Accident mortel dans les Yvelines : le chauffeur avait 2,04 grammes d’alcool dans le sang

  • l’année dernière
Avec Norbert Pirault, porte-parole de l’association “Victimes et citoyens”. Il a subi 2 ans et demi d’hospitalisation après avoir été grièvement blessé dans un accident de la route en 2009.

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##LE_COUP_DE_FIL_DU_MATIN-2023-07-31##

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Transcript
00:00 Et on enchaîne avec le coup de fil du matin. Vendredi dernier, à Mésière-sur-Seine, dans les Yvelines,
00:03 un automobiliste de 21 ans en état d'ivresse avec 2,4 grammes d'alcool dans le sang a percuté un autobus.
00:09 Et le bilan est pour le moment de deux morts et cinq blessés graves.
00:12 Le chauffeur a été mis en examen hier en fin de journée pour homicide et blessure involontaire en état d'ivresse
00:18 et vitesse excessive. Dans l'attente d'un procès, il a été placé en détention provisoire.
00:22 On reçoit pour en parler Norbert Pirot, porte-parole de l'association Victimes et Citoyens.
00:27 Bonjour Norbert Pirot.
00:28 Bonjour. Bonjour Norbert Pirot. Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:33 Déjà, comment avez-vous réagi à ce nouveau drame de la route ?
00:37 Vous savez, le drame de la route, malheureusement, les chiffres parlent.
00:43 Aujourd'hui, on démarre la journée, on va avoir malheureusement 10 morts sur les routes.
00:49 Voilà, c'est le chiffre qui tombe tous les jours, puisqu'on a à peu près 3500 morts par an sur les routes
00:56 et à peu près 70 000 blessés. Donc on aura entre 230 et 240 blessés aujourd'hui, graves ou un petit peu moins graves.
01:04 Mais bon, voilà. Donc ça, c'est une réalité. Donc il faut y faire face. Il faut savoir comment faire.
01:10 Alors, moi, ce que je dis bien souvent, à Victimes et Citoyens, on peut avoir des solutions.
01:15 En tout cas, on essaye d'oeuvrer en ce sens. On est plusieurs à le faire au niveau de l'association.
01:20 Et voilà, moi, je pose toujours la même question. La prévention fonctionne. On le voit tous les jours auprès des étudiants.
01:30 Quand on va dans les lycées et les collèges, on le voit également dans les entreprises.
01:35 Moi, je pose simplement une question. Pourquoi, nous, victimes de la route, on n'est pas présents dans les stages de récupération de points ?
01:40 Par exemple, vous voyez, pour donner, dire ce qu'est un accident réellement, puisque un accident de la route, ce n'est pas une fatalité.
01:47 Un accident de la route, c'est quelque chose qui arrive. Je pense qu'on peut changer les chiffres.
01:51 En tout cas, on a...
01:53 - Et puis parce que vous êtes les mieux placés, finalement, pour témoigner de ce qui vous est arrivé.
01:56 Et puis de faire prendre conscience aussi à ces personnes qui sont sur des stages de récupération de pointes que voilà, il y a ce risque-là.
02:04 Et qu'il faut changer aussi les opinions à ce niveau.
02:08 - Si vous saviez, on voit des gens... Là, j'ai fait une intervention dans une société.
02:14 J'avais à peu près 150 personnes le matin, 150 l'après-midi. On fait de l'interactif.
02:19 Les gens viennent nous voir, disent quand on dit "Attendez, vous, vous roulez, vous prenez votre voiture, une voiture, peut-être une arme.
02:25 Lorsque vous avez bu, vous buvez trois verres, simplement trois verres, vous êtes positif.
02:30 Si vous avez un accident, vous n'êtes plus couvert par les assurances." Les gens ne savent pas.
02:34 Ils pensent qu'en fait, ils ont un petit peu bu, ils montent dans leur voiture, ils vont rentrer, ils vont avoir un accident.
02:41 "Mais est-ce que c'est ce qu'ils nous disent ? Mais je suis assuré puisque je paye."
02:45 Mais non, vous êtes positif à l'alcool, donc vous n'êtes plus assuré.
02:49 Vous voyez, les gens sont ignorants. Donc il faut leur dire, et puis surtout leur dire l'impact d'un accident.
02:55 C'est-à-dire qu'un accident, ce n'est pas une chose qui arrive comme ça sur une journée, une matinée,
03:01 où on va s'en remettre six mois, un an après. Non, c'est faux. Un accident, c'est toute sa vie.
03:06 Et là, vous voyez l'accident de Mies hier sur scène. On a donc quatre blessés graves et deux décès.
03:12 C'est terrible, terrible, terrible, terrible. Et on a en plus cette famille, ce jeune, qui est à l'hôpital,
03:18 du moins qui est en prison aujourd'hui, et sa vie à lui aussi est foutue.
03:23 Donc on a cette famille directement impactée et touchée sur ce qui s'est passé.
03:28 Parce que ce jeune, avec 2,04, je crois, donc il avait passé une soirée, il n'était pas...
03:34 - Il n'avait pas 20 grammes d'alcool par litre de sang.
03:36 - Il n'était pas conscient que sa voiture s'est transformée en armes.
03:40 Et c'est ce qui s'est passé, malheureusement. Vous voyez, il faut informer, informer, informer,
03:45 dire et dire et dire. Et changer simplement la scénétique de dire voilà, un homicide involontaire,
03:50 passer sur un homicide routier, mais qu'est-ce que ça sent ?
03:54 - C'est ce qu'a annoncé le gouvernement il y a deux semaines. Pour vous, ça ne change rien ?
03:57 Vous croyez que c'est dérisoire ?
03:59 - C'est une scénétique. Point. On a juste changé un mot, on a changé de formulation,
04:03 et puis on reste toujours sur les mêmes chiffres, malheureusement.
04:07 Et il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à faire, mais voilà...
04:11 - Vous seriez favorable, par exemple, à une tolérance zéro sur l'alcool,
04:14 comme c'est déjà le cas finalement sur les stupéfiants ?
04:18 - Ça peut être une solution, au moins on a moins de risques, parce que vous savez,
04:21 on ne sait pas s'il y a un verre, deux verres, est-ce qu'on a bu un verre de bière,
04:25 est-ce qu'on est positif, est-ce qu'un verre d'Eureka, on est positif ?
04:28 Vous voyez, on a un petit peu... Ou alors, il faut mettre des idées de tests partout.
04:32 C'est-à-dire dans les lieux de consommation, dans les soirées, un peu partout.
04:35 Il existe des idées de tests numériques, où vous avez des espèces de petites pailles en papier,
04:40 vous prenez votre dose d'alcool, vous savez exactement ce que vous avez,
04:44 et vous savez à ce moment-là si vous pouvez repartir ou pas.
04:47 Et aussi, une chose importante, pourquoi les VTC aujourd'hui sont aussi chers ?
04:52 Pourquoi ne pas mettre une carte étudiant pour les jeunes, pour les VTC ?
04:56 Voilà, vous voyez, on a des solutions.
04:58 Tout ça, il faut en discuter autour d'une table, tous ensemble.
05:01 Et je pense qu'on peut trouver des solutions.
05:02 - On a eu quand même des mesures très concrètes aussi, par ailleurs,
05:05 qui ont été annoncées par le gouvernement il y a deux semaines,
05:08 au-delà de cette question de l'homicide routier,
05:11 le retrait du 8 points au lieu de 6 sur le permis en cas de conduite sous stupéfiants,
05:14 ou sous alcool, le retrait automatique du permis pour les conducteurs sous stupéfiants.
05:17 Il y a quand même du mieux globalement, non, à ce niveau-là, non ?
05:20 - Alors, il y a du mieux, oui, mais moi, je vous pose une question.
05:24 Est-ce que retirer les points sur un permis de conduire d'une personne qui est alcoolique
05:29 ou sujet aux stupéfiants,
05:32 est-ce que ça va l'empêcher de monter dans sa voiture et de continuer à rouler ?
05:35 Non.
05:36 Le problème de la drogue et le problème de l'alcool, c'est une maladie.
05:39 Une maladie doit être soignée, comme d'ailleurs on veut les mettre en prison.
05:43 D'accord, ok, mais est-ce qu'on soigne un alcoolique ou quelqu'un qui est drogué en prison ?
05:48 Non. Il faut des centres de soins, vous voyez.
05:51 Donc il faut mettre de l'argent sur la table, il faut des centres de soins.
05:54 Ces gens-là doivent être soignés avant toute chose.
05:57 Ce n'est pas en prison qu'on soigne un alcoolique et quelqu'un qui est toxicomane.
06:02 Je ne pense pas.
06:03 En tout cas, c'est nouveau, je ne savais pas que ça existait.
06:05 - Norbert, oui, allez-y.
06:07 - C'est tout ça, c'est vraiment tout ça qu'il faut.
06:10 Il faut vraiment, moi j'appelle un grand plan Marshall sur la sécurité routière.
06:14 Sortir des avances comme ça, un petit peu là-bas vite, ça ne veut rien dire.
06:19 Il faut vraiment se mettre autour d'une table, discuter et trouver des solutions.
06:23 On en a des solutions.
06:24 Le dire, il n'y a qu'à, il faut que.
06:25 Mais nous avons des solutions.
06:27 On est sur le terrain tous les jours, tous les jours, tous les jours et on est invisible
06:31 et on signe la route.
06:33 Et c'est bien triste.
06:34 Il y a une campagne qui a été faite sur la sécurité routière.
06:37 - Je voulais vous en parler le mois dernier.
06:38 En l'occurrence, parce que je rappelle les chiffres, un accident mortel sur cinq implique
06:42 un conducteur positif, en stupéfiant près d'un sur trois alcoolisés.
06:45 Et le mois dernier, on a une campagne de communication de l'État sur la question du port de la ceinture
06:51 de sécurité.
06:52 Ça vous semble décalé là-dessus ?
06:53 - Ah mais c'est totalement décalé.
06:55 C'est totalement décalé.
06:57 La ceinture de sécurité depuis à peu près 20 ans, quasiment tout le monde la met.
07:01 Pourquoi ? Parce que vous avez les constructeurs ont installé des alarmes dans la voiture
07:06 lorsque vous ne mettez pas votre ceinture de sécurité.
07:08 Donc quasiment tout le monde met sa ceinture de sécurité.
07:10 Il y avait peut-être d'autres choses à faire.
07:12 Regardez, je vais vous donner un exemple aussi.
07:15 On a aujourd'hui ce qui est obligatoire sur les deux roues motorisées.
07:19 Là, je vais viser plutôt les jeunes sur les scooters.
07:22 Vous les voyez avec un casque, des gants, parce que les gants sont obligatoires.
07:25 Vous les voyez parfois torse nus en shorts et en tandis.
07:28 Là, il y a quelque chose qui ne va pas.
07:31 Je pense que oui, il y a quelque chose qui ne va pas.
07:33 Pourquoi les jeunes ne sont pas équipés de gilets airbags qu'ils pourraient acheter
07:38 et éventuellement qu'il y ait une petite remise qui soit effectuée par leur assureur.
07:43 Et l'assureur serait également gagnant.
07:45 Le coût d'un accident de la route, c'est plusieurs millions d'euros.
07:48 Vous voyez, tout le monde serait gagnant.
07:51 Donc voilà, c'est toutes ces petites choses mises bout à bout
07:54 où on pourrait trouver, je pense, des 3 500 morts, des 10 morts par jour.
07:59 Si on arrivait à 5, 6 morts ou 4, ou même peut-être 0, on aurait tout gagné.
08:04 - Norbert Pirot, je rappelle, vous êtes le porte-parole de l'association Victime et Citoyen.
08:09 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio et très bonne journée à vous.

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