 et qui a donc la légitimité et l'autorité,
24:35 et celui qui apprend.
24:37 Eh bien, dans l'école, celui qui apprend
24:39 doit respecter l'autorité de celui qui sait.
24:43 Bien sûr, la relation entre un élève et son professeur
24:45 est infiniment plus riche, plus complexe,
24:48 plus nuancée que ce simple rapport d'autorité,
24:50 mais cette autorité est impréalable à toute transmission.
24:54 L'autorité de l'école ne s'applique pas uniquement aux élèves.
24:57 Elle doit aussi être respectée par les familles,
25:00 car c'est tout le rapport entre l'école et les parents
25:03 qu'il faut interroger.
25:04 Certains voudraient délimiter les rôles
25:06 aux parents de faire ceci, à l'école de faire cela.
25:09 Je crois, au contraire, qu'entre les parents et l'élève,
25:11 nous avons besoin d'une continuité,
25:14 que l'un soutienne l'autre,
25:16 une forme de complémentarité autour d'un principe.
25:18 L'école doit respecter l'autorité des parents,
25:21 mais les parents doivent aussi profondément respecter
25:23 l'autorité de l'école.
25:25 Autre devoir de notre école,
25:27 celui de faire respecter les principes
25:29 les plus élémentaires de notre République,
25:31 je pense évidemment à la laïcité,
25:33 car la laïcité, c'est un devoir pour tous
25:36 et c'est un droit pour chacun.
25:38 Notre école est testée continuellement, nous le savons.
25:41 Ces derniers mois, nous le savons, les atteintes à la laïcité
25:43 se sont considérablement accrues,
25:45 avec notamment le port de tenue religieuse,
25:48 comme les abayas ou les kamis, qui ont fait leur apparition
25:51 et se sont installés parfois dans certains établissements.
25:55 La fermeté de la réponse de l'école
25:57 est mise à l'épreuve par ces nouveaux phénomènes,
25:58 face parfois aux coups de boutoir, aux attaques,
26:01 aux tentatives de déstabilisation.
26:03 Nous devons faire bloc et nous allons faire bloc.
26:06 Faire bloc, c'est être clair, et j'ai eu l'occasion de le dire,
26:09 l'abaya n'a pas sa place dans nos écoles,
26:12 pas plus que des signes religieux.
26:14 Au fond, dire cela, c'est être conforme à nos principes
26:17 les plus fondamentaux de laïcité et de neutralité.
26:21 Ce choix est un choix de fidélité à nos valeurs
26:23 et de refus du communautarisme.
26:25 L'école doit à tout prix, peut-être plus encore
26:29 que n'importe quelle autre institution,
26:31 être protégée du prosélytisme religieux,
26:33 de tout embryon de communautarisme
26:35 ou de refus de nos règles communes les plus importantes.
26:38 C'est pour cela que nous formerons aux enjeux de laïcité
26:40 300 000 personnels par an d'ici à 2025
26:43 et que l'ensemble des 14 000 personnels de direction
26:46 seront formés avant la fin de l'année.
26:48 Là où l'école est testée, nous devons faire bloc,
26:51 nous serons au rendez-vous de ce devoir républicain.
26:53 Mesdames et messieurs, ma 3e priorité pour cette année,
26:56 c'est de construire une école qui émancipe et qui rend heureux.
27:00 L'émancipation, c'est la capacité pour nos enfants
27:02 à acquérir une autonomie d'esprit, un esprit critique,
27:06 une ouverture intellectuelle à tous les savoirs et au monde.
27:09 Pour cela, mes 2 pierres angulaires
27:10 seront l'éducation artistique et culturelle
27:13 et l'enseignement moral et civique.
27:15 Je veux bâtir un véritable service public
27:18 de la culture à l'école,
27:20 avec des élèves plus épanouis grâce aux arts et à la culture.
27:23 C'est le marqueur de l'école de demain.
27:25 La part collective du pass culture
27:26 sera généralisée pour les 6e et les 5e,
27:29 ce qui permettra à tous les collégiens et les lycéens
27:32 d'avoir accès à au moins une activité culturelle chaque année.
27:35 Mon objectif, c'est que 100 % des élèves
27:38 aient accès à cette éducation artistique et culturelle,
27:40 à cette ouverture au monde.
27:41 C'est l'objectif qui a été fixé par le président de la République
27:44 et il sera tenu.
27:45 Cette année sera aussi celle de la refonte totale
27:48 de l'enseignement moral et civique.
27:50 Les programmes seront revus pour tous les niveaux,
27:52 avec un accent particulier donné à la laïcité.
27:55 Ils seront aussi élargis à l'éducation,
27:57 aux médias et à l'information, par exemple.
27:59 L'objectif, c'est que, dès la rentrée 2024,
28:02 le temps dédié à l'enseignement moral et civique
28:04 soit considérablement renforcé
28:06 et que son programme soit revu.
28:08 Après les émeutes de l'été,
28:10 le rapprochement entre les jeunes
28:12 et nos valeurs et nos institutions
28:14 est l'une des assurances-vie de la République.
28:17 Une école qui est émancipe passe nécessairement
28:18 par le bonheur des professeurs et des élèves.
28:21 J'ai une conviction, on ne peut pas bien enseigner
28:23 si on n'est pas heureux,
28:25 et on n'apprend pas bien si on n'est pas heureux à l'école.
28:28 Je parlais des droits et des devoirs,
28:30 mais s'il est un droit,
28:32 un droit absolu et inaliénable que nous devons à tous les enfants,
28:35 c'est celui d'être en paix à l'école.
28:38 Le harcèlement à l'école fait souffrir trop de nos enfants.
28:42 Je le dis, nos enfants ont le droit au bonheur à l'école.
28:45 Ils ont le droit à ce qu'on les écoute,
28:47 à ce qu'on prenne en compte leurs paroles,
28:48 qu'on les protège contre ce harcèlement
28:50 qui fait tant de dégâts, et souvent tant de dégâts,
28:52 même en dehors de l'école, via le cyberharcèlement.
28:55 C'est un impératif que je fixe
28:57 pour l'ensemble de l'éducation nationale.
28:59 Nos enfants doivent être écoutés et protégés.
29:02 Protéger les enfants harcelés, c'est d'abord les écouter.
29:04 A ce titre, la lutte contre le harcèlement
29:07 sera la grande cause de l'année scolaire 2023-2024.
29:11 J'ai sonné dès mon arrivée la mobilisation générale
29:14 pour la lutte contre le harcèlement scolaire.
29:15 Comment accepter que des enfants
29:17 arrivent la boule au ventre le matin à l'école ?
29:20 Comment accepter que des enfants aient pu se donner la mort
29:22 à cause de ce qu'ils ont vécu à l'école ?
29:25 Nous devions nous remettre profondément en question.
29:28 J'ai déjà pris un certain nombre de mesures cet été
29:30 pour faire en sorte que ce ne soit jamais l'enfant harcelé
29:33 qui soit contraint de changer d'établissement,
29:35 mais au contraire, celui qui se rend coupable de harcèlement.
29:38 Le programme FAR sera obligatoire
29:40 dans 100% des écoles, collèges et lycées.
29:43 Ce programme, c'est déjà des résultats concrets
29:45 contre le harcèlement, même si je suis bien conscient
29:47 que nous ne sommes pas au bout du chemin.
29:49 Nous renforcerons également les moyens des plateformes d'écoute
29:52 et de signalement, dont les numéros
29:54 seront très largement communiqués.
29:55 Tous les personnels de l'Education nationale
29:57 seront enfin formés à compter de cette année.
30:00 Pour faire appliquer ces mesures,
30:02 je réunirai l'ensemble des chefs d'établissements
30:04 en visioconférence cette semaine.
30:06 Par ailleurs, Internet et les réseaux sociaux
30:08 sont parfois devenus des zones de non-droit
30:10 où nos enfants sont en insécurité.
30:13 Je convoquerai donc les plateformes Internet
30:15 pour accroître la pression
30:17 en matière de prévention du harcèlement.
30:19 Internet, pour un enfant harcelé,
30:21 c'est comme une cour de récréation sans borne,
30:23 sans règles, sans adulte pour le protéger.
30:26 Ça n'a que trop duré et nous devons y mettre fin.
30:29 Une école où chaque enfant est heureux,
30:31 c'est aussi une école qui lutte contre les discriminations,
30:33 contre l'homophobie, pour l'égalité
30:35 entre les femmes et les hommes.
30:36 Une école où chaque enfant a sa place.
30:39 Elle doit impérativement se battre par l'école inclusive
30:42 pour qu'aucun handicap ne soit une barrière
30:44 à l'épanouissement d'un élève à l'école.
30:46 C'est à l'école de s'adapter à chaque élève et non l'inverse.
30:50 Nous avons créé un véritable service public
30:53 du handicap à l'école depuis 2017
30:55 et nous continuons en cette rentrée.
30:57 6 500 AESH seront recrutés et seront payés
31:00 10 à 13 % de plus qu'à la rentrée dernière.
31:04 Par ailleurs, je réaffirme devant vous l'objectif
31:06 d'une classe ULIS par collège d'ici 2027.
31:09 Une école où chaque enfant est heureux,
31:11 mais aussi une école où chaque professeur est heureux.
31:13 C'est aussi une école où on n'a pas trop chaud l'été,
31:16 trop froid l'hiver.
31:17 Ca paraît basique, dit comme ça,
31:18 mais c'est une condition essentielle
31:20 pour la transmission au sein de l'institution scolaire.
31:23 C'est une école rénovée,
31:24 une école qui respecte l'environnement,
31:26 qui doit d'ailleurs faire l'objet d'une vraie formation
31:28 à l'éco-citoyenneté.
31:29 Nous rénoverons plus de 10 000 écoles d'ici à 2027
31:32 avec la ferme volonté de faire de l'école
31:35 un modèle en matière de transition écologique.
31:38 Le bonheur de nos élèves et de notre jeunesse,
31:40 c'est une responsabilité de l'Etat
31:42 et des ministres que nous sommes.
31:43 Prisca Tevneau aura l'occasion dans quelques instants
31:46 de détailler les priorités de cette rentrée
31:48 en matière notamment de jeunesse et d'engagement.
31:51 Mesdames et messieurs,
31:52 je pars d'une école qui émancipe et qui élève,
31:55 mais je veux le dire,
31:56 une école qui émancipe et qui élève,
31:58 c'est une école qui répond présent pour chaque élève,
32:01 qui porte la même ambition pour toutes les filières
32:04 et pour tous les savoirs.
32:05 C'est pour cela que je souhaite faire de la voie professionnelle
32:08 une véritable voie d'excellence.
32:10 Dans l'école que je veux contribuer à bâtir,
32:12 les savoirs professionnels et techniques
32:14 se hisseront au même rang que les savoirs classiques.
32:16 La voie professionnelle sera considérée
32:18 avec la même dignité, le même prestige que les autres.
32:21 Carole Drangean vous détaillera
32:23 la réforme du lycée professionnel
32:25 qu'elle a construite en lien
32:26 avec l'ensemble des représentants depuis une année
32:29 et que nous engageons cette année avec une ambition forte,
32:33 faire enfin de la voie professionnelle
32:34 une voie choisie et non subie.
32:37 L'école qui émancipe et qui élève,
32:39 c'est aussi l'école qui forme au nouveau savoir,
32:41 au numérique, à l'intelligence artificielle.
32:43 L'école qui émancipe et qui élève,
32:45 c'est une école qui éduque à la pratique sportive.
32:47 C'est pour cela que nous avons voulu
32:49 les 30 minutes d'activité quotidienne aux primaires.
32:52 C'est pour cela que nous amplifions cette année
32:54 l'effort aux collèges.
32:55 Ce seront non plus 170, mais 700 collèges en cette rentrée
32:59 qui proposeront 2 heures de sport supplémentaire par semaine
33:02 à leurs élèves sur le temps périscolaire
33:04 et en partenariat avec les associations sportives.
33:07 En cette année olympique, l'éducation physique et sportive
33:09 sera plus que jamais à l'honneur.
33:11 Il en va du bien-être des élèves,
33:13 donc aussi de leur capacité à apprendre sereinement.
33:16 Voilà, mesdames et messieurs, les objectifs
33:17 et les nouveautés de cette rentrée.
33:20 Evidemment, tout n'a pas pu être abordé,
33:22 alors même que j'en suis conscient,
33:23 j'ai déjà été trop long.
33:25 Vous retrouverez l'intégralité et le détail
33:27 des principaux chantiers et des nouveautés
33:29 dans le dossier de presse qui vous sera distribué.
33:31 Mais avant de conclure, je voudrais vous parler
33:33 d'un chantier qui permet tous les autres.
33:36 Ce chantier, c'est au fond la méthode
33:38 qui rendra possible toutes nos ambitions.
33:41 C'est le Conseil national de la refondation.
33:45 Je le dis, ce Conseil national de la refondation,
33:47 ce n'est pas un dispositif en plus.
33:49 Ce n'est pas une instance de concertation.
33:51 Ce n'est pas un comité théodule.
33:54 Ce Conseil national de la refondation,
33:56 c'est la matrice de l'école de demain.
33:58 8 500 projets ont été déposés.
34:01 Cela montre que la démarche intéresse.
34:03 Mais nous devons faire advenir la révolution copernicienne
34:06 rappelée de ses voeux par le président de la République.
34:08 Nous devons partir de ce qui marche sur le terrain
34:11 pour faire advenir des progrès majeurs pour notre école.
34:14 Mais pour cela, il faut laisser au terrain
34:16 la capacité à innover,
34:17 l'audace de s'engager dans des nouveaux chantiers.
34:20 Grâce au CNR, ce qui se passe à Marseille
34:23 est à cet égard très enthousiasmant.
34:26 Inspirons-nous de ses réussites et même de certains échecs.
34:29 Pour avancer et progresser, j'en ferai un marqueur très fort
34:32 à la tête de ce ministère.
34:34 Voilà, mesdames et messieurs, ce que je pouvais vous dire
34:36 sur cette année scolaire qui s'ouvre.
34:37 Bien sûr, nous ne réglerons pas tous les problèmes de l'école
34:39 en une année scolaire, pas plus que nous le ferions
34:41 en deux ou trois ans, mais je réitère l'engagement
34:44 que j'ai pris devant les Français dès mon arrivée
34:46 dans ce ministère, il y a un peu plus d'un mois.
34:48 Sur des chantiers très concrets qui changent la vie au quotidien,
34:51 il y aura un avant et un après.
34:54 Pour cela, ma méthode sera celle de la proximité,
34:57 de la simplicité et de l'audace.
34:59 Je vais dédier toute mon énergie à notre école.
35:02 Mais notre école a besoin de plus encore que cela.
35:06 Elle a besoin de la volonté de tout un pays derrière elle
35:09 pour se transformer et pour avancer.
35:11 L'école ne peut pas être l'objet de divisions,
35:13 de querelles ou de conflits.
35:15 Elle a besoin d'un élan collectif,
35:17 d'une mobilisation nationale.
35:19 Et c'est donc ici, depuis la cour de ce ministère,
35:21 que j'appelle à une union nationale
35:23 autour de notre école, une alliance de tous
35:25 pour rebâtir ensemble notre école,
35:27 qui mette de côté les querelles politiques,
35:29 les postures dogmatiques, les conflits d'antan.
35:32 La porte sera toujours ouverte à quiconque veut faire progresser
35:35 la cause de l'école.
35:37 Soyons unis.
35:38 Soyons unis, car je sais les miracles
35:40 que peuvent faire l'unité et le rassemblement
35:42 autour de causes justes.
35:44 Je pense en effet aux écoles brûlées pendant les émeutes,
35:46 qui ont quasiment toutes pu être prêtes pour la rentrée
35:49 au prix d'un effort colossal et commun des collectivités,
35:53 les personnels de l'Education nationale et de l'Etat
35:55 et des familles, qui, dans un élan collectif,
35:57 ont trouvé des solutions, y compris pour les élèves
35:59 des cinq écoles qui, malheureusement,
36:01 ne pourront pas rouvrir dès la rentrée.
36:03 Je pense à l'union de tout un pays dans l'émotion et la stupeur
36:07 qui a suivi l'assassinat de Samuel Paty.
36:09 Soyons unis, unis pour nos élèves,
36:12 unis pour nos professeurs, unis pour notre école.
36:15 Je souhaite à chaque élève de France, à leurs parents,
36:18 mais aussi à tous les professeurs et personnels
36:20 de l'Education nationale, une excellente rentrée 2023.