Avec Cesar Filippi, hôtelier à Porto Vecchio
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##LE_COUP_DE_FIL_DU_MATIN-2023-07-28##
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00:00 7h35 sur Sud Radio, alors que dans certains endroits on s'inquiète du surtourisme,
00:06 la Corse, elle, vit l'inverse avec une fréquentation au plus bas. Autrefois paradis des vacanciers,
00:12 l'île de beauté n'attire plus autant, les plages sont parfois désertées des touristes.
00:16 Les professionnels du secteur tirent la sonnette d'alarme, comme par exemple César Philippi,
00:22 hôtelier à Porto Vecchio. Bonjour.
00:24 Bonjour César Philippi et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Nous arrivons
00:30 donc à la fin du mois de juillet. D'abord, quel bilan en tirez-vous et quel est le taux
00:35 de réservation que vous avez pour le mois d'août qui arrive ?
00:39 Alors moi je vous parlerai beaucoup plus au niveau général puisque je préside le
00:44 GHR Corsica qui est affilié au GHR de l'hôtellerie et de la restauration de France, où on a
00:52 vu bien sûr une baisse générale sur la course. Bien sûr l'inflation y est pour beaucoup
01:00 aussi, le pouvoir d'achat au niveau des vacances a considérablement baissé. La course est
01:08 touchée parce que bien sûr on ne peut pas y venir à pied ou à la nage, il faut vraiment
01:14 prendre avion et bateau. Avec des prix qui augmentent forcément ?
01:17 Voilà, les tarifs ont augmenté et puis les conditions d'exploitation des professionnels,
01:24 la baisse nous on la constate au niveau des professionnels. Mais vous savez très bien
01:27 que la course a le plus fort taux de para-hôtellerie du territoire national de chiffre. Le tourisme
01:37 professionnel du camping à l'hôtel 5 étoiles c'est 180 000 lits. Je dirais toute l'offre
01:44 para-hôtelière Airbnb qui n'est que la partie visible de l'iceberg et tout le reste
01:50 ça représente quand même 600 000 lits, donc trois fois plus que l'offre professionnelle.
01:55 C'est-à-dire que vous voulez en venir où là-dessus ?
01:58 Dès qu'il y a une baisse, on ressent bien sûr au niveau de la fréquentation, il y
02:08 a des passages, mais surtout au niveau des professionnels, c'est que quand il y a une
02:12 situation de crise, vous avez ceux qui, petit loup, sans rien payer, sans contrôle administratif,
02:20 sans taxes, sans impôts, sans rien, peuvent baisser les prix de moitié alors qu'un professionnel
02:25 qui a 50% de masse salariale à son bilan ne peut pas couper les prix.
02:32 Vous parlez notamment d'Airbnb ou de ce genre de plateforme ?
02:36 Tout à fait.
02:37 Pour être clair, effectivement, qui vous fait une forme de concurrence déloyale, c'est
02:42 ce que vous dénoncez ici ?
02:44 Tout à fait, déloyale dans des proportions énormes.
02:49 Je vous dis 600 000 lits d'un côté, 180 de l'autre.
02:54 Ça touche véritablement, et puis chez nous il y a de très belles locations, ça va du
03:02 studio à la villa de luxe avec tous les services qu'il faut, et ça porte un tort considérable.
03:11 Ce que vous demandez, c'est plus de régulation à ce niveau-là ? Est-ce que vous êtes entendu,
03:17 est-ce que vous avez été entendu ?
03:18 On a écouté, mais on n'a pas encore été entendu, puisque il n'y a rien de conséquent
03:26 qui a été fait.
03:27 Moi, je fais du syndicalisme d'acteur économique depuis 40 ans, j'ai été reçu 6 fois à
03:36 Bercy, chaque fois on a mis ce sujet sur la table, il n'y a pas de décision.
03:42 Donc on ressent beaucoup plus fortement quand il y a un problème de fréquentation comme
03:47 on le connaît cette année.
03:49 Justement, sur le mois d'août, le taux de réservation, vous êtes à combien dans les
03:52 hôtels en Corse ?
03:53 Il y a des hôtels qui ont pignon sur rue, qui à cette époque refusent déjà le double
04:04 de la capacité de l'hôtel et qui là n'ont pas atteint les 50% au mois d'août.
04:08 C'est incroyable, on est sur une crise sans précédent ?
04:11 Sans précédent, voilà.
04:14 Bon, la communication n'a pas été très bonne.
04:16 En intervenant sur un média, je ne veux pas attaquer les médias, mais je dirais que ce
04:24 qui a été fait est une mauvaise communication de la part de l'agence du tourisme.
04:27 Tous les professionnels sont levés pour la dénoncer, de dire qu'il fallait déchirer
04:32 les cartes postales parce qu'il y avait une surfréquentation sur les périodes de
04:36 crête.
04:37 Mais on régule le tourisme, tous les pays qui ont réussi leur tourisme, le régule
04:43 ses flux par l'offre, l'offre inceptive, mais pas en communiquant en disant "ne venez
04:50 plus au mois d'août" et dire aux professionnels "déchirez les cartes postales", "ne communiquez
04:55 plus avec les beaux sites qu'on a en Corse".
05:00 Voilà, le résultat n'est pas que c'est la cause majeure, mais ça y a contribué.
05:05 Les termes aussi sont mal choisis, de dire "il y a trop de clientèle continentale, il
05:13 faut se tourner vers la clientèle internationale".
05:16 C'est normal que les médias font leur travail en faisant passer cela, mais ça a des conséquences
05:25 quand même lourdes.
05:26 Je ne sais pas qui vous visait, en tout cas nous sur Sud Radio, c'est vrai qu'on fait
05:30 plutôt l'inverse, puisque la Corse, pour le coup, on l'a toujours dit, c'est l'île
05:34 de beauté, c'est des paysages magnifiques à découvrir, forcément, bien sûr, si on
05:39 a les moyens, parce que c'est ça aussi, vous le disiez, d'autant plus avec l'inflation,
05:43 c'est une question qui se pose.
05:45 L'autre question qui se pose aussi, c'est est-ce qu'on a parmi les causes, est-ce qu'on
05:50 ressent aussi la question de la chaleur ? Ça, ça joue aussi, vous le sentez ?
05:56 Je pense que quand on part en vacances, on cherche le soleil et la chaleur.
06:02 C'est vrai qu'on est sur des piques, des pointes quand même qui étaient rares.
06:09 Chez nous, c'est déjà arrivé, on est quand même au milieu de la Méditerranée,
06:14 c'est pas rare.
06:17 Mais que ça joue à l'avance comme ça, non, moi je pense que le déplacement facile
06:25 est moins coûteux.
06:26 Vous avez votre voiture, vous allez en Bretagne, vous avez trois heures de route pour venir
06:32 en Corse, c'est pas pareil, ça alourdit, ça gouverne le budget, et puis après, ça décourage.
06:41 Parce que ce qu'il faut dire, César Philippi, c'est que le tourisme, ça représente une
06:46 part très importante de l'activité économique de la Corse.
06:50 39% du PIB.
06:51 Et 7% du Brésil.
06:53 Et on comprend mieux effectivement l'inquiétude qu'on peut avoir aujourd'hui en Corse.
06:58 Mais vous savez, malheureusement, lundi dernier, on a eu déjà au tribunal de commerce 29 dépôts
07:06 de bilan en juillet, parce qu'ils se mettent sur la protection du tribunal, parce qu'ils
07:12 n'arrivaient pas à faire les salaires des personnes qu'ils ont embauchées pour la saison.
07:16 Parce que là, il faut revenir au niveau de la saison.
07:20 Et il y avait un phénomène de surfréquentation.
07:25 Les professionnels ont été les premiers à dire qu'il fallait réguler, parce que
07:31 la Corse a des sites très sensibles, et quand vous chargez trop ces sites-là, vous les
07:39 dégradiez.
07:40 Donc on a été les premiers à le dire, attention, il faut réguler.
07:43 Il faut parler malheureusement de quotas sur certains sites.
07:46 Vous avez vu ce camp de là qui est déclassé du patrimoine mondial, parce qu'il y a 1000
07:53 bateaux par jour.
07:54 Je ne dis pas qu'il n'en faille plus, mais il faut quand même réguler.
07:58 Vous avez 1800 personnes dans la journée, mais ça commence à devenir un peu inquiétant.
08:04 - Il y a deux semaines, César Philippi, vous aviez, avec d'autres professionnels du tourisme,
08:09 justement, vous étiez rendu du côté de la préfecture pour demander un plan d'urgence.
08:13 Il a été acté.
08:14 On en est où aujourd'hui ? Et qu'est-ce qu'il contient ?
08:16 - On a envoyé des courriers.
08:19 On a envoyé des courriers et contient la réunion d'une cellule de crise qui rassemble
08:26 tous les départements de l'État et la région pour dire qu'il y a une crise, comment on
08:32 fait pour éviter l'effondrement du tissu professionnel.
08:36 Donc nous, on a alerté la DRETS qui s'est chargée du ministère du renforcement productif
08:44 dans les régions, la préfecture, le trésor de commerce et on attend la réponse à nos
08:49 courriers qu'on n'a pas encore eue.
08:51 La collectivité, bon, là aussi, on a déposé une demande en passant par des conseils territoriaux
09:00 pour tenir une session spéciale au mois d'août, ce qui n'a jamais été tenu parce que le
09:05 mois d'août, l'Assemblée de Corse s'arrête et on aura la réponse, je pense, dans la
09:09 journée pour savoir s'ils vont tenir cette session ou pas.
09:12 On va suivre ça en tout cas.
09:14 On est très inquiet parce qu'il y a quand même des multinationales qui se bousculent
09:21 au portillon de la Corse pour arranger les affaires.
09:23 Qui en profitent, forcément.
09:25 César Philippi, hôtelier à Porto Vecchio et président du Géchard Corsica, merci d'avoir
09:31 été avec nous ce matin sur Sud Radio.
09:33 Bon courage bien sûr pour la suite.
09:34 C'est moi qui vous remercie.
09:35 A bientôt.
09:36 A bientôt.
09:37 Dans un instant, grande boucle dans le sud-ouest, cette fois-ci avec Xavier et Louis.
09:40 Un de ses plus beaux détours de France, trois départements au programme, la Haute-Garonne,
09:43 le Gers et les Pyrénées-Atlantiques.
09:45 À Sud Radio, on se retrouve dans un instant, il est 7h45.