Plusieurs députés débattent ce mardi soir sur BFMTV, dans "L'Assemblée BFM". Prise à partie par le député Rassemblement national, Julien Odoul, la députée écologiste de Paris, Sandrine Rousseau, s'est défendue au sujet de la polémique suscitée par un tweet dans lequel elle évoque des "vies racisées et ultramarines" à Mayotte.
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00:00Et je tiens à dire un mot quand même, parce que j'ai été assez choqué et assez outré d'entendre Mme Aubry nous dire « Mayotte c'est la France ».
00:08Ça fait des années que la gauche et l'extrême gauche participent de la submersion et encouragent la submersion de ce département.
00:16Ils encouragent notamment la venue et l'accueil de migrants comoriens. Ils refusent qu'ils soient refoulés notamment.
00:24Et vous avez même, je tiens à le dire, Mme Rousseau qui ose assimiler nos compatriotes à des racisés dans une phrase totalement raciste, indigne.
00:35Parce que je le dis contrairement à vous Mme Rousseau, nos compatriotes de Mayotte aiment la France et se sentent français.
00:42Alors Julien Audoul, je rajoute une règle. Ce que vous dites est intéressant. Essayons de ne pas faire trop long pour permettre aux uns et aux autres de répondre.
00:49Vous ciblez Sandrine Rousseau, vous parlez d'un tweet, je vais le citer et vous pourrez répondre Sandrine Rousseau.
00:57« Les vies racisées et ultramarines valent-elles une édition spéciale ? »
01:01« Une interruption de programme ? »
01:03« Que nous stoppions notre quotidien ne serait-ce qu'un instant ? »
01:05« Manifestement pas. »
01:07Voilà le tweet que vous avez fait, c'était hier matin. Vous pouvez répondre à Julien Audoul qui vous interpelle Sandrine Rousseau.
01:13L'ampleur de la catastrophe à Mayotte déjà était très prévisible en amont, j'y reviendrai.
01:18Mais surtout cette catastrophe-là est probablement une des plus importantes catastrophes humaines, humanitaires et écologiques évidemment depuis la Seconde Guerre mondiale.
01:30Et il n'y a pas eu une prise de parole du président de la République un peu forte, il n'y a pas eu une prise de parole du Premier ministre en allant sur place.
01:40Si ça avait été le Finistère, je pense qu'il y aurait eu un 20h du président de la République avec une allocution officielle.
01:52Et là, ce qui se passe était absolument prévisible, je vous le disais, c'est qu'on sait qu'avec le réchauffement climatique,
01:59les cyclones, les ouragans, les tempêtes, les événements climatiques d'une manière générale,
02:03non seulement sont beaucoup plus puissants qu'avant, beaucoup plus forts et destructeurs,
02:07sont beaucoup plus destructeurs qu'auparavant, mais en plus ils sont plus fréquents.
02:13Et là, on savait qu'il y avait des bidonvilles, on savait qu'à Mayotte il n'y avait pas d'eau courante l'année dernière.
02:19Pendant plusieurs mois, il n'y en a pas eu.
02:21Ce que je voulais dire par là, c'est qu'il y a un fait colonial que nous n'arrivons pas à interroger.
02:26Et en fait, pourquoi il n'y a pas eu cette espèce d'interruption ?
02:30Pourquoi il n'y a pas eu cette interruption de notre vie politique ?
02:36Pourquoi il n'y a-t-il pas eu une interruption, mais même de nos disputes politiques,
02:39pour juste rendre hommage, être en solidarité avec le peuple de Mayotte ?
02:44Telle est la question que je posais.
02:46Mathieu Lefebvre répondait à Sandrine Rousseau.
02:49Ce qui est dommage quand on a une catastrophe de ce type, avec des centaines, probablement des milliers de morts,
02:53qu'on ne prenne pas le temps toutes et tous d'être un petit peu dignes,
02:56dignes face à la pseudo-polémique qui touche le Premier ministre,
02:59dignes face aux pseudo-polémiques que vous alimentez, M. Odoul,
03:02et que vous alimentez, Mme Rousseau.
03:05Est-ce que la place d'un Premier ministre, Mathieu Lefebvre, n'est pas d'être autour de la table
03:10d'une réunion de crise, place Beauvau, quand il se passe ce drame ?
03:14Il a parfaitement suivi la crise.
03:16Le Président de la République se rendra dans les prochains jours à Mayotte.
03:19Personne ne peut croire que la réponse de l'État ne soit pas au bon niveau.
03:22Il y a des milliers d'hommes et de femmes, à commencer par les préfets,
03:24les forces de sécurité civile, les forces de l'ordre qui sont déployées.
03:27N'insultons pas la réponse de l'État à Mayotte.
03:29Vous vous souvenez aux États-Unis quand il y a eu Katrina ?
03:32Vous dites une chose qui est très gênante dans le débat.
03:35L'ouragan Katrina a eu exactement les mêmes effets.
03:38Et pareil, on a reproché aux autorités américaines de ne pas aller sur place.
03:42Les vies pauvres, les vies racisées...
03:45Il n'y a pas deux catégories de Français, il n'y a que des citoyens de la République française.
03:49De fait, là, ils n'ont pas eu le droit à la visite ministérielle.
03:52Quand Gérald Darmanin fait l'opération Wambushu, il y a un an ou deux,
03:55il y a des milliers de recours quand il détruit les habitations précaires, les bangas.
04:01Des milliers de recours qui viennent de la gauche et de l'extrême gauche.
04:03Et aujourd'hui, on s'aperçoit de quoi ?
04:05On s'aperçoit que ce sont ces habitations qui ont été ruinées en premier,
04:08évidemment, par les cyclones.
04:10Et je vous rejoins dans votre lutte contre le réchauffement climatique
04:12parce que c'est évidemment l'autre enseignement de ce cyclone.
04:14Mais de grâce, cessons de polémiquer un petit peu.
04:17Pensons d'abord aux vies et à la réponse de l'État qui doit être une réponse très forte.
04:20C'est-à-dire que s'ils avaient été dans des bidonvilles à Comores, c'était plus supportable ?