Sommet de l'Otan à Vilnius : des engagements de sécurité attendus pour l'Ukraine
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00:00 sur France 24 plutôt que de diviser.
00:01 L'invasion russe de l'Ukraine a définitivement soudé les pays de l'OTAN.
00:05 Les membres du traité de l'Atlantique Nord
00:07 sont réunis depuis hier à Vilnius en Lituanie.
00:10 Cette journée d'hier a été marquée notamment par l'attente de l'Ukraine
00:13 pour espérer un jour être un pays membre.
00:16 Je vous propose d'écouter à ce propos le secrétaire général de l'OTAN,
00:19 Jens Stoltenberg.
00:20 Nous avons réaffirmé que l'Ukraine deviendra membre de l'OTAN
00:29 et nous avons convenu de supprimer l'exigence d'un plan d'action de l'OTAN.
00:33 Cela changerait la voie d'adhésion de l'Ukraine d'un processus en deux étapes
00:37 à un processus en une étape.
00:42 Nous avons également précisé que nous allons lancer une invitation à l'Ukraine
00:45 à rejoindre l'OTAN lorsque les alliés seront d'accord
00:48 et lorsque les conditions seront remplies.
00:51 Il s'agit d'une proposition solide pour l'Ukraine
00:54 et d'une voie claire vers son adhésion à l'OTAN.
01:00 L'Ukraine pourrait rejoindre l'OTAN lorsque les conditions seront remplies.
01:05 Voilà qui agace le président Volodymyr Zelensky.
01:08 Armel Charié suit pour nous ce sommet de l'OTAN depuis Vilnius.
01:11 Bonjour Armel.
01:12 On a bien compris qu'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN,
01:15 ce n'est pas pour demain ni même peut-être pour après-demain,
01:17 mais il y a en tout cas bien aujourd'hui un sommet OTAN-Ukraine
01:20 qui est prévu à Vilnius.
01:25 Oui, et on vient de voir le président Zelensky
01:30 qui est arrivé avec son tee-shirt vert khaki,
01:33 tee-shirt de combat, tee-shirt de soldat,
01:35 qui va jurer avec les beaux costumes des présidents
01:39 et des représentants des États
01:41 et qui s'est présenté sur l'estrade là juste avant de rentrer
01:46 puisqu'il va faire partie du conseil de l'OTAN.
01:48 Une invitation à l'Ukraine qui est quand même un gage important.
01:52 Alors pour la petite histoire, il y avait eu une invitation
01:55 à un pays qui s'appelait la Russie.
01:57 C'était en 2002 et c'était au sommet qui s'était tenu à Rome.
02:01 Eh bien, nous sommes en 2023 et c'est maintenant
02:04 dans les Pays-Baltes, à Vilnius,
02:06 qu'il va y avoir effectivement cet entretien.
02:08 C'est un moment important.
02:10 C'est un moment important parce qu'il faut rappeler
02:12 quand même deux, trois choses.
02:13 Le président ukrainien, il peut râler au niveau de l'OTAN.
02:16 Il peut rappeler qu'il est déçu de ne pas faire partie de l'Alliance.
02:20 Mais les pays qui sont là aujourd'hui,
02:23 ce sont eux qui financent l'Ukraine
02:25 et ce sont eux qui donnent de l'armement à l'Ukraine.
02:28 Et au niveau mondial, ce sont quasiment les seuls pays
02:32 aujourd'hui qui viennent à aider, qui ont promis toujours
02:35 qu'ils aideraient, qu'ils allaient envoyer un armement
02:37 plus sophistiqué, un armement plus complet.
02:39 En tout cas, tous les gages ont été donnés.
02:42 Et l'accélération, l'invitation est effectivement
02:45 un message au président Zelensky.
02:47 C'est aussi un message au président Poutine.
02:50 Les Russes regardent attentivement ce qui est en train de se passer.
02:53 Un message pour rappeler que tout le monde a en tête
02:55 que Vladimir Poutine avait dit que si l'Ukraine était dans l'OTAN,
02:58 c'était la ligne rouge.
02:59 Et donc la notion effectivement de si le pays,
03:02 à un moment donné, est prêt, quand il n'y aura plus
03:04 une guerre en cours, il pourra en faire partie.
03:07 Et il y a un processus d'accélération et surtout
03:09 une invitation est aussi un message fort
03:12 pour les Ukrainiens et pour les Russes.
03:14 Armel, il est important de préciser qu'il n'y a pas que l'Ukraine
03:17 en discussion à ce sommet de l'OTAN.
03:19 Oui, vous faites bien de le dire, effectivement, Damien,
03:23 parce que c'est un sommet qui se tient effectivement
03:25 avec une guerre, qui se tient surtout dans un pays balte.
03:29 On ne voit pas tant le drapeau de la Lituanie.
03:31 On voit surtout le drapeau de l'Ukraine parce qu'il veut
03:33 soutenir l'Ukraine et que donc, du coup, on en a oublié
03:36 quels étaient les autres axes.
03:38 Or, quand il y avait eu le sommet qui s'était tenu à Madrid,
03:41 il y avait effectivement tous les enjeux stratégiques de l'OTAN
03:44 qui s'étaient mis sur la table, avec aussi la volonté américaine
03:48 de parler de la Chine, de rappeler que la Chine,
03:50 c'est l'ennemi numéro un des Américains,
03:54 avant d'ailleurs la problématique russe.
03:55 Et c'est peut être pour ça que le président Biden,
03:57 aujourd'hui, ne veut pas rentrer dans une guerre avec la Russie.
04:01 C'est pour ça qu'il ne veut pas effectivement rentrer
04:03 avec l'Ukraine dans l'OTAN, parce que dans ce cas là,
04:06 il serait en guerre avec la Russie, parce que pour lui,
04:08 le problème numéro un, ça reste effectivement aujourd'hui la Chine.
04:12 Alors l'OTAN l'a rappelé, la Chine n'est pas un ennemi pour l'OTAN,
04:15 c'est évidemment une problématique, mais ce n'est pas un ennemi.
04:19 Cela dit, on voit qu'il y a des discussions aujourd'hui,
04:21 aussi bien avec le Japon, avec la Corée du Sud,
04:24 ou avec l'Australie, c'est à dire avec des pays de l'Indo-Pacifique,
04:28 qui normalement n'ont rien à voir avec cette alliance,
04:30 qui normalement est une alliance européenne,
04:32 vis-à-vis de l'Europe et vis-à-vis de la Russie et des Américains.
04:36 Et cette mise en perspective montre bien les nouveaux enjeux
04:39 qui sont en train de se profiler,
04:41 nouveaux enjeux que les Américains ne peuvent pas éviter,
04:44 quand par exemple la Chine a décidé qu'elle allait leur interdire l'accession
04:47 à un certain nombre de métaux rares,
04:49 qui permettent aujourd'hui d'avoir des semi-conducteurs
04:52 nécessaires dans l'armement.
04:53 Armel Charrier, depuis ce sommet de l'OTAN à Ville.