La BD indispensable de Sébastien Bordenave

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00:00 Jusqu'à 11h vous écoutez Culture Média avec Philippe Vandel, tout de suite les indispensables.
00:05 On va parler de bande dessinée avec vous Sébastien Bordenave, bonjour.
00:08 A plaisir, bonjour.
00:09 Alors aujourd'hui vous nous avez apporté une BD sur la vie de Léo Ferré, dessinée
00:13 par Loquino et surtout, ce qui est intriguant, écrite par Pascal Boniface.
00:18 C'est vrai parce que Pascal Boniface, on a plutôt tendance à le voir dans des émissions
00:21 du style "Guerre en Ukraine", "Légitime Défense", "Troisième Guerre Mondiale" ou "Co-belligérance".
00:26 C'est vrai.
00:27 Il est le directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques et une de
00:30 ses passions fougueuses, c'est Léo Ferré.
00:32 Quand je lui dis "est-ce que vous avez déjà vu le poète en concert ?" ses yeux se sont
00:36 illuminés.
00:37 Il m'a dit oui une cinquantaine de fois quand même.
00:39 Cinquante fois en concert.
00:40 Pascal Boniface a déjà sorti un livre sur Léo Ferré parce que pour lui c'est le plus
00:44 grand.
00:45 Avec cette BD, il veut toucher un autre public.
00:47 Alors c'est vrai que quand on pense à Ferré, on pense aussi à Brel, à Brassens, qui pour
00:52 moi avaient eu et ont encore aujourd'hui plus de popularité et de succès.
00:57 Alors j'ai demandé à Pascal Boniface si ça s'expliquait parce que Léo était anarchiste,
01:02 il s'était un rebelle.
01:03 Voici ce qu'il m'a répondu.
01:04 Alors c'est sûr que les chansons de Léo Ferré, quand il dénonce la torture en Algérie
01:08 aux années 60, ces chansons ne passent pas à la radio.
01:11 Quand il fait un texte de 14 minutes comme "Il n'y a plus rien", ça ne peut pas passer
01:15 à la radio.
01:16 Il a quand même fait un procès à son propre producteur.
01:18 Eddie Barclay, en fait, même s'il était peu souvent présent dans les médias, tout
01:23 le monde le connaissait et ses spectacles étaient toujours complets.
01:27 Alors ça devait être super fatigant d'être anarchiste, jamais rien lâcher, jamais se
01:32 compromettre.
01:33 La preuve, sa relation avec Eddie Barclay, le patron de sa maison de disques.
01:37 Ils ont eu des relations d'abord espiègle.
01:39 Écoutez bien les paroles de cette chanson jusqu'à la fin.
01:42 "Monsieur Barclay m'a demandé, Léo Ferré, je veux un succès.
01:48 Afin que je puisse promotionner à Europe et chez Fontaine."
01:56 C'est la classe !
01:57 Léo Ferré va faire un procès à Barclay, en fait, parce qu'un jour il a écrit une
02:01 chanson posthume hommage à Piaf.
02:03 Cette chanson s'appelait "À une chanteuse morte".
02:06 Dans cette chanson, il va citer un agent de Star, Johnny Stark.
02:10 Il reproche à Johnny Stark d'avoir fait "après la mort de Piaf, du Piaf, mais sans Piaf,
02:16 mais avec Mireille Mathieu".
02:18 Censure !
02:19 À la sortie de son 33 tours, Léo Ferré se rend compte que sa chanson n'est pas dans
02:22 le disque.
02:23 Procès qu'il va perdre.
02:24 Il va falloir attendre le 10e anniversaire de la mort de Léo Ferré pour qu'on découvre
02:29 la chanson.
02:30 Le titre de cette BD, c'est "Léo Ferré, ni Dieu, ni maître".
02:33 On est d'accord, la formule n'est pas de lui.
02:35 Oui, le slogan date de la fin du 19e siècle.
02:38 Il est de Auguste Blanqui, un révolutionnaire socialiste.
02:41 J'ai vérifié, à l'époque, on avait le droit d'accoler les deux mots.
02:43 Ça deviendra la devise des anarchistes.
02:48 Léo Ferré avait une chanson appelée "Les anarchistes", qu'il avait d'ailleurs refusé
02:52 de chanter à la fin de sa carrière pour éviter d'en faire un hymne.
02:55 Mais c'était trop tard.
02:56 Dans le genre "Ni Dieu, ni maître", Léo Ferré avait un rêve dans sa vie, diriger
03:00 un orchestre philharmonique.
03:02 On lui en donne l'opportunité tout en lui disant "ça serait bien que tu soutiennes
03:06 publiquement Mitterrand pour les présidentielles, on est en 81".
03:09 Il va refuser, il va le faire, mais beaucoup plus tard.
03:12 Alors j'ai demandé aujourd'hui à Pascal Boniface, qui a fait la BD, il serait où
03:16 politiquement Léo Ferré ? Ecoutez ce qu'il a dit.
03:19 - Alors il était communiste un jour et puis on lui a pas donné la parole donc il est
03:22 parti.
03:23 Mais en même temps, la dernière scène où il est allé, c'est à la fête de l'Huma.
03:26 Aujourd'hui, il ne serait dans aucune structure existante, il serait à part.
03:30 Il disait lui-même d'ailleurs "le drapeau c'est encore un drapeau".
03:32 Donc je pense qu'aujourd'hui, il serait comme il était de son vivant, en train de
03:36 composer des chansons, d'aller sur les routes pour les chanter, sans appartenir à aucune
03:41 structure.
03:42 - Léo Ferré, il est mort à 76 ans, c'était il y a 30 ans, jour pour jour, vendredi prochain.
03:46 Pascal Boniface dit en préface "le caractère incontrôlable de Léo Ferré explique pourquoi
03:50 il n'a pas la reconnaissance qu'il mérite, pourquoi lui qui a magnifié Paris, il n'a
03:55 toujours pas d'espace public digne de ce nom".
03:57 Allez, on peut un peu réparer ça en lisant la BD "Léo Ferré, ni Dieu ni maître"
04:02 dessinée par Luc Kino, que j'ai envie d'offrir à Marlène.
04:04 - Avec le magazine là, "miaou", ce sera parfait.
04:08 - Il y a deux époques dans la vie de Ferré, au départ c'était joyeux, et puis d'un
04:24 coup les cheveux ont poussé et l'avenir a noirci.
04:27 - Ils ont enfoncé les flics.
04:28 - Merci beaucoup Sébastien Abordenable.
04:32 - Composé par lui, musique aussi, orchestre dirigé par lui.
04:39 Et encore il a un truc, c'est une sorte de mouton à cinq pattes, une chose que vous
04:42 n'avez pas dit, il est monégasque.
04:43 Il n'y a qu'un peu de chanteurs monégasques.
04:45 - Ce qui est fou pour un type comme ça.
04:47 - Exactement, il est monégasque.
04:48 - Il avait fait cette chanson parce qu'il avait adoré "Night in white satin", il a
04:52 voulu une mélodie qui se rapproche de ça pour faire...
04:54 - C'est pas vrai, "Demony Blues".
04:56 - Je pleure, si on me met ça, je pleure, direct.
05:01 - Mettez-le alors.
05:02 - Olivier Benkemou, une pâte d'anecdote ?
05:07 - J'en ferai ? J'ai peu connu.

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