• il y a 5 mois
GRAND DÉBAT / Nouveau gouvernement : quel profil pour Matignon ?

« Le récap » par Bruno Donnet

Depuis les résultats du second tour des élections législatives qui placent le « Nouveau Front Populaire » en tête, le débat politique s'est concentré sur la question du futur Premier ministre. Bien que le Président de la République ait pour l'instant refusé la démission de Gabriel Attal, il devra trancher sur la question de son futur chef de gouvernement selon les dispositions de l'article 8 de la Constitution et en prenant en compte la composition de l'Assemblée. À gauche, Olivier Faure (Parti socialiste) s'est dit « prêt à assumer cette fonction [de premier ministre] ». Manuel Bompard (La France Insoumise) a fait savoir que Jean-Luc Mélenchon faisait « partie des options possibles » pour être à la tête du gouvernement, un avis partagé par Mathilde Panot. Quand et comment le « Nouveau Front Populaire » se mettra-t-il d'accord sur son ou sa candidat(e) pour Matignon ?

Invités :
- Antoine Oberdorff, journaliste politique à L'Opinion
- Thibaud Mulier, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à l'université Paris Nanterre
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP
- Mathieu Gallard, directeur d'études chez Ipsos France

GRAND ENTRETIEN / Sandrine Rousseau : en route pour le Perchoir ?
Alors qu'aucune majorité claire ne se dégage dans le nouvel hémicycle, morcelé en trois grands blocs, la présidence de l'Assemblée nationale attise toutes les convoitises. Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a déjà annoncé qu'elle aimerait conserver ce poste. Mais plusieurs députés du Nouveau Front populaire, formation arrivée en tête de ces législatives, voudraient également accéder au perchoir. C'est notamment le cas de Sandrine Rousseau, députée écologiste réélue au premier tour dans la 9e circonscription de Paris. Interrogée à ce sujet sur « Sud Radio », elle a indiqué qu'elle « aimerait bien » présider l'Assemblée. « Je pense que je respecterais bien plus les équilibres démocratiques que cela n'a été fait jusqu'à présent », a-t-elle ajouté. Mais alors que les Français ont exprimé une volonté d'apaisement du débat démocratique, Sandrine Rousseau peut-elle vraiment faire consensus ?
- Grand témoin : Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris

LES AFFRANCHIS
- Richard Werly, correspondant France/Europe pour « Blick »
- Fanny Guinochet, journaliste économique à France Info
- « Bourbon express » : Stéphanie Dépierre, journaliste LCP

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00:00Bonsoir et bienvenue, très heureuse de vous retrouver dans Savour Garde ce soir, qui pour le perchoir.
00:00:12Notre grand témoin aimerait bien présider l'Assemblée Nationale, elle est connue pour ses positions souvent clivantes,
00:00:19femme de gauche, éco-féministe, a-t-elle le profil consensuel recherché ?
00:00:24Nous poserons la question à Sandrine Rousseau, notre invitée ce soir.
00:00:28A la recherche d'un Premier Ministre, c'est notre grand débat ce soir.
00:00:32On va s'arrêter sur les tractations au sein du nouveau Front Populaire, bras de fer entre le PS et l'Effi,
00:00:38pression des macronistes pour sortir les Insoumis.
00:00:41Un nom doit être donné à Emmanuel Macron pour Matignon d'ici la fin de la semaine, grand décryptage dans un instant sur ce plateau.
00:00:48Enfin, nos affranchis ce soir, l'économie, Fanny Guinochet sur la réforme des retraites,
00:00:55comment la gauche compte l'abroger, le sommet de l'OTAN vu par Richard Verly,
00:00:59et puis Bourbon Express avec Stéphanie Despierre.
00:01:02Voilà pour le sommaire, ça vous regarde, c'est parti !
00:01:05Générique
00:01:17Ils sont arrivés en force à l'Assemblée Nationale, les députés de gauche requinqués par le score du nouveau Front Populaire
00:01:23se sentent poussés des ailes, mais pourtant leur entrée s'est faite en ordre dispersé.
00:01:26Et les images, vous allez les voir dans cette émission, racontent bien leur division.
00:01:31Une photo de famille des Insoumis d'un côté, les écologistes, les socialistes de l'autre,
00:01:35les chefs de partis, vous le savez, doivent s'entendre sur un nom de Premier ministre d'ici la fin de la semaine,
00:01:41mais peuvent-ils seulement y parvenir de façon démocratique ?
00:01:44Bonsoir Antoine Auberdorf.
00:01:46Bonsoir Myriam.
00:01:46Ravie de vous retrouver sur ce plateau, vous êtes journaliste à l'Opinion
00:01:49et vous suivez de très très près ce nouveau Front Populaire qui est arrivé en tête aux législatives.
00:01:56Bonsoir Elsa Mondin-Gavard.
00:01:57Bonsoir.
00:01:58Ma consoeur d'LCP, journaliste à la rédaction, vous suivez les macronistes à l'Assemblée Nationale.
00:02:03Bonsoir Thibault Mullier.
00:02:05Bonsoir.
00:02:05Bienvenue, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à Nanterre.
00:02:10Enfin, bonsoir Mathieu Gallard.
00:02:11Bonsoir.
00:02:11Vous dirigez les études de l'Institut Ipsos.
00:02:14Ipsos, notre partenaire ici à LCP pour ces législatives.
00:02:18Merci à tous les quatre d'être avec moi en direct ce soir, un débat qui s'ouvre, comme chaque soir, par le Récap de Bruno Donnet.
00:02:34Et bonsoir mon cher Bruno.
00:02:35Bonsoir Myriam, bonsoir à tous.
00:02:36Dans votre Récap ce soir, alerte à la cacophonie générale.
00:02:40Oui, à J plus 2, Myriam, des élections législatives,
00:02:43on recherche désespérément de la cohérence et surtout une issue à notre gigantesque pataquesse démocratique.
00:02:50Et pourtant, ce matin, Mathilde Panot a bien failli mettre tout le monde d'accord.
00:02:55Écoutez-la.
00:02:56Il y a une tradition républicaine dans notre pays qui fait que lorsque vous avez une coalition de mouvements et de partis,
00:03:03c'est généralement le plus gros groupe à l'Assemblée Nationale qui propose au partenaire un nom de Premier ministre.
00:03:09Elle a expliqué que la France insoumise était numériquement le groupe le plus fort à l'Assemblée Nationale.
00:03:15Alors ça, c'est vrai aujourd'hui.
00:03:17Mais ce ne sera peut-être plus le cas le 18 juillet prochain, date de formation des groupes parlementaires,
00:03:23si par exemple quelques anciens membres de LFI ou d'ailleurs décident de rejoindre le groupe socialiste.
00:03:32Une possibilité validée cet après-midi par Olivier Faure.
00:03:35Jusqu'au 18, il y a la possibilité de s'inscrire dans un groupe.
00:03:38Donc il y a quand même beaucoup, beaucoup d'éléments qui vont encore bouger.
00:03:42Très difficile donc pour le moment de détacher un vainqueur.
00:03:45D'autant que comme l'a très bien dit hier soir Jean-Pierre Raffarin.
00:03:49Finalement, quand vous regardez bien les choses, il n'y a pratiquement pas de perdants.
00:03:53Voilà, ce n'est plus une élection, c'est l'école des fans.
00:03:55Tout le monde a gagné.
00:03:57Et c'est précisément ce que veut croire Yael Brune-Pivet, pas contente ce matin,
00:04:02que la gauche tente de tirer la couverture à elle.
00:04:06J'entends que le Nouveau Front Populaire veut gouverner.
00:04:09Mais lorsque l'on regarde l'Assemblée Nationale,
00:04:11on voit que le Nouveau Front Populaire représente 32% de l'Assemblée Nationale.
00:04:1732% de l'Assemblée Nationale.
00:04:19Il est très, très loin de la majorité.
00:04:22Car celle qui aimerait bien être réélue présidente de l'Assemblée Nationale,
00:04:26en est convaincue, il est tout à fait possible de gouverner sans la gauche.
00:04:32Nous, nous sommes capables, si nous avons, si nous construisons une alliance
00:04:37programmatique sur une année, sur 18 mois, avec les centristes, l'UDI et les Républicains,
00:04:44nous sommes capables de représenter une autre force politique alternative.
00:04:48Alors est-ce que cette alternative dont parle Yael Brune-Pivet est possible, envisageable ?
00:04:53Non Myriam, c'est en tout cas ce que lui a répondu Aurélien Pradié,
00:04:56pas vraiment disposé à accepter l'idée d'une coalition.
00:05:00Coalition, ça n'existe pas, ça n'existe plus.
00:05:04La seule possibilité, c'est une cohabitation. Les Français l'ont voulu.
00:05:09Donc, pour trouver une issue et un Premier ministre, il faut retourner à gauche.
00:05:15Mais attention, si c'est à gauche, toute dans le camp des Insoumis,
00:05:20plusieurs voix macronistes ont déjà prévenu qu'elles voteraient la censure dès la première occasion.
00:05:26Alors qui ? Un socialiste ? Olivier Faure, il est d'accord, mais il y a un mais.
00:05:31Je suis prêt à assumer cette fonction, mais j'y ajoute un codicil,
00:05:35ce sera dans le dialogue avec nos partenaires.
00:05:38Je ne suis pas d'accord pour que quiconque impose à qui que ce soit son point de vue.
00:05:43Traduction, il ne viendra que si les Insoumis sont d'accord.
00:05:48Nous voilà donc très loin du dénouement, d'autant plus qu'Emmanuel Macron
00:05:52ne semble absolument pas pressé de remplacer Gabriel Attal.
00:05:55Du reste, à ce sujet, et si l'on en croit un pronostic établi mercredi dernier par son prédécesseur,
00:06:01il s'agirait même là d'une stratégie hautement politique.
00:06:05Je pense que Macron va essayer de jouer en refusant la démission d'Attal, à Moldy, au rouleau de main du scrutin.
00:06:15Bref, vous l'aurez compris Myriam, et comme me le disait tout à l'heure notre rédacteur en chef Jean-Pierre Montaner
00:06:20qui dirige ce soir cette dernière émission et que j'embrasse, on n'a pas le cul sorti des ronces.
00:06:24Merci beaucoup, merci pour la clarté malgré la confusion générale.
00:06:29Merci à vous. Antoine Oberdorf, la nouveauté du jour c'est Olivier Faure
00:06:33qui est donc prêt à assumer la fonction de Premier ministre.
00:06:36Est-ce que c'est un vrai changement de pied ?
00:06:39Comment expliquer ce changement de positionnement par rapport à dimanche dernier
00:06:43où il disait ma seule boussole c'est le programme du Nouveau Front Populaire ?
00:06:46Absolument, Olivier Faure a toujours été d'une grande prudence.
00:06:49C'est d'ailleurs le seul peut-être parmi les prétendants potentiels pour Matignon
00:06:53à ne jamais avoir dit pourquoi pas moi, à ne jamais avoir cédé à cela.
00:06:57Et aujourd'hui c'est vrai qu'il a clairement franchi un pas, il s'est avancé à son arrivée au Palais Bourbon
00:07:02chaleureusement accueilli par ses troupes, on les comprend.
00:07:06Le groupe socialiste a doublé, ils étaient 31, ils sont dorénavant plus de 60
00:07:10et ils ont encore l'espoir d'avoir des nouvelles recrues en leur sein.
00:07:13Et donc Olivier Faure a jugé bon quelque part de répondre à la petite musique
00:07:17que fait planer Jean-Luc Mélenchon en adoubant jour après jour des prétendants potentiels.
00:07:22Hier c'était Clémence Guettet, demain, qui sait, quelqu'un d'autre.
00:07:25Et bien Olivier Faure s'est imposé comme la solution.
00:07:28La personne qui peut-être étant au barycentre du Nouveau Front Populaire
00:07:32et ayant une longue expérience parlementaire, pourrait s'imposer comme le profil consensuel,
00:07:38le profil qui va réussir à combler l'écart entre ces 182 députés du Nouveau Front Populaire
00:07:44qui ne suffisent pas à faire une majorité absolue, un écart de 100 à combler
00:07:48pour aller chercher des textes, des avancées sociales dont se prévaut le Nouveau Front Populaire.
00:07:53Donc aujourd'hui, clairement, un Olivier Faure qui s'est révélé
00:07:57et qui a écompris et balayé l'hypothèse d'un Boris Vallaud.
00:08:00Vous avez dit, s'être imposé, ça veut dire quoi ?
00:08:03Ça veut dire qu'au sein du Parti Socialiste, c'est le candidat proposé.
00:08:07Hollande est d'accord avec ça, Boris Vallaud qui a quand même une expérience de l'Etat.
00:08:10C'est un secrétaire général de l'Elysée, il connaît bien Matignon aussi, les cabinets.
00:08:15Il est d'accord avec ça ?
00:08:16Absolument. Si Olivier Faure aujourd'hui s'avance à ce point,
00:08:20c'est parce qu'il a eu hier la garantie de la part du bureau national du PS.
00:08:24Le PS, on connaît son fonctionnement avec des courants, des mécanismes internes.
00:08:29Et bien Olivier Faure s'est aperçu que malgré toutes les critiques qui lui ont été faites
00:08:33durant la nupèce, d'être soumis aux insoumis, d'être sous le joug de Jean-Luc Mélenchon,
00:08:38et bien là, y compris au sein des courants hollandais,
00:08:41il avait l'aval, le feu vert de ses troupes pour s'avancer vers Matignon.
00:08:46Donc il s'avance, clairement, mais on sent bien qu'il ne veut pas s'imposer.
00:08:50Ça veut dire qu'il essaye d'être le candidat consensuel de toute cette gauche,
00:08:54Nouveau Front Populaire, y compris des insoumis ?
00:08:56Tout à fait.
00:08:57Et ça, c'est possible côté insoumis ?
00:08:59Disons que c'est la formule mélenchoniste qu'il aurait pu reprendre à son avantage.
00:09:02Je ne m'élimine pas, mais je ne m'impose pas.
00:09:05Olivier Faure continue de plaider pour un mode de désignation
00:09:10qui ne soit pas le privilège simplement du premier groupe constituant du Nouveau Front Populaire,
00:09:15comme le souhaiteraient les insoumis.
00:09:17Qui à ce jour est des insoumis, mais on a bien compris avec Bruno que ça peut changer.
00:09:20Ça peut tout à fait évoluer.
00:09:21D'ici le 18 juillet.
00:09:22Il y a un mercato qui se joue jusqu'au 18 juillet.
00:09:24En revanche, Olivier Faure continue de plaider, lui, pour le mode de désignation
00:09:28du candidat primature sur la base d'un consensus, donc d'un vote,
00:09:31parce qu'il pense qu'effectivement, écologistes, communistes,
00:09:35peut-être même quelques insoumis peuvent lui accorder sa confiance.
00:09:38Alors ça, c'est très important.
00:09:39Les modalités de désignation de ce nom pour Matignon au sein du Nouveau Front Populaire,
00:09:45Elsa, quelles sont les règles ?
00:09:47Qui peut proposer un nom ?
00:09:48Chaque groupe, il peut y avoir plusieurs noms, un seul nom.
00:09:51Et comment est validée la légitimité de ce nom ?
00:09:55Justement, il y a un débat aussi sur cette méthode.
00:09:58Il faut dire que quand le Nouveau Front Populaire s'est créé,
00:10:00je ne suis pas sûre qu'il y en avait beaucoup qui pariaient
00:10:02pour qu'ils soient dans cette solution-là au lendemain des législatives,
00:10:05d'être la première force et d'avoir vraiment à proposer ce nom-là.
00:10:08Les insoumis disent que ça doit être dans le plus gros groupe.
00:10:10Et ils rappellent que c'est Olivier Faure qui avait suggéré cette idée-là.
00:10:14Mais il avait parlé d'un vote aussi, Olivier Faure.
00:10:16Il avait parlé soit d'un consensus, soit, s'il n'y a pas de consensus, un vote.
00:10:21Donc on voit qu'il y a quand même des choses qui sont très ouvertes.
00:10:24On voit aussi que sur la temporalité,
00:10:26on avait le sentiment qu'il fallait que ce soit dans 48 heures,
00:10:28aller d'ici la fin de la semaine.
00:10:29Là, on dit non, non, il est urgent d'attendre.
00:10:31Pourquoi d'attendre ?
00:10:32Puisque comme on l'a rappelé, les socialistes,
00:10:34ils essayent de devenir le groupe le plus important.
00:10:37Pour l'instant, ils sont, allez, à 7-8 de différence avec les insoumis,
00:10:41avec quelques divers gauches, avec quelques ultramarins.
00:10:44Peut-être qu'ils peuvent essayer de s'imposer
00:10:46comme le groupe plus grand, donc, que les insoumis.
00:10:49Et là, dans ce cas, de prendre les insoumis à leur propre jeu
00:10:51en disant maintenant nous sommes le groupe le plus grand
00:10:53au sein du Nouveau Front Populaire, c'est à nous de proposer.
00:10:56Il y a aussi, dans ce mot, proposer.
00:10:58C'est-à-dire, le plus grand groupe propose.
00:11:00Est-ce que c'est proposé à Emmanuel Macron ?
00:11:02Est-ce que c'est proposé au Nouveau Front Populaire ?
00:11:04Au partenaire de gauche.
00:11:05Voilà, au partenaire de gauche.
00:11:06De toute façon, les trois autres ne pourront pas être embarqués
00:11:09dans un nom qu'ils ne souhaitent pas.
00:11:11Mais c'est vrai que ce n'est pas très, très transparent,
00:11:13la procédure de désignation.
00:11:16Déjà, les négociations sont très opaques,
00:11:18on ne sait pas où elles se tiennent.
00:11:19On va revoir le décompte précis de nos camarades web d'LCP.
00:11:24LCP, c'est un savant décompte,
00:11:26et il est précis et très vérifié tous les jours.
00:11:31On est insoumis 71, socialiste 65, écologiste 34, communiste 9.
00:11:38Ça, c'est un décompte aujourd'hui.
00:11:40On a bien compris que ça peut changer, Elsa.
00:11:42Il y en a un qui pourrait faire baisser légèrement aussi
00:11:45le nombre de députés insoumis dans le groupe LFI,
00:11:48c'est François Ruffin.
00:11:49Oui, exactement, parmi les purgés d'LFI.
00:11:52François Ruffin, on ne l'a pas vu à l'Assemblée pour l'instant,
00:11:55mais on a vu Alexis Corbière tout à l'heure
00:11:57qui nous disait « moi, je vais discuter,
00:11:59je vais faire une proposition pour créer un autre groupe,
00:12:01une autre force ».
00:12:02Écoutez-le.
00:12:03Discuter avec certains de mes amis
00:12:05pour voir dans quel groupe, éventuellement,
00:12:07si la proposition que je fais d'un grand groupe commun,
00:12:10c'est ça que je fais comme proposition,
00:12:12si éventuellement ça ne se produit pas,
00:12:13par définition, un grand groupe commun,
00:12:15c'est avec tous ceux qui le souhaitent,
00:12:16sans exclusives, ni sectarisme,
00:12:18avec fraternité, souplesse et gentillesse,
00:12:20et tendresse, comme dirait mon ami François Ruffin.
00:12:23Souplesse, tendresse, gentillesse.
00:12:25Alors, il s'adresse plutôt aux écologistes et aux communistes
00:12:29pour savoir s'il n'y a pas possibilité de faire un grand groupe.
00:12:31Ça va être très difficile de décrocher des insoumis.
00:12:34Ils le savent bien.
00:12:35Les purgés, eux, ils ont été carrément exclus.
00:12:38Il n'y en a pas deux ou trois qui sont ruffinistes ?
00:12:40Peut-être deux ou trois.
00:12:41On a vu, certains ont tweeté pendant la campagne
00:12:43des vidéos de soutien de François Ruffin.
00:12:45Donc ça veut bien dire qu'ils ont fait un petit choix quand même.
00:12:47Est-ce qu'il y en a deux, trois, quatre
00:12:49qui pourront franchir le Rubicon,
00:12:51sachant qu'on leur reprochera après, finalement,
00:12:53d'avoir baissé les effectifs des insoumis ?
00:12:56Ça va être compliqué, effectivement.
00:12:57Je pense qu'il y a une grande pression chez ces insoumis-là
00:12:59qui sont peut-être sur une crête.
00:13:02Est-ce qu'il y en a certains qui vont passer de l'autre côté ?
00:13:04Ça, pour l'instant, on ne sait pas.
00:13:05Expliquez-nous l'ambiance au sein des insoumis.
00:13:07Ils craignent, comme ça, cette légère hémorragie ou pas ?
00:13:09Tout à fait.
00:13:10Et hémorragie, je pense que c'est la bonne image.
00:13:13C'est-à-dire qu'une purge est passée par là
00:13:15et elle a laissé du sang sur les murs
00:13:17de la salle dans laquelle se réunit habituellement le groupe LFI.
00:13:22Alexis Corbière dit quelque chose, finalement,
00:13:24d'assez simple à ses petits camarades insoumis.
00:13:26C'est que s'ils ne bougent pas une oreille aujourd'hui,
00:13:28s'ils pensent rester à l'intérieur
00:13:30parce qu'il y aurait, comme ça, une forme de paix armée,
00:13:32ils seront les prochains sur la liste.
00:13:33Ils seront les prochains purgés
00:13:35lorsque eux aussi émettront certaines critiques
00:13:37vis-à-vis du grand chef
00:13:39et donc seront reconnus coupables
00:13:41de crimes de lèse-majesté.
00:13:42Simplement, ce qu'il se passe dans ce mari insoumis,
00:13:44et moi, à ma grande stupeur,
00:13:47des députés insoumis
00:13:49qui me faisaient part, durant la campagne législative,
00:13:51de toutes leurs critiques
00:13:53à l'égard de la direction, de la manière dont ils s'étaient comportés,
00:13:55rétropédales.
00:13:57Les rétropédales.
00:13:58Ce marais des insoumis non alignés...
00:14:00Pourquoi, votre avis ?
00:14:01Ils sont tous tétanisés
00:14:03par la peur d'une nouvelle dissolution dans un an.
00:14:05Ils ont vu le traitement qui a été réservé à Alexis Corbière
00:14:07du côté de Montreuil-Bagnolet,
00:14:09le traitement qui a été réservé à Daniel Simonnet
00:14:11dans le Nord-Est parisien.
00:14:13En même temps, Alexis Corbière et Daniel Simonnet ont gagné.
00:14:15Autres élus, tous,
00:14:17n'ont pas, si vous voulez,
00:14:19ne sont pas aussi madrés,
00:14:21n'ont pas la notoriété d'Alexis Corbière et Daniel Simonnet
00:14:23pour résister dans un an
00:14:25à une guérilla que leur mènerait la France insoumise.
00:14:27Raison pour laquelle, je pense,
00:14:29qu'effectivement, il y a une part de déception,
00:14:31aujourd'hui, chez les frondeurs,
00:14:33y compris chez Alexis Corbière,
00:14:35de ne pas avoir réussi à emporter dans leur bagage,
00:14:37finalement, plus que...
00:14:39Fracturer les insoumis véritablement.
00:14:41La démocratie, c'est un gros mot
00:14:43chez les insoumis ou pas ?
00:14:45Parce qu'on est quand même surpris.
00:14:47C'est des procédures quand même classiques
00:14:49dans n'importe quel parti politique,
00:14:51que de voter, que de demander même parfois
00:14:53un vote des militants.
00:14:55Ça ne réagit pas, là-dessus.
00:14:57Là où c'est intéressant,
00:14:59c'est qu'on voit, en fait, la France insoumise
00:15:01est née quand même du départ, en 2008,
00:15:03de Jean-Luc Mélenchon du Parti socialiste.
00:15:05Un départ motivé par le rejet
00:15:07des mécanismes internes du Parti socialiste,
00:15:09des émotions à n'en plus finir,
00:15:11ces négociations dans des salles obscures.
00:15:13Là, on voit, chez les insoumis frondeurs,
00:15:15le comportement de route historique
00:15:17de Jean-Luc Mélenchon, ce renouveau,
00:15:19ce besoin de démocratie interne
00:15:21au sein d'un parti. Parce que, précisément,
00:15:23les insoumis, jusqu'à présent, fonctionnaient
00:15:25sur la base de ce consensus,
00:15:27dont là, curieusement, ils ne veulent plus,
00:15:29mais un consensus parfaitement opaque
00:15:31qui correspondait à la volonté de quelques-uns,
00:15:33et en particulier de Jean-Luc Mélenchon.
00:15:35Nous voilà bien informés sur ce qui se passe
00:15:37dans les sièges que Thibault Mellier s'est au président,
00:15:39maintenant, de choisir
00:15:41quand le non lui sera proposé,
00:15:43donc, par le NFP,
00:15:45d'ici la fin de la semaine.
00:15:47Que peut faire constitutionnellement
00:15:49Emmanuel Macron ?
00:15:51Alors, avec une tempérance,
00:15:53le non proposé par le NFP
00:15:55sous réserve qu'ensemble
00:15:57n'est pas un accord de coalition.
00:15:59Enfin, je ne sais pas si c'est possible,
00:16:01mais à ce moment-là, une logique de régime parlementaire
00:16:03ferait que si, par extraordinaire,
00:16:05le groupe ensemble
00:16:07venait à avoir une coalition telle,
00:16:09ça n'a pas l'air bien engagé.
00:16:11D'ici quelques jours, ça me semble un peu rapide
00:16:13pour y parvenir.
00:16:15Ensuite, après, classiquement,
00:16:17sur le plan constitutionnel,
00:16:19on dit que, finalement,
00:16:21le président de la République a la main
00:16:23sur ce qu'on appelle un pouvoir propre,
00:16:25il décide tout seul, en pleine autonomie,
00:16:27de qui sera le Premier ministre.
00:16:29Et c'est vrai que si on lit seulement
00:16:31l'article 8 aligné à premier, juridiquement,
00:16:33on peut tenir cette position.
00:16:35Le problème, c'est que, comme le dit Lucie Sponciado
00:16:37dans sa thèse sur la compétence de nomination,
00:16:39on feint de lire cet article 8
00:16:41sans prendre en compte l'article 50.
00:16:43Alors, qu'est-ce qu'il dit, l'article 50 ?
00:16:45On a une logique politique qui se met en place.
00:16:47C'est qu'il ne peut nommer
00:16:49que si...
00:16:51Enfin, que si
00:16:53la personne qui va être nommée
00:16:55et, de fait, le gouvernement qui va être nommé
00:16:57en accord entre le Premier ministre et le président de la République,
00:16:59mais c'est le Premier ministre qui aurait plus la main
00:17:01en l'espèce, et bien qu'il ne risque pas
00:17:03d'une censure.
00:17:05Parce que l'article 50...
00:17:07Donc il est guidé par l'idée de trouver le profit
00:17:09qui ne serait pas immédiatement renversé.
00:17:11Question. C'est le Premier ministre
00:17:13qui peut être renversé par la censure
00:17:15ou le gouvernement ?
00:17:17Est-ce que, par exemple, je fais une hypothèse,
00:17:19on avait un nom choisi par le président
00:17:21de la République, suivi d'ici,
00:17:23allez, le 25 juillet,
00:17:25donc après l'installation de l'Assemblée nationale,
00:17:27le 18 juillet,
00:17:29il peut y avoir une censure
00:17:31avant même qu'il forme son équipe gouvernementale ?
00:17:33Non, parce que
00:17:35sous la Vème République, on est
00:17:37certes dans un régime parlementaire,
00:17:39mais on est dans un régime parlementaire assez classique,
00:17:41dans le sens où la responsabilité
00:17:43politique est celle
00:17:45du gouvernement.
00:17:47C'est inscrit dans la Constitution,
00:17:49à l'article 20, notamment,
00:17:51et c'est une responsabilité politique et solidaire.
00:17:53Donc c'est la censure d'un gouvernement.
00:17:55Voilà. Sous la IVème République, il y avait un mécanisme
00:17:57où d'abord on devait confirmer
00:17:59le président du Conseil et ensuite l'entièreté
00:18:01de l'équipe gouvernementale.
00:18:03Là, c'est vraiment quelque chose qui est
00:18:05collectif. Dernière question,
00:18:07et je fais circuler la parole, parce que les Français,
00:18:09c'est intéressant de savoir comment ils regardent tout ça,
00:18:11je ne suis pas sûre, avec beaucoup de bienveillance,
00:18:13si
00:18:15le NFP propose un nom
00:18:17de façon consensuelle et démocratique,
00:18:19qu'Emmanuel Macron le reprend,
00:18:21alors qu'il a dit,
00:18:23avec Gabriel Attal, qu'il ne gouvernerait pas
00:18:25avec les Insoumis. Qu'est-ce qui se passe ?
00:18:27Est-ce que,
00:18:29de fait, comme c'est le nom de l'ensemble
00:18:31de la formation de gauche,
00:18:33il y aura des Insoumis au gouvernement,
00:18:35quitte à ce qu'ils soient censurés après ?
00:18:37Si il venait à nommer un Premier ministre
00:18:39du Nouveau Front Populaire
00:18:41et que, de fait, après,
00:18:43il faudrait certains accords...
00:18:45L'expérience de la cohabitation a montré
00:18:47qu'il y a des tractations sur certains ministères,
00:18:49mais ça voudrait dire simplement
00:18:51qu'Emmanuel Macron, qui est le perdant
00:18:53des élections, en tout cas l'un des perdants,
00:18:55n'a pas un rapport de force suffisant
00:18:57pour imposer quelque chose.
00:18:59Donc c'est une possibilité qui peut arriver.
00:19:01Oui, oui.
00:19:03Les Insoumis au gouvernement, après qu'un nom de Premier ministre
00:19:05ait été démocratiquement choisi
00:19:07par le bloc de gauche.
00:19:09Mais qu'Emmanuel Macron se rassure et que l'aile droite de la Macronie
00:19:11en particulier se rassure, je voyais les déclarations
00:19:13d'Aurore Berger, Benjamin Haddad, Maude Brejon,
00:19:15il est tout à fait probable
00:19:17que si le nom
00:19:19d'un Premier ministre socialiste se dégageait,
00:19:21les Insoumis restent sur une position classique
00:19:23de soutien, mais sans participation.
00:19:25Qui nous rappellerait d'ailleurs
00:19:27le Front populaire de 1936.
00:19:29Souvenez-vous ce scénario
00:19:31dans lequel les communistes de Torres
00:19:33se tiennent à l'extérieur du gouvernement formé par
00:19:35Léon Blum, et en revanche,
00:19:37ne se privent pas évidemment de critiquer
00:19:39ce gouvernement allègrement, jusqu'à la guerre
00:19:41d'Espagne en particulier.
00:19:43Ça pourrait être aussi ça.
00:19:45Donc ça veut dire qu'ils soutiendraient, ça voudrait dire,
00:19:47pas de renversement possible, pas de censure, mais qu'ils ne voteraient
00:19:49pas tous les textes.
00:19:51En tout cas, ils se réserveraient
00:19:53le droit de les faire sauter à l'accord.
00:19:55Très bien.
00:19:57Oui, allez-y, mais là, il faut quand même...
00:19:59Non, on va faire circuler un peu.
00:20:01Comment les Français regardent tout ça, Mathieu Gallard ?
00:20:03C'est la tambouille
00:20:05ou au fond, c'est le début
00:20:07d'un changement de culture vers plus de compromis ?
00:20:09Vous savez, on est mardi, donc c'est un peu difficile
00:20:11de savoir comment les Français regardent la situation.
00:20:13Ce qui est certain et ce qu'on mesure depuis
00:20:152022, c'est qu'il y a quand même une appétence
00:20:17pour une situation dans laquelle
00:20:19la vie politique française, elle évoluerait
00:20:21vers davantage de compromis, davantage
00:20:23d'une culture de coalition. Ça, on le mesure très fortement
00:20:25depuis 2022.
00:20:27C'est quelque chose qui s'est certes un petit peu érodé
00:20:29parce qu'on va dire que lors de la dernière
00:20:31mandature de l'Assemblée nationale,
00:20:33les choses ne se sont pas exactement passées
00:20:35comme on pouvait l'espérer.
00:20:37Les choses ont été au contraire très bloquées
00:20:39et chacun des partis des grandes coalitions,
00:20:41que ce soit la majorité très relative du président
00:20:43de la République ou les oppositions,
00:20:45ont été sur une culture très majoritaire.
00:20:47Mais en tout cas, c'est vrai qu'il y a cette demande.
00:20:49Est-ce que dans les résultats de dimanche,
00:20:51si bien qu'il n'y a pas eu encore beaucoup d'enquêtes
00:20:53d'opinion là-dessus, il y a aussi une attente
00:20:55des partis politiques, des Français,
00:20:57je veux dire, qu'ils s'entendent ?
00:20:59Est-ce qu'un peu comme en 2022,
00:21:01avec cette fragmentation en trois blocs,
00:21:03il y a une demande
00:21:05au fond d'union
00:21:07ou de tentative de trouver des compromis ?
00:21:09Non, je pense qu'il faut mettre les deux choses...
00:21:11Les choses sont très séparées.
00:21:13On nous dit souvent, c'est absolument génial,
00:21:15les Français, dans leur vote, ils donnent...
00:21:17C'est ce que dit François Bayrou, par exemple.
00:21:19Les Français ne se réunissent pas la veille de l'élection
00:21:21pour se dire qu'on va voter comme ça
00:21:23et ça va donner l'élection qu'on veut.
00:21:25Les électeurs de gauche, ils voulaient une majorité de gauche.
00:21:27Les électeurs macronistes, ils voulaient une majorité macroniste.
00:21:29Sauf qu'il y a eu beaucoup de barrages
00:21:31avec des électeurs qui n'ont pas fait des choix.
00:21:33Je parle au premier tour de ce qu'ils souhaitent au fond d'eux.
00:21:35C'est juste qu'effectivement, le deuxième tour a été
00:21:37extrêmement particulier avec la question qui a été posée,
00:21:39n'était pas celle, est-ce qu'il y aura une majorité de gauche,
00:21:41est-ce qu'il y aura une majorité des macronistes ?
00:21:43C'était, est-ce qu'il y aura une majorité pour le Rassemblement national ?
00:21:45Et une majorité de Français a dit,
00:21:47non, nous ne souhaitons pas que l'ORN ait une majorité.
00:21:49Mais est-ce que, pour autant,
00:21:51ils sont opposés à ce qui est des négociations,
00:21:53des tractations ? Non. En revanche, c'est vrai que
00:21:55si ces négociations, ces tractations,
00:21:57pendant des jours, des semaines, elles portent
00:21:59sur des personnalités, qui va occuper le poste de Premier ministre,
00:22:01comment vont se répartir les ministères,
00:22:03comment vont d'ailleurs se répartir les groupes
00:22:05à l'Assemblée nationale,
00:22:07bon, ça, ça ne va pas les passionner,
00:22:09ils préfèreraient des négociations sur le fond.
00:22:11Il y a déjà des pressions sur ces négociations
00:22:13au sein du bloc de gauche, des macronistes,
00:22:15qui expliquent très clairement, attention, censure
00:22:17aux moindres insoumis dans le gouvernement.
00:22:19Malgré tout, les insoumis
00:22:21et leur chef, Jean-Luc Mélenchon,
00:22:23restent un repoussoir pour la plus grande partie
00:22:25des électeurs, que disent les enquêtes.
00:22:27Oui, non, mais on sait depuis
00:22:29longtemps que la France insoumise, c'est un parti
00:22:31qui est effectivement extrêmement clivant,
00:22:33qui est, voilà, même au sein de la gauche,
00:22:35au sein de l'électorat de gauche,
00:22:37donc c'est certain que, voilà, le comportement
00:22:39de ces députés, plutôt quand même
00:22:41de la droite de la Macronie,
00:22:43il rencontre un certain écho dans la population,
00:22:45ça, c'est absolument certain,
00:22:47mais néanmoins, c'est vrai que, quelque part,
00:22:49c'est aussi un petit peu contradictoire,
00:22:51parce que ça veut dire quoi ?
00:22:53Voter une censure, ça veut dire la voter avec le RN,
00:22:55ce qui est totalement contradictoire
00:22:57avec ce que nous ont expliqué les macronistes
00:22:59pendant toute la mandature précédente,
00:23:01qu'il était inconcevable que la gauche
00:23:03fasse une censure avec le RN,
00:23:05donc on voit les contradictions,
00:23:07mais surtout, ils sont un peu le...
00:23:09Enfin, Mme Bréjon et M. Haddad
00:23:11sont un peu le produit
00:23:13de ce nouveau monde des très anciens mondes
00:23:15sur l'intériorisation
00:23:17de la pratique institutionnelle.
00:23:19Quand ils tweetent ça, en fait,
00:23:21la vision qu'ils ont, c'est qu'ils sont
00:23:23acculturés à une culture majoritaire
00:23:25où, en fait, on gouverne
00:23:27que si on est une majorité absolue.
00:23:29Et là, comme le dit le porte-parole
00:23:31du SPD allemand dans les colonnes du Monde
00:23:33d'aujourd'hui, il dit
00:23:35qu'une coalition en régime parlementaire,
00:23:37c'est du donnant-donnant.
00:23:39Et donc, LFI, c'est un groupe
00:23:41qui va peser.
00:23:43Si mon décompte est bon,
00:23:45il y a que 17 voix, enfin ils sont 306,
00:23:47RN plus Ensemble, sous réserve,
00:23:49qui voteraient une motion de censure ensemble
00:23:51pour adopter une motion de censure,
00:23:53puisqu'il faut 289 votes positifs.
00:23:55C'est pas évident de censurer comme ça.
00:23:57On va regarder ce qui se passe
00:23:59chez nos voisins européens.
00:24:01Le temps, c'est le facteur déterminant
00:24:03dans la formation des coalitions.
00:24:05Les exemples étrangers en témoignent.
00:24:07Il faut parfois des mois pour parvenir
00:24:09à un véritable contrat de gouvernement
00:24:11qui fixe la feuille de route des réformes.
00:24:13Tour d'horizon des grandes coalitions
00:24:15qui gouvernent chez nos voisins.
00:24:17C'est signé Katja Gilder.
00:24:23S'allier, puis négocier un contrat
00:24:25de gouvernement, ça prend du temps.
00:24:27Aux Pays-Bas, l'accord de coalition
00:24:29avec l'extrême droite de Geert Wilders
00:24:31a été conclu près de 6 mois après les élections.
00:24:33Vu de France, c'est une éternité.
00:24:35Mais pour nos voisins, c'est presque la routine.
00:24:37Regardez en Belgique.
00:24:39Parfois, ça s'éternise 541 jours
00:24:41sans gouvernement entre 2010 et 2011.
00:24:43Et le scénario se reproduit en 2020.
00:24:45Il a fallu attendre 493 jours
00:24:47après les élections
00:24:49pour avoir la fumée blanche.
00:24:517 parties se sont unies
00:24:53dans une large coalition gauche-droite
00:24:55sous la aulette du libéral flamand
00:24:57Alexandre de Croo.
00:24:59Cet esprit de travail ensemble,
00:25:01cet esprit de trouver des solutions,
00:25:03c'est ce que j'ai ressenti
00:25:05autour de la table aussi.
00:25:07Dans cet accord
00:25:09qu'on a conclu avec les 7 parties.
00:25:11Mais pour combien de temps ?
00:25:13Jamais bien longtemps.
00:25:15Alexandre de Croo a été battu
00:25:17aux élections fédérales de juin.
00:25:19La Belgique est donc repartie en tractation
00:25:21pour former une nouvelle coalition.
00:25:23En Italie, l'instabilité domine
00:25:25avec des coalitions de courte durée,
00:25:27presque 70 gouvernements formés
00:25:29depuis la chute du régime fasciste.
00:25:31Toutes les alliances sont possibles.
00:25:33En Allemagne, c'est une coalition
00:25:35dite feutricolore qui gouverne.
00:25:37Aux côtés du chancelier Olaf Scholz,
00:25:39des sociodémocrates, des libéraux
00:25:41et des écologistes,
00:25:43le parti d'extrême droite AFD
00:25:45est exclu de l'arc républicain.
00:25:47En Espagne, le parti socialiste
00:25:49s'est allié en 2019 à Podemos
00:25:51pour former le premier gouvernement
00:25:53de coalition du pays depuis la fin du franquisme.
00:25:55Dirigé par Pedro Sanchez,
00:25:57ce gouvernement minoritaire a eu besoin
00:25:59du soutien ponctuel du parti basque
00:26:01et des Catalans pour faire passer
00:26:03ces réformes en échange de concessions
00:26:05en faveur des indépendantistes.
00:26:07L'extrême droite peut aussi s'allier
00:26:09avec la droite conservatrice.
00:26:11C'est l'exemple de l'Italie,
00:26:13où Giorgia Meloni gouverne avec la Ligue du Nord
00:26:15et Fortia Italia.
00:26:17Plus insolite, le grand écart de la coalition
00:26:19signé en 2021 par Mario Draghi,
00:26:21de l'extrême droite aux communistes,
00:26:23l'attelage a duré un an
00:26:25avant d'imploser et de conduire
00:26:27à une dissolution.
00:26:29La leçon de l'expérience européenne,
00:26:31Thibaut Mullier, c'est que ça prend du temps.
00:26:33Ça prend beaucoup, beaucoup de temps.
00:26:35Est-ce qu'on peut aller,
00:26:37si on entre dans cette culture du compromis,
00:26:39si, au fond,
00:26:41le NFP comprend
00:26:43que trop de risques
00:26:45à se faire renverser, il faut peut-être élargir,
00:26:47est-ce qu'on peut aller jusqu'à un gouvernement
00:26:49à talles, qui gère les affaires courantes,
00:26:51jusqu'à la fin de l'été,
00:26:53jusqu'à la fin des JO ?
00:26:55Est-ce que vous pensez que c'est possible ?
00:26:57Et est-ce que c'est souhaitable ?
00:26:59Souhaitable, ce n'est pas à moi de répondre,
00:27:01mais est-ce que c'est possible,
00:27:03oui, sous réserve, que pendant la session
00:27:05de plein droit qui ouvrira le 18 juillet,
00:27:07il n'y ait pas de censure ?
00:27:09Il y a quand même une chose
00:27:11qui va être intéressante pendant cette année,
00:27:13c'est que c'est difficile, sous la Ve République,
00:27:15on crée la Constitution
00:27:17en étant convaincu qu'on ne pourra pas
00:27:19avoir de majorité nette et claire.
00:27:21En revanche, on prévoit des mécanismes
00:27:23de rationalisation qui sont là
00:27:25pour garantir une stabilité du gouvernement.
00:27:27L'une des illustrations,
00:27:29à côté du 49-3, c'est une majorité
00:27:31absolue des sièges pour censurer.
00:27:33Donc, 289 votes
00:27:35positifs.
00:27:37La motion de censure, il n'y en a qu'une
00:27:39qui est allée au bout dans l'histoire de la Ve,
00:27:41précisément parce qu'il y a toujours cette épée de Damoclès,
00:27:43de déséquilibre, si je puis dire.
00:27:45Le Parlement censure le gouvernement,
00:27:47mais le risque, c'est la dissolution
00:27:49du président de la République.
00:27:51L'arme atomique est déjà utilisée.
00:27:53Pendant un an, la cartouche
00:27:55est déjà utilisée.
00:27:57Peut-être qu'il y aura...
00:27:59Certains groupes, et notamment
00:28:01une alliance de circonstances NFP-RN,
00:28:03censureraient le gouvernement
00:28:05de M. Attal, qui, manifestement,
00:28:07ne fait pas... En tout cas,
00:28:09est dans l'exercice de l'entièreté
00:28:11puisque la démission n'a pas abouti.
00:28:13Enfin, il aurait pu très bien démissionner
00:28:15quand même, M. Attal.
00:28:17Alors, expliquez-nous, parce que c'est pas si simple.
00:28:19Là, il y a à la fois un jeu très politique
00:28:21et un jeu institutionnel.
00:28:23Il a présenté sa démission
00:28:25et le président de la République l'a refusée.
00:28:27Qu'est-ce que ça a comme implication,
00:28:29comme conséquence politique ?
00:28:31On n'est plus dans ce qu'on appelle un gouvernement
00:28:33qui gère des affaires courantes. C'est ça.
00:28:35On est comme avant.
00:28:37Sur le plan juridique, il n'y a pas eu de changement.
00:28:39Il est dans l'exercice
00:28:41plein et entier de ses attributions.
00:28:43Ca veut dire qu'il peut prendre des décrets
00:28:45qui coûtent de l'argent, qui ont des conséquences financières,
00:28:47et qu'il peut aussi faire l'état d'urgence ?
00:28:49Alors, dans l'exercice
00:28:51de ses attributions, il peut faire tout ce qu'il
00:28:53aurait pu faire avant la dissolution.
00:28:55La question de l'urgence,
00:28:57dans la gestion des affaires courantes, il y a un régime juridique
00:28:59qui a été un peu façonné dans les années 50
00:29:01et dans les années 60 par le Conseil d'Etat.
00:29:03Quand vous êtes un gouvernement qui a démissionné
00:29:05mais que vous êtes maintenu pour gérer les affaires courantes,
00:29:07vous pouvez agir
00:29:09par voie réglementaire pour traiter
00:29:11toutes les problématiques liées à l'urgence
00:29:13et à la continuité de l'Etat et des services publics.
00:29:15Mais est-ce qu'il peut prendre une grande décision ?
00:29:17Alors, prendre une grande décision
00:29:19dans le cadre de ses attributions,
00:29:21c'est-à-dire son pouvoir réglementaire principal,
00:29:23pour vraiment réformer un pays,
00:29:25il faut passer à un moment ou à un autre par le Parlement.
00:29:27Donc, il risque...
00:29:29Antoine Aberdain, il y a un communiqué
00:29:31de presse du Nouveau Front Populaire
00:29:33aujourd'hui qui laisse entendre
00:29:35qu'effectivement, ça poserait un problème
00:29:37au bloc de gauche
00:29:39si Gabriel Attal restait trop longtemps
00:29:41à Matignon et donc que le président
00:29:43ne nomme pas... Alors, il n'est toujours pas proposé
00:29:45le nom par la gauche, mais ne nomme pas
00:29:47rapidement un nouveau Premier ministre.
00:29:49Ça veut dire que la gauche
00:29:51pourrait censurer Gabriel Attal, qui est en position
00:29:53comme ça d'attente ? C'est possible, ce scénario-là ?
00:29:55À l'été, là, dans les jours qui viennent ?
00:29:57Ce scénario est totalement possible.
00:29:59La question qu'il faut aussi se demander, à mon avis,
00:30:01c'est, Gabriel Attal, le veut-il
00:30:03lui-même rester à Matignon ?
00:30:05Parce qu'effectivement, homme de devoir,
00:30:07il lui a été demandé de
00:30:09rester à Matignon et de ne pas accourir
00:30:11comme l'a fait, par exemple, Gérald Darmanin au Palais Bourbon
00:30:13pour reconstituer le droit de la Macronie.
00:30:15Donc, il est à Matignon.
00:30:17S'il doit faire face aux Jeux Olympiques,
00:30:19il y fera face. S'il y a une recrudescence
00:30:21de violence en Nouvelle-Calédonie, il sera là
00:30:23pour tenir la barre.
00:30:25Mais on a bien vu que Gabriel Attal
00:30:27aspirait à passer dans
00:30:29une nouvelle ère, comme il le dit,
00:30:31parce qu'il souhaitait voler de ses propres ailes.
00:30:33Et qu'il souhaiterait même essayer de devenir,
00:30:35par élection, président du groupe
00:30:37Renaissance. Elsa,
00:30:39qu'est-ce qui peut se passer ? Là, il ne peut pas
00:30:41concourir, puisqu'il reste Premier ministre.
00:30:43Il ne peut pas redevenir député.
00:30:45Tout entier à sa tâche.
00:30:47Tout comme les 15 ministres qui sont devenus députés.
00:30:49Exactement, ça pose des problèmes. Le 18, le 19,
00:30:51il y a des votes importants à l'Assemblée.
00:30:53Ces ministres qui sont députés,
00:30:55ils sont ministres, ils ne peuvent pas siéger en tant que députés.
00:30:57Il va manquer des voix aussi au camp présidentiel.
00:30:59Quels sont les votes précisément importants ?
00:31:01Le 18, c'est la présidence de l'Assemblée nationale,
00:31:03donc il y a un vote très important.
00:31:05Le 19, le bureau, donc l'instance dirigeante
00:31:07de l'Assemblée nationale.
00:31:09On a à la fois les caisseurs, les vice-présidents,
00:31:11les secrétaires. Et puis ensuite, le samedi 20,
00:31:13c'est les commissions, les présidents de commissions,
00:31:15la fameuse aussi commission des finances.
00:31:17Donc il y a quand même des votes très importants.
00:31:19Mais c'est vrai que c'est un scénario
00:31:21qui circule énormément dans le camp présidentiel
00:31:23de dire, mais est-ce qu'après tout,
00:31:25est-ce qu'on n'arrête pas le 20, on installe l'Assemblée
00:31:27et le 20, on éteint la lumière,
00:31:29on se calme, tout le monde est fatigué,
00:31:31les Français ne nous regarderont pas,
00:31:33les Français, ils auront la tête 14 juillet,
00:31:35donc en tout cas dans le camp présidentiel,
00:31:37il y a un peu cette volonté de dire, il est urgent
00:31:39d'attendre, de ne pas se presser.
00:31:41De toute façon, on voit bien que le NFP,
00:31:43ils n'ont pas du tout de nom à proposer encore pour l'instant,
00:31:45ça peut s'éterniser. Pourquoi pas
00:31:47le 20 se dire, allez, on met tout en pause
00:31:49pendant un mois, un mois et demi.
00:31:51Et ça, les Français pourraient le comprendre.
00:31:53Évidemment, je sais que vous n'avez pas une boule de cristal,
00:31:55mais c'est intéressant, parce qu'on ne peut pas
00:31:57raisonner uniquement en termes de combinaisons
00:31:59et de parlementarisme, il y a quand même l'opinion.
00:32:01Je pense que les Français, effectivement,
00:32:03depuis hier, ils sont un peu passés à autre chose
00:32:05et donc ils regardent ça avec un intérêt
00:32:07somme toute relativement limité
00:32:09et je pense qu'ils attendent de voir
00:32:11ce qu'ils vont en sortir
00:32:13à la fin de l'été, en fait.
00:32:15Mais je suis assez intéressé par cette hypothèse
00:32:17parce que je pense que l'hypothèse, effectivement,
00:32:19que cette session parlementaire
00:32:21de deux semaines, c'est bien ça
00:32:23qui s'ouvre le 18 juillet, elle dure peu de temps,
00:32:25ça avantage tout le monde, parce qu'imaginons
00:32:27à l'inverse que le Nouveau Front Populaire
00:32:29trouve un Premier ministre, ça veut dire que là,
00:32:31dans les deux semaines qui s'ouvriront,
00:32:33il pourrait être soumis à une motion de censure.
00:32:35Pour eux, c'est vraiment le scénario catastrophe.
00:32:37D'accord avec ça. Moi, je me demande
00:32:39si ce n'est pas une stratégie du pourrissement,
00:32:41parce que je me mets
00:32:43un peu dans l'esprit de certains Français.
00:32:45Il y a d'une part des électeurs, par exemple
00:32:47les 10 millions d'électeurs du Rassemblement National
00:32:49qui, eux, sont, je pense,
00:32:51aujourd'hui, animés par un fort ressentiment
00:32:53avec le sentiment que,
00:32:55quelque part,
00:32:57c'est un désistement républicain, ça parent
00:32:59à un hold-up démocratique, etc.
00:33:01Donc, un fort ressentiment de leur part.
00:33:03Et puis, il y a tout un tas de Français qui, eux,
00:33:05ont fait preuve, j'allais dire, de plus de maturité
00:33:07que les États-majors politiques, eux-mêmes,
00:33:09au moment de nouer des accords et de discuter.
00:33:11Ces Français-là, une fois dans l'isoloir,
00:33:13ils se sont dépassés. Des électeurs écologistes
00:33:15ont voté pour Laurent Wauquiez,
00:33:17vous voyez, se sont reportés.
00:33:19Des électeurs de droite, à l'inverse.
00:33:21Des centristes ont voté François Ruffin.
00:33:23Voilà, exactement. Des électeurs des centristes ont voté François Ruffin.
00:33:25Donc, s'ils voulaient, quand on s'est dépassé
00:33:27comme ça dans l'isoloir, quand on s'est fait violence,
00:33:29quand on s'est bouché le nez, comme on dit,
00:33:31quand on s'est assis sur ses convictions,
00:33:33on attend quand même, peut-être,
00:33:35que les États-majors politiques, non pas
00:33:37en rabattent totalement, mais en rabattent au moins
00:33:39un peu sur leur programme
00:33:41pour venir à la tête de discussion
00:33:43et ne pas rester dans un statu quo qui,
00:33:45franchement, laisse le pays sans solution.
00:33:47Est-ce qu'ils l'ont compris, à l'Assemblée nationale,
00:33:49qu'au fond, tous ces barrages républicains
00:33:51les obligent, aussi bien à gauche
00:33:53qu'au centre ?
00:33:55Oui, en fait, et ce qui est assez intéressant,
00:33:57c'est qu'en fait, on a eu une inversion
00:33:59des arguments, c'est-à-dire que
00:34:01l'ancienne majorité relative présidentielle
00:34:03dit, à la gauche,
00:34:05pendant deux ans, vous nous avez dit
00:34:07qu'on n'était pas majoritaire, qu'on n'avait pas le droit
00:34:09d'exercer le pouvoir sans écouter tout le monde,
00:34:11et là, aujourd'hui, vous nous dites,
00:34:13NFP, tout le programme, rien que le programme,
00:34:15pas du tout vers les autres, vous ne concertez pas exactement.
00:34:17Et alors, inversement,
00:34:19le Nouveau Front Populaire dit,
00:34:21écoutez, pendant deux ans, vous n'en avez fait qu'à votre tête,
00:34:23vous n'allez pas nous reprocher maintenant de vouloir appliquer notre programme.
00:34:25Dernière question pour ce débat qui s'achève,
00:34:27qui est passionnant, parce qu'on est vraiment très éclairants,
00:34:29la droite. La droite,
00:34:31on parlait d'une coalition de dernière minute,
00:34:33il y a un élargissement possible par la droite,
00:34:35est-ce que
00:34:37au Nouveau Front Populaire, ces lignes rouges,
00:34:39les modérés de droite, ils peuvent faire un appoint ou pas ?
00:34:41Alors, certains au Nouveau Front Populaire
00:34:43peuvent dire, on ouvre de nous
00:34:45jusqu'à la droite républicaine,
00:34:47évidemment, alors cette droite, elle est aussi
00:34:49elle-même divisée, puisqu'il y a
00:34:51une partie du groupe qui veut être dans une opposition
00:34:53très franche, une autre qui veut être plutôt
00:34:55dans une ouverture, pas forcément
00:34:57une coalition, mais en tout cas des discussions qui sont
00:34:59possibles, on annonce peut-être même deux groupes
00:35:01de droite à l'Assemblée nationale,
00:35:03il va y avoir une multiplication des groupes, ça ne va pas être facile à suivre,
00:35:05mais oui, certains
00:35:07socialistes ou certains écologistes
00:35:09disent, on peut ouvrir...
00:35:11Ça, ça existe au sein de la gauche, une main
00:35:13tendue possible. D'un mot pour conclure.
00:35:15Oui, la droite, elle est assez éparpillée façon puzzle,
00:35:17il y a une figure forte
00:35:19qui est celle de Laurent Wauquiez, qui était de retour aujourd'hui
00:35:21au Palais Bourbon, président de la région
00:35:23Auvergne-Rhône-Alpes, qui est un
00:35:25prétendant qui n'a jamais fait mystère
00:35:27de ses intentions éliséennes, il revient
00:35:29à l'Assemblée nationale avec un mot d'ordre
00:35:31assez fort en disant, lâchons-les, c'est fini,
00:35:33dorénavant, on va reconstruire l'indépendance
00:35:35du groupe LR, même si la marque évolue,
00:35:37mais en tout cas, on va reconstruire une droite forte,
00:35:39en fait, on s'aperçoit aujourd'hui que
00:35:41les conciliabules qui se sont jouées aujourd'hui au Palais Bourbon
00:35:43se sont faits sans lui, et ils ont
00:35:45parlé d'une neutralité sans participation,
00:35:47où l'on ne sait pas bien si
00:35:49la tendance qui... Neutralité,
00:35:51ça veut dire on ne censure pas, c'est ça ?
00:35:53Mais on ne participe pas au gouvernement, il faut traduire.
00:35:55Donc vous voyez, ils sont très divisés, à droite.
00:35:57Merci beaucoup, c'était passionnant, on suit
00:35:59ça au jour le jour, et on essaye d'apporter un peu de clarté
00:36:01dans quelque chose qui reste,
00:36:03somme toute, assez floue. Merci à vous.
00:36:05On va à présent accueillir notre invitée, Sandrine Rousseau,
00:36:07à créer la surprise,
00:36:09en envisageant clairement sa candidature
00:36:11pour la présidence de l'Assemblée nationale.
00:36:13Elle est connue pour ses saillies, souvent clivantes,
00:36:15dans l'hémicycle, mais aussi pour ses engagements
00:36:17et ses combats de toujours,
00:36:19l'écologie, le féminisme.
00:36:21Son profil pourrait-il convaincre
00:36:23une majorité de députés à l'élire
00:36:25au perchoir ? On lui pose la question
00:36:27juste après l'invitation de Marion Becker.
00:36:33Si on vous invite, Sandrine Rousseau,
00:36:35c'est pour nous dévoiler votre
00:36:37nouvelle ambition, après votre réélection
00:36:39à Paris, dès le premier tour.
00:36:41Vous voilà
00:36:43dans les starting blocks pour la course
00:36:45au perchoir.
00:36:47Est-ce que vous avez pensé à poser
00:36:49votre candidature ?
00:36:51Oui, j'aimerais bien. Maintenant, est-ce que ce sera...
00:36:53Vous aimeriez bien. Et pourquoi pas ?
00:36:55Et pourquoi pas ?
00:36:57C'était une femme présidente.
00:36:59Je pense que je respecterais bien plus
00:37:01les équilibres démocratiques que ça n'a été fait
00:37:03jusqu'à présent.
00:37:05Laisser une femme à la présidence de l'Assemblée nationale,
00:37:07c'est un symbole politique
00:37:09indispensable à vos yeux,
00:37:11alors que les femmes ont aujourd'hui moins
00:37:13de sièges à l'Assemblée.
00:37:15Yael Braun-Pivet, la présidente
00:37:17sortante, avait marqué sa présidence
00:37:19par le respect des équilibres
00:37:21politiques et la défense
00:37:23de l'institution. Elle est candidate
00:37:25à sa propre succession,
00:37:27d'autres dont circulent,
00:37:29comme Sébastien Chenu pour le Rassemblement National
00:37:31ou l'écologiste
00:37:33Cyriel Chatelain.
00:37:35Dans une Assemblée, parfois transformée
00:37:37en chaudron, avec une opposition
00:37:39capable de provocation,
00:37:41Yael Braun-Pivet devait sévir
00:37:43régulièrement.
00:37:45Donc je prononce un rappel à l'ordre
00:37:47avec inscription au procès-verbal.
00:37:49Applaudissements
00:37:51Monsieur Boyard,
00:37:53Monsieur Boyard, je vous demande de vous taire.
00:37:55Monsieur Boyard, je vous rappelle
00:37:57à l'ordre.
00:37:59Applaudissements
00:38:01Vous, Sandrine Rousseau,
00:38:03on vous connaît plus clivante et
00:38:05provocatrice que consensuelle.
00:38:07Lâchez nos utérus.
00:38:09Applaudissements
00:38:11Si vous souhaitez aider les femmes,
00:38:13faites l'égalité salariale.
00:38:15Paul Lafange
00:38:17écrivait dans le droit à la paresse
00:38:19qu'il la fanait pour les classes ouvrières,
00:38:21précisément parce qu'elle permettait
00:38:23de contraindre les bourgeois
00:38:25à arrêter de surconsommer.
00:38:27Oui, nous en sommes là !
00:38:29Avec une assemblée divisée en trois
00:38:31grands blocs, la tension risque
00:38:33de s'accentuer, sans compter
00:38:35le risque de paralyse ici.
00:38:37Aucune majorité n'émerge.
00:38:39Alors, Sandrine Rousseau,
00:38:41on a une question pour vous.
00:38:43Avez-vous le profil pour être
00:38:45la patronne de l'assemblée ?
00:38:47Bonsoir, Sandrine Rousseau.
00:38:49Bonsoir.
00:38:51Merci d'avoir accepté l'invitation
00:38:53d'LCP réélu député de Paris
00:38:55au premier tour, dimanche en 15.
00:38:57Déjà, félicitations.
00:38:59Réponse à cette question.
00:39:01Franchement, pensez-vous que vous êtes
00:39:03la personne lidouane pour le perchoir ?
00:39:05Je pense qu'il va falloir avoir
00:39:07une vision de la démocratie
00:39:09qui soit une vision respectueuse de la démocratie.
00:39:11Je trouve qu'Yael Brune-Pivet, de ce point de vue-là,
00:39:13n'a pas toujours été au rendez-vous.
00:39:15Je le pose sereinement.
00:39:17Je me souviens de ce moment
00:39:19qui m'avait énormément choquée,
00:39:21qui était lorsque Lyot
00:39:23avait eu sa niche parlementaire
00:39:25et qu'il avait proposé l'abrogation
00:39:27de la réforme des retraites
00:39:29et qu'il y avait eu cet article 40,
00:39:31ce qui ne s'était jamais fait.
00:39:33C'était à la demande de la présidente
00:39:35de l'Assemblée.
00:39:37À un moment,
00:39:39les oppositions n'ont pas toujours été
00:39:41respectées à la mesure où
00:39:43elles auraient dû l'être.
00:39:45Les sanctions ont été
00:39:47pléthoriques,
00:39:49parfois excessives.
00:39:51Ce n'est pas comme ça qu'on dirige
00:39:53une Assemblée nationale.
00:39:55Elle est très sérieuse,
00:39:57cette candidature pour le perchoir ?
00:39:59S'il y a une possibilité,
00:40:01oui, je la déposerai.
00:40:03On verra comment ça va se dérouler.
00:40:05Vous voulez être présidente
00:40:07de l'Assemblée nationale ?
00:40:09Vous le souhaitez ?
00:40:11Vous souhaitez être présidente de l'Assemblée ?
00:40:13J'avoue que ça fait partie
00:40:15des postes que j'aimerais
00:40:17beaucoup occuper.
00:40:19Je pense qu'il y a vraiment quelque chose à faire.
00:40:21C'est au coeur de la démocratie.
00:40:23Il y a vraiment quelque chose à faire
00:40:25lors de la transformation de notre rapport.
00:40:27Beaucoup diront qu'elle est
00:40:29beaucoup trop clivante, alors qu'il faut
00:40:31apaiser un chaudron, etc.
00:40:33Qu'est-ce que vous répondez
00:40:35à ceux qui penseraient ça ?
00:40:37J'ai été prof d'amphithéâtre.
00:40:39Il y avait 500, voire 600 étudiants.
00:40:41C'était un chaudron.
00:40:43Tenir trois heures...
00:40:45On a changé les maquettes.
00:40:47Il fallait tenir trois heures
00:40:49des amphithéâtres de 500 ou 600 personnes
00:40:51qui avaient le baccalauréat, qui avaient 18 ans
00:40:53et qui avaient tout autre chose à faire
00:40:55que d'apprendre l'économie pendant trois heures.
00:40:57C'est aussi une technique de savoir tenir
00:40:59une salle pleine.
00:41:01Pour le coup,
00:41:03c'est au-delà de l'amphithéâtre.
00:41:05C'est vraiment comment on fait en sorte
00:41:07que les oppositions soient respectées,
00:41:09que le travail parlementaire soit respecté.
00:41:11La candidature est posée ici, ce soir.
00:41:13Je voudrais dire quand même
00:41:15du clivage.
00:41:17Quand on entend ça,
00:41:19c'était des réponses.
00:41:21Vous me présentez, par exemple,
00:41:23quand vous dites
00:41:25lâchez nos utérus.
00:41:27On venait d'avoir plusieurs jours
00:41:29du RN qui disait qu'il fallait
00:41:31faire une politique de natalité pour les retraites,
00:41:33que les femmes devaient faire des enfants,
00:41:35que ce n'était pas toutes les femmes.
00:41:37C'est vrai que c'est une sélection.
00:41:39On vous a invité de nombreuses fois ici.
00:41:41On a vu vos combats sur le fond
00:41:43et je trouve que c'est aussi une manière
00:41:45de les délégitimer, mes combats.
00:41:47Je voudrais le poser parce que...
00:41:49Je ne parle pas de vous,
00:41:51mais je pense que cette manière-là
00:41:53de me présenter comme clivante
00:41:55est aussi une manière de délégitimer mes combats.
00:41:57Or, on voit aujourd'hui que la part des femmes
00:41:59a diminué dans l'Assemblée nationale.
00:42:01On voit que les violences sexuelles
00:42:03n'ont pas diminué dans la société,
00:42:05que les condamnations pour viol n'ont pas diminué.
00:42:07Les combats que je mène et je le pose
00:42:09sont absolument légitimes.
00:42:11Un autre point à la politique.
00:42:13Pour vous, c'est une évidence.
00:42:15La future présidente ou présidente de l'Assemblée,
00:42:17il y a déjà d'autres noms qui circulent.
00:42:19Celui de l'écologiste cyrielle Châtelain,
00:42:21votre camarade écologiste,
00:42:23est poussée par votre parti.
00:42:25Évidemment, il y a Elbrun-Pivet.
00:42:27Elle, la candidature est officielle.
00:42:29Et puis, Sébastien Chenu, pour le RN,
00:42:31fait peu mystère de son envie
00:42:33de présider l'hémicycle.
00:42:35Vous vous dites, ça doit être un homme ou une femme
00:42:37de gauche, forcément, au vu des rapports de force.
00:42:39Ça, c'est toute la question du moment.
00:42:41C'est que le Nouveau Front Populaire
00:42:43est arrivé en premier,
00:42:45que nous avons été responsables
00:42:47et que nous avons fait ce désistement républicain.
00:42:49Du coup, nous avons un groupe
00:42:51qui est restreint, mais aussi du fait
00:42:53de ce désistement.
00:42:55Comme on n'a pas eu des candidats partout
00:42:57et parce qu'on a privilégié d'autres candidatures,
00:42:59Renaissance ou LR...
00:43:01C'est une forme de contrepartie ?
00:43:03Je pense qu'il faut entendre ce qui s'est passé.
00:43:05Que vos adversaires dans l'hémicycle
00:43:07voulaient vous faire, vous donner ?
00:43:09À l'issue du premier tour,
00:43:11les voix étaient ainsi réparties.
00:43:13Il y avait 9,3 millions de voix pour le RN
00:43:15qui est arrivé en tête,
00:43:17mais nous, nous avions 9 millions de voix.
00:43:19Donc, en fait, c'est très, très proche.
00:43:21Ça s'est joué à un cheveu.
00:43:23Au deuxième tour, le peuple français a dit
00:43:25qu'il ne voulait pas du RN,
00:43:27de sorte que je trouve qu'il y a une logique
00:43:29vraiment démocratique
00:43:31à nous placer en tête de ces élections.
00:43:33C'est une forme de rétribution
00:43:35d'une certaine façon ?
00:43:37C'est ce que vous dites, notamment au camp macroniste ?
00:43:39Non, non, c'est pas une rétribution,
00:43:41c'est reconnaître les responsabilités
00:43:43et les efforts qui ont été faits
00:43:45pour que notre démocratie ne bascule pas à l'extrême droite.
00:43:47Et vous, en quel est le port de voix
00:43:49dont vous avez bénéficié
00:43:51après les désistements de vos adversaires ?
00:43:53Il y a eu beaucoup de candidats de gauche
00:43:55qui ont été élus grâce aux électeurs du Centre,
00:43:57après les désistements, notamment.
00:43:59En quoi ces désistements
00:44:01vous obligent, vous ?
00:44:03Déjà,
00:44:05on a très conscience
00:44:07du fait que nous devons,
00:44:09particulièrement ceux qui ont été élus au second tour,
00:44:11parce que j'ai été élue sur une étiquette
00:44:13Nouveau Front Populaire, il y avait des candidats de droite
00:44:15face à moi.
00:44:17C'est un peu différent quand on a été élu
00:44:19par un vote d'adhésion.
00:44:21Les personnes qui ont été élues au deuxième tour
00:44:23doivent une partie de leur voix
00:44:25à ce désistement républicain.
00:44:27Raison pour laquelle nous voulons
00:44:29nous atteler aux racines
00:44:31du vote Rassemblement National.
00:44:33Or, les études sont quand même maintenant
00:44:35pléthoriques pour dire, et nombreuses
00:44:37pour dire que ce vote
00:44:39Rassemblement National vient d'un sentiment
00:44:41de relégation, du fait que l'école
00:44:43ne permet pas une élévation,
00:44:45une émancipation sociale, comme on l'avait
00:44:47pendant les Trondes Glorieuses,
00:44:49notamment, que, en fait,
00:44:51vivre dans certaines parties du territoire,
00:44:53ça n'est pas être à égalité
00:44:55avec les personnes qui, par exemple, sont dans les centres-villes.
00:44:57Donc, en fait, tout cela,
00:44:59c'est le programme du Nouveau Front Populaire.
00:45:01Et moi, je le trouve très intéressant,
00:45:03parce que, précisément, il va chercher ça.
00:45:05Donc, vous dites, comme Jean-Luc Mélenchon,
00:45:07tout le programme est rien que le programme,
00:45:09ou, au contraire,
00:45:11vous estimez, lié à ces désistements,
00:45:13qu'il va falloir peut-être l'amender.
00:45:15Je trouve que l'on doit à ces désistements
00:45:17le fait de faire travailler l'Assemblée.
00:45:19Moi, la position que j'ai, c'est de proposer
00:45:21les textes tels qu'ils sont issus de notre programme,
00:45:23parce que nous avons ce mandat.
00:45:25Donc, rien n'est négociable dans ce programme.
00:45:27Mais, justement...
00:45:29Quoi, par exemple ?
00:45:31L'abrogation de la réforme des retraites,
00:45:33c'est non négociable ou pas ?
00:45:35Les textes issus de notre programme,
00:45:37nous les présenterons à l'Assemblée,
00:45:39et c'est pour ça que j'ai dit que je ne voulais pas
00:45:41que nous recourions au 49.3 pour pouvoir qu'il soit...
00:45:43C'est Olivier Faure qui l'a déjà envisagé,
00:45:45s'il était nommé à Matignon,
00:45:47l'abrogation des retraites.
00:45:49Ce serait une erreur ?
00:45:51Oui, je le pense.
00:45:53Parce que, précisément, travailler en respect
00:45:55de ces désistements et de ces voix
00:45:57qui ne viennent pas de notre camp,
00:45:59c'est laisser l'Assemblée permettre
00:46:01le travail parlementaire sur le texte,
00:46:03et chacun prendra ses responsabilités
00:46:05en fonction du mandat qu'il a.
00:46:07Et vous disiez que si les projets de loi
00:46:09du programme NFP étaient rejetés à l'Assemblée,
00:46:11vous vous en tiendrez compte ?
00:46:13Absolument.
00:46:15Donc, pas de 49.3. Vous proposez, au fond,
00:46:17un mandat de législature sans 49.3.
00:46:19Exactement, mais de toute façon,
00:46:21nous nous sommes battus contre les 49.3,
00:46:23et ça permet de respecter tous les électeurs et électrices
00:46:25et, en même temps, de poser notre programme.
00:46:27Et après, chacun fait.
00:46:29Il y aura des textes plus consensuels que d'autres.
00:46:31Par exemple, une loi grand âge, je pense,
00:46:33sera plus consensuelle qu'une loi climat.
00:46:35Et bien sûr, la loi climat, chacun prendra ses responsabilités.
00:46:37Et si on perd, on perd.
00:46:39Et en fait, c'est cela qu'on a perdu de vue
00:46:41dans notre fonctionnement démocratique
00:46:43de la Ve République, c'est que plus personne n'accepte de perdre.
00:46:45Oui, alors, ce qu'il y a, c'est que
00:46:47c'est très intéressant, si on perd, on perd.
00:46:49Après tout, c'est la logique démocratique.
00:46:51Il faut-il ne pas être renversé.
00:46:53Et ça, qu'est-ce que vous demandez ?
00:46:55Vous demandez aux camps macronistes,
00:46:57aussi en vertu de ce deuxième tour si particulier,
00:46:59de ne pas vous censurer,
00:47:01d'avoir cette garantie,
00:47:03et de laisser un gouvernement de gauche
00:47:05gouverner, quitte à ce qu'il soit rejeté
00:47:07projet après projet de loi.
00:47:09Moi, je ne demande rien aux macronistes,
00:47:11si ce n'est que je leur garantis
00:47:13qu'ils auront toute possibilité
00:47:15de voter ou pas les textes et chacun des amendements.
00:47:17Un gouvernement minoritaire qui ne serait pas renversé.
00:47:19Oui, absolument.
00:47:21Et si un de nos textes ne passe pas,
00:47:23il faudra accepter qu'il ne passe pas.
00:47:25Et c'est précisément l'inverse
00:47:27de ce qu'a fait Emmanuel Macron,
00:47:29qui a brutalisé l'Assemblée nationale
00:47:31et qui a brutalisé notre démocratie
00:47:33en passant systématiquement 49.
00:47:35Je voudrais qu'on dise un mot sur
00:47:37les tractations pour Matignon.
00:47:39Olivier Faure a l'air d'être le candidat
00:47:41le plus consensuel, en tout cas,
00:47:43clairement adoubé par le PS.
00:47:45Ça pourrait être le vôtre, pour les écologistes ?
00:47:47Je fais confiance à la discussion
00:47:49qui est en train de se produire.
00:47:51Je rappelle qu'on se concentre beaucoup
00:47:53sur le nom du Premier ministre,
00:47:55mais derrière, il y a des équilibres
00:47:57à l'intérieur du gouvernement, de l'Assemblée.
00:47:59Si c'est Olivier Faure qui sort des discussions,
00:48:01j'irai derrière Olivier Faure.
00:48:03Si c'est un autre nom, j'irai derrière cet autre nom.
00:48:05Et si c'est un insoumis aussi ?
00:48:07Oui, parce que ça ne changera rien
00:48:09sur les textes qui seront présentés
00:48:11à l'Assemblée nationale.
00:48:13Il faut des insoumis dans le futur gouvernement
00:48:15du Front populaire, oui ou non ?
00:48:17Vous avez vu ce qu'ont dit le président
00:48:19et Gabriel Attal ?
00:48:21Je voudrais le poser avec clarté.
00:48:23Je trouve que nous avons vraiment
00:48:25mis au banc de la démocratie les insoumis
00:48:27sur des questions de forme dans l'hémicycle
00:48:29sur lesquelles je ne peux pas être d'accord.
00:48:31Mais ce n'est pas la forme
00:48:33qui définit le fond.
00:48:35Par ailleurs, on leur a beaucoup reproché
00:48:37leur position sur le 7 octobre,
00:48:39qu'ils ont corrigée dans le nouveau Front populaire.
00:48:41Vous faites partie de celles qui ont dénoncé
00:48:43l'antisémitisme ou les propos
00:48:45à caractère antisémite.
00:48:47C'est pour ça que je n'ai pas
00:48:49de naïveté vis-à-vis
00:48:51ni des uns ni des autres, mais je dis
00:48:53que ce nouveau Front populaire, c'est la gauche
00:48:55et la gauche avec sa partie.
00:48:57Si ça prend du temps,
00:48:59ce n'est pas grave ?
00:49:01Je sens quand même une impatience montée.
00:49:03Moi, je trouve que ça n'est pas si grave.
00:49:05Donc si Gabriel Attal
00:49:07reste Premier ministre
00:49:09à gérer les affaires courantes
00:49:11à la fin de l'été ?
00:49:13Emmanuel Macron n'a pas parlé d'affaires courantes.
00:49:15C'est ça, pour moi, une vraie alerte.
00:49:17Il aurait dû
00:49:19poursuivre Gabriel Attal
00:49:21sur son poste uniquement sur les affaires courantes.
00:49:23Ce n'est pas ce qu'il a fait.
00:49:25Il l'a réinvesti, il l'a repositionné
00:49:27en tant que Premier ministre, de sorte
00:49:29que Gabriel Attal puisse prendre
00:49:31des mesures politiques, des décisions.
00:49:33C'est un acte politique d'empêchement.
00:49:35Merci beaucoup.
00:49:37Vous restez avec moi, Sandrine Rousseau.
00:49:39On va les accueillir tout de suite.
00:49:41Ils sont où, les Affranchis ?
00:49:43Je ne les vois pas.
00:49:45Jingle.
00:49:55Fanny Guinochet, bonsoir,
00:49:57de France Info et La Tribune
00:49:59pour la chronique Eco et l'Europe.
00:50:01Richard Verli, prenez temps de vous installer.
00:50:03Bonsoir.
00:50:05Bienvenue à tous les deux.
00:50:07D'abord par toutes les images
00:50:09de l'Assemblée nationale.
00:50:11Vous savez que les députés faisaient leur arrivée.
00:50:13Pour certains d'entre eux, ils découvraient
00:50:15le Palais Bourbon. C'est dans Bourbon Express
00:50:17de Stéphanie Despierre.
00:50:25Bonsoir, Stéphanie.
00:50:27Bonsoir.
00:50:29Ils sont venus, ils sont tous là.
00:50:31Et tous les journalistes aussi.
00:50:33Les caméras étaient braquées ce matin sur le Palais Bourbon.
00:50:35Les journalistes attendaient la gauche,
00:50:37alors Union électorale, Programme commun,
00:50:39mais une arrivée en ordre dispersé
00:50:41pour ce nouveau Front populaire.
00:50:43Chacun son groupe.
00:50:45Les premiers arrivés ce matin, c'était les écologistes.
00:50:47Ils sont 33 députés,
00:50:49emmenés par Cyrielle Chatelain,
00:50:51en tee-shirt vert, évidemment,
00:50:53leur ancienne présidente de groupe.
00:50:55Et puis ensuite, un peu plus tard dans la matinée,
00:50:57c'était autour des Insoumis,
00:50:59sous une nuée de caméras et de perches toujours,
00:51:01lors des embrassades avec un parfum de victoire.
00:51:03Mathilde Panot, ancienne
00:51:05et peut-être future présidente du groupe,
00:51:07les lieutenants de Jean-Luc Mélenchon,
00:51:09et puis des nouveaux visages.
00:51:11Par exemple, celui de Raphaël Arnaud,
00:51:13le député du Vaucluse, Antifa, Fiché S,
00:51:15qui sait que sa candidature a fait polémique.
00:51:17Alors, on l'a vu, il est arrivé aujourd'hui
00:51:19en costume beige et mocasse.
00:51:21Oui, tout un programme.
00:51:23Le PS, lui, est arrivé l'après-midi.
00:51:25Oui, il est socialiste, alors vous allez le voir sur les images.
00:51:27Boris Vallaud est entouré, lui aussi,
00:51:29de quelques nouveaux visages,
00:51:31Grégoire, député de Paris,
00:51:33on voit Gérard Le Sol, on voit
00:51:35Guillaume Garot, Philippe Brun, qui ont été réélus,
00:51:37mais il y avait un petit comité d'accueil,
00:51:39le Collectif Nous Vivrons, créé après le 7 octobre,
00:51:41qui lutte contre l'antisémitisme,
00:51:43criait « Socialistes, reprenez-vous ! »
00:51:45Ils veulent que le PS
00:51:47prenne ses distances avec les Insoumis.
00:51:49Alors, après cette arrivée,
00:51:51place du Palais Bourbon, place à la photo de famille
00:51:53dans la belle cour d'honneur
00:51:55de l'Assemblée nationale.
00:51:57Les députés socialistes sont deux fois plus nombreux
00:51:59qu'en 2022, et il y a un revenant,
00:52:01de marque, François Hollande, l'ancien président
00:52:03de la République, qui a été élu
00:52:05député de Corrèze, et avec lui,
00:52:07évidemment, le retour de la pluie.
00:52:09François Hollande a d'ailleurs fait une petite blague
00:52:11en regardant le ciel,
00:52:13et juste après la photo, les premières gouttes
00:52:15et un déluge qui s'abat sur l'Assemblée nationale.
00:52:17C'est dingue à chaque fois,
00:52:19on commence à se poser vraiment des questions,
00:52:21il y a une connexion météorologique.
00:52:23C'est un sorcier.
00:52:25Oui, un gentil ou un méchant sorcier ?
00:52:27Un méchant sorcier, mais un gentil sorcier.
00:52:29Allez, Stéphanie,
00:52:31il y a un autre député,
00:52:33un nouveau arrivant,
00:52:35c'est Laurent Wauquiez, lui, qui est arrivé,
00:52:37mais qui n'a pas voulu trop se montrer,
00:52:39apparemment. Laurent Wauquiez, qui a été
00:52:41réélu député de Haute-Loire
00:52:43dimanche, le président LR
00:52:45de la région Auvergne-Rhône-Alpes
00:52:47ne l'était plus depuis 2017, alors il est arrivé
00:52:49tôt, mais il a esquivé les caméras,
00:52:51mais il est très, très actif dans les couloirs,
00:52:53café, réunion, déjeuner, avec
00:52:55les sortants réélus et les nouveaux,
00:52:57il consulte tous azimuts, car il est bien
00:52:59décidé à prendre la tête d'un
00:53:01groupe de droite hors siotistes,
00:53:03évidemment, il veut changer le nom du groupe,
00:53:05ce ne sera plus Les Républicains, et il veut
00:53:07tenir une ligne indépendante face au
00:53:09camp présidentiel. Il y a à nouveau des réunions
00:53:11chez Les Républicains, Canal Historique
00:53:13demain matin. Dernières infos
00:53:15pour conclure,
00:53:17cette campagne express a laissé des traces.
00:53:19Oui, dans le camp présidentiel, d'abord,
00:53:21Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée
00:53:23à l'agriculture, et nouvelle députée
00:53:25du Pas-de-Calais, a miraculeusement
00:53:27gagné grâce au barrage républicain.
00:53:29Elle le reconnaît, ce n'est pas un vote
00:53:31d'adhésion, elle veut donc une liberté de vote
00:53:33au sein de Renaissance, et elle voudra que
00:53:35la politique d'Emmanuel Macron penche plus à gauche
00:53:37dans une interview à La Voix du Nord.
00:53:39Elle dit carrément, la réforme
00:53:41de l'assurance chômage, pour moi,
00:53:43c'est non, elle n'est pas appropriée
00:53:45dans son état actuel
00:53:47à la situation que j'ai vue
00:53:49sur le terrain, et sa tangue,
00:53:51aussi, dans le camp opposé du côté
00:53:53du Rassemblement national.
00:53:55Gilles Penel, l'artisan du
00:53:57fameux plan Matignon, celui qui avait
00:53:59recruté les 577
00:54:01candidats, certains plus que
00:54:03problématiques, eh bien Gilles Penel a été
00:54:05débarqué, le député européen n'est
00:54:07plus directeur général du Parti à la Flamme.
00:54:09Merci beaucoup Stéphanie, je vous voyais très
00:54:11rapidement lever les yeux au ciel
00:54:13avec les propos sur l'assurance
00:54:15chômage de l'ancienne ministre.
00:54:17Oui, parce qu'on aurait aimé qu'il y ait des voix qui s'élèvent
00:54:19dans les deux précédentes années
00:54:21pour dire à quel point c'était inadmissible,
00:54:23et je salue d'ailleurs Aurélien Rousseau qui a eu ce courage
00:54:25et qui est allé jusqu'au bout et qui a démissionné,
00:54:27et en fait, je trouve que la Macronie, c'est parfois
00:54:29beaucoup de manque de courage,
00:54:31et le courage après
00:54:33la catastrophe, c'est toujours plus facile.
00:54:35Allez, on enchaîne avec vous, on en parlait tout à l'heure,
00:54:37Sandrine Rousseau, Fanny Guinochet, vous nous parlez
00:54:39de la proposition d'abroger la réforme
00:54:41des retraites du nouveau Front populaire.
00:54:43Oui, avec en ligne de mine le retour
00:54:45de l'âge légal de départ
00:54:47de 62 ans dans le privé
00:54:49contre 64, donc depuis la réforme
00:54:51d'Emmanuel Macron, sachant que l'objectif
00:54:53à terme, c'est même 60 ans pour le nouveau
00:54:55Front populaire. Alors, contrairement
00:54:57à ce que dit Jean-Luc Mélenchon,
00:54:59ça n'est pas possible de
00:55:01revoir cette loi par
00:55:03décret, c'est illégal,
00:55:05une loi doit être défaite
00:55:07par une loi. Alors c'est toujours possible
00:55:09de passer en revanche par un texte
00:55:11législatif, mais le problème,
00:55:13c'est que là, on l'a vu, aucun
00:55:15groupe, aucun camp n'a eu la majorité,
00:55:17donc ça voudrait dire des alliances,
00:55:19ça voudrait dire des alliances, par exemple,
00:55:21entre la gauche et le Rassemblement
00:55:23national. Un 49-3 peut
00:55:25défaire un 49-3, c'est ce qu'a dit
00:55:27Olivier Faure, mais là aussi, il faut...
00:55:29T'as critiqué Sandrine Rousseau il y a un instant.
00:55:31C'est pour ça que je vous le précise, mais
00:55:33il faut trouver des alliances.
00:55:35Et le problème, c'est que l'abolition
00:55:37d'une réforme comme celle-ci,
00:55:39ça aurait un coût. Or,
00:55:41il y a un article 40 dans la Constitution
00:55:43qui empêche le Parlement de faire
00:55:45des propositions de loi qui débouchent, je le cite,
00:55:47sur l'aggravation d'une charge publique,
00:55:49ou bien alors, il faut compenser. Et compenser,
00:55:51ça veut dire compenser par des recettes
00:55:53par ailleurs, c'est-à-dire
00:55:55des hausses d'impôts, ou bien alors couper dans les budgets.
00:55:57Cet article 40, c'est quand même
00:55:59un garde-fou important.
00:56:01Est-ce qu'on peut estimer la facture
00:56:03du retour à 60 ans ? Alors c'est très difficile
00:56:05de chiffrer. Alors justement,
00:56:07parce qu'on sait pas où on met le curseur, est-ce que c'est
00:56:0960 ans, est-ce que c'est 62 ans ? En tout cas,
00:56:11une chose est sûre, c'est que ça se compte
00:56:13en dizaines de milliards d'euros.
00:56:15Alors il y a eu quand même quelques petites estimations.
00:56:17Renaissance, par exemple, estime
00:56:19que si jamais on abrogeait
00:56:21la réforme Macron, donc là c'est les 62 ans,
00:56:23on serait à 15 milliards
00:56:25d'euros, ça coûterait
00:56:2715 milliards d'euros, c'est le chiffre qui est dans l'étude
00:56:29d'impact du gouvernement quand il y a eu la loi.
00:56:31Selon Éric Coquerel, ça serait
00:56:33plus, parce que ça serait plutôt
00:56:3525 milliards, parce qu'il y aurait aussi
00:56:37les mesures de revalorisation des retraites.
00:56:39Alors si on regarde en revanche du côté
00:56:41de l'Institut libéral, l'Institut Montaigne,
00:56:43là, ça se chiffre,
00:56:45on est plutôt du côté de 50 milliards
00:56:47d'euros, donc voyez, les fourchettes, elles diffèrent.
00:56:49Et les agences nous regardent ?
00:56:51Les agences nous regardent et puis ça les inquiète,
00:56:53les agences de notation
00:56:55moudisent aujourd'hui Alerte en disant
00:56:57attention, si jamais
00:56:59cette réforme des retraites était
00:57:01supprimée, les déficits vont
00:57:03exploser et l'assainissement
00:57:05budgétaire va s'éloigner. Et hier, c'était
00:57:07S&P Global qui tirait
00:57:09là aussi la sonnette d'alarme en disant
00:57:11que la France serait incapable
00:57:13de tenir sa trajectoire budgétaire
00:57:15et ça allourdirait la charge
00:57:17de la dette. Merci beaucoup Fanny Guinochet.
00:57:19Donc voilà, les paramètres sont nombreux
00:57:21et la France n'est pas seule sur ces
00:57:23questions. Richard, on va terminer
00:57:25avec vous. Demain, Emmanuel Macron
00:57:27sera au sommet de l'OTAN, il va défendre
00:57:29la défense européenne,
00:57:31des investissements massifs. Est-ce qu'il
00:57:33a des alliés ou risque d'être un peu seul ?
00:57:35Eh bien écoutez, il va en quelque sorte
00:57:37faire face à deux questions principales. Il est dans l'avion
00:57:39bientôt, Emmanuel Macron. La première, c'est
00:57:41peut-on encore faire confiance à la France ?
00:57:43Et la deuxième, c'est quelle sera sa marge
00:57:45de manœuvre ? Parce que les alliés savent que d'habitude
00:57:47le président décide de manière très
00:57:49verticale en France. Alors c'est des questions
00:57:51d'autant plus pertinentes que la plus
00:57:53puissante coalition militaire au monde et ses
00:57:5532 pays membres a un grand
00:57:57besoin de stabilité. Son nouveau patron,
00:57:59c'est l'ancien Premier ministre néerlandais
00:58:01Marc Rutte. Il va prendre ses ponctions
00:58:03un petit peu. Il va remplacer le Norvégien Jens
00:58:05Stoltenberg. Et l'OTAN
00:58:07traverse un moment difficile parce que son commandant
00:58:09en chef, le vrai, c'est-à-dire
00:58:11Joe Biden, a quelques turbulences politiques.
00:58:13Alors quelles sont les puissances militaires
00:58:15capables, au besoin, de déployer
00:58:17dans l'urgence des moyens importants dans le cadre
00:58:19de l'OTAN ? En réalité, il y en a deux. Il y a la
00:58:21France et le Royaume-Uni. La France l'a fait
00:58:23en Roumanie avec des effectifs
00:58:25terrestres. Il y a aussi la police de l'air
00:58:27dans les pays baltes. Or,
00:58:29Emmanuel Macron, il se retrouve en quelque
00:58:31sorte le dos au mur parce qu'il avait
00:58:33lui-même, en 2019, rappelez-vous, dit
00:58:35que l'OTAN était en état de mort
00:58:37cérébrale avant que la Russie se charge
00:58:39de réveiller l'alliance avec la guerre en Ukraine.
00:58:41Et aujourd'hui, c'est le
00:58:43macronisme qui va mal, un peu dans le coma.
00:58:45C'est en tout cas ce que colporte
00:58:47au sein de l'OTAN tous ceux qui
00:58:49veulent mettre des bâtons dans les roues
00:58:51des projets d'Emmanuel Macron. Vous l'avez
00:58:53dit, l'Europe puissante, l'Europe
00:58:55souveraine, l'Europe autonome, en gros,
00:58:57se débrancher par rapport aux Etats-Unis.
00:58:59Emmanuel Macron le dit ouvertement,
00:59:01mais pourquoi lui faire confiance aujourd'hui
00:59:03alors que le Rassemblement National,
00:59:05présumé pro-russe, est quand même
00:59:07le premier parti de France et qu'il pourrait gouverner
00:59:09demain ? Et puis pourquoi se fâcher quand
00:59:11on est, par exemple, polonais avec Donald Trump
00:59:13alors que dans trois ans, Emmanuel Macron
00:59:15ne sera plus là ? Bref, on sait que les
00:59:17Etats-majors militaires, en général, ils aiment les plans
00:59:19détaillés, calibrés, pas tellement les
00:59:21opérations commando à la Macron. Au fond,
00:59:23c'est la capacité d'initiative de la France
00:59:25qui est érodée, et comme dans toute coalition,
00:59:27tiens, tiens, rappelez-vous ce mot,
00:59:29c'est le dénominateur commun qui l'emporte,
00:59:31et pas l'exception nommée Emmanuel Macron.
00:59:33Merci pour cette chute, décidément.
00:59:35Très seul, aussi bien ici
00:59:37qu'ailleurs. Merci à vous, les Affranchis.
00:59:39Merci beaucoup, Sandrine Rousseau.
00:59:41Je voudrais quand même dire que les agences de notation ne sanctionnent
00:59:43jamais quand on diminue les impôts des plus riches.
00:59:45Je voudrais quand même juste le préciser.
00:59:47Et vous comptez les augmenter dans le programme.
00:59:49Merci beaucoup, merci de nous avoir suivis.
00:59:51Avant de se quitter, je voudrais
00:59:53vous parler d'un homme, d'un chef et d'un
00:59:55ami, aussi. C'était ce soir la dernière
00:59:57de Jean-Pierre Montanay aux manettes
00:59:59de sa Vourgarde depuis 4 ans, rédacteur
01:00:01en chef d'une émission qui l'a transformée,
01:00:03qui l'a bonifiée, qui l'a
01:00:05apaisée, aussi.
01:00:07C'est peu de dire qu'il va manquer à la
01:00:09rédaction de la chaîne parlementaire.
01:00:11Il a choisi de vivre d'autres aventures,
01:00:13un peu plus loin de la politique,
01:00:15mais tout est politique,
01:00:17mon cher Jean-Pierre, y compris la bonne
01:00:19bouffe qu'il adore et qu'il nous fait partager
01:00:21dans Politique à table depuis plusieurs saisons.
01:00:23Bon vent, l'ami,
01:00:25et merci. Très belle soirée.
01:00:27Merci, Jean-Pierre.
01:00:29Musique
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