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Transcription
00:00 Depuis deux ans, tous les jeunes de 15 à 18 ans ont droit au pass culture,
00:05 dispositif qui permet selon l'âge de bénéficier d'un crédit allant jusqu'à 300 euros
00:10 pour dépenser dans des offres culturelles.
00:12 Et la star finalement de ce pass culture, à la surprise générale, enfin...
00:15 - Pas vraiment.
00:16 - C'est le manga.
00:17 Et vous allez nous présenter trois séries pour que nos ados dépensent tout leur pass culture.
00:23 - Oui, c'est même ceux qu'ils achètent.
00:24 Alors là, on sort les vouvozellas, les banderoles et le maillot.
00:27 On va parler foot avec un des mangas stars du moment, Blue Lock.
00:32 Ce manga sportif nous ramène en 2018.
00:35 Vous savez, l'année où la France est devenue pour la seconde fois championne du monde.
00:38 Mais aussi celle où le Japon se s'est fait éliminer en huitième de finale par la Belgique.
00:44 Et c'est alors que l'Union japonaise de football, déçue par cet échec,
00:48 lance le programme de formation expérimentale, le Blue Lock.
00:53 Alors, c'est quoi le but de Blue Lock ?
00:56 C'est créer le meilleur attaquant mondial, capable de faire gagner à lui seul le pays.
01:00 Pour ça, 300 lycéens sont recrutés pour s'affronter.
01:04 Et il ne peut en rester qu'un.
01:06 - C'est de la fiction, donc.
01:08 - Oui.
01:09 - D'accord, ils ont bien...
01:10 Donc on est assez loin de l'esprit collectif en dire les valeurs de solidarité qui ont fait le succès
01:14 d'une autre série bien connue, Olivier Thome.
01:17 - Oui, mais c'est ce qui fait que Blue Lock est un manga unique.
01:20 Certes, il met en avant l'individualisme et la victoire à tout prix.
01:24 Mais c'est pour mettre le buteur.
01:25 Et son ego au centre du récit.
01:28 D'ailleurs, Kylian Mbappé lui-même dit "L'ego est important car personne d'autre que nous-mêmes
01:34 va nous pousser.
01:35 Nous devons nous persuader que nous sommes le meilleur pour être capable de renverser
01:39 des montagnes".
01:40 Et alors, le manga décrit cette rage, cette soif de vaincre.
01:44 Les matchs alors deviennent des combats.
01:46 Les buts deviennent des armes pour détruire la formation adverse.
01:49 Et dans Blue Lock, ceux qui s'imposent dans ce choc d'ego peuvent donner vie à une équipe.
01:55 - Ça a l'air sympa.
01:56 Enfin sympa, je veux dire, dans le texte.
01:58 Pas sympa dans la confrontation.
02:00 - Oui, mais dans le rythme et au final, dans la narration, c'est vraiment intense et sympa.
02:06 - Blue Lock.
02:07 Donc on reste dans le manga sportif avec cette fois du basket Slam Dunk.
02:10 Slam Dunk, donc une série qui a été publiée entre 1999 et 2004.
02:14 - Oui, et ça peut être étonnant de voir une série finie en 2004 être dans le top
02:18 des ventes du pass culture.
02:19 Mais ils sont malins, nos adolescents.
02:21 Ils en profitent pour s'offrir d'un coup la collection complète.
02:25 - Oui, c'est malin.
02:26 - Etant Slam Dunk, ils retrouvent le héros Anamichi Sakuragi, un lycéen immature, rebelle
02:32 qui se prend râteau sur râteau.
02:35 Mais notre gaillard n'est pas du genre à se laisser battre.
02:38 Pour plaire à son nouveau crush, il va entrer dans l'équipe de basket du lycée.
02:42 Oui, sauf évidemment qu'il n'avait pas prévu que le frère de cette demoiselle était
02:47 le capitaine et qu'en plus, elle est amoureuse du meilleur joueur de l'école.
02:51 Finalement, notre héros de la loose va se découvrir une nouvelle passion, celle du
02:56 basket et rêve d'atteindre le championnat national japonais.
02:59 - Alors c'est une série de bande dessinée qui est considérée comme un monument du
03:03 manga, pourquoi ?
03:04 - Parce que, car ce qui commence comme être un manga retraçant la vie d'adolescents
03:10 un peu bagarreurs, eh bien il évolue pour devenir une vraie déclaration d'amour au
03:15 basket.
03:16 Le mangaka Takehiko Inoue adore ce sport et ça se voit.
03:20 Toute sa mise en scène est réaliste, des entraînements au match et...
03:24 Jean-Barbara, quel match !
03:26 Sous son trait de crayon qui s'améliore et s'affine de tom en tom, on en a plein les
03:31 yeux.
03:32 Mais pas comme dans les autres mangas sportifs qui usent de pouvoir ou de performance sur
03:36 Alice, non, Slam Dunk est crédible, exaltant, l'attention est palpable à tel point qu'on
03:42 a l'impression d'entendre le crissement des baskets des joueurs, le bruit assourdissant
03:46 du ballon, on est carrément sur le parquet et on se surprend même à s'arrêter de
03:51 lire pour juste contempler.
03:52 - Du coup c'est beaucoup plus réaliste que Bluelock, si je comprends bien.
03:56 - Oui totalement.
03:58 - On entend le bruit du bois, tout fonctionne bien.
04:00 On reste dans le grandiose avec un blockbuster, on finit avec un blockbuster.
04:03 - Oui, Kaiju numéro 8, qui est carrément de la trempe d'un blockbuster autant par son
04:08 succès au Japon ou en France, mais aussi parce que les Kaiju, ce sont ces kaiju
04:12 sont ces grands monstres japonais comme Godzilla.
04:14 A la manière du film Pacific Rim de Guillermo del Toro, nous voilà embarqués dans un monde
04:20 sans Godzilla, mais tout de même menacés par des attaques de bêtes sauvages.
04:24 Et c'est là que notre héros Kafka Hibino rentre en scène.
04:28 Il rêve d'intégrer les forces japonaises de défense anti-Kaiju, mais à 32 ans, son
04:33 boulot c'est le nettoyage des cadavres de Kaiju.
04:36 - Mais il y a un rapport avec Franz Kafka ou pas ?
04:38 - Oui, il y a vraiment un clin d'oeil car c'est dans la métamorphose que le destin
04:42 de Kafka va changer.
04:44 Parce qu'il est infecté par un mystérieux parasite, notre trentenaire devient un monstre
04:49 surpuissant, hybride, mi-humain, mi-Kaiju.
04:52 Son nouveau plan de vie, c'est de maîtriser et cacher sa seconde nature pour ne pas se
04:56 faire massacrer comme un vulgaire monstre.
04:58 Parce que pas de bol, il a été identifié comme le Kaiju numéro 8.
05:02 Kafka est d'ailleurs le point fort de Kaiju numéro 8, nous semble en général plus habitué
05:07 aux héros adolescents qui ont tout à accomplir.
05:10 Lui, il arrive avec sa trentaine un vécu des désillusions, un humour à la limite
05:15 du grotesque, mais cela lui permet de dédramatiser toutes les situations.
05:19 Et il lui en faut, vu que sa vie ressemble à un vrai film catastrophe épique.
05:23 - D'accord, on sait quoi faire des dépasse-culures, en tout cas j'espère pour les adolescents
05:28 qui nous écoutent.
05:29 Blue locks, lame duck, Kaiju numéro 8, Godzilla, un film à la Godzilla, ça vous intéresserait
05:34 Barbara Schulz ou pas ?
05:35 - Pour incarner la bête, vous voulez dire ?
05:37 - Non, pourquoi pas, je ne sais pas.
05:39 - Pas tellement.
05:40 - Non, les blockbusters, ça a d'action, je veux dire, très pop-corn.
05:44 - Si, si.
05:45 - Mais ça non, les espèces de gros lézards qui écrasent les voitures dans les villes,
05:48 non, ça ne s'intéresse pas.
05:49 - Même les gratte-ciel, tout ça écrase tout.
05:50 - Mais j'aime bien Jurassic Park, les premiers, tout ça.
05:53 - C'est d'autres gros lézards.
05:54 - D'autres gros lézards.
05:55 - C'est le décor qui a changé.
05:56 - Oui, un lézard plus authentique.

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