La chronique _ Peut-on changer nos constitutions _

  • l’année dernière
Il y a 63 ans, nous accédions pour la plupart à l’indépendance avec des textes légués par l’ancien maître. Malgré les crises, les guerres, les incompréhensions, les contradictions, les divergences, les non sens, nous les avons conservées parfois avec zèle. Aux crises ont succédé les guerres et les divisions. Mais n’est il pas venu le moment de l’adaptation de ces constitutions à nos réalités, à notre environnement ? N’est-ce pas un peu naïf de continuer de penser que ces textes légués ex nihilo peuvent permettre notre développement ? Sont ils adaptés à nous ? N’avons- nous pas le droit de les toiletter ou d’en concevoir d’autres plus conformes à nous ? Comment en finir avec ce fétichisme des constitutions héritées de la colonisation ?

Une chronique d’Alain Foka
Réalisation : Sébastien Faye

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00:00 [Musique]
00:04 Combien de temps va encore durer cette chialerie ?
00:06 Combien de temps encore allons-nous assister à toutes ces violences
00:09 à la veille d'élections presque partout en Afrique ?
00:12 Comment pouvons-nous expliquer de façon cohérente
00:14 que chaque 5 ans, on assiste à ça ?
00:17 Avec à chaque fois des dizaines de morts et des centaines d'arrestations.
00:20 Dès que l'on parle de politique ou d'élection, ça s'embrase.
00:24 Le Sénégal a été la dernière illustration de cette schizophrénie.
00:28 Heureusement que le président Macky Sall, conscient des enjeux,
00:31 a rassuré les populations en annonçant qu'il ne sera pas candidat à la prochaine élection.
00:36 Ma décision, longuement et mûrement réfléchie,
00:41 est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024.
00:48 Quel soulagement après cette annonce, tant au Sénégal que dans le reste du continent.
00:53 Même si juridiquement, il avait des arguments pour se représenter.
00:57 Pour la paix civile, il y a renoncé. Le pire était à craindre.
01:01 Quelques victimes de plus.
01:03 Quand allons-nous décider de mettre un terme à ces morts absurdes ?
01:07 À ces batailles rangées qui opposent des jeunes aux forces de l'ordre ?
01:11 Même si nous avons la conviction que la démocratie électorale
01:14 est le moins mauvais des systèmes de gouvernance,
01:16 est-ce que pour essayer d'y adhérer, de l'adopter,
01:19 cela doit justifier toutes ces tragédies ?
01:21 Certains me reprendront que les révolutions françaises
01:24 ont fait des centaines de milliers de morts dans des conditions particulièrement violentes,
01:28 avec une guillotine particulièrement active. C'est vrai.
01:31 Mais est-ce le modèle à suivre ? Doit-on forcément passer par là ?
01:35 Est-ce que cela doit nous empêcher de réfléchir de façon sereine
01:38 quant à son adoption à notre environnement, à notre histoire, à notre trajectoire culturelle ?
01:44 Partout dans le monde, l'on se réclame de ce modèle figuré.
01:47 Même les Chinois parlent de démocratie. Les Russes aussi.
01:50 Bref, chacun présente son modèle comme le meilleur, le plus juste et le plus équitable.
01:55 Mais chez nous, plus qu'ailleurs, au regard de la situation de crise
01:58 et de la fréquence des débordements, il y a urgence à être pragmatique et réaliste,
02:02 être honnête avec nous-mêmes.
02:04 Cela ne marche pas ce modèle de démocratie électorale que nous avons accepté,
02:08 ou plutôt qui nous a été insidieusement imposé au début de la décennie 90.
02:12 Et lorsque quelque chose ne marche pas, on doit tout faire pour le changer,
02:16 ou au moins l'améliorer.
02:18 L'obstination n'est pas la meilleure des solutions.
02:20 La pire des colonisations est d'abord celle de l'esprit,
02:23 celle qui consiste à ériger les modèles imposés à nous en dogme, presque en religion.
02:28 Souvent, le colonisé ressemble un peu, ou l'ex-colonisé même,
02:34 ressemble un peu à cet esclave du 19e siècle,
02:38 qui est libéré, va jusqu'au pas de la porte,
02:41 et puis revient à la maison parce qu'il ne sait plus où aller.
02:44 Il ne sait plus où aller.
02:47 Depuis le temps qu'il a perdu la liberté,
02:50 depuis le temps qu'il a acquis des réflexes de subordination,
02:54 depuis le temps qu'il a pensé, qu'il a appris à penser à travers son maître.
03:01 Au lieu de se battre pour défendre un concept importé,
03:04 qui est certes bon sous d'autres cieux et a montré son efficacité,
03:07 mais qui peine à donner des résultats positifs chez nous,
03:10 peut-être que le diplômé africain doit avoir le courage d'interroger le système,
03:14 de l'adapter pour le mettre à la sauce africaine.
03:17 C'est en cela qu'il deviendra un intellectuel.
03:20 En politique, la priorité n'est-elle pas de donner la paix,
03:24 la sécurité et le bien-être aux populations ?
03:27 Or, lorsque l'on regarde ce qui se passe dans nos pays, au sud du Sahara,
03:32 on en est loin.
03:34 Les guerres succèdent aux crises sociales et sécuritaires.
03:37 Les politiques, pour des objectifs électoraux,
03:39 utilisent le tribalisme et l'ethnicité pour diviser plus que jamais les populations,
03:43 pour les amener à s'affronter.
03:45 Les mêmes politiques rivalisent d'ingéniosité pour interpréter,
03:49 à leur sauce, des textes qu'ils ont domestiqués.
03:52 Pendant ce temps, les diplômés, les universitaires,
03:57 prisonniers de ces concepts,
03:59 se battent sur les plateaux de télévision et des radios pour interpréter ces textes,
04:03 pour dire qui a raison ou non, qui a le droit de se présenter ou non,
04:07 s'appuient sur des articles qui ne sont pas toujours compris,
04:10 pour expliquer si tel ou tel a, selon la Constitution,
04:14 le droit ou pas de se présenter à un troisième mandat.
04:17 Chacun selon son camp.
04:19 Tous sont certains d'avoir raison dans leurs démonstrations,
04:22 mais personne ou presque n'ose s'interroger sur la pertinence et l'adaptation de ces textes,
04:27 de ces articles, de ces constitutions importées, avec leur charge historique
04:32 et le contexte dans lequel elles ont été adoptées chez nous.
04:36 On passe le temps à discuter, à faire des palabres, pendant que les rues s'enflamment.
04:41 C'est peut-être le moment pour la jeunesse africaine, moins formatée que la mienne,
04:45 et celle de mes aînés, de s'attaquer sérieusement et de façon constructive
04:50 à ce modèle importé, à cette démocratie électorale à l'occidentale,
04:54 avec ces constitutions qui nous divisent et qui ensanglantent nos pays.
04:58 Pourquoi le monde occidental, de façon parfois choquante,
05:04 veut imposer à tout le monde son système ?
05:07 Nous sommes en droit de nous poser cette question.
05:10 Et vous, vous êtes en droit de vous poser à vous-même cette question.
05:14 En tout cas, nous devons urgemment nous poser la question.
05:17 Les meilleurs textes de loi puisent leur essence, leur légitimité,
05:21 dans l'histoire des peuples concernés.
05:24 Ils ne peuvent être importés et encore moins imposés.
05:27 Je sais qu'en tenant ces propos, certains intellectuels, certains ayatollahs du mondialisme
05:31 vont rappeler que nous devons absolument copier ce qui marche chez les autres,
05:35 que l'on s'enrichit aussi de l'expérience des plus avancés. C'est vrai.
05:39 Mais on ne peut pas nous reprocher d'avoir essayé.
05:42 Dans le même temps, il ne faut pas que cette obstination nous conduise à notre propre perte.
05:47 On doit pouvoir se libérer de certaines chaînes qui désormais sont dans nos têtes,
05:51 pour essayer de penser par nous-mêmes.
05:53 L'esclave qui n'est pas capable d'assumer sa révolte
05:57 ne mérite pas que l'on s'apitoye sur son sort.
06:00 Cet esclave répondra seul de son malheur.
06:04 S'il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d'un maître qui prétend l'affranchir,
06:10 seul la lutte libère.
06:12 Assurément, les vraies chaînes qui nous maintiennent, parfois plus qu'avant, dans notre condition,
06:17 ce sont les concepts que nous avons appris dans nos écoles,
06:20 les diplômes qui sont devenus synonymes de grandeur sociale, d'intelligence,
06:24 des certitudes qui nous empêchent d'avoir un regard critique
06:27 sur ce que nous avons appris dans ces temples du savoir
06:31 qui en réalité étaient créés par le colonisateur pour fabriquer des commis d'administration,
06:35 juste bon à exécuter des ordres.
06:38 Pas question de critique, ce que le maître Dier nous a laissé.
06:41 Pour les colonisés, apprendre est un combat.
06:46 Très peu sont scolarisés.
06:48 Et l'État a créé des écoles spéciales, des écoles indigènes.
06:52 Les enfants n'y apprennent pas nos ancêtres les Gaulois,
06:55 parce qu'il n'y a pas de cours d'histoire.
06:57 À la place, une matière inventée pour eux, le français utile.
07:02 Les petites phrases toutes simples,
07:04 juste ce qu'il faut pour comprendre les ordres du colonisateur.
07:08 80% restent en alphabète.
07:10 Les directeurs pensaient que nous étions des sauvages,
07:13 et que nous avions tout à apprendre,
07:16 et que nous étions une table à rase.
07:19 Et obscurément,
07:22 je sentais que ce n'était pas vrai.
07:25 Obscurément, je sentais que nous avions notre civilisation.
07:29 En effet, mon père m'avait élevé
07:33 dans la fierté de ma race et de ma famille.
07:36 Et pourtant, c'est eux qui nous ont laissé les textes
07:39 qui jusqu'à ce jour nous régissent.
07:41 Les sauvages, la table à rase.
07:43 Voilà une trentaine d'années que chaque cinq ans,
07:46 l'on verse du sang, l'on s'étripe,
07:48 l'on détruit le peu d'infrastructures et d'édifices
07:50 que nous avons pu construire.
07:52 Toujours pour les mêmes raisons,
07:54 les textes constitutionnels.
07:56 L'on se bat pour défendre des textes dont nous avons hérité
07:58 malgré les carences qu'ils présentent pour nous.
08:01 Peut-être est-il venu le temps,
08:03 pour les jeunes, moins formatés, en tout cas moins complexés,
08:06 d'avoir le courage de les toiletter,
08:08 ou tout simplement de les modifier.
08:10 Celui qui ne sait pas d'où il vient,
08:12 ne peut savoir où il va,
08:14 car il ne sait pas où il est.
08:16 En ce sens, le passé est la rampe du lancement vers l'avenir.
08:20 Même si cela me fait beaucoup de peine
08:22 de citer ainsi un personnage violent, détestable, infâme,
08:25 le chancelier Otto von Bismarck,
08:27 qui a organisé la conférence de Berlin,
08:29 qui a été l'occasion pour les grandes nations européennes
08:31 de se partager l'Afrique,
08:33 je dois reconnaître qu'il est utile ici
08:35 de le rappeler pour mesurer l'ampleur de notre erreur
08:38 à ne pas regarder les modèles et les textes importés par les autres
08:41 qui nous régissent aujourd'hui.
08:43 Il faut faire l'effort de regarder cette vérité en face.
08:46 Notre difficulté réside dans notre propension
08:49 à ignorer notre trajectoire,
08:51 à tourner le dos à nos réalités,
08:53 à notre identité,
08:55 à accepter de nous assimiler en oubliant nos particularismes,
08:59 à essayer d'assimiler tout ce que l'autre nous a imposé au fil des siècles,
09:03 et pire, à mépriser notre identité.
09:07 Ne trouvez-vous pas incongru, incompréhensible,
09:10 infantilisant, plus d'une soixantaine d'années après les indépendances
09:14 que la plupart de nos états africains aient conservés,
09:17 avec jalousie, se battre de toutes leurs forces
09:20 pour conserver et mettre en pratique
09:22 les textes hérités de l'ancien colonisateur,
09:24 en même temps qu'ils parlent de souveraineté, d'indépendance ?
09:28 N'offrons-nous pas l'occasion de se moquer de nous
09:32 lorsque nos juristes, nos enseignants, nos dirigeants
09:34 ont pour seul boussole, dans les pays francophones,
09:37 la constitution de 1958, héritée de la France
09:40 et imposée à nous au moment des indépendances ?
09:43 Une loi fondamentale qu'ils vénèrent, presque autant que la Bible ou le Coran,
09:47 qu'ils défendent bec et ongle.
09:49 Soyons sérieux, n'avons-nous donc pas de mémoire ?
09:52 Ne sommes-nous pas plus royalistes que le roi sur ce coup-là ?
09:56 D'abord, quand on dit qu'on ne doit pas toucher à la constitution, c'est absurde.
10:00 Mon excuse devant les éminents constitutionnalistes,
10:04 j'en vois certains qui ne sont pas de mon avis,
10:09 la constitution organise le fonctionnement d'un pays,
10:14 en tout cas au regard de ses institutions politiques et administratives.
10:18 Le pays change, les choses changent,
10:21 et au fond, moi je suis jaurétien,
10:24 c'est en allant vers la mer que le fleuve est fidèle à sa source.
10:28 La fidélité à la constitution de la Ve République,
10:31 c'est de la modifier et de l'adapter à chaque fois que c'est nécessaire.
10:35 Et à tous ceux qui voudraient qu'on grave dans le marbre tout,
10:40 et qui sont fascinés par cet immobilisme,
10:43 je voudrais dire que s'il y en a un qui n'était pas immobile, c'était De Gaulle.
10:47 Donc cette idée de dire "parce que c'est De Gaulle, parce que c'est 58, parce que c'est 62,
10:53 il n'y a rien à changer", c'est absurde.
10:55 C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat.
11:00 Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander
11:05 s'il est prêt à rechercher avec moi, entre soldats, après la lutte, et dans l'honneur,
11:11 les moyens de mettre un terme aux hostilités.
11:14 J'invite tous les Français qui veulent rester libres à m'écouter et à me suivre.
11:23 Vive la France, libre, dans l'honneur et dans l'indépendance.
11:30 Que la France accorde un grand respect à ce personnage, à ce général De Gaulle, c'est normal.
11:35 C'est un héros.
11:37 C'est l'un des principaux personnages par qui la France va retrouver sa liberté après la débâcle de 1940.
11:44 C'est le rebelle qui va refuser la capitulation.
11:47 C'est le principal personnage qui, par son obstination et sa détermination,
11:51 a contribué à sauver la République en 1958.
11:55 Il est sans conteste l'un des plus grands patriotes français et mérite largement le respect qu'on lui vaut.
12:01 La République, il fut un temps où elle était reniée, trahie, par les partis eux-mêmes.
12:13 Et moi, j'ai redressé ses armes, ses lois, son nom.
12:19 Rien à dire. Il mérite le respect et la considération des Français.
12:23 C'est encore lui qui va proposer à son pays, en 1958, la constitution en vigueur en France jusqu'à ce jour.
12:30 Au-dessus des querelles politiques, qu'il existe un arbitre national,
12:37 élu par les citoyens qui ont un mandat public,
12:42 qui soit chargé d'assurer le fonctionnement régulier des institutions,
12:50 qu'il existe un gouvernement qui soit fait pour gouverner,
12:56 à qui on en laisse le temps et la possibilité,
13:01 qu'il existe un Parlement destiné à représenter la volonté politique de la nation,
13:10 à voter les lois, à contrôler l'exécutif, mais sans sortir de son rôle.
13:17 Voilà, Françaises, Français, de quoi s'inspire, en quoi consiste la constitution
13:28 qui, le 28 septembre, sera soumise à mon suffrage.
13:32 Toutes ces dispositions insérées dans la future constitution
13:36 prennent leurs racines dans le vécu de son peuple, dans les soubresauts de son histoire,
13:41 dans les multiples cas et ratés des textes précédents.
13:44 C'est de l'expérience du passé que cette constitution a été élaborée.
13:48 Elle s'inscrit dans l'évolution.
13:50 Mais ce que j'ai un peu plus de mal à comprendre, en revanche,
13:53 c'est le respect que les Africains, eux, ont pour ce personnage qui les a colonisés,
13:57 qui les a méprisés, qui les a entraînés dans une guerre qui n'était pas la leur.
14:02 Et ils y sont morts par centaines de milliers.
14:05 C'est par dizaines de milliers que les indigènes se sont ralliés autour du drapeau de l'École Or
14:11 pour le salut de la patrie.
14:14 Des sujets, ils sont partout.
14:16 Sur les fronts d'Orient, au Dardanelles, à Verdun aussi,
14:18 là, 2000 morts par jour en 10 mois.
14:21 La mort soule et joyeuse qui danse avec ses osselets,
14:25 tout ça pour 2800 francs de pension par an.
14:28 Le prix du sang versé est donné pour une si lointaine mère patrie.
14:33 Nous n'avions raisonnablement rien à voir dans cette guerre de Blancs, dans leur palabre.
14:37 Et pourtant, nous y avons payé le prix fort.
14:40 Sénégalais et malgaches, ils sont recrutés de manière arbitraire.
14:45 Chaque région sous domination française est contrainte de fournir à l'armée des quotas de sujets coloniaux.
14:52 Leur nombre est décidé par les administrateurs et les chefs locaux.
14:56 L'injustice s'installe.
14:58 Si parmi eux, certains soldats ont déjà une formation militaire,
15:01 la majorité ne reçoit que quelques semaines d'instruction.
15:05 Pourtant, après un voyage long et éprouvant, et à peine débarqué, ces hommes se retrouvent au combat.
15:12 Pour le front de l'Isère, ils sont plus de 10 000 à se battre en première ligne.
15:18 Ce qui est étonnant, c'est le respect pour ce général Colomb,
15:21 qui n'a même pas été reconnaissant après ce sacrifice du sang.
15:25 Qui a gardé le silence devant le massacre de ses compagnons d'armes africains,
15:29 à qui on a même empêché d'entrer dans Paris au moment de la libération,
15:32 alors qu'ils avaient payé le prix fort pour que la France retrouve son autonomie.
15:37 Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré.
15:44 Libéré par lui-même, libéré par son peuple.
15:49 Ce que j'ai toujours du mal à comprendre, c'est le respect des Africains pour cet homme
15:53 qui a laissé massacrer ses frères d'armes africains à Tiaroy,
15:57 parce qu'ils réclamaient simplement leur maigre solde.
16:00 Ce qui est étonnant, c'est le respect pour ce général
16:03 qui, alors contraint de donner l'indépendance aux Africains,
16:06 s'est organisé pour élaborer des contrats léonins, pour piller les jeunes États qui naissaient.
16:11 Ainsi, le pétrole du Gabon est passé sous la coupe d'Elf
16:14 pour combler la perte de celui d'Algérie.
16:17 Pour ne parler que de cela.
16:19 Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est le respect et l'admiration de la mémoire de ce général
16:24 qui a suscité et financé cette fratricide guerre du Biafra
16:28 qui a fait des millions de morts et des déplacés
16:30 simplement parce qu'il voulait mettre la main sur le pétrole de cette région du Nigeria.
16:35 Ce que j'ai du mal à saisir, c'est le respect des Africains
16:38 pour ce cynique personnage qui a mis sur pied, avec son homme à tout faire, Jacques Foucard,
16:43 la nébuleuse France-Afrique, en installant aux affaires
16:46 ces pantins qu'il pouvait manipuler à souhait.
16:49 Tout le Gabon est en deux pays.
16:53 Le Gabon et puis la France.
16:57 La République centrafricaine, accédant à l'indépendance,
17:02 ne pourra jamais en aucun cas s'écarter de la République française
17:07 car nos tribus ont perdu leurs traditions, leurs moeurs.
17:13 Nos pays ont été reconstruits à l'image de l'Occident.
17:18 Ce serait pour nous une mission difficile
17:22 que de rétablir dans notre pays, en République centrafricaine,
17:28 les vieilles traditions africaines.
17:30 Puisque nous sommes appelés à bâtir au cœur de l'Afrique
17:35 une nation à l'image de la France,
17:39 nous avons donc tenu à conserver plus solide encore
17:44 les premiers liens que nos parents et nous-mêmes avaient déjà liés avec la France.
17:51 Chacun peut juger par la médiocre qualité du casting de ses chefs
17:55 quel était le but du général de Gaulle.
17:57 Cela ne fait aucun doute.
17:59 Continuer de les tenir, partir sans vraiment partir,
18:02 en se souvenant que l'on avait simplement et systématiquement
18:05 éliminé les nationalistes comme Ruben Umiyebe
18:08 qui risquait de contrarier les projets de Paris.
18:11 Mais le pire n'est pas d'avoir hérité de ces gouverneurs noirs,
18:14 c'est d'avoir hérité des textes interprétables à la guise de Paris.
18:19 La fameuse constitution de 1958 qui devient notre bible ou notre courant.
18:24 C'est un peu comme un bandit ou un criminel qui entre chez vous,
18:28 pie, viole et avant de partir, il vous impose les règles
18:31 qui doivent désormais régir votre maison.
18:34 Si vous avez la naïveté de les respecter,
18:36 soit vous êtes victime du syndrome de Stockholm
18:39 qui amène la victime à tomber amoureuse de son bourreau,
18:42 soit vous êtes vraiment bête.
18:44 Et il est logique que l'on vous colonise, vous réduise à l'esclavage.
18:48 La constitution, un document que l'on interprète selon le sens du vent,
18:52 selon la réalité du moment.
18:54 Ainsi sur la base du même document, souvenez-vous,
18:56 pendant les trois décennies qui ont suivi les indépendances,
18:59 notre salut était dans le parti unique.
19:02 Et on devait suivre le chef, le grand timonier qui dictait la conduite.
19:06 Il n'y a pas de modèle universel de démocratie
19:10 ni de modèle universel d'organisation politique.
19:13 Le parti unifié tel qu'il fonctionne au Cameroun
19:16 est la meilleure organisation pour l'instant pour mon pays.
19:20 C'était par ce principe du parti unique, du parti État,
19:23 que devait jaillir la lumière.
19:25 On n'avait pas le droit de le critiquer.
19:27 Dans les universités, on vantait ce système
19:30 avec un chef fort voire autocratique,
19:32 avec la même conviction et la même fougue
19:35 que les grands prêtres de la démocratie d'aujourd'hui
19:38 qui militent pour un chef dépouillé de tout pouvoir.
19:41 On pourchassait et tuait ceux qui s'opposaient à ce système.
19:45 Le multipartisme du début était présenté comme un danger pour le peuple.
19:49 Il fallait s'en tenir à cela.
19:52 Et l'exemple, la référence en matière était le général de Gaulle.
19:56 Comme par amnésie ou par complaisance,
19:58 tout le monde feignait d'oublier qu'il était arrivé aux affaires par un putsch
20:02 et qu'il avait bénéficié de pouvoirs exceptionnels,
20:05 exclusive, j'ose pas dire dictatoriaux,
20:08 pour élaborer sa constitution de 1958.
20:11 Tout ceci marchait à pas forcer au grand bonheur du maître
20:15 qui, avec la nébuleuse France-Afrique, continuait de se servir sur le continent.
20:19 Alors, j'ai beaucoup de mal à comprendre
20:22 que l'on ait continué de lutter jalousement
20:25 pour les textes légués par un tel personnage
20:28 qui a eu le mérite de veiller sur les intérêts de son pays
20:31 en ospoliant méthodiquement.
20:34 Et puis un jour, pour ne pas perdre la main dans la bourrasque du changement
20:38 qui souffle dans l'Est et de l'Europe à la fin de la décennie 80,
20:41 sous la baisse de la même constitution,
20:44 la démocratie avec le multipartisme sont devenues l'urgence.
20:48 Il est évident que cette aide traditionnelle, déjà ancienne,
20:53 sera plus tiède en face de régimes
20:56 qui se comporteraient de façon autoritaire
20:59 sans accepter l'évolution vers la démocratie
21:02 et qu'elle sera enthousiaste
21:05 vers ceux qui franchiront ce pas avec courage
21:09 autant qu'il leur sera possible.
21:12 Avec la même constitution, les mêmes textes,
21:15 on est passé au nouveau modèle, dans un monde nouveau.
21:18 Les chefs d'hier, les grands timoniers, sont devenus les traîtres,
21:21 les faux soyeurs, les tyrans dont il fallait se débarrasser au plus vite.
21:25 On est descendu en masse dans les rues pour accompagner le mouvement.
21:30 La nouvelle doctrine est devenue en 1990 la démocratie.
21:34 On pouvait s'y opposer tellement le concept était séduisant.
21:38 Avions-nous vraiment compris en quoi cela consistait ?
21:41 Avions-nous les armes ?
21:43 Étions-nous préparés pour cette démocratie électorale
21:46 où tous les cinq ans, on doit voter ?
21:48 Avons-nous adapté ou au moins toiletté les textes qui vont avec ?
21:52 Non. Dans les pays francophones d'Afrique,
21:54 on ne touche pas à la constitution de 1958.
21:57 Elle est sacrée, sacrée pour ceux qui savent en jouer.
22:01 Si les personnes de ma génération nourrissent encore le complexe du colon,
22:05 du général de Gaulle, sous les yeux à chacun de ses déplacements,
22:09 les jeunes, eux, doivent résolument tourner le dos à ces considérations d'un autre temps.
22:14 Eux qui vivent en direct, les ermands de la politique internationale,
22:17 tels imposés par les grandes puissances au lendemain de la seconde guerre mondiale,
22:21 doivent profiter de la fenêtre qui s'offre à eux aujourd'hui
22:24 pour prendre le large, pour élaborer sans complexe leur modèle.
22:28 En réalité, l'histoire a tendance à bégayer.
22:31 Et on doit la connaître, s'en inspirer pour construire l'avenir.
22:35 Décomplexez-vous. Ayez conscience que vous n'avez de leçons à recevoir de personne.
22:40 En tout cas, pas des Occidentaux.
22:42 Surtout pas de ceux dont l'histoire est émaillée de violences, de guerres les plus sanglantes.
22:46 Ceux qui aujourd'hui nous font la leçon sur les droits de l'homme
22:49 alors que leur histoire est jonchée de guerres bestiales, des pires actes de barbarie.
22:54 Les pogroms, les massacres de populations, la Shoah,
22:59 les différentes guerres mondiales avec leurs dizaines de millions de morts,
23:02 leur chambre à gaz, la bombe atomique,
23:05 froidement balancée sur Nagasaki et Hiroshima au Japon,
23:09 alors qu'il était déjà en déroute,
23:11 qui ont fait plusieurs centaines de millions de morts
23:13 et rayé la ville de Nagasaki de la carte du monde.
23:16 Ce n'est pas nous qui l'avons fait.
23:18 C'est un pays qui a commis des atrocités inoubliables dans le monde.
23:26 C'est les Etats-Unis d'Amérique.
23:29 Ils ne se soucient pas.
23:31 Ils ne se soucient pas des êtres humains.
23:36 Il y a 57 ans,
23:39 quand le Japon se rétrait sur toutes les frontières,
23:45 ils ont décidé de débloquer la bombe atomique
23:49 à Hiroshima et Nagasaki.
23:53 Ils ont tué beaucoup d'innocents
23:56 qui souffrent encore des effets de ces bombes.
24:02 Ces bombes n'étaient pas destinées contre les Japonais.
24:06 Elles étaient destinées contre les Etats-Unis.
24:10 Pour dire, regardez, c'est le pouvoir que nous avons.
24:14 Si vous vous entendez,
24:17 c'est ce qui va vous arriver.
24:20 Parce qu'ils sont si arrogants,
24:25 ils ont décidé de tuer des innocents au Japon
24:29 qui souffrent encore de ces effets.
24:32 Qui sont-ils pour prétendre que nous sommes les policiers du monde ?
24:37 En réalité, la cruauté des Occidentaux,
24:40 les guerres et les violences qu'ils ont déclenchées
24:42 et continuent d'entretenir,
24:44 nous l'Afrique n'avons rien connu de tel dans notre histoire.
24:47 Nous ne sommes pas si obsédés du désir de détruire l'autre
24:50 au point de développer des techniques si sophistiquées de tuerie de masse.
24:54 S'il n'existe pas d'arme magique,
24:56 c'est la combinaison des armes qui crée la magie.
25:00 Il est impératif que nous mettions les armes à sous-munition
25:04 entre les mains des Ukrainiens dès maintenant.
25:08 L'Europe, de tous les continents du monde,
25:12 est le continent le plus brutal où il y a eu les guerres les plus sauvages.
25:16 Ce n'est pas l'Afrique, ce n'est pas l'Asie, c'est l'Europe.
25:19 Et je vais vous dire autre chose,
25:21 ce n'est pas au Moyen-Âge, c'est au XXe siècle.
25:25 C'est en Europe qu'on a exterminé des Juifs.
25:28 C'est en Europe qu'on s'est battus.
25:31 Quand on a dit que la guerre Russo-Ukraine
25:34 c'est le retour de la guerre qu'on n'avait pas vue,
25:36 c'est une stupidité puisqu'on a oublié la Bosnie.
25:42 Si vous n'avez pas l'Union Européenne,
25:45 vous avez des affrontements considérables.
25:48 Notre continent est brutal, sauvage,
25:52 et peut verser dans la barbarie.
25:54 C'est le marché qui a fait la paix.
25:57 Et ne pas comprendre ça, c'est un peu théorique.
26:02 La vérité est celle-là.
26:03 À côté des Occidentaux, ou de l'homme blanc en général,
26:06 nous sommes des enfants de cœur,
26:08 des petits joueurs en matière de violence.
26:10 N'en déplaise à ceux qui ont réussi à travers
26:12 leurs impressionnants médias qui nous arrosent
26:14 de façon discontinue à nous faire admettre
26:17 que nous sommes les pires barbares,
26:19 des sauvages, des sanguinaires.
26:21 Figurez-vous que même sur notre continent,
26:24 les pires tragédies ont été celles qu'ils ont importées,
26:27 comme dans les guerres d'indépendance,
26:29 dans le conflit biavré pour le pétrole.
26:31 Même les premiers camps de concentration,
26:33 dont on parle si peu, ont été expérimentés en Afrique.
26:36 Et plus précisément en Namibie, par eux.
26:39 Vous nous avez toujours écrasés dans l'histoire.
26:42 Depuis la traite des nègres,
26:47 qui a fait entre 200 et 500 millions de déportés,
26:54 les morts, la colonisation,
26:58 qui a été une tragédie terrible pour l'Afrique.
27:01 Aujourd'hui, le néocolonialisme,
27:04 vous nous dominez sous tous les rapports.
27:08 Vous nous exploitez sous tous les rapports
27:11 économiques, culturels, politiques,
27:16 diplomatiques, militaires.
27:19 Et vous prétendez que
27:26 notre bonheur,
27:29 c'est ce que vous nous dites.
27:33 Or, dans la pratique,
27:35 vous avez toujours fait le contraire.
27:37 Et vous ?
27:40 Franchement, dans ce domaine,
27:43 nous n'avons pas recevoir de leçons
27:46 de ceux qui prétendent être démocrates,
27:49 mais qui ne le sont pas, de notre point de vue.
27:51 En tout cas, par rapport à nous.
27:53 Nous sommes prêts à être démocrates,
27:56 et ils ne le sont pas.
27:58 Alors, laissez-nous
28:02 trouver en toute liberté,
28:06 parce que, soyez convaincus que nous aussi,
28:09 nous aimons la liberté.
28:10 Nos peuples aiment la liberté, la démocratie.
28:13 C'est dans la nature de l'être humain.
28:16 Mais acceptez que nous avons notre histoire,
28:21 notre culture, nos problèmes.
28:23 Reconnaissez qu'il y a quand même mieux comme exemple
28:25 en matière de respect de l'humain, non ?
28:27 Pourtant, ils disent défendre les droits humains sur la planète,
28:30 et nous buvons leur discours comme du petit lait.
28:33 Est-ce que des personnes qui ont pu faire ceci,
28:35 il y a moins de 80 ans,
28:37 sont qualifiées pour faire la leçon aux autres ?
28:39 Je pense que c'est un peu l'hôpital qui se mourt de la charité.
28:42 Est-il crédible pour nous imposer son mode de pensée
28:45 et de gouvernance ?
28:47 J'en doute fort.
28:48 Et lorsque l'on voit à quel niveau ils ont poussé le cynisme
28:51 au point d'élaborer des armes qui peuvent détruire la planète entière
28:54 en appuyant simplement sur un bouton,
28:56 on se dit que celui qui doit passer chez le psy au plus vite,
28:59 ce n'est pas l'Africain.
29:00 C'est certain.
29:01 Il y a mieux comme modèle, vous conviendrez avec moi.
29:04 Mais pourquoi continue-t-on de les écouter, de les suivre,
29:07 de les imiter, de les copier ?
29:09 Est-ce par complexe ou par ignorance ?
29:11 Pour beaucoup d'entre nous, ceux de ma génération et ceux de mes aînés,
29:14 c'était par peur et par complexe d'infériorité
29:16 qu'ils avaient fortement et très violemment installé dans nos têtes.
29:19 C'était peut-être aussi notre formation de commis juste bons pour exécuter,
29:23 pour répéter les ordres du maître.
29:26 Mais, aujourd'hui, grâce aux outils de communication
29:30 qui se sont démocratisés,
29:32 grâce aux systèmes de communication qui permettent de mieux les connaître,
29:36 de s'instruire sur l'histoire du monde,
29:38 il n'est plus acceptable que l'on impose leur dictate aux jeunes générations.
29:43 Ils doivent cesser d'être pris comme modèle.
29:46 Il est important de briser ces chaînes mentales,
29:48 afin que cette nouvelle génération crée ses propres paradigmes, son propre logiciel.
29:53 Plus sérieusement, nous devons voir nos pays comme des nations en situation de crise,
29:58 en état d'urgence, des pays en guerre,
30:00 comme étaient les nations européennes après la Seconde Guerre mondiale.
30:03 Des entités qui doivent adopter des mesures exceptionnelles
30:07 pour se remettre sur les rails, pour trouver leur équilibre.
30:10 Cela passe par des mesures et des textes propres et efficaces.
30:14 Fini le mimétisme avec des textes qui ne correspondent pas à nos réalités
30:18 et qui contribuent plus à nous diviser.
30:20 Nous devons tous travailler à les élaborer en nous basant sur nos réalités propres.
30:25 Si nous sommes des hommes à part entière,
30:27 dotés des mêmes facultés intellectuelles que les autres,
30:30 nous devons être capables de le faire.
30:33 Oui, nous devons continuer de dénoncer ce que l'on nous fait
30:36 et ce que l'on continue de nous faire.
30:38 C'est important.
30:40 Mais nous devons également construire et élaborer notre modèle sans complexe.
30:44 C'est une urgence parce que le seul rejet ne constitue pas un projet.
30:48 Jeunes gens, dans votre tête, vous êtes désormais débarrassés des chaînes du passé,
30:52 du complexe d'infériorité et de l'acceptation de la subordination
30:56 qui a bridé notre action.
30:58 Vous avez un autre mindset, riche de l'expérience des autres
31:01 et fort de votre identité plurielle,
31:03 plus que jamais déterminée devant le mépris dont vous êtes constamment victime.
31:07 C'est le moment de prendre votre destin en main,
31:10 sans haine, sans rancœur, mais avec détermination.
31:14 A vous de travailler chacun à un réel projet,
31:17 à un modèle réaliste de gouvernance, d'institution, de plan de développement,
31:21 de promotion des sciences et technologies, de réforme agraire,
31:24 de définition d'un tableau de valeur basé sur nos us et coutumes,
31:28 sur notre culture, nos traditions.
31:30 A nous d'établir nos priorités.
31:33 Si les autres l'ont fait, il n'y a pas de raison que vous, jeunes, n'y arriviez pas.
31:38 Pour ma part, bien que j'appartienne à une génération qui a échoué dans ce sens,
31:42 à cette génération des aînés complexés,
31:44 qui n'avaient pour seule référence et seul modèle que leur sidant,
31:47 j'ai commencé depuis quelques mois avec quelques hommes et femmes,
31:50 d'origine et d'horizon divers, des amis, qui n'appartiennent pas au monde politique,
31:54 mais qui portent cette Afrique au cœur,
31:56 qui se sentent une obligation de faire enfin bouger les choses,
31:59 des jeunes et des moins jeunes, totalement libres d'esprit,
32:02 sur la base de leur expérience positive et négative,
32:05 à élaborer des propositions pour l'Afrique.
32:08 Dans divers secteurs, je ne pense pas, j'en suis conscient,
32:11 que ces documents soient parfaits, loin s'en faut,
32:14 mais ils devraient constituer une base de réflexion, de discussion.
32:18 Nous y avons travaillé ardemment, avec nos propres moyens,
32:21 en prenant sur notre temps, en organisant plusieurs retraites de travail sur le continent,
32:25 et nous allons vous le soumettre dans le détail, par thème, dans les semaines qui vont suivre.
32:30 À la fois sur mes plateformes Alain Foucault Officiel,
32:32 mais également sur une dizaine de médias panafricains,
32:34 qui ont accepté de nous accompagner dans ce travail de proposition.
32:38 Vous aurez le loisir de le regarder, de le découvrir et de le juger,
32:42 de le nourrir sur ses différents supports.
32:44 On en parle très vite.
32:46 L'heure est à l'élaboration de notre propre projet.
32:49 Et le moins, plus que jamais propice pour définitivement s'émanciper.
32:54 Je voudrais vous remercier pour votre fidélité à ma chaîne YouTube Alain Foucault Officiel,
32:59 qui compte de plus en plus d'abonnés,
33:01 mais également pour mes autres plateformes digitales,
33:03 où vous êtes de plus en plus nombreux, malgré les faux comptes qui continuent de se multiplier.
33:08 Cette fois-ci, plus de réelles raisons de vous laisser avoir,
33:11 puisque comme vous l'avez certainement remarqué le long de cette chronique,
33:14 nous vous proposons un QR code à scanner,
33:17 pour être sûr d'être sur notre plateforme, la vraie.
33:20 Elle vous évite du moins pour l'instant, de continuer de subir les assauts de cybercriminels
33:25 qui usurpent mon identité à d'autres fins.
33:28 Je vous prie donc de scanner ce QR code, si vous ne l'avez pas encore fait.
33:32 Il vous conduit directement à tous mes comptes, LinkedIn, Facebook, TikTok, Instagram et Twitter.
33:39 En le scannant, vous êtes cette fois-ci certain d'être sur les bons comptes,
33:43 celui qui vous propose le narratif africain, sans complaisance, mais sans condescendance.
33:49 [Musique]
33:54 [Silence]

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