Coup d'État au Niger : l'ordre constitutionnel peut-il encore être restauré ?

  • l’année dernière
Au Niger, le coup d'État du général Tiani déstabilise encore un peu plus le Sahel. Comment tout a basculé pour Mohamed Bazoum ? La Cedeao peut-elle encore faire plier les putschistes ?

L’analyse de Benjamin Roger, dans la Semaine de JA, sur RFI chaque semaine.

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00:00 [Générique]
00:03 Bonjour Benjamin Roger.
00:05 Bonjour.
00:06 A la Une de Jeune Afrique cette semaine, le coup d'État au Niger et ses implications.
00:11 Mais avant cela, une question.
00:12 Comment tout a basculé pour Mohamed Basoum ?
00:16 Question que pose Jeune Afrique cette semaine.
00:18 Tout est parti de la volonté du président Mohamed Basoum
00:22 de remplacer le chef de sa garde présentielle,
00:25 donc le général Abdourahman Tchani.
00:27 Donc d'après nos informations, il avait décidé, son remplacement avait été acté.
00:31 Et c'est ce qui visiblement a poussé le général Tchani à passer à l'action
00:36 et à mener ce coup de force avec plusieurs membres de sa garde contre le président Basoum.
00:42 Quelles sont les conséquences de ce coup d'État pour ce qu'on en sait actuellement,
00:46 vu notamment de Paris et de Moscou ?
00:49 Alors forcément à Paris, il y a une grande inquiétude.
00:52 Le Niger était, depuis le départ des troupes françaises du Mali
00:56 et la fin officielle de l'opération Barkhane,
00:59 Paris misait beaucoup sur le Niger avec le redéploiement de plusieurs troupes.
01:05 Niamey a eu depuis plusieurs années maintenant la base arrière de forces,
01:10 notamment aériennes françaises.
01:12 Et Mohamed Basoum était un peu un des derniers alliés de la France dans la région
01:18 et des États-Unis aussi.
01:20 Et donc forcément, le voir aujourd'hui renversé par un coup d'État,
01:25 après le Mali, après le Burkina Faso,
01:27 avec lesquels les relations de la France sont très délicates,
01:31 évidemment tout cela suscite une grande inquiétude à Paris.
01:34 Quant à Moscou, on ne sait pas encore,
01:36 mais évidemment on imagine que du côté de Moscou,
01:39 tout ça n'est pas vu forcément d'un mauvais œil.
01:42 Mohamed Basoum étant très proche des Français et des Occidentaux,
01:47 évidemment, vu de Moscou, cela est vu comme un point positif.
01:53 Dernier point, Benjamin Roger, l'ACDAO,
01:56 récemment il se faisait fort de lutter contre les coups d'État
02:00 pour la communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest.
02:04 On peut parler d'un camouflet ?
02:05 Quand Bolat N'Houbou, le président nigérien,
02:08 est arrivé à la tête de l'ACDAO il y a quelques semaines,
02:12 il avait eu des mots très forts contre les poutchistes
02:14 en disant que ce n'était plus tolérable en Afrique de l'Ouest
02:19 et qu'il fallait que les militaires poutchistes
02:21 rentrent dans leurs casernes.
02:24 À peine arrivé à la tête de l'ACDAO,
02:26 il se retrouve avec ce coup d'État au Niger.
02:30 Et donc depuis le début des événements à Niamey,
02:33 Bolat N'Houbou est sur une position à la fois très active et très ferme.
02:38 Il a multiplié les appels avec ses homologues ouest-africains,
02:43 avec les Américains, avec les Français,
02:46 et avec un seul objectif, c'est de tout faire
02:49 pour réinstaller le président Bassoum à la tête du pays.
02:54 Et donc pour l'ACDAO, pour lui aussi, c'est effectivement un vrai test.
03:00 Beaucoup estiment qu'après le Mali, la Guinée, le Burkina Faso,
03:06 c'est le poutch de trop et que si l'ACDAO laisse passer ça,
03:10 après avoir déjà laissé passer les coups d'État précédemment cités,
03:15 ce serait vraiment un problème.
03:18 Et donc Bolat N'Houbou fait tout pour essayer d'inverser la tendance
03:24 actuellement défavorable au Niger.
03:26 Merci Benjamin Roger.

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