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Transcription
00:00Stéphane Balongo, bonjour Stéphane. Vaste question. On commence ce quart d'heure
00:05africain donc avec ce refrain qui commence à résonner en Guinée.
00:10Le chef de l'agent, le général Dumbuya pourrait participer à la présidentielle de l'an
00:14prochain. Son entourage n'écarte rien. On écoute d'abord le porte-parole de
00:17l'agent militaire en Guinée.
00:20Le président Dumbuya est un citoyen Guinéen comme tout autre.
00:24Il n'y a aucune interdiction pour le président Dumbuya de se prêter à la
00:28candidature pour gouverner le pays. Non seulement en termes de droit, il en a la
00:33possibilité, il en a aujourd'hui la qualité pleinement, mais il n'y a aucune
00:37restriction en termes de constitution pour qu'il aille demain à une élection en Guinée.
00:41Voilà le général Amara Kamara au micro de France 24. Stéphane, on est dans
00:47l'éventualité d'une candidature du général Dumbuya à la présidentielle.
00:52Pourquoi est-ce que ça suscite autant de réactions, disons, vives ?
00:56J'aime bien le terme « refrain qui monte », la petite musique qui monte. On pourrait même se
01:03demander pourquoi il y a toute cette agitation alors que la dernière fois
01:06qu'il s'est exprimé sur le sujet, le général Dumbuya lui-même a dit qu'il
01:10ne ferait pas partie de l'après-transition. Par ailleurs, on
01:15pourrait aussi avancer le fait que l'article 46 de la charte de la
01:20transition dit très clairement que les membres de l'agent, les autorités de la
01:25transition ne feront pas partie, donc ne seront pas candidats à une élection
01:28présidentielle. Tout cela, tout cela est vrai. Mais il est quand même permis de
01:33s'interroger, de se poser des questions sur les réelles ambitions des autorités
01:38de cette transition guinéenne, notamment quand on regarde un peu les derniers
01:44développements. Quand on a, j'allais dire, des sympathisants du
01:50général Mamadou Dumbuya qui vous disent « la charte de la transition, c'est une
01:54chose, la constitution c'en est une autre et que la constitution prime sur
01:59la charte de la transition et que cette constitution qui est un projet qui doit
02:04être adopté par référendum n'interdit pas à Mamadou Dumbuya d'être
02:10candidat et que cette constitution ne peut pas être, pour utiliser les termes
02:14de ministre des affaires étrangères, ne peut pas être
02:19exclusive, ne peut pas exclure des gens. On est quand même en droit de se poser
02:25des questions parce que les personnes qui tiennent ce discours, on l'a écouté, le
02:28pote-parole de la présidence et le pote-parole du gouvernement, le ministre
02:32des affaires étrangères, on ne peut pas dire que c'est des sympathisants ou des
02:39partisans zélés, c'est des gens qui représentent une parole, une parole quand
02:44même de l'autorité et on a du mal à s'imaginer que, je veux dire, que ces
02:49personnes tiennent ce discours-là sans l'accord de ce que je peux appeler la
02:52plus haute autorité de la transition. Et puis, par ailleurs, quand vous
02:57regardez tout ce qui se passe sur le terrain, quand vous regardez Mamadou
03:01Dumbuya de retour de Chine, accueilli par cette foule qui l'accompagne jusqu'à
03:08la présidence, quand vous regardez, je veux dire, à Conakry, un peu partout, des
03:13portraits du général Mamadou Dumbuya, on voit très clairement, en tout cas
03:18on a ce sentiment, sans verser évidemment dans un procès d'intention, que voilà, que
03:24c'est un ballon d'essai qui est lancé et que le reste va suivre.
03:30Une hypothétique candidature et un calendrier toujours très flou, l'élection
03:35présidentielle aura lieu en 2025, voilà. Absolument, c'est ça qui est
03:38intéressant dans ce qui se passe aujourd'hui, c'est-à-dire qu'on a un
03:40débat sur la possibilité d'une candidature de Mamadou Dumbuya, mais à
03:47vrai dire, on ne sait pas quand aura lieu cette élection, cette élection
03:51présidentielle, parce que le ministre des Affaires étrangères, quand il dit
03:54toutes les élections se tiendront en 2025 et qu'après le référendum de la
04:01Constitution cette année, d'ici la fin de l'année, en 2025, on aura ensuite toutes
04:05les élections, en fait, il y a énormément de questions qui restent à résoudre.
04:09On pense par exemple à la question de l'organe qui va organiser ces élections.
04:15Il y a un débat là-dessus qu'il faudra trancher, parce que depuis Alpha
04:19Condé, il y a eu ce qu'on appelle une CNI, une Commission électorale nationale
04:22indépendante. Il semble que la gente, en arrivant au
04:25pouvoir, dit on va retourner à nos traditions, c'est-à-dire une élection, des
04:30élections organisées par le ministère de l'administration territoriale. C'est une
04:34question qu'il faudra trancher. Ensuite, il y a un code électoral à mettre à jour.
04:38Là aussi, c'est un sujet qu'il faudra traiter, qui va prendre du temps, et puis
04:43il y a le gros sujet qui est celui du fichier électoral. On a lancé en Guinée
04:48un projet qu'on a appelé RAVEC, qui est, pour faire simple, un projet de
04:53recensement national, un fichier qui va permettre à la fois à l'administration
04:57guinéenne, mais aussi qui va permettre de faire des élections. Quand vous mettez
05:00tous ces sujets bout à bout, on est en droit de se poser, de se demander si
05:06cette élection présidentielle se tiendra effectivement en 2025. Et puis, si vous
05:11voulez, quand vous parlez à l'opposition, aux observateurs, la question même de
05:16l'ordre des élections se pose. Pourquoi tiendrait-on une élection présidentielle
05:20avant des législatives, avant des locales, avant des municipales ?
05:23Ce que pensent certains experts, c'est que c'est dans le cadre d'une transition, il est
05:28peut-être préférable de commencer par des élections locales, municipales,
05:33législatives, pour installer tout ce qui pourrait servir comme contre-pouvoir ou
05:38même qui pourrait représenter une forme de décentralisation du pouvoir, avant de
05:42choisir en définitif, en dernier lieu, le président de la République.
05:46Donc tout ça, c'est des sujets qui montent dans ce contexte-là, dans ce
05:51contexte où on se demande jusqu'où ira finalement la transition guinéenne.
05:57Et cette transition, elle est jugée comment par les organisations, disons,
06:00régionales africaines ? Est-ce qu'il n'y a pas un deux poids, deux mesures entre ce
06:05qui se passe en Guinée aujourd'hui et les autres jeunes qui sont au pouvoir dans
06:09le Sahel, le Niger, le Burkina, le Mali ? Est-ce qu'il y a une sorte de clémence
06:14vis-à-vis de Conakry ?
06:15C'est vrai qu'on a ce sentiment de, j'allais dire, de complaisance de la communauté internationale.
06:25Je n'aime pas trop ce mot communauté internationale, en tout cas des
06:29partenaires si vous voulez, parce que quand vous voyez ce qui se passe en
06:33Guinée où on assiste à des détentions prolongées de leaders d'opinion,
06:40à des arrestations non justifiées, à la censure de la presse, en tout cas la
06:47restriction des libertés des médias, et que quand on voit tout ça et qu'on voit
06:52qu'il n'y a pas de réaction, en tout cas qu'il y a très peu de réaction des
06:56partenaires internationaux, oui, on peut dire qu'il y a une sorte de complaisance
07:02ou en tout cas d'indulgence vis-à-vis de la Guinée. On peut l'expliquer par
07:09plusieurs choses. La première, c'est qu'il y a quand même une certaine habileté
07:13de la part de Mamadou Ndoumbouia, il faut le reconnaître, qui très vite ne s'est pas
07:20mis en position de rupture, contrairement aux autres pays du Sahel. Il ne s'est pas
07:26mis en rupture avec le reste de la communauté internationale. La CEDEAO,
07:32il n'a jamais dit qu'il quitterait la CEDEAO, au contraire, il était présent
07:36lors du dernier sommet, il a même reçu d'une certaine manière, d'une certaine
07:39fétitation pour des progrès relatifs dans la conduite de sa transition. En réalité,
07:45par rapport à tout ce qui s'est passé déjà dans le Sahel, notamment concernant
07:49la CEDEAO, on a le sentiment qu'il y a une inquiétude, une peur de la part de
07:56ses partenaires du fait que Mamadou Ndoumbouia rentre en rupture et rejoigne
08:00par exemple les pays de l'AES et qu'à ce moment-là, qu'il n'y ait plus aucun
08:05moyen de discuter ou de dialoguer avec lui. Et puis, Mamadou Ndoumbouia a très
08:09vite fait de renouer avec les partenaires stratégiques, si je puis dire, de la
08:15Guinée, je pense à la Chine et à la Russie, qui sont des partenaires économiques
08:18très importants pour la Guinée, notamment dans le secteur minier.
08:23Et il s'est rapproché aussi, Mamadou Ndoumbouia, de personnalités comme Paul
08:28Kagame, on le sait, il est très critiqué, mais c'est aussi un chef d'État qui a
08:32beaucoup d'influence, qui est très écouté par ses pairs et à ce titre-là, on peut
08:37imaginer qu'il apporte une aide à Mamadou Ndoumbouia en la matière.

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