Mafia Connection Santo Trafficante
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00:00 Chicago avait Al Capone.
00:02 New York avait Lucky Luciano.
00:08 Mais dans la Floride du milieu des années 50, la porte d'entrée des Caraïbes est dominée par Santo Trafficante,
00:17 un patron de la mafia qui transforme l'île de Cuba en paradis des jeux d'argent.
00:21 Il était très puissant. C'est lui qu'on allait voir pour tout ce qui concernait Cuba.
00:28 C'était un parent de la mafia qui était assez malin pour rester à l'écart des médias.
00:33 Alors qu'il s'apprête à devenir le plus riche mafioso des États-Unis, il est trahi par un chef d'État, puis par un autre.
00:40 La soif de vengeance le conduit à essayer d'éliminer l'un d'entre eux, mais a-t-il réussi à tuer de seconde ?
00:49 Santo Trafficante a-t-il eu un lien avec le terrible assassinat qui a secoué l'Amérique entière ?
00:58 Rien de plus sensationnel que l'assassinat du président.
01:01 Voici l'histoire du cahit de la mafia de Floride, Santo Trafficante.
01:07 [Générique]
01:36 [Musique]
01:41 22 novembre 1963, à Dallas, au Texas.
01:45 Le président Kennedy et son épouse sont en route pour un déjeuner avec des responsables locaux.
01:51 Le cortège entame le trajet de 18 kilomètres jusqu'au Dallas Trademark, où le président prononcera un discours.
01:58 La voiture du président vient de tourner dans Elm Street et arrivera au Trademark dans quelques minutes.
02:04 [Musique]
02:09 Le président est atteint par trois balles.
02:11 [Musique]
02:15 Il semblerait qu'un incident se soit produit dans le cortège.
02:18 Plusieurs policiers sont en train de remonter la rue en courant.
02:21 [Musique]
02:27 La police de Dallas a presque immédiatement identifié Lee Harvey Oswald.
02:33 [Musique]
02:35 Les autorités ont dépeint Lee Harvey Oswald comme un déséquilibré, œuvrant seul.
02:39 Un homme avec de probables sympathies communistes ayant participé à des opérations à Cuba en faveur de Castro.
02:44 [Musique]
02:47 Il suffit de deux heures pour que le sympathisant de la révolution cubaine soit arrêté.
02:51 L'enquête est apparemment bouclée.
02:54 [Musique]
02:57 Deux jours plus tard, Lee Harvey Oswald est transféré à la prison du comté.
03:02 - Avez-vous tué le président ? - J'ai tué personne.
03:04 [Bruits de la foule]
03:07 Un homme sort de la foule.
03:09 On vient de lui tirer dessus.
03:11 [Bruits de la foule]
03:16 L'auteur du coup de feu a également des liens étroits avec Cuba.
03:19 Il s'appelle Jack Ruby.
03:21 [Musique]
03:27 Deux jours plus tard, le rapport Warren présente ses conclusions selon lesquelles Lee Harvey Oswald aurait agi seul, pour motifs politiques.
03:33 Son assassin, Jack Ruby, aurait également agi seul.
03:36 [Bruits de la foule]
03:38 Il a été présenté comme un Américain en colère, qui aurait abattu le meurtrier présumé pour venger le président.
03:44 Dès sa publication, le rapport rédigé dans l'urgence essuie le feu des critiques.
03:50 Le rapport avait été élaboré autour des preuves qui appuyaient le mieux cette conclusion.
03:57 Le successeur de Kennedy et nouveau président, Lyndon Johnson, veut éviter que l'enquête ne s'éternise.
04:02 Il faisait campagne pour être réélu, et il ne voulait surtout pas que la question du meurtre du président Kennedy pose problème.
04:11 On voyait bien que leurs conclusions n'étaient pas très étayées. L'enquête était fragile et laissait de nombreuses questions sans réponse.
04:20 [Bruits de la foule]
04:24 [Musique]
04:26 Pendant plus d'une décennie, l'idée qu'Oswald a agi seul ne satisfait pas l'opinion publique.
04:32 La presse relaie des rumeurs selon lesquelles il travaillait pour la CIA, ou pour le révolutionnaire cubain Fidel Castro, ou même pour la mafia.
04:40 [Bruits de la foule]
04:45 12 ans après le rapport Warren, une commission d'enquête de la Chambre des représentants tente une nouvelle fois d'établir la vérité.
04:53 [Musique]
04:55 En septembre 1978, la commission appelle à comparer un mafioso aussi puissant qu'impitoyable.
05:02 Il s'agit du parrain de la mafia de Floride, l'homme qui fut un temps le roi des casinos cubains.
05:07 [Musique]
05:10 Le témoin peut-il indiquer son nom complet pour le procès verbal ?
05:14 Santo Trafficante.
05:16 Monsieur Trafficante, j'aimerais vous poser une question de la plus grande importance pour cette commission.
05:22 Aviez-vous connaissance, de quelque manière que ce soit, du projet d'assassinat du président Kennedy ?
05:28 Une personne en particulier pense que Santo Trafficante en sait plus sur le meurtre du président.
05:35 Il s'agit du conseiller principal de la commission d'enquête, Robert Blakey.
05:39 [Musique]
05:45 Au moment de l'annonce de l'assassinat, Robert Blakey travaille comme procureur au département d'État.
05:51 [Musique]
05:54 J'étais au bureau avec Robert Kennedy, le frère du président, quand la nouvelle de l'assassinat est tombée tout à coup.
06:01 [Musique]
06:05 Il était tout à fait impensable que quelqu'un ait pu tirer sur un président américain.
06:10 [Musique]
06:13 Au début de l'enquête, le procureur Blakey ne prête aucune attention aux rumeurs concernant l'implication de la mafia.
06:20 Je pensais qu'il n'avait rien à voir avec tout ça.
06:23 Kennedy n'avait pas été tué à coups de mitraillette par des types habillés en noir.
06:28 [Musique]
06:31 Au cours de ses recherches pour rédiger la loi RICO, qui permettra d'incarcérer 5 chefs de grandes familles mafieuses,
06:37 il se passionne pour le sujet, et s'aperçoit qu'il s'agit d'une structure beaucoup plus élaborée que ce qu'il pensait.
06:44 Jusqu'à l'adoption de la loi RICO, les paras de la mafia étaient pratiquement intouchables pour la justice.
06:50 Ils n'appuyaient jamais sur la gâchette, ils ne tabassaient jamais personne.
06:54 Avec la loi RICO, on pouvait les inculper parce qu'ils étaient les patrons d'une entreprise.
06:58 Robert Blakey décide de s'intéresser à Santo Traficante, le roi déchu des casinos cubains.
07:04 C'est d'abord la mort de Lee Harvey Oswald qui lui met la puce à l'oreille.
07:09 Le meurtre d'Oswald, au moment où on l'emmenait en prison, présentait tous les signes caractéristiques de l'élimination d'un homme de main.
07:17 Non seulement la mort d'Oswald a tout d'une exécution typique,
07:23 mais l'homme qui l'a tué, Jack Ruby, est le patron d'une boîte de nuit fréquentée par la mafia de la Nouvelle Orléans,
07:29 dont le chef, Carlos Marchiello, est le plus proche allié de Traficante.
07:36 Jack Ruby n'était pas un mafioso à proprement parler,
07:39 mais il avait des liens avec le crime organisé et avec la mafia en particulier.
07:44 Ce n'est pas la seule piste que le procureur Blakey va suivre en épluchant le rapport de l'enquête.
07:50 J'ai découvert que les conclusions du rapport n'étaient pas aussi solides qu'elles en avaient l'air.
07:55 Le premier rapport Warren passe sous silence les liens existants entre Lee Harvey Oswald et Carlos Marchiello.
08:04 Pourtant l'oncle et père adoptif d'Oswald n'est autre que le bookmaker du mafioso.
08:09 Oswald et Ruby ont tous les deux des liens directs avec Cuba.
08:14 Au milieu de ce réseau complexe d'intrigues se trouve l'ancien escroc en chef du pays, Santo Traficante.
08:21 Si on part de ces relations pour former des cercles concentriques,
08:27 on pourrait vraiment conclure que le crime organisé porte une part de responsabilité.
08:34 Qui est donc l'insaisissable Santo Traficante ?
08:38 Quelle profession exercez-vous ?
08:41 Je suis à la retraite.
08:43 Une affirmation bien loin de la vérité.
08:45 A la fin des années 70, il était toujours perçu comme le patron de la mafia de Tampa.
08:50 Il n'avait rien perdu de son influence dans le milieu, que ce soit en Floride ou dans le reste du pays.
08:54 Il avait des yeux perçants qui donnaient l'impression de regarder au fond de votre âme.
09:01 C'était un tueur sans merci, qui était capable de se retourner contre quelqu'un et de le faire tabasser sans sourciller.
09:07 En 1954, Santo Traficante prend la suite de son père à la tête de la mafia de Floride.
09:17 N'était pas vraiment courant que les parrains de la mafia passent le flambeau à leur fils.
09:22 Traficante Senior a la réputation d'éliminer ses ennemis sans se soucier de leur importance ou de leur réputation.
09:30 Quelques années auparavant, son autorité était remise en question par un gangster du nom de Jimmy Lumia.
09:35 Le père enseigne alors à son fils ce qu'on fait dans leur famille aux gens qui ne les respectent pas.
09:41 Jimmy Lumia était un personnage important en Floride et un ami proche du maire.
09:46 Pourtant Traficante et Senior n'hésitent pas un seul instant.
09:50 Jimmy est un homme de la famille, un homme de la famille.
09:55 Il est un homme de la famille, un homme de la famille.
09:58 Il est un homme de la famille, un homme de la famille.
10:01 Il est un homme de la famille, un homme de la famille.
10:04 Il est un homme de la famille, un homme de la famille.
10:08 Traficante et Senior n'hésitent pas un seul instant.
10:11 C'est une leçon que le jeune Santo n'oubliera pas.
10:14 Peu importe la notoriété de l'adversaire, quand quelqu'un vous contrarie, cognez.
10:19 A sa mort, le père impitoyable ne lègue pourtant à son fils qu'un tripot de peu d'importance dans la ville de Tampa.
10:30 Mais le jeune truand entrevoit une occasion d'étendre ses opérations.
10:36 Son potentiel à tout juste 150 km des côtes de Floride.
10:39 Au début des années 50, l'île caribéenne de Cuba est dirigée par un ancien général violent et corrompu, Fulgencio Batista, qui accueille la mafia à bras ouverts.
11:02 En détenu par la mairie des régulations américaines, les truands investissent massivement dans les casinos et les hôtels sans être importunés par les autorités.
11:09 La traite principale de Cuba à l'époque, c'était son gouvernement facilement corruptible.
11:15 C'était le contrat avec le dictateur. Ce dernier a empoché 10% des recettes quotidiennes des casinos.
11:22 C'était un paradis tropical.
11:25 Quand vous êtes-vous installé à Cuba ?
11:31 C'était entre 1953 ou 1954. J'étais dans le domaine des jeux d'argent et je possédais des boîtes de nuit et des casinos, ce qui était légal à l'époque dans le pays.
11:39 Traficante sert d'intermédiaire aux autres familles mafieuses pour s'installer à Cuba.
11:45 La ville de Tampa a des liens étroits avec l'île et Traficante est l'un des seuls truands à parler la langue du pays.
11:52 Traficante et ses contacts de Tampa parlaient espagnol, à la différence des truands de New York qui faisaient des affaires à Cuba.
12:01 Traficante avait les établissements, il avait les contacts, il était comme un poisson dans l'eau.
12:05 D'après vous, la totalité de vos investissements a-t-elle pu excéder 1 million de dollars ?
12:12 Non.
12:14 En réalité, ses nombreux casinos et boîtes de nuit lui rapportent une fortune.
12:20 Il avait des parts dans 5 casinos. Il empochait des millions de dollars.
12:29 C'était un marché en pleine expansion.
12:31 La rentabilité des casinos n'est pourtant rien à côté d'un nouveau marché très lucratif, la drogue.
12:40 Au temps de la prohibition, l'alcool était introduit aux Etats-Unis par le Canada, faisant la fortune des gangsters de New York et de Chicago.
12:56 Avec l'arrivée de la drogue, le marché se déplace vers Cuba, la sphère d'influence de Santo Traficante.
13:01 Le trafic de drogue constitue une chance pour lui de devenir l'un des parrains les plus riches des Etats-Unis.
13:09 Même si les truands des Etats du Nord investissaient à Cuba, leurs profits étaient dérisoires comparés à ceux de la famille Traficante.
13:19 Les gains amassés grâce à la drogue et aux jeux permettent à l'ambitieux Santo Traficante Junior de s'assurer une place à la table des plus grands dirigeants de la pègre en quelques années à peine.
13:29 14 novembre 1957.
13:34 Une réunion est organisée dans la ville d'Apalequín, dans l'état de New York.
13:39 Le rendez-vous des caïds de la mafia de tous les Etats-Unis compte désormais Santo Traficante Junior dans ses rangs.
13:48 Santo Traficante n'était pas encore vraiment reconnu comme un ponte du crime organisé.
13:53 Mais certains événements allaient lui permettre de s'affirmer au sein de la mafia.
13:58 Parmi les invités, il y a Sam Giancana, le patron du gang de Chicago.
14:16 Tous sont impatients d'en savoir plus sur le dirigeant du nouveau marché cubain.
14:20 Mais les voitures luxueuses pourvues de plaques d'immatriculation de tout le pays attisent la curiosité des autorités locales et fédérales.
14:32 Ici la police, vous êtes encerclés. Posez vos armes sur le sol et levez les mains en l'air.
14:40 Traficante parvient à éviter la prison.
14:42 Mais le batage médiatique autour du raid jette une lumière inattendue sur la mafia.
14:47 Il confirme l'existence d'un syndicat national du crime que certains s'étaient longtemps refusés à admettre.
14:54 Tout le monde, y compris le directeur du FBI, J. Edgar Hoover, ne s'est pas rendu compte que le crime était un crime.
15:04 Tout le monde, y compris le directeur du FBI, J. Edgar Hoover, niait l'existence d'un syndicat national du crime.
15:11 Et puis il y a eu ce coup de filet massif de la police d'Etat.
15:15 Ça a été un véritable choc qui a démontré l'existence irréfutable de la mafia.
15:20 Les grands noms de la pègre s'étalent dans tous les journaux du pays.
15:26 Celui qui est encore un nouveau venu en pleine ascension est propulsé sur le devant de la scène.
15:33 Ce personnage encore inconnu s'est retrouvé au beau milieu des événements avec des dizaines de patrons de la mafia.
15:38 Cela montre son importance et la place de choix qu'il occupait déjà à l'époque.
15:43 Trafficante fuit la surveillance des autorités et la publicité engendrée par les médias.
15:52 Pour s'y soustraire, il disparaît pour rentrer à Cuba.
15:57 Quelques années lui suffisent pour faire couler les millions à flots grâce à l'importation de drogues via Cuba et au profit réalisé dans sa chaîne de casino.
16:05 Santo Trafficante était le maître incontesté et la figure essentielle des jeux de hasard de la Havana.
16:12 Lorsqu'un jeune révolutionnaire quittait la ville, il se retrouvait dans un quartier de la rue de la Paz.
16:18 Il avait une petite famille, un petit pote et un petit pote.
16:23 Lorsqu'un jeune révolutionnaire communiste, dénommé Fidel Castro, menace de renverser le général Batista, c'est tout l'empire en pleine expansion de Trafficante qui est mis en péril.
16:33 Pouvez-vous nous indiquer quel était le résultat des agissements de Castro fin 1958 ?
16:41 Ça n'allait pas fort. Tous les jours on entendait sauter des bombes.
16:46 Si la politique laisse Trafficante indifférent, ce n'est pas le cas de ses profits.
16:52 Le truand réagit rapidement et comme tout joueur qui se respecte, il cherche à couvrir ses arrières.
16:58 Dans les années précédant la révolution, Fidel Castro est venu à plusieurs reprises à Tampa et Ybor City pour faire des collectes de fonds et des conférences.
17:06 Il s'était entretenu avec Trafficante.
17:09 Le gangster conclut un marché avec le rebelle en échange d'argent.
17:14 En cas de victoire de Castro, la mafia aura l'assurance de pouvoir continuer ses affaires à Cuba sans être inquiétée.
17:22 Trafficante s'était couvert de tous les côtés.
17:24 Il payait le gouvernement et les hommes de Batista et en même temps il subventionnait la guérilla de Castro.
17:31 Mais en 1958, la violence s'intensifie et la guérilla de Castro n'est pas bonne pour les affaires.
17:42 Les joueurs commencent à déserter les casinos.
17:48 Si les autres truands se replient et quittent Cuba, Santo Trafficante garde son sang-froid.
17:53 Tous les autres se sauvaient pour regagner les Etats-Unis, mais lui n'a pas bougé, il se croyait en sécurité.
18:00 Tous ses camarades décidaient de se retirer.
18:05 Trafficante pensait qu'en léchant les bottes des bonnes personnes, il pourrait continuer sa vie.
18:15 Il pensait qu'en léchant les bottes des bonnes personnes, il pourrait continuer ses affaires sans problème.
18:19 Quel que soit le vainqueur, que ce soit Batista ou Castro, le patron de la mafia de Floride croit son empire à l'abri des menaces.
18:28 Trafficante était convaincu qu'à Cuba il pourrait se sortir de n'importe quelle situation par l'argent.
18:39 Le 1er janvier 1959, Fidel Castro finit par prendre le pouvoir, tandis que le général Batista fuit le pays.
18:45 Ce n'est qu'alors que le roi des casinos cubains découvre qu'il a mal jugé le révolutionnaire.
18:52 Il pensait connaître le pays, il avait tort.
18:56 Avec Castro, les choses allaient changer.
19:03 Il paraît totalement que Fidel Castro n'était en aucune manière favorable à ses activités.
19:09 Trafficante s'est fait doubler.
19:14 Il a attendu trop longtemps pour quitter Cuba.
19:17 J'ai appris que les autorités voulaient me mettre sous les verrous, en partie parce que j'avais travaillé avec Batista pendant la dictature.
19:24 Ils ont fait une descente dans mon appartement à la recherche d'argent.
19:29 Ils ont dévasté le mobilier, ils étaient armés.
19:32 Je savais que je devrais m'en fuir tôt ou tard.
19:34 Trafficante découvre rapidement qu'en plus des menaces envers son empire criminel, sa vie ne tient qu'à un fil.
19:47 Castro a fait emprisonner Trafficante dans le centre de détention de Triscornia.
19:57 Alors que les détenus disparaissent des cellules voisines, Trafficante ne se fait aucune illusion sur son sort.
20:02 Il entendait les pelotons d'exécution s'occuper des ennemis de Castro.
20:06 Ils allaient l'exécuter. C'est à ça qu'il a échappé de justesse.
20:12 Tout ça parce qu'il n'était pas parti à temps.
20:15 Trafficante doit sortir de prison, et vite.
20:18 Il contacte son allié de longue date, le chef de la mafia de la Nouvelle Orléans, Carlos Marchiello.
20:26 Monsieur Trafficante, connaissez-vous Carlos Marchiello ?
20:30 Oui, nous nous connaissons depuis une trentaine d'années.
20:33 De façon inexpliquée, au moment de la détention de Trafficante dans les geôles cubaines,
20:38 le porteur de valise de Carlos Marchiello, Jack Ruby, se rend plusieurs fois à Cuba.
20:43 On sait que Jack Ruby a effectué plusieurs allers-retours très rapides entre Cuba et Miami,
20:49 sans pouvoir être sûr que c'était simplement pour faire du tourisme.
20:55 Jack Ruby essayait-il de faire libérer Trafficante ?
20:59 La question suivante entre finalement dans le vif du sujet.
21:03 Monsieur Trafficante, connaissiez-vous le dénommé Jack Ruby ?
21:08 Non, je ne me rappelle pas avoir rencontré Jack Ruby.
21:11 Vous ne vous rappelez pas l'avoir rencontré ?
21:13 Non.
21:15 Trafficante semble comprendre le risque qu'il y aurait à associer son nom à celui de Jack Ruby,
21:22 l'homme qui a tué Lee Harvey Oswald.
21:24 Trafficante a tout nié. Il a nié connaître Jack Ruby.
21:29 Mais nous avons toutes les raisons de croire qu'il ne disait pas la vérité.
21:34 La commission d'enquête se démène pour comprendre la situation.
21:41 Ruby avait été en relation avec Carlos Marchiello.
21:45 Il sortait de l'argent de Cuba principalement pour le compte de Marchiello.
21:50 Deux mois après son arrestation par Castro en août 1959,
21:54 Trafficante est soudain libéré de prison.
21:57 Ruby aurait-il soudoyé les autorités ?
22:01 Il n'aurait jamais dû sortir de prison, tout simplement.
22:05 Il est probablement sorti de prison de façon très simple, en achetant sa liberté.
22:11 Cette fois-ci, Trafficante ne prend aucun risque et quitte Cuba. Il a tout perdu.
22:17 Je voyais bien qu'il fallait que je parte. Il n'y avait plus rien qui me retenait là-bas.
22:22 Les gens étaient arrêtés à tour de bras, personne n'était à l'abri.
22:27 J'ai prétendu me rendre aux États-Unis pour une visite et je ne suis jamais retourné à Cuba.
22:32 Il était dévasté, ça ne fait aucun doute.
22:39 Il avait investi plusieurs millions de dollars de sa poche, tout comme ses collaborateurs de la Pègre.
22:46 On parle d'argent liquide, il y en avait pour des millions.
22:49 Il avait plus de casinos que tous les autres. De son point de vue, la révolution cubaine était une catastrophe.
22:56 L'empire du jeu que Trafficante a contribué à ériger à Cuba se déplace à l'ouest sur le terrain de Buxy Seagull, Las Vegas.
23:13 Pire encore, les patrons de gangs de tout le pays, qui avaient investi dans le paradis cubain de Trafficante,
23:18 réclament à présent la restitution de leur mise.
23:21 Sa place au sein des grands parrains de la mafia lui a été retirée.
23:25 Pour lui, sa chute n'est imputable qu'à une seule personne.
23:29 Il n'a jamais pardonné à Castro.
23:32 L'un de ses objectifs principaux était de rentrer à Cuba et de se débarrasser de Castro.
23:39 Il aurait fait n'importe quoi pour y parvenir.
23:43 Traficante n'est pas le seul à en vouloir à Castro.
23:46 Sur l'île de Key West, en Floride, la colère anticommuniste gronde.
23:50 Une effigie de Fidel Castro a été pendue, tandis que des forces anticastristes commencent à se rassembler dans d'autres villes.
23:56 Santo Trafficante entretient des liens avec le mouvement d'exilés anticastristes en Floride,
24:02 et s'entoure d'un groupe de gangsters cubains.
24:08 Ces nouvelles activités ne passent pas inaperçues, et il découvre rapidement que de puissants alliés partagent son combat.
24:14 Septembre 1960.
24:21 Traficante est contacté par un messager du parrain de Chicago, Sam Giancana.
24:27 Celui-ci désire s'assurer son concours pour l'un des plus gros coups de l'histoire de la mafia,
24:32 abattre Fidel Castro.
24:36 Pourtant, Giancana n'est pas à l'origine du complot.
24:39 Le contrat n'a d'ailleurs rien à voir avec la mafia.
24:42 Monsieur Traficante, pourriez-vous nous dire qui vous a contacté en premier ?
24:49 John Rosselli.
24:51 John Rosselli est le bras droit de Sam Giancana, le patron de la mafia de Chicago.
24:56 Pouvez-vous nous indiquer la teneur de votre conversation ?
24:59 Il m'a dit que la CIA et le gouvernement américain voulaient faire un accord.
25:05 Le gouvernement américain voulait faire tuer Castro.
25:07 C'est ce qu'il m'a dit.
25:09 Si dans l'histoire du crime organisé, la frontière entre la pègre et l'autorité a souvent été brouillée,
25:15 les révélations de Traficante sont d'un tout autre calibre.
25:18 Elles confirment que le gouvernement américain avait demandé au gangster Sam Giancana
25:23 de participer à l'assassinat du dirigeant révolutionnaire cubain.
25:26 La CIA n'avait qu'une hâte, se débarrasser de Castro, c'était l'indésirable numéro un.
25:33 Mais la CIA est trop intelligente pour se charger elle-même du meurtre.
25:37 Quand le gouvernement américain s'est mis à chercher quelqu'un pour assassiner Castro,
25:42 ils se sont demandé qui était bon dans ce domaine, et ils ont pensé à la mafia.
25:47 Ça a donné une idée du respect que les autorités avaient pour la mafia.
25:52 C'était des gens qui honoraient leur contrat avec une efficacité inaccessible à la police et aux opérations légales.
26:00 Le vrai scandale, c'est que la CIA a tenu pour acquis que la mafia n'était qu'un groupe de tueurs à gages.
26:07 La CIA prend contact avec Sam Giancana, elle lui demande de trouver un homme de main.
26:14 Giancana sait qu'il n'y a qu'un homme qui ait les contacts nécessaires pour agir à Cuba,
26:20 le roi des casinos, Santo Traficante.
26:25 C'était exactement le genre de personne que recherchait la CIA,
26:29 quelqu'un qui appartenait à une organisation douée pour le meurtre et les complots.
26:33 Un homme en pleine déroute après avoir perdu beaucoup d'argent et qui aurait fait n'importe quoi pour retourner à Cuba.
26:39 En septembre 1960, une rencontre est organisée à l'hôtel Fontainebleau de Miami entre la CIA,
26:50 le patron de la pègre de Chicago Sam Giancana et son tueur à gages, le caïd de la mafia de Floride, Santo Traficante.
26:57 La CIA et la mafia sont réunis autour de la même table pour discuter de leur sinistre objectif commun,
27:06 attenter à la vie d'un chef d'État.
27:09 Comment avez-vous réagi à l'idée de tuer le président Castro ?
27:14 À l'époque, ça paraissait une bonne idée parce qu'il avait établi une base communiste à 150 km des États-Unis.
27:20 Puisque le gouvernement américain avait résolu de se débarrasser de lui, j'ai suivi le mouvement.
27:26 C'était comme à la guerre, c'est comme ça que je le voyais.
27:29 Traficante a aidé la CIA parce que n'importe quel plan visant à éliminer Castro tournerait à son avantage.
27:41 La CIA commence par proposer un coup classique de la mafia dans lequel Castro mourrait sous une grêle de coups de feu.
27:46 L'idée du gouvernement, c'était « on envoie vos assassins à battre la cible ».
27:52 C'est quand même drôle que la CIA essaie d'expliquer à la mafia comment tuer quelqu'un.
27:57 Giancana et Traficante proposent une approche plus subtile.
28:01 Giancana et Traficante pensaient qu'il fallait être plus habiles,
28:07 et c'est à ce moment-là que l'idée d'employer le poison a été évoquée.
28:11 Est-ce que vous avez parlé de cachets empoisonnés ?
28:14 Nous avons évoqué les cachets, en effet.
28:17 Comme je le disais, tous les moyens étaient bons pour liquider Castro.
28:21 Traficante connaît un responsable qui pourrait s'approcher de Castro.
28:28 Il pouvait intervenir dans certains restaurants pour lui glisser du poison dans sa nourriture.
28:34 Après avoir convenu d'un plan, les émissaires de la CIA remettent 150 000 dollars en liquide au gangster.
28:45 C'est une étape décisive. La CIA embauche la mafia pour tuer Castro.
28:57 Traficante savait que c'était de la folie,
29:00 mais il n'était pas assez stupide pour laisser 150 000 dollars détaxés lui passer sous le nez.
29:04 L'argent et la revanche contre Castro ne constituent qu'un aspect du contrat.
29:11 En échange, les autorités promettent de fermer les yeux sur les opérations de la mafia.
29:15 On lui a dit que s'il se chargeait de cette petite besogne pour le gouvernement, il serait tranquille.
29:21 On lui ficherait la paix.
29:26 Mais le complot est rapidement oublié, tandis que la conspiration anti-Castro prend une nouvelle ampleur.
29:31 Sam Giancana œuvre dans l'ombre pour aider un jeune sénateur charismatique dénommé John Fitzgerald Kennedy à être élu président des États-Unis.
29:39 Joseph Kennedy, son père, a envoyé Frank Sinatra comme émissaire auprès de Giancana.
29:45 Il lui a dit "si vous réussissez à nous obtenir le vote de l'Illinois, vous ne serez pas inquiétés, les Kennedy vous laisseront tranquille".
29:54 Joseph Kennedy sait parfaitement que Sam Giancana tient l'Illinois à sa botte.
29:58 Si quelqu'un peut truquer le vote de cet État-clé, c'est bien lui.
30:02 Du point de vue de la mafia, c'était tout bénéfice pour eux.
30:05 La mafia honore sa part du contrat et aide John Fitzgerald Kennedy à être élu.
30:15 Est-ce que la mafia a mis de l'argent dans l'élection à Chicago ?
30:20 Oui, sans aucun doute possible.
30:23 Avec le président en apparence de son côté, Traficante découvre que la nouvelle administration a fait de Cuba sa priorité absolue.
30:31 Le gouvernement demande à la CIA de transformer leur projet d'assassinat en véritable invasion.
30:38 Grâce à ses investissements importants dans le mouvement des exilés cubains en Floride, Traficante est persuadé que ses hommes vont enfin recevoir l'appui dont ils ont besoin.
30:49 Le 16 avril 1961, Kennedy envoie 1500 mercenaires payés par la CIA envahir la baie des cochons à Cuba.
30:57 Dans leur rang, les combattants comptent certains des alliés de Traficante venus de Cuba.
31:14 Selon le plan de campagne, les avions de Kennedy se tiendront prêts à soutenir les mouvements des forces au sol.
31:19 L'assaut est conçu comme une attaque surprise rapide.
31:23 Mais les envahisseurs font face à une armée dix fois plus importante qu'eux.
31:29 Alors que les forces de Castro refoulent l'attaque, aucune de ces forces ne sont encore en place.
31:37 Trois jours suffisent à Castro pour anéantir l'invasion américaine. C'est un échec complet.
31:44 L'opération de la CIA n'a pas vraiment marché comme prévu.
31:57 Le premier plan était de faire un coup de main sur les forces américaines.
32:02 L'opération de la CIA n'a pas vraiment marché comme prévu.
32:05 C'était une campagne d'amateurs qui pensaient que 1500 hommes à peine pourraient défaire la totalité des troupes de Castro.
32:12 Castro est désormais un héros national.
32:19 Les espoirs de Traficante de faire revivre son empire cubain sont réduits à néant.
32:24 Les hommes qu'il payait sont morts ou en prison.
32:28 Le truand s'est fait doubler une nouvelle fois, d'abord par Castro à Cuba, puis par Kennedy et son manque de conviction.
32:35 Santo Traficante ne voyait qu'un coupable possible, le président Kennedy.
32:43 Il l'a rendu responsable plus que toute autre personne de l'échec de la baie des cochons.
32:48 Les choses ne vont faire qu'empirer pour la mafia.
32:54 Si Sam Giancana a aidé Kennedy à être élu, le nouveau président, loin d'ignorer les activités de la pègre,
33:00 charge le procureur général, son frère Robert Kennedy, de s'attaquer au crime organisé.
33:05 Giancana s'est senti trahi.
33:21 Toute l'aide financière qu'il a apportée à Kennedy lors de l'élection est passée à la trappe.
33:26 Quand Bobby Kennedy a commencé à lutter contre la mafia, ça n'a fait que renforcer la haine de Traficante.
33:33 Après s'être allié à la mafia, le gouvernement se retourne à présent contre elle.
33:39 Par deux fois, Kennedy a trahi Traficante, qui aspire désormais à la vengeance.
33:46 Mais les gangsters du nord du pays sont sous surveillance, et son allié Sam Giancana est pratiquement assigné à résidence.
33:57 Giancana est sous une surveillance telle qu'il ne pouvait sortir sans être suivi par une horde d'agents du FBI.
34:06 Ils le suivaient partout.
34:08 Ils menaient une campagne acharnée contre lui.
34:11 Il était furieux.
34:15 Giancana ne peut plus se rendre à ses réunions, ce qui perturbe le fonctionnement du gang de Chicago.
34:20 La colère et le ressentiment sont grands chez les mafiosi.
34:25 L'animosité des parrains envers le président Kennedy et son frère Bobby ne faisait aucun doute.
34:31 Les conversations sur Kennedy étaient chargées d'une véritable haine.
34:44 Le FBI avait mis plusieurs personnes sur écoute, et sur l'une des bandes, on entend Sam Giancana dire
34:50 « On s'est cassé le dos pour le faire élire, et maintenant regarde ce qu'il nous fait ce salaud ».
34:55 Traficante est méfiant. Il évite le téléphone.
35:03 C'était un parrain de la mafia qui a été assez malin pour rester à l'écart des éclats médiatiques.
35:11 Les écoutes téléphoniques n'ont jamais rien donné, il n'a jamais été impliqué dans aucun crime.
35:15 Si Giancana est sous surveillance 24h/24 à Chicago, dans le sud des États-Unis,
35:22 Traficante et Marcello ont les mains libres pour préparer la revanche de la mafia sur le clan Kennedy.
35:27 Mais sont-ils passés à l'acte ?
35:37 La commission d'enquête a essayé par le passé de mettre au jour les liens unissant la pègre à l'assassinat de Kennedy.
35:42 15 ans plus tôt, en 1975, ils appellent Sam Giancana à comparaître.
35:47 Mais celui-ci n'arrivera jamais jusqu'à la barre.
35:50 Il est abattu la veille de l'audience.
35:57 En 1976, la commission appelle à comparaître John Rosselli, le bras droit de Sam Giancana.
36:06 Après un premier témoignage explosif, la commission le rappelle pour un interrogatoire plus poussé.
36:11 Mais Rosselli disparaît mystérieusement.
36:13 5 jours plus tard, on retrouve son corps démombré dans un bidon de pétrole flottant dans la baie de Dumpfounding, près de Miami.
36:21 Les 3 membres de la mafia qui avaient participé à la tentative d'assassinat de Castro organisée par la CIA,
36:29 étaient Rosselli, Sam Giancana et Santo Traficante Junior.
36:34 Et le seul survivant était Traficante.
36:37 La manière dont ils ont été mutilés, le fait qu'on leur ait tiré une balle dans la bouche,
36:42 tout cela indique qu'ils ont été tués parce qu'ils avaient trop parlé.
36:45 Il ne reste plus que Traficante.
36:49 Quand le procureur Blakey s'efforce de trouver une preuve de son implication dans l'assassinat de Kennedy,
36:54 il découvre que Traficante se trouvait loin de Dallas ce fatal jour de novembre 1963.
37:00 Il était en compagnie de son avocat dans sa ville natale de Tampa en Floride.
37:04 22 novembre 1963 à Dallas.
37:12 Lee Harvey Oswald tire 3 balles.
37:20 Oswald est un communiste notoire avec des relations pro-Castro et une forte rancune contre Kennedy.
37:28 Quant à son oncle et père adoptif, il travaille pour le plus proche allié de Traficante, Carlos Marchello.
37:34 Deux jours plus tard, Oswald est assassiné.
37:40 Il est abattu par Jack Ruby, l'homme qui gère des boîtes de nuit pour l'allié de Traficante.
37:46 Pour Robert Blakey, les coïncidences sont trop nombreuses pour être écartés.
37:54 Je pensais que la mafia n'avait rien à voir avec l'affaire, j'avais tort.
37:58 Ils avaient eu le mobile, l'occasion et les moyens.
38:01 Quant à tuer le président, ils en avaient parlé.
38:05 Tous les indices convergent vers Santo Traficante.
38:09 En septembre 1978, le procureur Blakey appelle le baron de la pègre à la barre.
38:16 Mais parlera-t-il ?
38:20 Monsieur Traficante, j'aimerais vous poser une question de la plus grande importance pour cette commission.
38:25 Aviez-vous connaissance, de quelque manière que ce soit, du projet d'assassinat du président Kennedy ?
38:31 Absolument pas. Jamais de la vie.
38:35 Le procureur Blakey décide de jouer le tout pour le tout et lui rappelle les déclarations explosives qui ont conduit Rosselli à sa mort.
38:44 Monsieur Traficante, avant sa mort, John Rosselli a laissé entendre qu'il savait qui avait organisé le meurtre du président Kennedy.
38:51 Selon lui, il s'agissait des mêmes personnes qu'il avait auparavant recrutées pour tuer le dirigeant cubain Fidel Castro.
38:58 Monsieur Traficante, aviez-vous connaissance de ces faits ?
39:05 Non, je n'en savais rien.
39:12 Les autorités découvrent à présent l'étendue de l'habileté de Traficante.
39:16 Monsieur Traficante, connaissiez-vous le dénommé Jack Ruby ?
39:21 Non, je ne me rappelle pas avoir rencontré Jack Ruby.
39:24 Vous ne vous rappelez pas l'avoir rencontré ?
39:26 Non.
39:28 La commission d'enquête ne peut rien tirer de lui. Le parrain silencieux ne lâche rien.
39:35 Il réagissait toujours de la même manière. Il ne connaissait rien, il ne se rappelait personne.
39:41 Ses réponses ne varient pas d'un iota.
39:43 Absolument pas, jamais de la vie. Non, je n'en savais rien.
39:48 Après 30 mois d'enquête et 12 volumes d'audience et d'annexes,
39:57 le travail de la commission d'enquête de la Chambre des représentants touche à sa fin.
40:01 Le rapport est publié en 1979.
40:06 Il arrive à la conclusion que si la mafia n'a pas été impliquée en elle-même,
40:10 on ne peut exclure la participation individuelle de certaines personnes,
40:14 comme Carlos Marcello de la Nouvelle Orléans et Santo Traficante de Floride.
40:19 Il y avait une forte présomption de conspiration,
40:23 et nous avons identifié deux personnes parmi les suspects les plus probables,
40:28 Carlos Marcello et Santo Traficante.
40:32 Mais nous avons bien dit que nous ne pouvions pas apporter la preuve irréfutable qu'ils étaient coupables.
40:38 Les seuls faits indiscutables sont que Lee Harvey Oswald a abattu le président Kennedy,
40:45 et qu'il a été tué par Jack Rubin.
40:48 En dépit des efforts du procureur, Traficante repart sans inculpation.
40:57 Dans les années qui suivent, le truand reprend ses activités de chef de la mafia de Floride,
41:01 et malgré le travail acharné de Blakey, continue à échapper à la justice.
41:06 Même la célèbre loi Ricot de Blakey, qui s'attaque aux crimes organisés et à la corruption,
41:14 et par laquelle seront démantelés les cinq grandes familles de l'organisation,
41:18 ne sont pas encore en mesure de faire face à la justice.
41:23 Et par laquelle seront démantelés les cinq grandes familles de New York,
41:26 ne parvient pas à coincer Traficante.
41:29 On ne peut pas nier que Traficante devait son succès à sa ruse.
41:34 C'était le seul parrain important que Joe Pistone, l'agent spécial du FBI, n'a pas réussi à épingler.
41:42 Il a été le seul de tous les caïds de la mafia à éviter une inculpation dans le cadre de la loi Ricot.
41:52 Pour autant, le FBI ne relâche pas son attention concernant les deux principaux mafiosi liés à l'assassinat de Kennedy.
41:58 En 1983, l'un des deux suspects de la conspiration, Carlos Marchiello, est emprisonné pour trafic et corruption.
42:06 Le FBI place un informateur dans sa cellule.
42:13 Ils évoquent l'assassinat de Kennedy, et Marchiello se confie à son co-détenu.
42:20 Marchiello a dit à l'informateur, "Non seulement je l'ai tué, mais je le referai."
42:25 Avant que la justice ne puisse interroger Traficante, la santé de ce dernier se détériore, et il meurt en 1987 à l'âge de 72 ans.
42:38 Dans les années qui suivent sa mort, de nouvelles preuves font surface.
42:50 Frank Ragano, l'avocat de longue date de Traficante, affirme que quatre jours avant sa mort, le truant s'était confié à lui.
42:58 Il avait fait allusion au président Kennedy par le surnom qu'on lui donnait dans le milieu de la pègre, Giovanni.
43:07 On n'aurait pas dû tuer Giovanni, on aurait dû tuer Bobby.
43:15 Il a plus ou moins avoué l'assassinat du président des États-Unis. Mon père était sous le choc.
43:20 Beaucoup pensent que c'était la dernière preuve qu'il manquait.
43:24 Mais pour le procureur Blakey, les confessions de Marchiello et de Traficante, et lui-même, arrivent trop tard.
43:31 Si j'avais eu toutes ces preuves en novembre 1963, j'aurais pu convoquer un jury d'accusation, et j'aurais pu les inculper.
43:42 Par contre, je ne sais pas s'ils auraient été reconnus coupables.
43:46 On ne saura probablement jamais si Santo Traficante et Carlos Marchiello étaient ceux qui ont embauché Oswald et Ruby.
43:55 Mais Santo Traficante était unique.
44:00 Au cours de sa vie, le parrain silencieux s'est tenu à l'écart des feux de la rampe, et n'a jamais passé une seule nuit dans une prison américaine.
44:10 Santo Traficante était le gros poisson de la mafia qui a réussi à s'échapper.
44:14 On ne pourra jamais écarter la possibilité que Santo Traficante ait été le caïd qui a réussi le plus gros coup que la mafia ait organisé.
44:24 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
44:28 "Musique de générique de fin"
44:56 "Musique de générique de fin"