• l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Toute cette semaine, le Salon du Bourget ouvrait ses portes à des milliers de visiteurs passionnés d'aviation. L'événement était l'occasion pour les acteurs de l'aéronautique de faire découvrir les dernières innovations du monde de l'aérien, à l'instar du groupe Aéroport de Paris, dont Augustin de Romanet, est le PDG.


Retrouvez "Europe 1 Matin week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-week-end
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 "Europe 1 matin week-end"
00:02 "Léna Hickmanier"
00:03 C'est un peu la vitrine des défis de la prochaine décennie.
00:06 "Europe 1 matin week-end" est aujourd'hui au Salon du Bourget.
00:09 Augustin de Romanet, bonjour.
00:11 Bonjour.
00:12 Alors vous êtes PDG du groupe ADP Aéroports de Paris.
00:15 Merci de nous accueillir chez vous,
00:16 puisque l'aéroport du Bourget a l'instar d'Orly et de Roissy.
00:19 Et bien c'est chez vous.
00:20 Alors d'abord j'aimerais avoir peut-être votre ressenti
00:22 après quatre ans d'absence de salon de l'aéronautique, cette grande messe.
00:27 C'est un rendez-vous important ?
00:29 C'est un rendez-vous très important.
00:32 Et le fait qu'il n'ait pas eu de salon pendant quatre ans
00:34 fait apparaître avec encore plus de force
00:37 la révolution de l'innovation qui est à l'oeuvre dans le monde de l'aérien.
00:41 Vous savez, le monde de l'aérien, c'est un monde de gens qui sont courageux,
00:46 qui prennent des risques.
00:47 Souvenez-vous, dans les années 1915,
00:49 quand vous montiez dans un avion de chasse,
00:52 vous aviez une chance sur 15 de ne pas revenir.
00:54 Donc c'est vraiment un monde de l'innovation
00:56 qui a permis à l'homme de réaliser son rêve.
01:00 Jusque vers les années 2018-2019,
01:03 le monde de l'aérien pensait qu'il était un peu hors sol
01:05 au regard de la décarbonation de notre planète.
01:08 Et il pensait que la dernière goutte de carosène serait pour lui.
01:11 Cette époque est révolue.
01:13 Et ce salon du Bourget, c'est celui de l'engagement général de tous,
01:19 que ce soit les anciens, les vieilles sociétés aéroportuaires
01:22 qui ont 100 ans d'âge, ou les start-up.
01:24 Tout le monde est sur le pont pour décarboner le transport aérien.
01:27 - Alors justement, toute l'ingénierie mondiale est ici réunie pour décarboner.
01:32 À quoi il va ressembler cet avion de demain ?
01:34 - On aura trois catégories d'avions.
01:36 On aura d'abord les avions électriques, qui existent déjà.
01:39 Songez que si vous voulez apprendre à piloter,
01:41 vous allez à l'aéroport de Toussus-le-Noble,
01:42 qui est un aéroport d'ADP,
01:44 et vous utilisez un avion Pipistrel,
01:46 qui est une société slovéne
01:48 qui a certifié en 2020 un avion École.
01:51 Ça, c'est la première catégorie d'avions.
01:52 Et nous aurons d'ici quelques années des avions régionaux
01:54 de 20, 30, 40 places,
01:56 qui seront propulsés par l'électricité.
01:59 La deuxième catégorie d'avions, ce sera les moyens courriers,
02:02 qui pourront être, je l'espère d'ici la fin du siècle,
02:07 propulsés à l'hydrogène.
02:08 C'est tout le travail d'Airbus, et c'est tout le challenge d'Airbus.
02:12 En revanche, pour les très longs courriers,
02:13 au-delà de 6 à 8 000 km de rayons d'action,
02:16 là, on aura recours à ce qu'on appelle les SAF.
02:19 C'est un acronyme pour dire "Sustainable Aviation Fuel",
02:23 ce qui, en français, veut dire "Carburant d'Aviation Durable".
02:26 Ça veut dire quoi ?
02:27 Ça veut dire que ce sont des carburants qui ne sont pas du pétrole,
02:30 qui sont des composés de synthèse,
02:32 soit à partir de matières organiques,
02:34 c'est-à-dire des déchets ménagers ou des huiles de friture.
02:37 Vous savez que, par exemple, aujourd'hui,
02:38 les Kentucky Fried Chicken ou Burger King
02:40 vendent leurs huiles de friture très chères.
02:42 Et c'est transformé en carburant.
02:44 Soit des carburants encore plus perfectionnés,
02:47 qu'on appelle des "E-Fuel", c'est-à-dire de la synthèse
02:50 entre de l'hydrogène et du CO2,
02:52 capté soit dans l'atmosphère, à l'état naturel,
02:55 soit à la sortie des cheminées d'usine.
02:57 Et ces E-Fuel, qui coûtent encore très chers aujourd'hui,
02:59 ça coûte environ 5 à 6 000 euros la tonne,
03:02 alors que le pétrole ne coûte que 800 euros la tonne,
03:04 eh bien, vont progressivement être industrialisés
03:07 pour produire des carburants d'aviation durable.
03:09 - Et vous faites bien de rappeler, effectivement,
03:10 Augustin de Romanet, que qu'on fasse un Paris-Brest
03:13 ou un Paris-Los Angeles, effectivement,
03:14 on n'aura pas forcément le même avion.
03:16 Alors, si on parle de l'avion électrique,
03:18 puisque c'est évidemment cette avancée
03:20 qui nous intéresse en particulier ce matin,
03:23 un avion électrique avec quelle autonomie et à quel terme ?
03:26 - Alors, dès aujourd'hui, on a des avions électriques
03:27 qui ont une autonomie de 400 à 500 kilomètres.
03:30 Et progressivement, je pense que nous aurons des avions
03:33 à plus long rayon d'action.
03:34 Ce matin, je voyais par exemple une start-up
03:36 qui a en projet un jet d'affaires
03:38 de 1 500 kilomètres de rayon d'action
03:41 à 570 à l'heure, propulsé par des piles à combustible.
03:45 Donc, c'est un avion mixte, hydrogène, électricité,
03:48 puisque c'est de l'hydrogène qui alimente une pile à combustible
03:51 qui produit l'électricité pour la turbine de l'avion.
03:53 Donc, ça, c'est pour 2029.
03:55 1 500 kilomètres de rayon d'action.
03:57 - C'est demain ? - C'est demain.
03:58 - Alors, ça, ça arrive demain.
03:59 Ce qui arrive encore plus vite que demain,
04:01 ce sont les Jeux olympiques de Paris 2024.
04:04 Alors là, on est carrément à un an de l'échéance.
04:07 Où est-ce que vous en êtes de l'accueil ?
04:10 La première chose qu'on voit quand on arrive dans une ville,
04:12 c'est très souvent son aéroport.
04:14 Comment travaillez-vous déjà sur l'accueil
04:16 et des touristes et des athlètes ?
04:17 Puisqu'il y a quand même deux populations très distinctes.
04:20 - S'agissant des athlètes, nous avons un cahier des charges précis
04:23 de la part du comité international olympique
04:25 que nous allons respecter à la lettre.
04:27 Il s'agit de dégager des zones d'accréditation dans les aéroports.
04:31 Il s'agit de sécuriser la livraison des bagages en temps et en heure,
04:35 que ce soit à l'arrivée ou au départ.
04:37 Il s'agit aussi d'aménager des zones pour tous les autobus
04:39 qui transporteront les athlètes, les officiels, etc.
04:42 Ça, c'est pour les sportifs.
04:44 S'agissant des passagers, généralement quelconques,
04:46 là, c'est maintenant, ce n'est pas parce qu'il y a les Jeux olympiques
04:49 qu'il faut attendre de mieux les accueillir.
04:51 C'est un combat permanent que nous menons depuis 10 ans.
04:53 Charles de Gaulle a gagné une centaine de places au classement mondial
04:56 puisqu'aujourd'hui, Charles de Gaulle est le meilleur aéroport au monde
04:58 au rang numéro 5.
05:00 Et donc, pour cet été, nos passagers verront une nouveauté à Charles de Gaulle,
05:05 c'est que nous allons mettre beaucoup plus de personnes humaines
05:07 pour accompagner les files d'attente.
05:09 Lorsque les files d'attente sont excessives,
05:11 jusqu'à présent, j'ai considéré que les personnes pouvaient avoir le sentiment,
05:17 à tort, qu'elles étaient un peu traitées, pardonnez-moi l'expression,
05:19 comme du bétail.
05:21 Or, s'il y a quelque chose que les gens ne supportent pas,
05:23 c'est de ne pas voir leur dignité respectée.
05:26 Et donc, faisant ce constat, j'ai demandé à mes équipes
05:30 de multiplier les recours aux personnes humaines
05:33 pour venir en assistance aux personnes âgées,
05:37 aux personnes handicapées, aux femmes enceintes, aux familles,
05:40 pour améliorer l'orientation, la gestion des files d'attente.
05:44 Et puis aussi, nous multiplions les PARAF,
05:46 qui sont des systèmes automatiques de contrôle des passeports.
05:49 Nous travaillons beaucoup plus étroitement avec la police aux frontières.
05:52 Et j'espère que l'expérience des personnes cet été sera bien meilleure
05:56 qu'elle ne l'a pu l'être précédemment.
05:58 - Et alors, d'un mot pour terminer,
05:59 Augustin Dromanet peut-être parlait de ce taxi volant,
06:01 est-ce qu'il verra le jour ?
06:02 Est-ce qu'on va pouvoir monter dedans ? Et quand ?
06:04 On l'a vu là, en passant, se promener un petit peu.
06:06 - Alors, ce taxi volant, il vit déjà et le jour et la nuit.
06:08 C'est un taxi qui est en démonstration au Bourget,
06:11 vous pourrez le voir tout à l'heure, vers 13h30.
06:14 Et il a pour vocation de rendre des services qui, aujourd'hui, n'existent pas.
06:18 Prenez, par exemple, une personne qui, tout à l'heure,
06:21 fera un malaise au salon du Bourget, en plein milieu du salon,
06:26 et qu'elle doit être emmenée en urgence à l'hôpital.
06:29 Eh bien, tous nos auditeurs qui auront mis une heure et demie
06:31 dans les embouteillages pour revenir au Bourget,
06:33 et qui mettront une heure et demie pour revenir à Paris,
06:35 seront ravis de savoir qu'un service médical d'urgence
06:38 pourrait les emmener dans un hôpital de la région parisienne,
06:41 en moins de 20 minutes, grâce à cet engin électrique et décarboné.
06:45 - Avec un tarif, à peu près ?
06:47 - Alors, le tarif, il reste à fixer.
06:49 Je m'étais un peu engagé quand j'avais dit,
06:51 chez un de vos confrères, un tarif qui était de l'ordre de 110 euros.
06:54 En fait, ça sera très variable.
06:55 Ça dépendra des services, de la course, etc.
06:58 - Eh bien, merci beaucoup, Augustin de Romanet,
07:00 président, directeur général d'Aéroports de Paris,
07:03 de Paris nous avoir accueillis dans votre bureau. Merci à vous et bon dimanche.

Recommandations