Les reprises musicales que l'on ne soupçonne pas

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Transcript

00:00 La suite du club de l'été avec Antoine Rennard sur l'affiche du nouveau film de Justine Trier.

00:04 Anatomie d'une chute en salles la semaine prochaine le 23 août.

00:07 On a beaucoup parlé de cinéma, théâtre, mais quel est votre rapport à la musique ?

00:11 Je suis hyper ringard.

00:14 Mais c'est quoi ringard ?

00:16 Ringard, j'écoute de la musique tout le temps, mais j'ai des goûts...

00:20 Là, Baris ? Non mais je sais pas si je peux le dire.

00:23 Mon fils qui a deux ans chante Dalida.

00:25 Oh yes ! C'est super !

00:27 Je pensais que vous alliez dire trop trop, mais...

00:29 Oui, ou pas de patrouille.

00:31 Ça va, Dalida, vous vous en sortez bien.

00:33 Ça aurait pu être pire.

00:34 Caroline, vous allez nous parler musique aujourd'hui.

00:36 On va en profiter de cette passion ringarde, certes,

00:38 mais pour nous parler de tubes de certains artistes

00:40 qui ne sont en fait pas des titres originaux, mais bien des reprises.

00:44 Oui, et je ne parle pas de ces reprises tout de suite identifiables,

00:48 comme la bohème chantée par Kenji Girac de Charles Aznavour

00:51 ou My Way par Frank Sinatra, qui est en fait l'origine de...

00:56 qui est à l'origine, comme d'habitude, de Claude François.

00:59 Non, je vous parle de la révélation qui s'ensuit d'un énorme...

01:03 Quoi ? Ou plus poliment, comment ça ?

01:05 C'est pas d'elle ou de lui ?

01:07 C'est peut-être ce que vous avez vécu quand vous avez appris

01:09 que le tube interplanétaire de Whitney Houston,

01:12 "I Will Always Love You", est en fait une chanson de Dolly Parton,

01:16 la reine de la country.

01:18 Une grande star aux Etats-Unis.

01:19 Vous commencez d'ailleurs votre sélection par des hits français

01:22 qui ne le sont peut-être pas trop au final.

01:24 Et si je vous dis "L'été indien", "L'Amérique",

01:27 "Siffler sur la colline", vous me dites...

01:30 "Joe Dassin" !

01:32 Et ce sont toutes des reprises !

01:34 Et si, il faut dire qu'en grande partie de ces grands succès

01:38 proviennent des titres étrangers comme celle-ci.

01:40 "Aux Champs-Elysées"

01:44 Ah ah ! Vous y pensiez à ça ?

01:46 Non, c'est une reprise.

01:49 Eh oui, "Les Champs-Elysées", chanson de 69,

01:52 qui fait référence à notre belle avenue chic et élégante,

01:55 utilisée par l'ambassade de France pour promouvoir notre pays au Japon,

01:59 est en fait une reprise anglaise de 68 du nom de "Waterloo Road".

02:04 Je ne savais pas que tu parlais anglais.

02:13 En fait, il a juste fallu traverser la Manche

02:16 pour passer de l'eau touristique british du groupe pop psychédélique des Jazz-n-Crest

02:21 à celle qu'on connaît de Joe Dassin.

02:23 Et tiens, d'ailleurs, si on écoutait la grande Edith Piaf !

02:27 Alors, "L'homme à la moto", sorti en 56, raconte l'histoire d'un motard qui meurt

02:42 en percutant une locomotive après avoir délaissé sa petite amie.

02:46 Ce bon karma est en fait une chanson américaine.

02:50 "Black denim trousers and motorcycle boots"

02:53 "and a black leather jacket with an eagle on the back"

02:56 C'est bizarre, on sent qu'il y a un petit côté plus parodique que Edith Piaf,

02:59 une totale lourdeur.

03:01 Alors, Jean, simplement intitulé "Black denim trousers and motorcycle boots",

03:06 donc je comprends pourquoi personne ne l'ait retenu,

03:08 cette chanson du groupe The Cheer a la réputation d'être la première chanson des bikers.

03:14 Et du coup, on quitte maintenant l'aigle des blousons des motards

03:17 pour un autre genre d'oiseau.

03:19 "Fait comme l'oiseau, sa vie est plus belle au reste"

03:26 Vous voulez du révival ?

03:30 Je voulais tout pomper !

03:32 Et alors, "Fait comme l'oiseau", l'hymne hippie de Michel Fugain et son Big Bazaar,

03:40 n'aurait jamais pu mettre de la paix, de l'amour et des fleurs sur nos ondes en 72 sans ce titre.

03:46 "Voce a busso"

03:55 Là, on est dans l'ambiance bossa nova de Antonio Carlos et Joe Caffey avec "Voce a busso",

04:01 oui, car c'est en allant en vacances au Brésil que Michel Fugain a découvert cette chanson.

04:06 Bon, sauf que celle-là parle de désamour et de trahison,

04:10 et non pas de liberté d'insouciance comme l'adaptation française.

04:13 Et puis il y a aussi ces hits français, pardon anglais et américain,

04:17 qui ne sont pas des morceaux originaux mais bel et bien des reprises.

04:20 Et oui, là aussi, si je vous dis "R-E-S-P-E-C-T", vous me dites ?

04:23 Vous me dites "Parlez français, respect"

04:25 Respect ?

04:26 Respect.

04:27 Arrête, t'as Franklin !

04:28 Et bah oui !

04:29 "What you want, baby I got it"

04:32 "What you need, do you know I got it too"

04:36 C'est direct, c'est ça.

04:38 Oui, l'emblématique "Respect", connu en 67 pour être un hymne féministe,

04:43 n'est pas un titre original de la reine de la Saôle, Aretha Franklin,

04:47 mais il a été adapté d'une chanson du roi de la Saôle.

04:50 Non !

04:51 Et oui, Otis Redding, mais si Aretha Franklin, elle, réclame le respect réciproque entre hommes et femmes,

05:06 Redding, lui, revendique plus le respect de sa femme.

05:10 Mais finalement, c'est la version d'Aretha.

05:12 De regard.

05:13 Oui, c'est ça, de regard.

05:14 Mais finalement, c'est la version d'Aretha qui est considérée comme une des plus grandes chansons de tous les temps.

05:19 Alors sinon, dans le genre, hymne en faveur des femmes, celui d'avoir le droit de s'amuser.

05:24 Et si, si !

05:31 Et non, et non, je suis désolée !

05:32 C'est une chanson à la fuité ?

05:33 C'est un cauchemar, cette chanson.

05:35 Je suis désolée de briser vos petits cœurs, mais "Girls Just Want To Have Fun",

05:40 premier tube de Cyndi Lauper en 84.

05:43 Et pourtant, elle avait au début refusé la chanson à cause de l'original, qui est celle-là.

05:48 Alors avec son titre, Robert Hazart, et dans un style bien New Wave,

06:01 il faisait une vision masculine de l'éclate féminine, donc trop sexiste et misogyne pour Cyndi Lauper.

06:07 Après quelques changements de parole, hop, hop, hop, c'est Fiesta, selon le Girl Power.

06:11 Et alors sinon, dans un ostre style de cri, on a aussi, attention, les 4 garçons dans le vent.

06:30 1963, "Twist and Shout" et la chanson avec "She Loves You" qui révèle les Beatles

06:35 et les hurlements de John Lennon au public européen.

06:38 Et oui, je suis désolée de vous dire, "Twist and Shout" n'est pas un titre original,

06:43 il n'est même pas anglais !

06:55 Alors cette version nous vient de Détroit, du groupe Top Notes, très éloigné du rock.

07:00 Il fleure plus vers le Rhythm and Blues, le doo-wop, avec une rythmique régulière copiée à la bamba.

07:06 Écoutez, on dirait la bamba.

07:08 Je ne sais pas pour vous, mais moi, je n'aurais jamais fait le ras-le-bouc avec les Beatles.

07:16 C'est difficile.

07:17 C'est assez difficile.

07:18 Alors en parlant de Beatles, si vous voulez entrer dans l'intimité des Fab Four,

07:22 je vous conseille la série documentaire "The Beatles Get Back" de Peter Jackson.

07:26 Oui, le réalisateur du "Seigneur des Anneaux".

07:28 Il a puisé dans plus de 200 heures d'archives audio et vidéo, datant de 1969,

07:34 pour nous faire revivre un moment charnière dans la vie du quatuor,

07:37 avant l'enregistrement de l'album "Let It Be" et un an avant leur dissolution.

07:43 Et c'est à voir sur Disney+.

07:45 Merci.

07:46 "The Get Back", oui, on voit d'ailleurs plusieurs morceaux en gestation, comment ils sont nés,

07:50 j'allais dire, minute après minute, notamment du côté de Paul McCartney.

07:53 C'est assez fascinant à voir ce documentaire de génies en action et de morceaux qu'on connaît tous

07:59 et qui se sont formés au fur et à mesure.

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