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Si la Cédéao a réaffirmé jeudi sa volonté de se tenir prête à intervenir militairement pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger, la diplomatie semble prendre le pas. Les explications de la chercheuse Nina Wilén

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Transcription
00:00 Je pense qu'une intervention militaire,
00:02 ça ne sera pas la solution à cette crise.
00:04 La probabilité d'une intervention militaire
00:11 diminue chaque jour parce que les Chins nigériens
00:15 ont du temps de mobiliser du soutien
00:18 contre une telle intervention.
00:19 Ils ont aussi la possibilité d'avoir
00:25 des partenaires internationaux
00:26 qui mobilisent aussi un soutien
00:28 ou qui disent clairement qu'ils sont contre
00:30 une telle intervention.
00:31 Nous avons notamment les voisins,
00:34 Mali et Burkina Faso,
00:35 qui sont aussi membres du CDAO
00:37 mais qui ont été suspendus justement
00:39 parce qu'ils ont aussi eu des coups militaires.
00:42 Eux, ils ont clairement dit qu'ils voient
00:44 une telle intervention comme une déclaration de guerre
00:46 contre leur propre pays.
00:48 Et après, nous avons aussi les voisins du Niger
00:50 qui ne font pas partie du CDAO,
00:52 comme l'Algérie et le Tchad,
00:54 qui ont aussi dit qu'ils sont contre
00:55 une intervention militaire.
00:58 Pourquoi les Chinois ne veulent-ils pas
00:59 avoir une intervention militaire ?
01:03 Évidemment, les autres leaders de coups
01:06 dans la région ne veulent pas avoir
01:08 une intervention militaire dans un pays
01:10 parce que ça pourrait être un précédent
01:12 pour leur propre pays.
01:13 Mali, Burkina Faso et Guinée,
01:15 ils ont clairement dit qu'ils ne voudraient pas
01:17 avoir une intervention et on peut imaginer
01:19 que c'est pour cette raison-là.
01:21 Les autres pays comme l'Algérie ou encore le Tchad,
01:24 ce sont des voisins, ils ne veulent pas non plus
01:26 voir une instabilité dans la région
01:29 qui est déjà une région très instable.
01:31 Et nous ne savons pas non plus quelle réaction
01:34 que la Chinte nigérienne aurait
01:36 vis-à-vis d'une telle intervention.
01:38 Ils ont clairement dit qu'ils vont la voir
01:40 comme une agression.
01:41 Donc on peut imaginer qu'il y aura un conflit armé
01:44 s'il y avait une intervention militaire par le CDAO.
01:52 D'abord il y a le Nigeria et le président du CDAO,
01:56 qui est le président Tinugu.
01:58 Lui, il a été élu sur un slogan d'arrêter les coups.
02:02 Donc lui, il a un intérêt personnel,
02:04 de crédibilité disons,
02:05 d'arrêter les coups dans la région.
02:07 Donc lui, il est d'abord sorti
02:09 avec des déclarations assez fortes,
02:11 notamment avec cette menace,
02:12 un ultimatum d'une semaine.
02:15 Et ils ont mis cette option d'utilisation
02:17 de force sur la table.
02:19 Personnellement, je pense que le président du Nigeria,
02:21 il avait un intérêt d'augmenter la crédibilité du CDAO.
02:25 Il a opté pour cette option-là,
02:27 qui clairement n'a pas marché,
02:28 parce qu'on le voit aujourd'hui.
02:30 Et la gente, ils ont joué le jeu,
02:32 ils n'ont pas cédé du tout.
02:34 Donc ça n'a pas vraiment marché.
02:36 Les autres pays qui ont soutenu
02:38 l'intervention militaire jusqu'à aujourd'hui,
02:40 c'est Sénégal et aussi Côte d'Ivoire,
02:42 qui ont aussi fait une déclaration très forte
02:45 pour une intervention.
02:46 Et là, on peut imaginer qu'ils risquent
02:48 d'avoir des coups dans leurs propres pays.
02:50 Ils veulent faire un précédent
02:51 pour éviter un tel événement.
02:53 Mais je pense que la France et les États-Unis,
03:02 ils partagent en fait les mêmes objectifs.
03:04 Ils veulent tous les deux avoir la stabilité dans la région.
03:07 Ils veulent aussi pouvoir garder leurs troupes militaires,
03:10 leurs bases militaires au Niger.
03:12 C'est juste qu'ils ont choisi les différents moyens
03:14 pour obtenir ces objectifs.
03:16 La France, comme on a vu,
03:18 ils ont soutenu le CDAO depuis le début.
03:21 Ils ont même soutenu
03:22 une possible intervention militaire.
03:24 Et ils ont fait quelques déclarations assez dures
03:27 vis-à-vis de la Chinte,
03:28 en demandant la réinstauration de Bassoum
03:31 immédiatement et l'ordre constitutionnel.
03:34 La France sait que le président Bassoum
03:37 est vraiment la clé pour maintenir
03:39 les accords militaires entre le Niger et la France.
03:42 Nous avons que la Chinte a déjà demandé
03:44 de suspendre les collaborations militaires
03:47 avec la France
03:48 pour que la France reste dans le pays.
03:50 Un retour de Bassoum est nécessaire.
03:52 Les États-Unis, ils ont choisi un autre chemin.
03:55 Ils ont clairement dit qu'ils ne soutiennent pas
03:58 une intervention militaire,
03:59 mais qu'ils voulaient voir une résolution
04:02 diplomatique de la crise.
04:04 Et eux, ils ont même envoyé quelqu'un
04:06 pour négocier avec la Chinte.
04:07 Très faible.
04:11 Il y a très peu de possibilités
04:13 de réussir à réinstaurer le président Bassoum
04:17 avec une intervention militaire.
04:18 Il y a plutôt un risque de guerre,
04:21 soit un conflit armé au Niger même.
04:23 Nous ne savons pas s'il y a des fractions encore
04:26 ou s'il y a des divisions à l'intérieur
04:27 de l'armée nigérienne.
04:29 Il y a même la possibilité d'un conflit armé
04:32 à l'intérieur du Niger,
04:33 mais également dans la région.
04:35 Donc je pense qu'une intervention militaire,
04:38 ça ne sera pas la solution à cette crise.
04:40 Sous-titrage Société Radio-Canada

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