Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute
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00:00 Bonsoir à tous, il est 19h, bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews.
00:04 Dans sa dispute, on continue de vous informer sur l'évolution de la situation dans le pays
00:08 après une cinquième nuit des meutes marquée par l'attaque du maire de la île Les Roses
00:12 et sa famille.
00:13 On décrypte, on analyse, on débat ce soir avec vous.
00:16 Julien Drey, bonsoir mon cher Julien.
00:17 Bonsoir.
00:18 Jean-Sébastien Ferjou, directeur d'Atlantico, est avec nous.
00:20 Bonsoir Jean-Sébastien.
00:21 La parole à vous dans un instant, mais avant, le rappel des titres.
00:25 On va retrouver Sandra Chiombo.
00:26 Bonsoir Sandra.
00:27 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:31 À la une de l'actualité, 45 000 policiers et gendarmes mobilisés.
00:35 Ce soir, Gérald Darmanin a annoncé la reconduction du dispositif de maintien de l'ordre, ce
00:41 pour la troisième nuit consécutive.
00:42 Le ministre de l'Intérieur a donné des consignes de fermeté.
00:45 Il demande à ce que des interpellations soient menées dès que possible.
00:49 Point de situation du gouvernement ce soir autour d'Emmanuel Macron.
00:53 Au centre des discussions, les violences après la mort de Nahel Mardi à Nanterre.
00:57 Une réunion se tiendra à 19h30 à l'Elysée, en présence de la Première ministre Elisabeth
01:03 Borne, du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et du garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti.
01:07 Élu agressé pendant les émeutes, appel à une mobilisation civique devant les mairies
01:12 demain à 12h.
01:13 Il a été lancé par David Lysnard, président de l'Association des maires de France.
01:17 Elle fait suite à l'attaque à la voiture bélier du domicile du maire de La Hélérose.
01:21 Il fait état de 150 mairies ou bâtiments municipaux attaqués depuis mardi.
01:25 Une première dans l'histoire du pays, selon lui.
01:28 Merci Sandra.
01:29 Sandra Ciombo qu'on retrouvera à 19h30.
01:31 Je vous le disais, nouvelle nuit d'émeute pour la cinquième fois consécutive.
01:35 De nombreuses personnes interpellées selon le ministère de l'Intérieur.
01:38 719 interpellations dans la nuit de samedi à dimanche.
01:41 Cela reste très élevé.
01:42 C'était 1311 la veille.
01:44 45 policiers et gendarmes blessés contre 79 la nuit précédente.
01:49 Mais un palier a été franchi dans la violence et les attaques contre les représentants
01:53 de notre pays.
01:54 La maison du maire de La Hélérose, on l'entendait dans le Val-de-Marne, a été la cible d'un
01:59 incendie criminel.
02:00 Une voiture bélier en feu a été lancée contre le domicile de Vincent Jeanbrun.
02:06 S'il lui se trouvait dans la mairie, sa femme et ses deux enfants étaient dans la maison.
02:10 Sa femme grievement blessée, ses jeunes enfants profondément choqués.
02:13 Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat par le parquet de Créteil.
02:18 On va justement aller faire un point devant le domicile du maire de La Hélérose.
02:23 On va retrouver Sarah Fenzari.
02:25 Sarah Fenzari, le maire qui a quitté son domicile il y a quelques instants.
02:29 En effet Olivier, le maire vient de partir il y a quelques minutes de son domicile accompagné
02:36 de plusieurs policiers.
02:38 Il était arrivé aux alentours de 15h, certainement pour récupérer des affaires, des papiers.
02:43 Oui, le maire va devoir quitter son domicile pendant les prochains jours, voire prochaines
02:48 semaines à cause du danger qui l'entoure dans le quartier.
02:51 C'est l'incompréhension qui règne.
02:53 J'ai pu échanger avec plusieurs habitants de la rue qui m'ont décrit un maire aimé,
02:58 dynamique, qui se préoccupe de la sécurité de ses habitants.
03:02 Pour rappel, vers 1h30 hier soir, alors que le maire veillait à l'hôtel de ville, sa
03:07 maison a été prise pour cible par une voiture bélier en feu.
03:10 Sa femme et ses deux enfants ont pu s'échapper par l'arrière du pavillon.
03:14 L'épouse a été gravement blessée à la jambe.
03:16 Les enfants ne sont pas hospitalisés.
03:18 A l'heure où je vous parle, aucune interpellation n'a eu lieu.
03:21 Le préfet de police Laurent Nunez a annoncé que le maire aura désormais une protection
03:26 rapprochée.
03:27 Vincent Jambrin va porter plainte pour tentative d'homicide volontaire avec préméditation.
03:32 Dans un communiqué qu'il a publié sur Twitter, il a dénoncé, je cite, "une tentative d'assassinat
03:37 d'une lâcheté inqualifiable".
03:39 Merci beaucoup Sarah Fenzari pour toutes ces précisions.
03:43 Appalia a donc été clairement franchie.
03:45 Messieurs, peut-être votre première réaction pour commencer l'un et l'autre ?
03:49 Julien Drey, cette escalade, vous la comprenez comment ?
03:52 Il faut apporter ça, me semble-t-il.
03:56 Nous tous, la solidarité totale avec le maire, il a raison.
03:59 C'est une tentative d'assassinat inqualifiable.
04:01 C'est un miracle.
04:03 Personne n'était très rarement blessé.
04:06 C'est joué à très peu, visiblement.
04:09 Après, il va falloir regarder qui est derrière cela.
04:12 C'est l'enquête qui doit maintenant se dérouler et qu'on retrouve rapidement, parce
04:16 qu'on doit pouvoir le faire via les systèmes de vidéosurveillance qu'on a maintenant,
04:20 qui est à l'origine de cet acte.
04:21 Jean-Sébastien Ferrajoux.
04:22 Oui, c'est évidemment extrêmement grave.
04:27 Je me demande si on n'assiste pas à quelque chose d'un peu nouveau.
04:30 Derrière la fumée des émeutes et les vidéos Snapchat, est-ce qu'il n'y a pas quelque
04:33 chose d'un peu plus structuré ?
04:34 Il y a d'un côté des gens qui n'ont pas l'air d'être du tout ni organisés ni particulièrement
04:39 structurés.
04:40 Et ça, on l'a vu avec les pillages, etc.
04:43 Mais n'y a-t-il pas là quelque chose qui ressemble à un vrai projet politique ?
04:46 Parce que 150 bâtiments municipaux qui ont été attaqués dans le pays, attaqué un
04:50 maire chez lui à domicile, là, on n'est pas dans le pillage.
04:53 On n'est même pas dans la pauvreté.
04:55 Je ne sais quoi pour reprendre l'expression de Sandrine Ousso.
04:59 Quand on écoute ce que disent un certain nombre de gens de la France Insoumise, je
05:03 ne sais pas si vous avez vu les tweets qui ont été publiés notamment par la directrice
05:06 de l'Institut La Boétie qui est le think tank de la France Insoumise.
05:09 Elle s'appelle Isabelle d'Artagnan cette dame.
05:11 Et vous savez ce qu'elle dit ? Elle explique que finalement la Révolution et la République
05:16 a été fondée par des émeutiers qui ont détruit et incendié un bâtiment public.
05:19 Si ça, ce n'est pas un appel à l'insurrection, je ne sais pas ce qu'est un appel à l'insurrection.
05:24 Qu'est-ce qu'elle dit encore ? Elle dit que ce sont les bourgeois qui appellent au
05:27 calme en fait à la soumission, à l'oppression, qui ne sont pas assez intégrés à la culture
05:32 française.
05:33 La culture française refondée en 1789 c'est d'abord et avant tout la lutte contre les
05:36 tyrans.
05:37 Et derrière elle explique qu'Emmanuel Macron est un tyran et que la Vème République est
05:40 un régime tyrannique.
05:41 Donc si ça, ça n'est pas une incitation à mettre à bas les institutions.
05:45 Parce que souvenez-vous la grande référence des Insoumis, je ne vous parle pas de toute
05:48 l'ANUPS, je parle d'une partie de la France Insoumise, c'est quoi ? C'est la Constitution
05:52 de 1793.
05:53 Et qu'est-ce qu'il y a dans la Constitution de 1793 ? Il y a ce fameux article sur le
05:57 droit à l'insurrection dont se prévaut si souvent Jean-Luc Mélenchon, le même Jean-Luc
06:02 Mélenchon qui ce soir est en train d'expliquer que ce sont les riches qui ont fait sécession
06:05 par rapport au reste du pays.
06:06 Donc quand vous mettez tout ça bout à bout, mais il y a un moment, moi je ne sais pas
06:10 si je suis particulièrement cinglé ou idiot, mais j'entends un projet politique.
06:15 J'entends un projet politique et de la même manière qu'ils ont essayé de le déployer
06:18 pendant et sous couvert du conflit des retraites, peut-être sont-ils en train de le faire là,
06:23 sous couvert des émeutes liées à la mort tragique du jeune Nahel.
06:25 Un projet politique, ces émeutes, cette attaque contre ce maire, c'est l'analyse de Jean-Sébastien
06:30 Ferjou, vous la rejoignez ou pas Julien Dray ?
06:31 Je n'irai pas aussi vite que ça.
06:34 Je vois les déclarations.
06:35 Ça méritait des éclaircissements je pense à minimum.
06:37 Oui, ça mérite une discussion, mais je vois effectivement les déclarations, la confusion
06:41 idéologique dans laquelle tout ça se fait de la part d'un certain nombre de dirigeants
06:46 qui pensent que tout ce qui bouge est rouge et qui pensent que tout acte, que dans la
06:50 figure symbolique de celui qui est aujourd'hui un casseur, il y a peut-être un élément
06:54 de contestation du capitalisme qui va se conscientiser progressivement.
06:58 C'est une totale erreur, une mauvaise appréciation de ce qui est en train de se passer.
07:04 Pas une mauvaise appréciation, une incompréhension totale.
07:06 Après, est-ce que c'est eux qui sont derrière en train de pousser ? Je n'y crois pas.
07:10 Non mais enfin Julien, qui y avait-il à la marche blanche ? Il y avait Assa Traoré
07:15 et on sait qu'à sa place, derrière Assa Traoré, ce sont quand même un certain nombre
07:18 de groupes, de groupuscules, on les appelle comme on veut, d'extrême gauche.
07:22 Ce ne sont pas des gens qui sont uniquement dans la revendication de justice.
07:25 Même exprimés avec colère, on peut la comprendre.
07:29 Là, c'est autre chose.
07:30 Ce sont des gens qui contestent l'autorité de la République.
07:32 Ce sont des gens qui sont liés aux décoloniaux, qui sont dans leur fameuse lutte intersectionnelle,
07:37 qui considèrent qu'il y a des violences systémiques dans le pays, que la France est
07:41 un pays raciste structurellement.
07:43 C'est ce projet politique-là.
07:45 Et dès la marche blanche, ils étaient aux côtés de la famille.
07:48 J'ai l'impression d'ailleurs, puisque la grand-mère de Naël a appelé au calme aujourd'hui,
07:51 que la famille est certainement en train de vouloir échapper à cette tutelle encombrante.
07:56 Mais on ne peut pas ignorer cette dimension politique.
07:59 On ne peut pas l'ignorer.
08:00 Et à minima, il serait bon que la France insoumise réponde, se justifie.
08:04 Alors pour le coup, Sandrine Ousso a dit "total soutien" à Vincent Jambrin.
08:06 Donc on voit bien qu'elle, elle s'est inscrite ailleurs, pas dans ce projet-là,
08:10 même si elle peut être dans la confusion à d'autres moments.
08:12 Mais il y en a d'autres.
08:13 Il y en a d'autres.
08:14 Le parti Lambertis, vous les connaissez, les Trotskys ?
08:16 Julien Dray, c'est leur projet politique.
08:18 La réponse de Julien Dray, justement.
08:20 Alors, nous, on ne mélange pas tout.
08:21 Les Trotskys, j'en ai été.
08:22 On n'était pas en train de…
08:23 Je ne mélange pas tout.
08:24 Les Lambertistes, c'est le cœur de la France insoumise.
08:26 On n'était pas en train de faire flamber des voitures et de les lancer sur les élus.
08:30 Bon, voilà.
08:31 Donc, je pense faire attention à la…
08:32 Non, mais la conflictualisation, c'est bien la stratégie revendiquée par Jean-Luc Mélenchon.
08:35 Non, mais la conflictualisation, c'est une interprétation des événements.
08:40 Et d'un certain point de vue, ils ont le droit de les interpréter comme ça.
08:42 Après, on ne peut pas faire attention non plus de ne pas passer à un autre extrême.
08:48 C'est-à-dire que c'est eux qui sont les chefs d'orchestre, c'est eux qui sont derrière.
08:51 Et voilà.
08:52 Donc, je pense qu'il faut faire attention à ne pas aller trop vite.
08:57 Parce que, je vais vous dire une chose, moi, ce qui m'inquiète dans le moment actuel,
09:00 c'est que moi, je veux bien qu'on fasse…
09:02 Moi, j'ai peur de faire le procès de la France insoumise.
09:05 Mais je ne voudrais pas que ça devienne le prétexte pour ne pas chercher à comprendre
09:10 le moment dans lequel on est en train de…
09:12 Mais justement, on va l'aborder longuement.
09:15 Si on réduit ça à une sorte de tentative de déstabilisation de la France insoumise,
09:22 alors évidemment, ça va rassurer plein de gens.
09:24 Non, c'est une tentative opportuniste d'exploiter une réalité qui existe par ailleurs.
09:28 Donc, Jean-Sébastien, c'est pour ça que je dis faisons attention à l'emballement
09:31 qui est, grosso modo, mais je vois bien les membres du gouvernement…
09:34 Parce que derrière, il y a des choses lourdes qui sont passées pour en arriver là.
09:38 Et c'est ces choses lourdes…
09:39 Vous savez, le problème aujourd'hui, ce n'est pas un débat aussi simple que droite et gauche.
09:43 Moi, je suis en accord très profond avec ce qu'a dit Rachida Dati sur bien des choses.
09:48 Et pourtant, on n'est pas du même bord.
09:50 On s'est combattu.
09:52 Je pense qu'il y a des tas de choses qui ont été abandonnées, qui ont été délaissées,
09:56 notamment en matière de justice des mineurs, notamment en termes éducatifs, etc.
10:01 Et moi, vous savez, mon inquiétude dans cette affaire-là, c'est que bon,
10:05 on va mettre tout ce qu'il faut, les forces, et bien, et c'est tant mieux.
10:08 Heureusement, on ne peut personne.
10:10 Mais qu'après, on remette les ténoirs.
10:12 Hop, on passe à autre chose.
10:13 Et puis, la prochaine fois, on tirera dans le toit.
10:15 Parce qu'on a un antiracisme profondément…
10:17 Non, ce n'est pas l'antiracisme, là.
10:19 Je vais aller au bout de ma phrase.
10:20 On a un antiracisme profondément perverti dans le pays,
10:24 puisque finalement, qu'est-ce qu'il a fait, cet antiracisme ?
10:27 Il nous a imposé une espèce de dictature du déni,
10:30 pour le coup, exactement sur les points dont vous parliez à l'instant,
10:32 parce qu'on a renoncé à l'éducation, on a renoncé à tout ce qu'il pouvait donner du cadre.
10:36 Et ça, c'est quoi ?
10:37 En fait, c'est une forme de paternalisme.
10:38 C'est-à-dire que vous ne prenez pas les autres au sérieux.
10:40 C'est-à-dire que les gens des quartiers populaires,
10:41 ils ne les prennent pas pour des êtres majeurs, adultes, responsables.
10:45 Non, non, non, ils ne sont forcément que les victimes de la société française,
10:48 qui est très méchante parce qu'elle est blanche,
10:49 parce qu'elle est patriarcale, parce qu'elle est capitaliste,
10:51 et je ne sais quoi d'autre.
10:52 Mais ça, c'est quoi ?
10:53 C'est la négation de ces gens-là.
10:55 Parce que c'est dire, on ne vous voit même pas,
10:56 vous n'êtes finalement que l'écran sur lequel se projettent nos propres turpitudes.
11:00 Et en fait, depuis 30 ans, 40 ans, on a construit ça
11:04 en prétendant aider les gens des quartiers issus de l'immigration
11:08 et finalement en les ignorant totalement
11:10 parce que c'était juste des lubies de bourgeois blancs.
11:12 Justement, on va vous écouter, Julien Dray,
11:14 on va voir ce tweet de Jean-Luc Mélenchon.
11:15 Mais leur réalité, leur donne économique et sociale, elle existe.
11:18 Mais c'est la mère dont on en a parlé.
11:20 On va regarder ce tweet de Jean-Luc Mélenchon
11:21 qui va illustrer vos propos, Jean-Sébastien Fergeau.
11:24 Regardez, Julien Dray.
11:25 "Les riches, les puissants se sont ensauvagés.
11:27 Ils veulent vivre à part des nuisibles, comme dit leur police.
11:29 Les tenir à distance, les mater.
11:31 Les riches ne veulent plus vivre avec les autres
11:33 dans leur quartier barricadé, leur moyen de transport, leur habitation."
11:36 La directrice de l'Institut La Boétie qui dit
11:38 "Ce sont les bourgeois, l'oppression des bourgeois,
11:41 c'est eux qui ne sont pas intégrés à la culture française.
11:43 C'est un régime tyrannique, Emmanuel Macron est un tyran."
11:45 Si ça, ça n'est pas revendiqué quasiment juridiquement,
11:48 les conditions d'exercice du fameux article, je ne sais plus, 13,
11:52 enfin bref, l'article sur le droit à l'insurrection de la Constitution de 1793,
11:55 qu'est-ce que c'est, Julien Dray ?
11:57 Moi, mon problème aujourd'hui, je m'excuse de vous le dire,
11:59 je veux bien qu'on s'en balle, si vous voulez que...
12:02 - Ils sont deux sujets différents, on est d'accord.
12:05 - Moi, je vous le dis, j'ai eu des désaccords totaux avec Mélenchon.
12:08 Vous avez entendu, je l'ai dit, et des fois même avant tout le monde, voilà.
12:14 Bon, je n'en ai eu aucun monopole, etc.
12:15 Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est l'addition la plus importante,
12:18 je m'excuse de le dire, parce que Mélenchon,
12:20 c'est l'addition qu'on a en ce moment, la deuxième partie de la discussion.
12:23 Vous vous dites, c'est il y a 40 ans, tout ça, c'est l'antiracisme, etc.
12:27 Et c'est là que moi, j'ai un désaccord.
12:28 - L'antiracisme dévoyé, l'antiracisme en soi.
12:30 - C'est là que j'ai un désaccord.
12:32 C'est qu'en fait, depuis 30 ans, grosso modo,
12:35 on a fait semblant de s'occuper de ces gens-là.
12:37 On a fait semblant, mais on ne s'en est jamais occupé.
12:40 On a nourri, vous allez me dire, on a dépensé beaucoup d'argent dans les banlieues, oui.
12:43 On a nourri le bâtiment public et les architectes.
12:46 Mais les gens eux-mêmes, on ne s'en est pas occupé, on s'en est méfié.
12:49 - C'est de ce que je vous disais, on les a invisibilisés,
12:51 parce qu'il n'y a que l'écran sur lequel on projetait nous.
12:55 - Voilà, mais je m'excuse, on a une différence d'âge,
12:58 mais on s'est battus pendant des années pour expliquer, justement,
13:01 que la question qui était posée, c'était les éducateurs,
13:04 que la question qui était posée, c'était la protection judiciaire de la jeunesse,
13:07 que la question qui était posée, c'était la police de quartier,
13:10 c'était une police judiciaire de quartier pour faire tomber les réseaux, etc.
13:14 On n'a jamais été entendus là-dessus.
13:16 Pas moi, parce que c'était de droite et de gauche.
13:19 Je veux dire, on était un certain nombre d'élus,
13:21 on leur disait "mais vous êtes à côté de la plaque".
13:23 Alors ils nous ont fait, ils étaient très forts, vous savez pourquoi ?
13:25 Pour faire des maquettes.
13:26 C'était les champions des maquettes.
13:28 "Regardez, on va renouveler vos quartiers, etc."
13:31 Mais les gens, en ce moment, c'est eux qui payent tout.
13:35 Vous savez, parce qu'on est en train de faire des reportages,
13:37 mais moi je vous conseille d'aller faire un reportage,
13:39 et je suis prêt à y aller avec vous, sur toutes les mères de famille,
13:42 et toutes les familles qui, chaque soir, en ce moment,
13:45 sont aux côtés des élus pour empêcher la casse.
13:49 Ceux-là, on n'en parle pas.
13:50 On les a invisibilisés aussi.
13:52 Mais ils sont là, ils ne sont pas en train d'appuyer.
13:55 Je me souviens, il y a des vidéos qu'ils voient de temps en temps,
13:57 qui nous font tous rigoler, dans les pillages, etc.
14:00 Mais la plupart, ils sont là, et ils sont désespérés.
14:03 - Rigoler, c'est pas l'humour.
14:05 - Vous avez bien compris, j'essaie de mettre...
14:07 - Oui.
14:08 - On va parler de l'appel de Sénère, mais peut-être Jean-Sébastien Ferjou,
14:11 pour répondre à Julien Dray, sur cet argent qui a été massivement,
14:14 finalement, entrevoyé pour ces quartiers difficiles.
14:18 - Je suis d'accord avec ce que...
14:20 Je pense qu'on ne s'en est pas préoccupé,
14:21 parce que, par ailleurs, prétendre que c'est la misère
14:23 qui pousse à cette situation, ça n'a pas de sens.
14:25 Quand vous habitez à Nanterre, pardon Nanterre,
14:27 c'est juste à côté de la Défense, on est au cœur de la région,
14:30 l'une des régions les plus riches d'Europe,
14:32 si ce n'est la région la plus riche d'Europe.
14:34 Vous avez des tas d'équipements publics.
14:35 Nanterre, ce n'est pas la zone.
14:36 Il y avait un reportage de la BBC qui décrivait justement Nanterre
14:39 et ces quartiers-là, en disant "mais ce ne sont pas des lieux déshérités".
14:42 Donc oui, ils n'ont pas été abandonnés matériellement.
14:45 En revanche, on les a abandonnés, peut-être spirituellement,
14:48 en quelque sorte, ou dans l'encadrement, en refusant le cadre.
14:51 Regardez, pourquoi est-ce qu'ils en veulent tant à la police ?
14:53 Peut-être parce qu'il n'y a plus que la police qui se dresse face à eux.
14:55 C'est-à-dire que les parents ont été balayés,
14:57 même la religion a été balayée,
14:59 les structures associatives ont été balayées,
15:01 ce qu'on a appelé les grands frères, ça pouvait être critiquable,
15:03 mais bref, ça a été balayé, il ne reste rien.
15:05 Et là, maintenant, on a un président de la République
15:07 et un ministre de la Justice qui arrivent en disant
15:09 "ah, ben attention, les parents, ce n'est pas bien,
15:11 il faut bien éduquer vos enfants".
15:12 - Je voudrais aller au bout de cette idée-là,
15:14 parce que, oui, moi je crois à la responsabilité éducative,
15:17 ça c'est une évidence, mais alors franchement,
15:19 oser aller dire à des gens qui habitent,
15:21 regardez ce qui se passe dans un certain nombre de quartiers à Marseille,
15:23 si vous êtes parent dans des quartiers où la police ne vient plus,
15:26 ou en bas de chez vous, dans le square, dans le hall de l'immeuble,
15:30 il y a des gens qui sont là, qui tiennent le truc,
15:32 qui vous empêchent de rentrer,
15:33 vous croyez que si vous faites faire du latin à votre enfant,
15:35 vous croyez que si vous le coiffez avec une raie sur le côté,
15:37 que vous lui mettez une petite veste croisée,
15:40 ça va bien se passer pour lui,
15:42 croyez que si vous jouez à l'éducation classique,
15:43 ça va bien se passer pour lui.
15:44 Donc l'État qui a laissé abandonner toute une partie de ces familles-là,
15:48 parce que, oui, sans être dans la culture de l'excuse,
15:50 parce que les deux existent,
15:52 il y a des parents qui sont eux-mêmes, d'ailleurs,
15:54 qui accompagnent leurs enfants,
15:55 et puis il y en a d'autres qui essayent de faire comme ils peuvent,
15:57 dans ce que l'État leur a laissé, en abandonnant tout.
15:59 Mais c'est un peu fort de café de venir leur dire,
16:01 "Ah bah dis donc, vous n'occupez pas bien de vos enfants".
16:03 Parce que pour bien s'occuper de ses enfants,
16:05 encore faut-il qu'il y ait aussi le cadre de la République autour qui le permette.
16:08 Dans ce contexte, vous répondez,
16:10 puis on va parler de l'appel de l'Association des maires de France.
16:12 La démonstration, je pensais...
16:15 Vous la rejoignez, la démonstration de Jean-Sébastien Ferjou ?
16:18 Mais oui, je pense que c'est un homme de gauche qui ne le sait pas.
16:21 Non, je crois aux libertés, je préfère la liberté à l'égalité.
16:25 Moi aussi, la liberté, ça va avec l'égalité.
16:27 Bon, mais c'est des propos...
16:30 Bon, alors il est plus jeune, mais il les aurait tenus il y a 20 ans,
16:33 et qu'est-ce qu'il aurait entendu ?
16:35 Qu'on n'avait rien compris ? Que ça ne s'intéressait pas ? Combien de fois ?
16:38 Je pense qu'on entend à peu près la même chose aujourd'hui, comme réponse.
16:41 Bon, j'ai pas encore écrit mes mémoires,
16:44 mais je vais vous raconter les rendez-vous avec les présidents de la République.
16:47 Rappelez-vous.
16:48 Et pourtant, j'ai un énorme respect pour Jacques Chirac,
16:50 parce que j'aimais bien Jacques Chirac.
16:52 Le plan Marshall des banlieues, il a duré six mois.
16:55 Il n'y a jamais eu de plan Marshall.
16:56 Le plan Marshall des banlieues, ce n'était pas de dire
16:58 "on va repeindre les cages d'escalier", ça, ça a été fait, c'est vrai.
17:01 Et si le maire de Sarcelles était là, il vous dirait qu'on a rénové.
17:05 Et vous avez raison, c'est vrai qu'on les a relégués sur le plan social.
17:10 Qu'est-ce qu'on leur dit ?
17:12 La plupart, qu'est-ce qu'on leur donne comme perspective ?
17:15 "Délivéroux".
17:17 Vous savez, la plupart, ils sont livreurs de délivérous.
17:20 Voilà, c'est ça les perspectives sociales qu'on leur a...
17:22 Mais ce sont aussi auto-relégués, il y a les deux.
17:24 Il y a un moment quand vous regardez,
17:26 c'est très intéressant de regarder les données d'isolement social.
17:29 De voir avec qui les gens vivent.
17:31 On a sous-estimé, je pense, le rôle de l'immigration
17:33 parce que, de facto, il y a des espèces de ghetto,
17:36 pas sur le terrain, encore une fois, matériel,
17:38 mais de gens qui vivent tellement isolés du reste de la société française
17:41 qu'il y a des frontières mentales.
17:43 Parce que quand vous êtes à Monterre, c'est ce que je vous disais,
17:45 la défense, c'est à côté, trouve un emploi.
17:47 En réalité, je ne vais pas me faire parler comme Emmanuel Macron,
17:50 mais il y a des frontières mentales.
17:52 Et ces frontières mentales-là, parce que justement,
17:54 mais c'est aussi eux qui, enfin, comme on dit en anglais,
17:57 il faut être deux pour faire du tango.
17:59 Mais les deux existent.
18:01 Mais on n'a jamais eu le courage de leur dire non plus,
18:03 de dire parfois, comme Barack Obama osait le dire,
18:06 parfois aux Afro-Américains, vous êtes aussi responsable.
18:09 On va en parler dans la deuxième partie, mais je voulais vous entendre.
18:12 Julien Drey, je ne renie pas la question de la responsabilité individuelle.
18:16 Je ne suis pas dans l'excuse.
18:18 Je ne m'excusais pas pour vous.
18:20 C'est évident qu'il y a eu même une forme de paternalisme.
18:22 Mais vous avez raison, il y avait même une forme de paternalisme.
18:25 Même j'ai envie de vous dire de racisme inconscient.
18:28 Parce que c'était une forme de paternalisme.
18:31 Et dans ce paternalisme, en fait, c'était la bonne excuse
18:34 pour ne pas faire ce qu'il fallait.
18:36 C'est-à-dire que, par exemple, je maintiens que quand on a cassé
18:39 la police de proximité, on voit bien le problème qui se pose aujourd'hui.
18:42 Maintenant, tout le monde reconnaît que si on avait une police de proximité
18:45 plus efficace, si on avait une police judiciaire des quartiers
18:48 pour faire tomber les réseaux, parce qu'on n'a pas cette police judiciaire
18:51 des quartiers pour faire tomber les réseaux de trafic, si on avait...
18:54 - Vous avez dit que vous n'avez pas l'école ?
18:56 - Si on avait, évidemment, si on avait les centres...
18:58 Vous savez, on a fermé, c'est pas moi qui le dis,
19:00 les centres d'éducation renforcés.
19:02 Alors moi, je vois, M. Bardella dit qu'il faut des centres d'éducation
19:04 renforcés, mais quand on disait qu'il fallait des centres d'éducation
19:06 renforcés, on me disait "ah bah non, il faut la prison".
19:08 Je disais "mais non, les gosses, il faut les mettre dans les centres
19:10 d'éducation renforcés".
19:12 - On va y revenir. Julien Drez, je voulais juste vous attendre
19:14 avant la pause. Cet appel du président de l'Association des maires
19:17 de France, David Lysnard. Les maires et les citoyens sont invités
19:20 demain à se rassembler sur l'épargne de toutes les mairies de France.
19:23 Elles feront sonner leur sirène, ces mairies, à rassemblement
19:26 pour le retour à la paix civile.
19:29 Avant de vous entendre, nos équipes sur le terrain ont demandé
19:31 à des Français des rues de Paris. Est-ce qu'ils en pensaient ?
19:34 - C'est important de se rassembler et de soutenir les élus,
19:39 parce qu'avant tout, ils ont été élus par les citoyens
19:45 et donc on a aussi un devoir de les protéger.
19:48 Je trouve ça bien.
19:50 - C'est aussi juste de se positionner par rapport à la mort de Nahel
19:54 que par rapport à l'agression de ce maire, qui sont aussi injustes
19:57 l'une que l'autre.
19:59 - Le pauvre maire, il n'a rien à voir. Oui, je suis d'accord.
20:02 Je trouve ça bien. Parce que ce n'est pas aux maires qu'il faut s'en prendre.
20:05 - C'est tout bête. De toute façon, personne ne mérite d'être agressé
20:08 quoi qu'il arrive. Que ce soit n'importe qui en France,
20:11 la violence, c'est injustifiable. Dans les médias, oui.
20:16 Il faudrait plutôt faire ça. Que ce soit une marge, je ne sais pas.
20:20 En tout cas, je suis d'accord.
20:23 - Julien Drey, il est important ce rassemblement demain
20:27 devant les mairies, en tout cas symboliquement, pour l'unité du pays ?
20:33 - C'est important s'il y a une prise de conscience,
20:36 d'abord de la difficulté de la tâche des élus.
20:39 Parce que les pauvres élus, ces dernières années,
20:42 on avait tendance à oublier la difficulté que ça représentait.
20:45 Le dévouement, l'engagement, les sacrifices et les risques aujourd'hui.
20:49 Et maintenant les risques. Les risques, ils le savaient pour certains d'entre eux.
20:52 Mais ils les assumaient. Donc c'est important si tout le monde
20:55 ne continue pas à être derrière ses élus.
20:58 Et pas, comme je l'ai souvent entendu, des fois, "oui, la soupe, elle est bonne".
21:02 Non, la soupe, elle n'est pas bonne quand on est élu. Elle est dure.
21:06 - Mais au-delà du symbole de ce rassemblement...
21:09 - Justement, j'en reviens à ce que je vous disais tout à l'heure.
21:12 Parce que je ne comprends pas l'espèce de tolérance qu'il y a
21:15 vis-à-vis d'un certain nombre de propos, encore une fois,
21:18 qui relèvent d'une forme d'appel à l'insurrection.
21:21 Parce qu'à qui ça sert de terroriser les élus ?
21:24 A qui ça sert d'entretenir un climat de terreur auprès des élus
21:27 jusqu'à ce que beaucoup renoncent ? A qui ça sert, si ce n'est à des gens
21:30 qui nous expliquent que ces institutions-là sont tyranniques
21:33 et qu'ils sont là juste pour faire beau parce que Jean-Luc Mélenchon
21:36 était pris d'une pulsion nostalgique révolutionnaire ?
21:39 Il a un projet. Là encore, ne l'invisibilisons pas.
21:42 Ne refaisons pas comme on a fait aux gens des banlieues.
21:45 Regardons-les pour ce qu'ils sont, pour ce qu'ils disent.
21:48 Quand Jean-Luc Mélenchon revendique un projet révolutionnaire,
21:51 écoutons-le. Parce qu'encore une fois, terroriser les élus,
21:54 ce n'est pas juste de la violence gratuite, de la violence aveugle.
21:57 Là, on n'est pas dans une agression qui tourne mal.
22:00 On est dans une agression qui tourne bien.
22:03 On est dans une agression qui tourne mal.
22:06 On est dans une agression qui tourne bien.
22:09 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
22:12 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
22:15 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
22:18 des véhicules personnels.
22:21 Ce n'est pas juste une explosion de colère.
22:24 Ce n'est pas juste du rigole sur Snapchat en faisant n'importe quoi.
22:27 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
22:30 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
22:33 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
22:36 des véhicules personnels.
22:39 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
22:42 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
22:45 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
22:48 des véhicules personnels.
22:51 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
22:54 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
22:57 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
23:00 des véhicules personnels.
23:03 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
23:06 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
23:09 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
23:12 des véhicules personnels.
23:15 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
23:18 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
23:21 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
23:24 des véhicules personnels.
23:27 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
23:30 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
23:33 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
23:36 des véhicules personnels.
23:39 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
23:42 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
23:45 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
23:48 des véhicules personnels.
23:51 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
23:54 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
23:57 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
24:00 des véhicules personnels.
24:03 - Je vais vous rappeler ce que vous avez dit aujourd'hui
24:06 à Maurice Boucault sur les gens qui vont près des commissariats
24:09 pour relever les numéros des plaques d'immigration,
24:12 des véhicules personnels.
24:15 - Bienvenue sur le plateau de "Ça se dispute".
24:18 Nous allons revenir sur cette réunion d'Emmanuel Macron
24:21 et de Ministre pour faire un point sur la situation
24:24 après les émeutes.
24:27 Mais avant, nous retrouvons Sandra Alxiombo.
24:30 Sandra, pour un nouveau point sur les dernières informations.
24:33 C'est à vous.
24:36 - Nous ne laisserons rien passer.
24:39 Nous serons aux côtés des maires, Elisabeth Borne l'affirme
24:42 en ville du maire de La Hélérose.
24:45 Elle décrit un acte intolérable.
24:48 La Première ministre s'est rendue dans la ville à la mi-journée
24:51 pour apporter son soutien à Vincent Jambrin.
24:54 Elle assure que la plus grande fermeté sera appliquée
24:57 dans les sanctions.
25:00 Le chancelier allemand préoccupé par les émeutes en France
25:03 a conduit à l'annulation de la visite d'Emmanuel Macron
25:06 en Allemagne dès aujourd'hui.
25:09 Il a dit que le chancelier trouvera les moyens
25:12 d'améliorer la situation.
25:15 Les touristes confiants malgré les émeutes en France.
25:18 Si certains ont annulé leurs réservations de séjour,
25:21 d'autres étrangers ont rejoint la capitale.
25:24 Ils déclarent rester dans les rues principales
25:27 proches des sites touristiques et ne pas rester dehors trop tard.
25:30 Les embassades britanniques et américaines ont mis en garde
25:33 leurs ressortissants.
25:36 - Emmanuel Macron et plusieurs membres du gouvernement
25:39 se réunissent à partir de 19h30 pour faire un point
25:42 sur la situation, sur les violences après la mort de Naël.
25:45 La Première ministre Elisabeth Borne,
25:48 le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,
25:51 le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti,
25:54 ils participent.
25:57 On va retrouver Thomas Bonnet.
26:00 Vous êtes devant l'Elysée.
26:03 Comment sait-on de ce point de situation ?
26:06 - On a vu le convoi de Gérald Darmanin,
26:09 le ministre de l'Intérieur,
26:12 quitter la place Beauvau pour se rendre à l'Elysée.
26:15 Il y aura donc une réunion autour du président de la République
26:18 pour faire un point de situation.
26:21 Il devrait d'abord être question du dispositif de sécurité
26:24 engagé pour la soirée et pour la nuit.
26:27 45 000 policiers et gendarmes mobilisés,
26:30 c'est le même chiffre que pour la nuit dernière.
26:33 Avec le garde des Sceaux,
26:36 il devrait être question de la réponse pénale,
26:39 alors que de premières condamnations ont déjà été données
26:42 par les juges.
26:45 Il devrait être question de la typologie des personnes
26:48 qui ont été arrêtées.
26:51 Il y a beaucoup de mineurs.
26:54 Il a pointé la responsabilité des parents,
26:57 des enfants, des enfants de la famille.
27:00 Il devrait être question des menaces qui pèsent sur les élus.
27:03 Cette après-midi,
27:06 Gérald Darmanin et Elisabeth Borne se sont rendus à l'Aïlée-Rose.
27:09 Le maire a été victime d'une attaque à son domicile.
27:12 L'exécutif veut montrer qu'il est pleinement mobilisé
27:15 pour lutter contre la flambée de violence que connaît le pays
27:18 depuis plusieurs jours.
27:21 La preuve en est le fait qu'Emmanuel Macron a annulé
27:24 sa visite en Allemagne.
27:27 Il a annulé sa visite en Allemagne.
27:30 Cela ne dit pas rien de la situation en France.
27:33 Est-ce qu'il doit prendre la parole ?
27:36 Il y a eu des appels à rassemblement.
27:39 Il y a eu des appels à l'Islar,
27:42 à l'Inde,
27:45 à l'Inde,
27:48 à l'Islande.
27:51 Il y a eu des appels à l'Islar, à l'Inde,
27:54 à l'Islande.
27:57 - C'est normal que le chef de l'État soit aux côtés
28:00 de ses ministres et de son gouvernement
28:03 et qu'il soit totalement mobilisé pour restaurer l'ordre républicain,
28:06 donner le sentiment que le pays est dirigé
28:09 et que les choses vont s'arrêter.
28:12 - Vous attendez une parole du président ?
28:15 - Il faut que le président ait une parole forte
28:18 pour comprendre ce qui s'est passé, pour comprendre les actes.
28:21 Je m'excuse, je vais vous dire ce que j'ai sur le cœur.
28:24 - Allez-y.
28:27 - J'ai peur que derrière, il ne se passe rien.
28:30 Je le dis avec mes tripes. J'en ai tellement vécu des situations.
28:33 Tout le monde sait la grande émotion.
28:36 Derrière, il ne se passe rien. Tout continue comme avant.
28:39 La prochaine fois, on tirera dans le tas parce qu'on ne pourra plus faire autrement.
28:42 Je vous le dis comme je l'ai sur le cœur.
28:45 J'en ai presque des larmes aux yeux parce que ça fait 20 ans qu'on se bat les uns les autres.
28:48 J'en ai vu des dizaines d'amis à moi sur le terrain abandonnés
28:51 en disant qu'on n'en peut plus, qu'on n'est jamais écouté,
28:54 qu'on n'est jamais pris en considération.
28:57 - Le désespoir, le ras-le-bol de Julien Dray qui dira de toute façon
29:00 qu'après, qu'est-ce qu'il va se passer ?
29:03 C'est la question à court terme, à moyen terme.
29:06 Est-ce qu'on ne va pas remettre le couvercle sur la situation
29:09 et passer à autre chose avant les prochaines émeutes ?
29:12 - Oui, juste d'abord, pour commencer, je pense qu'il est important
29:15 que le président de la République parle et peut-être aussi
29:18 pour soutenir à la fois les élus et les policiers.
29:21 Parce que cette séquence, elle a commencé avec Emmanuel Macron
29:24 qui a eu un propos quand même, à mon sens, déplacé.
29:27 Qu'il ait voulu être dans le fait d'éviter l'embrasement,
29:30 c'était parfaitement normal. Qu'il ait souligné le drame
29:33 que représente la mort de Noël, c'était parfaitement normal.
29:36 En se substituant finalement au magistrat dans l'enquête en disant
29:39 qu'il n'y a plus à faire, qu'il n'y a plus à faire,
29:42 c'est pas plus usable. Parce que qu'est-ce qu'ils font
29:45 les policiers pendant ce temps-là ? Depuis, ils sont sur le terrain,
29:48 depuis, ils sont des cibles, depuis, je vous le disais tout à l'heure,
29:51 il y a des gens qui essayent de les traquer jusqu'à leur domicile,
29:54 qui n'hésitent même pas à s'en prendre, qui n'hésitent plus
29:57 à s'en prendre, y compris parfois à leur famille ou à mettre
30:00 de facto leur famille en danger. Donc je pense que le président
30:03 de la République, il est le garant des institutions,
30:06 il se dirige, donc allez-y, faites-vous plaisir, parce que vous n'êtes pas
30:09 en train de vous en prendre à une institution républicaine,
30:12 mais vous êtes en train de vous en prendre finalement à ce qui ne serait
30:15 jamais rien d'autre qu'une forme de milice privée visant à maintenir
30:18 un système injuste. Il est important que le président de la République
30:21 soit extrêmement clair sur ces sujets-là. Maintenant, oui,
30:24 je rejoins Julien Dray, je pense que malheureusement, de toute façon,
30:27 on s'est tellement installé dans l'extrémisme du déni,
30:30 dans le renoncement, dans la lâcheté sur tous les plans,
30:33 que ce soit sur le contrôle de l'immigration, que ce soit
30:36 sur les sujets d'intégration, que ce soit sur le fait
30:39 effectivement de s'emparer de ces territoires, enfin s'emparer,
30:42 je veux dire des défis de ces territoires-là, pas uniquement
30:45 en se donnant bonne conscience, soit en repeignant les cages d'escalier,
30:48 soit en tenant des discours sur, je ne sais pas quoi, des coloniaux,
30:51 etc., mais finalement en ignorant les gens eux-mêmes,
30:54 c'est ce que je vous disais tout à l'heure, mais pourquoi est-ce que ça changerait ?
30:57 Pourquoi est-ce que ça changerait ? Moi, je suis la faiblesse de l'État,
31:00 ça fait des années que je le pense et que je le dis sur vos plateaux,
31:03 je pense que tout ce que nous ne faisons pas maintenant,
31:06 ça se traduira par beaucoup plus de violence, d'atteinte aux libertés
31:09 publiques, d'atteinte à nos droits démocratiques plus tard.
31:12 Malheureusement, qui a le courage aujourd'hui de réussir à sortir de...
31:17 parce qu'on est aussi dans une dictature de l'émotion,
31:19 on n'est pas que dans le déni, on est aussi dans une dictature
31:21 de l'émotion. Qui saura dépasser ça sans par ailleurs tout faire flamber
31:25 et jeter de l'huile sur le feu ?
31:27 – Oui, bien oui. – Moi, je suis d'accord,
31:30 il faut effectivement souvenir les portes de police et c'est important
31:33 que le président de la République... donc qu'on comprenne bien,
31:35 je ne suis pas en train de contester tout ça.
31:37 – Je ne m'adressez pas à ça. – Non, non, mais...
31:41 et je vais même vous dire ce que je pense, je suis d'accord avec la polémique
31:43 que vous avez ouverte, l'attention de vos propos,
31:46 mais ne donnons pas encore un prétexte à ceux qui sont au pouvoir,
31:50 qui vont trouver dans la polémique avec Mélenchon le moyen de masquer
31:54 leur réalité. Je ne mets pas en cause le pauvre ministre de la Ville aujourd'hui,
31:58 mais on a découvert son identité il y a quelques semaines, le pauvre,
32:01 et je suis sûr qu'il se bat comme un fou, parce que je le connais de nom,
32:05 mais j'en ai connu plein, j'avais un ami, vous savez,
32:09 et Dieu sait si on s'était battu l'un contre l'autre, Éric Raoult,
32:12 et je salue sa mémoire, et il s'est battu comme un fou
32:15 quand il était ministre de la Ville, il avait compris plein de choses,
32:17 et plein de fois il me disait "j'y arrive pas Julien, j'y arrive pas".
32:21 C'est l'impuissance des politiques, l'impuissance de fer aujourd'hui,
32:25 Jean-Sébastien Ferjou, face à ces situations, d'ailleurs qu'on pourrait qualifier,
32:29 que vous pourriez qualifier ou nommer de quelle manière,
32:32 on entend guerre civile, on entend guérilla, on entend émeute,
32:35 qu'est-ce qu'on vit comme séquence, comment est-ce que vous la qualifiez ?
32:38 Vous vivez une faillite.
32:40 Faillite pour Julien Dray.
32:42 Vous vivez une faillite avec une génération entière, toute une partie d'une génération,
32:45 qui est en échec scolaire, qui est en marginalité,
32:48 et qui s'enferme dans ce moment-là,
32:52 parce que c'est un moment où ils sont les vedettes, la vérité.
32:55 Ils sont les vedettes puisqu'ils font un concours de Snapchat,
32:58 et qui en fait le plus, etc.
33:01 Jean-Sébastien Ferjou, qu'est-ce qu'on traverse comme crise actuellement,
33:05 ces dernières heures, ces derniers jours ?
33:07 Guerre civile, je ne sais pas, parce qu'encore une fois,
33:09 et vous le disiez tout à l'heure, il y a aussi dans les quartiers en question,
33:12 des gens qui sont non seulement victimes, mais parfaitement opposés
33:15 à ce qui se déroule là.
33:18 Après, ils n'ont pas beaucoup la latitude de le dire,
33:20 parce qu'on ne leur laisse pas, et que ça fait longtemps
33:22 que l'État les abandonne aussi à leur sort,
33:24 et que l'État finalement a institué une forme de...
33:28 Je cherche le mot, parce que dictature n'est pas appropriée,
33:31 mais on a laissé les plus forts, on a laissé les caïds, finalement,
33:35 et parfois certains caïds politiques aussi,
33:37 je ne vous parle pas juste de caïds en termes d'insécurité,
33:39 dominer le débat, et les autres, les gens un peu plus de bonne volonté,
33:43 l'État s'est empressé de les ignorer, parce que c'était trop compliqué à gérer,
33:47 qu'il ne fallait quand même pas se créer des problèmes inutiles
33:49 entre deux émeutes, si tout le monde a oublié, on n'y pense plus.
33:53 Mais voilà, je vous le disais, je pense que ça montre l'échec de l'intégration.
33:57 Je pense qu'on parle beaucoup d'immigration,
33:59 mais c'est l'intégration au-delà de l'immigration.
34:01 L'intégration, je vous en parlais tout à l'heure...
34:04 - Mais l'intégration au sens social du terme.
34:06 - Mais pas que au sens social.
34:08 - D'abord, attention de ne pas réduire, je pense...
34:11 - Mais c'est les deux. - C'est les deux.
34:14 - Mais on ne peut pas dire que c'est juste une question d'intégration économique et sociale,
34:17 parce qu'il y a aussi un rejet de la France.
34:20 Quand Julien, quand il y a sur les murs, quand ils sont dans l'appel à la vengeance,
34:24 pas à la justice, mais à la vengeance, quand il y a sur les murs, ici c'est chez nous.
34:28 Vous voyez bien qu'il y a quelque chose qui est contre la France.
34:30 On a aussi voulu ne pas le voir pendant des années.
34:33 - Je suis d'accord pour vous dire qu'aujourd'hui, quand c'est un échec,
34:36 c'est un échec de la République dans toutes ses dimensions.
34:39 - La France, c'est de la République, c'est de la France.
34:42 - Pour moi, la France, c'est la République.
34:43 - Il y aurait une monarchie parlementaire, ce serait pareil.
34:45 Il y aurait des émeutes à Londres, ce serait pareil.
34:47 - Je n'en sais rien. En tous les cas, moi, je vis sous la République.
34:50 J'aime la République et je suis désespéré de voir qu'elle ne répond pas à l'attente et aux espoirs.
34:56 - Mais Julien, pourquoi est-ce qu'elle n'y répond pas à partir du moment où la France a renoncé ?
35:00 - Pourquoi vous ne répondez pas à la France à la République ?
35:03 - La République est faible aujourd'hui.
35:05 - Je ne les oppose pas, mais il se trouve que la République, on est en France.
35:08 - On ne se trouve pas dans une République fédérale comme la Suisse.
35:11 - Pourquoi je vous dis la République ?
35:12 - La France a renoncé à elle-même.
35:14 Comment vous intégrer des gens quand déjà vous ne vous aimez pas ?
35:17 - On va écouter Julien.
35:18 - Dans la République, il y a ce qu'on appelle la promesse républicaine,
35:21 la promesse de l'émancipation, la promesse de l'égalité par le travail,
35:26 par la possibilité de l'égalité sociale.
35:29 C'est ça qu'on apprenait à l'école, en disant tu vas travailler,
35:34 mais tu vas avoir toutes les conditions pour t'en sortir, tu ne vas pas être relégué, etc.
35:37 Et on a renoncé à tout ça.
35:40 D'ailleurs, on a commencé quand on a transformé le mot "instruction" en "éducation".
35:45 C'est-à-dire l'éducation, voilà, et puis maintenant c'est n'importe quoi,
35:48 on ne sait plus rien.
35:50 Si vous voulez, on pourrait en parler des heures et des heures,
35:54 parce que moi je n'avais pas un mot à retirer au rapport qu'avait fait Jean-Julien.
35:58 Pas un mot.
35:59 Mais sur ce rapport, on l'a pris, on l'a mis.
36:02 - Julien, je vous dis bien qu'il y a une différence.
36:04 Regardez les émeutes du Black Lives Matter à aucun moment.
36:06 Il y avait des gens qui disaient "on n'est pas américain".
36:08 Ils ne revendiquaient pas, à aucun moment, ils disaient "on va prendre le pouvoir
36:13 parce que c'est ici, chez nous".
36:15 Ils disaient "vous ne nous intégrez pas, vous êtes un pays raciste, etc."
36:18 L'histoire américaine est profondément différente.
36:20 Mais ils ne disaient pas "on n'est pas américain".
36:22 Là, on a des gens qui nous disent "on n'est pas français"
36:25 ou alors "on n'est pas français comme vous"
36:27 et qui sont clairement dans une forme de "eux ou nous".
36:30 Après, il y a d'autres en face qui leur répondent aussi du "eux ou nous".
36:33 Ce n'est pas "là encore, il faut être deux pour danser le tango".
36:36 Mais c'est aussi la France. La promesse républicaine, on y a renoncé
36:39 parce que la France a renoncé à elle-même.
36:41 - Vous répondez, je viendrai.
36:43 - Et je voulais vous entendre aussi sur la question de la réponse pénale.
36:47 Répondez, on abordera ce sujet.
36:49 - Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas sûr que j'arrive à clarifier le débat.
36:53 Moi, je crois...
36:55 - Vous dites que je suis confus ?
36:56 - Non, ce n'est pas vous.
36:57 C'est peut-être moi qui n'arrive pas à m'exprimer correctement.
37:00 Moi, je suis attaché à un certain nombre de valeurs que j'attribue à la République.
37:05 Et c'est pour ça que j'aime la République.
37:07 Et quand la République n'est plus capable de se donner comme objectif
37:10 la réalisation de ses valeurs, quand elle relègue une partie de ses populations
37:14 avec le paternalisme que vous avez très bien décrit, avec le mépris, etc.
37:18 Oui, les gens n'aiment plus le système dans lequel ils sont.
37:21 Et j'y rejette tout.
37:23 Mais ils ne sont rien.
37:25 Il y a une vidéo que je vous invite à voir.
37:28 Il y a un jeune qui s'appelle Samu, je crois.
37:31 Il parle à ses copains et il leur dit
37:34 "Mais attendez, nous, on n'est même pas des Français, on n'est pas des immigrés.
37:37 On est en train de casser notre pays.
37:39 Alors arrêtez de dire n'importe quoi.
37:41 Je vous conseille de la voir, elle est sur TikTok, elle est formidable."
37:43 - En tout cas, c'est la question de la réponse pénale qui se pose aussi après tous ces actes.
37:49 Les dossiers des meutiers déferlent dans les tribunaux aujourd'hui.
37:52 La justice, on peut le dire, est même en surchauffe.
37:54 150 gardes à vue pour la seule nuit de jeudi à vendredi en Seine-Saint-Denis.
37:57 200 pour celle de vendredi à samedi.
38:00 Et une multitude de mineurs à présenter un juge pour enfants.
38:03 Justement, dans ce contexte-là encore, d'après un sondage CSA pour CNews,
38:07 69% des Français se prononcent pour la suspension de l'excuse de minorité
38:12 pour les mineurs qui participent aux émeutes.
38:15 Peut-être un rappel sur cette excuse de minorité, c'est l'article 128 du Code pénal.
38:20 Il stipule que si les mineurs capables de discernement sont pénalement responsables de leur crime, délit ou contravention,
38:25 ils doivent toutefois être tenus compte de l'atténuation de responsabilités dont ils bénéficient en raison de leur âge.
38:31 De ce fait, ils reçoivent donc une réduction de peine.
38:34 Sébastien Chenu, député du RN, va lui déposer une proposition de loi dans ce sens. Ce sera demain.
38:41 Julien Dreyfus, est-ce que vous y seriez favorable ?
38:43 On parle beaucoup du retour à l'autorité.
38:47 Alors qu'on voit ces images en direct, point de situation, vous le rappelez, il y a un instant, d'Emmanuel Macron à l'Elysée.
38:54 S'il y a lieu d'entendre les propos du chef de l'État ou autre, bien entendu, nous serons en direct.
39:02 Ces images, Julien Dreyfus.
39:04 Moi, je veux bien avoir un débat avec Sébastien Chenu.
39:06 Je veux bien avoir un débat très simple parce que j'ai eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises sur ces plateaux.
39:12 C'est une fuite en avant, ça. Je connais ça.
39:15 On va voter des textes, on va dire aux gens "vous avez vu, c'est la fermeté qui est de retour, etc."
39:22 Moi, je préférerais qu'on se batte, d'ailleurs il y a peut-être une contradiction avec Jordan Bardella,
39:26 qu'on se batte pour qu'il y ait des places dans les centres d'éducation renforcées.
39:29 Parce que qu'est-ce que c'était le contenu de la justice pour les mineurs ?
39:32 C'est de se dire "on peut encore les sauver en les redressant".
39:36 C'est pour ça qu'on a inventé en 1945 l'ordonnance des mineurs.
39:39 C'est pour dire qu'un mineur, ce n'est pas comme un adulte, c'est encore un mineur.
39:42 Ce n'est pas une excuse.
39:44 Ce n'est pas une excuse, ce n'est pas la volonté de dire "on ne va pas sanctionner".
39:47 C'est de dire "il doit y avoir une volonté de le réinsérer, de l'écarter de tout, de le réinsérer".
39:57 La réinsertion, il ne s'agit pas de lui passer la main, de venir avec la larme à l'œil en disant
40:02 "ah mon petit, c'est dramatique ce qui t'arrive, etc."
40:05 Nous avions mis en place des structures, elles ont été abandonnées, Olivier.
40:10 Nous avions une structure qui s'appelait Armée Jeunesse.
40:12 Quand on y allait, c'était formidable.
40:14 Tout le monde le disait. Nous avions des centres d'éducation fermés et renforcés, qui marchaient bien.
40:19 Nous avions une protection judiciaire de la jeunesse dans les années 70,
40:23 qui était une référence internationale.
40:26 Et que s'est-il donc passé depuis ?
40:30 C'est simple, ça a coûté de l'argent.
40:32 Et là, la baisse d'igou, Christiane Thauvien...
40:34 Ce n'est pas que Elisabeth Guigou, c'est tout le monde.
40:36 Elle vous le dira. C'est tout le monde.
40:38 C'est nous qui les avons créés, les centres d'éducation renforcée.
40:43 C'est nous qui les avons créés, les centres d'éducation renforcée.
40:46 Certains ont agi comme Elisabeth Guigou ou Christiane Thauvien,
40:49 et d'autres, comme les responsables de droite, se sont montrés lâches et se sont contentés de laisser faire.
40:53 Mais bref, à la limite, peu importe, c'est la responsabilité cumulée.
40:56 Mais c'est quand même ça qui s'est passé.
40:58 Le débat sur la minorité, vous allez sûrement être d'accord avec moi,
41:03 mais je le trouve absurde, parce que c'est un débat, c'est de la com', en fait.
41:06 On s'en fiche éperdument. Ce qui compte, c'est ce que le magistrat...
41:08 De toute façon, vous pouvez toujours dire que le mineur est exposé à la même peine qu'il était majeur.
41:12 Si le magistrat, lui, parce que par la sociologie qu'il a et l'idéologie qu'il a,
41:17 de toute façon, il n'en a rien à faire que les députés votés de nouvelle disposition,
41:21 il continuera à traiter les mineurs.
41:23 Donc, ça ne sert à rien, selon vous ?
41:24 Non, ça ne sert à rien, parce que ce qui compte, c'est la volonté,
41:27 mais cette volonté-là de redressement, parce que n'ayons pas peur,
41:30 moi, je pense effectivement que vous avez raison sur le mot.
41:32 Un mineur, malgré tout, c'est quelqu'un qui a besoin d'être accompagné dans son développement.
41:38 Donc, oui, il y a besoin de redressement.
41:40 Ça ne veut pas dire que renoncer à la sanction. La sanction, ça fait partie de l'éducation, pour le coup.
41:45 Mais le problème, c'est la sociologie du système qu'on a mis en place autour,
41:48 que ce soit chez les éducateurs, que ce soit dans l'éducation nationale,
41:51 que ce soit dans la justice, et là encore, je ne fais pas de généralisation abusive,
41:54 mais il y a suffisamment de gens qui sont contre la vision que nous exposons là,
41:59 qu'a exposé Julien Drey, pour que, de facto, le système ne marche plus.
42:02 Donc, vous pouvez changer les lois autant que vous voulez,
42:04 si ceux qui les appliquent, les appliquent dans la même idéologie qu'avant, ça ne changera rien.
42:07 Et en plus, en même temps, aboutir à la perversité absolue,
42:10 parce que vous avez des grandes démonstrations martiales, je ne sais pas ce que nous dirait Emmanuel Macron,
42:14 mais derrière, ils font quoi ?
42:15 Qu'ils nomment-ils au Conseil supérieur de la magistrature ?
42:17 Ils nomment des magistrats proches de Jean-Luc Mélenchon.
42:19 Ils veulent nommer Elisabeth Guigou.
42:21 Donc, qu'est-ce que vous voulez que je...
42:22 - On est entravés par une idéologie, au fond, et tant que cette idéologie...
42:28 - Oui, mais cette idéologie, on peut avoir des accords avec elle,
42:31 mais elle avait quand même essayé de créer des centres d'éducation renforcés.
42:34 Elle a essayé d'en ouvrir.
42:36 - C'est elle qui est revenue sur les sursis.
42:38 - Après, le problème qu'on avait, c'est que tout le monde veut des sanctions,
42:41 mais dès qu'on veut ouvrir des centres d'éducation renforcés,
42:43 tout le monde dit "chez le voisin, pas chez moi".
42:45 C'est comme ça que ça s'est passé aussi.
42:47 - Comme les prisons, d'ailleurs.
42:48 - Voilà.
42:49 - Il y a d'autres circonstances où l'État s'est imposé sa volonté.
42:53 - Oui, mais je suis d'accord, mais moi, je ne sais pas.
42:55 - C'est invariable, le courage politique.
42:57 - La vérité, c'est que vous avez une génération d'énarques,
43:00 et tous ces problèmes-là, ils ne les connaissent pas.
43:02 Ils sont extérieurs à ça. Ils ne comprennent rien.
43:05 On est des emmerdeurs quand on vient les voir.
43:07 - Les énarques sont consultants chez McAfee.
43:10 - Avant, ils étaient machins. On est des emmerdeurs.
43:12 Je vous le dis. Vous voyez, je parle brutalement.
43:15 Quand on a le dos tourné, ils disent "ah, il nous casse les pieds encore avec ces trucs".
43:19 - C'est-à-dire une déconnexion entre la réalité et ce qui nous dirige aujourd'hui,
43:23 Jean-Sébastien Ferjou, on parlait des maires, justement.
43:26 - Oui, on a créé une espèce de théâtre d'ondes qui n'a plus beaucoup de rapport avec le réel.
43:33 Il y a effectivement cette espèce d'idéologie de gauche, d'une certaine gauche,
43:38 comprenez-moi bien, d'une certaine gauche morale.
43:40 - La droite qui…
43:42 - Oui, mais la droite s'est montrée extrêmement lâche en renonçant,
43:45 et en étant, parce qu'elle cédait à l'intimidation,
43:47 en lui disant "vous êtes fasciste si vous l'étaloutez à telle ou telle mesure,
43:49 la fermeté, c'est du fascisme, vous vous rendez compte, c'est horrible".
43:52 - Ça sera le mot de la fin, Julien Dray, un dernier mot, il nous reste…
43:55 - Non mais on est dans un truc hors-sol.
43:57 - C'est parce que ça coûtait de l'argent, et qu'ils avaient l'impression qu'ils allaient faire…
44:01 - Mais pas que.
44:02 - Essentiellement ça, je vous le jure, essentiellement ça.
44:05 Ça coûtait de l'argent, et ils ont cru qu'ils allaient faire des économies à bon compte.
44:09 Et maintenant ça coûte beaucoup plus cher, beaucoup plus cher.
44:12 - Et on le voit avec le plan, et en Marseille en gros notamment.
44:14 - Il y a l'aspect financier, mais il y a aussi l'aspect à minimum en ce qui concerne la droite,
44:17 de gens qui préféraient aller dîner avec des éditorialistes de gauche
44:19 plutôt que d'assumer ce pour quoi leurs électeurs les avaient mis au pouvoir.
44:22 - Vous faites le ménage dans votre famille.
44:24 - Merci beaucoup Jean-Sébastien Ferjou, merci beaucoup Julien Dray.
44:27 Émission passionnante, débat passionnant, à revoir sur notre site cnews.fr.
44:32 L'actualité continue dans un instant face à RuFol, avec Yvan RuFol, Véronique Jacquet bien évidemment,
44:38 qui analysera la situation que nous traversons dans le pays.
44:41 Merci à Laura Tapirot de m'avoir aidé à préparer cette émission.
44:45 Restez avec nous face à RuFol, c'est tout de suite sur CNews.
44:49 ♪ ♪ ♪