Creuse : Le monument aux morts de Gentioux-Pigerolles tagué, témoignage du maire de la ville

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Transcript

00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30 - 12h07, merci d'être avec nous, avant de parler des mortiers d'artifice.

00:12 Je veux tout savoir, et vous aussi, on en a beaucoup parlé lors des émeutes, 14 juillet, vendredi et vendredi dès le jeudi soir.

00:21 D'ailleurs le 13 juillet au soir, évidemment, il y aura utilisation de mortiers d'artifice, mais très contrôlés lors de feux d'artifice.

00:29 Elisabeth Bourde en a interdit la vente, le port, le transport et l'utilisation par le particulier, les particuliers, par nous tous, pendant le week-end du 14 juillet.

00:38 Où sont fabriqués ces mortiers ? Où sont-ils achetés ? Qui peut les utiliser ? Sont-ils très dangereux ?

00:42 J'ai des quantités de questions à poser, nous allons en parler dans quelques minutes, mais auparavant, je voudrais appeler un homme qui a été attristé, profondément attristé,

00:54 hier matin, vous allez comprendre. Benjamin Simons, bonjour. - Bonjour. - Merci d'être avec nous, vous êtes le maire de Gentioupigrolles.

01:02 Vous êtes dans l'Audienne, c'est cela ? - Alors, on est dans la Creuse. - Ah, vous êtes dans la Creuse ! Pardon, pardon, pardon.

01:10 Dans la Creuse, combien d'habitants à Gentioupigrolles ? - À Gentioupigrolles, un petit peu plus de 400 habitants.

01:17 - 400 habitants, Gentioupigrolles. Je dis Gentioup, c'est Gentioupigrolles. 400 habitants. Quelle surprise malheureuse, hier matin, lorsque vous avez découvert

01:27 que le monument aux morts de la commune a été tagué. - Alors oui, effectivement, c'est pas la première fois, malheureusement, que cet épisode se produit,

01:40 sauf que, évidemment, là, on est dans un contexte particulier, puisque le Tour de France passait quelques heures après au pied de ce même monument.

01:47 - Oui, oui. Donc volontairement, parce que le Tour de France passait au pied de ce monument, les tags ont fleuri dans la nuit, de samedi à dimanche, si j'ai bien compris.

01:59 Qu'était-il écrit sur le monument ? - Alors ce sont des tags qui, très clairement, étaient à mettre en relation avec, justement, le contexte explosif

02:11 dans les banlieues françaises, avec à la fois des messages contre les forces de l'ordre et le rappel des victimes des derniers débordements,

02:23 et les affaires compliquées qu'a affectées l'appareil policier. - Oui. Profanation. Profanation inacceptable, j'imagine, à vos yeux, mais pas qu'à vos yeux, d'ailleurs.

02:35 Ou bien aussi, d'ailleurs. Mais enfin bon. Oui. - Alors c'est inacceptable pour la municipalité. On comprend bien et on ne se prononce pas, en fait, sur le fond du combat

02:46 et de la lutte qui est menée dans ce cadre-là, mais plutôt sur le fait de s'attaquer ici à un monument bien particulier, le monument de Jean Sioux,

02:54 à une symbolique bien particulière que partagent très peu de monuments français. C'est un monument d'ouvertement pacifiste. - Voilà. Rappelez-nous.

03:02 Quelle est la spécificité de ce monument ? - Alors la spécificité de ce monument élevé en 1923 et qui va donc fêter son centenaire cette année, c'est d'être accompagné

03:14 de la statue d'un orphelin qui brandit le poing en direction d'une inscription inscrite dans le granit « Maudite soit la guerre ».

03:23 - « Maudite soit la guerre ». Donc c'est un mouvement pacifiste, pacifiste, qui a été tagué, profané. Mais quelle cause prétend-on servir lorsqu'on...

03:39 Vous vous êtes posé la question. Vous avez dû vous dire. Mais pourquoi ? - Je pense que c'est lié à la fois, bien sûr, comme je le disais, au contexte médiatique.

03:49 On est sur un événement qui est couvert à l'échelle mondiale. Et le fait aussi de chercher à s'approprier justement ce monument qui a une symbolique particulière,

03:59 qui est un petit peu différente de celle de la majorité des monuments aux morts un peu partout dans le pays. Et donc le fait de ranger finalement ce monument dans un camp contre un autre,

04:09 ce qui pour nous est une complète contradiction avec le message qu'avaient voulu délivrer nos prédécesseurs de la municipalité en le faisant ériger avec la population.

04:16 - Vous aviez été déjà la victime de... Enfin, le monument de tags similaires, je crois ? - Alors, c'était pas vraiment dans un contexte aussi similaire.

04:27 On est toujours dans le cadre d'affaires à partir du moment où on a un emballement médiatique et une portée médiatique sur des affaires.

04:36 C'est malheureusement ce monument qui commence à en être une victime à notre goût beaucoup trop habituelle. Et malheureusement, on va devoir prendre les dispositions qui s'imposent.

04:44 - C'est-à-dire ? - C'est-à-dire de mettre en sécurité ce monument et de limiter son accessibilité, qui est visiblement trop facile à l'heure actuelle.

04:54 - Merci, Benjamin Simons. Merci, j'imagine, la colère de la population de la commune.

05:02 - C'est surtout ce qui est pour nous le plus important. C'est que si ce genre d'action visait à rapprocher les gens d'une cause, je pense que l'effet est complètement inverse.

05:16 Et que pour le coup, nous, on va devoir éponger des rancœurs et des réactions difficiles dans les semaines et les mois à venir.

05:25 - Évidemment, évidemment. Benjamin Simons, merci beaucoup. Merci d'être avec nous. Je voulais signaler ce fait qui me semble important à mes yeux et aux vôtres, j'imagine.

05:35 Vous écoutez, vous regardez. Oui, vous pouvez regarder, c'est une radio, c'est pas compliqué, sur les réseaux sociaux. 0826-300-300, 12h13.

05:44 Allez, nous allons tout savoir sur les mortiers d'artifice dans un instant.

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