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Gangsters Les Diables De L Amérique S01E02 Juan Raul Garza Le premioer baron de la drogue

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00:00 Je m'appelle Juan Raul Garza.
00:04 Il faisait peur à tout le monde.
00:07 Tuer, c'était du business pour lui.
00:10 C'était bon pour les affaires.
00:12 À côté des trafiquants, certains terroristes ressemblent à des enfants de cœur.
00:19 Traque des narco-trafiquants, gang.
00:22 28 policiers tués déjà cette année.
00:25 C'était lui le boss.
00:27 Ils ont fait passer au moins 10 tonnes de marijuana.
00:30 Police !
00:32 Sa violence a servi son ascension.
00:35 Garza tuait des membres de sa famille.
00:39 Il a engagé le gars pour me tuer.
00:41 Il lui a dit de me couper les parties en premier.
00:44 L'accusation demande la peine de mort pour Garza.
00:47 J'ai consacré chaque instant du matin au soir à essayer de défendre Juan.
00:52 Tous ont été achetés, même le jury.
00:54 Mon père ne fera plus rien de mal. J'en suis sûre.
00:58 Si vous choisissez la perpétuité, il tuera à nouveau.
01:02 Si vous me donnez une nouvelle chance, je ne vous décevrai pas.
01:23 Aujourd'hui dans les Diables de l'Amérique,
01:25 le premier baron de la drogue, Juan Raúl Garza.
01:29 Août 1990.
01:38 Le président George Bush déploie la puissance militaire américaine au Moyen-Orient
01:43 pour défendre un petit pays agressé, le Koweït,
01:47 contre l'Irak de Saddam Hussein.
01:49 Ce n'est pas acceptable.
01:51 Ce n'est pas acceptable, cette agression contre le Koweït.
01:55 Mais au Texas, l'état d'origine de George Bush,
01:59 la zone frontalière avec le Mexique voit émerger un autre ennemi
02:02 qui défie la puissance américaine.
02:04 Son règne de la terreur débute avec un corps criblé de balles,
02:12 retrouvé dans un champ près de Brownsville.
02:16 On a trouvé le corps de Thomas Albert Rumbaud.
02:19 A tous points de vue, Rumbaud était un citoyen sans histoire jusque-là.
02:23 Il n'avait pas de casier, c'était un père de famille.
02:26 Il était même chef d'un groupe de boy-school.
02:28 Rumbaud était transporteur routier.
02:31 Il dirigeait la flotte de camions d'une entreprise agroalimentaire.
02:34 En 1990, il accepte de faire passer en plusieurs chargements
02:38 300 tonnes de marijuana pour le conduit.
02:41 Ruan Raul Garza.
02:42 Inculpé pour trois meurtres et présumé lié à cinq autres,
02:47 Garza fera transiter de nombreuses tonnes de drogue
02:50 entre le Mexique et les États-Unis durant plusieurs années.
02:53 C'était de l'argent facile pour Rumbaud.
02:57 Il ne savait pas dans quoi il se fourrait.
02:59 Tôt ou tard, un chargement est perdu.
03:02 Tout le monde sait ça.
03:04 Il a une carrière de chef de camp.
03:06 Il a une carrière de chef de camp.
03:08 Un chargement est perdu.
03:10 Tout le monde sait ça.
03:12 Même les gangsters.
03:14 Tôt ou tard, la police finit par en saisir un.
03:16 Quand Rumbaud a été arrêté, Garza était furieux.
03:20 Une nuit, ils sont donc allés chercher Rumbaud chez lui.
03:26 Il était en peignoir et en pyjama.
03:28 Ils l'ont sorti de sa maison et ils l'ont conduit jusqu'à une route déserte.
03:35 Ils ont demandé à Rumbaud de descendre de la voiture et il l'a abattu.
03:38 Celui-ci est tombé dans la voiture.
03:40 Il l'a poussé dehors.
03:42 Apparemment, les autres membres du gang qui étaient avec lui ont dit qu'il était mort.
03:46 Il lui a tiré dans la tête.
03:48 Mais il a tiré quatre fois.
03:50 Juste pour faire passer un message.
03:53 Il a dit "Bouche peut tuer, alors moi aussi."
03:58 Juan Raul Garza sera le premier baron de la drogue à encourir la peine de mort
04:03 réclamée par un procureur fédéral américain.
04:05 Après sa chute, il implorera la grâce d'un autre président texan, également appelé "Bouche".
04:13 J'ai choisi la mauvaise voie et j'ai fait de grosses erreurs.
04:18 Avant que je le rencontre, il était un poids lourd dans la région.
04:23 Il était important. Il passait beaucoup de Marihuana.
04:28 À la différence de beaucoup de gangsters, il avait une famille respectable, de bons enfants.
04:33 Sa femme avait l'air très convenable. Son beau-père était prêtre.
04:37 Mais c'était un personnage sombre qui corrompait tout le monde autour de lui.
04:43 Il avait un double visage.
04:45 Il pouvait tromper beaucoup de gens.
04:47 C'est ce qui le rend si terrifiant.
04:49 Il semblait pouvoir tromper qui il voulait, quand il voulait.
04:54 Garza était parti de rien, dans une ville frontalière à la pointe la plus méridionale du Texas.
04:59 Il a ensuite contribué à créer le boulevard de la Marihuana,
05:03 l'axe de trafic entre Brownsville aux États-Unis et Matamoros au Mexique.
05:08 Et il a bâti un empire en faisant passer de la drogue par ce pont, sous le nez des agents des douanes.
05:14 Il était très malin.
05:18 Il a commencé avec des coccinelles dans lesquelles les portières étaient bourrées de drogue.
05:23 Il faisait plusieurs passages par semaine.
05:31 Ça faisait vite beaucoup et il perdait peu de chargements à l'époque.
05:35 Il se faisait dans les 20 000 dollars par semaine avec ce trafic.
05:40 C'était beaucoup à ce moment-là.
05:42 Rien qu'à cette petite échelle avec ces coccinelles,
05:45 ça rapportait gros.
05:48 Mais il ne se faisait pas repérer parce qu'il trafiquait de petites quantités.
05:52 Après, il est passé à ce qu'on appelle la phase 2.
06:01 Il s'est rapproché de membres du crime organisé mexicain.
06:04 Des gens qui avaient des contacts au Mexique, qui pouvaient y faire entrer un avion.
06:08 Et les quantités ont augmenté.
06:12 Il a ensuite utilisé des camions réfrigérés.
06:15 Il a chargé la drogue dans ses gros poids lourds.
06:20 De plus en plus de drogue.
06:22 Garza voit alors ses revenus grimper de 20 000 dollars par semaine
06:26 à plusieurs centaines de milliers par chargement.
06:29 Il s'appuyait sur un réseau étendu de gens
06:33 qu'il contrôlait très étroitement.
06:36 Mais ce changement d'échelle a des réponses.
06:40 Mais ce changement d'échelle a des répercussions sur sa manière de diriger.
06:44 Les gens qui travaillaient pour lui le craignaient.
06:48 Ils régnaient par la peur.
06:51 Dans ce milieu, vous êtes obligés de diriger par la peur.
06:58 Si un de vos chargements de marijuana est perdu ou volé,
07:02 qu'est-ce que vous faites ?
07:04 Police ! À terre ! À terre !
07:09 Vous n'allez pas appeler la police.
07:11 Donc le seul moyen de faire véritablement respecter
07:14 les lois de votre organisation, c'est de tuer.
07:18 C'est cette violence impulsive qui va placer Garza dans le viseur des autorités.
07:27 Normalement, les agents des douanes n'enquêtent pas sur les homicides.
07:32 Je ne savais même pas qu'on avait la possibilité de le faire.
07:37 Et donc on l'a fait.
07:40 Tuer, c'était du business pour lui.
07:43 Quand il engageait un tueur, c'était parce qu'il n'aimait pas tel gars
07:47 ou que ce gars l'avait trahi.
07:49 Ou alors parce que les affaires l'exigeaient.
07:52 Juan Raul Garza semble avoir choisi le plus mauvais moment
08:02 pour devenir un baron de la drogue.
08:04 En 1970, le Congrès a adopté le statut des barons de la drogue,
08:09 qui stipule que si vous conspirez, si vous vous associez
08:13 ou travaillez dans une organisation ayant au moins 5 membres,
08:16 si vous dirigez l'activité, si vous n'êtes pas un simple dealer,
08:20 vous risquez au moins 20 ans de prison.
08:23 En 1984, ça s'est durci.
08:26 Et si on vous arrêtait avec 135 kilos,
08:28 vous étiez désormais passible de la perpétuité incontournable.
08:31 Et en 1988, on est passé à la peine de mort.
08:35 Si vous tuez en tant que chef d'un réseau de trafiquants,
08:42 vous encourrez la peine capitale en vertu de la loi fédérale.
08:45 Je ne crois pas que l'État avait déjà requis la peine de mort
08:51 dans le cadre de cette loi fédérale auparavant.
08:54 Garza a créé un précédent.
08:56 Au début, il y a eu un meurtre, puis un autre, et encore un autre.
09:00 Il n'était pas le genre à s'arrêter.
09:03 Le seul moyen, c'était de le tuer.
09:09 Monsieur le Président, je m'appelle Juan Raul Garza.
09:15 Le premier baron de la drogue américaine,
09:19 le premier ministre de l'Union Européenne,
09:22 Juan Raul Garza.
09:24 Le premier baron de la drogue américain à encourir la peine de mort
09:27 avec le durcissement de la loi fédérale,
09:30 a commencé sa vie dans une ville frontalière ordinaire.
09:33 La police patrouille le Gateway International Bridge.
09:37 La police du comté de Cameroun a perquisitionné le transporteur à Brownsville.
09:41 Brownsville intéressait les médias, avec la proximité du Mexique.
09:46 Il se passait pas mal de choses avec les réfugiés d'Amérique centrale.
09:51 Il y avait beaucoup de fédéraux.
09:54 Opérations coup de poing des douanes dans une vaste cache de cocaïne.
09:58 Comme on est sur la frontière, il y a les délits qui vont avec.
10:02 Le trafic de drogue et l'immigration illégale vers le nord,
10:05 les armes vers le sud.
10:08 Même si à Brownsville on sait qu'il y a du trafic de drogue,
10:12 on n'a pas l'impression de vivre dans un endroit violent.
10:16 À la pointe la plus méridionale du Texas,
10:19 Brownsville est bordée par le fleuve Rio Grande,
10:22 qui se jette aussitôt dans le golfe du Mexique.
10:25 Dans les années 1840,
10:28 Etats-Unis et Mexique se sont fait la guerre sur cette frontière.
10:31 Brownsville est finalement resté en territoire américain,
10:34 mais 93% de ses habitants sont hispaniques.
10:37 Beaucoup, comme la famille de Juan Raul Garza,
10:41 ont franchi la frontière en quête d'une vie meilleure.
10:45 Ses parents étaient des travailleurs immigrés.
10:48 Il est né sur le siège arrière d'une voiture, dans les champs.
10:52 Il a commencé en vendant des fruits et des légumes très jeune.
10:58 L'un de ses moments de plus grande fierté,
11:01 c'est quand il a gagné assez d'argent pour s'acheter son propre lit.
11:05 Il était alors adolescent.
11:08 Il était volontaire, extrêmement volontaire,
11:11 il était volontaire, extrêmement intelligent et motivé.
11:15 Malheureusement, l'appât du gain facile l'a conduit à prendre le mauvais chemin.
11:21 Garza a grandi dans un quartier que la police locale appelait L421.
11:32 C'est dans ce bar Rio qu'il commence son parcours criminel.
11:38 C'est un quartier spécial.
11:41 Même s'il fait partie intégrante de Brownsville,
11:44 vous sentez qu'il y a un climat différent.
11:47 C'était un quartier pauvre comme les autres de Brownsville,
11:51 des petits pavillons près du centre.
11:54 Le coin est bordé par l'Université de Brownsville
12:00 et par le Texas Osmos College à l'ouest,
12:03 par Roosevelt Street à l'est
12:06 et par l'International Boulevard au nord.
12:09 Garza et beaucoup de ses complices venaient de ce quartier.
12:12 Ils y avaient grandi.
12:14 Sur les murs, on voit encore des graffitis avec écrit "El Cuatro Veintiuno".
12:19 Ça veut dire 421.
12:23 C'est une ancienne circonscription administrative, je crois.
12:27 Garza et son gang commettent d'abord des petits délits
12:30 avant de se lancer dans le trafic de drogue transfrontalier à bord de coccinelle.
12:35 Ils ont ensuite monté une organisation à grande échelle,
12:38 couvrant tout le pays.
12:40 On donne des noms aux opérations.
12:43 On a appelé la nôtre L421 et c'est resté.
12:46 L421 sera l'une des plus grandes opérations coup de poing
12:51 réalisées par les forces de l'ordre dans le sud du Texas,
12:54 grâce aux révélations d'un mouchard.
12:57 Louis Medrano, 37 ans, est inculpé de trafic de drogue
13:02 des deux côtés de la frontière.
13:05 L'État avait mis en place un programme de tolérance zéro
13:08 qui prévoyait que, quelle que soit la quantité saisie,
13:11 même un joint de marijuana,
13:13 si vous étiez en territoire américain,
13:15 vous seriez arrêté par les fédéraux
13:17 et inculpé par un procureur fédéral.
13:20 Pas mal de nos agents ont appris le fonctionnement des cours fédérales
13:25 et on a commencé à utiliser des informateurs.
13:31 Comme jeune agent, on devait connaître le terrain
13:34 et les agents des douanes qui opéraient sur le pont,
13:37 mais aussi les gens qui savaient ce qui se passait
13:39 dans les quartiers et dans la rue.
13:41 C'est un indice qui m'a orienté vers Garza.
13:44 Mark Reich m'a dit...
13:48 Mon informateur m'a appris que le plus gros trafiquant de la ville
13:51 était Juan Raul Garza.
13:53 Je n'avais jamais entendu ce nom.
13:55 J'ai commencé à le filer en 1989.
14:00 On notait les plaques d'immatriculation,
14:03 on vérifiait les antécédents.
14:05 C'est comme ça que j'ai découvert
14:07 que les gens qui allaient chez lui avaient tous un casier.
14:10 On les avait tous arrêtés avec des chargements de marijuana.
14:14 Ça allait d'une vingtaine de kilos à une centaine, voire à une tonne.
14:18 À partir de là, j'ai su que je tenais quelque chose.
14:21 Plus j'en savais sur Garza, plus je savais qu'il fallait creuser.
14:26 C'était important.
14:30 D'après mes informations,
14:32 Garza était connu comme un travailleur agricole immigré
14:35 qui faisait avec sa famille des allers-retours au Michigan.
14:39 Là où sa famille travaillait autrefois dans les champs,
14:42 Garza vend désormais de la drogue.
14:44 Et ses ambitions grandissent avec les profits.
14:47 Garza s'est rapproché d'un gros trafiquant,
14:52 Erasmo De La Fuente.
14:56 De La Fuente lui fournissait les chargements
14:59 et Garza fournissait les planques.
15:01 Garza achetait la marijuana à De La Fuente,
15:04 il nettoyait la marchandise, l'emballait
15:06 et la distribuait sur le territoire américain.
15:09 Il se faisait des centaines de milliers de dollars par semaine.
15:12 Il avait des gens qui convoyaient l'argent depuis Houston ou le Michigan.
15:17 Un jour, une femme, Diana Villareal, s'est fait arrêter en descendant vers le sud.
15:22 De l'argent a été saisi, environ 275 000 dollars.
15:26 Elle ne faisait même pas partie de son gang.
15:30 Elle était l'amie d'un de ses passeurs de fonds.
15:33 Il l'a prise pour une indique.
15:36 C'était faux.
15:37 Ils l'ont enlevée, l'ont étranglée et assommée.
15:40 Garza a dit "on va faire passer ça pour une overdose de coke".
15:45 Ils lui ont injecté un sérum composé d'eau et de cocaïne.
15:51 L'un des témoins a dit qu'après l'injection, elle a repris conscience brusquement.
15:56 Elle a sursauté et ils ont eu très peur.
15:59 Alors ils l'ont battue à mort.
16:02 Ils l'ont mise dans son coffre un sac sur la tête et l'ont jetée au bord de la route.
16:09 Ils n'avaient pas enlevé le sac.
16:15 Dès que les policiers sont arrivés,
16:17 ils ont bien vu que ce n'était pas une overdose,
16:20 puisqu'elle avait un sac en plastique sur la tête.
16:23 Ils ont sauvagement assassiné cette femme pour rien.
16:27 Juan Raul Garza a réussi à bâtir une organisation assez vaste,
16:32 mais il n'était pas le plus futé des caïds.
16:35 Sa violence a servi son ascension.
16:37 Il est passé à la vitesse supérieure.
16:40 En 1991, la ville frontalière de Brownsville est agitée par deux affaires de meurtre,
16:45 apparemment sans lien entre elles.
16:48 Un père de famille face contre terre dans un champ
16:52 et une jeune femme avec un sac sur la tête.
16:55 Les habitants ont peur.
16:57 Je couvrais ces affaires pour mon journal.
17:01 Je me souviens que mon dentiste voulait faire des radiographies de mes dents.
17:05 Il disait "Laissez-moi faire, je dois pouvoir identifier votre corps."
17:11 Partie de rien, ce fils d'immigré a d'abord travaillé dans les champs,
17:15 du Mexique au Michigan.
17:17 En 1990, Juan Raul Garza est devenu un véritable caïd de la drogue.
17:23 Les beaux vêtements, les bottes de cow-boy, les jeans noirs, les chaînes en or.
17:29 À une époque, il avait une cadiac de collection,
17:32 avec les gros ailerons à l'arrière, la Batmobile on l'appelait.
17:35 Dans son secteur, il était un des meilleurs.
17:38 Il a infiltré le transport routier et est désormais lié au cartel mexicain.
17:43 Il possède son avion personnel et emploie une équipe de pilotes.
17:48 Il volait jusqu'au Mexique pour rapporter des centaines de kilos de marijuana.
17:53 Il exploite un réseau de cash dans tout le pays, l'argent afflue.
17:58 Je sais que lors d'un voyage, l'un de ses gars a convoyé 700 000 dollars
18:03 pour un voyage à l'étranger.
18:05 C'était la routine.
18:07 Quand des cadavres sont découverts à Brandsville,
18:10 Garza impose par la peur son statut de baron de la drogue.
18:14 Chaque drogueur qui, en fait,
18:21 commande directement ou commet un meurtre,
18:25 est capable de recevoir le penalité de mort sous la loi fédérale.
18:29 En 1988, Garza a été arrêté.
18:32 En 1988, le Congrès adopte le statut pénal de l'entreprise criminelle,
18:38 plus connu sous le nom de "statut fédéral des barons de la drogue".
18:42 On a réalisé que Garza correspondrait certainement aux critères de la loi.
18:55 Il fallait une série de passages de drogue
19:00 et un meurtre en lien avec les intérêts d'un réseau.
19:04 Ça collait avec ses activités.
19:06 Tout coupable de ces faits risque la peine de mort.
19:11 Cette loi tombait mal pour Juan Raul Garza.
19:15 La législation sur les écoutes téléphoniques
19:26 permet de mettre sous écoute quelqu'un qui fait l'objet d'une enquête.
19:30 Les gens croient qu'on fait des écoutes à tort et à travers.
19:34 C'est faux.
19:36 En général, il faut une ordonnance d'un juge et l'accord du ministère de la Justice.
19:40 Marc Reich m'a dit que son supérieur voulait des écoutes.
19:45 Mais on n'y connaissait rien.
19:47 Les douanes américaines n'avaient fait que peu d'écoutes.
19:51 On devait se renseigner. C'était complexe.
19:54 On ne savait pas faire. Du tout.
19:56 L'équipe de San Diego en avait fait.
20:02 Alors John et moi, on y est allés pour s'entretenir avec certains agents
20:06 de la marche à suivre et de ce que ça impliquait.
20:09 Ça exige beaucoup de main-d'oeuvre.
20:11 Des gens qui équipent les téléphones et les lignes.
20:14 D'autres qui effectuent la surveillance extérieure.
20:17 S'il y avait plusieurs lignes, il fallait utiliser différents papiers couleur.
20:22 Je leur ai dit qu'il n'y aurait pas de problème.
20:24 À l'époque, les appels étaient enregistrés sur cassette.
20:28 À l'arrivée, on se retrouvait avec des centaines de cassettes.
20:31 Pour ne pas s'en mêler, on utilisait des codes couleurs.
20:34 Il y avait deux lignes, la bleue et la jaune.
20:38 La plus utilisée par Garza était la bleue.
20:41 On a commencé à appeler Garza "Bleu".
20:44 Les douanes découvrent vite que le trafiquant se sait traqué.
20:52 Il parlait en code.
20:54 Même parmi les gangsters, ce n'était pas un code normal.
20:58 Il était très difficile à déchiffrer.
21:00 Il disait à ses interlocuteurs qu'ils étaient écoutés.
21:03 Il ne disait pas "J'ai une tonne de marijuana à envoyer dans le Michigan".
21:08 Il comptait en nombre de personnes pour la quantité en kilos.
21:12 Il disait "Je ramène trois gars du Mexique".
21:15 Ça voulait dire 300 kilos de marijuana.
21:17 On voyait très bien que Garza était aux commandes.
21:21 Désormais, l'activité de Garza est menacée par l'enquête des douanes
21:25 qui ont saisi de la drogue et des fonds.
21:28 Il voulait éliminer un certain Erasmo De La Fuente.
21:32 Il pensait que celui-ci était responsable de la saisie d'environ 450 kilos de marijuana
21:38 en raison d'un mandat de perquisition.
21:40 Un corps est retrouvé dans un ancien atelier de mécanique abandonné à la sortie de Brownsville.
21:50 Erasmo De La Fuente était difficile à atteindre.
21:53 Mais il fréquentait un certain Gilberto Matos.
21:57 Garza a donc décidé de tuer Matos pour dire à De La Fuente qu'il était le prochain sur la liste.
22:03 Le pauvre n'avait rien à voir là-dedans.
22:07 Il était juste un ami d'Erasmo De La Fuente.
22:09 Quatre mois plus tard, ils ont éliminé ce dernier.
22:13 Garza s'en prend même à sa propre famille.
22:19 Son gendre, Bernabe Sosa, passait de la drogue à Houston pour lui.
22:24 Il avait été arrêté à Houston.
22:27 Il avait coopéré avec la police locale.
22:29 Deux jours plus tard, on a reçu un appel de la police de Brownsville.
22:34 La femme de Sosa avait signalé sa disparition.
22:38 Sosa était mariée à la fille de Garza, Marie-Belle, qui était enceinte à l'époque.
22:45 Ils nous ont rappelés parce que la police mexicaine leur avait dit avoir trouvé un corps non identifié à Rio Bravo, au Mexique.
22:52 Mark Reich, moi-même, des agents de police de Brownsville et la fille aînée de Garza,
23:04 qui avait été écoutée au téléphone, sommes partis pour Rio Bravo.
23:11 Une fois sur place, il était environ 22h, il faisait sombre.
23:15 Il n'y avait que deux ou trois réverbères allumés, je crois.
23:18 Dès qu'elle s'est approchée et qu'elle a vu le corps, elle a crié à vous glacer le sang.
23:21 Elle a crié "Pinche viejo".
23:23 Elle avait compris que c'était son père qui avait tué son mari.
23:26 C'était une scène qui faisait froid dans le dos.
23:29 Garza tuait des membres de sa famille.
23:32 On s'est dit qu'il fallait tout faire pour mettre ce gang hors circuit.
23:38 Il fallait agir pour assurer la sécurité publique.
23:41 Début février 1992, les autorités fédérales sont résolues à faire tomber Garza, le Cahit del 421.
23:50 On a établi un plan de bataille.
23:54 On a monté cinq équipes de 15 agents de la police de Brownsville, du bureau du shérif du comté de Cameroun et de la sécurité publique.
24:07 Presque toutes les autorités fédérales et locales étaient impliquées.
24:10 On avait 21 lieux à perpositionner.
24:13 On savait qu'il fallait tous les faire à la fois.
24:16 Le seul moyen, c'était une opération de grande envergure.
24:20 J'ai dit aux agents, si on ne l'attrape pas maintenant, il va s'envoler et on aura tout fait pour rien.
24:26 On devait le suivre à la trace les jours précédant l'opération.
24:30 Un agent spécial infiltré doit assurer une filature continue.
24:35 On avait monté une grosse équipe, mais on a joué de malchance.
24:38 On n'a pas trouvé Garza.
24:40 On l'a perdu.
24:42 Des agents le filaient, mais on l'a perdu.
24:45 Dans la nuit du 5 février, Garza disparaît.
24:49 6 février 1992, dans le sud du Texas, le gouvernement fédéral est déterminé à arrêter le baron de la drogue Juan Raul Garza.
25:04 On était postés à l'aéroport de Brownsville à 6 heures.
25:07 On avait un hélico des Black Ops sur le tarmac.
25:10 Le soleil se levait.
25:12 Je me suis demandé si on devait le faire.
25:14 Un agent infiltré devait suivre le gangster, mais ce dernier a disparu quelques heures seulement avant le raid policier.
25:21 C'était trop tard pour tout arrêter ou pour reporter l'opération.
25:27 Je ne savais pas quoi faire.
25:31 Mais je crois que Dieu intervient bien souvent dans tout ça, car c'est la lutte du bien contre le mal.
25:36 Les fédéraux ont fait un raid sur sa maison et ont arrêté tous les complices qui s'y trouvaient.
25:48 C'était des tueurs, pas seulement des trafiquants de drogue.
25:53 On a arrêté tous les hommes de main de son organisation, mais lui a fini.
26:01 C'était sûrement un mal pour un bien.
26:03 C'est ce qui a valu à Garza la peine de mort, parce qu'il s'est enfui et qu'on ne l'a pas arrêté ce jour-là.
26:10 Le bureau du procureur fédéral, dirigé par Mark Patterson, inculpe les hommes de Garza et entreprend de rechercher quelqu'un qui pourrait témoigner contre le caïd.
26:20 Tout le monde pensait que Garza ne serait pas arrêté.
26:23 Ils n'avaient pas peur de lui.
26:25 Ils étaient tous prêts à partager la vie avec lui.
26:29 Ils étaient tous prêts à parler.
26:30 Et ils l'ont fait.
26:32 Ils ont tous plaidé coupable.
26:38 Tous ces hommes de main l'ont balancé.
26:43 Le bureau du procureur a passé des accords avec chacun d'entre eux.
26:47 Certains étaient même des tueurs que Garza était présumé avoir utilisés.
26:52 Tous ont bénéficié d'accords très favorables.
26:56 Garza s'était enfui, il pensait ne pas avoir à témoigner.
26:59 Garza en cavale, ces hommes n'ont personne contre qui témoigner.
27:03 Des accords ayant été proposés, les avocats de la défense exigent la fixation d'une date butoir.
27:10 Tant que leurs clients se montrent disposés à témoigner, ils demandent que les accords conclus soient appliqués.
27:16 On s'est donné un an pour l'arrêter.
27:18 Après quoi, il bénéficierait des accords de toute façon.
27:22 C'était une course contre la montre.
27:27 On avait gardé de l'espoir, mais le temps passait et il s'amenuisait.
27:33 On n'avait aucune piste.
27:38 La police surveille le bâtiment que Garza a construit à l'est de la ville,
27:42 près de la route la plus au sud et de la bordure la plus au nord du fleuve Rio Grande.
27:49 Garza avait deux certificats de naissance, un mexicain et un américain.
27:54 Il pouvait passer pour un citoyen mexicain et rester au Mexique indéfiniment.
27:59 Il était juste de l'autre côté du fleuve, dans la ville de Matamoros, qui se trouve à un jet-pierre de Brownsville.
28:08 On savait qu'il reprenait les affaires, mais cette fois du côté mexicain.
28:14 Neuf mois après leur aide policier, les hommes qui traquent Garza reprennent espoir.
28:18 Le gangster a appelé un de ses acheteurs, un dealer du Michigan qui coopère avec la police.
28:24 On a enregistré l'appel.
28:27 Garza lui a dit "je suis en cavale, mais je fais toujours des affaires. Passons à un chargement."
28:34 L'appel téléphonique conduit les enquêteurs juste de l'autre côté de Brownsville, à Matamoros.
28:41 On a joint nos contacts au Mexique. On leur a dit "on a un homme en cavale dans votre secteur, il est armé et dangereux.
28:48 Il trafique depuis chez vous, on avait besoin d'eux."
28:52 Je me rappelle d'une phrase que m'avait dite un agent déstupéfiant dans un moment d'inattention.
28:58 "On attrape que les idiots."
29:06 Le 6 novembre 1992, Garza est arrêté par la police fédérale mexicaine alors qu'il quitte une planque d'un cartel de la drogue.
29:13 Les agents Patriarca et Reich assistent à l'opération à distance.
29:19 Je n'oublierai jamais. C'est bleu. Il descendait la rue.
29:24 Il y avait cinq unités de police mexicaines avec des mitrailleuses.
29:31 Ils ont maîtrisé la situation. Ils l'ont arrêté.
29:34 Mais il faut encore lui faire traverser la frontière.
29:38 Les sept heures suivantes ont été éprouvantes.
29:43 Je me rappelle que des hommes sont arrivés avec des portes-documents en bottes et en jeans.
29:48 Je ne crois pas que c'étaient des avocats avec leurs dossiers.
29:56 On avait avec nous son certificat de naissance pour valider l'extradition.
29:59 Garza a finalement été expulsé du Mexique vers les États-Unis comme clandestin.
30:05 Les agents américains doivent attendre sur le pont que les autorités mexicaines leur livrent le fugitif.
30:12 C'était surréaliste. John et moi on se tenait au milieu du pont avec nos voitures à côté.
30:18 On a fait un coup de poing.
30:22 On a fait un coup de poing.
30:24 On a fait un coup de poing.
30:27 On a fait un coup de poing.
30:30 On a fait un coup de poing.
30:33 On a fait un coup de poing.
30:36 On a fait un coup de poing.
30:39 On a fait un coup de poing.
30:42 On a fait un coup de poing.
30:45 On a fait un coup de poing.
30:50 Il sera jugé dans le cadre du nouveau statut des barons de la drogue.
30:53 Le procès s'est déroulé en plein été.
30:58 Il faisait une chaleur étouffante.
31:01 Tous les jours c'était un vrai barnum pour amener Garza au tribunal.
31:06 Garza comparait devant la cour fédérale pour l'assassinat présumé de plusieurs personnes en lien avec ses activités criminelles.
31:16 Il y avait des convois leurres, des hélicoptères, des hommes armés dans les rues.
31:21 L'épreuve était accablante et ça promettait d'être redoutablement difficile pour n'importe quel avocat, même le meilleur.
31:30 J'ai consacré chaque instant, du matin au soir, à essayer de défendre Juan sous tous les angles possibles et imaginables.
31:41 Les membres de sa famille sont venus témoigner à la barre pour dire combien il était une personne aimante avec eux.
31:47 Mon père ne fera plus rien de mal, j'en suis sûre. Je sais qu'il a compris maintenant.
31:54 J'ai écrit un papier tous les jours sur les témoignages.
32:00 J'allais à l'église le dimanche et la famille me prenait à part après l'office pour me dire
32:07 "Oui, vous ne pouvez pas essayer d'écrire quelque chose de bien sur mon beau-frère ou mon mari dans votre journal."
32:12 C'est pas sérieux, il n'y a aucune preuve directe contre lui, aucune preuve matérielle.
32:18 C'est juste des ragots sortis de la bouche de Malfra qui ont été libérés.
32:21 Malgré la couverture médiatique, le procès a été très rapide, surtout pour une affaire où la mort était requise.
32:35 Je me souviens que je me tenais à côté de M. Garza quand on a prononcé le verdict.
32:39 Mes genoux tremblaient un peu.
32:43 M. Garza, lui, était impassible, comme il pouvait l'être, et tout à fait stoïque.
32:49 Coupable d'homicide, de trafic de stupéfiants et de conduite d'une entreprise criminelle à vaste échelle.
32:58 Avant qu'on arrive au prononcé de la peine, le juge nous a convoqués dans son bureau.
33:05 Il y avait un procureur fédéral ainsi que le FBI.
33:08 On savait par un informateur qu'il voulait s'évader avec deux autres hommes.
33:13 Il essayait d'acheter des surveillants.
33:17 À un moment donné, une de ses maîtresses est venue à la prison.
33:25 Elle avait une lame de scie à métaux cachée dans ses baskets.
33:28 Il a rencontré un autre détenu dans la prison.
33:33 Il a engagé le gars pour me tuer.
33:35 Il lui a dit de me couper les parties en premier.
33:38 En juillet 1993, Juan Raul Garza est déclaré coupable de trois meurtres et complice de cinq autres,
33:47 tous commis en lien avec ses activités de narcotrafiquant.
33:51 Garza sera le premier à être jugé dans le cadre du nouveau statut pénal des barons de la drogue.
34:00 Je ne crois pas qu'on connaissait ce statut avant cette affaire.
34:03 Garza, déclaré coupable sur tous les chefs, l'accusation demande la peine maximale.
34:09 Dans mon réquisitoire final, j'ai dit au juré, nous vivons dans une société qui défie la loi,
34:17 minée par la corruption et frappée par le fléau de la drogue.
34:21 Nous pouvons commencer à changer cet état de fait avec ce procès.
34:29 Si nous n'exécutons pas cet homme, il y aura d'autres morts.
34:32 Si vous choisissez la perpétuité, il tuera à nouveau.
34:36 Tout repose sur la parole des témoins. Je suis choqué qu'on puisse croire beaucoup de ces témoins.
34:41 Je me suis battu de toutes mes forces pour lui éviter la mort.
34:46 Le procureur en fait un symbole.
34:48 Mais j'ai perdu la partie.
34:50 Garza sera exécuté par injection létale pour trois meurtres liés à la drogue.
34:57 Garza est la première personne condamnée à la peine capitale à la demande de l'État fédéral depuis 1963.
35:02 Mais pendant qu'il attend l'issue de son appel, le monde est en train de changer.
35:07 Tammy Payne sur TV9.
35:10 Si vous êtes en ville, vous l'avez sans doute entendu et senti.
35:13 Une explosion dans le centre d'Oklahoma City.
35:16 Voyez ces images.
35:18 Un tiers du bâtiment a été soufflé par l'explosion.
35:23 On voit la fumée, les décombres et le feu au sol en plein centre-ville.
35:28 Garza allait être le premier exécuté par l'État depuis 30 ans.
35:32 Mais McVay a tué 200 personnes.
35:34 En quelques années, avec le changement de priorité des agences
35:48 et la création de nouvelles agences antiterroristes,
35:52 on a vu beaucoup de mouvements de personnel,
35:54 un peu comme on l'a vu après la chute du mur de Berlin,
35:57 quand un grand nombre de gens qui officiaient dans le contre-espionnage
36:01 se sont reconvertis dans la lutte contre les narcotrafiquants.
36:05 Je crois que les Américains ne se rendent pas compte que le trafic de drogue
36:11 est la forme la plus virulente du terrorisme.
36:14 Non seulement du fait des meurtres qui sont commis pour protéger les organisations criminelles,
36:20 mais aussi à cause des morts par overdose.
36:23 Il y a un degré de corruption.
36:26 À côté des trafiquants, certains terroristes ressemblent à des enfants de chœur.
36:32 Alors que la priorité de l'État fédéral se déplace vers la lutte contre le terrorisme,
36:39 Garza et sa famille implorent publiquement la clémence.
36:43 Je vous demande de m'accorder une grande faveur.
36:48 Ne soumettez pas mon papa à la peine de mort, s'il vous plaît.
36:52 Je me souviens de l'appel de son fils.
36:55 Au procès, il était encore petit.
36:58 Mais je me rappelle que lors d'une des dernières transactions,
37:01 avant que Garza ne soit arrêté,
37:04 son père l'avait emmené avec lui en voiture,
37:07 et c'est lui qui avait fait la transaction.
37:10 Ensuite, l'enfant a lancé cet appel.
37:13 Le contexte semble évoluer.
37:16 Un sursis à exécution a été accordé par le Bureau des Grâces Présidentielles
37:20 pour examiner des allégations de discrimination raciale.
37:24 Entre 1995 et 2000, 80% des prévenus
37:29 encourant potentiellement la peine capitale pour leurs crimes
37:33 étaient issus des minorités.
37:36 La plupart des jurés étaient hispaniques.
37:38 Le juge aussi, et presque tous les témoins.
37:41 Les victimes sont également hispaniques.
37:44 Même si les preuves étaient accablantes, ça ne changeait rien au fait.
37:48 Si vous me donnez une nouvelle chance...
37:51 Je ne suis pas un homme.
37:56 Je suis un homme.
37:59 Je suis un homme.
38:03 Je suis un homme.
38:05 Je vous serai reconnaissant...
38:10 et je ne vous décevrai pas.
38:14 Garza allait être la première personne exécutée dans le cadre de la loi fédérale
38:19 sur le statut des barons de la drogue.
38:23 Je crois que Clinton a signé ce sursis
38:30 pour donner à Timothy McVey et à ses actes un poids historique supérieur à Garza.
38:34 Timothy McVey a demandé publiquement à être exécuté.
38:39 Il ne voulait pas d'une longue procédure d'appel.
38:43 Le timing a été malheureux pour M. Garza.
38:49 Les autorités fédérales avaient remporté une victoire
38:52 contre le terrorisme intérieur en exécutant Timothy McVey.
38:58 Elles ont certainement voulu faire un exemple emblématique
39:00 contre le trafic de drogue avec M. Garza.
39:04 À l'expiration du sursis de six mois,
39:12 un nouveau président a été élu à la Maison-Blanche.
39:15 George W. Bush refuse toute grâce à Juan Raul Garza.
39:20 Le président Bush croit que la peine de mort,
39:22 si elle est administrée de manière juste, faire et rapide,
39:25 est une déterrente au crime.
39:27 Huit jours après l'exécution de Timothy McVey,
39:30 Juan Raul Garza connaît le même sort au même endroit.
39:34 Ils l'ont mis sur le même lit à roulettes que McVey,
39:42 le tueur à la bombe d'Oklahoma City.
39:47 Sa dernière requête sera un repas composé d'un steak frites
39:50 avec des oignons frits.
39:52 C'est un moment triste pour tous.
39:56 Personne n'a envie d'être responsable de l'exécution de quelqu'un.
40:00 Juan Raul Garza a été exécuté par injection létale.
40:05 Le décès a été prononcé à 7h09 heure locale.
40:10 Ses derniers mots ont été des regrets pour tout le mal qu'il avait fait.
40:16 Je pense qu'il avait réalisé.
40:17 Il a déclaré "Je veux demander pardon.
40:21 Je m'excuse pour toute la souffrance et le chagrin que j'ai causé.
40:25 Je vous demande pardon."
40:28 J'ai toujours pensé que la peine de mort pouvait être en soi une miséricorde.
40:34 Ça peut paraître étrange.
40:36 Mais si vous devez vous repentir de vos actes,
40:40 vous mettre en règle avec vous-même,
40:44 quelle meilleure chance de miséricorde que le fait de savoir que vous allez mourir.
40:48 C'est l'occasion qui vous est offerte de vous mettre en règle avec votre créateur.
40:54 J'espère qu'en fin de compte,
40:59 Garza s'est mis en accord avec Dieu.
41:04 Si l'on regarde en arrière et qu'on considère les enjeux politiques de l'époque,
41:13 le gouvernement fédéral voulait à tout prix refouler la vague déferlante du trafic de drogue.
41:17 Mais ils avaient besoin d'un électrochoc.
41:20 Je crois qu'ils ont pensé que peut-être le procès à grand bataille médiatique d'un baron de la drogue
41:27 pourrait en quelque sorte freiner les organisations criminelles.
41:31 Mais rétrospectivement, on sait que ça n'a eu absolument aucun effet.
41:36 Au Mexique, la police traque des narcotrafiquants.
41:42 Déjà 28 policiers tués cette année dans cette guerre croissante contre les puissants cartels de la drogue.
41:47 On ne va plus là-bas, c'est trop violent.
41:50 On est dans le non-droit.
41:52 C'est à un tel point que les cartels se battent pour le contrôle du pays.
41:57 Les procès comme celui-ci, en définitive, n'agissent pas sur les trafiquants et sur la violence.
42:03 Ça ne s'arrêtera pas.
42:06 Il y a des problèmes dans notre société qui ne s'arrêteront pas parce qu'on exécute quelqu'un.
42:12 Garza a non seulement détruit la vie de ceux qu'il a tués,
42:17 mais aussi celle des familles des victimes et des gens qui ont acheté toute la drogue qu'il a écoulée dans les rues.
42:23 C'est le genre de personnes qui laissent dans son sillage toute une série de souffrances.
42:28 France.
42:30 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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