Charles-Ange Ginésy s’alarme d’une situation migratoire explosive dans une lettre à Emmanuel Macron

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Bruno Pomart, Pierre Gentillet, Edouardo Rihan Cypel, Didier Testot et Charles-Ange Ginésy, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes
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Transcript
00:00 - Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes s'alarme d'une situation migratoire explosive, je cite,
00:07 et s'en émeut auprès d'Emmanuel Macron et Elisabeth Borne dans une lettre. Nous sommes avec lui sur Sud Radio. Bonsoir Charles-Ange Zinezi.
00:14 - Oui bonsoir. - Soyez le bienvenu sur Sud Radio. Vous êtes le président... - Merci.
00:19 - ...du conseil départemental des Alpes-Maritimes. Situation migratoire explosive. Qu'est-ce qui se passe ?
00:26 - Merci pour votre invitation. Tout d'abord, il se passe que nous constatons ce que nous craignons au début de l'année,
00:33 et pour lequel j'avais alerté les ministres concernés.
00:36 En appelant l'État à ses responsabilités, c'est une très très forte montée du flux migratoire,
00:43 que nous avons déjà connu en 2022, mais qui en 2023
00:47 arrivait de manière très puissante au début de l'année, avec une pause qui probablement a été
00:55 faite en raison d'un contexte international sur le mois de mai-juin, mais là sur le courant de l'été, et bien
01:00 ça repart et nous avons plus de 45% d'augmentation par rapport à la même période sur 2022.
01:08 - 45% d'augmentation des interpellations ou alors des arrivées, des franchissements de la frontière ?
01:14 - Des arrivées, des migrants, ce que nous qualifions chez nous les MNA, les mineurs non accompagnés,
01:20 qui sont sous la responsabilité du département, puisque
01:25 le flux migratoire nous échappe et je n'ai pas la comptabilité exacte des migrants.
01:31 - Concrètement ?
01:33 - Concernant les jeunes migrants, on a 4519 migrants qui rentrent sur le territoire des Alpes-Maritimes
01:38 depuis le début de l'année 2023, ce qui fait 45% d'augmentation.
01:44 - Alors qu'on rappelle bien d'ailleurs, un mineur non accompagné,
01:47 c'est le département qui est chargé de le prendre en charge une fois qu'il est détecté,
01:52 et donc le prendre en charge, ça veut dire quoi ? Ça veut dire l'héberger, c'est ça ?
01:55 - Ça veut dire déjà le diagnostiquer à la frontière pour constater sa qualité de mineur,
02:02 c'est lui donner les moyens d'être accompagné, le loger,
02:06 l'accompagner, lui donner les moyens de vivre correctement, d'être formé et de s'insérer dans notre société.
02:15 C'est cela dont le département est effectivement chargé, mais en fonction d'une loi qui est l'aide sociale à l'enfant.
02:22 Qui avait été constituée à l'époque pour des enfants qui étaient déjà sur le territoire national,
02:28 - C'est l'ancienne DAS.
02:30 - Ou des anciennes DAS, ou des jeunes mineurs qui arrivent de l'étranger.
02:35 - Ça signifie que ce que vous nous dites en ce moment, c'est qu'en fait vous n'avez plus de place,
02:38 ou alors plus d'argent, parce qu'il y a trop de mineurs non accompagnés dans les Alpes-Maritimes, c'est ça ?
02:43 - Oui, il y en a beaucoup. Si je reprends la réflexion que nous avons à l'instant,
02:48 en 2014, il y avait 114 mineurs qui rentraient dans les Alpes-Maritimes.
02:57 Vous vous rendez compte, nous en sommes à 4519.
02:59 Et pour cela, il a fallu mobiliser des assistants sociaux pour faire les évaluations.
03:05 Plus de 200 personnes sont mobilisées par le département en sureffectif par rapport aux 20
03:12 qui sont missionnés sur cette affaire-là de façon permanente.
03:17 C'est dire que nous avons là-dessus une surtention qui met le personnel à genoux.
03:22 Au-delà, bien évidemment, vous l'avez souligné, du coût financier que cela représente.
03:27 Alors tant que nous avions les capacités financières d'y subvenir avec des DMPO,
03:33 des droits de mutation qui se portaient bien, l'inquiétude financière s'est éloignée.
03:37 Mais nous retrouvons une inquiétude financière dès lors que ces droits de mutation s'effondrent,
03:42 puisqu'ils sont aujourd'hui notre seule ressource.
03:45 Mais le problème, de mon point de vue et du point de vue des conseillers départementaux des Alpes-Maritimes,
03:50 n'est pas la préoccupation financière. La préoccupation est une préoccupation humaine.
03:54 Nous n'arrivons plus aujourd'hui à faire face à cette migration.
03:58 Il faut que l'État prenne ses responsabilités.
04:00 Quand je dis l'État, c'est l'État et les États européens,
04:04 car il s'agit d'un phénomène migratoire européen,
04:07 il s'agit d'un phénomène international pour lequel on ne peut pas continuer à subir ce que nous subissons ces dernières années.
04:14 - Alors juste avant de donner la parole à nos autres vrais voix, dernière question,
04:17 vous attendez quoi d'Emmanuel Macron à court terme ?
04:20 - J'attends que l'État prenne en charge cette responsabilité qui nous aide d'abord à qualifier et à évaluer les mineurs au départ,
04:29 qui nous aide à une répartition nationale avec une clé de répartition qui existe,
04:34 mais pour laquelle on voit bien que la solidarité se fait tirer l'oreille.
04:38 Il y a des départements qui ne peuvent pas accepter les mineurs que nous pouvons leur envoyer
04:45 et qui sont pourtant envoyés avec une ordonnance de placement décidée par M. le Procureur de la République.
04:51 Donc tout cela est une organisation au niveau du territoire national qu'il faut pouvoir accompagner.
04:57 Je vous donne encore un chiffre, certains jours nous avons 40 à 45 mineurs qui arrivent à la frontière et qui lèvent le doigt.
05:03 - C'est difficile à gérer, sachant que vous rappeliez que ça avait été multiplié par 45 à peu près depuis 2014.
05:10 Pierre Gentillet ?
05:11 - Si je peux poser une petite question à M. le Président du Conseil départemental des Aides-Maritimes ?
05:15 Vous lui dites que c'est au fond, et vous avez raison, un problème européen,
05:18 rappelons que c'est Frontex qui gère les frontières dans l'Union Européenne.
05:22 - Extérieures.
05:22 - Effectivement, les frontières extérieures.
05:24 Est-ce que vous ne pensez pas finalement, vous lui dites que vous allez interpeller le Président de la République,
05:29 est-ce que vous n'allez pas lui suggérer, ou vous-même, est-ce que vous n'êtes pas pour tout simplement suspendre les accords Schengen
05:36 et réinstituer les frontières nationales ? Parce qu'il serait peut-être temps, pour le coup.
05:41 Vous ne pensez pas ?
05:42 - Réponse.
05:43 - Oui, je pense que le Président de la République peut avoir plusieurs pistes et a certainement des informations que je ne détiens pas.
05:51 C'est pour cette raison que j'en appelle au Président de la République, puisque nous avons déjà eu,
05:55 au début du mois de mai, une réunion avec Monsieur le Ministre de l'Intérieur, Monsieur Darmanin, avec le Carte d'Essau,
06:01 Monsieur Dumoretti, avec la Secrétaire d'État à l'Enfance, Madame Kobel,
06:05 et que cette réunion a donné une facilitation de l'arrivée de ces mineurs, d'en accompagner sur le territoire des Alpes-Maritimes,
06:15 mais qui n'est pas suffisant aujourd'hui. Il faut donc aller plus loin.
06:18 Et pour cela, certains accords internationaux doivent être mis en cause.
06:23 Pourquoi pas ? Il faut les requalifier en tout état de cause.
06:26 On voit bien que ce qui nous arrive par l'Italie est quelque chose de catastrophique.
06:31 On voit que les Italiens aussi sont submergés et n'arrivent plus à faire face.
06:35 - Plus encore.
06:36 - Et de dire "on ferme nos frontières" n'est pas forcément une solution, car c'est reporter le problème de Menton à Bentimi.
06:43 Alors vous allez me dire que c'est laisser le problème aux Italiens puisque c'est leur problème,
06:48 mais quelque part c'est un problème européen.
06:50 Et dans tous les cas de figure, lorsque les gens sont sur l'île d'Bentimi et sont en Italie,
06:57 ils tentent toujours de passer en France.
07:00 Donc résolvons ce problème-là et apportons une solution qui soit une solution humaine également.
07:06 - Edouard Dorian, s'il te plaît, d'un mot ?
07:08 - Oui, juste pour dire qu'il est normal, si le département des Alpes-Maritimes est confronté à un surnombre d'arrivées de mineurs migrants,
07:17 que l'Etat vienne en aide pour faciliter la prise en charge.
07:21 On ne peut pas laisser, bien entendu, un département français, pour des raisons, on va dire, géographiques presque contingentes,
07:28 en tout cas dû à la géographie, donc pas si contingente que ça, d'être confronté seul.
07:31 Il faut des moyens supplémentaires, je pense que ça c'est normal.
07:33 Je crois que toutes ces histoires de détruire les règles européennes,
07:38 notamment en ce qui concerne les frontières nationales, la circulation, n'ont pas de sens.
07:43 Le vrai sujet c'est comment l'Europe, ensemble, travaille main dans la main, coopère pour être solidaire,
07:50 donc de désengorger la situation des pays, bien entendu, comme l'Italie, la Grèce, l'Espagne, bref, tous ceux qui ont des côtes sur la Méditerranée.
07:58 Nous avons un devoir, un devoir d'accueillir et d'accompagner ces mineurs.
08:03 Ce sont des mineurs qui sont sur notre territoire.
08:05 Je pense que l'Europe a les moyens de le faire.
08:07 Et s'il s'agit de contrôle des frontières, le contrôle des frontières doit se faire à l'échelle des frontières européennes.
08:15 Et là on peut améliorer aussi la coopération.
08:17 Il faut dire que ça évolue en Europe, puisque Olaf Scholz, lui-même, commence à parler de ce sujet, des accords de Schengen,
08:23 d'y réfléchir à nouveau, alors qu'il était conte jusqu'à présent.
08:27 Donc si même l'Allemagne y réfléchit, ça veut dire que les Européens doivent y penser ensemble.
08:31 Bon courage en tout cas, eh bien d'abord aux employés.
08:35 Vous avez dans ce contexte européen, le Danemark aussi, qui a pris une position forte.
08:39 Tout à fait, c'est évident.
08:41 Donc là aussi, les exemples sont légion, qui prouvent qu'il y a un vrai problème européen qu'il faut arriver à résoudre.
08:49 Et en tout cas que les lignes bougent. Bon courage aux employés du Conseil départemental des Alpes-Maritimes.
08:53 Et merci à vous, Charles Anginési, d'être intervenu.
08:57 Merci pour vos encouragements et à l'égard du personnel, je pense qu'ils l'auront entendu et ils y seront sensibles.
09:03 En tout cas, s'ils écoutent Sud Radio, qu'ils continuent.
09:06 Et puis de tout cela, pour nous, ça pose un problème économique aussi.
09:10 Oui, évidemment. On l'a bien compris.
09:12 On en parlait aussi. Merci à vous, Charles Anginési, président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes.
09:17 L'immigration, tiens, c'est peut-être un sujet sur lequel vous voudriez, pourquoi pas, un référendum.
09:21 Ce sera notre débat dans quelques minutes. On va en reparler, puisque vous voyez que ça fait débat parmi nos vrais voix.
09:25 On se retrouve dans un instant sur Sud Radio. A tout de suite.

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