Canicule : vigilance accrue pour les infirmières à domicile

  • l’année dernière
Avec Sonia Vandemberg, infirmière libérale depuis 10 ans à Albi dans le Tarn (81).
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##LA_PAROLE_AU_TERRAIN-2023-08-23##
Transcript
00:00 Et sur le terrain, aujourd'hui, c'est dans le Tarn, à Albi, où l'alerte rouge canicule va être enclenchée à midi par Météo France.
00:06 39 à l'ombre sont prévues dans la journée.
00:09 Et dans ces conditions, notre invitée continue d'aider les personnes les plus fragiles, c'est Sonia Vandenberg, infirmière à domicile.
00:16 Bonjour Sonia et bienvenue.
00:18 - Bonjour, merci de m'accueillir dans votre émission.
00:21 - Bonjour Sonia, c'est avec plaisir qu'on vous accueille ce matin sur Sud Radio.
00:26 Vous, Mariline, le disait, une journée caniculaire attendue par chez vous à Albi.
00:30 Ça veut dire pour vous qu'il va falloir un petit peu s'adapter par rapport aux soins et à l'attention peut-être que vous portez à vos patients ?
00:38 - Alors l'attention, elle est portée toute l'année, mais c'est vrai, exclusivement dans ces périodes de chaleur, on redouble un peu de vigilance.
00:46 Les personnes âgées sont des sujets sensibles, déjà de base.
00:50 Et la chaleur augmente un petit peu tous les phénomènes, déjà, on croit un petit peu les problèmes qu'ils ont déjà.
00:59 Donc c'est vrai qu'on reste très vigilants.
01:02 La déshydratation peut s'installer très très vite chez ces personnes fragiles.
01:07 Donc voilà, quotidiennement, on rappelle les règles élémentaires de base, donc d'aérer la pièce la nuit ou le petit matin, de porter des vêtements légers.
01:17 Pour les personnes qui n'ont plus trop ce système de régulation, qui ne marchent pas comme une personne âgée,
01:26 c'est-à-dire qu'ils n'ont pas cette sensation de chaleur comme nous, et ils n'ont pas cette sensation de soif aussi comme nous on peut avoir.
01:36 Quand ils l'ont, on dit que c'est déjà un peu trop tard.
01:39 Donc c'est vrai que quotidiennement, et c'est l'affaire de tous, ce n'est pas que des infirmiers, c'est l'affaire des familles, des auxiliaires de vie,
01:46 de tous les professionnels qui peuvent passer chez ces personnes âgées.
01:49 Donc de les inciter à boire, à se dévêtir aussi au maximum.
01:53 Comme ils n'ont plus cette sensation de chaleur, ils ont tendance à se couvrir.
01:57 Donc après, comme ils restent dedans, eux, ils ressentent énormément la fraîcheur.
02:03 Les personnes âgées sont des personnes qui ont toujours froid, par définition.
02:07 Et après, c'est à nous aussi d'adopter nos comportements vis-à-vis d'eux,
02:12 donc à essayer de les faire se dévêtir au maximum.
02:15 - Et puis, vous le disiez sur la question de l'hydratation, est-ce qu'elle est bonne ou pas là-dessus, comment vous veillez à cela très concrètement ?
02:24 - Alors nous, on connaît nos patients sur les bouts des doigts.
02:28 - Oui, parce que vous avez certains, vous suivez depuis quelques années.
02:32 - Pour les plus anciens, ça fait 7 ans que je les vois matin et soir.
02:37 Donc autant vous dire que dès qu'il y a un petit grain de sable à la machine, on le voit tout de suite.
02:43 Donc voilà, on va observer, ce sont des personnes qui vont être un peu plus fatiguées que d'habitude.
02:48 Ils vont avoir aussi un ralentissement sur le plan psychomoteur.
02:52 Pour les cas les plus graves, on peut aussi avoir des troubles neurologiques,
02:57 des symptômes de la confusion, quelques hallucinations.
03:00 Ce sont des gens qui sont désorientés, et les cas les plus graves jusqu'à la convulsion.
03:04 Après, on regarde aussi au niveau des yeux, ils ont les yeux un petit peu enfoncés,
03:09 la langue qui est ce qu'on appelle rôtie, c'est-à-dire qu'elle n'a plus de liquide, c'est complètement déshydraté.
03:15 On peut observer chez ces personnes aussi, c'est des personnes qui ont des petits pics de fièvre,
03:19 donc 37, 38, donc voilà, ça, ça nous alerte.
03:23 Ce qui nous alerte aussi, c'est l'urine. Ce sont des urines qui sont très concentrées et malodorantes, bien sûr.
03:29 Donc voilà, ce sont plein de petits points qui nous alertent comme ça.
03:32 On peut avoir des nausées, des mauvaises sementes, des maux de tête.
03:35 Donc la première chose à faire, bien sûr, c'est se dévêtir.
03:39 S'il y a de la fièvre, faire reprendre de la fièvre, et surtout, alerter le médecin.
03:43 Parce que ça peut aller très très vite chez des personnes fragiles.
03:47 - Ça c'est important, effectivement, de le dire, de le préciser.
03:50 Vous avez dit, ça fait, pour certains patients, 7 ans que vous les suivez.
03:55 Ça fait combien de temps que vous êtes vous-même infirmière libérale à domicile, Sonia ?
03:59 - Alors je suis infirmière depuis 15 ans, et je suis infirmière libérale depuis 10 ans.
04:04 - Depuis 10 ans. Et alors quel type de patients vous suivez, avec quelle forme de pathologie en général ?
04:11 - Alors on suit toutes les formes de population, mais essentiellement des personnes âgées,
04:17 c'est vrai qu'ils veulent vieillir à leur domicile.
04:19 Donc on les accompagne, nous on fait des accompagnements de femmes et de filles,
04:23 pour ceux qui veulent rester à la maison.
04:26 Donc on met en place des moyens financiers pour qu'ils restent à leur domicile.
04:31 Et donc ça pour eux, c'est déjà une sécurité de savoir qu'ils ne vont pas être institutionnalisés.
04:37 Et du coup après les soins, alors on fait de l'accompagnement d'hygiène et de confort,
04:43 donc c'est ce qu'on appelle le lait dans la toilette, pour les personnes les plus en difficulté,
04:48 les plus dépendantes. Et après on a des soins techniques assez variés,
04:52 ça va de la prise de sang, du pansement, j'ai déjà eu de la diabète, des perfusions.
04:56 On fait des accompagnements aussi chimiothérapie,
05:00 donc pour éviter que les personnes soient hospitalisées trop longtemps,
05:04 on peut faire un peu de palier à l'hospitalisation en faisant l'hospitalisation à domicile.
05:09 Et voilà, généralement ça se passe très très bien.
05:12 Et puis c'est surtout que les patients sont dans leur cadre, dans leur repère,
05:16 et déjà c'est une sécurité pour eux, et sur le plan,
05:21 ce sont des gens qui sont beaucoup moins angoissés à la maison plutôt qu'à l'hôpital.
05:25 - Bien sûr. Ce sont des patients pour qui vous êtes parfois la seule personne
05:29 qui le croise de la journée, voire de la semaine ?
05:33 - Oui, tout à fait. Il y a des personnes malheureusement qui n'ont pas de famille,
05:36 ou pas de famille proche, ou pas trop de voisins,
05:39 donc on est leur seule visite, on voit très bien qu'on est très attendus le matin.
05:43 Des fois ce sont des personnes qui nous accompagnent juste dans la voiture,
05:47 on voit qu'ils ne veulent pas trop nous laisser partir.
05:51 Et on a la sensation de faire aussi partie des familles,
05:55 il y a une lien très spécial qui se crée en libéral,
05:59 on se voit deux fois par jour pendant des années,
06:02 et j'ai une patiente qui va faire ses 90 ans,
06:05 elle me dit "bon, je vais les fêter, je vais inviter toute ma famille, et vous !"
06:09 - Génial !
06:11 - On voit très bien qu'ils nous aiment beaucoup,
06:15 et c'est vrai que c'est un échange mutuel, on leur donne, mais on reçoit aussi,
06:19 il y a beaucoup d'amour. - C'est une grande richesse.
06:21 - Oui, vraiment.
06:23 - Il n'y a pas de moment compliqué par ailleurs avec d'autres patients,
06:27 parce que ça fait quelques années que vous faites ce métier-là ?
06:30 - Alors forcément, bon... - Ça peut arriver.
06:34 - Ça fait 22 ans que je suis dans le soin maintenant, j'étais soignante avant,
06:38 donc j'ai vu un petit peu les mentalités changer,
06:41 et depuis le Covid, je trouve que c'est exacerbé un petit peu,
06:46 ça reflète un peu l'évolution de la population,
06:50 c'est-à-dire que ça reste une hommorité,
06:53 mais on est parfois face à des gens qui sont agressifs, impolis,
06:57 ou respectueux, où c'est que tout leur est dû.
07:00 Donc il faut savoir aussi fixer les limites,
07:04 on n'est pas là pour endosser la difficulté des gens.
07:07 - C'est vrai que ce n'est pas évident à gérer à ce niveau-là, j'imagine.
07:10 - Non, non, non. Alors c'est vrai que des fois, on a des partenaires,
07:13 bon, on a nos collègues aussi, on sait qu'on partage les responsabilités,
07:17 on a des partenaires de santé, des assistantes sociales,
07:20 on travaille beaucoup en coordination avec beaucoup de professionnels de santé,
07:23 de médecins, d'assistantes sociales,
07:27 un chandail psychiatrique, il y a quand même, si vous voulez,
07:30 c'est comme une toile d'araignée, tout est tissé,
07:33 on est tous interdépendants les uns des autres.
07:36 Et bon, en général, ça se passe bien,
07:39 ça reste vraiment une minorité, les plus en charge sont les plus importants.
07:44 Oui, oui, complètement.
07:46 - Sonia Van Den Berghe, infirmière libérale à Albi, dans le Tarn,
07:49 merci d'avoir été avec nous ce matin sur ce Radio.
07:52 Bonne journée et puis bon courage.
07:54 - Oui, bonne journée, merci.
07:56 - Bon courage à vous, bonne journée.

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