Bercoff dans tous ses états - Émission du 28 Juin

  • l’année dernière
Avec Michèle Rivasi, députée européenne EELV, Yohan Pawer, influenceur politique et Florence Bergeaud-Blackler, auteure du livre “Le Frérisme et ses réseaux, l'enquête” (aux éditions Odile Jacob).

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-06-28##

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Transcript
00:00 Sud Radio André Bercoff
00:02 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:07 Dans ce monde là, veut se ranger
00:09 derrière une gouvernance qui est une gouvernance un peu spéciale et je parle de la gouvernance de l'organisation mondiale de la santé.
00:19 Bonjour Michel Rivasi.
00:21 Bonjour.
00:22 Bonjour, vous êtes député européen Europe Écologie Les Verts et vous avez écrit ceci,
00:27 vous avez tweeté ceci Michel Rivasi et on est toujours heureux de vous accueillir.
00:31 "L'OMS mondialise le certificat numérique européen,
00:35 sur quelle base légale la commission européenne s'est appuyée quand la commissaire Kiriakides
00:41 a lancé le réseau mondial de certificats avec l'OMS."
00:45 Alors on en a déjà parlé, mais est-ce que ce projet avance ?
00:50 Est-ce que vraiment l'OMS est prête, si vous voulez, à en fait réjanter la santé du monde de cette manière ?
00:58 Alors c'est une initiative en fait de la commission européenne au départ.
01:03 Vous savez quand on a eu ce certificat numérique sur le Covid,
01:09 il prend fin au mois de juillet en Europe parce qu'en fait c'est un outil informatique
01:15 qui permettait de savoir si vous étiez vacciné, si vous avez fait un test, etc.
01:19 Et là en fait la commission l'a donné à l'OMS pour lui dire que c'est un certificat hyper efficace
01:29 et que si l'OMS le veut elle pourra s'en servir pour, en cas de nouvelle pandémie,
01:36 de savoir si les gens sont vaccinés ou pas, s'ils ont un test positif ou pas, etc.
01:42 Et là il y a des pays comme l'Allemagne, comme la France, comme l'Autriche, comme la Bulgarie qui ont dit "mais..."
01:50 et comme des députés européens, qui ont dit "mais enfin qu'est-ce que c'est cette histoire ?"
01:55 D'abord on n'en a pas parlé au Parlement européen, c'est une initiative de la commission européenne
02:01 qui est allée voir l'OMS en lui disant "écoutez cet outil on vous le donne et même on vous finance une partie."
02:10 - Ah oui, on vous le recommande et on le finance, c'est ça.
02:13 - Oui, on va financer le début du fonctionnement de cet outil pour que l'OMS s'en serve.
02:19 Mais on a posé la question sur quelle base légale ?
02:23 Et ils nous ont donné une base légale où il s'est exclu le Parlement européen,
02:27 et puis même une base légale qui était sur les transports.
02:30 Alors les États membres ont dit "mais ça n'a rien à voir là-dessus"
02:34 et moi j'ai posé aussi une autre question qu'a posée d'ailleurs l'Autriche,
02:39 c'est "est-ce que c'est spécifiquement sur un nouveau virus s'il y a une pandémie demain,
02:44 ou est-ce que ça peut concerner des vaccins comme la polio, comme la fièvre jaune, comme le palud, etc.
02:51 Et en fait on ne sait rien là-dessus.
02:53 - Ah ils n'ont pas répondu pour le moment, rien ?
02:56 - Tout est possible.
02:58 Et moi je pose une question en disant "cet outil informatique qu'on a utilisé en Europe,
03:04 qui était en 2021 critiqué par l'OMS elle-même en disant que ça allait être discriminatoire d'avoir cet outil,
03:13 maintenant elle l'accepte, la Commission européenne m'a en financé un début de fonctionnement
03:21 parce que c'est vraiment un outil informatique,
03:23 et elle m'a dit même hier, donc c'est tout récent,
03:26 qu'en fait les États membres allaient faire ce qu'ils voulaient.
03:29 Ceux qui ne voulaient pas l'utiliser, ils n'allaient pas l'utiliser,
03:32 et ceux qui veulent l'utiliser continueront à l'utiliser.
03:35 Donc moi je trouve que c'est très dangereux,
03:38 parce que 1) je ne sais toujours pas sur quelle base légale,
03:41 et puis surtout ça peut être un outil de traçage,
03:45 ça peut être un outil de surveillance.
03:47 De quel droit l'OMS, l'Europe va lui donner cet outil pour surveiller la population mondiale ?
03:55 Et puis alors on parle beaucoup de migration,
03:58 vous voyez ça sera un outil incroyable aussi vis-à-vis des migrants,
04:02 en leur disant "vous êtes vaccinés, vous n'avez pas été vaccinés ?"
04:05 Et puis on utilisera, bon on a utilisé le Covid à une époque,
04:09 et puis maintenant on peut utiliser la fièvre jaune, le panu, etc.
04:13 Donc moi tous ces outils informatiques,
04:17 où on n'a pas d'éléments de surveillance pour garantir les droits humains,
04:26 moi franchement je trouve qu'on donne beaucoup de pouvoir à l'OMS,
04:31 et que les États membres n'ont pas assez réagi.
04:34 Parce que hier j'ai appris également qu'il y a eu une résolution qui a été signée par les États membres.
04:39 Donc malgré leur critique, ils ont quand même signé.
04:42 - Ils ont signé pour approuver cela.
04:44 - Pour approuver cela, et le Parlement européen a été mis à l'écart, comme d'habitude.
04:49 - Hallucinant, tout se passe en dehors du Parlement européen,
04:52 c'est la Commission européenne qui envoie ça,
04:54 qui dit "allez-y l'OMS, allez-y".
04:56 Mais Jean-Louis, vas-y, merci, on continuera à suivre avec vous.
05:00 Mais franchement, ça devient hallucinant, tous ces plans qui se font dans le dos des Parlements,
05:05 et dans le dos des peuples, c'est quand même assez préoccupant.
05:08 - Sud Radio Bercov, dans tous ses États, le fait du jour.
05:13 - On vous en a parlé ici à Sud Radio hier, depuis hier, effectivement, et puis toute la nuit, voilà.
05:22 Ça a encore flambé, ça a flambé.
05:25 Partout, la mairie de Valpourrie, effectivement, ça monte la jolie.
05:28 Un peu partout, qu'est-ce qui s'est passé ?
05:32 Le refus d'obtempérer, voilà.
05:34 Un jeune homme, 17 ans, pas de permis,
05:39 bon, multirécidiviste, mais c'est pas le problème principal.
05:43 Le problème principal, il était au volant d'une Mercedes louée,
05:46 les policiers lui ont dit "t'es arrêté",
05:49 et encore une fois, refus d'obtempérer, refus d'obtempérer,
05:53 et alors là, deux versions, effectivement.
05:56 Première version, la version, effectivement, de la police,
06:00 l'agent, auteur du tir, mortel, parce qu'il a tiré sur un AL,
06:05 a agi en légitime défense, l'adolescent au volant lui fonçait dessus après un refus d'obtempérer,
06:09 mais les avocats de la famille de l'AL affirment que le véhicule était à l'arrêt lors du tir,
06:14 vidéo à l'appui.
06:15 Et effectivement, la vidéo à l'appui montre que quand même, il y a eu pour le moins,
06:20 pour le moins, bavure, et quand je dis bavure,
06:22 quand ça entraîne mort d'homme, eh bien, c'est plus qu'une bavure.
06:28 Et alors pour cela, qu'est-ce qui se passe ?
06:31 Donc fallait-il effectivement faire autrement ?
06:33 Écoutez, on n'est pas à la place, nous on est assis,
06:36 effectivement, sur notre chaise, devant notre micro,
06:39 et vous vous êtes en voiture ou ailleurs,
06:43 on n'était pas là-bas, donc on ne va pas juger,
06:46 et c'est à la justice de juger, et s'il y a eu effectivement meurtre,
06:50 et s'il y a eu effectivement homicide,
06:54 eh bien, il faut être condamné, la déclaration doit être exemplaire.
06:58 Maintenant aussi, est-ce que ça veut dire que chaque fois qu'il y a meurtre,
07:03 les cités doivent flamber ?
07:06 Est-ce que c'est ça le problème ?
07:09 Qu'est-ce que c'est que le refus d'obtempérer ?
07:11 Depuis 2017, la loi est très claire,
07:13 les policiers peuvent faire usage de leurs armes,
07:15 si le conducteur menace physiquement un agent,
07:17 aussi un tiers est susceptible d'être blessé.
07:20 Alors, on ne sait pas si les conditions ont été remplies ou pas,
07:22 apparemment, ce ne sont pas les conditions remplies,
07:25 et on sait que le délit refus d'obtempérer
07:27 est passible de deux ans d'emprisonnement et jusqu'à 15 000 euros d'amende,
07:31 on sait aussi qu'il y a, chaque jour, des refus d'obtempérer,
07:35 et que, heureusement, ça ne se traduit pas par, effectivement, une mort d'homme.
07:41 Donc, voilà, on en est là, et on en est là,
07:44 mais ça signifie quand même quelque chose de beaucoup plus préoccupant et grave.
07:49 C'est-à-dire qu'au fond, il n'y a aujourd'hui pas deux France, pas trois France,
07:53 mais plusieurs France.
07:54 Il y a, vous savez, on en a parlé, les sociologues, les démographes, les géographes,
07:59 la France périphérique, mais aussi la France archipélisée,
08:02 la France morcelée, la France, la partition,
08:05 c'était François Hollande qui parlait de la partition,
08:08 c'était Gérard Collomb, l'ancien maire de Lyon, qui disait
08:11 "On ne se retrouve plus côte à côte, mais face à face".
08:13 Et je pense à tous les tuerifères, à tous les thé,
08:16 à tous les théoriciens du vivre-ensemble.
08:19 C'est vivre ensemble ou c'est mourir ensemble ?
08:22 On peut vraiment se poser aujourd'hui la question.
08:25 Parce que la question qui est posée, et peut-être la plus grave,
08:29 c'est que, justement, les camps s'affrontent, et les camps s'affrontent
08:33 avec une malhonnêteté intellectuelle exemplaire,
08:36 et c'est ça peut-être pour moi le plus grave.
08:38 Pourquoi ? Parce qu'on choisit son camp,
08:41 c'est-à-dire que quand la victime est de mon camp, donc j'y vais,
08:45 et quand la victime n'est pas de mon camp,
08:48 ou je ne sais pas très très bien dans quel camp il se situe,
08:51 et bien à ce moment-là, je fais silence.
08:53 Vous voulez un exemple ? Extrêmement simple.
08:55 Aujourd'hui, tout le monde parle de la vidéo.
08:58 Voilà, on a vu la vidéo, regardez la vidéo,
09:00 heureusement que la vidéo a été montrée,
09:03 et heureusement que la vidéo a circulé sur tous les réseaux sociaux,
09:07 on voit très très bien que le policier n'était pas en légitime défense,
09:12 ou en tout cas n'était pas susceptible d'être écrasé,
09:14 et qu'il a tué intentionnellement.
09:18 Voilà ce que disent les partisans.
09:19 Mais dites-moi, ce sont les mêmes qui, quand il y a eu la vidéo,
09:24 et vous vous rappelez, à Bordeaux, il n'y a pas si longtemps,
09:27 il y a quelques jours, de cette grand-mère avec sa petite-fille,
09:31 grand-mère de 73 ans, petite-fille de 7 ans, dans la rue,
09:34 un type s'amène, les tabasses, les bas,
09:39 la grand-mère est par terre, la petite-fille aussi,
09:43 il essaye d'entraîner la petite-fille par les cheveux, il n'y arrive pas,
09:45 et une voiture l'attendait, il est parti, lui.
09:49 Alors là, c'était récupération, attention, attention,
09:53 il ne faut pas laisser circuler la vidéo, là ça ne va pas, voilà.
09:56 Il y a les bonnes vidéos et les mauvaises vidéos.
09:59 Il y a les vidéos qui pensent bien et les vidéos qui pensent mal.
10:03 Et vous vous rappelez d'Annecy, le type qui circulait comme ça,
10:06 qui a pratiquement assassiné des bébés, en tout cas,
10:10 qui les a poignardés, un seigneur, là aussi,
10:15 "ouah, la vidéo, ah non, non, non, la vidéo, non, non, ça ne va pas s'exprimer".
10:18 Donc, il s'agit effectivement, quand c'est Lola,
10:24 on a vu, attention, récupération, récupération,
10:27 vous vous rappelez la petite Lola, assassinée, torturée dans des circonstances,
10:31 on en parlera peut-être bientôt avec Karl Zero notamment,
10:35 alors là, oui, non, non, non, récupération.
10:38 C'est-à-dire qu'encore une fois, le problème le plus grave,
10:41 et le problème le plus grave pour le pays et pour la nation,
10:44 c'est qu'il n'y a plus de vision,
10:47 je ne dis même pas froid, il n'y a pas à être froid là-dessus,
10:49 mais il y a à être un peu légèrement équilibré.
10:53 Est-ce que c'est normal que chacun, que chaque clan ne pense plus qu'à son clan,
10:58 qu'à sa communauté, qu'à son milieu, et que le reste n'existe pas ?
11:03 Mais c'est quoi cette histoire ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
11:05 Est-ce que c'est normal, effectivement, que...
11:09 Alors, les députés de la France Insoumise hier,
11:11 ils sont allés, effectivement, voir les émeutiers qui étaient en garde à vue,
11:16 voilà, le droit de contrôle des lieux de privation de liberté.
11:21 Alors, il y a quelques députés qui sont allés.
11:24 Très bien, mais pourquoi vous n'y allez jamais, chers députés,
11:28 quand c'est d'autres qui sont, effectivement, en garde à vue ?
11:32 Pourquoi vous n'y allez jamais, quand c'est, peut-être pas les racisés seulement,
11:38 mais d'autres qui ont des problèmes, parce que, eux-mêmes,
11:42 eux-mêmes ont massacré, ont tabassé, ont tué ?
11:46 Pourquoi, effectivement, attention,
11:49 il y a les bons morts et les mauvais morts,
11:53 les bonnes victimes et les mauvaises victimes,
11:55 et pour moi, c'est ça le plus grave ?
11:57 C'est-à-dire qu'avant même de voir ce qui se passe,
12:01 allez, eh bien, les cités s'embrasent,
12:05 on y va, des gens qui n'ont rien demandé, les voitures brûlent,
12:09 une mairie brûle, etc., etc.
12:12 Et vous voyez, hier, c'était vraiment les tirs de mortiers,
12:15 toute la nuit, pratiquement,
12:17 à peu près, je ne dirais pas dans toute la France,
12:19 mais oui, écoutez, c'était ça !
12:21 Encore une fois, Lille, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Nanterre,
12:24 Gennevilliers, Mante-la-Jolie, Colombes, Surin,
12:27 et autres, et autres, et plus, si affinités !
12:30 Alors, dites-moi, est-ce que ça veut dire que s'il y a telle ou telle ou telle,
12:34 parce que c'est ça, est-ce que telle ou telle victime,
12:37 alors les uns répondent avec, effectivement, des bougies,
12:40 des roses, et vous n'aurez pas ma haine,
12:43 et les autres répondent avec des mortiers.
12:45 Voilà, ce sont les deux Frances, je ne sais pas,
12:48 les trois Frances, je ne sais pas,
12:50 en tout cas, la France divisée,
12:52 la France absolument, je dirais, montée l'une contre l'autre,
12:57 et pendant ce temps-là, voilà, on va parler,
13:00 des choses qu'on fait, très bien,
13:02 mais c'est très bien d'aller à Marseille et ailleurs,
13:05 et de faire des plans,
13:06 mais en attendant, on va avoir les condamnations,
13:10 je condamne ce fait, je condamne ceci, je condamne cela,
13:14 et ça ne se reproduira plus, je vous promets,
13:17 vous voyez de qui je veux parler à chaque fois.
13:19 Qu'est-ce que ça veut dire ?
13:21 Ça veut dire qu'il y a un vrai problème,
13:23 et il y a un problème d'abord, de se dire,
13:26 est-ce qu'un jour, il y aura de l'ordre
13:29 où l'impunité va continuer à régner en maîtresse ?
13:33 Ou pas ?
13:35 Est-ce qu'il y aura quelque chose
13:37 qui s'appelle la sanction,
13:39 où vivrons-nous encore, comme toujours,
13:41 à tout niveau, dans une société à irresponsabilité,
13:44 illimitée ?
13:46 C'est ça ? Alors si c'est ça,
13:48 on va très très bien, où ça va ?
13:50 Ça va continuer comme ça, dans une espèce d'implosion,
13:52 et puis un jour, peut-être,
13:54 l'économie est dedans, hélas,
13:57 et bien ça va tourner en affrontements
14:00 encore beaucoup plus importants que celui que nous avons.
14:03 En attendant quand même, il est absolument scandaleux,
14:07 scandaleux, qu'on en arrive à un point,
14:09 et on l'a vu hier, on a vu les images un peu partout,
14:12 les policiers fuient,
14:13 les policiers, ce n'est pas vrai qu'il n'y a plus de zones de non-droit en France,
14:17 comme on nous l'affirme, ce n'est pas vrai qu'il n'y a plus de zones où l'ordre règne,
14:20 ce n'est pas vrai,
14:22 on l'a vu encore hier,
14:23 et pour Saint-Émortier, heureusement, il n'y avait pas de fusils,
14:26 il n'y a pas de coups de feu, etc.
14:27 Mais les policiers sont obligés de refluer,
14:30 on les a vus à plusieurs reprises, un peu partout,
14:32 à Nanterre ou ailleurs.
14:34 Alors il s'agit de faire quoi ? On est sous bois, etc.
14:37 De quoi s'agit-il ?
14:39 Et il faut revenir à ce qu'il y ait à chaque fois,
14:41 comme en 2005, vous vous rappelez,
14:43 un cliché sous bois, il y a des boumins
14:45 qui fluyaient la police,
14:47 entraient dans une centrale électrique, se sont fait électrocuter.
14:50 Alors, à chaque fois, ça va être ça, ça va être demain, après-demain, on va recommencer,
14:54 les cités vont, vous voyez,
14:56 les dealers de drogue vont continuer,
14:58 les consommateurs, évidemment, on va les appeler à payer la carte bleue,
15:02 il y a quand même quelque chose
15:04 qui s'appelle une France en déshérence,
15:07 ce n'est pas la France moisie, ce n'est pas la France bourrie,
15:09 c'est la France qui n'arrive plus à mettre de l'ordre chez elle,
15:13 ou à mettre du désordre chez elle.
15:14 Encore une fois, un policier qui a commis un crime
15:17 doit être sanctionné exemplairement.
15:20 Mais aussi que les personnes,
15:24 j'allais dire racailles, j'allais dire tout ce qu'on veut, mais ce n'est pas le problème,
15:28 qui tabassent, qui violent, qui tuent, qui essayent de...
15:31 Eh bien, cela, eh bien,
15:33 ce n'est pas seulement l'hôpital psychiatrique qui va répondre à la question,
15:36 sinon vous allez faire de la moitié de la France à l'hôpital psychiatrique.
15:39 C'est la solution ? Non.
15:41 Alors, il faut arrêter, vous savez quoi ?
15:43 C'était Einstein qui disait,
15:45 "Le pire, ce n'est pas ceux qui font les mals,
15:47 le pire, c'est ceux qui laissent faire."
15:49 Alors, on va savoir combien de temps encore
15:52 on va laisser faire sans sanctionner,
15:56 sans dire, au-delà de cette limite,
15:58 "Vos tickets n'est plus valable."
16:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
16:03 Qu'est-ce qui se passe quand un drapeau tricolore
16:07 s'affronte, eh oui, à un drapeau arc-en-ciel,
16:09 celui des LGBT ?
16:12 Eh bien, Johan Poer, vous êtes influenceur politique,
16:17 on a vu, tout le monde a vu sur les réseaux sociaux,
16:19 tous ceux qui regardent les réseaux sociaux,
16:21 c'était à Lyon, c'était la Gay Pride à Lyon,
16:24 eh bien, il y avait un drapeau français sur un balcon,
16:29 eh bien, au cours Lafayette,
16:30 et une militante LGBT est allée le décrocher
16:34 aux applaudissements absolument frénétiques
16:36 de quelques personnes qui étaient là.
16:38 Elle est applaudie, etc.
16:41 Mais alors, c'est quoi ?
16:45 Qu'est-ce qui s'est passé ?
16:46 Alors, on dit, alors, je dois dire,
16:47 parce qu'il faut être tout à fait objectif là,
16:50 certains ont dit que c'est un habitant
16:53 qui voyait passer la Gay Pride,
16:55 se serait mis à les insulter,
16:56 à faire des doigts d'honneur
16:57 avant d'accrocher le fameux drapeau tricolore,
17:00 et les manifestants auraient pris ça
17:02 pour une manifestation d'extrême droite.
17:05 Mais je trouve que quand même en ce moment,
17:07 et ce n'est pas nouveau depuis quelques années,
17:09 si on accroche un drapeau français à son balcon,
17:12 on est automatiquement d'extrême droite,
17:14 ce qui est quand même assez préoccupant.
17:16 - Alors, bonjour Bercoff,
17:19 je vais vous répondre en trois points.
17:20 - Allez-y.
17:21 - Alors déjà, je suis scandalisé
17:22 justement d'arracher le drapeau de la France.
17:25 Moi, ce que j'aimerais dire à ce jeune homme,
17:27 enfin, pas qu'à lui d'ailleurs,
17:28 à toute la communauté LGBT,
17:29 c'est que déjà, pour être respecté,
17:32 il faut déjà commencer par être respectable.
17:34 Déjà, c'était le premier point.
17:35 Deuxièmement, je trouve ça extrêmement culotté
17:38 d'arracher le drapeau du pays
17:41 dans lequel il risque le moins de se faire lapider
17:44 pour leur orientation sexuelle.
17:45 Parce que, excusez-moi,
17:47 mais en 2023, il y a quand même certains pays
17:50 où des homosexuels sont exécutés
17:53 parce qu'ils sont homosexuels.
17:54 Je ne pense pas que la France soit un pays de tyrans,
17:57 et je ne pense pas qu'en France,
17:58 on balance des homosexuels par-dessus les ponts.
18:00 Déjà, c'était le deuxième point.
18:01 - La tête la première.
18:02 - La tête la première.
18:03 Et le troisième point,
18:04 alors là, c'est une analyse,
18:06 et je ne suis pas le seul à le faire,
18:07 et vous venez de le dire,
18:08 c'est que le drapeau français est très mal vu en 2023.
18:13 Nous sommes l'un des seuls pays au monde
18:15 où on a peur et honte d'arborer le drapeau de la France.
18:19 Pourquoi ?
18:20 Parce que, vous venez de le dire,
18:22 le drapeau français est catégorisé
18:24 comme quelque chose de facho aujourd'hui,
18:25 de raciste,
18:26 on a peur de l'arborer par rapport à ça.
18:28 Et par qui surtout ?
18:30 Mais par les minorités.
18:31 Les minorités LGBT,
18:33 les minorités musulmanes,
18:34 qui mettent une pression justement auprès de la majorité,
18:38 où justement les Français maintenant ont peur de se faire agresser
18:41 ou de se faire réprimander
18:42 parce qu'ils sont fiers d'être français.
18:44 Donc moi, j'invite justement tout le monde à être fier
18:47 de porter le drapeau de la France,
18:48 et je vois déjà les WOC venir sur les réseaux sociaux
18:51 en me parlant du mariage pour tous
18:53 qui a été justement voté en France.
18:57 Ce n'est pas le drapeau LGBT
18:59 qui a voté la loi du mariage pour tous.
19:02 C'est justement...
19:04 Alors le mariage pour tous a été voté...
19:07 - Vous êtes pour le mariage pour tous ?
19:09 - Oui, en soi, pour moi ça ne représente pas une menace.
19:11 Après, chacun fait ce qu'il veut.
19:12 Mais ce que je veux dire par là,
19:13 c'est que le mariage pour tous,
19:15 cette loi a été votée par des députés
19:17 qui exercent leur fonction sous quel drapeau ?
19:20 Le drapeau de la France.
19:21 À l'Assemblée nationale,
19:22 je ne pense pas qu'il y ait le drapeau LGBT.
19:24 Donc si les homosexuels peuvent se marier aujourd'hui,
19:26 c'est grâce aussi au drapeau de la France.
19:28 Donc laissez le drapeau de la France accroché aux fenêtres
19:30 et soyez fiers d'être français.
19:32 - Et vous-même, d'ailleurs, vous le dites,
19:34 vous l'avez dit, vous-même,
19:35 vous êtes homosexuel, Johan Poehler.
19:37 Et pour vous, qu'est-ce qui fait que
19:39 homosexualité, LGBT, tout ça aujourd'hui est mélangé,
19:44 amalgamé, une espèce de gloobie boulga
19:46 où vraiment le bon Dieu ne retrouverait pas les siens ?
19:50 - Parce qu'aujourd'hui,
19:52 on dit que l'extrême droite
19:53 sont contre les droits des homosexuels,
19:55 qui sont contre les homosexuels tout court.
19:57 Et forcément les homosexuels d'extrême gauche,
19:59 quand ils voient un drapeau de la France
20:01 lors d'une manifestation pour la gay pride,
20:03 alors d'ailleurs c'est plus la gay pride,
20:05 c'est la marche des fiertés,
20:07 donc c'est pour ça qu'ils l'arrachent,
20:09 parce qu'ils associent directement ça à l'extrême droite.
20:11 Mais en fait l'extrême droite n'est pas du tout
20:13 contre les homosexuels.
20:15 La preuve, j'en suis la preuve.
20:17 C'est juste qu'en fait ils sont contre
20:19 justement l'idéologie progressiste LGBT.
20:21 - Alors vous, vous vous estimez d'extrême droite ?
20:23 Enfin vous revendiquez l'extrême droite ?
20:25 - Non, je ne suis pas d'extrême droite, je suis de droite.
20:27 Après on me catégorise comme quelqu'un d'extrême droite.
20:29 Mais qu'est-ce que c'est d'extrême droite aujourd'hui ?
20:31 Je suis juste... - Pas ce programme.
20:33 - Voilà, je suis juste patriote et je veux juste me sentir
20:35 en sécurité dans mon propre pays. Est-ce que ça fait de moi
20:37 quelqu'un d'extrême ? Je pense pas.
20:39 - Merci Johan Poer en tout cas pour ces précisions.
20:41 - Merci beaucoup André.
20:43 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
20:45 Le face à face.
20:47 - Et c'est l'heure du face à face
20:49 entre André Bercov et Florence Berjoux-Blacklère,
20:51 anthropologue et auteur du livre
20:53 "Le Frérisme"
20:55 et ses réseaux "L'Enquête"
20:57 parus aux éditions Odile Jacob.
20:59 - Bonjour Florence Berjoux-Blacklère.
21:01 - Bonjour monsieur.
21:03 - Bonjour, vous êtes, je rappelle,
21:05 chercheuse au CNRS,
21:07 à l'école pratique des hautes études,
21:09 vous êtes docteur en anthropologie,
21:11 et vous avez écrit ce livre qui a fait effectivement
21:13 beaucoup de bruit, beaucoup de réactions,
21:15 parce que
21:17 dès que quelqu'un qui connaît
21:19 son sujet
21:21 s'aventure en terrain
21:23 soi-disant dit glissant,
21:25 or en fait, vous savez, en science,
21:27 partout, en philosophie, il n'y a pas de terrain glissant.
21:29 Il y a des terrains d'études
21:31 où il n'y a pas de terrain d'études.
21:33 Je crois que franchement, en 2023,
21:35 on devrait savoir cela
21:37 et ça devrait être une vérité de la palice,
21:39 une banalité de base. Malheureusement,
21:41 ça ne l'est pas. Alors "Le Frérisme"
21:43 et ses réseaux, vous avez enquêté sur
21:45 les frères musulmans, l'organisation
21:47 et sa stratégie
21:49 vis-à-vis de l'Europe
21:51 et d'ailleurs du monde, et ça
21:53 a fait beaucoup, beaucoup de, je le disais,
21:55 beaucoup de bruit, beaucoup de réactions,
21:57 dont certaines assez violentes, puisque vous avez
21:59 été obligé d'être protégé
22:01 par la police. Vous l'êtes encore ?
22:03 - Oui. - Vous l'êtes encore.
22:05 Alors, je voudrais,
22:07 vous avez déjà venu
22:09 ici, alors, France, Bergeau-Blacklare,
22:11 vous avez vu qu'il y a
22:13 quelques jours, le collectif
22:15 des hijabeuses a
22:17 fait appel au Conseil d'État
22:19 pour le droit de porter le hijab,
22:21 notamment dans les matchs
22:23 de football, match de football féminin,
22:25 il dit "mais pourquoi pas, austracisme,
22:27 etc, etc."
22:29 Et donc, parce qu'il y a un règlement de la
22:31 Fédération Française de Football,
22:33 il l'interdit et qu'il est privé de tout match officiel.
22:35 Et donc,
22:37 il y a eu
22:39 un rapporteur public, le rapporteur public
22:41 du Conseil d'État a rendu un avis
22:43 ouvrant la porte à la compétition,
22:45 un avis donc positif à la levée
22:47 de l'interdiction, nous attendons, je crois que c'est
22:49 dans trois semaines, la décision
22:51 du Conseil d'État. Et alors,
22:53 qu'est-ce que ça veut dire, à votre avis,
22:55 si le Conseil d'État
22:57 dit "oui, c'est très très bien,
22:59 le hijab, qui est
23:01 quand même une tenue très spécifique,
23:03 eh bien, oui, on a le droit
23:05 tout à fait, on doit,
23:07 et la Fédération Française de Football
23:09 doit s'aider, le hijab partout,
23:11 dans tout l'espace sport, oui.
23:13 - D'après mes informations,
23:15 la décision pourrait être rendue demain.
23:17 - Ah d'accord. - Donc, c'est assez
23:19 rapide, à mon avis c'est trop rapide,
23:21 parce que, il faut
23:23 bien comprendre que ces
23:25 revendications de
23:27 jeunes femmes musulmanes, en tout cas
23:29 c'est comme ça,
23:31 on le décrit comme ça,
23:33 en réalité c'est une séquence,
23:35 d'une séquence beaucoup plus longue qui a commencé
23:37 il y a bien des années, mais qui s'est
23:39 manifestée à partir de
23:41 2020, au Conseil de l'Europe,
23:43 nous avons donc
23:45 l'AFEMISO, qui est l'organisme
23:47 Jeunesse des Frères Musulmans
23:49 en Europe, qui réunit
23:51 ces adhérents
23:53 pour travailler
23:55 - Ah en 2020 ? - Voilà,
23:57 ça a lieu donc en 2020,
23:59 pour donc réunir
24:01 un certain nombre, enfin ces adhérents,
24:03 autour de plusieurs thèmes, ils ont choisi
24:05 sept thèmes, la santé mentale,
24:07 l'inclusion des femmes dans le sport,
24:09 la décolonisation de l'éducation,
24:11 la représentation politique des étudiants,
24:13 le consumérisme vert,
24:15 la plateforme des voix et histoire des femmes européennes,
24:17 et la représentation
24:19 des médias musulmans.
24:21 Donc vous voyez que, chez les Frères
24:23 Musulmans, on a de la suite dans les idées,
24:25 on est très organisé, on pense,
24:27 c'est
24:29 comment mettre en action
24:31 ces idées, et comment
24:33 agir dans l'espace
24:35 public, donc on le voit,
24:37 parmi ces points-là, il y a l'inclusion
24:39 des femmes dans le sport.
24:41 Très peu de temps après cette réunion,
24:43 je crois que c'est deux mois après,
24:45 Alliance citoyenne, donc un mouvement
24:47 proche des Frères Musulmans,
24:49 crée donc
24:51 les hijabeuses.
24:53 - Donc 2020 déjà ?
24:55 - Voilà, 2020. Donc la séquence hijabeuse,
24:57 elle commence pas maintenant avec ces
24:59 soi-disant jeunes femmes musulmanes,
25:01 ce sont des militantes, ce sont des militantes
25:03 aguerries, qui ont été
25:05 formées grâce
25:07 à nos impôts,
25:09 qui financent donc le Conseil de l'Europe,
25:11 grâce à la légitimité...
25:13 - Parce que le Conseil de l'Europe, pardon Florence,
25:15 soyons précis, je blague,
25:17 le Conseil de l'Europe finance cette association ?
25:19 - Le Conseil de l'Europe
25:21 finance directement ou indirectement,
25:23 en tout cas légitime
25:25 chaque fois qu'il le peut, les activités
25:27 de la Femmiso et ce type d'activités.
25:29 - D'accord. - Très vite,
25:31 à cette époque-là, donc en 2020,
25:33 très vite, la France s'est immédiatement
25:35 ciblée comme étant le pays
25:37 qui pose le plus de problèmes pour les hijabeuses,
25:39 puisque dans
25:41 le règlement, l'article 1 de la charte
25:43 de la FFF,
25:45 donc on précise que
25:47 le hijab est interdit. Donc,
25:49 il y a un certain nombre de décisions
25:51 qui sont prises pour justement
25:53 amener la France
25:55 à revenir sur
25:57 un certain nombre de ces décisions.
25:59 - La France est au bout de la laïcité,
26:01 j'imagine, enfin pour la France.
26:03 - Oui, là, il faudrait demander
26:05 à la FFF, mais je veux dire, ils sont très très clairs
26:07 là-dessus, que pas de signe religieux.
26:09 - Donc c'est à ce moment-là que commence déjà
26:11 la polémique, si vous voulez,
26:13 la revendication de la Femmiso.
26:15 - Voilà, alors la polémique,
26:17 justement, ne commence pas à ce moment-là,
26:19 elle va commencer bien plus tard. D'abord, on prépare,
26:21 ce sont des gens qui préparent,
26:23 qui se forment,
26:25 qui font du
26:27 médiatraining,
26:29 qui choisissent
26:31 les éléments les plus performants,
26:33 qui passent le mieux à la télé,
26:35 dans les radios, etc.
26:37 Le médiatraining, c'était par exemple
26:39 aller se faire filmer
26:41 devant l'Assemblée Nationale ou le Sénat,
26:43 je crois qu'ils devaient statuer sur
26:45 un amendement visant à interdire ou non
26:47 le hijab.
26:49 Donc on se filme, on passe ça sur
26:51 les réseaux sociaux, avec des
26:53 musiques sympas. Les médias
26:55 jouent le jeu, complètement.
26:57 C'est très photogénique, donc
26:59 relais, sans aucun recul
27:01 critique, sans même aller chercher
27:03 d'où ça vient, qui sont ces acteurs.
27:05 Et c'est comme ça qu'on arrive à aujourd'hui
27:07 cette
27:09 revendication, donc,
27:11 auprès du Conseil d'État.
27:13 Et puis, peut-être,
27:15 il faudrait voir le pédigré
27:17 du rapporteur,
27:19 qui me semble être quelqu'un
27:21 qui est plutôt du côté... - Qui est ricu,
27:23 par exemple, oui. - Plutôt du...
27:25 du...
27:27 Le rapporteur, c'est un autre nom ?
27:29 - Non, lui, c'est pas Thierry Coutureau.
27:31 Il dirige cette section du Conseil d'État.
27:33 - Voilà, c'est ça. Donc, il y a
27:35 quand même une certaine
27:37 complaisance
27:39 à l'égard
27:41 de ces mouvements qui sont perçus comme des
27:43 mouvements de défense, de
27:45 multiculturalisme, de l'émancipation,
27:47 etc. Alors que ce n'est absolument
27:49 pas ça. C'est ce que j'essaie, justement,
27:51 de montrer dans mon livre "Le Frérisme",
27:53 c'est qu'on a affaire à des mouvements très organisés
27:55 qui n'ont que faire de
27:57 ces revendications multiculturalistes.
27:59 C'est pas du tout là-dedans qu'ils sont, mais
28:01 ils utilisent les canaux
28:03 ouverts par ces groupes-là.
28:05 - Alors, justement,
28:07 Florence Berge-Blackler, vous en avez déjà parlé
28:09 ici et ailleurs, bien sûr.
28:11 Le frérisme, on sait, est né en
28:13 1928, les frères Aminallah Hassan
28:15 El Banna, notamment,
28:17 et puis, voilà,
28:21 1928, c'est-à-dire pratiquement un siècle
28:23 maintenant, enfin, pas loin du siècle.
28:25 Et est-ce que...
28:27 Alors, aujourd'hui,
28:29 on peut pas refaire toute l'histoire,
28:31 mais aujourd'hui, sa stratégie est quoi ?
28:33 Dans ces temps-là, et depuis
28:35 quelques années, en fait, dans ces temps
28:37 des années 2020,
28:39 compte tenu des bouleversements du monde,
28:41 sa stratégie est quoi, très exactement, d'après
28:43 votre enquête, et ce que vous avez examiné ?
28:45 - Alors, c'est un peu plus qu'une enquête,
28:47 c'est une réflexion qui m'a pris
28:49 plus de 20 ans. La première fois que j'ai rencontré
28:51 les frères musulmans, c'était donc il y a 30 ans.
28:53 Ils ont un, on pourrait dire,
28:55 un ADN salafi,
28:57 et un logiciel missionnaire.
28:59 Le frérisme,
29:01 c'est ce que je décris dans ce livre,
29:03 c'est un système d'action
29:05 qui doit lever, donc,
29:07 ce qu'ils appellent le mouvement islamique,
29:09 qui doit accomplir la prophétie
29:11 prophétique,
29:13 qui est de...
29:15 la prophétie califale, qui est donc
29:17 instaurée... - Que le monde entier devienne
29:19 un califat. - Voilà, que le monde entier
29:21 devienne une société islamique, moderne,
29:23 technologique, mais sous la loi
29:25 de Dieu. Donc ce sont des théocrates. - Et de la charia.
29:27 - La loi de Dieu, c'est la charia.
29:29 Et donc, ce sont
29:31 des théocrates, beaucoup plus que des
29:33 théologiens, dans la mesure où
29:35 ce sont quand même des littéralistes. Alors, plus ou
29:37 moins, on va dire, mais ce sont
29:39 des littéralistes.
29:41 Donc, leur idée, c'est, chaque fois
29:43 qu'une activité se fait au nom de
29:45 l'islam, c'est d'y être présent et de l'orienter
29:47 vers là où ils veulent l'amener.
29:49 Et ils ne font que ça. Et c'est pour ça
29:51 que leur approche, elle n'est pas
29:53 nécessairement territoriale, c'est plus
29:55 l'approche territoriale
29:57 est plutôt celle des groupes piétistes
29:59 qui vont dans les quartiers,
30:01 qui vont répandre
30:03 la bonne parole.
30:05 L'approche des frères est sectorielle.
30:07 C'est-à-dire qu'ils ont pensé
30:09 cette transformation du monde
30:11 par grands secteurs, les grands secteurs
30:13 de gouvernance,
30:15 la santé, l'éducation,
30:17 l'université, bien sûr,
30:19 la justice, la police,
30:21 etc. - C'est de former, pardon,
30:23 les young global leaders
30:25 de l'islamisme.
30:27 - Alors, ça, c'était leur premier...
30:29 On le voit, Youssef El Kardaoui,
30:31 qui est un de leurs grands mentors,
30:33 explique, effectivement, qu'il va falloir former
30:35 d'abord et avant tout, une élite.
30:37 Ça, c'est la première chose. Ensuite, il faudra s'occuper
30:39 des masses. Il faudra aussi donner un rôle
30:41 aux femmes, très important. Les femmes
30:43 ne sont pas des potiches, chez les frères
30:45 musulmans. Au contraire, elles ont un rôle très
30:47 important. Et on les voit, d'ailleurs, agir
30:49 au niveau de la FEMISO, des institutions
30:51 européennes, où elles sont systématiquement
30:53 mises en avant. Sur la question
30:55 des hijabeuses, c'est évident, ce sont les femmes
30:57 qu'on met en avant, parce que
30:59 on présuppose que... - En tant que "elles", d'ailleurs, oui.
31:01 - Voilà, on présuppose qu'elles sont
31:03 de faibles femmes innocentes,
31:05 alors qu'en réalité,
31:07 les frères, d'une certaine manière, surtout
31:09 les frères de la deuxième génération, ceux qui sont nés en Europe,
31:11 leur laissent la place.
31:13 Elles sont devant, même si
31:15 eux, bien sûr, participent
31:17 un peu plus derrière. - Elles sont des militantes, quoi,
31:19 quelque part.
31:21 C'est un militantisme. - C'est bien évidemment
31:23 du militantisme, et c'est un
31:25 militantisme politico-religieux,
31:27 c'est-à-dire qui est animé par une volonté politique,
31:29 évidente, mais aussi
31:31 par une
31:33 inspiration divine.
31:35 C'est très important de
31:37 souligner ce qui, à mon avis, n'a pas
31:39 été fait suffisamment quand on parle des frères,
31:41 c'est la composante religieuse fanatique
31:43 en réalité, de
31:45 ce dieu
31:47 qui doit nous aider, en fait, à
31:49 accomplir notre projet, pour notre
31:51 propre salut individuel, mais aussi pour
31:53 le salut collectif. Et donc,
31:55 dans ce livre, je fais toute l'histoire
31:57 depuis Hassan el-Banna, comment ça a
31:59 évolué, parce qu'il y a eu quand même,
32:01 comme vous l'avez dit, un siècle
32:03 qui sépare la naissance de la confrérie,
32:05 et ce que c'est devenu aujourd'hui,
32:07 qui est assez différent dans la forme,
32:09 mais dans l'idée, le logiciel
32:11 missionnaire, il est toujours là,
32:13 et cette façon... Maintenant,
32:15 les frères ont appris comment fonctionne
32:17 la société occidentale, la société européenne
32:19 en particulier, ils nous observent
32:21 depuis très longtemps,
32:23 c'est un
32:25 mouvement très intelligent,
32:27 qui ne se précipite pas dans la violence,
32:29 etc., même si la violence peut
32:31 lui servir, ce n'est pas son
32:33 mode d'action préféré. - Mais, pour être
32:35 tout à fait précis, ce n'est pas Daesh,
32:37 c'est tout à fait autre chose. - Non.
32:39 Daesh peut servir... Daesh s'est inspiré
32:41 d'un certain nombre de
32:43 penseurs de la confrérie, comme
32:45 Saïd Krot, par exemple, mais
32:47 le frérisme
32:49 dont je parle,
32:51 a plutôt une préférence pour les
32:53 engagements pacifiques,
32:55 pas pacifistes, parce que c'est
32:57 plus simplement plus efficace.
32:59 On fait beaucoup mieux en invitant
33:01 les gens, en les séduisant,
33:03 en les montrant la voie de l'islam
33:05 qu'en les effrayant.
33:07 Maintenant, si effrayeur
33:09 il y a, comme dans le cas de
33:11 Samuel Paty, ou des chocs
33:13 en 2015,
33:15 les différents chocs de
33:17 janvier... - Le bataclan, Charlie Hebdo...
33:19 - Exactement. Là,
33:21 on crie très très fort
33:23 contre l'islamophobie,
33:25 la haine des musulmans, etc., pour essayer
33:27 de faire passer les choses. - Pas d'amalgame.
33:29 - Voilà, c'est ça. Ce n'est pas
33:31 pour ça qu'ils vont condamner réellement
33:33 et pratiquement
33:35 les djihadistes. Pire,
33:37 ils vont se présenter,
33:39 et nous avons malheureusement laissé
33:41 rentrer beaucoup de ses frères,
33:43 comme, justement, l'antidote
33:45 au djihadisme et à la violence, en disant
33:47 "Voilà, ce n'est pas tout à fait le bon islam,
33:49 nous on va vous rééduquer les populations,
33:51 confiez-les-nous,
33:53 nous sommes les grands frères, et nous allons
33:55 les amener vers la voie pacifique." - Oui, c'est
33:57 tout le problème, voilà. Nous,
33:59 effectivement, nous allons sortir de cela,
34:01 et ils
34:03 enrégimentent des musulmans qui
34:05 n'ont pas demandé spécialement cela,
34:07 et on va en parler juste après
34:09 cette petite pause. - Et posez vos questions
34:11 en direct à Florence Bergeau-Blaclaire
34:13 et André Bercoff, 0 826
34:15 300 300,
34:17 on vous attend au Standard, à tout de suite.
34:19 - Ici Sud Radio,
34:21 les français
34:25 parlent au français.
34:27 Les carottes sont cuites.
34:29 Les carottes sont cuites.
34:31 - Sud Radio Bercoff
34:33 dans tous ses états.
34:35 - Florence Bergeau-Blaclaire, auteure
34:37 du livre "Le frérisme et ses réseaux"
34:39 de l'édition Olly Jacob,
34:41 un livre que je vous recommande, un livre à lire,
34:43 parce que c'est un livre qui fait
34:45 l'état des lieux, et qui fait l'état des lieux
34:47 de façon très précise,
34:49 et très argumentée et documentée.
34:51 Justement, Florence Bergeau-Blaclaire,
34:53 on a parlé des hijabeuses,
34:55 vous avez parlé effectivement de la préparation,
34:57 ça se fait pas en un jour,
34:59 ça se prépare, etc.
35:01 Est-ce que vous pouvez donner d'autres exemples,
35:03 justement vous en parlez d'ailleurs dans votre livre,
35:05 de, justement,
35:07 d'entrisme, pour remplir ce mot,
35:09 qui est plutôt trotskiste qu'autre chose,
35:11 mais enfin l'entrisme, c'est l'entrisme,
35:13 la pénétration dans tel ou tel
35:15 domaine ou institution
35:17 de notre société.
35:19 - Alors les frères musulmans,
35:21 à partir des années 1980,
35:23 commençaient à penser ce qu'ils appellent
35:25 l'islamisation de la connaissance,
35:27 "Islamisation of knowledge".
35:29 Ça veut dire qu'on va penser le politique,
35:31 la science, la connaissance, dans le cadre
35:33 de l'islam, et que tout ce qui sort
35:35 du cadre de l'islam, qui n'est pas licite,
35:37 sera exclu. Donc ça,
35:39 c'est une première chose. Et l'idée,
35:41 c'est d'arriver donc à penser
35:43 l'ensemble des disciplines
35:45 de la science
35:47 ou même de la gouvernance,
35:49 dans ce cadre-là, et former
35:51 des personnages qui vont ensuite
35:53 être placés
35:55 ou activés
35:57 dans des milieux, ça va être comme
35:59 par exemple au ministère de l'Intérieur,
36:01 au ministère de la Justice,
36:03 des personnages
36:05 qui vont s'assurer que
36:07 ce qui est produit est compatible
36:09 avec l'islam.
36:11 Donc ça peut prendre
36:13 à l'université par exemple...
36:15 - Oui, pardon, juste, non mais, comment dans des sciences
36:17 ou dans un enseignement, on peut...
36:19 Comment ils déterminent ce qui est licite
36:21 et pas licite uniquement par rapport
36:23 aux écrits religieux ?
36:25 - En fait, ils vont s'appuyer sur un certain
36:27 nombre de théories
36:29 wokistes ou islamo-gauchistes
36:31 qui interdisent
36:33 un traitement
36:35 particulier, par exemple,
36:37 si vous avez... si vous commencez
36:39 à dire que l'islam
36:41 à un moment donné pose problème,
36:43 eh bien, vous avez... parce que
36:45 il peut déterminer un certain nombre
36:47 de conclusions
36:49 scientifiques,
36:51 on va vous dire que non, en réalité, c'est plutôt
36:53 des problèmes de socio-économique,
36:55 que vous êtes raciste, d'extrême droite,
36:57 etc. Donc vous allez recevoir
36:59 un certain nombre de signaux
37:01 qui vont vous faire taire. C'est comme ça
37:03 en fait qu'il... - A l'université, ça se passe...
37:05 ça s'est passé comme ça ou ça se passe comme ça ?
37:07 - Dès les années 1980,
37:09 la controverse
37:11 avec Bernard Lewis par exemple, qui est accusé
37:13 d'être un orientaliste,
37:15 voilà, - Oui, l'orientaliste, oui.
37:17 - Qui est accusé d'être un orientaliste,
37:19 et "orientaliste", ça devient un gros mot,
37:21 parce que ça n'est pas fait, ça n'est pas pensé
37:23 du point de vue de l'acteur musulman.
37:25 En tout cas, c'est ce qu'il prétend.
37:27 Donc,
37:29 c'est la controverse avec Edouard Saïd,
37:31 bien sûr. Donc,
37:33 ces idées-là, en fait,
37:35 vont diffuser dans l'université
37:37 par l'indigénisme
37:39 en particulier, par...
37:41 - Les indigènes de la République, notamment.
37:43 - Voilà, les indigènes de la République,
37:45 par des mouvements alter-mondialistes,
37:47 enfin, tous les alters, en fait, qu'on va voir naître
37:49 dans les années 80-90,
37:51 qui vont porter, en fait,
37:53 ces interdictions,
37:55 ces nouvelles formes de censure
37:57 qu'aujourd'hui on appelle "wokisme".
37:59 Et c'est par là, en fait,
38:01 que les frères musulmans imposent
38:03 une certaine façon de penser,
38:05 la science, ou même, en particulier,
38:07 les recherches sur l'islam.
38:09 C'est impossible, aujourd'hui, de faire des recherches
38:11 sur l'islam sans dire
38:13 "je suis musulman" ou "je suis amie avec des musulmans",
38:15 "tous les musulmans", même bien.
38:17 - Sinon, vous êtes marginalisé. - Voilà.
38:19 - Oui, mais pardon, vous venez de dire ça,
38:21 mais le wokisme et l'islamisme,
38:23 on ne peut pas dire vraiment que ce soit
38:25 qu'ils marchent ensemble
38:27 dans la même direction.
38:29 On a bien vu avec les LGBT, comment sont traités
38:31 les LGBT. Johan Pauwer
38:33 en parlait, mais pas seulement lui,
38:35 on le sait depuis des... que c'est pas forcément
38:37 les LGBT qui sont
38:39 compatibles avec les frères musulmans.
38:41 Enfin, l'enseignement et l'idéologie.
38:43 - Non, il n'y a pas besoin d'être compatibles
38:45 pour être des alliés objectifs. C'est-à-dire,
38:47 vous pouvez instrumentaliser l'autre
38:49 comme allié, quitte à vous en
38:51 débarrasser plus tard.
38:53 - On peut dire "idiot utile" ?
38:55 - On peut le dire, oui. Moi, j'appelle ça
38:57 des alliés utiles pour être poli, mais en effet,
38:59 on peut dire que
39:01 les woks ou les islamo-gauchistes
39:03 font jouer
39:05 le rôle de damner de la terre
39:07 aux musulmans, qui le jouent très
39:09 volontiers, parce que ça leur permet à eux
39:11 de faire passer leurs
39:13 idées. - Les islamistes ?
39:15 - Eux, les islamistes. Et comme
39:17 les islamistes sont très souples,
39:19 beaucoup plus souples que ceux qui ont en face,
39:21 ils ont beaucoup plus de pensées,
39:23 de suites dans les idées.
39:25 Ils se disent que de toute façon, la gauche, ils s'en débarrasseront.
39:27 C'est ce qu'ils ont fait en Iran, et partout
39:29 où ils arrivent, ils finissent par se débarrasser
39:31 de leurs alliés de gauche. - L'Iran
39:33 c'est le vrai exemple. C'est vrai que le
39:35 parti communiste, ou tous les autres, ont appuyé
39:37 Khomeini, et quand Khomeini est arrivé,
39:39 c'est allé très très vite.
39:41 - Oui, et ils ne le font pas par hypocrisie,
39:43 mais c'est parce qu'on ne veut pas regarder
39:45 ce qu'ils veulent. Ils ne
39:47 cessent de nous dire qu'ils veulent un autre
39:49 monde, et que ce qui les anime,
39:51 c'est la charia, c'est la loi de Dieu.
39:53 Ils ne cessent de nous le dire. Quand une jeune
39:55 fille dit "je porte un hijab", elle dit
39:57 "c'est pas mon père qui m'oblige, c'est pas
39:59 mon frère qui m'oblige, c'est Dieu". Donc c'est
40:01 bien l'obéissance à Dieu, c'est bien la loi
40:03 qu'elle respecte. Donc elle n'arrête pas
40:05 de le dire, il faut l'entendre maintenant.
40:07 - C'est ça. Et effectivement, alors
40:09 pourquoi ? Alors c'est la question,
40:11 Florent-Berger-Blacker, pourquoi on ne l'entend pas ?
40:13 Pourquoi les princes qui nous gouvernent,
40:15 les institutions qui nous gouvernent, l'élite,
40:17 pas seulement les politiques,
40:19 les élites,
40:21 médiaticaux, etc.
40:23 La plupart, en tout cas une bien
40:25 majorité,
40:27 des intellectuels, etc.
40:29 Est-ce que c'est au nom des dallés de la terre
40:31 et c'est au nom de, attention, opprimés
40:33 de tous les pays, unissez-vous ? C'est quoi ?
40:35 - Moi il m'a fallu pas mal d'années
40:37 pour le comprendre, l'admettre. Je n'arrivais
40:39 pas à imaginer qu'il puisse exister
40:41 des théocrates.
40:43 Des gens qui veulent vraiment s'en remettre
40:45 à Dieu, qui ont donc une vision du monde,
40:47 qui prévoient donc ce qui va
40:49 se passer dans l'au-delà, tout est très
40:51 bien codifié.
40:53 C'est difficile pour nous, on n'est plus
40:55 habitués dans nos sociétés sécularisées
40:57 à des comportements pareils.
40:59 Ça c'est une première chose. Pour les gens, je dirais qu'ils sont
41:01 vraiment sincères. Après, il y a
41:03 des formes de lâcheté, d'hypocrisie,
41:05 d'arrogance
41:07 aussi beaucoup. Ça, ça m'a
41:09 toujours frappé. Ne pas
41:11 prendre les frères au sérieux, c'est vraiment
41:13 pas une bonne idée. Ce sont des gens très intelligents,
41:15 qui sont
41:17 très déterminés.
41:19 Il faut les écouter,
41:21 il faut plutôt qu'agir,
41:23 parce que nous on est dans le temps politique très court,
41:25 chaque fois qu'il se passe quelque chose,
41:27 qu'ils arrivent pour monter une mosquée, alors on leur
41:29 interdit, ou alors on leur permet...
41:31 C'est oui ou c'est non.
41:33 On ne sait pas,
41:35 on ne prend pas le temps de comprendre comment
41:37 ils pensent, ce qu'ils veulent, et donc
41:39 on ne prend pas le temps de savoir si
41:41 on veut les accueillir ou non.
41:43 Parce qu'on a quand même le choix
41:45 de savoir si on veut accueillir
41:47 un mouvement théocrate
41:49 dans nos démocraties, ce qui
41:51 serait évidemment une folie, ou si on dit
41:53 non. Mais pour ça, il faut bien comprendre
41:55 ce à quoi on a affaire, et c'était l'objet du livre.
41:57 - Oui, mais alors justement, il n'y a pas que
41:59 le temps et de comprendre.
42:01 Il y a aussi beaucoup de gens qui ont compris,
42:03 mais il y a l'électoralisme, il y a le clientélisme,
42:05 j'ai besoin
42:07 d'un certain nombre de gens
42:09 pour me faire gagner ma prochaine
42:11 élection, ou ma prochaine échéance,
42:13 et il faut soit les grands frères, soit des gens
42:15 qui me garantissent la paix sociale,
42:17 ou en tout cas une certaine paix sociale.
42:19 - Oui, on le voit bien sûr avec LFI,
42:21 le parti coucou,
42:23 comme je les appelle, du frérisme.
42:25 La détestation
42:29 de soi peut aller jusque là.
42:31 - Ah oui, vous pensez ? - Je pense que ça
42:33 peut aller jusque là. - Mais d'où vient cette détestation ?
42:35 Sans faire de psychologie
42:37 facile, d'où vient cette détestation
42:39 de soi ? Oui, c'est quand même important ça.
42:41 - Je pense quand même que les mouvements
42:43 de gauche,
42:45 de gauchistes, ont quand même
42:47 beaucoup appuyé
42:49 sur cette culpabilité...
42:51 - L'Occident, enfin le coup de barre.
42:55 - Oui, cette haine de l'Occident.
42:57 - Massacre colonialiste... - Voilà, on a peut-être
42:59 deux ou trois générations maintenant
43:01 qui ont été baignées là-dedans.
43:03 Ça les étrace.
43:05 Je pense que
43:07 cette haine de soi est maintenant
43:09 devenue une grande maladie
43:11 dont il faut se soigner.
43:13 - Vous pensez qu'elle est intégrée ?
43:17 Comme quand la Boétie parlait de servitude
43:19 volontaire ?
43:21 - Je ne sais pas.
43:23 En tout cas, il y a des mécanismes
43:25 d'accusation d'extrême droite qui sont
43:27 bien
43:29 la preuve d'une détestation.
43:31 On veut arriver à...
43:33 On se déteste soi, mais on n'en
43:35 n'a pas réellement conscience, et donc
43:37 on déteste les autres et on leur attribue
43:39 ce qu'on n'aime pas chez soi.
43:41 C'est ça l'accusation d'extrême droite aussi.
43:45 C'est un problème de la gauche.
43:47 - Pour revenir au frérisme
43:49 et justement à la stratégie
43:51 frériste,
43:53 vous parlez effectivement qu'il y a presque un siècle
43:55 et vous avez cité C. C. de Cotop qui a été
43:57 un des grands théoriciens, puis il y a Imtai Miya,
43:59 etc.
44:01 On ne va pas rentrer dans les détails.
44:03 Comment ils sont perçus aujourd'hui ?
44:05 Parce que c'est très intéressant aussi
44:07 la roule et les montagnes russes
44:09 dans les pays arabes, dans les pays
44:11 islamiques. Parce que quelques fois
44:13 ils ont été très bien accueillis et d'autres fois
44:15 ça va très mal pour eux, on les persécute,
44:17 même on les tue, etc.
44:19 Est-ce que c'est toujours là-bas ?
44:21 Il y a l'Occident, vous venez d'en parler,
44:23 et puis il y a ce Moyen-Orient, et puis ailleurs.
44:25 Je ne parle pas de l'Indonésie,
44:27 l'Inde, etc.
44:29 Comment cette stratégie
44:31 est-ce qu'elle est ? Est-ce que la stratégie
44:33 que vous venez d'écrire, c'est une stratégie
44:35 en fonction sur l'Occident,
44:37 où il y a des rapprochements
44:39 ou des homothésis
44:41 ou des analogies avec les stratégies
44:43 dans les pays du Moyen-Orient,
44:45 d'Asie ou ailleurs ?
44:47 J'ai fait un débat avec Boalem Sansa
44:49 il n'y a pas très longtemps, et on
44:51 remarquait qu'ils se sont en fait
44:53 imposés en Algérie exactement de la
44:55 même manière qu'en Europe en réalité.
44:57 Mais seulement
44:59 en Algérie ou dans les pays
45:01 musulmans, traditionnellement musulmans,
45:03 ils étaient immédiatement
45:05 repérés comme des Irwans, c'est-à-dire
45:07 des gens un peu fous, un peu fanatiques et très dangereux.
45:09 - Des rois, nous on va dire frères en arabe.
45:11 - Oui c'est ça.
45:13 Tandis qu'en Europe, on les a pris
45:15 pour des gens plutôt
45:17 qui voulaient être européens,
45:19 qui parlaient un bon français, qui étaient très polis,
45:21 qui s'étaient complètement adaptés
45:23 au milieu, et qui
45:25 surtout ne voulaient pas s'en prendre à l'État.
45:27 C'est là-dessus aussi qu'on a été trompés,
45:29 alors qu'en Algérie, bien sûr, immédiatement
45:31 c'est devenu le fils et une hostilité frontale.
45:33 La façon de faire
45:35 des frérisses, si je veux
45:37 l'opposer à celle des islamistes en pays musulman,
45:39 c'est précisément de contourner
45:41 le politique et de passer par la culture,
45:43 l'économie,
45:45 des choses auxquelles
45:47 on ne s'est pas résistés.
45:49 Cette publicité,
45:51 c'est très important.
45:53 On peut revenir au Hijab,
45:55 c'est vraiment très photogénique.
45:57 Elles font un exercice
45:59 de style remarquable.
46:01 Et ça fascine,
46:03 et ça prend. - Parce qu'il y a la photo,
46:05 et c'est ça. - Et on ne s'est pas
46:07 résistés à ça.
46:09 - Et on voit à la télévision
46:11 un certain nombre de
46:13 femmes qui...
46:15 Elles sont, comme vous dites,
46:17 en avant, etc.
46:19 - Et c'est si puissant qu'on en oublie
46:21 les images de l'Iran.
46:23 C'était énorme, ces femmes
46:25 qui supplient pour pouvoir... - En Iran, elles se font
46:27 emprisonner, tabasser,
46:29 tuer quelquefois, parce qu'elles
46:31 enlèvent le voile.
46:33 Si vous interrogez une femme hijabeuse
46:35 ici, elle vous dira
46:37 "Mais moi je suis pour sa liberté de l'enlever
46:39 comme moi je suis pour ma liberté de le mettre."
46:41 Mais à la fin, c'est toujours pour dire
46:43 que c'est sa liberté de le mettre.
46:45 - Oui, c'est assez...
46:47 C'est assez préoccupant
46:49 et assez passionnant de voir ce qui se passe.
46:51 D'ailleurs, ça se passe un peu partout,
46:53 pas seulement en France, même si la France
46:55 avec sa loi sur la laïcité,
46:57 ou en tout cas sa tradition de laïcité,
46:59 encore que pour en parler pendant
47:01 des heures, je crois...
47:03 Morgane, nous avons...
47:05 - Le standard qui sonne,
47:07 effectivement, vos réactions en direct
47:09 sur Sud Radio au 0826
47:11 300 300,
47:13 échangé avec Florence Bergeau-Blacklair,
47:15 l'invité du Face à Face,
47:17 l'auteur du livre "Le frérisme et ses réseaux",
47:19 l'enquête. C'était aux éditions
47:21 Odile Jacob.
47:23 Percov dans tous ses états,
47:25 revient dans un instant, on attend vos appels.
47:29 - Ici Sud Radio,
47:31 les Français parlent
47:35 au français.
47:37 Je n'aime pas la blanquette
47:39 de mots. Je n'aime pas
47:41 la blanquette de mots.
47:43 Sud Radio, Percov dans tous ses états.
47:45 - Face à vous, André
47:47 Percov, aujourd'hui, Florence Bergeau-Blacklair.
47:49 Et au standard, Chris nous a
47:51 appelés au 0826
47:53 300 300. Bonjour Chris.
47:55 - Bonjour Chris. - Bonjour André,
47:57 bonjour à votre invité.
47:59 Merci de me donner la parole.
48:01 - On vous écoute, Chris.
48:03 - Première remarque, moi je trouve dommage qu'en France,
48:05 qu'on stigmatise un peu
48:07 tout le monde et qu'on n'arrive pas,
48:09 que ce soit notre idéologie, ou politique,
48:11 ou religieux,
48:13 qu'on n'arrive pas, qu'on est toujours, voilà,
48:15 il y a toujours un souci.
48:17 Moi j'aurais une question à votre invité. - Allez-y.
48:19 - Moi je suis converti
48:21 depuis 25 ans
48:23 à peu près. J'ai eu la chance
48:25 de la mettre plusieurs fois, réaliser
48:27 le pèlerinage, toutes ces choses-là.
48:29 J'ai eu la chance de rencontrer des savants,
48:31 des grands savants là-bas.
48:33 Maintenant,
48:35 je suis d'accord sur le fait
48:37 qu'il y a des extrémistes,
48:39 entre guillemets, des déxingos chez les musulmans.
48:41 Comme il y en a partout dans toutes les religions.
48:43 Ça c'est une première chose.
48:45 Maintenant la question que j'aurais à poser à votre invité,
48:47 parce que c'est l'amalgame qui se fait depuis longtemps,
48:49 et je pense que là-dessus,
48:51 il y a
48:53 une erreur de cible en fait.
48:55 - Allez-y, mais...
48:57 - Il y a beaucoup de sectes
48:59 chez les musulmans, et si votre invité
49:01 a étudié un peu l'islam autrement que
49:03 que...
49:05 que sur les gens qui ne sont pas
49:07 dedans et qui ont vraiment été dedans,
49:09 elle doit connaître
49:11 la secte des Takfiri normalement.
49:13 - Des Takfiri ?
49:15 - Voilà. Qui est
49:17 complètement un antagonisme des salafis.
49:19 Et ce que j'aimerais, c'est que votre
49:21 invité me dise
49:23 si elle connaît l'étymologie du mot
49:25 salafi, salaf,
49:27 déjà à quoi ça
49:29 correspond. Est-ce que ça englobe ?
49:31 Pour justement
49:33 démontrer l'amalgame qui est fait.
49:35 - Mais posez la question Chris.
49:37 - Oui. Est-ce que
49:39 elle connaît l'étymologie, est-ce que
49:41 votre invité connaît l'étymologie du mot salafiste ?
49:43 - D'accord. - De l'arabe au français qui a été
49:45 transformé. Et ma deuxième question, comme ça je la dis
49:47 tout de suite, est-ce que votre invité a rencontré
49:49 toutes les hijabes, j'aime pas ce mot là,
49:51 franchement j'aime pas ce mot,
49:53 est-ce qu'elle les a rencontrées
49:55 une par une pour vraiment voir leur
49:57 idéologie, voir si vraiment elles sont extrémistes,
49:59 si elles obéissent à autre chose,
50:01 à des gens, si tous leurs
50:03 actes et paroles leur sont dictés,
50:05 et si c'est pas tout simplement des jeunes filles,
50:07 qui sont croyantes et qui veulent mettre
50:09 leur voile et qui veulent continuer
50:11 à jouer au foot, faire la symbiose des deux,
50:13 et voilà. Est-ce qu'elle a vraiment
50:15 vérifié vraiment s'il y a une population ?
50:17 - Non mais c'est clair, c'est clair,
50:19 elle va vous répondre. - Merci monsieur pour vos questions,
50:21 je sais pas si je vais répondre
50:23 à toutes, en tout cas,
50:25 salaf, oui, ça vient des pieux
50:27 anciens, pour moi ça
50:29 désigne deux choses, il y a le terme
50:31 salafiste, qu'on utilise dans les médias
50:33 couramment, qui désigne plutôt
50:35 les wahabos salafistes, et puis
50:37 il y a ce que moi je considère comme salafie,
50:39 c'est-à-dire,
50:41 qui remonte jusqu'au réformisme
50:43 du début du XXème siècle,
50:45 et qui sont des courants, donc,
50:47 qui se positionnent par rapport,
50:49 enfin, qui veulent revenir
50:51 à l'islam des pieux anciens,
50:53 du prophète et de ses
50:55 compagnons. Alors bien sûr,
50:57 quand je parle des frères,
50:59 je parle de ce mouvement missionnaire
51:01 qui veut rassembler toutes les tendances,
51:03 des plus libérales aux plus
51:05 taqfiristes, vous posez la question des taqfiristes,
51:07 c'est des gens qui veulent rompre
51:09 avec,
51:11 enfin,
51:13 qui sont des gens qui veulent rompre avec
51:15 le salafisme, ou certaines formes
51:17 de salafisme, soit parce
51:19 qu'ils le trouvent trop,
51:21 c'est dans l'imitation
51:23 un peu,
51:25 je dirais, trop bête
51:27 du prophète, qu'ils ne réfléchissent pas
51:29 assez, donc ils se font traiter
51:31 par certains salafistes orthopraxiques
51:33 de taqfiristes.
51:35 Donc ça, ce sont des querelles internes
51:37 justement que les frères veulent
51:39 éviter,
51:41 parce qu'ils détestent la fitna
51:43 et qu'ils prônent le tahwiz,
51:45 c'est-à-dire, voilà,
51:47 le désordre intérieur,
51:49 le chaos à l'intérieur de la communauté,
51:51 parce que ce qu'ils veulent,
51:53 c'est rassembler vers l'objectif.
51:55 Mais ils ne veulent pas faire des synthèses,
51:57 ils veulent simplement
51:59 les rassembler tous.
52:01 Sur les hijabeuses,
52:03 non, j'ai pas pu
52:05 enquêter auprès de toutes les hijabeuses,
52:07 mais j'ai fait beaucoup d'enquêtes, et vous verrez
52:09 notamment
52:11 dans le chapitre 9, je crois,
52:13 autour des femmes,
52:15 un exemple d'endoctrinement
52:17 que les femmes peuvent s'exercer
52:19 entre elles. Vous verrez que
52:21 ça va,
52:23 c'est assez large, malheureusement,
52:25 et on va retrouver d'ailleurs des chiffres
52:27 assez inquiétants
52:29 auprès des jeunes musulmans, qui sont 65%
52:31 à considérer
52:33 que la loi de Dieu est plus importante
52:35 que la loi de la République.
52:37 - Je suis à l'antenne ou pas encore ?
52:39 - Oui, vous êtes à l'antenne, Chris, absolument.
52:41 - Est-ce que vous savez la différence dogmatique
52:43 entre les taqfiris et
52:45 la différence primordiale entre les taqfiris
52:47 et les salafis ?
52:49 - Non mais attendez, on ne va pas faire une...
52:51 Je comprends très bien, mais on ne peut pas faire
52:53 l'émission uniquement sur les choses doctrinaires.
52:55 - Le taqfiri, c'est un peu comme l'extrême droite,
52:57 il faudrait pouvoir le définir.
52:59 - C'est-à-dire que là, on ne va pas passer
53:01 une demi-heure à faire taqfiri ou salafiste.
53:03 Le problème qui est posé là,
53:05 tout à fait, votre question était
53:07 très bonne. Bon, après,
53:09 dans le livre "Florian Bergeblay",
53:11 est-ce qu'il y a effectivement
53:13 une politique et une stratégie ?
53:15 Elle prétend,
53:17 elle affirme, elle prouve que
53:19 le frérisme, les frères musulmans,
53:21 c'est une stratégie, d'ailleurs,
53:23 qui est extrêmement sincère, puisqu'ils veulent
53:25 effectivement rassembler autour
53:27 d'un message,
53:29 je dirais, messianique.
53:31 - Là, vous avez une illustration,
53:33 grâce à Chris, de ce qu'est
53:35 l'islamisation de la connaissance. C'est-à-dire,
53:37 vous ne pouvez parler de l'islam et en dire
53:39 quoi que ce soit que si vous êtes à l'intérieur.
53:41 Sinon, vous ne pouvez pas comprendre.
53:43 Et ça, c'est une...
53:45 Ce sont des méthodes d'intimidation
53:47 qui ont cours, malheureusement,
53:49 à l'université depuis 40 ans.
53:51 - Merci, Chris. Alors, nous avons Yves.
53:53 - Oui, vos appels au 0-800-26-300-300.
53:56 On le rappelle, Yves, qui nous appelle d'Arcachon.
53:58 Bonjour, Yves. - Bonjour, Yves.
54:00 - Oui, bonjour, madame, bonjour, André.
54:02 - Bonjour, monsieur. - Simplement,
54:04 bon, madame disait que
54:06 elle avait eu des démêlés
54:08 avec l'université dès les années 80.
54:10 Moi, j'ai une quinzaine d'années supplémentaires.
54:12 Et je me souviens que,
54:14 donc, dans les années 60,
54:16 quand j'étais collégien lycéen,
54:18 ben, c'était le plein colonialisme.
54:20 Et à l'époque,
54:22 je m'étonnais que
54:24 ben, les...
54:26 On construise des mosquées en Afrique,
54:28 par exemple, au Sénégal.
54:30 Et c'était déjà avant,
54:32 avec l'argent du pétrole,
54:34 bien avant
54:36 la guerre du Golfe
54:38 ou le choc pétrolier.
54:40 Et alors que,
54:42 ben, les chrétiens,
54:44 les catholiques en particulier,
54:46 ben, n'osaient pas.
54:48 Ils avaient honte du colonialisme.
54:50 Et on n'osait plus militer.
54:52 Bon, et maintenant, on dit que
54:54 le Sénégal est un pays musulman,
54:56 ce qui n'était pas vrai dans les années 60.
54:58 Et, bon,
55:00 ben, aujourd'hui,
55:02 l'islam
55:04 est toujours militant,
55:06 alors que la chrétienté
55:08 et le calédupisme
55:10 sont toujours contre eux.
55:12 Et on n'ose pas. Bon, par contre,
55:14 aujourd'hui, il est toujours interdit à un musulman
55:16 de changer de religion
55:18 sous peine de sanctions diverses et variées
55:20 suivant les pays.
55:22 - Merci. Alors, oui, Florent.
55:24 - Je n'ai pas de commentaire à faire.
55:26 - C'est intéressant. Ça veut dire qu'effectivement,
55:28 on n'avance pas beaucoup.
55:30 Effectivement, il y a une lame de fond
55:32 qui est très ancienne,
55:34 qui date d'au moins un siècle.
55:36 Et, voilà,
55:38 je dirais que ça s'aggrave un petit peu.
55:40 - Justement, non, parce que, malheureusement,
55:42 je le regrette pour Jean-Paul de Montpellier
55:44 qui nous appelle, mais on va l'appeler demain
55:46 puisque c'est là où le temps nous manque.
55:48 Au fond, mais,
55:50 ce que dit Yves,
55:52 c'est que l'Occident a démissionné là-dessus.
55:54 L'Occident n'a pas de...
55:56 Je ne sais même pas du logis de rechange,
55:58 n'a rien à opposer qu'à une consommation
56:00 effrénée. C'est quoi ?
56:02 - C'est difficile parce que c'est un mouvement enthousiaste.
56:04 On le considère comme un mouvement
56:06 de laisser pour compte
56:08 des gens qui ne seraient pas satisfaits
56:10 de nos démocraties, de l'Occident.
56:12 Mais maintenant qu'ils ont,
56:14 notamment les générations qui sont nées
56:16 en Europe ou en Occident, ils ont la maîtrise
56:18 de la technologie,
56:20 ils sont tout à fait fiers
56:22 de leur modèle.
56:24 Il va falloir être
56:26 plus séduisant encore.
56:28 - Oui.
56:30 Ce n'est pas de main la veille.
56:32 On ne voit pas très bien les outils de la séduction
56:34 pour le moment. - Déjà,
56:36 je pense que si on arrête
56:38 de se culpabiliser autour de l'islamophobie,
56:40 etc., qu'on comprenne que c'est un mouvement
56:42 suprémaciste, que ce n'est pas un mouvement...
56:44 - Où il n'y a pas que les suprémacistes blancs.
56:46 - Oui, absolument.
56:48 Non, mais je veux dire, il faut rompre
56:50 avec le victimisme
56:52 qui démoralise tout le monde.
56:54 Et quand on sera suffisamment
56:56 forts, alors on pourra
56:58 demander aux musulmans qui ne sont pas des frères,
57:00 et ils sont très très très nombreux,
57:02 de nous rejoindre dans ce combat
57:04 contre les frères, les fréristes.
57:06 - Merci, Florence
57:08 Bergeau-Blackler. - Merci à vous.
57:10 Oui, Florence Bergeau-Blackler,
57:12 auteure du livre "Le frérisme
57:14 et ses réseaux", "L'enquête",
57:16 c'est laissé paru aux éditions Odile Jacob.
57:18 Merci à tous de nous avoir suivis également.
57:20 Rendez-vous demain à 12h30 pour
57:22 "Berkhoff dans tous ses états".
57:24 Passez une excellente journée à l'écoute
57:26 de Sud Radio, à suivre
57:28 l'émission de Brigitte Lahaie.
57:30 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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